[Népal] Du Khumbu au Rolwaling


 

Le circuit se propose en 25 jours de traverser par des sentiers et des passages d’altitude les hautes vallées du Khumbu avant de s’échapper par le Tesi Lapsa, un col qui culmine à 5755m, en prélude à la descente du Rolwaling, verte vallée que la modernité n’a pas encore défigurée. C’est un trek engagé, aux multiples facettes, qui vous permettra à la fois d’assouvir votre désir de contempler des paysages glaciaires de toute beauté, voire tenter l’ascension d’un trekking peak, mais aussi de découvrir au cours de la dernière semaine des images du Népal comme on l’a connu 20 ans en arrière sur une région comme l’Annapurna. Mais ne tardez pas, la route est en service du côté de Singati...
 

 

Bodnath


Réaliser un trek original au Népal, cela devient une presque nécessité au fur et à mesure que l’on compulse les cartes topographiques, que l’on lit des récits de voyage, ou que l’on parcourt les catalogues des agences spécialisées de trekking. L’originalité implique souvent de sortir des sentiers archi-courus et de chercher à composer des itinéraires qui dépassent le cadre habituel du trekking en Himalaya, d’où le caractère engagé du circuit qui en résulte. De plus, il arrive parfois que des journalistes de Trek Magazine bien intentionnés nous poussent définitivement à passer à l’acte par leur remarquable insistance. J’en prends pour preuve quelques unes des manchettes aguicheuses de notre magazine préféré sur l’année 2008 :

- n°100 : Traversée de l’Himalaya,
- n°102 : Népal inédit, l’incroyable voyage du Mustang à Phu,
- n°104 : Népal : le tour du Manaslu,
- n°105 : Trekking au sommet, 8 sommets pour dépasser 6000m suivi des Trois cols,
- et pour finir le Hors-série n°1 qui présente un florilège d’horreurs du genre « Traversée du Ganesh Himal », « Helambu et Langtang », « Entre Annapurnas et Dhaulagiri »,  « La Diagonale du Zanskar » ou le « Baltoro / Ghondogoro ».

Comment voulez-vous que nous, pauvres humains, résistions à un tel appel du cœur et de l’irraison ? Une fois l’irréparrable commis (l’achat du billet d’avion A/R Katmandou), une délicieuse période d’attente s’installe jusqu’au moment des derniers préparatifs du voyage et du premier pas sur le sentier. Allez, on en a assez dit ! En route…

La carte interactive est disponible sur Google Maps et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1 Carte Du Khumbu au Rolwaling

Trek khumbu rolwaling

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Katmandou - Lukla - Phakding

45mn d’avion et 2h30 / +200m / -350m 
Après avoir passé une ou deux journées à Katmandou (il y a tant à voir Diaporama), il est temps de partir rejoindre le piémont de l'Himalaya dans la région du Solukhumbu. Diaporama Donc, depuis l’aéroport domestique de la capitale (c’est d’ailleurs l’ancien aéroport international d’il y a 15 ans, vous pourrez ainsi noter l’évolution…), plusieurs compagnies privées proposent des vols pour le Khumbu. Vol panoramique au cours duquel vous apprécierez, placés sur la gauche de l’appareil, les panoramas proposés, en premier lieu sur les massifs du Ganesh et du Langtang, puis le Gaurishankar et enfin le Numbur avant que le pilote ne s’enfonce dans la vallée de la Dudh kosi pour rejoindre l’altiport de Lukla, le point d’entrée de la région montagneuse du Khumbu. Atterrissage plutôt « space » vous en conviendrez mais je vous laisse découvrir…

 

L’altiport de Lukla


Déjeuner dans un des
lodges qui jouxtent l’altiport pendant que le sirdar se préoccupe de répartir les charges entre les porteurs recrutés sur place et dont la tâche sera d’acheminer jusqu’à Namche bazar tout l’équipement de haute-montagne ainsi que tentes et batterie de cuisine qui n’auront d’utilité que lors de la deuxième partie du trek. En début d’après-midi, on commence la marche par un splendide sentier-balcon qui descend doucement vers la Dudh kosi (la rivière de lait). On traverse Chipling et Ghat avant d’entrer dans Phakding (2610m). Entrée en matière tout en douceur. Nuit en lodge.

Jour 2 : Phakding - Namche Bazar

4h30 / +1100m / -270m.
Depuis Phakding, on suit un sentier très emprunté (hommes et bêtes). En effet, tout ce qui est consommé par les trekkers dans les hautes vallées du Khumbu passe par ce chemin. Il faut souvent laisser la place à des convois de yacks domestiques ou de mules qui déboulent dans un nuage de poussière. Le portage s’effectue également à dos d’homme dans les dokos, ces paniers d’osier tressé que les népalais portent avec une lanière frontale. Quelques empilages impressionnants brinquebalent deci delà au rythme des montées et des descentes qui caractérisent les chemins. Ne sont pas transportées que des données périssables, on peut aussi remarquer quelques porteurs qui montent péniblement plaques de tôle ou huisseries de portes ou fenêtres, on construit beaucoup de lodges ces temps-ci… On suit la Dudh kosi RD jusqu’à la traverser pour rejoindre Monjo (1h30, 2840m), point d’entrée du parc du Sagarmatha (taxe à acquitter de Rs3000). Après une descente bien prononcée, on repasse RD pour entrer dans Jorsale, dernier village avant Namche bazar. Il nous reste 2h30 de chemin. Selon votre heure de passage, il convient peut-être de faire une halte déjeuner dans un des restos. A la sortie de Jorsale, on repasse RG et on suit la rivière pendant 30mn jusqu’à franchir le pont suspendu qui donne accès aux 600m de notre première grimpette sérieuse du trek pour atteindre Namche bazar. Bistare, bistare, comme ils disent ici… il ne s’agit pas de se griller dès le deuxième jour !

Montée vers Namche Bazar


Le parcours se déroule dans une forêt de résineux très agréable bien que le chemin soit quelque peu poussiéreux et laisse entrevoir le Thamserku et le Kwande. Ne pas rater à mi-montée l’unique belvédère permettant de jeter un coup d’œil sur la pyramide de l’Everest qui pointe son museau juste derrière la barrière des Lhotse. Entrée par le bas de Namche
bazar juste après avoir accompli les formalités d’enregistrement au check-post de la police. Il y avait bien longtemps qu’on ne les avait pas vus si hauts dans la montagne (référence à l’occupation du pays par la « guerilla » maoiste des années 1996 à 2007).
 

Namche Bazar et le Kusum Kanguru


Gros bourg aux innombrables
lodges, hôtels, patisseries, et assez nouveau depuis quelques temps, épiceries et magasins de fringues en tout genre (équipement de montagne up to date ou antédiluvien, doudounes en goretex local (test ADN ultra plat…), survêtements flashy Made in China,…) et toute une collection de bibelots tibétains « authentiques » arrivés à dos de yack par la vallée de Thame en franchissant le Nangpa La… Ne pas négliger de faire un tour au marché tibétain qui présente ses amas de fringues en permanence au pied du chörten qui marque le centre du village. Nuit en lodge.

