[Népal] Mustang hors des sentiers battus

Quatre ans après Mustang secret, voici que me prend l'idée de retourner traverser les espaces vierges de l'E du Mustang, encore plus en profondeur sûrement, en projetant de découvrir des sentiers que je n'ai pas encore foulés et d'admirer des paysages pour moi encore inconnus. Ce circuit que j'ai intitulé le "Grand Tour du Mustang" (car c'en est vraiment un... rasant comme il se doit les contreforts E et N frontières avec la Chine, et W, séparation avec la province népalaise du Dolpo) ne verra pas le jour, du moins cette fois-ci. Las !

En ce printemps 2015, deux facteurs d'importance vont modifier le programme (voir le document PDF du circuit prévisionnel) :
- la neige, tout d'abord : tombée en abondance fin février (une période pourtant très sèche en altitude au Népal), bien loin de disparaître avant notre venue, elle va rendre très difficile la traversée sous le Muktinath himal, va nous interdire, faute de temps, de partir vers le Khumjungar BC, va condamner la route du Damodar himal (de nombreuses portions de sentier sont dangereuses car archi glacées) et pour finir nous em... plus que de raison lors des traversées des plateaux E et N.
- le tremblement de terre, et l'incroyable nombre de répliques qui ont suivi, entraînant la désorganisation du pays (bien évidemment...), même s'ils n'ont été ressentis au Mustang que très partiellement (2 petites vibrations le 25 avril et puis plus rien ! on ne va pas se plaindre...), nous avons jugé bon de nous mettre en sécurité à Tsarang (on ne sait jamais...), de réfléchir sur la suite de notre voyage (voir le billet de blog), de décider de rester au Mustang, de composer un nouvel itinéraire avec moins de porteurs (partis dès que possible dans leur village dans le district de Kabre en soutien à leurs familles durement touchées), de nous réorganiser avec une caravane de mules en lieu et place des porteurs qui nous avaient quittés... Si les mules nous ont bien dépannés dans un premier temps, elles ont été très rapidement une contrainte quotidienne car évidemment moins agiles dans les passages gavés de neige, dès qu'il s'est agi d'aller fouler les espaces orientaux au-dessus de 4500m... La route du Damodar himal étant coupée, on s'est alors focalisé sur la partie N du Mustang, celle des hauts plateaux plutôt que celle des crêtes et des canyons où il pouvait éventuellement y avoir risque d'éboulement lors d'une réplique.

L'allée de chortens de Tangge

Je vous livre donc le topo de ce "drôle" de trek qui présente une variante étoffée, mais très cohérente, du précédent Mustang secret. Incroyable quand même qu'après toutes ces circumambulations, anciennes et actuelle, cette nouvelle mouture m'ait encore ouvert d'autres idées de circuits très originaux. Au final, il reste vraiment de la place au Mustang pour la création d'un Grand Tour passant par des routes d'altitude peu ou pas encore explorées... Il ne faudra pas attendre longtemps, on se doit de revenir très vite, ici au Népal, bien entendu une fois que la sécurité sera revenue, pour apporter au peuple népalais les moyens de reconstruire son pays par le travail qu'on va leur proposer. L'aide internationale d'urgence ne durera qu'un temps, il ne faut pas se leurrer. Les népalais ne pourront compter que sur eux, et sur nous bien entendu puisque nous sommes leurs employeurs saisonniers ! Eh bien, c'est ce que nous avons fait en 2016 avec la réalisation à l'automne du "vrai" Grand Tour du Mustang qui s'est inspiré du programme initial qu'il avait été impossible de suivre au printemps 2015. Vous trouverez cet opus ici.

Et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur place (dans laquelle est expliquée la manière d’obtenir le précieux sésame), Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1 Carte mustang hors des sentiers battus

Trek mustang hors des sentiers battus

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Kathmandu - Pokhara

25mn d'avion ou 6h de route.
Une fois à Pokhara, on peut se balader au bord du lac mais aussi se diriger à l'W de l'aéroport où l'on peut rendre visite à l'International mountain museum qui comme son nom ne l'indique pas serait plutôt un musée ethnologique avec une petite partie réservée à la montagne... Nuit en guest-house sur Lake side (le Yeti hotel par exemple ? tel : +977 61462768). 

Jour 2 : Pokhara - Jomosom - Kagbeni

20mn d'avion + 20mn à pieds + 30mn de jeep.
Diaporama Dès potron-minet, on se rend à l'aéroport de Pokhara pour monter dans l'un des avions qui font la liaison avec Jomosom (les départs s'effectuent seulement entre 6h30 et 10h maximum car le vent violent qui se lève en milieu de matinée à l'entrée du Mustang ne permet plus aux avions d'atterrir ou de décoller en toute sécurité). Le bourg commerçant de Jomosom (2720m, T, C, E, transports routiers vers Beni, banques, ATM, lodges) est séparé aujourd'hui (en 2015 mais plus pour longtemps...) en deux parties par la Kali Gandaki. On remonte la rue pavée en RD pour aller traverser la rivière qui descend du Mustang sur la passerelle ou un peu plus loin sur le pont de bois. En RG on poursuit 5mn pour arriver à la "gare routière" où l'on trouvera jeeps et bus pour s'éviter une marche peu intéressante sur les galets et dans la poussière soulevée sur la piste par les différents véhicules à moteur et le fameux vent violent. Pour Rs350, on se rend directement au village de Kagbeni (30mn, 2840m, T, C, E, lodges, boutiques) et on se pose dans un lodge (le Dragon hotel pourquoi pas ? il occupe une position dominante au-dessus du vieux village de Kagbeni avec à l'horizon l'enfilade de la vallée de la Kali Gandaki, on peut trouver plus moche tel : +977 993691020).

Depuis Kagbeni, vue sur la vallée de la Kali Gandaki et les Nilgiri à l'horizon

Diaporama On descend à travers champs rejoindre le cœur du village aux maisons décorées des trois couleurs Rigzum Gönpo, l'orange, le blanc et le bleu-noir. On fait le tour du gonpa, on passe dire bonjour à Mémé (il garde une porte de communication à l'intérieur de la ville close), on essaie de trouve sa compagne Iwi du côté du ruisseau (après 2015, elle a été déplacée du côté du gonpa) et on commence à s'imprégner de cette ambiance si particulière du Mustang, cette région que l'on va arpenter quelques semaines durant. Ne pas oublier de faire valider le permis d'entrée dans la restricted area ou le permis d'expédition (si vous en disposez d'un...) au check-post situé au-dessus de la rivière à proximité du gonpa.

Le gonpa de Kagbeni

Jour 3 : Kagbeni - Lupra - Jharkot

5h / +1100m / -400m.
Possibilité depuis Kagbeni de monter à bord d'une jeep qui pourra vous déposer à Jharkot (compter 35mn de cahots et Rs500). Mais en faisant cela vous raterez la journée panoramique de la face N de l'Himalaya et ses vues imprenables sur la chaîne de l'Annapurna et le Dhaulagiri I que je décris ci-après...

Diaporama Du départ de la piste de Muktinath, redescendre vers le S pour trouver un sentier qui part sur la G en écharpe (accession au sentier un peu olé-olé au départ suite à l'élargissement de la piste en 2019...) et s'en va franchir une épaule avant de redescendre de l'autre côté sur la passerelle qui se situe en aval de Lupra. On traverse la Panda khola et on descend sur la G jusqu'à Lupra (1h30, 2960m). De Lupra, on suit à hauteur un chemin vers l'E jusqu'à descendre rejoindre le lit de la rivière. On marche sur le lit de galets puis on traverse la rivière pour aller chercher le départ du sentier en zigzags qui remonte le coteau en RD et atteint le col qui s'inscrit dans la Pucchar danda (2h, 3750m). Puis on poursuit sur le balisage blanc-bleu (itinéraire de G) pour rejoindre tranquillement à travers de maigres alpages l'entrée du village de Jharkot perché sur son éperon (1h30, 3545m, T, C, E, transports vers Jomosom, lodges). Nuit en lodge au Plaza hotel ou alors sous tente mais il faudra demander la possibilité de se poser chez l'habitant (par exemple 25m en contrebas du gonpa sur la G, vue exceptionnelle sur les montagnes qui séparent le Mustang du Dolpo et à leur pied les plissements et couloirs d'érosion qui ornent les rives détritiques de la Kali Gandaki). A Jharkot, vous l'aurez compris, il n'y a pas d'emplacement officiel de camping. Dans l'après-midi, visite du vieux village qui, bien que situé sur le tour des Annapurnas, n'a pas souffert des dérives du tourisme et a gardé son caractère entier. Le gonpa se situe à l'extrémité W du piton détritique sur lequel le village a été construit. Superbe vue périphérique sur la région, de la Kali Gandaki à l'W au Yakwakang qui borde le Thorong La en dirigeant le regard tout là-haut vers l'E et au S où le Dhaulagiri I se présente encore à nos yeux dans un col.

Jharkot

Jour 4 : Jharkot - Jhong - Gyu La - Green high camp

5h / +1045m / -325m.
Diaporama Et c'est parti pour 4 jours dans le wilderness ! Prochain village Tangge et de maigres possibilités de ravitaillement... On retourne à l'entrée E du village où l'on trouve une pancarte qui indique la direction de Jhong. On suit les marques blanches et bleues du balisage alors que l'on traverse les terrasses plantées d'orge. Lorsque le balisage disparaît momentanément, on poursuit sur la D pleine pente pour retrouver un peu plus bas un large chemin empierré qui se dirige vers la G et permet de rejoindre la passerelle métallique (30mn, 3465m). Une fois sur la RD, on remonte sans difficulté sur un sentier bien tracé sous le piton sur lequel est construit le gonpa. Après avoir traversé une "forêt" de saules, on atteint les premières maisons de Jhong (25mn, 3590m, lodges, T, C, E) à proximité du mur de manis. A l'instar de Jharkot, Jhong est resté à l'identique de ce qu'il devait être quelques siècles auparavant à la seule exception notable de la présence de fils électriques en grande quantité, concession au progrès (et tant mieux pour les villageois...!). Après avoir remonté le long du mur de manis sur une centaine de mètres, on incline à main G pour contourner le village par sa D et on s'engage dans un thalweg entre deux falaises détritiques. Puis on s'échappe sur la G pour rejoindre sur des traces de chèvres le pied d'une aiguille rocheuse. A l'arrière, par dessus le Muktinath himal, on découvre le Tilicho peak et les Nilgiri qui prennent de l'importance. De l'autre côté de la vallée de la Kali Gandaki, le Dhaulagiri I flanqué de son émissaire Tukuche peak se redresse. On franchit une épaule qui donne accès à un plateau dénudé (30mn, 3760m) et que l'on traverse en inclinant légèrement la marche sur la G pour retrouver un large chemin bordé de pierres rapportées. Le col convoité reste caché derrière un mamelon coiffé d'un darchok. On suit le chemin qui, par de larges lacets, efface les différentes grimpettes qui sont proposées.

Au Gyu La

A l'arrière, l'Annapurna I apparaît à la gauche du Tilicho peak. On franchit un collet (15mn, 3805m) d'où le Gyu La se découvre à l'avant vers le N. On poursuit de plateau en plateau et on finit par rejoindre le passage du col (50mn, 4077m). Belle vue panoramique au N sur les montagnes qui bordent le Mustang à l'W derrière lesquelles on devine le Dolpo secret... Au S, la chaîne de l'Annapurna est bien présente mais sur la droite le Dhaulagiri I a disparu... On laisse le chemin de Tetang descendre tout droit pour partir à main D grimper sur les mamelons qui se présentent et derrière lesquels on trouvera le sentier balcon "caché" qui va nous conduire dans la partie E du Mustang. On rejoint un superbe cairn composé de bombes de basalte (5mn, 4120m). Ca a dû bien chauffer dans le coin dans les temps immémoriaux ! Même les saligrams, c'est le nom des fossiles dans le coin, sont enchâssés dans une gangue magmatique (noter 200m après le col une coulée de basalte qui illustre ces propos).

Sur le sentier balcon au départ du Gyu La

Le sentier-balcon sur lequel on va s'engager est la plupart du temps libre de toute neige. Mais (car il y a un mais...) lorsque la météo des mois précédents a été pourrie, ce sentier peut se transformer en cauchemar pour celui qui veut le suivre : en effet, entre le Gyu La et le Green camp ou le Green high camp, ce ne seront pas moins d'une bonne vingtaine de pentes neigeuses à 35° et de largeurs de 50 à 150m qu'il va falloir traverser avec une neige d'une qualité assez médiocre. Là, ce ne seront pas 1h15 de temps qu'il faudra pour rejoindre le fond du thalweg à 4060m mais plutôt 4 à 5h car il sera nécessaire de tailler des marches et revenir sans cesse en arrière pour aider les porteurs à passer avec leurs lourdes charges. Une galère ! Et nul secours à attendre en passant par les crêtes, c'est gavé de neige... Attention à ne pas avoir prévu un timing trop serré !

Certaines années, le sentier est un peu plus délicat à parcourir...

Cette information dispensée, on quitte le collet aux bombes de basalte (camp possible 30m en contrebas sur la gauche) pour suivre le gentillet sentier-balcon. On évolue en up / down peu marqué en direction du fond du vallon. On traverse un couloir d'avalanches très creusé avant de remonter franchir une épaule et descendre traverser un torrent au sortir d'une étroite gorge (1h15, 4060m). En face, on remonte une pente redressée de petits schistes (le sentier a disparu mais ce n'est pas difficile) avant de retrouver un chemin mieux marqué quelques mètres plus haut. On poursuit en sévère montée jusqu'à un enclos (30mn, 4135m, eau à proximité, possibilité de camp). On laisse le sentier "du bas" tracé sur les cartes franchir un petit col dans l'arête qui se présente au N pour partir sur le sentier "du haut". On se dirige donc au NE sur des traces de chèvres avec la source à main D pour retrouver très rapidement un bon sentier qui permet de grimper sur un mamelon.

