Les photos des semaines précédentes en 2010

Janvier 2010 s1 : L'arrivée au Daldung La en provenance de Tasinam (Rolwaling - Népal) m'a tellement impressionné que je n'ai pas résisté au plaisir de vous faire partager ce panoramique. Il a servi de support pour la carte de voeux 2010. Le Gaurisankar trône en maître alors que ses vassaux, un pic sans nom, le Chekigo et le Kang Nachugo s'affichent dans le lointain.

Janvier 2010 s2 : Ce cliché a été pris à Dashinkali, le site hindouiste de sacrifices en l'honneur de la déesse Kali, situé dans la vallée de Katmandu. Chaque mardi et samedi, des milliers de pélerins se déplacent en famille pour aller immoler qui une poule, qui une chèvre. L'ambiance est dirons-nous un tantinet sanguinolente mais reste festive. Malgré les multiples files d'attente qui se croisent dans tous les sens, nul geste d'impatience, beaucoup de tolérance et de compréhension. Plus de photos sur Dashinkali.

Janvier 2010 s3 : Nous sommes sur l'Ile de la Réunion. Ce département français d'outre-mer situé dans l'océan Indien est un melting pot culturel et cultuel. Plusieurs religions cohabitent ou mieux se mélangent, reflets de l'origine des habitants. On trouve le long des routes et des sentiers des oratoires dans lesquels fleurissent des ex-votos. Souvent de couleur rouge vif, on y trouve pas mal de statuettes de la vierge Marie ou de saints dont le populaire Saint Expedit. D'autres photos de l'île de la Réunion au coeur du topo.

Janvier 2010 s4 : Début de l'été 2009, orages violents, temps pourri et chutes quotidiennes de neige ou de grêle. Impossible de jouer à saute-mouton sur les crêtes ce qui pourrait être très dangereux. L'attente est longue à l'intérieur du refuge du Toubkal. Les randonneurs piaffent d'impatience à la recherche du moindre coin de ciel bleu qui pourrait apparaître. Que nenni ! Pluie, grêle et vent rythment la journée. Soudain, un rayon de soleil perce au travers de la couche nuageuse : tout le monde se retrouve au dehors... Juste l'espace d'un instant. Que de frustration pour ceux qui avaient dans l'idée de grimper sur le Toubkal ! Toute leur vie d'alpiniste amateur qui s'écroule d'un coup... Possible qu'ils n'y reviennent jamais. Les autres, c'est un mauvais moment à passer, ils savent que l'année prochaine ils seront de retour ici et qu'ils bénéficieront d'une météo impeccable pour s'éclater, et c'est ça qui est bien... Eux, ils sont profondément amoureux de l'Atlas marocain, ils ne sont pas juste venus consommer, comme ça, en passant, rapidement. Frustrés certes mais le coeur rempli d'espoir...

Février 2010 s1 : Encore une photo de l'Atlas marocain cette semaine. C'est que j'y suis fidèle... Octobre 2008, la montagne est déserte. Mohamed Id Boussalem et moi escaladons le plateau de la Tazaghart par un froid de canard. A la sortie du couloir, on se plait à contempler la mer de nuages qui a envahi la plaine du Haouz. Le lendemain, un orage de neige nous cueillera au tizi n'Tadat, nous obligeant à changer de programme pour aller voir ailleurs, du côté de la vallée de l'Imenane, si le beau temps voudrait bien revenir. Ce qui se vérifiera...

Février 2010 s2 : Cette semaine, direction l'Egypte sur des terres hautement symboliques pour les religions judéo-chrétiennes : le Sinaï. On entend souvent parler du monastère Ste Catherine et des monts Moïse et Sinaï en occultant la plupart du temps le fantastique écrin dans lequel ils s'inscrivent : des paysages ruiniformes, des déserts de sable blanc, des canyons aux parois faites de strates de sédiments colorés et puis aussi les rivages de la Mer Rouge, d'un bleu indigo inimaginable dans laquelle on peut visiter des espaces coraliens préservés de toute beauté. Depuis quelques années, une agence locale propose des treks dans cette région. Partez à la découverte de cet endroit magique avec eux, c'est plus prudent car, suite à la guerre des six jours entre Israël et l'Egypte, il peut rester encore quelques endroits minés. Bédoins dans l'âme, caravaniers de père en fils et infatigables marcheurs, ils connaissent tous les recoins de la région et vous accompagneront à la découverte de ce fabuleux pays, bien bien loin de vallée du Nil et de sa cohorte de touristes.