 

Lever de lune sur le Thamserku

Jour 3 : Namche Bazar - Syangboche - Khumjung

2h30 / +500m / -150m.
Diaporama Petite journée d’acclimatation à l’altitude avec comme étape un magnifique village sherpa pour lequel la fondation Hillary a beaucoup investi, si bien que plus propre et mieux rangé que ça, tu ne trouves pas au Népal, ça a tout l’air d’un village de montagne en Suisse… Dans Namche, monter par la ruelle en escalier jusqu’au col dans lequel s’inscrit le Thamserku. Prendre un petit sentier sur la G qui démarre par trois ou quatre marches scellées dans un muret et avant d’escalader le coteau en lacets serrés jusqu’à rejoindre l’extrémité de la piste de l’altiport de Syangboche. Poursuivre vers le haut jusqu’au lodge pour une vue admirable sur l’Ama Dablam et ses 6856m qui se dresse fièrement en regard de ses prestigieux voisins que sont les Lhotse et l’Everest ; on ne dirait pas, mais si fière soit-elle, les chiffres parlent d’eux-mêmes, elle leur rend respectivement 1600 et 2000m sous la toise ! La vallée qui s’étale devant nous permet de deviner le parcours qui sera le nôtre pour les deux prochains jours, tout d’abord sur la colline boisée, le monastère de Tengboche, étape de demain soir, et, tout au fond, au pied du Lhotse, on devine la plaine dans laquelle se trouve Dingboche. Mais revenons au présent : deux montagnes nous dominent sur la D, le Thamserku occultant en partie le Kangtega serti d’impressionnants séracs sommitaux. Ces deux-là vont nous accompagner pour le reste de la journée… Poursuite en sentier-balcon jusqu’à l’Everest View Lodge (un hôtel de grande classe construit par les japonais, à rapprocher de la présence d’un altiport en pleine cambrousse…), le contourner par la G puis, après un petit parcours en forêt, descente sur le village de Khumjung (3790m) qui occupe le fond d’une large vallée. Dans l’après-midi, promenade dans les proprettes ruelles du village, de l’école à la gompa, avec en fond d’écran le panorama inoubliable dans lequel s’inscrivent quelques unes des plus hautes montagnes du Khumbu. Nuit en lodge (l’hôtel H.C.R à l’entrée du village est de belle facture, dans une gamme de prix nettement plus abordable que le japonais on s’en doutait, très proche de ceux pratiqués dans les lodges conventionnels dirons-nous plus basiques ; on y dispose de vrais lits, de douches chaudes et d’une restauration de qualité : alors pourquoi se priver d’un réel confort ? Une confidence : profitez-en bien, c’est le dernier avant le retour sur Katmandou dans 23 jours, alors…).

Khumjung

Jour 4 : Khumjung - Tengboche

3h / +650m / -550m.
Sortir par le bas du village sur un sentier pavé où les rencontres avec les écoliers qui montent des villages alentours pour rejoindre l’école de Khumjung égaient la descente. On croise bientôt le chemin qui arrive directement de Namche (sans passer par la case "Syangboche") et on poursuit en face pour descendre traverser la Dudh kosi à Phungi Tenga (1h20, 3250m). De l’autre côté de la passerelle fait suite une longue montée un peu poussiéreuse au cours de laquelle on croise beaucoup de monde. Tout au long de l’ascension, nous disposerons de belles vues sur le Kangtega. L’entrée à Tengboche (1h40, 3870m) est marquée par un gros stupâ derrière lequel apparaît le célèbre monastère, le plus important du Khumbu. Quelques lodges en contrebas du col, attention à ne pas arriver trop tard à l’étape au risque de n’y pas trouver de place disponible. Dans le courant de l’après-midi, visite du monastère (les moines se la jouent un peu beaucoup…) avant de finir par une séquence contemplation du coucher de soleil sur l’Everest, les Lhotse et la somptueuse montagne bifide de l’Ama Dablam.

Nota : Dans le cas où il n’y aurait plus de place libre dans les lodges de Tengboche, noter la présence de deux lodges 10 minutes en contrebas en poursuivant vers l’Everest et deux autres quelques centaines de mètres plus loin.

Moines à Tengboche

Jour 5 : Tengboche - Dingboche

4h30 / +600m / -100m.
Diaporama de Tengboche à Lobuche via Gorakshep Suivre le large sentier qui démarre à l’opposé de celui par lequel nous sommes arrivés. Tranquille descente en forêt jusqu’au pont jeté au-dessus des flots bouillonnants. On franchit l’Imja khola et le passage en RD de la vallée nous permet de retrouver la chaleur du soleil matinal (pas désagréable…). Juste après le pont, il n’est pas rare de pouvoir admirer des spécimens de chèvres bleues (ou bharal) ou plus rarement de thars qui gambadent dans les pentes quelques dizaines de mètres au-dessus du sentier.

Thar de l'Himalaya


Plus ou moins en courbe de niveau, on rejoint Pangboche (1h30, 3970m), petit village dominé par l’Ama Dablam. Noter la bifurcation sur la G peu avant d’entrer dans le village qui permet de passer par le
gonpa en haut du village, gonpa dans laquelle on peut admirer les restes du crâne poilu d’un yéti (pour le fun, je ne vous donne pas les résultats de l’analyse ADN du vestige…). En passant par le gonpa, on évite ainsi le village et sa rue principale assez inintéressante bordée de lodges. On poursuit en balcon RD de l’Imja khola avec toujours en point de mire l’ensemble Lhotse et Everest. On entre dans Shomare (30mn), dernier village avant l’étape (lodges, restos). S’ensuit la traversée d’un plateau d’herbe rase sur lequel paissent quelques yacks placides (le lieu-dit se nomme Orsho). Une bifurcation de chemins se présente : Pheriche à gauche, Dingboche à droite. On descend sr la D traverser la rivière puis on attaque la dernière montée de la journée pour arriver dans un collet (1h, 4500m) duquel se dévoile un somptueux panorama sur la vallée de Chhukung et à nos pieds le village de Dingboche étalé dans la cuvette. Quittez le chemin principal pour prendre à G sur le fil de la moraine une trace qui permet de rejoindre en un petit quart d’heure un chörten. Au passage, vous disposerez de belles vues sur la chaîne de montagnes composée du Taweche, du Cholatse et du Lobuche (ce sera raté si vous décidez le descendre directement sur Dingboche…). De l’autre côté de la vallée, l’Ama Dablam a grandement modifié son aspect. Descente rapide sur Dingboche. Dans l’après-midi, vous pouvez vous enfoncer vers l’E en direction de l’Island peak (ou Imja Tse, un trekking peak très couru) pour vous ouvrir le champ de vision sur le fond de la vallée de Chhukung (compter 2 à 3h A/R sur un sentier quasiment plat). Nuit dans un des nombreux lodges.

 

Sagarmatha, Nuptse et Lhotse vus depuis la yersa d'Orsho

Jour 6 : Dingboche - Lobuche

4h / +650m / -100m.
Du haut du village, remonter en quelques minutes vers la G jusqu’au chörten placé dans le col au pied de l’arête SW du Pokalde. La vue s’agrandit jusqu’au Baruntse qui pointe son « nez » par-dessus l’Amphu Lapsa, le passage d’altitude qui donne accès à la région du Makalu et au Mera peak.

