[Népal] Mustang secret


C’était dit : il me fallait retourner au Mustang, vite, très vite… Alors, tout juste un an après avoir découvert ce joyau himalayen au cours de la marche d’acclimatation qui précédait le franchissement du Saribung La au cœur du Damodar himal, me revoici sur une exploration en profondeur de cet ex-royaume, sur les traces, une fois encore, de Paulo Grobel, à la découverte de paysages de déserts d’altitude entaillés de profonds canyons aux falaises creusées de cavernes hébergeant de manière confidentielle quelques monastères troglodytes ancestraux. Le topo s’intitule « Mustang secret » car le parcours emprunté dans la première partie du trek n’était pas en 2011 officiellement autorisé par les autorités népalaises. Ce n’est qu’avec l’obtention d’un permis spécial « expédition » (accordé pour l’ascension d’un sommet) que j'avais pu à l'époque parcourir cet itinéraire d’exception et... secret. Les différentes « expéditions » qu’a pu mener Paulo Grobel au retour d’ascensions dans le périmètre du Damodar himal, ou celle-ci opérée à l’automne 2011, apportent chacune leur pierre à l’édifice. Certes en trichant avec la règlementation en vigueur, mais avec le but avoué d’une adaptation de cette règlementation (inepte à vrai dire) afin que chacun d’entre nous puisse aller à la découverte d’exceptionnels paysages et partir à la rencontre de ce peuple de lobas, que ce soit dans les villages ou dans les vallées les plus reculées lorsqu’ils vont faire paître leurs troupeaux de yacks ou de chèvres.

Au-dessus de la Chhuchhugompa khola

Et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1 Carte Mustang secret

Trek mustang secret

Dernier point (et non des moindres...) : j'ai édité à compte d'auteur un livre (photos et texte) expliquant la genèse du projet « Mustang secret, à la recherche de Chhujung gompa ». Vous pouvez l'acquérir en cliquant sur l'image ci-dessous.

Album Mustang secret & DVD

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Kathmandu - Pokhara

6h de bus ou 45mn d’avion.
Une fois à Pokhara, on peut se balader au bord du lac mais aussi se diriger à l'W de l'aéroport où l'on peut rendre visite à l'International mountain museum qui comme son nom ne l'indique pas serait plutôt un musée ethnologique avec une petite partie réservée à la montagne... Nuit dans une des guest-houses sur Dam side ou Lake side. Nombreux restaurants présentant des cartes variées. Mêmes boutiques qu’à Kathmandu pour pallier un oubli de dernière minute…

Phewa Lake à Pokhara

Jour 2 : Pokhara - Jomosom - Kagbeni - Chhusang

30mn d’avion + 45mn de jeep + 3h / +400m / -200m
Vol matinal jusqu’à l’altiport de Jomosom (2800m, T, C, E) puis répartition des charges entre les porteurs pour un départ après le lunch (noter aussi la possibilité de monter en une journée entière par bus ou jeep en empruntant la route jusqu'à Beni puis la piste le long de la Kali Gandaki). Diaporama On se dirige à pied vers le N de Jomosom, on fait viser son permis au check-post et on se dirige 500m plus avant pour passer en RG de la Kali Gandaki par l’un des deux ponts. A 300m du pont, on trouve le service de jeeps ou le bus pour Kagbeni (40mn de piste un peu défoncée, Rs350/personne). On longe la RG de la Kali Gandaki parfois en hauteur mais aussi quelques fois dans le lit de la rivière car la piste subit les outrages des saisons et se trouve coupée en maints endroits. La vallée est très large et on commence à découvrir les couleurs particulières de la roche du Mustang. On croise beaucoup de trekkers qui descendent du Thorong La. Malheur à eux ! Le vent violent qui souffle du S soulève des monceaux de poussière et le passage des jeeps n’arrange vraiment rien… C’est assurément désagréable après l’air raréfié mais pur qu’ils ont respiré là-haut au moment où ils tutoyaient les cimes. Arrivée à Kagbeni (2840m, lodges, épicerie, camping, T, C, E), visite des ruelles et du monastère (entrée Rs100). Depuis le toit du gonpa, belle vue sur le Thorong La. Visite du sympathique village aux couleurs qui annoncent déjà le Mustang avec l’orange omniprésent qui se marie si bien avec le noir et le blanc, fondements du Rigzum Gömpo. Remarquer les chörtens aux formes particulières et les « daemons catchers » cloués au-dessus de nombreuses portes destinés à éloigner les démons. On trouve aussi le Mémé, une sculpture murale représentant un grand-père (… !) le vit dressé qui est considéré comme un « protecteur de portes » (dieu local). Et n'oublions pas sa compagne Iwi, la grand-mère, assise au bord du chemin et qui présente ses attributs sexuels... Nous ne sommes pas au bout de nos surprises dans cet ex-royaume du Mustang dont nous partons à la découverte.

Le mémé et iwi qui protègent la cité de Kagbeni

Puis c’est le départ vers l’aventure ! Au passage, on peut faire le plein d’eau à la boutique à proximité du pont au centre du village et qui met à disposition des trekkers une eau d’excellente qualité traitée à l’ozone (Rs35/litre qui permet de ne pas avoir à recycler une bouteille plastique et qui coûte Rs70/litre…). On passe par le check-post de validation du permis spécial acquis à Katmandou. Autrefois : On suit la piste en RG de la Kali Gandaki. De l’autre côté de la vallée, on dépasse le village de Tinigaon (45mn, 2915m) dans lequel arrive le sentier qui débouche du haut Dolpo. Un peu plus loin, on remarque sur la droite les vestiges du sentier historique bien mis à mal maintenant puisque délaissé par les habitants de la vallée depuis que la piste a été creusée. On arrive à un croisement (45mn, 2900m). On laisse partir sur la gauche le chemin qui descend dans les gorges et on poursuit sur la piste en montée. On dépasse la confluence de la Kali Gandaki avec la Chilumpa khola (panorama superbe). On atteint un collet (30mn, 3055m) et on s’engage sur un plateau désertique. A l’autre extrémité, désescalade sur une trace qui serpente entre les pénitents d’agglomérats de galets et de sable qui ne demandent qu’à s’écrouler… On retrouve la piste dans un thalweg et on la suit en face vers la G pour entrer dans le village de Tangbe (40mn, 3010m, T, C, E). En 2019, avec la construction d'une piste de 20m de large, cela ne sert VRAIMENT plus à rien de parcourir à pieds cette large piste poussiéreuse où les jeeps, les motos et les camions se suivent, sans répit pour le randonneur. Il est vraiment préférable de reprendre une jeep, au moins jusqu'à Tangbe et demandant quelques arrêts photos au conducteur (s'il est bien luné...). 