Février 2010 s3 : On revient sur notre continent, en Italie dans le Piémont, on assiste à un splendide lever de soleil sur la plaine du Pô depuis le refuge Quintino Sella (Tour du Viso). Moment magique s'il en est avec la brume qui enveloppe la vallée et ces restes de nuages d'orage de la veille qui présentent une deuxième couche. Moment d'exception éphémère au bord du ravin qui plonge de 2000m jusqu'à Cunéo. Je voulais vous le faire partager...

Février 2010 s4 : Un peu de chaleur cette semaine avec un cliché pris sur l'Ile de la Réunion : le Trou de Fer. Des cascades de tous les côtés, partie visible de l'écoulement des torrents souterrains qui sourdent entre les couches de lave superposées. Au milieu d'une végétation on ne peut plus luxuriante, un seul belvédère est aisément accessible par sentier depuis le gîte de Bélouve. Il permet de dominer le gouffre dans lequel tombe la principale cascade. Mais il y en a tant d'autres tout autour, invisibles. Seuls les intrépides sportifs adeptes du canyoning et les touristes héliportés peuvent rentrer dans le saint des saints. En premier plan, des fanjans (ou fougères arborescentes) : ces plantes que l'on trouve au milieu des forêts primaires humides mesurent jusqu'à 3 mètres ! C'est un peu beau, non ? Et si vous alliez faire un petit tour là-bas ? C'est extra ! J'ai fait une partie du travail :il ne vous reste plus qu'à vous lire le topo et vous en inspirer pour créer votre propre circuit de découverte...

Mars 2010 s1 : La place de Saleccia est un endroit de rêve au nord de la Corse. Elle est située juste au pied du fameux Cap Corse. Recouverte de sable blanc, en milieu de matinée s'y croisent les touristes venus de St Florent par la navette maritime qui les a déposés à la plage du Loto à 45mn à pied de là et les randonneurs qui viennent de replier la tente et quittent le camping. La tenue vestimentaire est un tantinet différente. Peut-être oserait-on qualifier celle des baigneurs de dépouillée ? En tout cas, chacun son centre d'intérêt... Il y en  a pour tous les goûts sur cette belle terre et du bonheur assuré, que l'on soit baigneur ou marcheur ! Un petit topo pour une exceptionnelle rando ?

Mars 2010 s2 & s3 : Biskra, ville algérienne mythique... Il y a plus de 50 ans, mes beaux-parents ont ramené d'Afrique le thermomètre d'intérieur sur lequel cette carte postale en noir et blanc est collée. Pour la petite histoire, le thermomètre fonctionne toujours parfaitement... Une merveilleuse composition dans laquelle on ressent la quiétude de l'instant, à proximité de l'oasis, au moment de la prière, quand apparaît le soleil à l'horizon. Ce cliché me donne une folle envie de m'y transporter et y quérir cette pureté. Même si la ville a dû bien changer, je n'aurai de cesse de rechercher sur place ce coin de paradis posé à la bordure N du Sahara algérien.

Mars 2010 s4 : Depuis le village de Marignana dans la micro-région des Deux-Sevi, un coucher de soleil sur le Capu d'Ortu à la fin du printemps. Juste ces quelques vers de Jules Supervielle (Gravitations) en accompagnement du cliché : Le granit et la verdure se disputent le paysage. Deux pins au fond du ravin s'imaginent l'avoir fixé. Mais la pierre s'arrache du sol dans un tonnerre géologique. Joie rocheuse tu t'élances de toutes parts, escaladant jusqu'à la raison du voyageur. Il craint pour l'équilibre de son intime paysage qui fait roche de toutes parts. Il ferme les yeux jusqu'au sang, son sang qui vient du fond des âges et prend sa source dans les pierres. Calanques (Corse).