Le Dhaulagiri I comme on peut le contempler depuis le Green High Camp

Une fois le mamelon franchi, on s'engage sur une montée progressive un peu sur la G jusqu'à un large col marqué de cairns (35mn, 4320m) duquel se découvre la totalité du haut Mustang jusqu'à sa limite septentrionale, frontière avec le Tibet. Ca et là, on identifie les falaises rouges de Dhakmar, le Nyi La, le plateau de Tsarang. On ne peut que deviner l'emplacement de Lo Manthang, caché qu'il est par une imposante montagne de couleur jaune. A l'W, on discerne sans peine le large passage du Ghemi La et plus au N les montagnes au milieu desquelles s'inscrit le Kekyap La (voir le dernier jour du topo de la portion n°2 de la Kora du Dhaulagiri). On descend en écharpe vers la D rejoindre une large plaine fluviale verdoyante que l'on traverse. On remonte à main D en direction du haut de la plaine pour trouver l'emplacement du Green high camp (25mn, 4305m). Il se situe 1km au SE du Green camp au pied du vallon qui conduit vers le Purkhung himal et le Belgian peak. On y trouve 2 cabanes en pierres ouvertes, propres et disposant d'un toit ainsi que de nombreux emplacements pour poser les tentes. Un magnifique endroit pour passer la nuit.

Le Green High Camp

Jour 5 : Green high camp - Tiu La supérieur - Khampa camp - Narsing khola camp

5h30 / +800m / -1050m.
Selon les conditions rencontrées sur le terrain (neige abondante, boue, mauvaises conditions météo), il pourra être nécessaire de découper l'étape décrite en deux parties et faire étape au Khampa camp.

Diaporama De la kharka, on part vers le N rejoindre le départ de l'évident sentier qui se trouve de l'autre côté de la rivière. On monte franchir un collet (20mn, 4370m, C) d'où l'on dispose, en plus de la connexion téléphonique sur Nepal Telecom, d'un époustouflant panorama qui s'inscrit entre les Nilgiri au S et le Mansail au N. On poursuit sur un sentier-balcon où l'on domine les décors ruiniformes du Mustang. Au premier plan, la Siyarko Tangk danda présente sous les premiers rayons du soleil ses alignements de pénitents aux couleurs irisées. Quelle belle entame ! On dépasse un deuxième collet (15mn, 4350m). Puis on enchaîne les fonds de combes (parfois enneigées tardivement) pour passer bien au-dessus du Tiu La, très reconnaissable en contrebas à son environnement minéral (on y est passé en provenance de Kog lors du J16 du trek Les 5 cols de l'Annapurna). On franchit un collet caractéristique au pied d'une aiguille détritique et on poursuit peu ou prou en courbe de niveau pour rejoindre un collet (35mn, 4235m) et découvrir le vaste plateau au milieu duquel s'inscrivent les nombreux canyons dessinés entre autres par la Yakchu khola, la Narsing khola et leurs affluents.

Depuis le Tiu La supérieur, le nord Mustang se découvre

Puis on descend légèrement franchir un collet (10mn, 4195m) derrière lequel on va incliner la marche vers la D. On s'engage dans la haute vallée de la Yakchu khola. On dépasse une kharka (20mn, 4115m) et juste après on reprend une marche légèrement ascendante pour s'en aller passer plusieurs épaules consécutives. Au niveau d'un mamelon, on bascule en descente tranquille dans le but d'aller croiser la rivière au fond du thalweg, descente qui prend un profil très accentué, limite désescalade, dans une pente détritique où malgré tout un sentier en zigzags serrés résiste à l'usure du temps... Mais on n'est pas encore au bord de la rivière, seulement au fond d'une étroite gorge. Pour s'en échapper, la "cerise sur le gâteau" prend la forme d'une brutale remontée pour effacer une épaule schisteuse qui derrière donne accès tranquillement au lit de la rivière (1h, 4075m). On traverse la Yakchu khola pour remonter en face sur une pente détritique où une trace en zigzags permet de prendre de la hauteur (c'est moins délité que prévu...) et donne accès quelques mètres plus loin à un excellent sentier présentant une pente affirmée. On atteint le lit d'un ruisseau (20mn, 4165m). Plus que quelques mètres à main G pour rejoindre l'emplacement du Khampa camp (5mn, 4185m, eau à la rivière, nombreux emplacements pour les tentes).

Khampa camp

Le site est un ancien magar (camp retranché) des guerriers khampas qui, depuis le Mustang situé en territoire népalais, menaient des actions de guerrilla contre l'occupant chinois au Tibet au milieu du XXème siècle. Il existe bien d'autres emplacements identifiés comme tels dans cette partie SE du haut Mustang (en allant vers le Khumjungar Base camp par exemple). Pour disposer d'informations complémentaires sur ces khampas, lire l'excellent ouvrage de Michel Peissel "Mustang, royaume tibétain interdit", où l'auteur y décrit quelques unes de ses rencontres avec ces guerriers lors de son voyage en 1964 au Mustang.

Sur l'itinéraire de substitution entre le Khampa camp et la vallée de la Narsing khola

Le chemin dessiné sur les cartes népalaises, même les plus récentes, entre le Khampa camp et la Narsing khola est devenu trop dangereux côté N pour qu'on puisse sérieusement y engager des personnes, il convient de suivre un itinéraire de substitution qui se révèle être de facto le seul envisageable dès à présent. On remonte pleine pente au-dessus du camp pour passer à proximité des habitations supérieures puis on suit à hauteur la RD du thalweg dans lequel coule le torrent qui alimente le camp en eau. On atteint un petit plateau (35mn, 4355m) et on poursuit la montée en direction ENE puis franchement E. Après une belle montée dont la pente ne faiblit pas, on arrive sur un replat (40mn, 4535m) situé au pied de la crête. C'est à ce moment qu'il faut partir à G rechercher le large col qui s'inscrit au N. On évolue sur un bon sentier qui se perd un peu au passage d'une épaule et on finit par franchir le col sans nom (20mn, 4680m). "Théoriquement" (il faisait un temps de "chien" quand j'y suis passé...), superbe vue panoramique sur les montagnes du Purkhung himal au S et du Damodar himal à l'E. La descente s'effectue en RG d'un vallon morainique en suivant une direction NNE jusqu'à passer en RD (25mn, 4400m) et rejoindre sur la moraine latérale une kharka (5mn, 4360m). Au-delà de la kharka on poursuit en courbe de niveau en veillant bien à rester à proximité de la bordure du thalweg (attention à ne pas s'engager sur un sentier qui part à main droite et qui semble se diriger vers un col !). On suit à présent une direction N qui mène jusqu'à un plateau gazonné d'où on incline la marche vers la D pour s'en aller traverser une large kharka (15mn, 4200m). Toujours vers le N, on descend jusqu'à une grande kharka (10mn, 4100m, ruines) puis on finit la journée par la descente d'un petit sentier situé en bordure d'un petit thalweg et qui s'initialise à la D de la dernière ruine. On atteint le lit de la Narsing khola (5mn, 4050m, emplacements de tentes, eau dans la rivière).

Montée au-dessus de la Narsing khola

Jour 6 : Narsing khola camp - Kog La - Kog

5h10 / +950m / -700m.
Diaporama On descend le lit de la rivière sur 300m avant de trouver à main D, juste avant que la gorge ne parte en méandres, le départ confidentiel du sentier qui monte sur le coteau en écharpe dans du petit schiste pulvérulent. On passe le verrou rocheux pour trouver un vrai sentier qui incline un peu sur la D et dépasse une kharka (15mn, 4105m). On poursuit en montée progressive en direction du N en visant la partie gauche de la base de la falaise. On passe bien au-dessus d'une kharka puis c'est une sévère montée jusqu'à un abri de berger (20mn, 4175m) et au-delà jusqu'à un collet où poussent de nombreux genévriers (5mn, 4225m).

Empreintes de leopard des neiges

On laisse le sentier du Baha La continuer vers la gauche pour s'engager dans le canyon qui s'ouvre à main D vers le NE. On évolue en RG du thalweg sur un bon sentier à la pente maîtrisée et qui s'adoucit à l'approche du col (40mn, 4425m, grotte pouvant servir d'abri). On termine l'ascension au travers de prairies couvertes de buissons épineux. Nous voici au Kog La (15mn, 4490m). Vue panoramique sur les montagnes qui entourent le Teri La.

Depuis le Kog La, panorama sur les montagnes du Teri himal

On descend sur la G pour atteindre l'antécol d'où l'on dispose d'une vue plongeante sur les anciens champs de Kog, village abandonné il y a plus de deux siècles du fait de la rupture du canal d'irrigation (voir explications en fin de journée). De l'antécol, on descend toujours sur la G sur le fil d'une moraine sableuse. On doit impérativement la quitter pour partir à D (15mn, 4285m) traverser un thalweg bien creusé. En RD de la combe, on se retrouve sur un bon sentier qui rejoint une kharka (50mn, 4000m). On se dirige à présent vers la rivière en RD d'un thalweg détritique jusqu'à la cote 3950 où l'on part complètement à G pour se retrouver en RG d'un nouveau thalweg et emprunter l'unique sentier qui saura nous conduire jusqu'au lit de la rivière, en face de la bergerie qui se situe en RD.

Vue plongeante sur la moraine du village abandonné de Kog

On traverse la Yak khola (20mn, 3845m, le pont a été démoli en 2016...). De la bergerie, on descend 100m sur le lit de galets pour contourner un éperon détritique et entrer sur la D dans le vallon de la Samena khola. On trouve tout de suite sur la D le sentier de remontée du coteau. Au niveau d'un replat (40mn, 4065m), deux sentiers se présentent :
1) à droite, il sera emprunté par les porteurs qui continueront la montée jusqu'à 4200m avant de trouver une trace en courbe de niveau qui les amènera au croisement du sentier venant du Teri La et de la Samena khola,
2) à gauche, c'est celui qu'emprunteront les "touristes" avides de poser le pied sur le domaine de Kog. Le sentier des "touristes" évolue en courbe de niveau jusqu'à rejoindre le lit de la Samena khola que l'on remonte sur 50m avant de trouver à main G le sentier d'accès au plateau de Kog (un peu délité au départ mais après c'est bien mieux...). On atteint les ruines du hameau central de Kog (15mn, 4150m). Il ne reste que peu de choses debout mais le nombre de ruines atteste bien de la gloire passée.

On prend pied sur le plateau de Kog

Après la visite du "village", on a deux possibilités pour atteindre le camp de Kog, terme de la journée :
1) retourner sur ses pas et suivre le chemin des porteurs (techniquement facile mais long, compter 1h15 jusqu'au chemin du Teri La et ajouter 20mn depuis la rivière pour atteindre l'emplacement du camp situé au niveau du troisième hameau auquel on arrive par le bas.
2) utiliser l'itinéraire direct (personnes au pied sûr et non sensibles au vertige uniquement) qui remonte le plateau vers la D, dos au sentier d'accès à Kog, jusqu'au pied de la moraine N. A l'extrême pointe du plateau, on trouvera le départ de l'infâme "sentier" très dégradé qui après avoir contourné une épaule détritique entame une traversée étale à hauteur et pour laquelle les prises sûres ne sont pas pléthore. Ca passe mais il faut éviter de s'y "promener" un jour de pluie... On atteint (avec grand plaisir...) le fond du thalweg. La remontée en RG s'initialise par une grimpette dans une pente de terre meuble avant de (re)trouver un sentier et atteindre la lèvre supérieure du thalweg. Ensuite, on remonte à main G une pente détritique en direction des ruines du troisième hameau. Il reste juste un dernier petit morceau de sentier dégradé à se "farcir" pour aller traverser un tout petit thalweg dans lequel on puisera de l'eau ce soir. Enfin, on arrive par l'W au superbe camp de Kog où l'on monte les tentes sur les larges plateformes sableuses au pied des ruines (55mn, 4300m, eau dans le thalweg).

Kog, une trace à flanc bien craignos...

Pour info, quelques mots sur l’histoire de Kog tirés du livre de Charles Ramble : "Navel of the demoness" : Le territoire de Kog couvre environ 500000m2 avec des terrasses cultivées orientées sud, est et ouest couvrant tout l’arc de la course du soleil. Territoire qui plus est abrité des vents par les crêtes qui l’entourent. D’après les datations (carbone 14 sur les poutres des maisons), la naissance du village semble remonter au X-X1e siècle et les dernières datations sont du XVIIe siècle et encore ne concernent-elles que les restes du temple qui a pu être entretenu plus longtemps même après la fin du village (voir par exemple ce qui se passe à Nogaru actuellement). Donc une exploitation qui n’a duré que 5 à 6 siècles. Selon des archives conservées à Tetang, la disparition du village serait due à la destruction par un glissement de terrain du canal d’irrigation principal au niveau d’un tunnel creusé dans la falaise. Le canal parcourait environ 1 km dans la falaise et émergeait sur le plateau cultivé juste à l’est du village dans un réservoir situé à proximité des maisons. Il est encore possible en se tenant au bord de la falaise de voir l’extrémité du tunnel interrompu par le glissement de terrain. Deux troncs de genévriers témoignent d’une tentative de reconstruire la zone détruite. Les habitants de Kog ont ensuite migré tout d’abord vers Aga puis vers Tetang. Ils sont à l’origine de trois des premiers clans de Tetang. Ils semblent d’abord s’être installés dans des grottes situées à mi hauteur dans la falaise dominant Tetang (home of the ancestors). Ces grottes actuellement inaccessibles auraient servi jusqu’au XVIIIe siècle. Donc pas de camp de la rébellion khampa dans la région de Kog (source E. Principaud).

Le canal d'irrigation de Kog maintenant détruit (source Charles Ramble)

Jour 7 : Kog - Makar La - Tangge

5h / +500m / -1460m.
Diaporama On remonte "dré dans l'pentu" au-dessus du camp pour passer près d'une kharka située en RG des deux thalwegs qui ont fusionné (25mn, 4450m). Toujours vers le haut, mais en inclinant légèrement sur la G, on va traverser un deuxième thalweg (10mn, 4500m) avant de franchir une épaule (5mn, 4530m). On peut ensuite momentanément reprendre son souffle sur un bout de sentier étale. Attention car la partie terminale est un peu délicate au moment où l'on rejoint le fond d'un thalweg très creusé (5mn, 4545m). En face, on poursuit en zigzags sur l'épaule en direction du NW et de zig en zag on finit par atteindre le rebord du plateau (40mn, 4680m). Au N, on découvre le relief déchiqueté du haut Mustang tandis qu'au S le Purkung himal au milieu duquel se situe le Teri La présente de beaux pics glaciaires bien peu connus malheureusement... Pour l'exploration de cette partie du Mustang, lire le topo Les 5  cols de l'Annapurna.