En vue du village de Tangbe

Visite des ruelles et possibilité de grimper en 10mn sur le tertre coiffé de chörtens rouges pour une vue plongeante sur le village entouré de nombreuses cultures de céréales mais aussi de vergers (les pommes sont en tout point délicieuses avec un petit arrière-goût d'ananas, n’hésitez pas à en acheter !). Continuation vers le N pour emprunter la piste du haut qui suit la ligne électrique jusqu’à un collet (15mn, 3090m). On descend doucement pour entrer dans Chhusang (30mn, 2980m, lodges, épicerie, T, C, E). Nuit en lodge ou sous tente dans l’arrière cour du lodge situé à proximité des chörtens.

Premiers rayons de soleil sur les falaises de Chhusang

Jour 3 : Chhusang - Campement de Pa (ou Paha)

7h30 / +1430m / -300m
A lire avec attention : Pour une entame de circuit qui nécessite une acclimatation, 1100m de dénivelée positive le deuxième jour, ce n'est pas top ! Ceci dit, en démarrant à 3000m, les risques d'être sujet d'un MAM sont certes réels pour certaines personnes qui n'auraient pas le recul nécessaire avec le comportement de leur corps en altitude. Certes, on évolue jusqu'à 4000m "seulement" mais certains d'entre nous peuvent avoir des symptômes dès 2500m. Comme il n'y a pas de possibilité de s'arrêter pour établir un camp à mi-pente du fait du manque criant d'eau sur cette portion de crête de la Siyarko Tangk danda, la seule solution sera de redescendre fissa jusqu'à Chomnang pour supprimer, ou tout du moins réduire, les effets indésirables (maux de tête, saignements, vômissements) et préserver votre corps d'un oedème cérébral ou pulmonaire... Aujourd'hui, avec le déploiement des routes au Mustang, il est aisé de se rendre en 4x4 vers le N du haut Mustang pour rejoindre depuis Tsarang et en 3h30 le village de Yara où la caravane fera étape à la fin du J05. Ou mieux encore, car pour s'acclimater il faut marcher un peu, rejoindre la caravane lorsqu'elle devra traverser la Dhechyang khola au moment du lunch du J05. Donc, si ça se passait mal au début de votre trek, tout n'est pas (encore...) perdu ! Voici la marche à suivre pour rester en-dessous des 3500m d'altitude tout en améliorant jour après jour votre acclimatation : 
- J02 : redescente à Chhomnang. Nuit en lodge à Chomnang et repos complet.
- J03 : de Chhomnang, se rendre au pied du village de Chele (45mn de marche étale) pour louer une place de 4x4 et se rendre à Ghemi. Eventuellement, petite randonnée pédestre en A/R de 2h (+250m / -250m) jusqu'au belvédère sur les roches rouges de Dhakmar. Nuit dans un lodge à Ghemi.
- J04 : effectuer la liaison pédestre facile de Ghemi à Tsarang via le col du Chinggel La (compter 3h30 de marche +400m / -400m). Nuit dans un lodge à Tsarang.
- J05 : effectuer la marche à pieds facile entre Tsarang et les lodges en bordure de la Dhechyang khola afin de retrouver votre caravane (compter 2h de marche et +50m / -400m). Dans l'après-midi il ne restera que 2h15 de marche (+300m / -300m) pour rejoindre Yara avec votre groupe retrouvé.


Diaporama De Chhusang, on traverse la rivière pour suivre en face la piste sur 300m avant de bifurquer sur la D au niveau d’un chörten isolé et s'élever à D au-dessus du village de Chhomnang. On passe auprès de la maison blanche et on part pleine pente derrière jusqu’à un collet (30mn, 3130m). Après une montée sur une large arête, nous voici dans un slalom entre des pénitents. Au passage, on pourra apprécier de belles vues plongeantes sur le village de Tetang entouré de ses champs en terrasses. On continue de grimper à découvert sur un bon sentier en zigzags jusqu’à un nouveau collet à l’aplomb d’une falaise (1h30, 3600m). Une petite pause pour se délecter de la magnifique vue sur la chaîne des Annapurna côté N (rarement vue dans les treks habituels au Népal) avec le Nilgiri N et le Tilicho peak.

Montée depuis Chhomnang

On remonte ensuite dans un étroit goulet aménagé avant de poursuivre à découvert sur le large fil d’une arête. On dispose de vues spectaculaires de part et d’autre : plateaux désertiques à l’infini côté Mustang, hautes cimes glacées côté S avec la chaîne de l’Annapurna. On continue de s’élever progressivement toujours sur un large chemin bordé ça et là de buissons d’épineux. Au S, le Dhaulagiri I émerge enfin, sommet majestueux faisant partie de la liste des 14 pics qui dépassent les 8000m sur la planète. Devant nous, le large plateau du Mustang s’étale quasi à l’infini. A l’approche de la crête de Siyarko Tangk danda, le chemin devient moins pentu et joue deci delà avec les excroissances rocheuses qui encombrent l’arête. On marche à découvert entre ciel et terre avec de belles échappées sur la chaîne du Damodar himal. Pause lunch au niveau d’un col (2h, 4050m, pas d'eau).

Panorama depuis la Siyarko Tangk danda

Par la suite, le chemin se met à explorer le fond de toutes les combes pour s’élever en direction du col que l’on devine de l’autre côté du vallon. On l’atteint au prix de quelques montées abruptes coupe-pattes (1h50, 4175m). On prend pied sur un plateau avec comme horizon sur la gauche les rouges falaises de Dhakmar et les grises de Ghemi (mais ce sera pour le retour…). La (longue) journée se clôt sur un sentier en quasi courbe de niveau qui explore une fois de plus le fond des combes avant de plonger sur le campement de Paha (50mn, 4086m, eau, emplacements de camping, cabane pour les porteurs). Nuit froide sous tente.
Attention ! Le campement de Paha se situe une heure de marche avant le lieu-dit Paha représenté sur les cartes.

Le sentier de crête de la Siyarko Tangk danda

Jour 4 : Campement de Pa (ou Paha) - Paha bhanjyang - Tangge

3h10 / +230m / -930m
Diaporama Du campement de Paha, continuer sur le sentier à l’opposé du vallon et s’élever en pente régulière jusqu’à un col dans lequel flottent des drapeaux à prières, les lungtas (40mn, 4170m). Vue spectaculaire une fois de plus sur les plateaux déchiquetés du Mustang et plus particulièrement ceux qui entourent le village de Tangge que l’on distingue tout en bas. Laisser partir sur la droite le sentier qui se dirige vers le Baha bhanjyang et qui donne accès à Muktinath et au Teri La pour continuer pleine pente franchir un large col à 4180m. On domine la vallée de la Yak khola.

