[Kora du Dhaulagiri] - Circuit n°2 - Haut-Dolpo

Ce topo correspond à la deuxième partie du trek « la Kora du Dhaulagiri » d’une durée totale de 40 jours. Il poursuit la circumambulation amorcée à Beni, un village situé à l’ouest de Pokhara, là où la route goudronnée se termine. La première partie s’inscrivait dans des régions du piémont himalayen népalais, celui des campagnes, et traversait les régions subtropicales de la Myagdi khola et de l’Uttar Ganga nadi. En franchissant le Jang La, l’un des rares passages aisés dans la chaîne de l’Himalaya, on avait rejoint la riante vallée de la Thuli Bheri khola qui concentre la totalité des rivières du Dolpo et on entrait dans Dunaï, la capitale du Dolpo. Cette seconde partie revêtira un caractère beaucoup plus « alpin » avec un circuit qui côtoiera de très très près les faces N du massif du Dhaulagiri, franchira trois cols d’altitude à l'altitude proche des 6000m avant de rejoindre les plateaux du Mustang. On finira en beauté cette kora par une descente bien peu habituelle jusqu'à Jomosom, parcours détaillé dans une troisième partie, épousant elle aussi, comme il se doit, la célèbre marque de fabrique du site « hors des sentiers battus » comme de bien entendu…

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1 Carte La Kora du Dhaulagiri - circuit n°2 - Haut-Dolpo

Trek kora du dhaulagiri 2 haut dolpo

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 0 : Katmandou - Nepalganj

45mn d’avion.
Matinée libre à Katmandou. Vol vers Nepalganj en milieu d’après-midi. Nuit en guest-house à proximité de l’aérodrome.

Jour 1 : Nepalganj - Juphal - Dunaï

30mn d’avion + 2h30 / +0m / -300m.
Arrivée à l’altiport de Juphal en début de matinée. Descente sur le gros bourg de Dunaï situé en RD de la Thuli Bheri khola. Après-midi de libre. Nuit en guest-house.

Noter que l'on entre dans une région où dans les villages on rencontre différentes ethnies et côté religion on découvre pour la première fois une alternative au bouddhisme et à l’hindouisme en présence du culte chamanique ou oraculaire (celui des oracles) aux autels disposés en pleine nature reconnaissables à la présence de rubans de couleurs rouge, rose et blanc et dans les villages la présence de saliks (ou murtis), ces drôles de poteaux en bois sculptés d’une tête « humaine » qui sont sensés protéger le domaine familial. Diaporama On les a appelés les « Charlie » car, cela devient très rapidement un jeu à l’identique de celui proposé par Martin Handford dans ses livres « Mais où est Charlie ? »… Si vous vous intéressez au culte chamanique de cette région, je vous conseille de vous diriger vers le site de Christian Lequindre et Marc Petit, une mine d'or ! Etienne Principaud a également concocté un document explicatif sur la symbolique des "Charlie" : Pdf image 1 Religion oraculaire remis à jour sur le site Dolpo-news.com.

Dans la vallée de la Thuli Bheri khola, on passe RG pour rejoindre Tarakot

Jour 2 : Dunaï - Lingdo (Tarakot)

3h40 / +550m / -270m.
Diaporama Du bourg de Dunaï à 2095m, on part vers le SE le long de la Thuli Bheri khola jusqu’à rejoindre un premier pont que l’on n’emprunte pas (10mn, 2100m). On poursuit sur la RG pour passer sous le village d’Upallo Dunaï et trouver juste après sur la G le sentier de descente vers le pont en ferraille (15mn, 2115m) qui permet de passer en RD. On remonte la vallée de la Thuli Bheri khola en laissant sur la droite celle de la Jangla khola par laquelle on est arrivé de Dhorpatan (voir le topo [Népal] De Beni à Dunaï (Dhorpatan). On suit une piste qui court à mi-hauteur de la rivière, piste qui au fil des ans et des éboulements (re)devient un large sentier. On traverse Byasga (50mn, 2180m, lodge simple) puis on descend marcher le long de la rivière (10mn, 2170m, source). La vallée très encaissée est agréable à suivre. A l’horizon « quelques 5000 » blanchis par les premières neiges de l’automne agrémentent le paysage. On passe devant des bhattis et, au chörten (25mn, 2225m), on laisse partir à gauche le chemin du village de Chilpara pour continuer tout droit et atteindre un hameau au milieu duquel on traverse une rivière sur un pont de bois (5mn, 2230m). On poursuit en RD à hauteur de la Thuli Bheri khola. Le fond de la vallée est maintenant fermé par une chaîne de montagnes blanches qui surplombe le village de Tarakot (il s’agit de la chaîne du Puta himal avec le Samjang sur la D). Dans la gorge qui se resserre peu à peu on évolue à présent en up / down. On passe une bergerie sous roche (50mn, 2305m) où les conditions d’habitat sont loin d’être les meilleures… Ensuite, on s’engage sur un sentier chaotique aménagé tracé à flanc de falaise au-dessus de l’eau. Puis la vallée s’élargit. On passe une première bhatti puis une deuxième avant de descendre franchir la passerelle métallique de Leparma (40mn, 2340m). On poursuit sur la RG en quasi courbe de niveau jusqu’à Lingdo où on établit le bivouac (10mn, 2370m, boutique, C). On se trouve au pied du vieux village de Tarakot.

Les montagnes du Puta himal au-dessus des champs en terrasse de Tarakot

Jour 3 : Lingdo - Tarakot - Laisicap - Camp dans la Musi khola

4h45 / +1000m / -500m.
Attention ! Pour les deux jours qui viennent, les indications de chemins portées sur toutes les cartes népalaises (et autres…) sont erronées. Le sentier entre Tarakot et Musi khola est mal représenté. Il descend à présent vers le confluent de la Thuli Bheri khola et de la Tarap khola, là où il y a la passerelle pour entrer dans la vallée de la Tarap et rejoindre le village de Do. Il reste en RG de la Thuli Bheri khola et, au-delà du pont, suit la Bharbung khola. On retrouve le sentier venant des villages du haut bien après, quelques 30mn avant Musi khola. D’autre part, il n’existe pas de chemin sur la RD après avoir franchi un pont qui par ailleurs n’existe que dans l’imagination des cartographes… Une grande partie du parcours entre Lasicap et Kagkot s’effectuera donc en RG (au moins jusqu’au deuxième pont, beaucoup plus loin…).

Aux alentours de Tarakot

Diaporama Du camp, on traverse les champs de sarrasin en direction du S pour contourner par sa base la colline sur laquelle le village de Tarakot est édifié. Une fois dans la combe à l’E de Tarakot (15mn, 2405m), on laisse l’itinéraire principal pour s’en aller rendre une visite en A/R au village. Ici les habitants parlent une langue particulière : le kaike. On monte en zigzag sur la D, on passe deux chörtens et on pénètre dans le village. On traverse sur la G pour trouver la trace qui remonte à flanc de colline au-dessus du village et rejoint le vieux gonpa (20mn, 2570m, C) pour une vue plongeante sur le village perché sur son éperon et au-dessous la vallée de la Thuli Bheri khola. Tarakot : c’est un superbe village au caractère tibétain affirmé mais bien malheureusement les habitants sont peu enclins à accueillir des visiteurs ; les enfants sont quémandeurs de tout et de rien jusqu’à fouiller dans les poches ! En résumé : un bien bel endroit mais où les touristes ne sont pas les bienvenus…

le village de Tarakot comme on le voit depuis la vieille gompa

On redescend jusqu’au pont de bois situé au fond de la combe et au pied de l’école (15mn, 2400m) et on suit le chemin du bas qui serpente au milieu des champs de millet et de sarrasin. On retrouve un morceau de piste qui conduit à une passerelle métallique (25mn, 2510m) et au-delà, une fois sur l’autre rive du thalweg, à une bhatti (5mn, 2500m). On suit à présent une nouvelle portion de piste qui court à hauteur de la rivière en direction de l’E. On passe un étroit thalweg (30mn, 2455m) avant de retrouver le sentier historique et remonter en zigzags dans le coteau. Un peu plus loin, le sentier est extrêmement dégradé et il faut s’employer pour remonter une coulée de terre meuble jusqu’à un morceau de piste isolé dans la forêt mais bien étayé (10mn, 2535m). On poursuit la remontée de la vallée maintenant à belle hauteur de la rivière et, la piste se terminant en cul-de-sac un peu plus haut, on se rabat sur le sentier historique là encore bien mis à mal par les travaux : on doit traverser plusieurs coulées d’éboulis terreux avant de retrouver un chemin un peu mieux stabilisé et viabilisé au niveau d’un collet (15mn, 2660m). Ensuite c’est du bonheur : on poursuit en courbe de niveau alors qu’à l’avant la vallée s’ouvre sur la gauche pour accueillir la Tarap khola qui arrive de Dho Tarap. A l’arrière, la vue est très étendue sur la vallée de la Thuli Bheri khola et bien au-dessus puisque l’on peut voir la crête qui descend du déjà lointain Jang La. On passe un chörten juste avant de traverser un chaos de rochers effondrés. On finit par une descente en forêt de pins et de genévriers jusqu’au village de Laisicap (15mn, 2610m, lodge, boutique, check-post, embranchement vers la vallée de la Tarap khola via la passerelle, C au nord de la passerelle). Heureusement que la caravane de mules est passée bien au-dessus sur un chemin connu des seuls muletiers… On laisse le pont sur la gauche et on poursuit tout droit le long de la rivière, à présent nommée la Bharbung khola.