L'Ama Dablam vu depuis le chorten de Dingboche

L’Imja Tse avec ses 6189m se fait tout petit au pied de son écrasant voisin de gauche, le Lhotse… Au-delà du chörten, le sentier parcourt en courbe de niveau (ou presque…) une moraine qui constitue un superbe belvédère sur les Taweche et Cholatse, impressionnants de verticalité (on comprend la raison pour laquelle ils sont assez peu parcourus). Au fond, le Lobuche peak ferme l’horizon. La montée est progressive jusqu’à Dughla (2h, 4620m). Une boisson chaude avant d’aborder le gros morceau de la journée, à savoir la grimpette sur le faîte de la moraine frontale derrière laquelle se cache encore le glacier du Khumbu. Un col marqué par la présence d’une multitude de cairns permet de se poser un moment (1h, 4870m). Le Khumbu s’étale à nos pieds avec sa ribambelle de sommets glacés ; on peut apprécier le chemin déjà parcouru. Plus avant, le Pumori et le Lintgren se sont rapprochés et attendent notre visite. On traverse une grande étendue morainique plane dominée par le Nuptse. Bientôt, le hameau de Lobuche se découvre au détour d’un repli du terrain. On y trouve une grosse dizaine de lodges pour y passer la nuit, froide assurément (1h, 4930m).

Le Cholatse vu depuis la moraine entre Dingboche et Dughla

Jour 7 : Lobuche - Gorakshep - A/R Kalapattar - Gorakshep

6h / +850m / -650m.
Au matin, réveil difficile : sortir de son duvet alors que le froid est encore très présent et que le soleil ne semble décidément pas disposé à franchir le pas de nous éclairer de ses chauds rayons dans l’instant est une épreuve à laquelle il va falloir s’habituer en prévision des prochains jours… Départ du frigo sans le soleil espéré par la remontée de la moraine latérale du Khumbu glacier sur un faux-plat montant entrecoupé par moments de rudes grimpettes qui laissent le souffle court (on est quand même à 5000m !). Peu à peu, l’herbe rase bien sympathique à fouler laisse place à des blocs de rochers pour un parcours chaotique au moment de la traversée de la langue terminale du glacier qui descend des sommets de gauche (Changri et Chumbu) fermant le cirque du Pumori à l’W.

Le Pumori comme vu à l'arrivée sur Gorakshep

 

Un dernier ressaut donne accès au site de Gorakshep (2h, 5180m), ensemble de lodges à l’entrée d’un cirque de montagnes très impressionnant (du Pumori à gauche au Nuptse à droite) et au fond duquel on devine l’emplacement du Camp de base de l’Everest au pied de la cascade de glace un peu occultée par les contreforts du Nuptse (la fameuse Ice fall). Mais nulle trace de la montagne promise ! Pour voir le Toit du Monde, il va falloir encore s’investir et grimper sur la « petite » butte herbeuse de gauche. C’est parti pour 2h de montée, toujours le souffle court, sur le sentier de droite pour un résultat à la hauteur de ce que vous espériez : à 5623m, au pied du Pumori, le panorama n’est pas des plus désagréables (cliquez donc sur ce lien pour une visite virtuelle panoramique ou ici pour un panoramique en haute définition). Prenez tout le temps nécessaire pour contempler le site jusqu’au coucher de soleil qui enflamme les sommets. La descente ne prend que 45mn mais ce n’est pas une raison pour la faire à la frontale, méfiez-vous la nuit tombe très vite dans le coin... Nuit très froide dans un des lodges de Gorakshep (5120m, C 3G+, WiFi).

Jour 8 : Gorakshep - Dzongla

3h30 / +300m / -650m.
Diaporama de Lobuche à Gokyo Reprendre le chemin d’hier pour descendre en 1h30 sur Lobuche et continuer le long de la rivière jusqu’au moment où le sentier principal la franchit. Ne pas traverser et trouver tout droit un petit chemin qui ondule à flanc de moraine.

A la yersa de Dzongla

On rejoint bien vite le lit d’une autre rivière que l’on traverse pour trouver en face la poursuite de l’itinéraire sur une nouvelle moraine. Le sentier à présent est très bien tracé et contourne l’Awi peak en courbe de niveau. On surplombe Dughla puis Pheriche avant de découvrir le lac de Chola Tso paré de couleurs bleu émeraude au pied de l’élancé Cholatse peak. On poursuit à flanc de montagne jusqu’à passer à proximité du Lobuche BC (1h15). Une petite grimpette pour passer une moraine et nous voici en vue de Dzongla dont on distingue à présent les deux lodges. Pour finir, dernière petite remontée pour atteindre la yersa à 4830m et se poser dans le petit lodge sur la gauche (très sympa et cosy).

Jour 9 : Dzongla - Chola La - Dragnag

6h / +700m / -850m.
De la yersa de Dzongla, franchir par la G un petit monticule donnant accès à une grande étendue plane qui s’inscrit au cœur d’un superbe cirque rocheux. La parcourir dans toute sa longueur entre Cholatse à gauche et les Lobuche E & W à droite. On vient buter sur une moraine dont on rejoint le fil pour atteindre le pied d’un gros rognon rocheux (1h30, marque de peinture verte « The Way »). Remonter sur la droite le long de la paroi un couloir de gros éboulis qui débouche dans un col paré de nombreux cairns (45mn, 5250m). Nous sommes à présent en bordure d’un imposant glacier qu’il va falloir remonter sur son flanc D (sens orographique bien entendu) avec toute la précaution nécessaire à la marche sur de la glace vive (la neige est totalement gelée, aucun espoir de transformation en cours de journée). Les crevasses sont débonnaires sur un parcours très peu accidenté. Il convient de marcher un peu à côté de la trace car celle-ci est une vraie patinoire. Le col du Chola La (en fin de compte son vrai nom est le Chhugyuma La, le véritable Chola La est plus au N) s’atteint en 1h15 après être passé par la pente d’éboulis rocheux à droite, la trace directe étant définitivement contrariée par la présence d’un lac gelé. Nous sommes à 5430m au milieu d’une forêt de lungtas colorés. Derrière nous, au-delà du glacier que nous avons remonté, le Makalu se dresse fièrement. Coté Gokyo, un ensemble élégant de sommets s’étale sous notre regard. Assez difficile d’en identifier quelques uns à l’exception du Kyajo Ri (c’est l’incontournable sommet pointu qui ferme le cirque de Machhermo sur l’itinéraire conventionnel de montée aux lacs Gokyo). Nombre d’entre eux bordent la vallée de la Bhote kosi et au loin, plus confidentiels, on imagine le lointain Rolwaling…

A l'approche du Chola la

Descente du couloir W tout en éboulis rocheux mais quand même sur un sentier qui a le mérite d’être plutôt bien conservé. Au pied du couloir, petite séance de marche sur blocs pour atteindre une étendue plane (45mn, 5000m) au milieu de laquelle une source a été aménagée (camp possible). Et à partir de là, les surprises :

- la première est que l’on se trouve au milieu d’un cirque de montagnes somptueux et très sauvage, que des 6000 : en faisant le tour d’horizon de gauche à droite, nous pouvons admirer le Chola peak, les Kangchung peaks, le Chola La que nous venons de traverser, pour finir par l’altier Cholatse.
- la seconde est qu’il va falloir franchir successivement deux moraines pour un dénivelé positif de 150m ! Vu l’état des troupes, c’est une belle épreuve dont on aurait pu se passer…

Au col « de la grosse pierre » (30mn, 5150m), on jette un dernier regard à notre exploit de la journée avant de basculer dans le vallon qui conduit au « village » de Dragnag (45mn interminables, 4700m). Nuit dans un des trois lodges présents sur le site.