Le franchissement du Paha bhanjyang

La descente est tranquille au milieu des pénitents sur un sentier sablonneux. Tout au long du parcours, on dispose de sensationnelles vues sur les plateaux désertiques de cette région du Mustang. On passe un collet (1h, 3465m) duquel on surplombe le village de Tangge. Puis c’est la descente dans le lit de la rivière (15mn, 3245m), rivière que l’on traverse à gué avant d’en descendre le lit sur 500m pour trouver le départ du sentier d’accès au village. Mais ce sentier nous réserve une belle surprise. On s’élève jusqu’à un chörten duquel on dispose d’une vue splendide sur le village posé... sur l’autre rive de la Tangge khola. Avant de pouvoir contempler de plus près les merveilleux chörtens que l’on devine pour certains cachés derrière les alignements de peupliers il va nous falloir poursuivre à flanc jusqu’au fond de la vallée pour aller franchir la passerelle métallique d’accès à l’extrême droite du village.

Le village de Tangye

Une fois en RD, une dernière montée abrupte donne accès à un large espace où sont alignés murs de manis et chörtens (50mn, 3380m, pour l'intérieur des chörtens voir le site de Christian Luczanit). Puis c’est la traversée du village, d’abord en suivant l’enfilade de chörtens puis en continuant vers l’W pour visiter le deuxième espace religieux avant de revenir au centre de Tangge et monter les quelques mètres jusqu’au terrain de camping (30mn, 3260m, eau, T, C, E, lodges, bhattis, épicerie). Nuit sous tente.

Les chortens de Tangye

Jour 5 : Tangge - Dhechyang khola - Yara

5h40 / +1110m / -810m
Diaporama Du terrain de camping, monter sous les pénitents qui dominent le village pour aller chercher un collet puis, au prix d’un effort supplémentaire, arriver au bord du plateau (35mn, 3480m). On traverse le plateau pour rejoindre une échancrure bien visible dans la chaîne sableuse qui nous fait face (25mn, 3575m). Et toujours ces paysages ruiniformes qui réjouissent la vue ! On part sur la D en suivant l’arête pour prendre pied sur un autre « plateau » plus perturbé avec beaucoup de up / down pour venir buter sur une falaise gréseuse (1h, 3620m). On attaque le petit raidillon qui franchit un col à 3920m (où en 2019 on retrouve une piste que l'on suit en descente vers le N jusqu'à qu'elle s'échappe vers la gauche). Vers 3850m, on quitte la piste pour descendre vers le N en direction de la rivière sur un sentier sablonneux jusqu’à un croisement de chemins (20mn, 3730m). Continuer légèrement sur la D en direction des superbes pénitents du plateau de Yara et arriver sur la banquette RD de la Dhechyang khola (40mn, 3315m, tente campement « hotel » Dhey stream side, boissons).

Tangye au petit matin

Après la pause lunch, descente en direction de la rivière pour la remonter en RG sur 500m à la base des falaises puis après une petite montée à flanc la traverser à l'aide la nouvelle passerelle métallique datant de 2017. Puis c'est la grimpette en zigzag en RD jusqu'au rebord du plateau. On débouche comme attendu sur un vaste plateau où broutent de nombreux troupeaux de chèvres pashmina (50mn, 3580m). La traversée du plateau vers le N nous offre de spectaculaires panoramas sur les falaises chamarrées de Dhigaon qui bordent le canyon dans lequel coule la Kali Gandaki. Puis par une série de up / down, on s’engage dans une gorge sableuse dont on sort par la remontée vers un petit col. De l’autre côté s’étale un immense plateau sur lequel on descend pour le traverser sur toute sa longueur. A l’extrémité N (1h20, 3600m) apparaît sur la gauche le village de Yara, posé au fond de la gorge de la Puyung khola. Descente pleine pente sur la G jusqu’à la rivière (20mn, 3480m) avant de remonter par les terrasses jusqu’au centre du village et se poser dans la cour d’un des lodges (10mn, 3510m, T, C, E). Nuit en lodge ou sous tente.

Sur le plateau de Yara

Jour 6 : Yara - Tashi Kabum - Luri gonpa - Ghara

3h15 / +480m / -155m
Diaporama Remonter le bras de la rivière à sec jusqu’à la canalisation et franchir le petit mamelon qui se présente sur la D. On se retrouve à longer les champs en suivant le canal d’irrigation jusqu’à un chörten. Belle vue sur les concrétions qui forment la falaise N du plateau désertique qui fait face au village de Yara. En poursuivant de manière étale au-delà du chörten, on rejoint le lit de la Puyung khola qui n’est qu’un empilage de galets passablement défoncé par les crues de l’année.

Dans les gorges de la Phuyang khola (Tashi Kabum)

On remonte la gorge en n’oubliant pas de regarder tout autour de soi à la recherche de fossiles, les fameux saligrams. Et il y en a, il n’y a qu’à se baisser… La gorge s’élargit au niveau de Tashi Kabum (Diaporama de 2019, visite possible pour Rs200, demander en passant la clef au lodge Saribung de Yara), où les pénitents de la RD ont été creusés de nombreuses grottes, les premiers H.L.M quoi… On laisse partir sur la droite le sentier des lacs de Damodar qui se prolonge au-delà jusqu’au Saribung La donnant accès à la vallée de Phu, objet du topo d’un précédent trek De Mustang à Phu. Un peu plus loin, on quitte le lit de la rivière pour remonter sur la RD et passer auprès de quelques kharkas (1h15, 3775m). Poursuivre tout droit pour trouver un deuxième ensemble de kharkas. Ne pas continuer plus avant (le sentier de descente vers la rivière est à présent impraticable) mais partir franchement sur la D pour trouver le nouveau sentier de descente. De retour dans le lit de la rivière, on poursuit vers l’amont sur 500m avant d’en ressortir sur la G et s’engager dans une ravine caillouteuse en direction de la construction que l’on voit perchée sur le mamelon. Nous sommes à l’emplacement du nouveau gonpa, au lieu-dit Luri gonpa (20mn, 3870m, eau, quelques places de camping).

Luri gompa

Diaporama de 2019 En 5mn, atteindre les chörtens qui dominent le site à 3920m sur la G et encore 5mn pour atteindre par un sentier en zigzags la porte de l’antique gonpa du XIVème siècle accroché à la falaise à quasiment 4000m. Visite de l’édifice (Rs500 avec guide, pas de photos à l’intérieur) qui recèle un superbe chörten abrité dans une grotte, ce qui a permis de garder pratiquement intactes les peintures fines qui plus est protégées sous ce qui ressemble à une couche de cire mais dont le gardien dit que c'est de la pierre naturelle...

Luri gompa

Descente délicate jusqu’aux chörtens, méritant toute l’attention… Puis, au lieu de redescendre vers le nouveau gonpa, s’engager sur un chemin qui part sur la D et parcourt en courbe de niveau (à la népalaise quand même…) un large plateau jusqu’à Khete et ses ruines dominées par les falaises chamarrées. On continue pour traverser quelques espaces cultivés avant de découvrir le village de Ghara jusqu’à présent caché derrière un repli du terrain (30mn, 3900m, T). Nuit en lodge ou sous tente dans la cour d’une maison.