Rencontre au gré des ruelles de Tarakot

On évolue dans une forêt de type méditerranéen, aussi étonnant que cela puisse paraître… En début d’après-midi, la vallée est si encaissée que l’on marche totalement à l’ombre, le soleil étant caché par les hautes parois qui la dominent sur la droite. Après 700m, on remonte sur la D franchir une falaise et on poursuit à plat sous les frondaisons entre rivière et falaises. Un deuxième contournement de falaise impose que l’on s’emploie dans une petite grimpette (50mn, 2670m) et derrière on redescend sur la rive. On traverse un village en ruines posé sur un conglomérat d’alluvions (10mn, 2680m). C’est de cet endroit que s’initialise une grosse montée dans le coteau pour s’en aller traverser un thalweg sous une cascade (10mn, 2745m) alors que l’on s’éloigne à présent du lit de la rivière. A la cote 2880, le sentier s’aplanit alors que l’on dépasse une chauttara placée au croisement avec un sentier arrivant de la droite, sûrement celui qui rejoint le village posé sur la plateau 400m au-dessus. On poursuit le chemin à belle hauteur de la rivière. En face, sur la RD, ce ne sont que moraines détritiques qui tombent à pic dans l’eau qui gronde au fond de la gorge. On contourne une falaise en à-pic sur une vire à l’audacieuse construction et on retrouve un nouveau morceau de piste (30mn, 2870m) que l’on quitte de suite pour descendre au fond d’une combe herbeuse (10mn, 2815m, eau, camp possible). C’est à cet endroit que devrait se situer le pont indiqué sur les cartes, pont qui n’existe bien évidemment pas le moins du monde… Au-delà, toujours en RG, on passe auprès de deux bergeries ruinées et on longe une nouvelle série de falaises. On franchit un dernier collet juste avant d’arriver aux bergeries qui sont posées sur un mamelon quelques 500m avant le vallon encaissé d’où sort la Musi khola. On établit le camp sur un emplacement plan en contrebas des bergeries (25mn, 2860m).

Le long de la Bharbung khola

Jour 4 : Camp dans la Musi khola - Kagkot

3h30 / +550m / -150m.
Diaporama On poursuit la route au-delà des bergeries et on traverse le vallon de la Musi khola sur une passerelle métallique (10mn, 2900m). De construction très récente, elle se substitue à l’ancien chemin qui descendait au fond du thalweg sur des pentes détritiques et franchissait le cours d’eau sur deux ponts branlants. On descend rejoindre le bord de la falaise duquel on dispose de belles vues plongeantes sur le couloir morainique que la Bharbung khola a creusé. Puis à l’occasion d’un méandre, la rivière prend un peu ses aises et on doit remonter franchir une moraine alluviale sur la G. On retrouve maintenant quelques noyers et de vieux pêchers, cela change des genévriers et des pins ! On contourne une falaise puis on retrouve les pins pour un parcours en up / down pendant lequel on dispose de très belles perspectives sur la basse vallée de la Bharbung khola. A scruter en permanence la rive droite, on ne peut pas imaginer un seul instant qu’il y ait pu un jour avoir un bout de chemin (comme l’indiquent les cartes…), même dans les anciens temps… Après un peu de plat, voici un contournement acrobatique de la base d’une falaise sur un passage aménagé avec audace. Puis on descend rapidement rejoindre l’unique passerelle de cette portion de vallée qui s’inscrit entre deux parois très resserrées au milieu desquelles la rivière gronde (1h05, 2960m). A ses côtés, il reste les vestiges de l’ancien pont de bois qui paraît tellement frêle quand on le considère dans l’environnement hostile du coin… On évolue maintenant en RD sur des banquettes herbeuses jusqu’à atteindre un espace plan après une petite grimpette entre des genévriers de belle taille (10mn, 2990m). En se retournant, on peut apprécier quelques uns des sommets du Puta himal. Ensuite, on remonte sur un sentier bien tracé dans une pente d’éboulis que surplombe une falaise détritique où chaque caillou qui la compose rêve d’être le héros d’un jour lorsqu’il se détachera et touchera un bipède ou un quadrupède… En un mot, c’est dangereux ! II faut éviter d’y rester trop longtemps… On prend pied sur le rebord d’une prairie (20mn, 3150m) et on poursuit l’ascension en pente moins relevée (et en sécurité…) jusqu’à un collet (10mn, 3185m, cairns). Un peu plus loin on rencontre un énorme khani ou chörten-porte malheureusement en piteux état car écroulé en partie et où il ne fait pas bon pénétrer pour y aller contempler les peintures accrochées au plafond (5mn, 3205m).

Le chörten-porte à l'entrée de la vallée de Kagkot

La vue à l’arrière s’agrandit et le site est un panorama de premier ordre. On évolue par la suite en courbe de niveau et à découvert alors qu’à l’avant la vallée semble vouloir s’élargir et la rivière prendre ses aises. On descend légèrement rejoindre le bord de la plaine fluviale en RG (30mn, 3200m). On dépasse une bergerie construite sous des falaises sableuses. A l’arrière, l’ouverture d’un vallon en RG de la Bharbung khola permet de disposer d’une vue imprenable sur la face N de la chaîne du Kyathyokor himal (son sommet principal le Kang Tokal qui dépasse les 6200m restant caché) et dans le lointain la Name Lek se présente avec le recul elle aussi à son avantage. A l’avant, le village-étape de Kagkot reste caché, lové qu’il est dans un creux de la vallée derrière un mamelon au sommet duquel on distingue les darchoks qui entourent un "supposé" gonpa perché sur le piton. On suit la RG de la plaine fluviale sur un lit de galets jusqu’à rejoindre le départ d’un évident sentier au pied d’une falaise rectiligne au-dessus de laquelle tournent les gypaètes (15mn, 3210m). Attention ! En période de hautes eaux, au printemps par exemple, il ne sera pas impossible que vous deviez emprunter le petit sentier chaotique tracé à flanc de colline pour éviter de vous mouiller les pieds…

Arrivée sur Kagkot

On monte d’une trentaine de mètres passer un collet (vue exceptionnelle sur la vallée fluviale avec à l’horizon le sommet du Churen himal soudainement apparu et qui surplombe la vallée de plus de 4000m !) avant de redescendre sur un escalier très étroit taillé à flanc de falaise et sur lequel il ne ferait pas bon croiser un convoi de mules, ou mieux, de yacks… On retrouve le lit de galets avant de partir 800m plus loin sur la G retrouver la forêt clairsemée et passer une épaule derrière laquelle on tombe sur un chörten qui marque l’entrée du village de Kagkot (40mn, 3250m, C). Le village orienté au S bénéficie d’une protection contre le vent et d’un ensoleillement idéal quelque soit l’heure de la journée. Les maisons sont très serrées entre elles, histoire de ne pas laisser le froid s’insinuer dans les ruelles. Chacune d’entre elles dispose sur son toit de monceaux de bûches de bois qui attestent de la rigueur de l’hiver dans ce coin… On sort du village par le S, on traverse le petit ruisseau qui sert d’adduction d’eau (il faut voir la noria d’enfants munis de bidons qui va et vient à longueur de journée de haut en bas et de bas en haut…). Le terrain de camping est posé sur un petit mamelon juste derrière (10mn, 3245m). Les tentes montées sous la face N du Churen himal, peut-on rêver d’un meilleur panorama pour faire de beaux rêves de montagnes au Népal…?

Chorten à l'entrée de Kagkot

Jour 5 : Kagkot - Terang

5h10 / +800m / -500m.
Diaporama On part sur la banquette sableuse en direction du Churen himal. On dépasse l’école et, au-dessus du chörten, on franchit une épaule pour suivre un sentier à flanc de falaise à mi-hauteur du lit de la rivière. Le sentier bien viabilisé est encore de nos jours emprunté par les habitants de Kagkot qui conduisent de nombreuses caravanes de yacks à destination du Tibet pour le commerce de sel et de riz. Un périple de 2 à 3 semaines qui leur fait franchir quelques hauts cols de l’Himalaya… Sur la rive opposée, on constate que les champs en terrasse du village se trouvent dessinés sur les banquettes alluviales de la RG. Ici, orge et millet sont les uniques céréales qui peuvent être cultivées.

A la sortie de Kagkot, les champs au pied du vallon du Churen himal

On traverse la Bharbung khola sur une passerelle métallique (30mn, 3235m) puis on va chercher à l’entrée du vallon du Churen himal un pont en bois qui permet de poursuivre vers l’E. On se trouve sur un itinéraire alternatif à celui dessiné sur les cartes topographiques : on ne disposera pas de vues spectaculaires sur la chaîne du Dhaulagiri en privilégiant une route plus directe et moins heurtée que celle passant par les villages d'altitude en suivant les gorges de le rivière. Ce coin a vraiment des airs de Mustang avec ces falaises ornées de pénitents, ces arbres erratiques et ces banquettes alluviales composées d’un conglomérat de sable pulvérulent et de galets… D’ailleurs on ne s’y trompe pas : chaque randonneur soulève derrière lui un panache de poussière. On remonte en RG sur une étendue de sable noir avant de trouver le départ d’un sentier sur la D qui éloigne du lit de la rivière (45mn, 3255m). En face, une grosse falaise domine la rivière. En RG de la Bharbung khola, on traverse une banquette sableuse en direction d'un collet qui permet de contourner par le haut une falaise qui obstrue le passage en bord de rivière (15mn, 3380m). Au-delà, on poursuit en montée à hauteur de la rivière avec les montagnes blanches du Mukot himal (dont le pic du Hongde) qui ferment la vallée ; sur la G on remonte directement vers Chharka Bhot, sur la droite c’est aussi Chharka Bhot mais par le « chemin des écoliers », la vallée de Mukot et le passage du Mu La. Et c’est dans cette dernière vallée que l’on va se rendre. Mais avant, on franchit un deuxième collet (20mn, 3480m) avant de dévaler en direction de la rivière jusqu’à une banquette alluviale (20mn, 3265m).