Mars 2010 s5 : Sarangkot au-dessus de Pokhara (Népal) : cinq heures du mat'. On assiste au lever du soleil sur l'Himalaya. Les montagnes s'illuminent peu à peu dans un silence quasi-religieux. Un ronronnement incongru vient nous titiller les oreilles puis brise notre recueillement. Mais c'est un ULM ? Mais... c'est qu'il monte haut le bougre ! Et encore, et encore... jusqu'à tutoyer les cimes les plus hautes de la planète. Au loin, vous aurez bien sûr reconnu sur la droite le Machhapuchhre qui dresse sa canine vers le ciel et à G l'Annapurna I, premier 8000 jamais gravi par l'homme, en 1950 par une cordée française. Allonzenfants...

Avril 2010 s1 : Quelques mois après que la colère du Piton de la Fournaise se soit apaisée, la nature reprend sa place. De chaque interstice dans lequel l'eau de pluie s'est insinuée naît une pousse de végétation. Quelle ténacité ! Afin de mieux se rendre compte de l'échelle, la pousse mesure une vingtaine de centimètres. Le torrent de lave qui dépassait les 1000°C s'est figé jusqu'à pouvoir être assimilé aux drisses lovées d'un bateau : c'est bien la raison pour laquelle on nomme cette forme particulière la lave cordée... Pour une fois, pas besoin de souffrir pour s'y rendre : c'est au bord de la route, sur l'île de la Réunion. Une envie soudaine d'exostime et de découverte ? Suivez mes pas en accédant au topo proposé.

Avril 2010 s2 : Le plateau du Yagour dans le Haut-Atlas au Maroc recèle de nombreuses gravures rupestres sous la haute bienveillance du seigneur des lieux : l'adrar Melsène. Au milieu du printemps, quand la neige a fondu, c'est un délire de couleurs et de vie qui nous engloutit. Ces quelques vers de Charles d'Orléans me reviennent à l'esprit : Le temps a laissé son manteau. De vent, de froidure et de pluie, Et s’est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau. Il n’y a bête, ni oiseau Qu’en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissé son manteau. Rivière, fontaine et ruisseau Portent en livrée jolie, Gouttes d’argent d’orfèvrerie, Chacun s’habille de nouveau : Le temps a laissé son manteau.

Avril 2010 s3 : En Corse du côté du lac de Nino courant août 2009 lors de notre randonnée itinérante Niolo, Deux-Sevi, Filosorma et Cortenais (un superbe périple au coeur de la montagne corse et jusqu'à la grande bleue). Il est midi ou peu s'en faut. C'est l'heure de la pause repas à l'ombre d'une grosse pierre. Une reinette s'invite à table et se joint à nous. Je n'avais jamais imaginé que cela pût être aussi petit ! Juste après la pose photo, un grand bond et puis adieu... Il n'en reste que ce souvenir, bien sympathique au demeurant.

Avril 2010 s4 : Ca y est ! Le printemps est parmi nous. Pour témoignage cette photo qui date du week-end dernier prise à la sortie de Jouarre en Seine-et-Marne alors que l'on découvrait une portion pour nous inconnue de la région de la Ferté-sous-Jouarre entre Marne et Petit Morin. Sous un ciel d'un bleu profond asséché par une brise bien sympathique venue de l'est, nous avons pu découvrir la mouture 2010 de la flore locale : coucous, orchidées, poiriers, cerisiers, pommiers renaissent après un hiver mi-figue mi-raisin caractérisé dans notre région par la pluie et la froidure. Dimanche c'était soleil... Que cela dure encore un peu !

Mai 2010 s1 : Un peu de chaleur sur l'Ile de la Réunion au petit matin lorsque le soleil apparaît sur la plaine des Cafres et éclaire les prairies du Dimitile. Le gîte Emile est perché tout là-haut. C'est un havre de quiétude vous vous en doutez. Et de bonheur aussi, à contempler dès potron minet la côte SW de Saint Pierre et l'océan Indien, infini. Juste quelques nuages d'alizés nous cachent l'horizon. Prendre son petit déjeuner sous la varangue avant d'attaquer la traversée des crêtes de l'Entre-Deux ou entamer la descente du sentier de la Jument ou du Zèbre, c'est s'accorder un moment de répit que l'on souhaiterait prolonger. Mais, l'Ile de la Réunion se parcourt le matin. Alors, on s'arrache ? Difficilement... Seulement parce qu'on sait qu'il y a d'autres merveilles à contempler en chemin.