Le village de Ghara

Jour 7 : Ghara - Amka - Campement dans la Chaka khola

5h / +700m / -880m
Pour la suite de l'itinéraire jusqu'à Samdzong, vous pouvez louer les services d'un horseman (et de son fidèle compagnon) pour le transport des réserves de nourriture de l'ensemble du groupe pour les 3 jours à venir et, même si les indications données par la suite sont fiables, pour assurer le guidage de la caravane entre gorges et plateaux. Je vous recommande de vous adresser à Karma Tsundi lorsque vous ferez étape dans le village de Yara au soir du J5. Fidèle compagnon de voyage et grand connaisseur de ces espaces, il vous conduira à Samdzong sans coup férir... Compter un prix à la journée de Rs2000.

Karma Tsundi, horseman et guide

Diaporama Du centre du village, rejoindre l’entrée E sous le monticule sur lequel sont érigés les drapeaux à prières et partir sur la G en direction du large col à droite des roches colorées. On évolue sur un chemin bien viabilisé toujours en direction du rocher principal aux strates multicolores. On dépasse un mât supportant un darchok (30mn, 4120m) avant de venir buter sur le fameux rocher. On le contourne par la D en suivant l’excellent sentier en zigzags jusqu’au chörten (20mn, 4225m). Au-delà on poursuit en écharpe vers la D jusqu’à un large col du Trik La (20mn, 4350m).

De Ghara, lors de la montée vers le col

Beau panorama sur la chaîne de l’Annapurna avec les sommets I et III, le Tilicho peak et le Nilgiri N. Plus détaché vers la droite, le Dhaulagiri I en impose toujours. Le sentier continue en légère montée vers le plateau (15mn, 4400m). Au bout, on franchit l'Amaka La puis descend dans une combe avant de poursuivre en courbe de niveau sur le sentier du haut. On contourne un mamelon juste avant de plonger sur la vallée de l’Amka khola au lieu-dit Amaka (40mn, 4260m, eau, emplacements de camping, quelques bergeries ouvertes, ne pas oublier de refermer la porte en partant !). Après le lunch, partir vers le fond de la vallée fluviale et entrer dans le bras de G. En suivant le thalweg, on débouche dans un col (20mn, 4370m) qui nous permet de disposer de belles vues à droite sur les montagnes du Damodar himal. Prendre à G le sentier qui se présente et qui rejoint à flanc une large arête, belvédère de premier choix de la partie E du Mustang. On continue en direction du N en dominant un ensemble de plateaux assez similaires de ceux que l’on peut contempler au Tibet si proche. On arrive à la fin de l’arête marquée d’un imposant cairn (40mn, 4400m) pour une superbe vue sur le plateau sur lequel est sensée, selon quelques cartes topographiques népalaises en couleur, se trouver le gonpa de Chudzong gonpa. Mais, que nenni, on a beau scruter le moindre recoin avec les jumelles, point de gonpa à l’horizon…

Belvédère au-dessus de la Chaka khola : mais où est donc Chhuchhu gompa ?

Descente en direction de la rivière sans oublier d’obliquer légèrement à G 500m après le col, au moment où le sentier se perd un peu, pour passer RG d’un thalweg sur une trace retrouvée. Peu après, voici que nous arrivons à proximité d’un enclos à bestiaux (20mn, 4255m) pour une exceptionnelle vue plongeante sur la gorge de la Chaka khola. La descente est sévère sur un sentier quand même bien tracé, tout du moins dans la première partie... Bien faire attention dans la dernière partie à l’approche de la rivière où l’on évolue dans de l’éboulis instable et friable. On prend pied dans le lit de la rivière (50mn, 3730m). Partir vers l’aval pour 1km de galets et rejoindre en RD juste après l’entrée d’une gorge étroite un emplacement de campement auprès d’un bosquet d’ormes (15mn, 3700m, eau de source sous les ormes). Nuit sous tente.

Les gorges de la Chaka khola

Jour 8 : Campement dans la Chaka khola - Chudzong gonpa

2h20 / +320m / -160m
Diaporama Du campement dans la rivière, continuer à descendre vers le confluent de la Chaka khola et de la Chhuchhu gonpa khola. Laissant la Chaka khola  partir sur la gauche, on s’enfile sur la D dans un étroit défilé dans lequel il nous va falloir traverser de nombreuses fois le cours d’eau bien frais. Nous remontons à présent la Chhuchhu gonpa khola et il est conseillé de chausser des escarpins adaptés. On atteint un emplacement bien large (belles concrétions ferrugineuses sur la gauche) avant de se retrouver entre deux parois bien rapprochées.

Ferrugineux dites-vous ? Chhuchhugompa khola...

Il s’ensuit un nouvel élargissement du lit de la rivière et c’est à cet endroit qu’il ne faut pas rater sur la G le départ d’un "sentier" en pente prononcée qui permet d’éviter le parcours chaotique qui serait le nôtre si d’aventure on poursuivait dans la gorge (50mn, 3700m). Plus haut, on rejoint une petite combe dans laquelle on trouve un excellent sentier bien aménagé qui escalade la rude pente en zigzags serrés. On franchit une épaule encombrée de roches ruiniformes (30mn, 3870m) alors qu’à l’arrière l’horizon s’agrandit pour proposer des vues sur les montagnes qui bordent le Mustang à l’W. C’est à présent en courbe de niveau que l’on chemine pour traverser une zone de gros blocs effondrés juste avant d’aborder un collet dans lequel sont posés trois chörtens (10mn, 3900m). On est au milieu d’un cirque de montagnes incroyablement fantastique de beauté, un paysage de roches aux couleurs chamarrées, creusées de replis façonnés par l’érosion. On peut distinguer en RD de la vallée la présence d’un édifice de couleur rouge brique flanquée de drapeaux à prières… Serait-ce le fameux et si secret Chudzong gonpa ?

La vallée de la Chhuchhugompa khola

Descendons-y pour le vérifier… Depuis les chörtens, on emprunte le bon sentier jusqu’au mur de manis tout en bas (noter les grottes percées dans la falaise de gauche qui ont dû servir d'habitations...) et on poursuit à plat jusqu’au pied de la falaise creusée d’imposantes cavités (15mn, 3850m). Nous sommes au coeur d'un village maintenant abandonné par ses villageois. On devine qu'une cinquantaine de familles devait y résider mais il ne reste aujourd'hui que des ruines. Tout autour, on peut voir les vestiges des champs en terrasses dominés par de nombreux pitons creusés d’habitations troglodytes.