Depuis le campemant de Kog, remontée sur le plateau

On descend côté NW sur un sentier bien tracé et on rejoint, au prix d'une petite remontée, un col qui s'inscrit à la D d'un piton rocheux (50mn, 4610m). A présent, c'est l'entame de la descente vers Tangge. On commence à louvoyer entre les buissons d'épineux jusqu'à passer bien au-dessus d'une cabane (30mn, 4370m, source épisodique dans les pentes au-dessus de la cabane) puis, en contournant une épaule, on s'en va traverser un thalweg détritique (20mn, 4250m). Petite grimpette pour en sortir avant de marcher assez longtemps sur une portion de sentier-balcon en courbe de niveau. On dépasse une épaule et juste derrière on laisse filer à gauche le petit raccourci direct vers Tangge pour s'engager à D. On atteint le Makar La (30mn, 4260m).

De passage au Makar La

Côté E, on découvre haute vallée de la Tangge khola et tout au fond les montagnes du Damodar himal dont le Khumjungar et ses 6759m (quand même...) s'inscrit pile poil dans le passage du Gowa La. On quitte à regret ce belvédère bien engageant (l'excursion dans le coin, ce sera pour une autre fois...!) et on repart en direction du N avec comme but de la journée d'atteindre le bien joli village de Tangge. La descente est très progressive (au commencement...) et on traverse de larges espaces aux paysages quasi lunaires.

Lors de la descente vers Tangge, des couleurs de roches peu habituelles, non ?

Mais, une fois atteint le collet qui s'inscrit au pied d'un mamelon coiffé d'un darchok (50mn, 3765m), le sentier plonge vers la profonde vallée bordée de pénitents gris marron et sur le bord de laquelle on commence à distinguer les maisons et les cultures de Tangge. Descente rapide, souvent pleine pente, dans de la terre meuble bien agréable à fouler jusqu'à rejoindre la passerelle métallique (35mn, 3320m). Après avoir traversé la Tangge khola, on se retrouve RD et on remonte sur la G pour entrer dans le village et suivre la célèbre allée des chörtens aux couleurs Rigzum Gönpo (pour l'intérieur des chörtens voir le site de Christian Luczanit). Nuit dans l'un des trois lodges ou sous tente (10mn, 3340m, boutique).

Descente vers le village de Tangge

Jour 8 : Tangge - Tsarang par la rivière (printemps seulement)

4h15 / +400m / -150m.
En été et à l'automne, en période de hautes eaux de la Kali Gandaki, il est hautement préférable de passer par les plateaux en suivant l'itinéraire décrit au J05 du topo Mustang secret jusqu'à la Dhechyang khola. Là, on suit la RG de la rivière pour atteindre son confluent avec la Kali Gandaki. Bon ! On est quand même obligé de se mouiller les pieds (et peut-être un peu plus...) mais c'est un moindre mal si on le compare à la remontée partielle des gorges depuis Tangge.

L'allée de chortens de Tangge

Diaporama On descend traverser le village vers le N. On laisse partir à main droite l'itinéraire de Tsarang et Yara par le plateau. Le bon sentier tracé en écharpe sur le gravier s'en va trouver un passage entre deux pénitents détritiques 100m plus haut. Il faudra compter à peu près 5h pour rejoindre Tsarang par cet itinéraire intégralement hors d'eau à l'exception d'une seule traversée de la Kali Gandaki au niveau de son confluent avec la Dhechyang khola (à privilégier à l'automne lorsque la Kali Gandaki présente un trop fort débit et qu'il est très difficile de résister au courant lors des nombreuses traversées). Donc, on descend les jardins en terrasse pour rejoindre le large lit de galets de Tangge khola (20mn, 3270m). On se dirige vers l'aval et on évolue selon les méandres de la rivière. Selon la période, quelques traversées à pratiquer, parfois la présence d'un pont de fortune recule l'échéance de devoir chausser les galoches aquatiques...

Sur le lit de galets de la Tangge khola

Une courbe à D de la vallée fluviale fait incliner la marche vers le N jusqu'à atteindre le confluent avec la Kali Gandaki (50mn, 3180m). Maintenant c'est à D direction NE pour remonter la large vallée de galets (ayez un œil par terre, on peut trouver pas mal de saligrams, ayez aussi un œil en l'air lorsque vous vous rapprochez des falaises...). Vers le milieu de la matinée, le vent quotidien se met à souffler en fortes rafales et on avale pas mal de poussière et quelques pierres peuvent se détacher des falaises. Sinon, les paysages de falaises ruiniformes sont superbes, sans réel danger qu'une chute de pierre nous atteigne car mis à part une portion ou deux on évolue en plein milieu d'une vallée fluviale de plus de 300m de large. Au printemps, il n'est pas rare de se faire dépasser par des camions ou des tracteurs qui "font la route" jusqu'à Lo Manthang pour apporter qui du ravitaillement, qui des matériaux de construction (voir le J03 du topo Mustang, canyons et grottes sacrées où est présentée la remontée intégrale des gorges de la Kali Gandaki de Chele à Tsarang en camion, un grand moment !).

Trafic dans les gorges de la Kali Gandaki

On atteint le "parking" de Tsarang situé au confluent de la Kali Gandaki, de la Dhechyang khola et de la Tsarang khola (2h40, 3300m, bhatti). On traverse la Tsarang khola et on remonte en RD pour trouver un bon sentier qui s'élève d'abord progressivement vers le fond de la vallée jusqu'à la base d'un couloir de galets. On remonte ce dernier sur un bon sentier en zigzags pour atteindre le plateau agraire de Tsarang. Il ne reste plus qu'à suivre le sentier sur la D pour arriver au pied du gonpa (50mn, 3590m, lodges, boutiques, transports vers Lo Manthang en jeep ou camion, C, E). Diaporama Visite du sympathique village. Nuit en lodge au Kailash hotel et son sympathique personnel (tel : +977  9843066592).

Le palais royal de Tsarang

Jour 9 : Tsarang - Dhigaon - Yara - Tashi Kabum - Kharka dans la Puyung khola

6h15 / +1050m / -770m.
Diaporama On sort de Tsarang par le chemin qui démarre à proximité des chörtens carrés de couleur jaune et qui permet de descendre dans la vallée de la Tsarang khola. Après avoir dépassé le chörten qui se trouve à proximité de la rivière, on traverse le cours d'eau sur un pont métallique (15mn, 3470m) et on remonte de l'autre côté du vallon sur le chemin qui part sur la D rejoindre la piste.

Le chorten au bord de la Tsarang khola

Dans le grand virage à gauche de la piste, on traverse le plateau qui se trouve à main D sur un sentier marqué de quelques pierres de bornage. Au bord de la falaise, on trouve le départ d'une trace qui descend dans la pente sableuse et qui, plus bas, vient rejoindre un plus large sentier qui vient de la droite. On poursuit en descente sur la G jusqu'au fond du canyon de la Thulung khola (35mn, 3450m). En face, on emprunte le sentier qui remonte de banquette en banquette jusqu'à prendre pied sur le rebord d'un plateau (25mn, 3600m). En contournant un premier thalweg sableux, on poursuit au NE par la traversée d'un second afin de poursuivre de l'autre côté au milieu d'une étendue parsemée de buissons épineux ras.

Traversée de la Thulung khola

On passe bien à droite du mamelon coté 3858. Un peu plus loin, à l'aplomb d'un mamelon conique situé sur la D (40mn, 3680m), on commence à escalader sans sentier le coteau sur la D pour rejoindre la crête herbeuse dans un collet à la D de plissements horizontaux colorés (20mn, 3800m). On poursuit sur le fil de la crête vers le N en s'aidant d'une trace de berger qui conduit jusqu'à une bergerie sous roche (10mn, 3815m) où il convient de suivre le petit chemin qui part sur la D. A partir de maintenant, on va contourner tous les monticules qui se présentent par leur base côté E. On évolue sur un sentier-balcon tracé à belle hauteur au-dessus de la Mustang khola (ce n'est plus la Kali Gandaki que l'on suit vers le N puisqu'on présume que les sources du fleuve mythique du Mustang se trouvent dans le massif du Damodar himal et que la Dhechyang khola arrivant de l'E au niveau du confluent de Tsarang est le vecteur de ce fleuve, les hindous d'ailleurs se rendent aux lacs sacrés du Damodar chaque été...).

On passe sous la bergerie sur la crête avant de contourner la falaise au-dessus de la Kali Gandaki

De repli en repli, on poursuit la route peu ou prou en courbe de niveau vers le N jusqu'à atteindre le collet qui marque le croisement avec le chemin d'altitude qui relie Dhigaon à Lo Manthang (35mn, 3820m, darchok). Le panorama depuis cet emplacement est réellement grandiose avec à l'horizon les montagnes enneigées du Damodar himal, et, plus près du regard, les constructions ruiniformes multicolores qui sont la marque de fabrique du Mustang. Plein N, on descend quelques lacets sablonneux pour s'engouffrer dans un goulet poussiéreux en bordure d'une rivière à sec dominé par de hautes falaises percées de cavités dans lesquelles nichent les vautours-fauves.

Sur le sentier-balcon au-dessus de la Kali Gandaki

Impressionnant ! La descente est extrêmement rapide et on se retrouve à découvert sur une moraine légèrement inclinée qui se termine par une nouvelle dégringolade dans du sable pulvérulent. La pente est affirmée mais pas dangereuse car on a les pieds bien enfoncés dans le sable et il n'y a pas de raison de glisser... Une particularité quand même à noter : on découvre le village de Dhigaon vers lequel on se dirige d'une drôle de manière, eh oui, la pente est si forte qu'on ne voit des maisons que leur toit !

Dans la descente vers Dhigaon

On entre dans Dhigaon (35mn, 3420m, boutiques, lodges, C, E). A la fontaine, on se dirige vers la G pour longer le mur de manis et de moulins à prières et trouver au-delà le sentier de descente vers la rivière. On la traverse sur un pont de bois (si pont absent, passerelle métallique 300m en amont). En face, on trouve le départ d'un sentier abrupt qui remonte entre les pénitents gréseux et rejoint le beau sentier tracé à hauteur et qui arrive de la passerelle.

Dhigaon

On prend à D sur quelques escaliers et le sentier se poursuit à hauteur pour pénétrer dans la vallée de la Puyung khola (30mn, 3460m). On la remonte vers l'E jusqu'à l'embranchement du sentier de Yara qui part en escaliers sur la G (20mn, 3510m). On remonte le coteau détritique puis on termine sur une piste en faux-plat montant jusqu'à l'entrée de Yara. On atteint la première maison de Yara, un lodge (25mn, 3580m). Au-delà, on peut suivre la piste qui contourne le village par le haut mais il est bien préférable, à l'E de la maison, de suivre le rebord des terrasses pour rejoindre le centre du village et le lodge Saribung (5mn, 3600m, C NTC, E).

Rigzum Gönpo à l'entrée de Yara

Du lodge, on descend jusqu'à la rivière que l'on remonte à G sur 400m avant de pouvoir s'échapper sur la D pour suivre le chemin tracé le long des murs de séparation des champs. On dépasse un gros chörten carré (20mn, 3640m) et on suit à présent le canal d'irrigation jusqu'à la retenue d'eau. Puis, on poursuit le long du canal d'irrigation avant de rejoindre le lit de la rivière. On remonte la gorge de la Puyung khola complètement dévastée par les crues subites au moment de la fonte des neiges jusqu'à arriver au pied de Tashi Kabum (45mn, 3765m, Diaporama en 2019, visite possible pour Rs200, demander en passant la clef au lodge Saribung de Yara), un ensemble d'anciennes habitations troglodytes, les premiers H.L.M quoi ! On poursuit dans le lit de la rivière pour dépasser l'embranchement du sentier des lacs du Damodar. Après 500m pendant lesquels la gorge s'est pas mal resserrée, on trouve sur la G un sentier qui remonte sur un plateau où l'on trouve une grosse bergerie à côté de laquelle on établit le camp (25mn, 3860m, C). On se trouve à moins de 10mn de Luri gonpa, site de premier ordre que l'on visitera demain matin (si l'on a bien prévu de faire appeler par la propriétaire du lodge de Yara la personne de Ghara qui détient les clefs du gonpa et qui sera au rendez-vous le lendemain matin).

Tashi kabum

Jour 10 : Kharka dans la Puyung khola - Luri gompa - Amka - Chaka khola camp

4h30 / +980m / -1140m.
Diaporama Depuis la kharka, on monte au NE rejoindre l'alignement de chörtens qui se trouve sur le monticule au pied du vieux gonpa de Luri (15mn, 3950m, C). Compter 30mn de visite du gonpa troglodyte perché au-dessus de pénitents détritiques. Très intéressant pour les vieilles thangkas et le chörten peint du XIIème siècle qui semble ne pas avoir subi les affres du temps puisqu'il est protégé dans une grotte.

Luri gonpa

Retour à l'alignement de chörtens pour partir vers l'W en suivant la piste en courbe de niveau qui rejoint le village ruiné de Khete (20mn, 3965m, C). On pourrait descendre jusqu'à Ghara pour reprendre le sentier "officiel" mais il est bien plus intéressant de suivre le raccourci qui part sur la D depuis le chörten et qui monte en direction de la falaise rouge écarlate. On traverse un thalweg puis un canal d'irrigation et enfin on contourne par la G une retenue d'eau qui sert de miroir aux reliefs alentours. On poursuit dans une direction N pour remonter une moraine détritique assez relevée. Le sentier d'approche laisse à main droite en contrebas une "forêt" de genévriers multi-centenaires puis, au pied de la moraine, on identifie facilement la trace en zigzags qui va nous conduire, en RG d'un thalweg, jusqu'au darchok qui marque la jonction avec le sentier "officiel" qui vient de Ghara (40mn, 4150m).