Mai 2010 s2 : Il y a quelques années, Pierre Bonnier, un collègue de travail qui a l'habitude de planer (et pas à l'aide de substances illicites...), m'avait rapporté une série de clichés prise depuis un planeur. Parti de la vallée de la Durance bien au sud de Gap, il avait pu, grâce à la grande portance de l'air en cette belle journée de printemps, explorer le massif des Ecrins de bien belle manière. Le cirque du Glacier Blanc bordé de pics prestigieux comme la Roche Faurio, le Dôme et la Barre des Ecrins, la Barre Blanche et la Barre Noire, est à cette période d'une blancheur immaculée. Celle-ci se délitera peu à peu en avançant dans la saison. A gauche, Col des Avalanches et Pic Coolidge sont tapis derrière la reine, comme par déférence...

Mai 2010 s3 : Kayar, petit port de pêche au nord de Dakar à proximité du fameux Lac Rose. C'est un endroit mythique pour la pêche traditionnelle manuelle au filet. Tirées sur la plage, les barques décorées de couleurs vives attendent sous le soleil de plomb le retour des dizaines d'autres qui sont sorties tôt ce matin. Leur équipage d'une vingtaine de marins chacune traque les bancs de poissons qui passent à quelques encablures de la côte. Vers midi, c'est le retour des pêcheurs. Grosse agitation pour la criée qui, ici n'est pas coutume, a lieu sur la mer, au milieu des vagues : les grossistes se mouillent les pieds (et le reste) pour monter à bord des embarcations, négocier le tarif et les quantités avant d'indiquer à un porteur de venir chercher le produit sur la barque, à l'aide d'une panière qu'il porte sur la tête. Retour sur la plage pour déposer sa cargaison dans le camion frigorifique garé sur le parking... Spectacle étonnant, prenant, insolite. Allez donc faire un petit tour la-bas, entre Dakar et St Louis, à la découverte de ce Sénégal laborieux qui ne s'est pas encore vendu au tourisme "all inclusive".

Mai 2010 s4 : Ouh la, la ! Comme on aimerait y être... Sous la varangue, il doit y faire bon en ce moment. Situé au fin fond du cirque de Salazie, cet endroit de paradis (n'ayons pas peur des mots) qu'est la Case Folio est bien tentateur pour qui souhaite prendre le temps d'apprécier le climat enjôleur de l'Ile de la Réunion. Située plus précisément à Hell-Bourg, il est possible sur place de visiter la maison créole et le jardin exotique. Au milieu de cet espace à la flore exubérante et aux essences rares, on ne peut qu'avoir à l'esprit ces quelques vers de notre "Fou chantant" Charles Trénet : C'est un jardin extraordinaire, Loin des noirs buildings et des passages cloutés, Y'avait un bal que donnaient des primevères, Dans un coin de verdure, Les petites grenouilles chantaient,... Il suffit pour ça d'un peu d'imagination... De l'imagination ? Même pas, je vous assure... Eventuellement pour vous aider un petit verre de rhum arrangé, ou deux ?

Juin 2010 s1 à s4 : Le cliché a été pris l'année dernière au cours de la dernière semaine de juin. Certes nous sommes à 4000m mais la présence de ce manteau blanc sur le Haut-Atlas est un tant soit peu inhabituel à cette période... En fait, il est composé de neige et de grêle et fait suite à la période d'instabilité climatique qui s'est manifestée sur la montagne marocaine au tout début de l'été. Nous avions prévu, Damien et moi, de jouer, hors des sentiers battus, sur le fil des arêtes qui relient entre eux les sommets de l'Atlas. Prenant pied sur le sommet du Timesguida Ouanoukrim au cours d'une (petite) fenêtre météo complaisante, nous avons pu contempler l'enfilade de sommets qui s'inscrivent à l'exception d'un seul au-delà de la barrière des 4000m. De gauche à droite, vous pourrez reconnaître le plateau du Tazaghart, l'Afella et juste devant l'Akioud, la petite bosse noire du Biguinoussene et s'inscrivant dans le large tizi n'Bou Imrhaz l'aiguille du Tadaft. A l'extrême-droite de la photo, on termine notre exploration par le sommet du Ras Ouanoukrim. Amoureux de la glisse hors-piste, sachez aussi que le massif est accessible plus tôt en saison, à la sortie de l'hiver. Vous disposerez la plupart du temps d'excellentes conditions de neige pour dévaller des couloirs plus ou moins pentus. Et vous qui faites partie de la gent pédestre, n'oubliez pas qu'en été, les nombreuses traces qui sillonnent les pierriers vous permettront de franchir des cols confidentiels pour vous conduire à la cime des sommets prestigieux par la vue qu'ils offrent : sortez donc enfin du sentier conventionnel Imlil - Toubkal - Imlil en vous inspirant des topos qui décrivent deux itinéraires de Haute Route du Toubkal (n°1 et n°2).