Le long de la Chhuchhugompa khola

Eh bien, ainsi que l’atteste Karma Tsundi, le horseman de Yara qui a accepté de nous guider, nous sommes effectivement arrivés au mystérieux Chudzong gonpa. Son emplacement n’est pas correctement repéré sur les cartes topographiques népalaises y compris sur les fonds de plans finlandais au 1/50000e. Le site est incroyablement beau et mérite le détour, et maintenant que l'on est dans le saint des saints pourquoi ne pas monter jusqu'au gonpa ? Diaporama Il se trouve planté une quarantaine de mètres au-dessus des ruines du village et vaut assurément une visite ne serait-ce que pour le paysage incroyablement beau qui nous entoure. Y aller, rien de plus simple : il faut s'engager sur un excellent sentier qui s'enfile à G dans une gorge resserrée avant de partir en zigzag sur la D pour rejoindre la plateforme sur laquelle est posée le gonpa, ce bâtiment rouge que l’on a vu depuis le collet aux trois chörtens. Malheureusement, l’édifice est clos et il semble que cet endroit secret ne puisse pas facilement se livrer... En effet, il semblerait que les gens de Lo qui en détiennent les clefs ne souhaitent pas que trop d'étrangers viennent dans cet endroit (protection des lieux, risques de pillage,...?) et il est quasiment impossible de se les faire prêter. Certes les peintures extérieures sont très abîmées car ayant subi les affres du temps mais lorsque l'on creuse un peu dans les livres (Wonders of Lo d'Erberto Lo Bue) et sur internet sur le site de Luigi Fieni, ce grand restaurateur de peintures murales du Mustang, vous pourrez à peine vous consoler quand vous constaterez les merveilles à côté desquelles vous êtes passé. Ceci dit, à moins d'être un pur et dur de la plus stricte obédience "A la recherche du Sacré"..., les photos et le diaporama de l'intérieur du gonpa mis en ligne devraient vous satisfaire Extrait. D'autres photos de l'intérieur du gonpa principal se trouvent sur le site Himalayan Art. Heureusement, un grand bonheur n'arrive jamais seul : après avoir trouvé porte close en bas, montez d'une trentaine de mètres au-dessus de l'édifice et rejoignez l'ancien gonpa troglodyte qui, elle, recèle des merveilles. Entrez et asseyez-vous sur le banc de bois puis laissez-vous imprégner de l'ambiance si particulière qui se dégage de cet endroit. Que du bonheur vous dis-je...

Le gonpa troglodyte de Chudzong gonpa

Noter que depuis 2016, bien que le gonpa principal soit toujours fermé, il est toutefois possible maintenant de contacter, lorsque l'on est à Lo Manthang, Tsewang Bista au magasin Curio Art pour qu'il puisse envoyer sur place le "gardien des clefs" moyennant une indemnité de déplacement et un droit d'entrée (Rs15000 pour un groupe en comptant le déplacement du "gardien des clefs", l'argent collecté servant à l'entretien et la restauration du site). Au printemps 2016, des travaux de rénovation de l'intérieur du site ont été réalisés par les habitants de Lo Manthang et des statues monumentales convoyées à dos d'homme depuis Lo ont pris place dans les vitrines de l'autel réalisé pour l'occasion. Voici donc le Diaporama complet de la visite du site.

Noter en 2019, la présence d'un bâtiment en dur (au coeur du village ruiné au pied du gonpa) disposant de plusieurs pièces pour y résider si l'on ne possède pas de tente mais pas de bas-flancs ni d'équipement de cuisne et encore moins de possibilités de restauration, à la dure quoi !... 

Le long de la Chhuchhugompa khola

Une fois ce moment de sérénité consommé, on profite une dernière fois du paysage grandiose qui s'ouvre devant nos yeux avant de redescendre dans la vallée admirer depuis le bas les élégants pitons rocheux qui s'élèvent vers le ciel. On poursuit vers le fond de la vallée en s’élevant tout d'abord RD de la Chhuchhu gonpa khola avant de traverser la rivière pour poser le camp auprès d’un ensemble de kharkas à faible distance de la rivière (20mn, 3875m). Nuit sous tente.

Le long de la Chhuchhugompa khola

Jour 9 : Chudzong gonpa - Campement dans la Yarsang khola

4h / +930m / -150m
Diaporama Se diriger au-delà de la kharka, traverser la rivière et s’engager dans la gorge de la Salde khola (c’est celle qui se trouve au milieu des trois). Suivre le lit de la rivière jusqu’au départ d’un sentier abrupt sur la G (45mn, 4005m).

Départ du camp de la Chhujung gonpa khola

Les premiers mètres passés, on s’élève sur un bon sentier jusqu’à un col bien marqué (1h, 4260m). On poursuit en contrebas de la crête en suivant un parcours parallèle à celui de la Salde khola. On évolue au milieu des buissons de genévriers. La montée est rude jusqu’au deuxième col (35mn, 4450m), emplacement à partir duquel on commence à pouvoir distinguer les montagnes de la bordure W du Mustang. A nos pieds, le délire géologique créé par la Kali Gandaki et la Chhuchhu gonpa khola s’offre à nos yeux comme une récompense à nos efforts.

Sur l'arête de la Salde khola

On s’en vient franchir une épaule (40mn, 4690m). Le panorama est immense sur les cimes enneigées, du Mustang au Damodar himal, en passant par le Dhaulagiri et l’Annapurna. Envoûtant ! Avant de dépasser cette épaule et partir sur un sentier-balcon qui nous ouvre d’autres horizons, ayons un dernier regard, là tout en bas, pour le site de Chudzong gonpa. Ce nouveau sentier part légèrement sur la G en RD d’un petit thalweg avec pour direction un large collet qui nous permet de prendre pied sur un immense plateau d’altitude.

Le plateau de la Yarsang khola

Apparaissent devant nous de nouvelles montagnes, beiges celles-là, qui marquent la frontière avec le Tibet. C’est que nous n’en sommes vraiment plus très loin… Un mamelon se propose sur notre G pour offrir un belvédère complet à 360° sur la région (20mn, 4760m). Quel pied ! Par la suite, direction NNE vers le pic beige le plus clair, pour rejoindre notre campement auprès de la Yarsang khola. Mais il va d’abord falloir traverser les grandes étendues herbeuses du plateau, et on n’en voit pas la fin : ondulations en série, herbes piquantes, vent de dos… On atteint enfin un mur de manis (40mn, 4780m). Ne reste plus qu’à descendre au bord de la rivière poser le camp, idéalement placé puisque le soleil y pénètre jusqu’à son coucher (10mn, 4690m, eau).

Arrivée au-dessus du camp de la Yarsang khola

Jour 10 : Campement dans la Yarsang khola - Samdzong

4h / +365m / -1000m
Diaporama Remonter la vallée sur 200m pour trouver sur la G le départ du sentier-balcon. En RD de la Yarsang khola, on peut disposer de vues splendides sur les Annapurna et le Dhaulagiri. Devant, c’est à dire RG de la Yarsang khola, c’est le plateau que nous avons foulé hier. On passe un collet (35mn, 4750m) qui donne accès à un plateau avec une vue frontale sur la gorge de la Yarsang khola jusqu’aux kharkas à l’amont de Chudzoung gonpa. On peut aussi apprécier la rudesse de la crête que nous avons gravie hier matin.