La retenue d'eau de Khete avec les montagnes du Damodar à l'horizon

La vue s'étend du Damodar himal à la chaîne de l'Annapurna, au Dhaulagiri I et aux montagnes qui entourent le Ghemi La. On reprend la montée sur un large sentier en lacets que l'on imagine assez souvent emprunté par les locaux. On passe sous la falaise multicolore et on franchit un premier col, le Trik La (35mn, 4350m, C) duquel le panorama s'agrandit à l'W et au N du haut Mustang. On peut noter aussi que dans l'Annapurna himal le Gangapurna s'est rajouté au nombre des pics émergents juste à la gauche du Yakwakang. On poursuit en légère montée pour franchir l'Amka La (10mn, 4430m) et par une série de up / down on rejoint le fond d'un thalweg (10mn, 4375m, campement possible et une ou deux bergeries ouvertes pour se protéger du froid, ne pas oublier de refermer la porte lors de votre départ !).

Franchissement du Trik La (Annapurna et Dhaulagiri à l'horizon)

Une fois le thalweg franchi, on suit le sentier supérieur pour découvrir d'en haut la grande kharka d'Amka et ses nombreuses bergeries. L'été, il doit y avoir une sacrée activité par ici... On contourne largement la combe par la D et, après avoir traversé un imposant thalweg, on rejoint les bergeries les plus en amont de la vallée fluviale (15mn, 4275m, eau de source). Dos à l'avant-dernière bergerie, on part NNW trouver une trace en zigzags qui escalade une première moraine détritique puis incline un peu à G pour aller franchir une épaule (20mn, 4400m). On suit la trace en courbe de niveau sur la D à hauteur d'un profond vallon jusqu'à franchir un thalweg bien creusé et, juste derrière, atteindre un collet panoramique (25mn, 4410m) où l'on retrouve le deuxième sentier arrivant d'Amka (voir topo Mustang secret). On poursuit à G sur le fil de la large crête en louvoyant de part et d'autre des quelques buttes qui jalonnent le parcours. Le plateau sur lequel on évolue se situe en plein milieu du haut Mustang. On dispose d'un époustouflant panorama à 360°. On reste vraiment ébahi par tant de merveilles qui nous entourent : les montagnes glaciaires qui entourent les plateaux désertiques veinés de profonds canyons sur les parois desquels se dressent les pénitents multicolores.

Lors de la traversée du plateau entre Amka et Chaka khola

On poursuit l'avancée plein N et on dépasse un cairn (30mn, 4425m) qui marque la fin du plateau et initialise, en inclinant sur la G, une descente en RD d'un thalweg avant de passer RG (15mn, 4355m) et d'atteindre l'extrême bord du plateau (5mn, 4280m, bergerie). Maintenant, finie la rigolade avec la directissime vers la Chaka khola. Les cinquante premiers mètres par lesquels commence la descente à la G de la bergerie semblent donner le ton d'une épreuve délicate mais, juste après les premiers émois, on s'enquille sur un superbe sentier aménagé en lacets et à la pente maîtrisée. Quel splendide travail accompli ! Bon, ça n'est valable qu'un moment, en fin de compte jusqu'au franchissement de l'épaule détritique à 3830m qui donne accès à une partie un peu touchy de descente sur gravillons dans un cône de déjection particulièrement pentu. En se servant des petites excroissances herbeuses (et un peu de patience et de dextérité...) on arrive à s'en sortir sans encombre et on pose le pied sur le lit de galets de la rivière (40mn, 3730m). Il ne reste plus qu'à descendre vers la G et à traverser trois fois la rivière pour atteindre le camp de la Chaka khola situé en RD au niveau d'un vallon (15mn, 3700m, eau de source au niveau des ormes).

Sur le sentier de descente vers la Chaka khola

Jour 11 : Chaka khola camp - Chhudzong gonpa - Madhi khola camp

4h35 / +870m / -130m + 45mn de visite.
Diaporama On descend jusqu'au confluent de la Chaka khola et de la Chhuchhu gonpa khola pour s'enfiler sur la D dans l'étroite gorge qui se présente. Prévoir de nombreuses traversées de la rivière au moins jusqu'au site des sources ferrugineuses (exceptionnel de beauté !). 300m après être passé sur le bord de la langue de calcaire rutilante, on trouve en RD le départ du sentier d'altitude qui se substitue à celui des gorges (45mn, 3725m), ces dernières étant impraticables puisque encombrées d'énormes blocs de rochers effondrés.

Les sources ferrugineuses de la Chuchu gompa khola

La première partie de la grimpette s'effectue sur un butte morainique assez relevée puis, lorsque l'on atteint les gros blocs jaunes et que l'on part sur la D, la pente ne faiblit pas mais le sentier est beaucoup mieux viabilisé. On franchit une épaule (30mn, 3920m) qui marque la fin de la grimpette sans concession et l'émergence d'un sentier quasiment étale qui va courir à flanc au milieu des touffes d'herbe rachitiques. On atteint le collet aux chörtens (20mn, 3940m) duquel la haute vallée de la Chhuchhu gonpa khola s'étale à nos pieds avec en RD l'alignement des habitations troglodytes creusées dans les falaises de couleurs jaune et ocre et juste au-dessus le bâtiment du gonpa (voir le J08 du topo Mustang secret).
Noter que depuis 2016, bien que le gonpa principal soit toujours fermé, il est toutefois possible maintenant de contacter, lorsque l'on est à Lo Manthang, Tsewang Bista au magasin Curio Art pour qu'il puisse envoyer sur place le "gardien des clefs" moyennant une indemnité de déplacement et un droit d'entrée (Rs15000 pour un groupe en comptant le déplacement du "gardien des clefs", l'argent collecté servant à l'entretien et la restauration du site). Au printemps 2016 des travaux de rénovation de l'intérieur du site ont été réalisés par les habitants de Lo Manthang et des statues monumentales convoyées à dos d'homme depuis Lo ont pris place dans les vitrines de l'autel réalisé pour l'occasion.

Le col aux chörtens à l'approche de Chudzong gonpa

On descend par quelques lacets un peu rudes pour s'en aller rejoindre le mur de manis en contrebas puis suivre la base des falaises. On contourne sur un sentier-balcon un peu défraîchi une belle excroissance de la falaise et on arrive aux ruines de l'ex-village d'été des habitants de Yara et Ghara (15mn, 3890m). Diaporama Un peu avant, on aura trouvé à main G le départ d'un sentier qui s'en va pénétrer dans le canyon qui s'ouvre au pied d'un bel ensemble troglodyte et qui s'insinue entre les gros blocs de rochers sur 200m avant de partir sur la D en zigzags vers le gonpa.

Chudzong gompa

 

Chudzong gonpa (le gonpa troglodyte)

Un lacet plus tard, on atteint le site de Chudzong gonpa. On peut poursuivre la grimpette jusqu'au gonpa originel troglodyte à l'ambiance très intimiste (on peut même y passer une soirée au coin du feu, de bonnes âmes ayant laissé quelques fagots pour ce faire...). Redescente par le même chemin jusqu'au village (compter 45mn A/R pour la visite des lieux). Voici donc le Diaporama de 2016 complet de la visite du site. 

Les habitations troglodytes du vieux village de Chudzong gonpa

Diaporama On poursuit la route vers l'E en traversant les ruines du village et en rejoignant le mur de manis et ses deux chörtens. Juste après, il faut rejoindre le rivage de la Chhuchhu gonpa khola car, de sentier, il n'en est plus question... On traverse la rivière et après plusieurs up/downs dus aux thalwegs, on rejoint un espace plan en bord d'une vallée creusée qui sort d'entre deux pénitents creusés d'habitations troglodytes (20mn, 3920m, possibilité de camp, eau de source en RD de la Chuchu gonpa khola un peu avant de la traverser, l'eau qui sort du vallon est saturée de salpêtre et donc impropre à la consommation). Dans l'après-midi, on part rejoindre le confluent de la Salde khola et de la Madhi khola. On s'enfile sur la D dans la vallée de la Madhi khola, une rivière à la gorge assez "roulante", même avec des mules, et dont on va remonter l'intégralité du cours en deux demi-journées pour aboutir demain midi au Chinese pass. Donc, on avance entre deux parois détritiques assez éloignées l'une de l'autre jusqu'à atteindre un confluent de rivières (1h05, 4065m, campement de bergers). On poursuit dans la vallée de D. Un peu plus loin (15mn, 4130m), on voit venir de la gauche un canyon dont la RD est étonnamment couverte d'une "forêt" de genévriers. La pente se redresse à présent alors que la gorge commence à se resserrer.

Dans les gorges de la Madhi khola

On doit négocier le franchissement d'une petite cascade (2 à 3m de hauteur, un peu délicat pour les mules). On rejoint rapidement un nouveau confluent de rivières (20mn, 4195m). On poursuit tout droit direction S dans le lit de la Madhi khola. Dans un étroit goulet, on passe devant une grotte naturelle aménagée (10mn, 4260m, abri possible) puis la vallée s'élargit alors que l'on voit descendre de la droite le sentier qui relie le Chaka khola camp à la Madhi khola par le plateau de Rijopuwa danda (5mn, 4325m). On avance encore un peu dans le lit de la rivière pour trouver à main G, juste avant que la vallée ne fasse un grand virage sur la gauche, le départ d'une sente qui escalade le coteau et rejoint l'emplacement du Madhi khola camp (15mn, 4440m, eau dans le torrent 25m en contrebas). 

A l'approche du Madhi khola camp

Jour 12 : Madhi khola camp - Excursion au Chinese pass - Madhi khola camp 2

5h40 / +850m / -1000m.
Diaporama On remonte au-dessus du genévrier solitaire qui surplombe le camp (5mn, 4480m) pour trouver le sentier de Chhumuja qui part vers le N franchir un collet. On lui tourne le dos pour suivre le sentier qui s'en va rejoindre le lit de la Madhi khola qui se trouve 20m en contrebas vers le SE. Une fois sur les galets, on rentre à présent dans une gorge à la pente affirmée et très empierrée. La gorge reste pourtant assez large pour qu'on ne se sente pas oppressé par le danger des chutes de pierres en provenance des nombreux couloirs d'avalanches que l'on dépasse tout au long de l'ascension. Au fond de cette gorge on peut même y suivre une trace qui semble être assez empruntée par les locaux, leurs chevaux et leurs troupeaux de yacks.

Dans les gorges de la Madhi khola

Une rupture de pente se produit (50mn, 4680m) et on revient à une montée plus tranquille. La gorge fait un grand virage à G (10mn, 4725m, campement possible) puis s'élargit jusqu'à ne plus présenter de rebords détritiques mais des pentes adoucies qui annoncent les plateaux de la frontière tibétaine. On dépasse un dernier canyon venant de la droite (10mn, 4800m) puis on continue tout droit en direction du NE pour émerger comme prévu dans un large thalweg qui s'insinue entre deux pentes peu relevées. Le plateau n'est plus très éloigné (35mn, 4920m, campement possible). On quitte la gorge à main G pour monter sur les alpages à yacks. En prenant de l'altitude jusqu'à rejoindre une butte à 5015m, le regard porte vers l'E sur le complexe des deux cols, le Chinese pass à droite, entièrement népalais, et le Chyangchumi La en face qui marque théoriquement la frontière sino-népalaise. En se retournant, on dispose d'une vue plongeante sur l'ensemble du haut Mustang, du Dhaulagiri I (et II à présent à l'arrière-plan faisant partie du Dolpo) au S jusqu'au Mansail au N. On poursuit vers l'E en suivant une trace qui fait le tour de la large combe pour rejoindre un plateau gravillonneux au milieu des deux cols (1h35, 5150m).

Au Chinese Pass

Bien que sur les cartes népalaises ou sur Google Earth on se trouve bien en territoire népalais, on croise une piste 4x4 qui vient du Chyangchumi La, le col qui se trouve à 2kms devant et où on distingue un énorme portique supportant des panneaux solaires et un mirador. Il doit y avoir sur l'autre face une caserne ou un poste de garde assez important quand on considère le branle-bas de combat que l'on peut provoquer lorsque l'alerte est donnée : une armée de mercenaires étrangers à la solde du Népal est en train d'envahir la Chine... Pitoyable ! Les limites internationales ne sont pas totalement définies entre les deux pays et la Chine doit revendiquer les 4km² de cet espace, d'où la présence d'un poste avancé, même en territoire népalais... Afin de ne pas heurter de manière indécente un pays aussi susceptible sur le respect de ses frontières (et qui a quand même envahi le Tibet, il faut le rappeler...), il convient de quitter le plus tôt possible la trace 4x4 et rester sur le bord W du grand thalweg qui sépare le plateau en deux, celui-ci semblant être la marque de la frontière "officielle" selon les autorités chinoises (on se regarde de part et d'autre de ce canal naturel, une vingtaine de militaires déployés sur les crêtes d'un côté, randonneurs de l'autre... Icone image).

La piste 4x4 du Chyangchumi La (restricted area selon les gardes chinois bien qu'en territoire népalais...)

A part cela, si cette excursion est proposée, c'est que les paysages que l'on peut contempler sont superbes entre plateaux à yacks, chaînes de montagnes de toute beauté si bien côté frontière que côté Mustang avec l'intégralité de la bordure W. A noter que côté S, on distingue parfaitement le sentier qui s'insinue, en territoire népalais, dans les gorges de la Yamarto khola pour s'en aller rejoindre en deux jours la chaîne du Damodar himal dont on aperçoit au deuxième plan son sommet le plus septentrional, le Gaugiri (pour le descriptif de cet itinéraire lire les J14 et J15 du topo Grand Tour du Mustang). Pour le retour, le trajet sera moins heurté qu'à l'aller puisqu'on va emprunter le superbe sentier de crête qui se trouve entre deux des branches de la Madhi khola. Pour cela, depuis le plateau internationalement controversé, on se dirige vers l'W pour atteindre un collet (1h, 4890m) qui marque la fin du plateau vallonné et le début de la crête. Les panoramas sont magnifiques si bien sur les montagnes du Mustang que sur les enchevêtrements de plateaux au N de Lo Manthang.