Le compagnon des cimes

Jour 10 : Dragnag - Gokyo - A/R Thonak Tsho - Gokyo

3h30 / +350m / -150m.
Franchir la moraine qui donne accès au Ngozumpa glacier. Recouvert de blocs de rochers gris-blanc, il suffit de suivre les cairns disposés pour marquer le passage (d’une année sur l’autre le chemin sera différent puisque la conformation du terrain est très éphémère, nous sommes sur un glacier…). On passe à proximité de plusieurs lacs de belle taille, directement posés sur la glace vive, offrant un premier plan stupéfiant à la barrière du Cho Oyu (8153m) qui ferme la vallée.

Dragnag : le Cho Oyu se reflète dans un lac glaciaire


Une petite remontée sur la moraine latérale du glacier et nous voici surplombant le Taujun Tso, 2ème de la série des lacs Gokyo (1h, 4750m). Au pied de la moraine, on retrouve le sentier de montée en provenance de Namche bazar et on le suit jusqu’au 3ème lac, le Taboche Tso, auprès duquel de nombreux lodges ont été construits (30mn, 4790m). Ce lac se pare de nombreuses couleurs au fur et à mesure de l’avancement de la journée, allant du bleu indigo du matin au turquoise vif de l’après-midi : une pure merveille. En tout début d’après-midi, poursuivre la remontée de la vallée en direction du Cho Oyu au moins jusqu’à un belvédère signalé d’un gros cairn (50mn, 4950m) pour disposer d’une vue spectaculaire sur le fond de la vallée et découvrir le voisin de droite du Cho Oyu, en l’occurrence le Gyachung Kang (un presque 8000 avec ses 7922m) duquel le Ngozumpa glacier est issu. Sur notre gauche, le 4ème lac Gokyo, Thonak Tso, présente ses eaux bleutées au pied d’un drôle de sommet pointu tout rigolo (l’une des trois pointes peut s’escalader sans difficulté). Retour au village en 30mn. Nuit en lodge.

Nota : Il est possible d’envisager une excursion plus en profondeur de cette vallée pour aller découvrir les 5ème et 6ème lacs Gokyo et pousser jusqu’au Cho Oyu BC à 5300m. Ce camp de base ne sert pratiquement plus à l’ascension de ce géant himalayen, la voie d’ascension privilégiée aujourd’hui par les expéditions partant du Tibet. Compter 6 à 7h A/R pour cette excursion sans difficulté notable. Prévoir une journée supplémentaire à votre périple, y aller le lendemain de la journée du passage du Chola La ne semble pas totalement sérieux…

Cho Oyu et Gyachung Kang

Jour 11 : Gokyo - A/R Gokyo Ri - Gokyo

4h / +800m / -800m.
Rester dans ce site enchanteur ne devra pas vous déplaire pour profiter d’une journée de farniente. Ceci dit, si vous vous sentez des fourmis dans les jambes, vous pouvez vous hisser sur le Gokyo Ri à 5480m, cette butte herbeuse qui domine le 3ème lac Gokyo. C’est un belvédère de choix présentant un panorama étendu sur les montagnes du Khumbu (beaucoup plus que le Kalapattar limité à la région proche de l’Everest et à l’Ama Dablam). Noter quand même que le lendemain, au moment du passage du Renjo La, la vue sera en tout point identique à l’exception du Cho Oyu. Alors, à vous de voir… Nuit en lodge.

Jour 12 : Gokyo - Renjo La - Langden

6h / +600m / -1000m.
Diaporama de Gokyo à Thame Suivre le sentier qui longe le pied du Gokyo Ri un peu au-dessus de la rive N du lac. A la bifurcation de sentier, partir à D vers le haut et atteindre la base d’une moraine dont il va s’agir de suivre le fil de la crête en forte pente (200m de dénivelée). Au sommet, un plateau sablonneux nous accueille. Le traverser tout en gardant la direction de la barrière rocheuse qui nous ferme l’horizon (2h, 5200m). Le col est à présent en vue, reconnaissable à ses myriades de drapeaux colorés qui flottent au vent. Pour le rejoindre, le chemin s’incurve vers la D avant de revenir passer au pied du col et finalement l’atteindre par une dernière montée en lacets serrés (1h, 5420m). Au col, la vue promise sur les montagnes du Khumbu est au rendez-vous mais c’est de l’autre côté que nos regards se portent pour décrypter à l’aide de la carte la topologie de cette région vers laquelle nous nous dirigeons : en premier lieu la vallée de la Bhote kosi qui remonte jusqu’au Nangpa La puis au-delà des premiers pics qui nous font face, les montagnes du Rolwaling qui se dressent en deuxième rideau. La descente est assez étonnante et pour le moins inattendue : c’est un gigantesque escalier aux marches de géant qui nous conduit en 1h aux abords d’un grand lac de montagne, l’Angladumba Tso, qui s’inscrit au milieu d’un cirque rocheux de toute beauté. Après, descente d’une vallée glaciaire en U au milieu de laquelle on passe au lac de Rermo pokhari au pied de séduisantes faces rocheuses et glaciaires peu connues (en fait, c’est le côté opposé des montagnes qui bordent la RD de la vallée de Gokyo). Passée la cuvette dans laquelle se trouve le lac, on arrive bientôt à un croisement de chemins marqué d’un imposant panneau indicateur qui, par son jaune vif, s’inscrit parfaitement dans l’harmonie du paysage… Emprunter la trace de gauche et suivre les indications dispensées par les empreintes de flèches découpées dans la tourbe (en 40 ans de sentiers, c’est une première !). On arrive à une kharka juste avant de rejoindre le bord d’une moraine dont le sommet est marqué d’un gros cairn.

Descente du Renjo La


On peut distinguer en contrebas les maisons qui composent notre village étape vers lequel nous nous dirigeons par de vagues traces (mais la direction est évidente). Alors que nous amorçons plus précisément la descente, l’échancrure du Nangpa La se découvre à droite, tout au fond de la vallée de Thame, entre le Jobo Ribjang à gauche et le Palung Ri à droite. Ce col est l’itinéraire « canal habituel » de tout ce qui transite officieusement depuis le Tibet vers le Népal puis l’Inde : indifféremment, consommables, chaussures de tennis, doudounes en pur duvet synthétique, cigarettes, survêtements, éventuellement un dalaï lama,… A l’automne 2007, c’était aussi devenu, à notre plus grand dam, le plus haut « Tir aux pigeons » du Monde. A droite, le Cho Oyu se rappelle à nous, histoire d’avoir été absent de notre inventaire des montagnes du Khumbu lors du passage au Renjo La. Nuit en lodge à Langden (1h45, 4350m) mais on peut aussi pousser 30mn plus loin à Marulung s’il était complet.