Le sentier balcon au-dessus de la Yarsang khola

On descend à présent sur le vallon de l’Iti khola (10mn, 4600m, emplacement de campement). Montée en face (mur de manis) pour s’en aller franchir une épaule à 4700m avant de descendre sur la profonde vallée de la Chhusang khola (30mn, 4600m, emplacement de campement). On quitte ce charmant vallon dans lequel la rivière zigzague paisiblement. La montée qui suit en RD n’est pas du même acabit ! On s’élève à flanc de coteau pour aller chercher une épaule rocheuse et prendre pied sur le plateau du Thakla (25mn, 4750m). Le sentier propose un parcours en courbe de niveau bien agréable en direction des montagnes qui composent le Mustang himal jusqu’à un ensemble de kharkas (15mn, 4730m). On remonte un mamelon derrière les kharkas (flèche directionnelle au sol) pour prendre pied sur une partie de plateau en faux plat montant et aller franchir un large col (15mn, 4800m). Un petit monticule hors sentier sur la gauche offre un belvédère extraordinaire sur la partie W du Mustang.

Belvédère depuis le plateau de Thakla

A nos pieds, les concrétions qui bordent la vallée de Samdzong se dressent pareillement aux fameux tsingys malgaches. A gauche, les plateaux se succèdent les uns derrière les autres. Et dire que nous les avons soit contournés soit traversés depuis Tangge : quelle épopée ! La descente du plateau s’opère sur un bon sentier à flanc. Une fois arrivé sur la plaine, il oblique franchement à G une fois un petit thalweg franchi (15mn, 4660m). On descend jusqu’à un bloc rocheux de couleur rouge, lieu à partir duquel il va falloir laisser l’évident sentier qui plonge (peut-être…) dans la vallée et incliner notre marche vers la D rejoindre un deuxième rocher rouge (10mn, 4575m). On poursuit à flanc en suivant quelques vagues traces jusqu’à franchir un thalweg dans sa partie basse (10mn, 4540m) et légèrement remonter sur une épaule sablonneuse. Au-delà, on continue à flanc jusqu’au vallon suivant où l’on bifurque vers la G pour traverser un torrent à sec puis remonter sur un mamelon (10mn, 4545m). On poursuit maintenant sur le bord de la falaise N du vallon de Samdzong. Au cairn (15mn, 4495m), descendre vers la D jusqu’à un somptueux belvédère sur Samdzong (10mn, 4375m).

Descente sur Samdzong

De cet endroit, c’est maintenant la descente directe dans du petit schiste bien pulvérulent (cachez vos appareils photos…) sur le village que l’on domine encore. Le paysage qui nous entoure est réellement fantasmagorique, le mot n’est pas trop fort… Au pied de l’éprouvant sentier de descente, on traverse la rivière avant de remonter en face sur le village dominé par de superbes pénitents (30mn, 4050m). Nuit sous tente auprès du musée à l’écart du village (pas de terrain de camping officiel) mais depuis 2015 possibilité de dormir chez l'habitant, eau dans le torrent.

Les falaises de Samdzong

Jour 11 : Samdzong - Lo Manthang

3h30 / +370m / -500m
Diaporama En longeant le canal d’irrigation, on s’en va traverser le village en direction du S et passer auprès du gonpa. On descend à travers champs au milieu d’une allée de pénitents, majestueuse sous le soleil matinal.

Départ du village de Samdzong

La vallée se resserre alors que l’on pénètre dans une gorge. Un chörten (35mn, 3970m) marque la confluence de la Samdzong khola avec la Chhikyu Toppu khola en provenance directe du plateau du Thakla (attention, noter que le sentier de descente qui longe la rivière et marqué sur les cartes n’est plus viable).

L'entrée de la gorge de la Samdzong khola

On passe un chörten rouge vif qui marque l’entrée de la gorge proprement dite et on marche à présent sur un bon sentier à mi-hauteur. On débouche sur un grand espace ruiniforme au milieu duquel le sentier nous conduit à traverser le lit d’une rivière à sec (en provenance du vallon au pied de Konchok Ling, voir description au jour 13). On remonte sur un petit plateau où est érigé un important chörten qui a malheureusement subi les affres du temps (20mn, 3925m). Et que dire de l’horizon ? Immensément beau il va de soi… Les ensembles de pénitents alignés de part et d’autre de notre itinéraire forment un tableau de premier choix. La marche s’incurve légèrement sur la D pour s’engager dans la montée du col qui va nous permettre de rejoindre la haute vallée du Mustang, au N de Lo (20mn, 3930m).

Dans la vallée de la Samdzong khola

Sous une falaise qui nous domine de sa hauteur et surtout de son incroyable blancheur, nous voici à pied d’oeuvre dans une montée sévère mais régulière à flanc sous l’oeil des vautours-fauves qui tournoient à l’affut d’une défaillance d’un trekker dans la montée augurant d’un dépeçage en règle et d’un repas festif. Le col offre un panorama de légende (25mn, 4070m) si bien à l’avant sur les montagnes glacées du Mustang himal, qu’à l’arrière, notre regard survolant les concrétions multicolores que l'on vient de traverser. Après, c'est le choix entre deux sentiers :
- sur la G, en suivant le fil de la crête, on rejoint un sentier de descente sur le village de Nenyul et au-delà Lo en traversant la Nyichung khola sur un pont suspendu et en suivant la piste vers la G.
- sur la D, en direction de Bharcha, Sisa et Garphu en traversant un plateau à l’herbe rare où broutent les troupeaux de chèvres pashmina.

Dans la montée au col

On part sur la D pour rejoindre Bharcha, un village caché dans un repli de vallon aux pénitents colorés (20mn, 3850m). Belle vue sur la région N du Mustang. On suit le lit de la rivière vers l’aval pour s’en aller traverser la Nyichung khola sur un petit pont de bois en préalable à la remontée vers la piste principale Mustang - Chine au niveau du village d’Arka (20mn, 3870m, bhattis, T, C, E).

Les deux compères Karma Tsundi et Tsewang Rindze

Dans l’après-midi, on suit la piste vers le S, piste qui trace son sillon au milieu d’un paysage dépouillé quasi-lunaire. On traverse la Kimaling khola (belles falaises de sable) et on poursuit pour dépasser le village de Nenyul planté sur l’autre rive de la Nyichung khola. Il s’ensuit une petite remontée avant de franchir un collet au milieu des ruines d’un fortin puis une descente pour traverser la Chhorak khola au pied de la ville de Lo Manthang. On atteint les chörtens de l’entrée N au prix d’une grimpette courte mais sévère. En poursuivant par la ruelle au-delà des chörtens on arrive à l’entrée N de la ville close. A G puis à D et voici deux terrains de camping et la très respectable Lo Manthang guest-house ou le Lotus hotel (1h15, 3850m, lodges, campings, épiceries, T, C, E).