Le long de la Bharbung khola entre Kagkot et Terang

Par le sentier de D, on s’en va passer une épaule (10mn, 3340m) puis un peu plus loin traverser un premier thalweg à la sortie d’un étroit canyon puis un deuxième (15mn, 3320m). Sur l’autre rive de la Bharbung khola, on devine perché au-dessus de la combe au fond de laquelle coulent deux torrents dont le lit est marqué par des buissons rouges, le village de Pimari où passe l'itinéraire alternatif passant par les crêtes. On remonte franchir un petit collet (15mn, 3385m) puis on poursuit en courbe de niveau sous une impressionnante falaise détritique. Après le passage d’un défilé rocheux, on est (enfin…) appelé à passer en RD sur un pont de bois construit au-dessus d’une gorge bouillonnante (10mn, 3355m).

Le long de la Bharbung khola (un peu plus loin...)

On est à l’entrée d’une plaine alluviale. On remonte un peu pour traverser une zone de plaques rocheuses effondrées (5mn, 3380m, camp possible) puis on poursuit sur un sentier en encorbellement (bien entendu non référencé sur les cartes…). Sur la rive opposée, un étroit canyon propose une vue fugitive du sommet du Gama peak. A présent, on s’élève à flanc sur des pentes maigres d’alpages jusqu’à un collet (15mn, 3480m) puis un peu plus loin une épaule (15mn, 3610m, cairn). Un canyon rectiligne s’ouvrant au S et présentant des dimensions un peu plus larges permet d’apprécier la crête toute modelée en ice flutes qui relie le Dhaulagiri V au Dhaulagiri IV et en avançant offrir la vue complète du sommet de ce dernier. On poursuit la montée régulière jusqu’à passer une épaule (20mn, 3760m, chörten ruiné). On traverse le village abandonné de Gharen, on continue à travers les alpages alors que la vallée de Mukot commence à vraiment s’ouvrir très largement, ceci étant attesté par la vision intégrale du massif du Mukot himal au centre avec le sommet glaciaire du Sita Chuchura sur la droite. On longe quelques vieux murs de manis dans un piteux état. En contrebas du chemin, quelques parcelles de terres cultivées arrachées avec peine à la montagne ne donnent à présent que de bien maigres récoltes d’orge ou de millet. A la fourche de chemins au-dessus d’une bergerie (15mn, 3760m), on laisse partir le chemin de gauche vers le village de Seri et au-delà Chharka Bhot, pour descendre sur la D longer encore et encore une série de murs de manis construits le long du chemin étale.

Détail d'un mur de manis à Gharen

Au détour d’un virage, la vallée s’ouvre largement jusqu’à montrer vers le NE quelques pics glaciaires appartenant à la Gumla Lek. La RG de la vallée de la Bharbung khola n’est pas en reste : un peu plus loin, « cerise sur le gâteau » avec l’apparition soudaine des Dhaulagiri II et III présentant une face N commune de toute beauté, elle aussi modelée par les ice flutes. On débouche sur une yersa (15mn, 3760m). Maintenant, on descend progressivement rejoindre le village encore masqué de Terang. Mais, auparavant, le sentier explore le fond de toutes les combes, passe à nouveau le long d’une multitude de murs de manis, tous plus effondrés les uns que les autres, traverse une grande allée de chörtens avant de pénétrer par le haut dans le village. Terang est un village d’aspect sympathique : les maisons sont carrées et s’étalent sur la pente en surplomb au-dessus des champs en terrasses. Ici, on parle d’abord tibétain et quelques mots d’anglais. Le népali, il est enseigné à l'école, s’il reste un peu de temps… On rejoint le terrain de camping, au choix sur une des terrasses dont l’orge a été récoltée (40mn, 3560m, eau au robinet).

Terang, village du bout du Monde...

Jour 6 : Terang - Mukot

3h / +800m / -300m.
Diaporama De la base du village, on descend à travers les terrasses jusqu’à la rivière pour la franchir sur la passerelle suspendue (10mn, 3420m). On remonte sur la D une croupe sableuse (5mn, 3490m) qui donne accès au sentier-balcon taillé à même la falaise et qui permet de contourner par le haut, les pieds au sec, deux méandres de la rivière. On retrouve un peu plus loin le lit de galets pour 400m avant de partir à G sur le sentier qui remonte pleine pente (ou presque….) jusqu’à une épaule où l’on rencontre les premiers rayons du soleil matinal juste à la sortie du frigo (35mn, 3530m). Encore une petite grimpette pour atteindre le khani qui marque l’entrée de la vallée de la Mu khola (15mn, 3635m). On dit adieu à Terang et on suit un sentier-balcon assez étroit par moments surtout lorsqu’il s’agit de franchir des zones d’éboulis sous des falaises du haut desquelles les bharals « s’amusent » à en faire tomber des cailloux… Puis le relief devient moins tourmenté, du moins sur la RD sur laquelle on évolue, en traversant des pentes d’alpages à l’herbe rachitique avec le proéminent sommet du Dhaulagiri II à l’horizon (on pourrait faire pire comme panorama…). Un étroit canyon s’ouvre en RG, ou plutôt un couloir d’avalanches, laissant entrevoir quelques pics glaciaires aux couloirs redressés. Puis c’est un parcours en up / down qui est proposé jusqu’à une épaule (50mn, 3780m, cairns) de laquelle on peut apprécier l’élégance du fond de la vallée avec ce beau massif du Mukot himal à l’horizon. Ensuite, on explore toutes les combes sous la majestueuse chaîne de montagnes qui présente les faces N des Dhaulagiri et, après un raidillon, on évolue sur un sentier quasiment plat. On franchit une épaule et on découvre le splendide panorama agro-glaciaire que propose la haute vallée de la Mu khola (40mn, 3975m).

Découverte de la vallée de Mukot

Le village de Mukot reste caché derrière un repli de la moraine mais on devine bien que d’ici 30mn on aura le droit de contempler un panorama grandiose… De gauche à droite, le Mukot himal, la Sita Chuchura et le Dhaulagiri II, pas moins que ça ! On finit tranquillement l’étape en courbe de niveau jusqu’aux chörtens qui annoncent l’entrée du village (20mn, 4000m). Il ne reste plus qu’à traverser la partie basse de Mukot (basse, car il y a, comme on pourra s’en apercevoir plus tard dans la journée, une imposante partie haute construite une centaine de mètres au-dessus) et descendre jusqu’au terrain de camping situé à l’E en contrebas près du petit torrent (10mn, 3970m, eau dans le torrent). Dans l’après-midi, il est conseillé, du fait de l’éclairage idéal des montagnes à ce moment de la journée, d’aller faire un petit tour jusqu’aux chörtens érigés sur le mamelon qui domine les champs au S du village et de poursuivre vers le collet qui ouvre la vue sur l’arête E dantesque du Dhaulagiri II (compter un temps de balade de 30mn).

Le village de Mukot

Jour 7 : Mukot - Mu La BC

3h / +1000m / -80m.
Cette journée est caractérisée par un temps de marche réduit à la seule matinée pour éviter de cumuler une trop grande différence d’altitude entre le matin et le soir. Bien qu’il soit recommandé de ne pas dépasser une valeur positive de plus de 4 à 500m lors d’une progression au-dessus de 4000m, on peut envisager cette progression de 900m qu’au moment où l’ensemble du groupe est parfaitement acclimaté. Dans le cas contraire, il conviendra de faire obligatoirement étape vers 4500m à proximité du torrent avant d’aborder la partie minérale de l’étape.

Villageois de Mukot

Diaporama Du bas du village de Mukot, on part vers l’E en direction de la Sita Chuchura pour aller franchir le petit collet (10mn, 4050m). Belle vue sur la vallée glaciaire de la Humbuk khola sous l’arête E du Dhaulagiri II. On s’élève sur la G jusqu’à un collet et le sommet du Dhaulagiri II apparaît (15mn, 4145m). On domine la haute vallée de la Mu khola. Celle-ci est assez étroite et vient de la gauche. Le sentier-balcon s’éloigne peu à peu de la gorge et plus on avance plus les crêtes du Dhaulagiri II se dévoilent en totalité, cachées qu’elles étaient derrière une montagne noire. Impossible de ne pas être subjugué par la composition de ce panorama d’exception, un must (bien peu connu...) de la haute montagne népalaise ! On rejoint la bergerie de Neni goth (40mn, 4380m) de laquelle, en étant quasiment à hauteur, on peut apprécier le fleuve de glace qui s’insinue entre l’arête E du Dhaulagiri II et la Sita Chuchura. Ce dernier sommet d’ailleurs se fait bien plus humble maintenant, comparé à son géant de voisin qui le supplante de plus de 1000 mètres…

Le Dhaulagiri II depuis la bergerie de Neni Goth

On poursuit le chemin en faux-plat descendant qui contourne une épaule et, entrant dans le vallon de G, rejoint la rivière (15mn, 4385m). Contrairement à ce qui est indiqué sur les cartes (népalaises ou autres…), c’est en RG que l’on va évoluer. On traverse le pont (superbe photo avec le Dhaulagiri II juste derrière…) et on s’applique à remonter en larges zigzags une belle pente jusqu’au rebord d’un plateau morainique herbeux pour contourner une gorge qui paraît assez inhospitalière (15mn, 4520m). On incline la marche un peu sur la D pour passer au-dessus d’un large thalweg avant de redescendre au niveau de la rivière traverser un torrent émissaire (20mn, 4520m). Après, toujours en RG, on remonte le long de la vallée principale. Celle-ci devient plus minérale tandis qu’à l’arrière le bloc du Dhaulagiri II se rehausse davantage. Sous les rayons du soleil, les ice-flutes sont étincelantes de blancheur tandis qu’à la gauche du sommet l’arête rocheuse présente une inclinaison supérieure à 50°. On rejoint la base d’un mamelon (25mn, 4725m) que l’on contourne par sa G en grimpant un petit raidillon « pas piqué des hannetons » tracé dans du petit schiste noir…