Nota : On peut aussi envisager une excursion jusqu’au Nangpa La. Celle-ci nécessite 4 à 5 jours de marche depuis Langden et ne peut être réalisée qu’en autonomie complète. Equipement de marche sur glacier indispensable pour la journée A/R au col.

Jour 13 : Langden - Thame

2h30 / +100m / -650m.
Petite journée de décompression lors de la descente de la vallée de la Bhote kosi, longtemps fermée au tourisme. Descendre vers Marulung jusqu’à la passerelle qui permet de passer en RD. On traverse le village de Tarngga dominé par les faces glacées du Langmoche Ri (6811m) et du Tengi Ragi Tau (6943m) qui font partie de la barrière que nous allons franchir dans les jours prochains pour entrer dans le Rolwaling. On poursuit le long de la Bhote kosi par la traversée de la Langmuche khola sur une passerelle avant de bifurquer sur la D pour monter en quelques minutes sans effort au monastère qui domine la vallée.

Descente de la vallée de la Bhote kosi

Endroit sympa qui offre un dernier point de vue sur la vallée que nous avons parcourue ce matin. Visite intéressante (ne pas oublier de glisser votre obole dans la donation box…) avant de descendre sur la D par un petit chemin qui serpente au milieu des chörtens. Ayant rejoint le chemin principal, on pénètre dans le premier des deux villages qui composent le bourg de Thame (lodges). On se dirige vers l’imposant stupâ qui nous fait les gros yeux avant d’initialiser une petite montée, laquelle nous permet en 10mn d’atteindre un belvédère : s’étale à nos pieds l’autre partie de Thame, très sympa avec ses maisons et ses lodges persillés au milieu des champs, assurément beaucoup moins austère que le précédent village. De l’autre côté, le Thamserku domine de ses pointes bifides la vallée de la Dudh kosi que l’on devine plus bas, composant un bel ensemble paysager. Descente rapide sur le village à 3800m. Nombreux lodges à disposition et coup de cœur : loin du concept des lodges industriels sans chaleur, Arita Sherpa et sa femme ont monté un lodge plutôt ambiance familiale type chambres d’hôtes à prix identique. Peu de chambres mais un merveilleux moment à passer ne serait-ce que dans la cuisine en attendant que le repas se prépare… Ambiance super sympa ! Vous ne pouvez pas rater cette adresse : le gîte se trouve à l’entrée du village au pied de la descente du dernier belvédère. Maison non signalée mais reconnaissable au fait qu’elle enjambe la ruelle. Dernier point : quand vous irez dîner dans la grande salle, ne négligez pas de regarder tous les diplômes qui sont accrochés au mur : Arita Sherpa a, ces dernières années, foulé par six fois le sommet du Toit du Monde… alors, Respect !

Arita Sherpa au sommet de l’Everest

Jour 14 : Thame - Tengpo

2h30 / +600m / -0m.
Diaporama de Thame à Na Petite matinée de marche pour s’enfoncer dans le massif et rejoindre le dernier lieu habité dans cette vallée qui conduit vers le Tesi Lapsa. Est-ce le dernier lodge sur le chemin du Rolwaling ? On verra... On passe tout d’abord à proximité d’un monastère annoncé par une série de chörtens et de portes peintes. Au-delà, la montée est très progressive dans une vallée sauvage avec en point de mire la face N élancée du Teng Kangpoche (6516m) composée de roche lisse et de glace vive : un must de l’alpinisme engagé dans la région. Réellement impressionnant avec ses 2000m de verticalité (niveau ED). A ses pieds, la vallée est parsemée de buissons rouges, jaunes ou verts. On goûte ici la tranquillité de ce chemin très peu fréquenté. On croise quelques yacks qui paissent calmement sous le chaud soleil de cette fin de matinée. Nous abordons une grande étendue plane au milieu de laquelle serpente un ruisseau qui prend ses aises. Fin de notre marche d’approche bucolique à la kharka de Tengpo (4400m) : devant nous, la moraine que nous allons devoir franchir demain s’est redressée. Ce sera une autre histoire… Nuit en tente ou dans une des chambres du lodge.

La yersa de Tengpo et le Parchamo

Jour 15 : Tengpo - Camp à Ngole

3h / +600m / -100m.
Un beau sentier nous conduit, toujours en montée progressive, vers le fond de la vallée où se dresse le Bigphera Go Shar (6729m). Nous dépassons l’austère face N du Teng Kangpoche avant d’aborder celle du Panayo Tippa (6696m) pas beaucoup plus accueillante, mais bon... Le sentier amorce une légère courbe à D nous permettant enfin de pouvoir contempler en totalité le Parchamo (6272m) et à sa droite le col convoité : le fameux Tesi Lapsa. C’est une belle échancrure dans la chaîne de montagnes qui clôt la vallée. Le sommet élancé du Tengi Ragi Tau (6943m) se dresse avec élégance sur la droite. Le sentier vient buter contre une moraine rocheuse : finies les pentes herbeuses bien agréables, nous entrons pour quelques jours dans le minéral avec un grand M ! Franchir cette muraille de blocs rocheux demande un bel effort mais la récompense est au sommet : nous avons l’occasion de contempler un élégant cirque glaciaire. Il ne reste plus qu’à descendre sur la grande étendue détritique plane frontale du glacier que nous allons remonter demain : nous sommes à Ngole (5110m sur les cartes, 4900m seulement mesurés…). La nuit promet d’être froide. Nombreux emplacements de campement. Eau dans le torrent qui sourd en-dessous des cailloux. Mais quel endroit magique…

A Ngole, sous le Parchamo et le Tesi Lapsa

Jour 16 : Camp à Ngole - Camp sous le Tesi Lapsa

5h30 / +750m / -70m.
La journée va être rude car nous allons franchir successivement deux moraines. La première se négocie dès le départ du campement et donne accès à une étendue plane enneigée (1h30, 5200m). Selon la dureté de la glace, les crampons peuvent être utiles pour traverser ce plateau et par la suite se hisser sur une langue glaciaire. On passe ensuite (rapidement...) sous une barre de séracs avant de rejoindre par une traversée en légère montée la base de la seconde moraine (1h30, 5350m, fin du régime crampons). Il s’ensuit une très pénible ascension dans du petit éboulis sur une vague trace cairnée qui se dirige vers le col. Attention, le passage direct est maintenant condamné par le recul de la langue glaciaire terminale qui a laissé un champ morainique infranchissable.

Montée au Tesi Lapsa depuis Ngole


A mi-pente, il convient d’obliquer vers la D pour viser l’entrée d’un goulet verglacé (1h30, 5600m). Le remonter sur 80m avant de trouver sur la G une porte de sortie sous la forme d’un sentier tracé sur une large vire une centaine de mètres au-dessus du glacier. A la sortie de la vire, une dernière petite grimpette sur de la neige glacée conduit à l’emplacement du camp situé sous une impressionnante paroi rocheuse en dévers (1h, 5680m). Grand confort : eau de fonte, 3 à 4 emplacements de tente, soleil persistant tout au long de la journée mais très venté du fait de l’orientation E-W, ça caille très fort la nuit... Magnifique belvédère sur le Parchamo.