Au col, belvédère sur le Nord Mustang

Jour 12 : Lo Manthang

Journée de repos. Possibilité de visiter la ville fortifiée et ses alentours. Diaporama La ville est ceinte de murs blancs et ne possède « officiellement » qu’une seule entrée au N (un certain nombre de portes annexes ont été creusées, ce qui fait dire aux habitants que « The walled city » est devenue au fil du temps « The holed city »…). Trois monastères et un musée peuvent se visiter depuis 2016 toute la journée en compagnie d'un moine de Chode gonpa (1 pass à Rs1000 pour l’ensemble, à acheter juste à la porte du monastère de Chode gonpa). Les trois sites religieux (Chode gonpa, Jampa gonpa et Thupchen gonpa) et le musée hébergé dans l’enceinte de Chode gonpa recèlent de multiples merveilles et entre autres des peintures originelles datant du XIIIème siècle. Munissez-vous d’une lampe de poche à faisceau puissant pour pouvoir les examiner. Malheureusement, pas de photos afin de protéger les œuvres des pillages. Pour obtenir davantage d'explications sur la restauration du site de Jampa gonpa, vous pouvez aller visionner le film Lost Treasures of Tibet. Le problème principal sera de trouver la bonne personne qui détient les clefs, ce qui vous permettra à l’occasion de découvrir les ruelles de la ville et, au passage, ses nombreux chörtens.

Lo Monthang hors les murs

Vous pourrez aussi regarder de l’extérieur le palais royal dans lequel réside en permanence le roi du Mustang (même déchu au moment de l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, il est encore respecté par les Lobas, les habitants du Mustang, mais du fait de son asthme il réside maintenant à Kathmandou et ne vient plus que très rarement). Peut-être aurez-vous même l’occasion d’être reçu au palais royal dans l’après-midi lors d’une audience collective (compter un droit d’entrée de Rs200). Il est décédé le 16 décembre 2016 à Kathmandou.

Audience chez le roi du Mustang, Jigme Palbar Bista

D’autre part, quelques boutiques de souvenirs, pratiquement toutes situées sur la place centrale du village devant le palais royal (il y en a aussi hors les murs à l'E), proposent à la vente de pures merveilles en provenance du Mustang ou du Tibet. Dans l’après-midi, vous pourrez aller vous promener autour de Lo Manthang : une idée, suivez la clôture E des jardins en partant des chörtens hors les murs et descendez au S jusqu’aux ruines du vieux fortin (compter 30mn) et revenez par le côté W (40mn de plus). Vous apprécierez sûrement les couleurs des roches et le fameux « cône glacé » de la Sakyau danda qui dégouline (très imagé). En tous cas, balade très sympa… Nuit en guest-house.

Le plateau de Lo Monthang

Jour 13 : Lo Manthang - A/R Konchok Ling - Chhoser - Lo Manthang

25mn de voiture puis 4h30 / +550m / -550m et 2h30 / +150m / -250m.
Noter qu'au début de l'année 2015 les responsables du VDC de Chhoser au sein duquel se trouve la grotte de Konchok Ling (les gonpas de Niphu et Garphu ainsi que les grottes de Jhong) ont décidé de regrouper le permis de visite des 4 sites sur un seul billet à Rs1000. Ce billet s'obtient dans la maison voisine de l'école au toit bleu située à proximité de la piste "chinoise" ou alors à Bharcha dans le lodge de Pura Sangmu Partchya. On a même vu se construire une piste en lacets qui conduit les personnes arrivant de Lo Manthang en jeep jusqu'au gros chörten qui précède la porte d'entrée... O tempora, ô mores ! Comme ça en une journée, ces touristes pourront tout visiter sans "trop se crever"...

Diaporama De bon matin se rendre à pieds (1h15) ou en jeep (25mn et Rs6000 pour la location du véhicule) jusqu’à Arka, lieu où l'on a rejoint la route en arrivant de Samdzong.

Arka, village sur la route de Lo Monthang au Tibet

On remonte la rivière jusqu’à Bharcha avant de se diriger vers la première maison pour louer les services du guide (ou plutôt de la guide Pura Sangmu Partchya…) qui vous conduira jusqu’au Nirvana, cette fameuse grotte de Konchok Ling découverte par un berger en 2007 et qui recèle un trésor exceptionnel, à savoir des peintures murales bouddhistes datant du XIIème siècle. Si vous voulez plus de renseignements sur Konchok Ling, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de Paulo Grobel.

Rigzum Gompo à Bharcha

L’accès à la grotte est comprise dans le billet groupé qui coûte Rs1000 par personne. Surtout au retour, n’oubliez pas la guide… De Barcha à 3860m, on remonte la large vallée fluviale à main droite vers le NE, vallée contenue entre deux murailles ourlées de pénitents multicolores. Ca commence bien ! On passe un gros chörten (35mn, 3950m) puis on incline la marche sur la D pour emprunter un excellent sentier en zigzag qui gravit le coteau au milieu d’un délire géologique de toute beauté. On débouche sur un tertre (30mn, 4110m) pour un panorama surplombant toute la région et entre autres sur la gauche le fort et le gonpa de Kimbu.

Notre guide, Pura Sangmu Partchya

Au-delà, on descend jusqu’à la porte cachée derrière une « canine » rocheuse. La « gardienne des clefs » nous ouvre le passage. On poursuit en descente sur un sentier un peu moins large et viabilisé à flanc de falaise. Puis, une fois au fond de l’étroit vallon, remontée en face plutôt pentue sur le fil d’une épaule sableuse. Enfin la délivrance (croit-on…) avec l’arrivée dans un col au niveau d’un vieux gonpa aux murs défraîchis. Mais on en n’a pas encore terminé : à G toute sur un bon sentier retrouvé mais pas pour longtemps… On passe quelques bâtiments en ruine avant de marcher réellement entre ciel et terre sur le fil d’une arête étroite avec le vide de chaque côté. Prudence est mère de sûreté, dit-on ! Bistare, bistare

Sur le fil de l'arête, entre ciel et terre...

Une fois cet écueil franchi (en gros une centaine de mètres), descente jusqu’à une plateforme, terminus du chemin (50mn, 4125m). Mais pas de caverne ornée à l’horizon… « Juste » un superbe belvédère sur un ensemble de pénitents de belle ampleur qui entoure le lit d’une rivière qui coule 200m plus bas, rivière que nous avons croisée avant-hier lors de notre descente de Samdzong. Mais où donc se cache-t-elle cette caverne ? Ne serait-ce pas derrière ce couloir abrupt « sécurisé » par une corde de 15m faite d’un savant assemblage de fil électrique et de peau de chèvre ? Si, si… On laisse son sac à dos, on se retourne face à la terre et on s’engage sur cette pente dans laquelle ont été taillées quelques marches qui nous aident à progresser vers le bas, le vide étant bien présent.