A l'entrée de la haute vallée de la Mu khola

On prend pied sur un plateau morainique (20mn, 4825m) qui ne semble jamais se terminer tant il est difficile d’évaluer le chemin qu’il reste à faire pour atteindre la montagne rocheuse qui ferme l’horizon… Il va sans dire que ce plateau est également un belvédère de choix pour qui souhaite contempler encore un peu les faces N du Dhaulagiri II… On traverse la prairie pour s’en aller rejoindre la rivière maintenant pratiquement asséchée (10mn, 4840m) puis en RD on se dirige vers la montagne en forme de triangle parfait. Un peu plus loin on retrouve le lit de la rivière et quelques constructions de pierres plates, un endroit idoine pour établir le camp (10mn, 4890m). Et « cerise sur le gâteau », depuis cet emplacement, en se retournant, on a toujours le proéminent Dhaulagiri II qui obstrue l’horizon au S mais il a quand même laissé une petite place sur la droite pour une apparition du rocheux Dhaulagiri IV.

Le fond de la haute vallée de la Mu khola (Tongu, Hongge et Mukot himal)

Jour 8 : Mu La BC - Mu La - Camp dans la Mulung khola

5h / +900m / -680m.
Diaporama Du camp, on poursuit la remontée de la vallée sur la moraine en RD. On rejoint le lit de la rivière et on suit un sentier aménagé. Derrière une petite butte, on se retrouve sur une plaine morainique au milieu de laquelle la rivière serpente avec à l’horizon le Hongde (25mn, 4990m). on traverse cette étendue plane puis on s’élève doucement sur la G dans des pentes d’herbe rase pour atteindre un large plateau de sable noir (20mn, 5050m) alors que le Mukot himal, le Tongdu et le Hongde forment une harmonieuse chaîne de montagnes sur la droite. A l’arrière, bien sûr, les Dhaulagiri II et IV restent visibles mais aussi, un peu plus sur la droite, le Churen himal. On s’élève sur la moraine en RD sur un bon sentier à la pente plutôt relevée. Maintenant, on dispose d’une vue bien élargie sur les trois montagnes qui ferment le cirque glaciaire. Avec la perspective, elles prennent de plus en plus d’ampleur. Plus on monte, plus la vue elle aussi se dégage à l’arrière : mais ne serait-ce point la Pyutha Hiu Chuli qui pointe son nez derrière le Churen himal ? Quel panorama !

A l'arrière, l'enfilade de la haute vallée de la Mu khola et la chaîne du Dhaulagiri himal

On poursuit la grimpette jusqu’à un large collet (50mn, 5310m). Le sentier incline vers la G pour pénétrer dans un vallon morainique d'altitude. On laisse à l’arrière la chaîne de montagnes du Mukot himal. Le vallon est bordé sur sa droite de barres de schistes dressés. On remonte le vallon en direction d’une montagne détritique multicolore jusqu’à croiser le torrent et partir un peu sur la D rejoindre la base d’un éboulis de rochers jaunes et rouges (25mn, 5440m). Le Mu La se trouve justement au sommet de la crête qui domine l’éboulis à main droite, un peu sur la gauche d’un gros rognon de couleur grise. Les pentes qui donnent accès au col semblent, dirons-nous, sacrément rudes… On traverse les premières pentes faciles de l’éboulis puis ça se corse au moment où l’on vient buter contre la paroi : il s’agit à présent de remonter sur un excellent sentier en zigzags serrés jusqu’à la crête. Sans ménager ses efforts un seul instant, on atteint le passage du Mu La (1h, 5700m) et ses panoramas de génie, celui à l’avant et celui à l’arrière…

Passage du Mu La (5700m)

A l’avant s’ouvre une vallée très typée Mustang (c’est vrai que l’on en est pas loin…), un paysage fait de profondes vallées dominées par des montagnes coniques. Elle est bordée sur sa droite par la Timalibahi danda, aux pics enneigés qui vient se terminer à même le col (on peut envisager quelques courses de niveau F ou PD dans le coin dixit Paulo Grobel…). A l’arrière, c’est la quasi intégralité de la chaîne du Dhaulagiri himal qui se présente : hormis le Mukot himal, la Sita Chuchura et l’omni-absent Dhaulagiri I occulté par son petit frère, le II, de gauche à droite, on peut identifier le Tongu himal, le Hongde himal, les Dhaulagiri II, IV et VI, le Gama peak, le Churen himal, la Pyutha Hiu Chuli et le Dogari himal. Excusez du peu… ! Ce belvédère abandonné de tous (ou presque…, népalais exceptés) est vraiment un must de l’Himalaya au Népal.

Descente dans la vallée de la Mulung khola

On descend côté NE par une transversale vers la G, parfois légèrement enneigée mais sans difficulté notoire puisque les caravanes de mules y passent quasiment tout au long de l’année. On rejoint à 5600m le fond d’un thalweg qui débouche du col voisin et on suit un excellent chemin tracé à flanc sur les moraines de la RG. Vers 5350m on retrouve des pentes gazonnées. La vallée de la Mulung khola est assez large et permet avec le recul d’apprécier la série de pics de la Timalibahi danda.

Descente dans la vallée de la Mulung khola (Timalibahi danda et à droite le Mu La)

Et, à l'arrière, qui ne voit-on pas pointer le bout de son nez ? Comme pour nous souhaiter une bonne route, le Dhaulagiri I émerge subitement de derrière la crête du maintenant lointain Mu La. Quelle apparition mazette ! Il est énorme et semble dominer la région de sa masse glaciaire aux dimensions démesurées (8167m quand même...). Incroyable vraiment... On traverse facilement la rivière au moment où elle s’étale sur les galets plats (1h, 5280m) à hauteur d’un vallon qui vient de la gauche. On retrouve le sentier sur les banquettes herbeuses en RD. Juste avant que la vallée ne fasse un grand virage vers la gauche, on établit le bivouac sur un emplacement plat non loin de la rivière à proximité de bergeries (50mn, 5115m, eau à la source).

Le Dhaulagiri I apparaît derrière le Mu La

Jour 9 : Camp dans la Mulung khola - Yaklung khola

3h10 / +100m / -500m.
Deux petites journées de décompression après le passage du Mu La, sachant que rejoindre Chharka Bhot peut s’effectuer en une longue journée. Il est conseillé de scinder la toujours possible bambée en deux étapes tranquilles. Mais vous êtes libres de faire comme vous le voulez…

Diaporama On poursuit la descente en RD de la large vallée de la Mulung khola pour rejoindre la confluence avec la Thangsang khola où passe la route des caravanes de sel (et autres produits manufacturés…) entre le Tibet et Jomosom. Adieu au proéminent Dhaulagiri II qui nous accompagnait ces trois derniers jours et encore ce matin où il trônait comme un seigneur derrière les montagnes de la Timalibahi danda. On atteint la confluence des vallées où se trouve de nombreux enclos à bestiaux et un camp de nomades (25mn, 5005m). A droite, la route vers Jomosom via le Niwar La, Jomosom que l’on atteint en trois jours de marche (voir la fin du topo Traversée du Haut-Dolpo). Même si l’attrait de la civilisation (et surtout d’un bon appartement chauffé…) peut être grand, on va pourtant se diriger plein N le long de la Thangsang khola pour rejoindre Chharka Bhot et ensuite partir vers le NE traverser un haut col donnant accès au N du Mustang.

Descente dans la vallée de la Thangsang khola

De la kharka, on traverse la rivière en diagonale pour s’en aller trouver le sentier des caravanes en RD, sentier évident à trouver puisque bien visible alors qu’il franchit un toute petite butte au-dessus du lit de la rivière. Ensuite, on évolue à mi-hauteur jusqu’au passage d’une petite gorge plus minérale après avoir dépassé un espace d’alpages. Cette route est assez empruntée, d’une part par les caravanes de sel comme dit précédemment, mais aussi par quelques groupes de trekkers qui terminent ainsi en beauté leur traversée du Haut-Dolpo. On traverse une confluence avec un vallon qui vient de la droite (40mn, 4900m). On dépasse peu après l’embouchure d’une large vallée qui se trouve en RG avec le massif du Guma Lek comme horizon. Evoluant en RD, on retrouve ensuite des moraines bien herbeuses au relief adouci. Au niveau d’une large plaine alluviale, on traverse la Yaklu khola (35mn, 4830m). A l’arrière, tout au fond de la vallée de la Thangsang khola, sort par-dessus les collines, le massif du Sangdanche himal, aisément identifiable par la présence de ses deux pics, le Tasartse sur la gauche et le Tashikand sur la droite, deux pics faisant déjà partie du Mustang. Après la confluence, on s’éloigne du lit de la rivière pour parcourir des banquettes herbeuses. Alors que l’on en était privé depuis Tarakot, revoici les gypaètes et les vautours-fauves qui tournoient majestueusement dans le ciel d’azur.