Jour 17 : Camp sous le Tesi Lapsa - A/R Parchamo - Camp sous le Tesi Lapsa

5 à 6h / +600m / -600m.
Ascension de niveau alpin PD+ sur un sommet qui culmine à 6272m. Elle s’effectue sur de la neige glacée avec nécessité de franchir un « mur » de 40 à 50° au milieu de la montée ainsi qu’une rimaye à l’aplomb du sommet (plus ou moins large selon les années) et une arête en neige pour finir. Donc, il est impératif de se doter de tout l’équipement de haute-montagne (piolet, crampons, baudrier, corde de 50m), de ne pas partir seul et d’emporter le matériel nécessaire pour se sortir d’une crevasse. A éviter d’entreprendre par grand vent (il est latéral dans le coin). Sinon, splendide belvédère sur les montagnes du Khumbu et du Rolwaling de part et d’autre, c’est ce qui nous manquait au col pour être entièrement comblés…

Tesi Lapsa et Parchamo

Jour 18 : Camp sous le Tesi Lapsa - Camp au Trolambau Glacier

4h / +100m / -450m.
Journée intégrale en piolet-crampons. Même si les porteurs népalais se « contentent » de nouer un foulard autour de leurs baskets chinoises pour mieux accrocher sur la neige glacée, notre technique européenne est sensiblement différente… Cela ne sert à rien de disposer de matériel sophistiqué dans le sac à dos et de ne pas s’en servir au moment où l’on en a besoin, ne serait-ce que pour se garantir d’une chute. De plus, il est extrêmement fatigant de jouer la danseuse sur glace pour tenter de garder son équilibre, alors, à ces altitudes-là, économisons nos forces ! Donc, montée en cordée jusqu’au col puis basculement côté Rolwaling dans une belle descente en neige (le mountain guide positionne des cordes fixes pour aider les porteurs à franchir quelques passages verglacés si nécessaire). A nos pieds, le fleuve glacé du Trolambau glacier serpente au milieu des sommets enneigés avec le Dragker Go (6793m) en face de nous alors que nous sommes dominés par la superbe aiguille rougeâtre du Tengi Ragi Tau. La pente de neige se termine à une cassure du glacier et la centaine de mètres de désescalade sur une portion de mixte (rochers et glace vive) est beaucoup plus aisée crampons aux pieds.

Descente du Trolambau glacier


On arrive sur une partie plane (2h30, 5450m) sur laquelle il va falloir traverser nombre de canaux gelés pour atteindre en restant RG un passage clé le long de la langue glaciaire qui permet de franchir cet obstacle. Attention ! L’itinéraire dessiné sur de nombreuses cartes népalaises ou d’autre origine semble indiquer un itinéraire en RD : il faut impérativement rester RG, vous comprendrez pourquoi dès demain matin quand vous chercherez désespérément le débouché de cet itinéraire une fois atteint le Trakarding glacier… A gauche, bien au-dessus de nous, la longue crête qui part du Parchamo pour rejoindre les sommets des Bigphera Go Shar & Nup nous présente de belles faces glaciaires. Sur la droite, plus bas, la vallée du Rolwaling dessine son échancrure au pied du Chukyima Go (6259m). Mais avant de fouler une herbe tendre, quelles épreuves allons-nous devoir subir ? Nuit en tente au pied du Trolambau glacier sur un bout de moraine détritique à 5300m. Noter un autre emplacement de camp 30mn plus bas.
 

Camp au pied du Trolambau Glacier

Jour 19 : Camp au Trolambau Glacier - Camp sur le Trakarding Glacier

5h30 / +300m / -900m.
L’épreuve d’aujourd’hui est de celles que l’on ne voudrait pas imposer à son pire ennemi. Voila, le décor est planté : imaginez la désescalade du verrou glaciaire du Trolambau glacier (prévoir de poser une corde fixe pour sécuriser les cinquante derniers mètres juste avant de rejoindre le Trakarding glacier) suivie de la descente de la totalité du Trakarding glacier, un itinéraire en montagnes russes entre les séracs plus impressionnants les uns que les autres mais heureusement habillés de pierres et qui facilitent la marche (pas de nécessité d’employer les crampons). Ultra simple : il n’y a qu’à suivre les cairns astucieusement disposés sur cette mer figée (pas tant que ça à entendre les craquements à longueur de journée…). Au cours du périple, deux points nécessitent un tant soit peu d’attention dans la quatrième heure de marche : la délicate désescalade d’une langue glaciaire RD précédant un parcours d’une vingtaine de minutes au pied d’un couloir d’avalanches où les chutes de pierres sont continuelles. Vite, vite donc… ! Camp pour 3 à 4 tentes + eau de fonte à 4680m pratiquement à l’extrémité de la moraine centrale avec vue imprenable sur le lac Tso Rolpa.

Sur le Trakarding glacier

Jour 20 : Camp sur le Trakarding Glacier - Na

5h30 / +350m / -950m.
Oubliez ce petit trait rouge qui symbolise un sentier RD du lac Tso Rolpa sur toutes les cartes topographiques ! Vous avez espéré toute la journée d’hier qu’il correspondrait bien à une réalité sur le terrain. Eh bien non, il a bel et bien disparu corps et biens dans l’effondrement de la moraine latérale provoquée par les chutes de pierres en provenance des couloirs d’avalanche qui rayent les faces S du Tsoboche (6689m), l’incontournable sommet qui domine le lac sur la droite. Même si vous souhaitiez vous engager sur cet itinéraire, la raison vous ferait bien vite rebrousser chemin, d’une part à cause des chutes de pierres, mais aussi parce que faire la traversée d’une pente d’éboulis à 45° d’inclinaison est plutôt du domaine de l’irrationnel…

Le lac du Tso Rolpa et le Kang Nachugo


Alors, continuons sagement à suivre la lignée de cairns qui nous conduisent depuis le camp vers la G du glacier. On remonte avec peine une première moraine détritique très sablonneuse qui donne accès à un curieux mini-désert de sable blanc avec l’élégant Kang Nachugo (6735m) pour horizon. S’ensuit la montée au sommet d’une deuxième moraine plus accueillante avec son petit sentier qui zigzague au milieu des buissons d’edelweiss. On arrive ainsi dans un col (2h, 4950m) et l’opportunité de contempler une chaîne de montagnes jusqu’à présent occultée. On poursuit sur la D pour traverser la langue du glacier issu du Chukyima Go. Il ne reste plus qu’à descendre rejoindre un vallon parallèle au lac. Sur le plat, le long de la rivière, on passe auprès de deux petites maisons bien coquettes avant de trouver sur la D une petite remontée qui nous permet d’atteindre l’extrémité W du lac Tso Rolpa au niveau du barrage naturel (1h45, 4550m). Belle perspective en arrière-plan du lac sur les Bigphera Go et l’enfilade du Trakarding glacier avec ses moutonnements de séracs.
 