Juillet 2010 s1 : Un moment de convivialité dans ce monde de brutes... Telle est bien la légende de cette photo. Nous descendons, Abdou et moi, le couloir S de l'Aksoual (1000m de minéral intégral !) et arrivons à mi-pente. Quel itinéraire suivre à présent ? Côté paroi ou ruisseau ? Un berger nous regarde passer de l'autre côté du vallon. Abdou le hèle pour qu'il nous indique le meilleur chemin. Il nous rejoint en deux temps trois mouvements, chaussé de galoches à la semelle de pur caoutchouc de chez Michelin. Il est sûr que ça accroche au moins autant que les semelles Vibram... Les Salam alekoum, labass et bekhir échangés, Abdou lui reformule notre question. Pas de réponse ! Mais : "vous prendrez bien un thé à la menthe ?". Le voici sortant de sa besace sa théière culottée comme un zouave, sa bouteille d'eau, le pain de sucre et le briquet, collecte quelques herbes sèches et hop là, c'est parti... Assurément le plus sympathique thé à la menthe jamais partagé ! On fait tourner l'unique verre et la conversation se lie. Le plus anachronique moment de cette semaine de forçat et surtout inattendu... Pour les infos sur le trek Alpi-Toubkal 3, c'est ici.

Juillet 2010 s2 : Sur la route de Fès à Midelt... Nous nous rendons en voiture au départ de notre Grande Traversée de l'Atlas marocain 3e du nom tout début juin 2010. Nous passons à Ifrane, station de sports d'hiver d'altitude du Moyen-Atlas, ville anachronique car les toits des maisons sont de type européen. Une ville très proprette, d'ailleurs, limite comme en Suisse... Puis, ce sont 150 kms de route rectiligne qui traverse des plateaux d'altitude élevée (au-dessus de 2000m) dont l'on devine le rude climat hivernal par les nombreuses "maisons de neige" destinées à offrir un asile à tous ceux qui seraient pris dans la tourmente par surprise. Capturé depuis l'intérieur de la voiture, ce "tableau" s'apparente au travail des maîtres pointillistes du début du 20e siècle (Seurat, Pissarro pour les plus connus d'entre eux) sauf qu'ils passaient un temps fou à composer leur toile alors qu'il ne m'a fallu qu'un instant de rien du tout pour immortaliser cette scène. O tempora, O mores...

Juillet 2010 s3 : Un superbe lever de soleil sur le lac d'Isli alors que la météo de la veille n'avait pas été clémente. On sort la tête de la tente et nous voici baignés dans un halo jaunâtre. Un léger zéphyr crée des ondulations sur l'onde pure. Au loin, les montagnes du tizi n'Tirrhist composent un horizon enjôleur : mais quand est-ce qu'on y va ? Eh bêta, tu y étais hier... Ah bon ? Je ne me rappelle pas... Pas étonnant, avec le temps islandais qui était de mise au moment du passage du col, c'est un tantinet normal que tu n'aies rien vu... Goûtons le moment présent, il est éphémère, d'ici peu de temps, le soleil va se mettre à son zénith et nous baigner de ses rayons. Ah la belle journée qui commence !

Juillet 2010 s4 : Le petit musée auquel on peut rendre visite en arrivant sur la plateforme du stupa de Swayambunath dans la banlieue de Kathmandu, recense quelques clichés d'archives sur lesquels on assiste à des scènes de vie de la première partie du XXe siècle au Népal. Entre autres, on peut y admirer cette photo en noir et blanc, datée approximativement de 1950, capturée lors d'un survol en avion de la vallée de Kathmandu. Au fond, les champs cultivés bien présents ont été peu à peu remplacés par des immeubles. Une petite rivière bordée d'arbres serpente au milieu des prairies. Un demi-siècle après, elle est devenue un cloaque sans nom, nauséabond, vous ne l'aviez pas reconnue, c'est bien la Vishumati... Chretrapati et Thamel se trouvent aujourd'hui dans le coin en haut à gauche.