Descente dans la vallée de la Thangsang khola

En RG arrive un des bras de la Thangsang khola qui rejoint la vallée principale (35mn, 4790m) juste avant que le sentier ne s’engage dans une gorge étroite très minérale où l’on doit marcher sur des roches détritiques (à la saison des pluies ou de fonte des neiges, prévoir des sandales car la rivière a vraiment tendance à envahir le "chemin"). On revient suivre la rivière, même de très près, jusqu’à atteindre un emplacement gazonné à peu près plat qui se trouve 300m avant la double confluence de la Pari (à gauche) et de la Wari Yaklung khola (à droite) et où on établit le camp (40mn, 4715m).

A la confluence de la Pari et de la Wari Yaklung khola

Jour 10 : Yaklung khola - Chharka Bhot

3h / +150m / -550m.
Diaporama On reprend le chemin pour s’en aller traverser la Wari Yaklung khola et remonter sur une butte engazonnée (15mn, 4765m) qui donne accès à un sentier-balcon en up / down au-dessus d’une gorge. En face, sur la RG, on est encore écrasé par de belles aiguilles rocheuses qui s’élancent vers l’azur. Après un parcours cahin caha, on prend pied sur des alpages du haut desquels on domine le pays de Chharka Bhot. On traverse un plateau moutonné à l’herbe jaune et rare. On passe un emplacement de camp (50mn, 4580m, eau) et un peu plus loin un collet (10mn, 4500m) à partir duquel on va descendre rejoindre la vallée de la Chharka Tulsi khola qui vient de la droite et que l’on surplombe. C’est dans cette vallée que l’on va s’engager dès demain pour rejoindre en trois jours le « camp des petits lacs » au pied de l’Araniko Chuli, au sommet duquel le Dolpo possède une frontière commune avec le Tibet et le Mustang. Mais, pour aujourd’hui, on descend de larges alpages vers le NW en direction de la grande vallée qui s’ouvre au fond et au milieu de laquelle on voit scintiller sous les rayons du soleil matinal les toits métalliques des maisons de Chharka Bhot.

Dans la traversée des plateaux d'altitude avant d'arriver à Chharka Bhot

On suit le fil de la moraine et, comme d’habitude, il est fortement conseillé de ne se fier à aucune carte topographique du coin puisqu’il faut partir sur la G (et non pas sur la droite…) pour s’en aller franchir la Thangsang khola sur une (nouvelle) passerelle métallique après avoir désescaladé une pente détritique au milieu de pénitents (30mn, 4400m). Noter qu’il y a bien un sentier en RD de la vallée qui conduit à Chharka Bhot mais qu’il n’y a jamais eu de pont pour le rejoindre, juste un passage à gué en basses eaux… A présent que l’on se trouve sur la RG de la Thangsang khola, on remonte un petit peu pour prendre pied sur un sentier-balcon très agréable à fouler (non représenté sur les cartes alors que c’est celui qui est emprunté par toutes les caravanes…) qui louvoie en up / down à flanc de moraine sous d’impressionnantes aiguilles aux parois verticales. On descend doucement en direction de la rivière. On franchit la base d’un thalweg (35mn, 4410m) puis on traverse une zone humide de prairies en bordure de l’eau. Au-delà on arrive au pont « japonais » qui invite à se rendre de l’autre côté (15mn, 4335m) et on suit la Chharka Tulsi khola vers l’aval. On longe d’innombrables murs de manis (les bouddhistes) et de matris (les Böns), en empruntant un petit chemin tracé au-dessus de l’eau à la base d’une falaise, on entre dans le « nouveau » village de Chharka Bhot (15mn, 4320m).

Arrivée à Chharka Bhot

C’est dans cette partie de Chharka Bhot que l’on trouvera les commerces, les lodges simples, les terrains de camping avec cuisine et l’épicerie. Au-delà, c’est le domaine du « vieux » village fortifié, perché sur son monticule, entouré de chörtens et dominant les champs. Pour rejoindre le « vieux » village, il suffit de franchir sur un pont métallique la Chyanjung khola qui vient du N et remonter la célèbre ruelle pentue, célèbre parce que mise en scène dans le film « Himalaya, l’enfance d’un chef » d’Eric Valli, alors qu’un troupeau de yacks dévale à grand renfort de bruit et en soulevant des monceaux de poussière. Il est très intéressant de se promener dans les ruelles de ce village où rien ne semble avoir bougé depuis des siècles : il est composé de vieilles maisons aux hauts murs, chacune d’entre-elles disposant d’une cour intérieure protégée par d’imposants murets de pierres rondes destinés à protéger les habitants des rafales du vent cinglant et parfois violent. Un peu au-dessus du village, on peut aussi se rendre au khani, assez délabré quand même. Cela semble être le lot commun des sites religieux de cette partie du Dolpo… Au-delà, les pentes douces qui ceignent de village vers le NW sont ponctuées d’alignements de chörtens. Si le cœur vous en dit…

La vieille gompa de Chharka Bhot

Jour 11 : Chharka Bhot - Tulsi - Khaukim sumna

3h / +500m / -275m.
Diaporama Du « nouveau » village, on remonte le long de la rivière et 300m avant le pont « japonais », on part en biseau à G dans la pente juste après le grand mur de manis. On trouve sur la moraine sableuse un sentier-balcon qui court à mi-hauteur de la vallée. En RD, la vallée de la Chharka Tulsi khola présente des aspects totalement différents de ceux d’hier alors que l’on descendait en RG. Elle adopte un caractère montagneux plus affirmé puisque avec le recul, on peut davantage apprécier la hauteur des falaises qui terminent des montagnes enneigées jusqu’à présent cachées derrière. On descend franchir un torrent au creux d’un large thalweg (40mn, 4355m) et on s’emploie dans une petite grimpette sur le coteau d’en face, grimpette qui se termine au niveau d’un lhato (15mn, 4440m). Le panorama est de choix tant en aval qu’en amont et que dire des falaises de la RG ? Verticales à coup sûr…

Le lhato de la Chharka Tulsi khola

On poursuit en up / down à hauteur de la rivière jusqu’à aborder un collet (25mn, 4425m) qui se situe 300 mètres avant la confluence des rivières. Dans ce collet, on laisse le sentier descendre doucement en direction de la rivière pour partir sur la G pleine pente retrouver un sentier-balcon qui, à hauteur de la Chharka Tulsi khola, permet de rejoindre le plateau alluvial sur lequel la bergerie de Tulsi est érigée (25mn, 4455m). On poursuit le long de la rivière et on traverse un torrent sortant d’un étroit thalweg de schistes empilés. En période de basses eaux on peut se permettre de continuer sur le chemin tracé en bord de rivière. Sinon, il faut partir pleine pente sur la G peu après le thalweg pour suivre un sentier d’altitude qui contourne par le haut une portion du vallon assez étroite.

Remontée de la vallée de la Chharka Tulsi khola

Les deux itinéraires convergent au niveau d’une banquette herbeuse. On suit alors le bord de la rivière avant de s’en éloigner un peu et traverser une grande étendue sablonneuse où se dresse une bergerie (30mn, 4495m). Le sentier passe au pied de falaises détritiques et rejoint une autre banquette sur laquelle on établit le camp à proximité de la bergerie (30mn, 4545m, sources dans les falaises sur la gauche) où il y a de nombreuses emplacements pour les tentes.

La chevauchée fantastique... (au détour d'un chemin, ça fait peur !)

Jour 12 : Khaukim sumna - Camp dans la Nakhkren khola

3h50 / +700m / -100m.
Diaporama De la bergerie, deux itinéraires :
- seulement en période de basses eaux : on traverse une zone humide alimentée par l’eau qui sourd de l’intérieur des falaises détritiques puis on doit franchir en équilibre sur des gros cailloux une vingtaine de mètres de long sur un bras mort de la rivière pour contourner une falaise débordant un peu trop sur la rive. Ensuite, on suit plus ou moins aisément le bord de l’eau avec quelques passages nécessitant de poser les mains.
- on monte à flanc rejoindre la sortie d’un thalweg à la fin des falaises détritiques puis on remonte en zigzags sur une vire pour trouver un peu plus haut sur la D un sentier un peu expo qui contourne l’obstacle précédent avec une descente en biseau dans un pierrier.

Une cavalière surgie... de nulle part.

Les deux itinéraires convergent au bord de l’eau en RD (15mn, 4555m). On peut traverser la Chharka Tulsi khola ici-même en profitant de deux rochers rapprochés (en période de grosses eaux au milieu de l'été, c'est le passage couperet pour que Lo Manthang soit la fin du trek, car si les flots sont déchaînés, il vous sera impossible de passer RG et pas d'autre possibilité en aval ou en amont (expérience vécue par Laurent Boiveau à l'été 2018) ; vous serez condamné à retourner jusqu'à la confluence pour suivre la Thangsang khola et sortir à Jomosom (suivre la fin du topo Traversée du Haut Dolpo pour les 4 jours qui suivront)). Une fois sur la RG, on retrouve un sentier tracé au milieu des buissons ras sur la banquette sableuse. Un peu plus loin, on s’éloigne de la rivière pour monter en biais sur la D jusqu’à une prairie (15mn, 4605m, pas spécialement nécessaire mais la vue est intéressante…) avant de redescendre légèrement de l’autre côté sans trop perdre d’altitude pour trouver le départ du sentier qui va s’élever à flanc de moraine, passer au-dessus de Danga sumna (emplacement possible de camp en contrebas), dépasser la sortie du vallon de la Tang khola et s’engager dans le vallon de D.