Le lac de Tsho Rolpa et les Bigphera-Go Shar & Nup

Traverser le canal d’étiage et trouver en face le départ du chemin de descente vers Na. Celui-ci passe par la kharka de Sangma avant d’aborder un parcours plutôt plat le long de la Rolwaling khola. Derrière nous, le Tsoboche de son imposante stature ferme la vallée. Alors que nous poursuivons la descente vers Na, d’autres sommets se découvrent en RD : le Bamongo (6400m) et le Chekigo (6257m). Aujourd’hui sommet secondaire dans la barrière montagneuse qui symbolise la frontière entre Tibet et Népal, ce dernier nous apparaîtra demain sous un autre jour et dans une position beaucoup plus prestigieuse. Entrée dans le village de Na après être passé en RD. Rejoindre le gonpa à proximité duquel se trouve le lodge (tous deux construits en 2008). Nuit en tente ou en chambre.

Jour 21 : Na - Dongang kharka

6h / +200m / -1300m.
Diaporama de N à Dolakha Des landes rases à la forêt primaire, voila le programme de la journée ! Ah oui, juste une remarque pour commencer : les cartes topographiques de toute origine sont fausses, vous en doutiez encore ? Donc, forts de ce principe, vous ne vous inquiéterez pas lorsque vous ne trouverez pas le pont sur la Rolwaling khola à la « bonne » place cet après-midi, de même que vous ne vous demanderez pas pourquoi on continue de longer la rivière alors que la carte indique que l’on doit remonter de 200m après le passage du pont… De toutes façons, le chemin que vous allez emprunter est l’unique passage pour descendre la vallée, il y a fort à parier que les népalais ont pensé à tout… Noter qu'il existe un sentier d'été qui franchit le Daldung La (voir la description en sens inverse au J8 du topo Rolwaling). Traverser Na sous le soleil du début de matinée et suivre la direction des gorges dans lesquelles s’engouffre la Rolwaling khola. C’est un véritable enchantement des couleurs et les paysages proposés engagent plutôt au farniente. Des myriades d’edelweiss tapissent les bords du chemin. Mais gare ! La journée promet d’être longue. Au détour d’un virage, le Gaurishankar (7146m) pointe le bout de son museau, il ne nous quittera plus jusqu’à Beding, charmant petit village où il convient de faire étape pour le repas de midi (2h30, 3700m, lodge juste à l’entrée du village en venant de Na).

Juste avant Beding apparaît le Gaurisankar

L’après-midi commence par une descente sur un sentier très emprunté qui traverse trois villages authentiques comme on n’en voit plus aujourd’hui dans le Khumbu par exemple… Le Chekigo présente ses ice flutes dantesques et clôt superbement la vallée. Noter à la gauche du sommet l’échancrure du Manlung La qui, à 5676m, propose(rait) une route d’altitude vers le Tibet. On descend le long de la rivière qui, grossie de ses divers affluents, commence à gronder sérieusement. On laisse sur la gauche un superbe pont tout neuf (1h, 3300m) pour continuer tout droit sur un sentier pour lequel on se demande si c’est bien la seule voie d’accès aux hautes vallées du Rolwaling tant il est étroit et sinueux. Le passage à un collet reconnaissable à la présence d’une kharka nous permet de jeter un dernier coup d’œil sur le Chekigo alors que devant nous se profilent déjà, dans une légère brume de chaleur, des reliefs moins prononcés. Poursuivant sur ce chemin parfois dallé sur de grandes portions, on franchit sur un pont suspendu une impressionnante gorge au fond de laquelle apparaît le Gaurishankar sous un aspect, pour nous, inconnu. Quelques centaines de mètres après, aborder avec précaution un ravin mis à mal par les coulées de boue puis commencer à descendre jusqu’à atteindre la Rolwaling khola et passer un pont au-dessous duquel bouillonnent des eaux fougueuses (1h, 3200m). Le sentier passe RG, continue de suivre la rivière ; quelques traversées de torrents dénuées d’infrastructures nécessitent un peu de précaution sur les roches moussues. Nous sommes alors plongés dans une forêt dense, presque primaire, et, en suivant toujours l’excellent sentier (parfois glissant), on arrive en 1h30 à un ensemble de kharkas au bord de la rivière (2900m, emplacements pour poser la tente, épicerie, toilettes en dur,…). Nuit en tente.

Attention ! A l'automne 2009, le dernier pont suspendu qui permet de passer RG de la Rolwaling khola juste avant Dongang kharka a été fracassé par un gigantesque éboulement de la montagne : les Népalais ont rapidement construit un pont de fortune en bois juste avant le pont qui enjambe le torrent qui descend du Gaurishankar. Pour cela, un sentier part sur la G en forte pente, traverse une zone sablonneuse à parcourir avec délicatesse avant de traverser la rivière. Sur la RG, on suit la rive pendant 15mn vers l’aval pour retrouver le sentier historique.

A Dongang kharka

Jour 22 : Dongang kharka - Simigaon

4h30 / +500m / -1300m.
Continuation de la « descente » de la vallée du Rolwaling. Descente entre guillemets car la journée est caractérisée par une interminable série de montées et de descentes, les fameux up / down népalais, la plupart du temps au milieu d’une superbe forêt de feuillus. Quelques visions fugitives sur le Gaurishankar mais on sent bien que nous en avons terminé avec la haute montagne. Pour débuter, immédiatement après le départ du camp, passage au pied d’une cascade en prélude à la remontée d’un coteau abrupt jusqu’à la kharka de Ghyalche (30mn, 3000m, lodge basique). S’ensuit un parcours chaotique jusqu’à une autre cascade de belle ampleur (au croisement, obliquer à G) avant de dégringoler sur la kharka de Tintara Odar (1h20, 2470m). Grosse descente par la suite jusqu’à une autre kharka (1h) où l’on peut organiser le repas de midi. Cinq minutes après le redémarrage, alors que l’on se rapproche de la rivière, prendre l’embranchement de G qui propose une série de marches d’escaliers pour une éprouvante ascension qui gommera les rondeurs acquises suite à l’ingestion de votre dernier chapati… Ouf ! On arrive dans un col dont on espère qu’il sera le dernier de la journée mais que nenni, on s’engage dans une nouvelle descente et rebelote jusqu’à un autre col juste au-dessus du confluent des vallées de la Rolwaling khola et de la Tama kosi nadi (1h, 2200m). La gompa de Simigaon se trouve sur le coteau d’en face et s’atteint en 20mn par un sentier en forte descente suivie vous savez de quoi ? d’une remontée, pardi (petite cette fois-ci…). On rejoint directement le terrain de camping depuis le chörten placé dans le col en suivant vers la G une trace au milieu des terrasses de millet (10mn, 2100m). Visite possible du gonpa au moment de l’office du soir aux alentours de 17h30 et n’oubliez pas la donation box, le lama y tient beaucoup... Nuit en tente mais on peut aussi dormir chez l’habitant.

Descente de la Rolwaling khola

Jour 23 : Simigaon - Jagat

4h / +200m / -1000m.
Ca y est, la vraie descente, on la tient : pas une petite comme ça en passant, non, une vraie ! Du terrain de camping, descendre au travers des champs en terrasse en louvoyant entre les jolies maisons typiques du coin (disons 150m de dénivelée) puis, soudain, en arrivant au bord du plateau, ce sont les 600m de chute libre qu’il va falloir négocier sur un sentier en escaliers et qui nous conduisent jusqu’à la rivière. Pont suspendu pour rejoindre Chetchet sur l’autre rive (1h, 1500m, service de bus sur la piste). La suite de la journée se passe sur la RD et longe la Tama kosi nadi bouillonnante en suivant pendant la majeure partie la piste poussiéreuse. On entre dans Gongar (1h30, 1400m), un bien sympathique petit village à la place centrale très animée. Il est plaisant d’y consacrer un instant (c’est le premier village digne de ce nom que l’on rencontre depuis que nous avons quitté Thame) par exemple pour le déjeuner.