Sur la crête qui domine le réseau de la Madhi khola

On atteint l'extrémité de la crête (25mn, 4800m). A présent, le sentier est beaucoup moins bien tracé et il faut descendre un peu sur la D pour trouver une crête en petit éboulis gris qui se dirige vers un sommet de couleur jaune. En forte pente, on la suit jusqu'au collet qui précède le petit sommet, puis c'est à G pour une grande désescalade d'un coteau, heureusement dans de la terre meuble qui atténue l'impression de pente. On atteint le col au N du Madhi khola camp d'où on est parti ce matin (20mn, 4490m) mais, cette fois-ci, on descend à main D dans une combe herbeuse au milieu de laquelle on ne distingue pas vraiment de sentier avant que la combe ne se transforme en thalweg creusé (10mn, 4380m, source) et que l'on termine par une désescalade dans du petit schiste humide, donc bien sécuritaire à fouler.

A l'approche du camp n°2 dans la Madhi khola

On atteint la rivière, l'une des nombreuses branches de la Madhi khola (5mn, 4320m). Le sentier se poursuit sur le coteau d'en face par une grimpette dans une pente de genévriers jusqu'au camp de Chhumuja. La journée a déjà été suffisamment longue comme cela. Le camp de Chhumuja bien qu'il soit très agréable de s'y poser est encore à près d'1h de chemin d'ici. Il est peut-être opportun d'établir le camp 300m plus bas dans la rivière, où l'eau est présente (5mn, 4300m, source sortant de l'éboulis en RG face au camp).
Les porteurs ne se seront bien sûr pas amusés à nous suivre dans l'excursion vers la frontière chinoise mais n'auront eu qu'une toute petite journée de marche avec le seul franchissement du col à 4490m pour redescendre de l'autre côté et mettre en place le camp (30mn de route).

Jour 13 : Madhi khola camp 2 - Chhumuja - Salde khola high camp

3h50 / +800m / -250m.
Noter que l'horaire proposé s'entend avec un parcours sur un terrain totalement libre de neige. Dans le cas où le cumul de neige aurait été (anormalement) important, il pourrait rester, sur les versants N et W du plateau terminal, de nombreuses plaques de neige "pourrie", parfois profondes, qu'il faudra traverser ou contourner. Mules et/ou porteurs auront d'énormes difficultés sur ce type de terrain (compter au moins 2h de plus au cumul de la journée).

A l'approche des alpages de Chhumuja

Diaporama Du campement dans la rivière, on remonte jusqu'au départ du sentier de Chhumuja. On grimpe en zigzags serrés à main G dans une pente de petits schistes entre les genévriers. On franchit une épaule (15mn, 4360m) et on poursuit de manière quasiment étale vers le fond du thalweg sur un sentier un peu mis à mal par les coulées de boues. Au fond du thalweg (10mn, 4390m), on monte à main G en zigzags serrés pour rejoindre un collet (10mn, 4430m) puis on poursuit à flanc légèrement sur la G pour faire le tour de plusieurs combes et atteindre le 1er camp de Chhumuja (15mn, 4420m, eau, pas le meilleur campement). On continue à flanc vers le N pour traverser le 2ème camp, un peu plus large que le 1er. On descend légèrement franchir un thalweg et voici que l'on entre sur le 3ème camp de Chhumuja (10mn, 4420m, eau, superbe emplacement entouré de genévriers). Exceptionnel panorama sur l'entrelacs complexe des canyons de la Madhi khola qui zèbre le piémont des montagnes noires de multiples échancrures. Au-delà, on s'en va rejoindre une crête (5mn, 4425m) de laquelle il convient de tourner à D pour s'en aller franchir un profond thalweg (encore une branche de la Madhi khola). Sur le chemin, on croise un chörten et, par une descente à flanc de falaise détritique, on rejoint le lit de la rivière (10mn, 4465m, dernier point d'eau avant l'étape).

Passage au chörten qui précède la traversée d'une nouvelle branche de la Madhi khola (on voit le sentier en face dans le coteau)

En face, on trouve le chemin de montée sur le plateau au milieu des genévriers et, par une sévère pente à flanc sur la G, on rejoint en écharpe le rebord du plateau (20mn, 4460m). On poursuit au NW pour traverser un premier camp de nomades (10mn, 4575m) puis passer au-dessus d'un 2ème alors que l'on se dirige vers la crête. Juste derrière, on traverse un 3ème camp de nomades (10mn, 4620m). Toujours en direction du NW, on rejoint par des traces la crête (15mn, 4675m). Celle que l'on croyait être la dernière n'est qu'un plateau herbeux au-dessus duquel on enquille la montée vers la dernière crête... Ca y est ! (5mn, 4710m) On découvre l'immensité du plateau NE du haut Mustang qui s'inscrit dans la cuvette à la taille impressionnante dont les rebords sont formés par les montagnes qui marquent la frontière sino-népalaise. La surprise, c'est qu'il va falloir contourner un dédale de thalwegs plus ou moins creusés et en assez grand nombre (le parcours est un peu moins "optimiste" que celui proposé sur les cartes népalaises...). On suit vers l'E la large épaule qui se propose. On traverse longitudinalement un collet (10mn, 4715m) puis on s'élève au NE puis au N pour contourner un monticule et atteindre un col (15mn, 4800m).

Il y a des jours comme ça où rien ne va comme on le souhaite...

On reste à niveau pour se diriger au N, laisser un autre monticule à D et rejoindre le fond d'un petit thalweg (25mn, 4780m). On prend pied sur une moraine détritique dont on suit la crête en direction du NE, ce qui va permettre de rejoindre le fond de la vallée de la Salde khola. On atteint tout d'abord une croupe herbeuse (30mn, 4890m) puis on descend tranquillement jusqu'à la kharka de la Salde khola (15mn, 4825m, eau de source en RD du vallon).

Le Salde khola High Camp

Jour 14 : Salde khola high camp - Thakla La - Samdzong

5h15 / +450m / -1200m.
Diaporama On descend rejoindre le chemin qui part à flanc en RD du thalweg de la Salde khola. On atteint le plat (30mn, 4835m) d'où on dispose d'un splendide vue vers le S sur l'Annapurna himal et le Dhaulagiri I. Le sentier disparaît mais on poursuit WNW (on peut aussi contourner les plaques de neige résiduelle en faisant le crochet par le rebord du plateau direction W puis N lorsque l'on a rejoint le sentier qui arrive de la gauche de Chudzong gonpa (voir topo Mustang secret).

Sur le plateau entre Salde khola et Yalung khola

On rejoint ainsi la pointe N du plateau où l'on trouve 100m en contrebas du mur de manis le sentier de descente sur le Yalung camp, un endroit vraiment idyllique pour établir un camp (20mn, 4680m, eau de source). On trouve le chemin de sortie en RD de la rivière et on monte dans les schistes. A la cote 4725, le sentier-balcon devient étale : l'Annapurna I et le Dhaulagiri I réapparaissent derrière le plateau que l'on vient de traverser. On reprend un peu d'altitude pour franchir une épaule et descendre tranquillement dans le vallon de l'Iti khola (40mn, 4670m, possibilité de camp). Le sentier démarre au niveau du mur de manis et conduit jusqu'à une épaule (15mn, 4710m) de laquelle émergent les sommets du Damodar himal. Là encore, on descend en douceur rejoindre le fond du vallon suivant, celui de la Talung khola (15mn, 4605m, possibilité de camp). On monte en biais sur la RD sur un sentier assez peu marqué jusqu'à franchir une épaule rocheuse (25mn, 4750m) de laquelle on poursuit en quasi courbe de niveau jusqu'à une kharka (20mn, 4715m). On poursuit au-dessus de la kharka en RD du thalweg, thalweg que l'on traverse un peu plus haut pour prendre pied sur l'immense plateau du Thakla. En suivant une direction W, on franchit le Thakla La à 4770m duquel on découvre le nord du Mustang, Lo Monthang dans sa cuvette et en contrebas les alignements de pénitents multicolores de Samdzong.

Franchissement du Thakla La

On descend à flanc sur la D sur une trace de plus en plus gravillonneuse avant de traverser un thalweg et poursuivre toujours à flanc sans trop perdre d'altitude en direction du NW. On croise deux thalwegs détritiques (25mn, 4635m) juste avant de remonter sur une moraine. Toujours NW, on poursuit sur 400m après la traversée des thalwegs avant d'incliner à G en direction de l'W pour traverser un tout petit plateau caractéristique couvert de gravillons blanchâtres (10mn, 4625m). Maintenant on descend franchement en direction d'un thalweg qui précède une crête que l'on contourne par un sentier-balcon qui s'initialise sur la G une fois le thalweg traversé. La direction est à présent WSW sur un nouveau plateau duquel on découvre à main D le vieux fort et le gonpa de Kimbu sis sur le plateau d'en face (c'est pour demain...). Maintenant que l'on s'est rapproché du rebord N de la profonde dépression formée par la Chhikyu Toppu khola, on atteint le cairn qui marque le début de la descente vers Samdzong (30mn, 4500m). On suit le chemin marqué à flanc du plateau puis c'est l'épaule de laquelle le sentier bascule sur la G (10mn, 4400m) pour désescalader une pente ruiniforme et schisteuse qui permet de rejoindre le lit de la Samdzong khola (20mn, 4085m). On traverse la vallée sableuse pour rejoindre en face l'école du village. En suivant le canal d'irrigation vers la G on entre dans le village (15mn, 4050m, eau à la fontaine, camping possible chez l'habitante Karsang Gurung, C SKY mobile).

Samdzong

Jour 15 : Samdzong - Kimbu - Sichapui khola - Chhoser (Sija)

4h / +650m / -800m.
Le sentier décrit en première partie de cette journée est un itinéraire très difficile et qui correspond au tracé du sentier historique du gonpa de Kimbu. Il est aujourd'hui très dégradé et présente des passages "osés" dans la partie haute des pénitents. Les habitants de Samdzong recommandent vivement de suivre le sentier emprunté aujourd'hui par les bergers. Celui-ci s'initialise 300m après avoir dépassé la petite retenue d'eau en RD de la rivière à l'E du village. On s'engage à G dans le thalweg (20mn, 4030m) puis on s'élève en biais pour rejoindre la lèvre détritique RD du thalweg et s'élever en direction de l'W. On monte jusqu'à la cote 4350 avant d'obliquer au N pour atteindre le plateau à 4450m identifié dans la description qui suit. Et bien entendu, que ce soit sur l'un ou l'autre des itinéraires, ni mules, ni porteurs...

Au départ du vieux chemin de Kimbu

Vous avez décidé de suivre l'ancien chemin du gonpa de Kimbu. C'est votre choix mais attendez-vous à un parcours, bref certes, mais pas dénué de petites frayeurs... Munissez-vous si possible d'une corde de 50m (pas obligatoire, mais conseillée...). Diaporama On remonte la vallée désertique de la Samdzong khola jusqu'à atteindre le chörten que l'on rencontre en RD avant que la vallée ne se sépare en deux (35mn, 4130m). On monte en zigzags à main G sur une croupe détritique. On évolue en RG d'un thalweg rocailleux très creusé mais qui présente de beaux ensembles de roches colorées. Que la pente soit redressée, c'est un doux euphémisme... Vers 4280m, on doit même se contorsionner pour franchir quelques concrétions sableuses. Puis c'est une rupture de pente juste avant d'atteindre un collet (35mn, 4310m). Il ne faut absolument pas poursuivre droit dans la pente car le terrain est très érodé et il y a grand risque de décrochage. On doit absolument traverser le petit thalweg à main G pour rejoindre une pente détritique gravillonneuse mais sur laquelle on pourra avancer. En haut de cette pente, on prend pied sur une selle détritique et c'en est fini des ennuis (15mn, 4410m). On poursuit la montée "dré dans l'pentu" pour rejoindre un petit plateau à la base d'un thalweg (5mn, 4450m, arrivée de la nouvelle liaison depuis Samdzong).

Dans la grimpette vers Kimbu

On traverse vers la G à la base du thalweg et on monte en larges lacets à flanc de moraine en direction d'un large col derrière lequel se trouve l'ancien gonpa en ruines de Kimbu (30mn, 4600m, C). C'était un site dont il ne reste aujourd'hui qu'un ensemble de murs plus ou moins hauts et quelques chörtens. Par contre, la vue est incroyablement belle : on couvre du regard la totalité du haut Mustang, de la barrière de l'Annapurna à la frontière chinoise marquée par le Kora La et la cime du Mansail. 360° de géographie où l'on peut s'amuser à retrouver les vallées secrètes que l'on a traversées les jours précédents mais aussi lors des nombreux treks opérés dans la région. On part vers le NW suivre le plateau en léger contrebas. On ne va pas jusqu'à la kharka indiquée sur la carte mais on descend traverser le thalweg W puis SW en visant les 3 ou 4 bosses qui ondulent sur la crête de l'autre côté du vallon.

Les ruines du gonpa de Kimbu (au fond Mansail et Mustang himal)

Juste derrière, se trouve le passage clef (35mn, 4500m), à savoir le départ d'un thalweg que l'on va suivre en RD sur des traces de chèvres (ou bien sont-ce des vrais sentiers ?) qui peu à peu s'éloignent du thalweg pour traverser vers la D des pentes assez faciles jusqu'à se trouver à proximité d'un large thalweg (25mn, 4330m) dans une zone de rochers. De cet emplacement, on repart en traversée mais ce coup-ci vers la G en descendant plus franchement en direction d'une curiosité géologique assez questionnante : un ensemble de plaques de calcaire empilées les unes sur les autres au milieu desquelles s'est creusé un orifice oblong de 3m sur 10 mais surtout d'une profondeur, appréciable seulement lorsqu'on est tout à côté, d'une bonne trentaine de mètres (voire quarante...?). Assez incroyable !

Descente vers Jhong

 

Descente vers Jhong

De cette plateforme (15mn, 4200m), on en descend par la D en suivant un sentier en direction de l'W puis par des lacets dans la pente d'éboulis friable on atteint aisément le large lit sableux de la Sichapui khola (15mn, 4000m). A G pour suivre la RG de la vallée, passer sous les grottes de Jhong (40mn, 3900m) et suivre la piste qui, en suivant la base des falaises, rejoint le hameau de Sija (5mn, 3890m, petit lodge de Jhong cave avec boutique tel : +977 9746707956, C, E).