Arrivée à Danga sumna : on s'engage dans le vallon de droite

On laisse les alpages pour passer au-dessus d’une gorge à l’ambiance un peu plus minérale. On monte progressivement jusqu’à retrouver une partie plane (1h, 4825m) et des pentes gazonnées. On se rapproche du lit de la rivière au lieu-dit Khyoklung sumna (25mn, 4830m, camp possible, source). On vient buter sur la Khyoklung khola qui sort d’un thalweg peu engageant, rivière délicate à franchir car les rochers sont souvent recouverts d’une pellicule de glace (10mn, 4860m). Si c’est le cas, il faut plutôt rechercher le passage le plus bas possible au niveau de la confluence avec la Chharka Tulsi khola. On remonte en biseau à D sur des pentes herbeuses passer un collet au-dessus d’une gorge (15mn, 4960m). On prend pied sur un plateau morainique recouvert d’herbe jaunie. Sur les pentes de part et d’autre de la vallée fluviale maintenant « baptisée » Nakhkren khola, il n’est pas rare de pouvoir y voir gambader (de loin…) des bharals. La vallée est profonde et on remonte le plateau sur un sentier à la pente peu relevée. Au niveau d’un mur de manis que jouxte un chörten de pierres blanches (35mn, 5040m), on laisse partir sur la droite un bon chemin pour continuer tout droit passer un collet au milieu de barres de schistes (5mn, 5080m). Le fond de la vallée se découvre un peu plus mais toujours pas d’Araniko Chuli, caché qu’il est par la longue crête rocailleuse de la Nakhkren Lek. Ensuite, on traverse un thalweg (5mn, 5105m) puis on poursuit à travers la prairie dominée par deux sommets coniques, du caillou, rien que du caillou… !

Remontée de la vallée de la Nakhkren khola

On avance encore un peu pour trouver un emplacement de camp pour la nuit. L’eau est rare sur ce plateau (et surtout à l’automne où la rivière reste gelée à longueur de journée). Un peu avant la bifurcation vers le Ghemi La, disons 1000m avant, on trouve un emplacement plat non loin d’une source et il n’est faut pas plus pour que le randonneur soit heureux ; c’est dit ! On y établit le camp (25mn, 5150m). De cet endroit, le fond de la vallée s’est découvert : on devine maintenant le grand col bien marqué sur la droite (le col que l’on appellera pour la suite de la description « le col des porteurs et des mules » et renommé en 2023 Chanagor La) et sur la gauche le vallon qui conduit au Chanabolo La au fond duquel on trouvera le passage pour rejoindre le « col des lacs » au pied de l’Araniko Chuli. Tiens ! Parlons-en de celui-là… Son sommet reste toujours caché. Alors, ce sera pour demain…

Remontée de la vallée de la Nakhkren khola et toujours pas d'Araniko Chuli...

Jour 13 : Camp Nakhkren khola - Col des lacs - A/R Araniko Chuli - Camp des petits lacs

4h / +800m / -375m et 3h30 / +300m / -300m pour le sommet.
Diaporama On poursuit vers le fond de la vallée de la Nakhkren khola en RD là où le soleil est déjà bien présent. On dépasse la large dépression sur la droite qui conduit au Ghemi La et le village de Ghemi au Mustang (20mn, 5200m, échappatoire en cas de mauvais temps, compter quand même 10 à 12h de chemin pour effectuer la liaison sur un sentier peu correctement viabilisé côté Mustang, camp possible sur le plateau lacustre du col avec eau). On évolue sur des alpages jaunis que l’on imagine l’été un peu plus verts avec des troupeaux de yacks paissant ça et là. On continue en RD en direction des deux larges cols qui s’ouvrent sur la gauche. On dépasse un cairn (35mn, 5280m) puis on marche sur une sorte de toundra à l’herbe rase. On suit le lit de la rivière à sec. Celui-ci fait une légère courbe vers la G, car sortant du vallon du Chanabolo. Au confluent des deux vallées, on passe au Chanagor La BC (50mn, 5425m).

Au Chanagor La BC (l'Araniko Chuli à gauche, le Col des Lacs au centre)

On laisse le vallon principal filer tout droit en direction des montagnes glaciaires qui le ferment. C’est le chemin qu’emprunteront porteurs et mules pour passer au Mustang au pied de l’Anije Chuli par un large col, le Chanagor La (anciennement nommé col « des porteurs et des mules » dans le topo de 2013), sans difficulté mais qui a l’inconvénient d’éloigner le randonneur amoureux des cimes et des espaces vierges d’un bel endroit à visiter : le fameux « col des lacs » (en 2023 toujours pas de nom). On entre dans le large vallon du Chanabolo et tout de suite on est en présence du « maître des lieux » : tout au fond de la combe morainique, l’éminence pierreuse de l’Araniko Chuli se révèle n’être qu’un gigantesque tas de pierres. Sur sa gauche, l’arête W descend jusqu’au Chanabolo La, col-frontière avec le Tibet (je l'ai nommé ainsi car se situant entre l'Araniko Chuli à droite et le sommet du Chonobolo à gauche...) mais ce « col des lacs » reste pour l’instant caché, et sur la droite l’arête S-SE qui rejoint le « col des lacs ». C’est la voie d’accès au sommet que l’on empruntera tout à l’heure pour aller fouler le sommet. On remonte le vallon sur la RD pour profiter des espaces gazonnés puis on laisse le chemin partir vers la gauche et le Tibet (Chonobolo La...) pour incliner vers la D en direction de l’évident passage gardé par un éboulis de gros blocs à la pente bien redressée. On laisse ainsi l’Araniko Chuli sur la gauche pour rejoindre un plateau herbeux (40mn, 5585m) au pied du col, col maintenant bien visible juste au-dessus. On monte sur une alternance de gros blocs et de pentes terreuses jusqu’à l’anté-col (50mn, 5810m) duquel on domine un beau lac bleu roi enchâssé dans une combe avec sur la droite le sommet du Typhoon Peak reconnaissable à sa calotte glaciaire.

Au Col des Lacs (ici le grand lac)

A l’arrière, on dispose d’un panorama composé de superbes montagnes qui commencent à être plutôt familières : de gauche à droite, les Dhaulagiri I, II, III et IV et, en bout de chaîne, la Pyutha Hiu Chuli. Toujours plus à droite, voici le Lhashamma au pied duquel on passe lors du franchissement du Kagmara La (voir topo [Népal] Dolpo ouest). Encore plus à droite, le large passage du Chanbolo La laisse entrevoir quelques montagnes arides du proche Tibet. Quant à l’Araniko Chuli, de ce côté-ci, l’attaque n’est pas des plus engageantes. On descend donc longer le lac et en tirant sur la D on rejoint un deuxième lac, beaucoup plus petit, et souvent recouvert d’une couche de glace (15mn, 5790m). De cet endroit, on domine notre premier vallon du Mustang : à droite les Panch himal, une longue crête glaciaire formée de cinq sommets (Panch = 5) commençant à l’extrême-droite par l’Anije Chuli, et en RG du vallon un sommet qui ne paie pas de mine, mais disposant d’un glacier très redressé, le Typhoon Peak. Si on décide de ne pas rejoindre le sommet de l’Araniko Chuli, descente directe dans des gros éboulis pour trouver le camp posé à côté des deux petits lacs au milieu d’un imposant plateau morainique face aux Panch himal (25mn, 5675m, eau dans les lacs).

Au Col des Lacs (ici le petit lac et en arrière-plan les Panch himal)

Sinon, pour atteindre le sommet de l’Araniko Chuli (optionnel) : c’est au niveau du deuxième lac, dans le « col des lacs », que démarre l’itinéraire qui conduit à ce sommet rocailleux : on part sur la G pleine pente dans des gros blocs d’éboulis pour rejoindre l’arête sous un sommet aux banquettes rocheuses (1h, 6035m) puis on poursuit sur une arête mi-rocher mi-neige en up / down jusqu’au sommet (1h, 6034m, pile à la frontière du Mustang, du Dolpo et du Tibet). Belle vue en enfilade au NE de la large vallée de la Kekyap khola, alternance de glaciers et de lacs, dominée à sa gauche par la crête frontière du Mustang himal. La redescente s’effectue en moins d’1h30 par le même « chemin » jusqu’au petit lac du « col des lacs » puis 25mn jusqu’au camp des petits lacs.

Sur l'arête terminale de l'Araniko Chuli

 

Zoom sur la vallée glaciaire de la Kekyap khola et le Mustang himal

 

La suite du panorama depuis l'arête de l'Araniko Chulicrédit photos ©luc_oberli

Une fois sur place, il y a possibilité de grimper sur le sommet de l’Anije Chuli (optionnel) 3h30 / +400m / -400m (PD+) : Sommet pas facile, facile, surtout quand l’itinéraire est balayé par des vents violents. Il se trouve à l’extrême-droite des Panch himal au-dessus du col « des porteurs et des mules ». Du camp des petits lacs on s’en va rejoindre le col « des porteurs et des mules » au pied de l’Anije Chuli et on remonte une pente de pierrier légèrement sur la D avant de partir sur l’arête rocailleuse sur la G. Vers 5800m celle-ci n’est plus réellement praticable. Il faut cramponner pour partir en mixte sur l’arête qui se délite jusqu’à disparaître et ensuite faire deux ou trois zigzags sur le dôme de gauche avant de revenir vers la droite jusqu’au sommet rocheux, soit partir en une dizaine de grands zigzags directement dans la pente de neige glacée et rejoindre le sommet. Redescente par le même itinéraire que celui de montée jusqu’au camp des petits lacs.