A Gongar en 2008, la piste n’est pas encore construite mais on se forme...

L’après-midi commence par la traversée de la Gongar khola avant d’enchaîner un parcours en montagnes russes aux pentes prononcées. On passe à Purano Jagat (lodge) avant de tranquillement arriver à Jagat (1h30, 1330m, commerces, terrain de camping dans la cour de l’école près du pont suspendu). Nuit en tente.

Jour 24 : Jagat - Singati

4h / +200m / -600m.
Avant-dernière journée de trek et pour une fois tranquille au travers des rizières le long de la rivière. La construction de la piste a mis à mal quelques portions du sentier originel mais il reste quelques beaux morceaux de choix sur la RG de la rivière, style campagne d’autrefois, une fois que la piste est passée en RD. Compter 2h30 pour atteindre Suri Dhoban (halte déjeuner) au confluent de deux profondes vallées puis 1h30 jusqu’à Singati. Seul bémol : toute la matinée se déroule à l’ombre en RG, c’est rageant de savoir qu’il fait chaud de l’autre côté de la vallée… Nuit en lodge (950m, épiceries, service d’autobus jusqu’à Dolakha mais compter 2h30 à 3h de piste défoncée, à déconseiller formellement si ce n’est pour se délecter de la prestation du chauffeur d’autocar absolument incommensurable).

Jour 25 : Singati - Dolakha

5h30 / +950m / -100m.
Certes la piste arrive bien à Singati et un service de bus est disponible (sous réserve de grève des conducteurs, d’éboulement de terrain ou autres…). Se rendre à Dolakha (voire Charikot, 5 kms plus loin) est une sage décision et la certitude de disposer de nombreux départs vers la capitale. De plus, Singati est un village très décevant pour marquer une fin de trek (pour résumer, ce n’est pas beau…). Je vous conseille de poursuivre votre périple une journée supplémentaire le long de la Tama kosi nadi et aller à la rencontre des paysans. Vous passerez d’excellents moments dans un superbe cadre bucolique, loin de la route qui passe par les hauteurs, en traversant des villages qui sont restés nature et pourrez assister à de nombreuses scènes agraires. Le Népal profond quoi !

La campagne népalaise avec le Gaurisankar et le Melungtse

Vous passerez à Pikhuti (1h, 920m) et ferez étape pour midi juste après la traversée de la Dolte khola (2h30, 880m, terrain de camping) avant d’affronter, le mot n’est pas usurpé, le dernier morceau de choix, à savoir une montée de 850m jusqu’à Dolakha au cours de laquelle vous croiserez nombre d’autochtones qui rejoignent leurs fermes après un voyage A/R à la ville. Côté paysages, vous êtes maintenant dans la région du piémont himalayen et derrière les collines boisées au milieu desquelles vous marcherez, vous aurez l’occasion de découvrir au loin, en complément du Gaurishankar qui trône sur la frontière tibéto-népalaise, le Melungtse (7181m) entièrement tibétain. Et puis quand vous verrez à quel point vous surmontez aisément ce morceau de bravoure (en moins de 2h c’est promis…), vous vous direz « Ah ! ce qu’on était bien acclimatés cette fois-ci ! »…

Nota : La ville voisine de Charikot se trouve directement placée sur la route Katmandou – Jiri et dispose d’une importante gare routière (plusieurs départs tout au long de la journée pour retourner sur la capitale en 5h). Charikot se rejoint à pieds en 1h30 en empruntant la route goudronnée depuis Dolakha (ou alors en bus si disponible). Nombreux petits hôtels pour passer la dernière nuit. 

Jour 26 : Retour sur Kathmandu

5h de bus.

Relevés de terrain novembre 2008

26 jours de marche / 108h / +12700m / -10900m.

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Commentaires

  • REINER
    • 1. REINER Le 21/07/2011
    QUEL EST LE PRIX DE CE TREKK EN OCTOBRE ;
  • Renaud
    • 2. Renaud Le 16/01/2012
    Fantastique ! Je pars au Népal en mars pour 30 jours, et j'aimerais conjuguer circuit de trekking célèbre (Gokyo-Kala Patar), ascension d'un trekking peak moins couru (Parchamo) avec retour par des vallées plus isolées et épargnées par l'agitation touristique. Ce trek est tout simplement le trek de mes rêves !^^
    Merci d'avoir partagé cette formidable aventure.
  • Fleury
    • 3. Fleury Le 07/04/2012
    Bonjour
    connaissez-vous une agence ou guide/porteur indépendants avec qui on puisse faire ce trek un peu modifié pour un prix abordable?
    merci
  • Chrisdorje
    • 4. Chrisdorje Le 06/07/2013
    Un véritable couteau suisse ce topo, un exemple de précision. Vraiment bravo et merci de consacrer autant de temps benevolement aux trekkeurs du monde entier.J'envisage ce trek en novembre, quel à été votre budget et combien étiez-vous?
  • audibert   jean- michel
    • 5. audibert jean- michel Le 07/07/2013
    j'ai fais la haute route de l'everest,mais dans l'autre sens.thamé,le renjo pass,le shola pass,le khallapattar... et le rolwalling jusqu'au tso rolpa.je trouve ce topo magnifique et bien détaillé.surtout concernant le passage du tasi lapsha,que je ne connais pas.par contre,il est dommage de ne pas mentionner,que du renjo pass,il y a une des plus belles vues au monde.c'est de là qu'on aperçoit trois des 8 , 8000m présent au népal:l'everest,le lotsé,le makalu.et le cho oyu caché du col ,mais que l'on touche presque,à gokyo.pour ce qui est beauté du paysage,et surprise photographique,au détour d'un massif,ou à l'arrivée d'un col,il vaut mieux le faire d'ouest en est.de plus l'acclimatation en partant du rolwalling,(semi tropical) au alentour de 1000m jusqu'au tso rolpa 4500m.c'est juste mon point de vue.en tout cas, bravo encore pour ce topo qui s'avère très bien détaillé.
  • BERTHAUD
    • 6. BERTHAUD Le 07/11/2014
    Bonjour
    Je suis très intéressé par ce trek.
    Pouvez vous me donner les coordonnées d'une agence qui le propose à un prix compétitif
  • zapetskaia t.
    • 7. zapetskaia t. Le 19/09/2016
    Bonjour, nous sommes en train de preparer notre voyage en fin novembre debut decembre, et nous serions tres interessés de faire le meme circuit que vous, mais dans l'autre sens. Ou pourrions nous trouver l'information sur l'accessibilité meteo et sur l'état des sentiers? Auriez vous contact d' une agence nepalaise ou guide pour organiser ce trek?
    Merci pour votre site, pour toutes les precieuses informations que vous partagez et pour le lien que vous creez avec les organisations de soutien