Le village troglodyte de Ghom

Jour 16 : Chhoser (Sija) - Garphu - Niphu - Jhong - Ritseling - Sija

2h de visites + 2h / +400m / -400m.
Depuis 2015, les conditions d'accès aux sites historiques du V.D.C de Chhoser ont évolué : un billet groupé (Rs1000/pers) que l'on obtient à Niphu, Arka ou Bharcha donne accès à l'ensemble des sites (gonpas de Niphu et Garphu, grottes de Jhong et grotte de Konchok Ling). Aujourd'hui plusieurs personnes locales disposent des clefs et peuvent accompagner un groupe : ce n'est donc plus seulement la sympathique Pura Sangma Partchya du village de Bharcha qui dirige l'excursion pour Konchok Ling du lendemain. On peut avoir un autre guide, de Dhuk ou d'un autre village !

Le matin, visite des hameaux de Ghom, Niphu et Garphu Diaporama et au passage des gonpas. L'après-midi, visite des grottes de Jhong puis excursion jusqu'à la grotte de Ritseling Diaporama perchée dans la montagne à 4300m au N de Jhong (voir descriptif au J04 du topo Mustang, canyons et grottes sacrées). Retour au lodge de Sija.

Chörten protecteur dans le district de Chhoser

Jour 17 : Chhoser (Sija) - Excursion à Konchok Ling - Bharcha - Lo Manthang

5h / +550m / -550m.
Excursion possible avec le billet groupé à Rs1000 mis en place par le V.D.C Choser et acquis la veille. Uniquement avec accompagnement local (conditionnée par l'ouverture d'une porte sur le chemin d'accès).

Diaporama Excursion décrite depuis Bharcha au J13 du topo Mustang secret. Diaporama Descente depuis Bharcha vers Lo Manthang via Nenyul ou par la piste en RD de la Nyichung khola. A Lo Manthang, on trouve pratiquement tout ! Nuit en lodge (par exemple, hors les murs au S, le Lotus Holiday Inn lodge de construction récente et aux chambres propres).

Découverte de Lo Monthang et de la plaine de la Paix

Jour 18 : Lo Manthang - La ville close et les forts historiques

3h de visites + 3h / +400m / -400m.
Diaporama Visite matinale des 3 gonpas de Choede, Jampa et Thupchen (billet Rs1000 que l'on achète juste à l'entrée du monastère de Choede gonpa) puis balade dans les ruelles de la ville close, et aussi à l'extérieur. Refaire le parcours à plusieurs moments de la journée car l'activité change beaucoup selon les heures...

Le Royal Palace de Lo Monthang

Diaporama En début d'après-midi, depuis les chörtens situés au N de la ville, on descend jusqu'à la rivière et on suit la piste qui remonte sur le coteau d'en face sur une centaine de mètres avant de s'engager à G sur le petit sentier marqué d'un poteau électrique. Un peu plus loin, on monte à main D couper le canal d'irrigation puis après quelques zigzags on prend pied sur le rebord d'un plateau. Juste après on dépasse les premières maisons du village de Namgyal (25mn, 3860m) et on rejoint le mamelon sur lequel est planté un darchok. On part sur la D en suivant un chemin qui monte en écharpe vers le 1er fort (c'est en fin de compte le gonpa du Singe Noir, voir explications dans le livre de Michel Peissel "Mustang, royaume tibétain perdu").

Le gonpa du singe noir

Dans le thalweg (15mn, 3920m), on quitte le chemin pour aller rendre visite à l'édifice (5mn, 3960m). Belle vue périphérique sur le haut Mustang et particulièrement sur la ville close de Lo Manthang. On quitte le fort en suivant la crête vers le N pour rejoindre le sentier que l'on avait abandonné un peu plus tôt. On atteint un collet (15mn, 3980m) situé entre un darchok à gauche et le 2ème fort, celui d'Ame Pal, fondateur du royaume du Mustang en 1380. A D toute pour une courte mais sévère montée jusqu'à la plateforme (5mn, 4020m) de laquelle on embrasse toute la région. Vraiment superbe !

Au sommet de la colline sur laquelle est édifié le fort d'Ame Pal (1er roi du Mustang)

On redescend jusqu'au darchok et on poursuit la randonnée sur le fil de la Bhanka danda en direction du N. On évolue sur une bonne trace sableuse au-dessus de falaises détritiques modelées par la pluie, la neige et surtout le vent... On domine à droite la vallée de la Nyichung khola et à gauche celle de la Kyungchhama khola. On dispose d'une vision élargie sur les vallées perpendiculaires à la Nyichung khola telles que la Sichapui khola ou la Goiche khola : pour la première citée, on y distingue nettement en RD le gonpa troglodyte de Niphu mais aussi en RG les grottes de Jhong et juste au-dessus, tout en haut de la vallée suivante, l'alignement des orifices qui composent les grottes sacrées de Ritseling ; pour la seconde, on identifie le village de Bharcha et, dans le fond du vallon, l'alignement des pénitents au milieu duquel se trouve la grotte de Konchok Ling. Et au-delà de ces merveilles, ce sont les immenses plateaux d'altitude que l'on a traversés en reliant Chhumuja à Sija ces derniers jours.

Sur la Bhanka danda

Passé le dernier darchok planté sur l'arête, on descend tranquillement à D sur la croupe en direction des falaises blanches qui bordent le lit de la Kimaling khola. On atteint un collet providentiel (25mn, 3945m), providentiel car vu la conformation du terrain, on pouvait raisonnablement se demander comment on allait procéder pour la suite... On rejoint rapidement un plateau sableux et on se dirige au NW pour venir apprécier de visu le canyon de la Kimaling khola. Et on a de quoi être surpris : en bordure du plateau sableux, c'est une chute de plus de 50m qui se présente, impossible à franchir tant la verticalité (et la qualité intrinsèque du terrain...) est effrayante. La blancheur est immaculée. Quel bel ensemble minéral !

Le canyon de la Kimaling khola

On s'écarte prudemment du bord et on se dirige vers le S suivre un large chemin qui suit peu ou prou la base de la falaise dont on a suivi la crête pour arriver ici. On passe au pied d'un gonpa troglodyte. L'ambiance est étonnamment bucolique avec ce ruisseau qui a permis que l'herbe drue pousse et offre à de nombreux troupeaux de chevaux et de bovins un pâturage de qualité. On remonte un tantinet sur la moraine et "la boucle est bouclée" : on se retrouve au darchok de Namgyal (40mn, 3820m) duquel on était monté au 1er fort.

Sur le chemin de retour à Namgyal

Pour terminer la demi-journée en beauté, pourquoi ne pas rajouter un 3ème fort au compteur ? Si fait ! On laisse le village à main droite pour partir légèrement à G sur une piste poussiéreuse. Après 300m, on s'engage sur la piste (encore plus poussiéreuse...) qui descend et s'en va rejoindre le fort ruiné qui fait face à Lo Manthang (15mn, 3810m). Après la petite visite de courtoisie, on poursuit sur la piste pendant 100m vers l'E (ou alors on utilise le raccourci qui démarre au SE du dernier fort ruiné) pour trouver à main D un sentier qui descend en RD d'un thalweg et rejoint à proximité d'un canal d'irrigation un chemin de plus grande importance. On le suit sur la D et il conduit jusqu'à la passerelle métallique. Une fois de l'autre côté, il reste l'épreuve des "braves" : la remontée sans concession des 50m de dénivelée jusqu'aux chörtens de l'entrée N de Lo Manthang (30mn, 3810m).

Visite du fort qui fait face à Lo Monthang

Jour 19 : Lo Manthang - Le circuit de la montagne blanche

6h / +500m / -500m et 45mn A/R Makhchung.
Diaporama On sort de Lo Manthang par les chörtens côté vallon N et on descend à main D chercher la passerelle métallique qui traverse la rivière pour remonter en biais de l'autre côté de la vallée et atteindre la piste que l'on rejoint au niveau de l'épaule qui se trouve 400m au NE du fort ruiné (25mn, 3780m, chörten). On suit la piste en descente vers le N jusqu'à trouver la possibilité d'aller fouler la grande prairie qui se trouve en face de Nenyul en RD de la Nyichung khola. On rejoint la passerelle métallique et on traverse la rivière pour entrer dans le village (30mn, 3755m). On passe à proximité des chörtens rouges et on se dirige à présent vers le NE sur un petit chemin qui s'élève au milieu des deux mamelons coiffés de darchoks.

Chörtens à Nenyul

Après avoir posé le pied sur un plateau au gazon ras, on suit l'évident chemin qui s'en va plus haut croiser deux fois la piste de Samdzong (45mn, 3900m) avant de la retrouver au niveau du col (15mn, 3980m). Ici, la vue est grandiose sur la vallée de la Tumu khola et ses bordures de pénitents en amont. On laisse deux traces de sentiers partir vers l'E en descente pour monter franchement à main D sur le fil de la crête en direction du SW (un peu pentu...) et atteindre la première bosse.

Sur la crête en direction de la montagne blanche

Après, le tracé est évident, puisqu'il n'y en a qu'un... On évolue sur un bon sentier sans effet de vide. De bosse en bosse, on finit par atteindre un col tout blanc reconnaissable à la présence de buissons ras de genêts (45mn, 3905m). On descend sur la D en suivant un sentier correctement tracé au-dessus de la RG du thalweg. Ensuite il descend à main D en zigzags jusqu'au fond du thalweg où l'on retrouve alors une trace de chemin en RG qui se révèle de bonne facture (30mn, 3800m) pour contourner la base du gros rocher blanc aux multiples canyons friables qu'il faut traverser pour rejoindre le côté S du massif.

Sur le sentier de la montagne blanche (Sakau danda)

De combe en combe, de thalweg en thalweg, de plateau en plateau, le sentier se révèle pas si "pourri" qu'on s'y attendait. Au pied de ce qu'on s'imagine être "le dernier collet à franchir" (une crête de plus, encombrée de gros blocs ocre et rouges...), on décide de ne pas s'y mesurer mais de descendre en direction de la rivière en louvoyant au milieu des blocs effondrés. On descend de gradin en gradin avec une légère remontée au milieu et on atteint la rive de la Mustang khola.

Dans le contournement de la Sakau danda au moment de rejoindre la Mustang khola

On la suit vers la G jusqu'à l'obligation qui est faite, faute de sentier, de traverser à gué (1h30, 3630m). Une fois sur la RD, on découvre le rocher de Mardzong (ou Makhchung), un ancien habitat troglodyte de type H.L.M préhistorique avec un gonpa Bön perché au dernier étage. Incroyable ! Compter depuis le bord de la rivière 45mn de "visite", incluses les nécessaires deux traversées de rivière (en fin de compte juste histoire de pénétrer au rez-de-chaussée car il est impossible, à moins d'être équipé d'une grande échelle, de pouvoir se rendre dans les étages supérieurs...). Retour au point de traversée de la Mustang khola, on suit la RD de la rivière vers le N pour trouver le site des sources "chaudes" (15mn, 3655m), poursuivre jusqu'au niveau du mur de protection des cultures, mur que l'on suit sur sa G pour remonter sur le plateau. Incliner un peu sur la D, toujours en longeant le mur, pour rejoindre le darchok érigé à proximité des ruines de Durang (30mn, 3785m). La dernière épreuve de la journée sera de retourner à Lo Monthang en s'enfilant dans les jardins et en suivant le chemin herbeux. Là, ce n'est plus la dénivelée qu'il faut craindre (moins de 40m...) mais le vent violent qui anéantira toutes vos forces... Entrée dans Lo Monthang du côté des chörtens NE (30mn, 3810m).

Makhchung

Jour 20 : Lo Manthang - Excursion à Samdrubling et Thinggar

4h / +450m / -450m.
Diaporama On part vers l'E en longeant le nouvel hôtel de luxe du Prince du Mustang et on remonte à travers les vertes prairies en direction des montagnes frontière avec le haut Dolpo. Le large col du Kekyap La est évident à repérer (description du passage de ce col lors de la 2ème partie du trek La Kora du Dhaulagiri). Il faut simplement suivre un point visé qui se situe légèrement à D du col. Entre deux moraines sableuses, on découvre au fond du vallon les ruines d'un fortin perché sur un piton.

Les pâturages de Lo Monthang

On poursuit dans cette direction pour passer à D du piton et rejoindre la crête juste derrière le fortin (1h10, 4070m). En direction de l'E, on poursuit par la remontée des anciennes terrasses du village aujourd'hui bien érodées. On atteint un ensemble de chörtens assez "basiques" (20mn, 4155m). Au-delà, on distingue en bordure du vallon qui s'ouvre sur la G d'autres chörtens. Encore un petit effort : le site monastique de Samdrubling est tout proche. Il suffit de suivre le chemin à flanc de moraine qui descend légèrement avant de remonter jusqu'au vieux gonpa (10mn, 4160m, abri possible en face, emplacements de camp, eau). Le site respire le calme et la sérénité ne serait-ce qu'en se penchant sur le fond du thalweg où deux arbres de belle facture habillent les prairies qui jouxtent le torrent. Où alors serait-ce cette grotte d'ermite à flanc de falaise qui invite à la méditation ? Difficile à dire, mais qu'est-ce qu'on est bien !

Samdrubling

On s'arrache à cet endroit en refaisant le petit bout de chemin jusqu'aux chörtens "basiques" desquels on laisse l'itinéraire direct de Lo Manthang poursuivre tout droit alors que l'on va descendre pleine pente traverser la prairie vers l'ENE afin de rejoindre le départ d'un sentier qui s'insinue entre les deux parois détritiques d'une moraine. Une fois le collet atteint (20mn, 4100m), le sentier se poursuit légèrement sur la G et on traverse un ensemble de plateaux au gazon ras séparés par des thalwegs. On franchit une épaule (15mn, 4120m) de laquelle on revoit brièvement Lo Manthang. C'est de là qu'apparaît dans le deuxième plan de la chaîne de l'Annapurna himal le sommet emblématique et très reconnaissable de l'Annapurna II flanqué à sa droite de son émissaire le n°IV. Facile à repérer, c'est entre le Teri peak et le Purbung, pour ceux qui reconnaissent... On atteint un large col flanqué de darchoks (30mn, 4130m) duquel on embrasse tout le N du Mustang et où on identifie bien la frontière sino-népalaise au niveau du Kora La. A l'E, on domine les ensembles de pénitents de Konchok Ling. On descend jusqu'aux ruines du château de Thinggar (15mn, 4035m) puis au village, très accueillant et propret (10mn, 4020m, lodge, boutique). On retourne sur Lo Manthang en empruntant en bas du village la piste qui s'en va traverser les champs puis contourne par la droite le piton sur lequel est construite le gonpa de Namgyal avant de finir en courbe de niveau jusqu'à l'entrée N (50mn, 3810m).