Août 2010 s1 et s2 : C'était un 10 août 2007. Nous pensions benoîtement pouvoir nous lancer dans une traversée impériale démarrant du lac d'Emosson pour atteindre la chaîne des Aravis en passant par le Buet, le Désert de Platé et pour finir, la Pointe Percée... Nous pensions bien mal. Une dégradation météo s'est produite réduisant à néant nos espérances de super-rando à tutoyer le ciel par crêtes, cols et sommets. Après 3 jours d'espoirs jamais exaucés, nous avions décidé d'en arrêter là et nous dirigeâmes fissa vers les Alpes du sud, opérer un Tour du Viso à l'arrache. Vous pouvez même visionner le topo dans la rubrique Treks en Europe.

Août 2010 s3 et s4 : Une photo du refuge de Puscaghja situé dans la Haute Vallée de la Lonca au pied de la Paglia Orba. Endroit mythique s'il en est, un paysage à nul autre pareil et son gardien au coeur grand comme ça... Dumè Flori courant juin 2010 a même fait une grève de la faim de 13 jours pour protester contre le changement de statut (et probablement son éviction à terme de ce refuge) que voulaient imposer les fonctionnaires du Parc Naturel Régional de Corse. Les soutiens étaient nombreux sur place mais aussi venant des pinzutti du continent. Les messages laissés sur le blog de pétition étaient éloquents. Je n'ai pu résister au plaisir de vous faire partager ce beau lamentu Lamentu di Puscaghjà composé pour l'occasion par Batti (et traduit par un ami de Dumè) : O Puscaghjà, Eri una ruina, T’aviani tutti abandunatu, E lagatu cume morti, Ne l’abracciu di u lamaghjonu, Ma un ghjornu, A vulintà d’un omu, T’ha resu a to gloria pasata, E u ritrattu di a to ghjuventu, Pezzu a pezzu, Una petra a nantu a l’antra, A to anima, Ha puduttu trovà, U caminu di a pacci, E di li to prati, N’ha fattu un paradisu, O quantu so fallatu sangué é sudori, O quantu che statu sforzi é pienti, Ma di sti affani, Si a petra s’arrimenta, L’omu di puteru eddu sceglia, A baccia é u disunoru, Vargugna annantu a vo, Fiddoli di u disunoru, E gloria a chiddi chi portani, L’anima di l’antichi. En français, cela donne : O Pùscaia (Pùscaghja), Tu étais une ruine, Tous t’avaient abandonnée, Laissée pour morte, À l’étreinte du maquis, Mais un jour, La volonté d’un homme, T’a rendu la gloire de jadis, Et les traits de ta jeunesse, Peu à peu, Pierre par pierre, Ton âme, A pu retrouver, Le chemin de la paix, Et de tes prés, En faire un paradis, Combien de drames combien de labeur, Combien d’efforts et de douleur, Mais à ce tourment, Inscrit dans la pierre, L’homme de pouvoir préfère, Le mensonge et l’anathème, Que la honte soit sur vous, Fils du déshonneur, Et gloire à ceux qui transmettent, L’esprit des Anciens.

Septembre 2010 s1 : Ce n'est pas un chat de gouttière mais plutôt un chat des champs quoiqu'il adore grimper dans les arbres à la recherche des oiseaux ou autres volatiles. Instantané du phénomène pris sur le vif en plein affût pour débusquer un volant ou un rampant dans un carré de trèfle. Il vit avec Anne-Marie et Bernard à Rencurel et il a été notre compagnon pendant tout un après-midi. Que d'occupations dans une journée ! Et dire qu'il faut aussi penser à dormir... C'est compliqué la vie d'un chat.

Septembre 2010 s2 : On n'en avait jamais vu... La grosse sauterelle qui squattait le haut du sac à dos s'est révélée, une fois que l'on ait essayé de la dégager d'une pichenette afin qu'elle saute au loin, une grosse faignasse. Il faut dire que ce n'est pas dans les habitudes d'une mante religieuse de se prendre pour une sauterelle ! Voilà donc pourquoi cette "dame" nous a offert un spectacle rare et a permis, comme la star qu'elle est, qu'on la photographie sous tous les angles. Une fois la séance de prise de vues achevée, nous la raccompagnâmes jusqu'à son vestiaire, oups ! je veux dire dans ses fourrés, afin qu'elle puisse se reposer... Nous étions sur la butte de Serre Cocu dans la région des Coulmes au nord-ouest du Vercors. Ca nous a tellement plu qu'on en a écrit un topo.