Les petits lacs sur la moraine, emplacement du camp

Jour 14 : Camp des petits lacs - Camp dans la Ghyun khola

5h05 / +110m / -870m.
Diaporama Depuis le camp des petits lacs, on part en biseau vers le SE rejoindre le sentier bien cairné issu du Chanagor La (anciennement col « des porteurs et des mules » (15mn, 5650m)) et on le suit vers la G à hauteur de la vallée bordée en RD par les glaciers des Panch himal. A l’avant, la vallée fluviale est immense, largeur et longueur, très minérale mais toutefois ponctuée de banquettes herbeuses. Le sentier reste à hauteur et on évolue entre les blocs rocheux de granit, sans perdre d’altitude malheureusement… On traverse une yersa et le sentier se décide (enfin…) à rejoindre le lit de la rivière au fond de la vallée (1h35, 5455m, eau dans le torrent). On suit le fond de la vallée en franchissant quelques éboulis de gros blocs puis on se dirige vers la RD pour en éviter d’autres avant de revenir au centre à l’approche du lac, pour suivre des traces laissées au sol par les troupeaux.

Descente vers la vallée de la Ghyun khola et passage au lac

On traverse la rivière et on atteint une bergerie (15mn, 5410m). On poursuit « la route » le long de la berge RG du lac. En se retournant, on peut apprécier la profondeur de la vallée que l’on vient de parcourir fermée par le sommet de l’Anije Chuli et à sa droite le large col « des porteurs et des mules ». On longe la RG jusqu’à l’extrémité E où on découvre une plage de sable fin (35mn, 5360m). Ce lac est vraiment magnifique d’un bleu très pur avec, selon la saison, une croûte de glace qui orne ses rives.

Le lac vu côté E avec le col des porteurs et des mules à droite de l'Anije Chuli.

De la plage, on part plein E traverser une moraine de cailloux blancs puis NE en suivant une ligne de cairns qui aide bien à s’y retrouver dans ce dédale. On en sort sur la RG où l’on retrouve des banquettes herbeuses bien sympathiques sous le pied après le régime galets… Un peu plus loin on retrouve une nouvelle yersa (25mn, 5325m) de laquelle on descend pour s’en aller traverser en biais les différents bras de la rivière et rejoindre les banquettes gazonnées de la RD. On suit un moment le lit de la rivière avant de monter sur une grande prairie que l’on va traverser en diagonale en restant aux alentours de la cote 5320. On passe bien au loin de la confluence des deux vallées, celle que l’on suit et celle de la Ghyun khola qui arrive tout droit de la face E de l’Araniko Chuli. Au bout de la prairie, on franchit un collet qui surplombe la confluence (50mn, 5230m) et duquel apparaissent au loin dans l’enfilade de la vallée les montagnes qui entourent le Teri La. On bascule dans la vallée de la Ghyun khola mais il va falloir traverser cet ensemble de cours d’eau pour prendre pied sur les banquettes herbeuses d’en face !

Dans la haute vallée de la Ghyun khola

On descend légèrement sur la G traverser un petit bout d’un couloir d’avalanches puis on va faire le grand tour par la G en se disant que la traversée de 3 petits bras vaut mieux qu’un seul gros… On atteint les fameuses banquettes herbeuses de la RG de la Ghyun khola (30mn, 5190m). Vers l’aval, l’horizon a évolué : il n’y a plus de Teri La mais la chaîne du Muktinath himal terminée à droite par le Yakwakang (le sommet qui domine le Thorong La). On descend le long de la rivière sur des prairies jusqu’à venir buter sur une moraine qui tombe directement dans l’eau (35mn, 5110m). Un petit sentier part sur la G et permet de prendre pied sur une grande prairie, un lieu idéal pour y établir le bivouac (5mn, 5125m, eau dans le torrent).

Jour 15 : Camp dans la Ghyun khola - Kekyap La - Lo Monthang

6h30 / +700m / -1980m.
Diaporama Du camp sur la grande prairie, on poursuit la descente de la vallée de la Ghyun khola en traversant une zone de moraine recouverte de blocs effondrés. On dépasse un couloir rocailleux et, en obliquant un peu sur la G, on trouve le début d’un sentier cairné qui emmène jusqu’à un plateau gazonné. On traverse une kharka (35mn, 5000m) où il a dû s’y passer un remake de « Massacre à OK Corral » à la népalaise puisqu’une trentaine de jeunes yacks y a été massacrée au début de l’automne 2013 par une supposée harde de loups. Quel charnier ! On quitte ce lieu tragique pour retrouver le sentier qui remonte légèrement sur la G franchir un petit chaos rocheux (15mn, 4995m) et retrouver un alpage au pied d’un thalweg. C’est de cet endroit que démarre le « sentier » d’ascension vers le Kekyap La (5mn, 4980m, GPS : N 29°09’25’’ E 83°50’26’’) indiqué sur peu de cartes. Même si le sentier y est mentionné, il est dessiné de manière erronée, alors… Pour les randonneurs, c’est pourtant la seule porte de sortie de cette vallée, la Ghyun khola allant vers l’aval se jeter dans des gorges très profondes et inhospitalières au-dessus de Ghar gonpa (au-delà, la rivière prend le nom de Tsarang khola). Alors, amis randonneurs, il est bien entendu conseillé de ne pas rater l’embranchement !

On laisse la vallée de la Ghyun khola pour monter vers le Kekyap La

On remonte sur la G rejoindre la limite haute de l’alpage pour y trouver sur une grosse pierre le cairn indicateur rassurant tant attendu. Oui, oui, c’est bien là que le calvaire va commencer… On démarre pleine pente sur un sentier terreux en zigzags, sentier qui s’oriente vers la D pour pénétrer dans le thalweg qui se présente. Le sentier offre une pause respiration en devenant moins pentu à l’approche du fond du thalweg que l’on traverse (50mn, 5260m). Ensuite, on attaque la remontée en zigzags serrés d’un couloir émissaire vers la D avant de s’échapper un peu plus haut vers la G retrouver le thalweg principal (5mn, 5300m). Le chemin à la pente très relevée est néanmoins bien tracé dans des éboulis rocheux. En se retournant de temps en temps, outre le fait que la distance s’accroît avec le fond de la vallée de la Ghyun khola, l’horizon sur la gauche se modifie au fur et à mesure de l’ascension. On passe en revue la quasi-totalité de la chaîne de l’Annapurna himal en commençant par les montagnes du Damodar himal, puis celles qui entourent le Teri La et, enfin, on passe en revue les Annapurna II, IV, III. Juste avant que la « fenêtre » ne se referme, on a le bonheur de contempler le I. Cela permet d’atténuer la souffrance de la montée et de donner une justification aux nombreuses pauses… On finit l’ascension dans des pentes toujours aussi relevées mais à présent sur du petit éboulis. On débouche au Kekyap La (1h10, 5600m) pour une vue plongeante sur les plateaux veinés de canyons aux couleurs irréelles du nord du Mustang autour de la capitale Lo Monthang.

Découverte du nord du Mustang depuis le Kekyap La (5600m)

Derrière les plateaux, on peut identifier les montagnes qui bordent la région du Mustang à l’E avec le Gaugiri et l’ensemble du Damodar himal d’où émerge le proéminent sommet glaciaire du Lugula. Et puis, quand on tourne la tête vers le N, le Tibet propose des sommets altiers, si lointains qu’on ne peut les localiser sur aucune carte frontalière du Népal. Alors ce sera pour une autre fois… Quant à l’arrière, malheureusement, plus rien de la vision fugitive des Annapurna. Rien n’empêche, s’il reste un peu de forces, il est possible de grimper sur le petit monticule à main droite pour disposer à nouveau d’un large panorama à 360°. Sinon, faute de courage et en prévision d’une deuxième partie de la journée qui ne sera pas de tout repos, on peut se contenter d’en avoir profité dans la montée lors des multiples pauses respiration…

Dans la directissime...

Maintenant, place à la (très) longue descente vers Lo Monthang ! Un impératif : il est hors de question de descendre dans le thalweg issu du col en direction de l’E ! C’est casse-gu… On peut suivre alors l'un ou l'autre de ces itinéraires :
- le premier suit les crêtes à main gauche (eh oui, on remonte un peu après le passage du col…), fait le grand tour, propose de beaux belvédères sur les montagnes frontières avec le Tibet au N mais nécessite un nouveau camp d’altitude à 5200m, un passage par le site religieux de Samdrubling et une arrivée le lendemain midi dans la ville close (c'est l'itinéraire de Paulo Grobel) ;
- le second, celui qui sera décrit par la suite, est une version rapide hors sentier mais efficace pour profiter d’une mousse bien gagnée dans un des lodges de Lo Monthang avant que la nuit ne tombe, juste à l’heure de l’apéro… Ceci dit, cet itinéraire direct sous-entend qu’on le suit lorsque les conditions météorologiques sont bonnes (absence de pluie, de neige ou de brouillard).

Il faut donc partir à flanc en légère descente sur la G rejoindre une petite épaule gazonnée (visible depuis le col). Tout d’abord, on s’en va franchir une première épaule rocheuse (25mn, 5380m) donnant accès à une combe caillouteuse cachée que l’on traverse sur des pentes délitées, ces dernières correspondant à la partie haute du vallon de Panga. On prend pied sur une prairie que l’on désescalade en biseau vers la G pour atteindre le fond d’un thalweg issu d’un col s’inscrivant un peu en-dessous du chemin de crêtes (40mn, 5070m). On descend un tout petit moment le long du thalweg sur un semblant de sentier, sentier que l’on quitte rapidement pour rejoindre une petite épaule qui donne accès à une deuxième prairie (10mn, 5000m). Le panorama sur le Mustang s’agrandit au fur et à mesure que l’on se dirige vers la gauche. On commence à voir le plateau de Tsarang et, au loin, les hautes montagnes du Damodar himal au Teri La. Puis c’est la chaîne du Muktinath himal qui se dévoile de nouveau. Mais revenons à la descente : de la petite épaule, on poursuit la descente sur la G à travers un éboulis posé sur une prairie. Au niveau de la cassure dans la pente (5mn, 4970m), on la contourne par la D avant de reprendre la descente transversale toujours vers la G pour définitivement sortir du vallon de Panga et rejoindre le haut d’un des vallons qui conduisent à Lo Monthang. On doit encore franchir une première épaule (15mn, 4880m) puis une seconde marquée d’un petit cairn (10mn, 4750m). Par la suite, c’est la désescalade pleine pente de la prairie jusqu’à un collet (15mn, 4610m) situé pile poil entre les vallons de Panga à droite et de Lo Monthang à gauche.