Thinggar

Jour 21 : Lo Manthang - Ghar gonpa - Mui La - Dhakmar - Ghemi

6h10 / +900m / -1100m.
Diaporama On suit la piste qui part vers l'E et passe à proximité du nouvel hôtel de luxe de l'ex-prince du Mustang (devenu roi après le décès de son père en 2016). Après la dernière maison blanche (10mn, 3870m), on franchit le portillon (qui ne sert à rien...) et on incline la marche sur la G pour suivre un chemin au SW qui longe le mur d'un grand pâturage en direction du thalweg qui descend du Kekyap La. On laisse à main droite l'entrée du vallon au fond duquel se tapit Samdrubling et on poursuit en direction du pied de l'imposante moraine sur laquelle on distingue le départ d'un sentier. Au pied de la moraine (50mn, 4000m), on suit le sentier à main G qui permet d'en atteindre le fil (15mn, 4080m). Ensuite, il conduit jusqu'à un col (20mn, 4220m) duquel on surplombe les nombreux camps de nomades du vallon de la Thulung khola.

Camps de nomades dans la vallée de la Thulung khola

On descend légèrement traverser le haut du vallon (attention aux chiens !) puis on grimpe sur le mamelon en RD coiffé d'un darchok (45mn, 4250m). On poursuit sur la D pour faire le tour de la combe. A l'E apparaît, dans l'échancrure d'un col, le sommet du Lugula, ce sommet plutôt proéminent qui termine la chaîne du Damodar himal côté chinois. Un bien beau sommet que l'on a en permanence sous les yeux lorsque l'on fait la traversée du Mustang à Phu. Mais revenons à notre description de l'étape du jour avec le franchissement d'une épaule en préalable au passage au niveau du Chogdo La (10mn, 4280m). Mais toujours pas de monastère en vue... Juste une nouvelle combe à contourner pour atteindre un nouveau col ! On dépasse une source (10mn, 4230m) puis voici le dernier col de la matinée (15mn, 4235m). On entame une descente dans un thalweg verdoyant et tout de suite on repère le site monastique aux bâtiments rouge vif qui occupe un plateau herbeux en RD de la Ghyun khola, la rivière qui arrive des vallées minérales du haut Dolpo (voir la fin du topo n°2 de La Kora du Dhaulagiri). A la base du thalweg on incline la marche vers la D pour traverser un large plateau alluvionnaire recouvert de buissons épineux. Puis on désescalade une falaise détritique sur un sentier très caillouteux pour aller traverser la rivière sur un pont de bois et remonter de l'autre côté sur la piste nouvellement tracée. On pénètre sur le site hautement religieux de Ghar gonpa (40mn, 3930m, visite possible et intéressante Rs100, bhatti, C).

Ghar gumba

On poursuit vers le S sur le chemin bordé de nombreux chörtens rouges. On domine la vallée de la Tsarang khola (la Ghyun khola a changé de nom...) où l'on peut distinguer en contrebas Saukre, en RG Marang et tout en bas sur le plateau terminal, Tsarang avec son gonpa et son Royal Palace bien reconnaissables, situés juste au bord du précipice. On franchit une épaule pour ensuite traverser un plateau gazonné au milieu duquel on doit croiser un thalweg bien creusé (30mn, 4060m). Après, on s'élève sur une moraine pour s'en aller passer le Mui La (15mn, 4170m).

Dans la descente sur Dhakmar

De l'autre côté, la descente est tranquille sur un plateau à l'herbe rase jusqu'à une échancrure entre deux pitons détritiques (20mn, 4035m) qui marque la descente vers Dhakmar. On évolue en larges zigzags dans une pente sableuse cernée de pitons gréseux élancés de toute beauté de couleur terre. On termine dans une gorge qui s'ouvre un peu plus bas sur le premier hameau qui compose le village de Dhakmar (15mn, 3850m).

Dans la descente sur Dhakmar

En suivant le canal d'irrigation qui part sur la G, on traverse différents hameaux qui sont construits à une faible distance de la base des falaises à présent d'un rouge très soutenu et qui présentent des formes incroyables. On dépasse le lodge de Tenzin (tel : +977 9857650511) puis, au niveau des deux murs de manis, l'arrivée du nouveau sentier arrivant directement de Tsarang. Au dernier hameau (30mn, 3750m), on traverse la rivière sur un pont de bois et on suit la piste jusqu'à la maison isolée auprès de laquelle on part sur la D en direction des quatre chörtens aux couleurs Rigzum Gönpo.

Les falaises rouges de Dhakmar

On se trouve à présent sur le large sentier de Ghemi qui en quasi courbe de niveau s'en va franchir une épaule (25mn, 3765m) d'où on domine les deux vallées fluviales : à gauche, les falaises rouges de Dhakmar, à droite, les champs de Ghemi qui s'étalent à perte de vue en direction du Ghemi La, au centre, ce sont les montagnes bleues qui dominent les anciens champs du village, maintenant ruiné, d'Akiama, et pour finir, à l'horizon, des montagnes enneigées à perte de vue, des Nilgiri au Damodar himal en passant par le Tilicho peak, l'Annapurna I, le Khangshar, le Thorong peak, le Yakwakang, le Purkung himal, le Teri himal, le Khumjungar himal et tant d'autres...

Les falaises rouges de Dhakmar

On descend de ce belvédère côté Ghemi sur un bon sentier pour franchir la rivière sur un pont de bois orné de dizaines de lungtas avant de se mesurer à la dernière épreuve de la journée : la remontée du fond du thalweg jusqu'aux premières maisons du village (10mn, 3610m). Il ne reste plus depuis le gonpa qu'à traverser le village, longer les nombreux murs de manis, dépasser le seul chörten du Mustang orné des yeux de Bouddha et atteindre la piste. Le lodge Lo-Ghami guest-house (tel : +977 993694010) se trouve 150m sur la D (5mn, 3630m, C) ou alors poursuivre jusqu'à l'autre lodge à la sortie côté S du village.

Vue arrière sur les falaises de Dhakmar alors que l'on bascule dans la descente vers Ghemi

Jour 22 : Ghemi - Akiama - Dhakmar - Ghemi - Le circuit des falaises multicolores

5h45 / +800m / -800m.
Prendre de l'eau en suffisance pour la durée du périple. Vous n'en trouverez qu'à Dhakmar.

Diaporama De la sortie S du village, on suit la route sur la G. Au premier lacet sur la gauche, on poursuit tout droit sur une cinquantaine de mètres pour rejoindre un chörten duquel part sur la G le vieux chemin. On descend jusqu'à la passerelle (25mn, 3555m). On franchit la Ghemi khola et on se retrouve RG. On suit sur la D une bonne trace le long de la rivière, trace bien matérialisée car martelée matin et soir par les deux paires de sabots de quelques milliers de chèvres... On longe la base des falaises sableuses jusqu'à traverser un profond thalweg (assez impressionnant quand on regarde vers le haut...). Juste après (25mn, 3490m), on trouve le sentier qui conduit au rebord du plateau d'Akiama et au-delà, en remontant de terrasse en terrasse, jusqu'aux ruines du village (20mn, 3600m).

Le village abandonné d'Akiama

Des ruines les plus à l'E, on part plein E traverser le thalweg (traces de chèvres) pour prendre pied sur une large selle que l'on remonte sans difficulté ni pente trop redressée vers le NE jusqu'aux premiers rochers détritiques que l'on rencontre (30mm, 3730m). On évolue au milieu de paysages de roches colorées, ici, le bleu et le gris prédominent. Quel contraste avec les falaises rutilantes de Dhakmar ! On trouve quand même un peu de rouge et de jaune... De ce promontoire, on voit le canyon de la Ghemi khola qui se dirige au SE rejoindre la Kali Gandaki du côté de Namja Dovan. Les falaises qui bordent le canyon de la Ghemi khola sur sa droite sont réellement bien hautes. Et toujours à l'horizon cette splendide chaîne de montagnes de l'Himalaya qui ponctue l'espace de sa blancheur immaculée. On poursuit la montée sur une pente un peu plus relevée mais tout à fait acceptable. On dispose toujours de traces de sentier pour faciliter la progression.

Les falaises grises de Ghemi

On atteint un collet sur l'arête (30mn, 3860m) et on poursuit au NE pour trouver un peu plus haut une trace qui part en biais sur la D franchir une autre arête. Une fois sur cette croupe (20mn, 3930m), on part à main G pour négocier les quelques bosses qui se présentent, dépasser l'antenne télécom et croiser la piste de Tsarang à Ghemi au niveau du Chinggel La (15mn, 3880m, imposant labtse, possibilité de descendre vers Ghemi par la piste en 30mn). Du col, on suit la crête vers le NNE en s'aidant des traces qui permettent d'éviter le franchissement de tous les mamelons qui se présentent... Très vite, on dispose de vues plongeantes sur les falaises orientales du complexe de Dhakmar. C'est déjà pas mal, mais la suite est encore plus impressionnante !

Sur les crêtes juste après avoir dépassé le Chinggel La

On doit donner "un coup de collier" pour s'en aller franchir un collet (35mn, 4020m) qui permet de poursuivre à main G sur le fil de la crête mais à une altitude un peu supérieure. D'ailleurs, de ce point de vue, on découvre à présent le nord du Mustang que l'on a quitté juste hier matin... Le sentier devient un peu plus chaotique tout en restant très sécuritaire pour des personnes confrontées au vertige. Il y a toujours une solution adéquate qui se propose devant le marcheur pour franchir les obstacles. On découvre un large thalweg qui descend vers le plateau entre Marang et Tsarang.

Vue plongeante sur le village de Dhakmar

On discerne en contrebas un large sentier, sûrement celui qui permet aux porteurs de passer rapidement de Tsarang à Ghemi sans faire le détour par Ghar gonpa et le Mui La... L'escapade sur les crêtes est proche de se terminer... Encore deux ou trois petits thalwegs de rien du tout à franchir et on atteint le col (40mn, 4035m). On rejoint ainsi ce large sentier très utilisé par les porteurs et aussi les mules qui descend sur la G en direction des champs et des hameaux de Dhakmar que l'on distingue en contrebas.

On a rejoint l'entrée du village de Dhakmar

On se trouve bien vite au cœur d'un large vallon occupé de nombreux pénitents sableux au milieu desquels le sentier se faufile. On descend très rapidement jusqu'aux deux murs de manis à proximité du lodge Tenzin (20mn, 3770m). Ensuite le chemin pour revenir à Ghemi est identique à celui de la veille. On retrouve la Lo-Ghami guest-house (1h25, 3630m, C) ou l'autre lodge à la sortie S du village.

Sur le sentier-balcon entre Dhakmar et Ghemi

Jour 23 : Ghemi - Ghilling (par les crêtes)

3h45 / +600m / -660m.
Mules et porteurs se rendent à Ghiling en suivant le sentier conventionnel qui fait la part belle à la piste... Compter 3h de route.

Diaporama On suit la piste vers le NW. On laisse partir sur la droite l'itinéraire "officiel" de Ghiling (il franchit deux épaules détritiques et retrouve la piste juste derrière avant de se mesurer au Nyi La) afin de poursuivre tout droit sur la piste. Juste après avoir négocié le virage à D de la piste, on trouve sur la G une ancienne sente (départ pas évident car les gravats d'excavation ont créé un remblai d'une dizaine de mètres de hauteur peu amène à désescalader...) qui descend rejoindre en biais le fond d'un petit thalweg (30mn, 3640m, source). Sur la pente opposée, on voit partir à main G un sentier tracé en écharpe dans la pente couverte de buissons ras. On le suit jusqu'à un cairn (15mn, 3755m) duquel on dispose d'une vue d'ensemble sur les terrasses du village ruiné d'Akiama surplombées par les fameuses roches bleues de Ghemi. Un must !

Les champs de Ghemi vus depuis le sentier des crêtes qui conduisent à Ghilling

50m plus loin, au détour du sentier, là, c'est une vue plongeante sur les pénitents sableux qui occupent la RD de la Ghemi khola. Entre les roches bleues, les pénitents jaunes, les plateaux grisâtres et les montagnes enneigées dans le lointain, quel bel ensemble panoramique ! De ce point, on laisse le sentier partir faire le tour de la combe et on monte pleine pente à main D rejoindre le fil de la crête où il est très facile de marcher. Le point visé est le col dans lequel on distingue la trace d'un sentier venant de la droite. Au niveau d'une petite baisse dans la crête (30mn, 3875m), voici bien que débouche de la droite un sentier de bergers ayant pour origine la source en bord de piste mais beaucoup moins spectaculaire que l'itinéraire opérant le détour précédent par le bord de la falaise (les bergers disposent de ce panorama à longueur d'année, pourquoi donc se rajouter du chemin, hein ?). Encore quelques centaines de mètres et on franchit le col (10mn, 3900m).