Septembre 2010 s3 : C'était l'année dernière, à l'automne, alors que nous redescendions la vallée du Rolwaling, refoulés que nous l'avions été par les conditions météo sur le col du Yalung La. Au bord du chemin, entre Beding et Nyamare, deux yacks placides se font des calins. Loin de nous l'idée de voyeurisme dans la prise de ce cliché, mais on a trouvé ça original et sympathique... Mais pourquoi donc les animaux ne ressentiraient pas comme les humains de l''affection pour l'être aimé ? Même pas dérangés par notre incongruité, les bestiaux poursuivirent leur série de calins et nous les laissâmes à leur occupation.

Septembre 2010 s4 : Nous sommes début septembre, Georges et moi avons convenu de tenter la Traversée des 3 Monts pour atteindre le sommet du Mont-Blanc (enchaînement du Mont-Blanc du Tacul, du Mont-Maudit et du Mont-Blanc proprement dit). Le départ s'effectue du refuge des Cosmiques au pied de l'Aiguille du Midi à 2h du matin. Pendant 5 heures de temps, on suit la file interminable des lucioles qui nous précèdent. Bien évidemment il fait nuit noire et le seul paysage que nous pourrons contempler sera l'arrière des chaussures de celui qui nous précède dans la cordée... Ce n'est qu'au moment de franchir l'épaule du Mont-Maudit que le soleil blafard viendra nous éclairer, englué qu'il l'est encore dans les nuages qui masquent l'horizon du côté du Mont-Rose. Quelques temps après, nous le retrouvons à notre arrivée au col de la Brenva, nous saluant de ses francs rayons dorés. Il ne nous quittera plus jusqu'au terme de cette course à Tête-Rousse quelques 10 heures de marche après... Pour visionner davantage de photos et lire le récit de cette course de haute-montagne, cliquez donc ici.

Octobre 2010 s1 : Nous redescendons du refuge de Tête-Rousse après avoir accompli la traversée du Mont-Blanc. Georges et moi sommes un peu à la traîne du groupe sur ce sentier des Rognes rendu un tantinet glissant après les chutes de grêle de la nuit précédente. Pour compléter le tableau, un nuage de brume monte de la vallée et vient nous cueillir pratiquement à mi-chemin de Mont-Lachat. C'est à ce moment que le maître des lieux, un bouquetin mâle, vient se percher sur un rocher juste au-dessus de nous. Clic-clac ! C'est dans la boîte... Grâce au zoom surpuissant de son bridge Lumix, Georges ne l'a pas raté. Tant mieux, cela fait un souvenir de plus à ajouter à ceux que l'on a déjà collectés la-haut, tout là-haut...

Octobre 2010 s2 : C'est la véritable porte d'entrée du Khumbu. Ce belvédère n'est pas exactement sur la route de l'Everest mais il n'y a pas un grand détour à opérer pour profiter de la merveilleuse vue sur l'enfilade de la vallée de la Dudh kosi. au premier plan et de l'Imja khola tout au fond Il suffit simplement de vouloir s'octroyer une journée d'acclimatation et passer par le village de Khumjung. Des hauts de Namche Bazar, vous empruntez le petit sentier qui part sur la gauche à l'assaut du coteau au-dessus duquel est posé l'altiport de Syangboche. Vous cheminez 150 mètres en surplomb de "l'autoroute", passez auprès d'un lodge disposant d'un des plus beaux panoramas de la Terre et, toujours en direction de ces montagnes qui ferment le cirque, vous atteignez le luxueux lodge construit par les japonais. Juste derrière le bâtiment, un petit monticule vous permet de disposer vous aussi de ce merveilleux panorama. Pour retrouver images et topos, suivez ces liens : La route de l'Everest et Du Khumbu au Rolwaling. Bon voyage virtuel avant de vous décider à franchir le pas...