Sur le monticule entre les alpages de Panga et de Lo Monthang

On descend dans le vallon de G (direction NE) avec au loin Lo Monthang comme point visé. On passe auprès d’une source (15mn, 4320m, mur de manis) et on poursuit au milieu des tourbières. On retrouve un semblant de piste carrossable très dégradée que l’on quitte pour passer une terminaison de moraine sur la G (20mn, 4105m). Du petit promontoire, on descend pleine pente vers la G pour rejoindre en suivant la base des concrétions sableuses un point de vue sur le vallon au creux duquel se trouve le village perché et ruiné qui annonce au loin le sanctuaire de Samdrubling (25mn, 4000m, compter une excursion d'1h30 A/R depuis ce point). On termine en « roue libre » à travers les alpages et les champs jusqu’à atteindre les faubourgs de Lo Monthang puis la ville close elle-même (35mn, 3810m, lodges, commerces, transports, T, C, E).

Derniers rayons du soleil sur le cône meringué...

Jour 16 : Lo Monthang

Visite de la ville et des environs proches.
La ville est ceinte de murs blancs et ne possède « officiellement » qu’une seule entrée au N (depuis le temps, un certain nombre de portes annexes ont été creusées…). Trois monastères et un musée sont à visiter matin ou après-midi depuis 2016 (1 ticket groupé à Rs1000 pour l’ensemble, à acheter juste à la porte du monastère de Chode gonpa). Les trois sites religieux (Chode gonpa, Jampa gonpa et Thupchen gonpa) et le musée hébergé dans l’enceinte de Chode gonpa recèlent de multiples merveilles et entre autres des peintures originelles datant du XIIIème siècle. Munissez-vous d’une lampe de poche à faisceau puissant pour pouvoir les examiner. Malheureusement, pas de photos afin de protéger les œuvres des pillages.

Lo Monthang, les remparts W

Le problème principal pour aller d’un site à l’autre sera de trouver la bonne personne qui détient les clefs, ce qui vous permettra à l’occasion de découvrir les ruelles de la ville et, au passage, ses nombreux chörtens. Vous pourrez aussi regarder de l’extérieur le palais royal dans lequel réside en permanence le roi du Mustang (même déchu au moment de l’abolition de la monarchie au Népal en 1998, il était encore respecté par les Lopas, les habitants du Mustang). Il est décédé en 2016. D’autre part, quelques boutiques de souvenirs, la plupart d'entre-elles situées sur la place centrale du village devant le palais royal (il y en a aussi en bordure de la route au pied de la muraille W...), proposent à la vente de pures merveilles en provenance du Mustang ou du Tibet (la frontière est à 20 kms). Dans l’après-midi, vous pourrez aller vous promener (à cheval ou à pieds) autour de Lo Monthang : une idée, suivez la clôture E des jardins en partant des chörtens hors les murs et descendez au S jusqu’aux ruines du vieux fortin (compter 30mn) et revenez par le côté W (40mn de plus). Vous apprécierez sûrement la couleur des roches et le fameux « cône glacé » qui dégouline (très imagé). En tous cas, balade très sympa… Nuit en lodge.

Dans les ruelles de Lo Monthang     Dans les ruelles de Lo Monthang     Dans les ruelles de Lo Monthang

Jours 17 à 20 : Lo Monthang - Jomosom par le sentier touristique RD

Le circuit de la « Kora du Dhaulagiri » se poursuit par un parcours dans le Mustang. Il est décrit dans le topo [Népal] De Lo Monthang à Jomosom (Mustang). Construit pour proposer une découverte en profondeur de la partie E de la région sans négliger quelques incontournables touristiques de la partie W (Tsarang, Dhigaon, Dhakmar, Ghemi, Ghilling, etc.), il s'inscrit dans un créneau d'une dizaine de jours. Après la bambée effectuée pendant plus de 40 jours pour les plus vaillants depuis Beni, il est possible que cela puisse rebuter quelques randonneurs de devoir enchaîner un nouveau trek « hors des sentiers battus » alors qu'ils ont atteint le nirvana (et la civilisation...) en pénétrant à Lo Monthang. Dans ce cas, ils disposent de deux alternatives :
- Ils peuvent descendre de Lo Monthang à Jomosom en 1 jour. Il suffisait ces dernières années au départ de Lo Monthang de prendre place à bord d'un camion de livraison ou d'une benne de tracteur (descente des sublimes gorges de la Kali Gandaki, voir le Jour 3 de ce topo). En 2016, obligation est faite aux transporteurs d'emprunter la piste. Le parcours fait la part belle aux sites touristiques mais on les dégustera derrière les vitres d'une jeep (ou à l'arrière sous la bâche en toile envahi de poussière...). On arrive (théoriquement...) le soir même à Jomosom ;
- Ils peuvent choisir d'aller rendre visite à quelques spots touristiques incontournables du Mustang en effectuant le parcours à pied mais en suivant stricto sensu l’itinéraire touristique tracé en RD de la Kali Gandaki. La descente prendra 4 jours en respectant les étapes suivantes, laissant suffisamment de temps pour apprécier les trésors culturels de cette région. Voici le programme de ces 4 jours et les liens vers la description de chaque journée :

           J17 : Lo Monthang - Lo Ghekar - Tsarang (voir le Jour 8 de ce topo)
                    5h / +600m / -900m.
                    Nuit en lodge.
           J18 : Tsarang - Dhakmar - Ghemi - Ghilling (voir Jour 16 de ce topo)
                    5h30 / +580m / -700m.
                    Nuit en lodge.
           J19 : Ghilling - Chungsi (Ranchung cave) - Samar - Chele (voir le Jour 11 de ce topo)
                    5h30 / +900m / -1400m.
                    Nuit en lodge.
           J20 : Chele - Chhusang - Jomosom (voir le Jour 12 de ce topo)
                    1h / +0m / -100m + 1h30 de voiture.
                    Nuit en lodge.

Même en descendant rapidement, on ne peut pas le squizzer... (Dhakmar)

Jour 21 : Jomosom - Pokhara - Katmandou

20mn + 25mn d’avion.
Avion à l'altiport de Jomosom en tout début de matinée avant que le vent violent venant du S ne se mette à souffler et interdise de facto toute rotation aérienne. Prévoir une correspondance en début d'après-midi seulement à l'aéroport de Pokhara avec l'avion de Katmandou des fois qu'il y ait des retards d'acheminement entre Jomosom et Pokhara...
Après-midi libre à Katmandou. Nuit en hôtel à Chhetrapati.

Coucher de soleil sur Swayambunath (Kathmandou)

16 jours de marche / 62h / +9000m / -7300m jusqu'à Lo Monthang seulement.

Relevés de terrain octobre 2013.

Modifications de nom de cols entre Chharka Bhot et Lo Manthang (cf. carte NP110) en novembre 2023.

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Commentaires

  • Jérémie
    Bonjour Pierre,

    Ce serait super si tu pouvais mettre une carte google earth en format kmz par exemple, pour pouvoir localiser les sites entre Ghemi La et Kelyup La.

    A bientôt

    Jérémie
    • PIERRE MARTIN
      • PIERRE MARTINLe 11/12/2013
      Je n'utilise jamais de GPS. J'ai demandé à un ami de prendre quelques points particuliers (de mémoire dans Dhorpatan au niveau de la porcherie des chercheurs de yarsagumba parce que je veux adresser une lettre à l'ambassadeur du Népal en France avec laquelle je donnerai la position GPS et joindrai des photos...) et le départ du sentier du Kekyap La parce qu'il ne FAUT PAS que les gens descendent dans la gorge vers Panga. Utiliser un GPS pour moi est inconcevable avec la lecture d'un paysage et les choix d'orientation associés par le guide. Les indications que je livre associées au scan des cartes au 1/100000e sont largement suffisantes pour que quelqu'un puisse s'engager ultérieurement sur cet itinéraire parcouru à l'identique. Cette année j'ai utilisé à minima le GPS de l'ami qui m'accompagnait : surtout pour nous rassurer que nous étions bien sur l'itinéraire que l'on avait prévu de suivre et pas ailleurs... car à ces moments-là on découvrait totalement le terrain (le raccourci entre Chhentung et Thankur, le passage du Bharbhare Lagna et quelques autres...). Pour le reste, c'est vraiment facile de se repérer dans un paysage aussi tranché avec des vallées, des sentiers, des bergeries, des ponts même cassés, je n'ai pas dit que les sentiers reportés sur les cartes étaient exempts d'erreurs. Mais là, le GPS ne peut rien pour nous... Quand je ne peux pas disposer de GPS parce que personne dans le groupe n'en a, il me reste toujours l'opportunité de sortir le téléphone satellite qui, une fois accroché, me délivre la position GPS que je peux reporter en live sur les cartes au 1/50000e avec les fonds finlando-népalais très précis, cartes que j'utilise tout le temps lorsque je pars là où il y a une certaine dose de wilderness... Maintenant, si tu désires disposer d'un plan de cet endroit, je peux te fournir sur demande un scan des cartes au 1/50000e pour ce point précis.