Sur les crêtes entre Ghemi et Ghilling

On domine un large vallon dont l'extrémité basse se finit au-dessus des hautes falaises qui dominent la Kali Gandaki. Là encore, on monte pleine pente sur la D pour rejoindre le fil de la crête (on laisse ainsi une trace de sentier descendre tranquillement à main droite) et on avance de mamelon en mamelon plus ou moins vers l'W jusqu'à atteindre un sommet (40mn, 4020m). On descend de l'autre côté jusqu'à un large col (5mn, 4000m) dans lequel arrive de la droite un sentier de berger venant de la piste. On dispose toujours de beaux panoramas sur l'Himalaya et entre autres sur une montagne particulière qui d'ici se met en valeur en présentant son sommet bifide, le Khumjungar himal, le plus haut sommet entièrement népalais de la chaîne du Damodar himal. Après le col, on poursuit en montée sur la crête qui se présente au S et on atteint un large col (15mn, 4070m) qui domine un vallon verdoyant. On descend tout droit jusqu'à dépasser un abri de berger (15mn, 3950m, arrivée par la droite d'un sentier depuis le Nyi La). A présent, on suit un chemin, très emprunté par les locaux, qui est tracé en RD du thalweg. Ce dernier peu à peu se creuse. Plus bas, le vallon tourne vers la gauche alors que le sentier s'en va rejoindre à main D un large col (10mn, 3910m) d'où l'on découvre en contrebas le haut de la vallée de Ghiling avec à hauteur les hameaux de Jhaite à droite et surtout le très reconnaissable Chhunggar avec son imposant chörten coloré.

Au dernier col avant le descente sur Ghilling

Vers le SW, c'est le col du Syangmoche La que l'on distingue en suivant les lacets de la piste poussiéreuse qui l'escalade. Du col, on suit la crête 400m sur la G pour trouver le bon sentier de descente à flanc côté D qui rejoint une épaule (15mn, 3860m) de laquelle on découvre le village de Ghiling. On descend tranquillement en direction du village jusqu'à croiser le canal d'irrigation (15mn, 3620m). On laisse le sentier continuer sa descente alors que l'on  part sur la G en courbe de niveau en suivant le canal. En ayant traversé facilement deux thalwegs sableux, on atteint le collet au pied du fort ruiné. Retour au canal pour rejoindre aisément la terrasse du gonpa (15mn, 3605m, visite possible des deux gonpas mais l'ancien n'est pas accessible à la gent féminine bien que disposant de peintures murales exceptionnelles...). Descente sur le village (10mn, 3570m, C) où il est possible de dormir dans deux guest-houses (Darzeling et Tashi Delek) ou sinon chez l'habitant juste derrière le chörten (Tsering Gurung tel : +977 9846728054).

Le village de Ghilling comme on le voit depuis le chorten à proximité de la gompa

Jour 24 : Ghilling - Kali Gandaki - Sentier RG - Chhusang

7h / +1000m / -1580m.
Prévoir pour la journée une provision d'eau conséquente car de ravitaillement il n'en est nullement question. "Plus sec, tu meurs..."
C'est le seul itinéraire, mais attention vraiment "hors des sentiers battus", qui permet de rejoindre Chhusang sans avoir à emprunter les pistes depuis que le sentier taillé dans la falaise entre le Dajong La et Chele a été enseveli sous les gravats au début de l'année 2019. A réserver quand même à ceux dont l'orientation ne pose pas de problème, même si la description fournie se veut être la plus précise possible...

Diaporama Du centre du village, on descend à travers les champs rejoindre le canal d'irrigation qui court en RD de la vallée. Mais sortir de Ghiling n'est pas une sinécure car il n'y a pas de sentier "officiel". Il faut parfois demander son chemin même si on est dans le bon sens de la pente... Enfin, on dépasse le vieux moulin ruiné qui annonce la proximité des chörtens aux couleurs Rigzum Gönpo (25mn, 3445m).

Traversée des champs de Ghilling

On descend en contrebas sur la G franchir le portail (si présence du cadenas, faire le détour par le champ à gauche) et descendre juste après les quelques zigzags pour rejoindre les pelouses verdoyantes du vallon de la Tama khola. On s'engage sur la piste en descente (15mn, 3330m) en RG d'un thalweg bordé de concrétions sableuses blanches et jaunâtres. Plus bas, deux pistes se proposent : cette fois-ci il convient de partir sur la D (vers la gauche on rejoint le lit de la Kali Gandaki en amont pour partir vers Tangge par exemple, voir le J09 du topo de la 3ème partie de La Kora du Dhaulagiri). On atteint le lit de la rivière (15mn, 3120m). C'est l'endroit où elle commence à pénétrer dans des gorges au relief tourmenté et la traversée à gué promet d'être un peu mouvementée (assez aisée en période de basses eaux, en gros de février à mi-mai, cela devient franchement "du sport" le reste du temps...).

Il va falloir traverser la Kali Gandaki, fille aînée rebelle du Mustang...

Enfin, on prend pied sur la RG (45mn, 3120m) et c'en est fini des "ennuis" aquatiques car le restant de la journée promet d'être très sec, mais alors très très sec... On grimpe sur une trace en lacets serrés qui se faufile entre de gros blocs effondrés (d'ailleurs à voir les lignes de fracture qui veinent les falaises de part et d'autres, ils devraient être sous peu complétés de nouveaux camarades...) pour prendre pied sur un plateau alluvionnaire à l'herbe rase et poursuivre jusqu'au petit thalweg suivant. Le sentier, peu visible de ce côté, poursuit sa course à niveau mais il est conseillé de "se payer" un petit détour en s'élevant à main G, une fois le thalweg franchi, sur une bonne trace jusqu'à un cairn (30mn, 3300m) duquel on dispose d'un point de vue sur l'entrée du profond canyon. On peut même poursuivre 300m vers le SE sur un sangle au tracé audacieux pour apprécier les beautés naturelles.

Un sacré canyon !

Bon ! Finie la rigolade, on revient jusqu'au cairn et on trouve une trace qui désescalade la pente gravillonneuse jusqu'au sentier "officiel". Celui-ci part sur la G contourner la base de l'éperon sur lequel était perché le précédent cairn et pénètre par un sangle moins audacieux dans le canyon. On le traverse pour en rejoindre la RG (30mn, 3265m) et on trouve à main D le départ d'un excellent sentier qui remonte sur une selle d'éboulis puis dans un collet. De là, on se dirige vers la G en forte montée dans du sable. Très emprunté, le sentier est étayé de nombreux ouvrages d'art qui ont permis de le pérenniser. L'arête sur laquelle on évolue permet de disposer de vues plongeantes sur l'étroite gorge de la Kali Gandaki.

Vue plongeante sur le sillon creusé par la Kali Gandaki

On louvoie entre les blocs de conglomérats de sable et de galets jusqu'au moment où l'on pose le pied sur un replat panoramique duquel on dispose d'une vue en enfilade du canyon, cette fois-ci en RG, et jusqu'à son origine, la crête de la Siyarko Tangk danda, où court le chemin qui relie Tangge à Chhusang par la montagne (un bien bel itinéraire lui aussi, voir les J03 et J04 du topo Mustang secret ou le J15 du topo L'essentiel du Mustang). Le bon sentier poursuit vers le S pour s'en aller franchir un collet (10mn, 3490m) où l'on quitte le beau canyon et que l'on se dirige à présent à main D vers les "alpages". On franchit une épaule puis, juste derrière, on traverse un thalweg (10mn, 3540m). On remonte à flanc d'une moraine en RD d'un nouveau thalweg tout d'abord à belle hauteur, puis, en avançant sous de belles falaises en rive opposée, on rejoint la convergence des deux sillons au niveau d'un confluent de vallées. On poursuit vers la D en direction des falaises colorées composées de plaques blanches et oranges. On s'élève toujours à main D pour rejoindre une série d'habitats troglodytes utilisés à présent comme bergerie (15mn, 3665m).

Passage à la bergerie sous roche

On suit à présent le sentier étale vers la G, sentier qui rejoint le fond du vallon en direction d'une crête qui barre l'horizon. On dépasse un enclos (15mn, 3660m) puis on retrouve un chemin qui s'enfile au SE dans le premier vallon qui fait face à l'enclos. On atteint facilement, par une traversée à flanc de la crête, un large col (20mn, 3800m). En face, on distingue, 200m au-dessus sur la Siyarko Tangk danda, le tracé de l'itinéraire Tangge - Chhusang alors qu'en contrebas on domine un immense complexe de plateaux ondulés. On n'est pas encore rendus ! On descend à main G pour rejoindre le fond du thalweg jaune vif. Le sentier est très bien tracé mais... on doit négocier de nombreuses traversées de goulets sableux à flanc bien mis à mal par le passage des troupeaux. Un peu d'attention !

Après le col, c'est la descente vers le plateau

A la bifurcation de sentiers (15mn, 3650m), on part sur la G (à droite, le sentier reste sur les falaises et se termine en cul-de-sac) et on atteint immédiatement le fond du thalweg jaune. On remonte en face et commence à présent la longue litanie du up/down népalais qui laisse le souffle court : ce ne sont que petites montées et petites descentes mais quelle dépense d'énergie ! Le premier thalweg de la série se présente. Coloré comme il se doit, c'est un enchantement pour les yeux (15mn, 3590m). On va aller de surprise en surprise au cours de cette éprouvante traversée... Puis c'est la traversée d'une kharka (15mn, 3625m) et, beaucoup plus loin après l'exploration de nombreuses combes, toutes plus creusées les unes que les autres, on croit détenir la clef de la porte de sortie : ne serait-ce point le début de la vertigineuse descente tant attendue ? (15mn, 3620m) Eh bien non... Il va encore falloir patienter. Par contre, le col suivant semble être le bon (15mn, 3575m). On découvre à nos pieds le large sillon de la Kali Gandaki et les villages de Chhomnang et Chhusang. C'est un peu beau ! On entame une descente prometteuse sur une centaine de mètres de dénivelée mais on recommence peu après la litanie de l'exploration des fonds de thalwegs et du parcours de sangles... Certes, c'est toujours aussi beau et spectaculaire, mais...

On croyait en avoir fini, mais non ! C'est encore et encore...

On descend face aux villages de Chele et Ghyakar posés sur la rive opposée. On peut apprécier d'ailleurs sur le coteau d'en face l'audacieuse construction de la piste du Mustang qui court sur un sangle à flanc de falaise. Notre sentier continue à descendre mollement jusqu'à descendre d'un coup dans une pente de graviers bien commode car tenant bien sous les pieds. Au-delà, c'est la cata... Le gravier disparaît et on pénètre dans l'horreur : dans un large vallon détritique, la trace en zigzags serrés louvoie entre les pénitents et nous propose une descente olé-olé sur une pente affirmée au terrain très sec où deux graviers présents simultanément sous une chaussure font chuter lourdement le marcheur. Bâtons de randonnée conseillés mais ce n'est pas la panacée quand même...

La fin approche (on voit Chhusang...) mais il va rester la désescalade du fameux goulet...

Ces 300 derniers mètres de descente de la journée sont très éprouvants du fait qu'il faut garder une attention de tous les instants. Enfin, la délivrance se présente lorsque l'on rejoint la piste en galets RG de la Kali Gandaki (1h, 2995m). On la suit sur la G pour traverser Chhomnang et au-delà après avoir traversé la Narsing khola directement dans le lit ou sur la nouvelle passerelle métallique construite en 2014,  on entre dans Chhusang (25mn, 2985m, lodges, service de jeeps ou bus pour Jomosom, C, E). Nuit en lodge au Bhrikuti lodge ou un peu plus loin dans le village le Braka guest-house (tel : +977 9847704233).

Les falaises de Chhusang

Jour 25 : Chhusang - Tetang - Tangbe - Kagbeni - Jomosom

6h de marche ou 2h de voiture + 20mn à pieds.
Diaporama On peut faire le parcours à pied pour découvrir les beaux paysages situés de l’autre côté du sillon de la Kali Gandaki en RD et aussi pour visiter les villages : on suit la piste poussièreuse vers Tangbe et Kagbeni (3h, 2840m), pas d’autre alternative, enfin pour l'instant ! Car il y a des dizaines de chemins qui parcourent la montagne dans ce coin-là, proposant des alternatives "hors des sentiers battus" à la piste. Leur exploration est prévue pour une future virée au Mustang...

Sur la piste entre Chhusang et Tangbe

A Kagbeni, on retrouve « l’autoroute » du Tour des Annapurna et son flot de trekkers que nous avions oublié pendant toute la matinée. Il ne reste plus qu’à suivre le large sillon de galets et contre le vent violent qui souffle tous les jours sans exception dès la fin de matinée pour rejoindre en moins de 2h30 la grande ville du coin. Entrée dans Jomosom côté RG puis franchissement du pont ou de la passerelle pour se retrouver RD à proximité de la gare routière. Continuer 10mn supplémentaires et trouver « l’avenue » et sa multitude de lodges qui n’attendent que votre signal pour vous accueillir. Nuit en lodge par exemple au Tilicho hotel ou au New Neeru hotel (2740m, TCEWiFi), situés de part et d'autre de l’entrée de l’altiport.

Entre Tangbe et Kagbeni

Comme le parcours de Chhusang à Jomosom est bien peu intéressant puisque l’on suit la vallée de la Kali Gandaki sur une piste poussiéreuse, il y a la possibilité de prendre une jeep soit depuis Chhusang (Rs800/pers jusqu’à Jomosom, départ à 9h00 au pied des chörtens au niveau de la rivière, parcours de 2h) sauf si vous voulez bénéficier de la visite de l’intéressant village de Tangbe. Noter que depuis 2013, un service de bus est disponible entre Chhusang et Jomosom avec des départs de Chhusang à 9h et 17h.

On retrouve Kagbeni...

Jour 26 : Jomosom - Pokhara - Katmandou

20mn + 25mn d'avion.
Avion à l'altiport de Jomosom en tout début de matinée avant que le vent violent venant du S ne se mette à souffler et interdise de facto toute rotation aérienne. Prévoir une correspondance en début d'après-midi seulement à l'aéroport de Pokhara avec l'avion de Katmandou des fois qu'il y ait des retards d'acheminement entre Jomosom et Pokhara...
Après-midi libre à Katmandou. Nuit en hôtel à Chhetrapati.

Le Nilgiri vu depuis l'altiport de Jomosom

22 jours de marche / 113h / +17000m / -16600m

Relevés de terrain avril et mai 2015. Mise à jour en décembre 2016. Nombreuses corrections sur la partie Mustang en juin 2019 suite à la réalisation de la route entre Jomosom et Lo Monthang.

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Commentaires

  • JURET Bernard
    • 1. JURET Bernard Le 21/12/2015
    Très intéressé par ce trek, je vous remercie de m'en communiquer le prix et les dates.