Octobre 2010 s3, s4 & Novembre 2010 : Alors que la partie sud de la France était sous la pluie et le vent, un bout de territoire français résistait encore à l'envahisseur : la plaine d'Alsace et les Vosges baignaient dans ce soleil d'automne qui fait resplendir chaque feuille de la moindre parcelle de vignoble. Quel contraste entre ce jaune vif des plaines et le vert des forêts. Ce cliché ? Juste un clin d'oeil avant les frimas de l'hiver... Vous pouvez retrouver d'autres photos de cette région dans le topo Alsace - De Schirmeck au Hohneck.

Décembre 2010 s1 : Le cliché est pris fin novembre sur la partie terminale du Tour des Annapurnas au Népal. Nous achevons notre périple de traversée alpine du Mustang à Phu et venons de passer la nuit (réparatrice...) à Ngawal face à l'Annapurna II. Dès potron-minet, car la journée prévue risque d'être un peu longue pour rejoindre notre village étape Brathang, nous croisons notre premier chorten : Bouddha est certes unique mais les habitants de la vallée se sont trouvé d'autres déïtés à honorer dont celles de la Consommation... "Tournez les petits moulins, ce sera la garantie d'avoir votre ration de lait quotidienne..."

Décembre 2010 s2 : Des bharals jouent à nous faire peur, accrochés qu'ils sont à la falaise abrupte qui jouxte le village de Phu dans une des vallées reculées du massif des Annapurnas. Ils savent bien qu'on ne risque pas de leur faire du mal en allant les taquiner sur leur nid d'aigle, nous, pauvres bipèdes... Du Mustang à Phu, toute cette micro-région népalaise frontalière du Tibet héberge de nombreux groupes de cette espèce préhistorique issue d'avant le "schisme" ovin - caprin. Nullement dérangés dans leurs occupations quotidiennes, nous avons pu profiter, tout au long de ce trek de 4 semaines en novembre dernier, de longs moments à s'effrayer de leurs exploits acrobatiques, vieux ou jeunes, ces derniers n'étant pas les derniers à sauter de vire en vire comme des cabris... qu'ils sont d'ailleurs.

Décembre 2010 s3 : Ce jeune singe espiègle est renversant. Il fait partie de la colonie de centaines (milliers ?) de quadrumanes qui a colonisé le site de Swayambunath, ce haut lieu du bouddhisme qui trône sur un tertre à l’ouest de la vallée de Katmandu au Népal. Je ne saurais que vous mettre en garde de vous défaire momentanément d’un sac ou d’un appareil photo que vous déposeriez sur un banc ou par terre… N’espérez pas les revoir ! Ou alors de loin… Impossible de négocier une fois la forfaiture accomplie. Pareillement, tenez-vous éloignés de leurs bruyantes querelles, cela vous évitera de recevoir un mauvais coup ou de vous faire griffer (ils visent les yeux, méfiance !), les deux belligérants s’étant bien vite rabibochés pour s’occuper ensemble du perturbateur bipède que vous êtes : « Si on ne peut plus se foutre sur la gueule tranquillement, mais où va-t-on… ? ».

Décembre 2010 s4 : Dans l'ex-royaume du Mustang au Népal, vous trouverez dans chaque village deux personnages qui protègent les habitants des démons et des fantômes : ce sont des "lords of the place" : le grand-père 'Mémé", le vit dressé, et la grand-mère 'Iwi", la vulve bien apparente, sont érigés, adossés à un mur de pierres. Ils ont remplacé au XIXe siècle les gardes armés qui étaient présents aux portes nord et sud du village (ici c'est Kagbeni). Ces statues sont des témoins de l’ancienne religion chamanique Bön qui reste toujours vivante et dont les pratiques ont été depuis l’origine intégrées au bouddhisme tibétain. Vous trouverez bien d'autres explications sur le site web de cet impénitent découvreur de coins reculés, je veux bien sûr parler de Paulo Grobel. Le Mustang, ce fascinant petit bout de territoire népalais coincé sous le Tibet possède son caractère propre et recèle de nombreuses surprises : un topo de randonnée est à votre disposition en cliquant ici. Si vous ne vous sentez pas franchir un col de plus de 6000m, allez au moins jusqu'à Luri Gompa puis rebroussez chemin, à la découverte de ces merveilleux paysages et de ces si particuliers villages colorés tout empreints d'histoire. Je vous promets une quinzaine totalement décoiffante...