Désescalade vers la grotte de Koncholing

On arrive en bout de main courante sur une trace à flanc bien étroite (et non sécurisée…) qui part vers la D (sens de la descente face à la terre) pour un parcours de quelques 200m en courbe de niveau jusqu’à arriver une dizaine de mètres en-dessous de la fameuse grotte que l’on identifie grâce à sa merveilleuse protection contre les attaques du temps, du soleil et de la pluie, j’ai présenté un superbe grillage à large maille qui ne s’érige pas vraiment comme un rempart d’excellente facture… Enfin, nous sommes bien arrivés dans le saint des saints ! Les peintures sont défraîchies certes, mais l’ambiance qui se dégage des lieux est à nulle autre pareille, recueillie, silencieuse, et nous fait prendre compte de l’exceptionnalité du moment que nous sommes en train de vivre. Tous les détails photographiques de la grotte sur Luczanits.net.

L'intérieur de la grotte de Koncholing

Et tout autour de nous, ce paysage chamarré de pitons gréseux qui rappellent encore une fois les tsingys de Madagascar… Il nous faut s’arracher de cet endroit pour retourner dans la vallée : on s’en va à regrets pour refaire en sens inverse le chemin parcouru, tout d’abord le sentier à flanc, puis la remontée du goulet à l’aide de la corde (c’est quand même plus aisé dans ce sens-là…), le parcours sur le fil de l’arête toujours avec le vide de part et d’autre jusqu’au col au gonpa.

La protection à toute épreuve de la grotte de Koncholing

Ensuite, ce sera la descente dans l’étroit thalweg au pied de la « canine » avant de retrouver la porte d’entrée que la guide refermera jusqu’à la prochaine visite… Il ne restera plus qu’à suivre le large sentier jusqu’au lit de la rivière que l’on descendra jusqu’à Barcha puis Arka. Quelle épopée nous avons vécue ! Que de souvenirs resteront dans notre tête après cette « balade » incroyable, sûrement la plus belle du Mustang.

Le délire géologique aux alentours de Koncholing

Depuis Arka, on suit la piste vers le N pour se rendre dans le district de Chhoser à la découverte des villages qui le composent. Diaporama On passe un chörten planté au milieu de la piste poussièreuse avant de s’échapper sur la D pour aller traverser la Nyichung khola et monter jusqu’à un mur de manis de belle facture construit sur le territoire de Yachebu. Puis on part sur la D longer la falaise, passer auprès d’un gonpa aux peintures murales très anciennes (entrée Rs200) et rejoindre, en remontant la vallée de la Sichaphui khola à mi-hauteur, le gonpa de Niphu du côté des grottes de Jhong, enchâssé dans la falaise (Rs200, vieilles peintures murales, grotte de méditation du genre 3m² pour passer une bonne retraite d’ermite d’une durée de 3 ans, 3 mois et 3 jours… Pfouh !).

Au Nord de Lo Monthang, Yachebu

Retour sur ses pas pour quelques centaines de mètres avant de traverser la rivière et remonter en face au village de Ghom. De là, on suit un gentil chemin qui traverse quelques villages dont un composé de maisons troglodytes encore habitées avant de retrouver Sisa et Barcha. Plutôt que de rentrer à Lo Manthang par la piste via Arka, on peut poursuivre en RG de la Nyichung khola sur un bon sentier à travers champs jusqu’à Nenyul où une passerelle métallique permet de retrouver la piste principale un peu avant le fortin qui domine Lo Monthang. Encore une petite demi-heure de marche pour retrouver la chaude ambiance de la guest-house.

Au Nord de Lo Monthang, la gompa de Niphu

Jour 14 : Lo Manthang - Lo La - Dhigaon

4h / +400m / -750m
Diaporama Une des plus fantastiques balades du Mustang (encore une !). Et pourtant si peu connue… De Lo Manthang (3830m), se diriger vers le S vers le Lo La. Au col (45mn, 3975m), le panorama à 360° est d’une beauté époustouflante si bien au N sur les hauts plateaux du Mustang qu’au S lorsque notre regard se pose à l’infini sur les montagnes glacées de l’Annapurna himal, explosant de blancheur sous les rayons du soleil matinal. Continuer 200m au-delà du col et tourner sur la G plein S sur un sentier duquel on déguste, à chaque collet que l’on franchit, la beauté sans cesse renouvelée des horizons proposés.

Le passage du Lo La

On chemine à flanc de colline en courbe de niveau sur de hauts plateaux sableux profondément entaillés de canyons. Devant nous, les montagnes du Damodar himal apparaissent. A notre gauche, les hauts plateaux s’étendent à perte de vue. On reconnaît même quelques passages que nous avons empruntés lors du début de notre périple : ici, ne serait-ce pas cette fameuse crête qui nous a donné tant de mal au départ de Chhudzong gonpa, et là, la profonde vallée de l’Amka khola, et au fond, tout là-bas, le plateau du Thakla ? De combe en combe, nous cheminons entre terre et ciel et l’on s’éleve doucement jusqu’à dominer de belle façon la faille que l’on suivait pourtant déjà à belle hauteur. On s’arrête à un belvédère 500m avant un col (1h05, 4050m). On surplombe le canyon et tout au fond on reconnaît le « cône glacé » qui ferme la vallée de Lo Manthang. Tiens, tiens, il est juste placé au confluent des vallées fluviales de la Nyichung khola et de la Samdzong khola… On devine même au loin le site des pénitents au milieu duquel se cache la grotte de Konchok Ling… Quel sentier-balcon !

Sur le sentier balcon entre Lo Monthang et Dhee

On poursuit jusqu’au col (10mn, 4100m). Belle vue sur le Nilgiri N, l’Annapurna I et le Dhaulagiri I. On peut apprécier la profondeur du bassin fluvial de la Kali Gandaki au niveau de Marpha : pratiquement 6000m, ce qui en fait le canyon le plus profond du Monde ! La suite de l’itinéraire s’effectue toujours en balcon en dominant sur la droite la piste qui relie Lo Monthang à Tsarang. On domine le superbe chörten de Sungda posé au milieu de la piste, bien petit depuis notre belvédère. On arrive dans un nouveau col (15mn, 4075m). On bascule sur la G et on passe du blanc écru qui nous accompagnait depuis ce matin au rouge. Un massif torturé se présente devant nos yeux. Incroyable ! Et le Damodar himal qui s’expose à présent en totalité à l’horizon… Maintenant, on s’engage dans une descente en direction d’un large col qui domine la vallée de la Kali Gandaki. De ce col, le Dhi La (20mn, 3980m), on laisse partir sur la droite un sentier de chèvres qui rejoint Tsarang que l’on voit au loin posé au bord de son plateau. La descente sur la G se déroule au milieu de l’un des plus beaux panoramas que l’on puisse contempler au Monde : les montagnes tabulaires ruiniformes rivalisent d’audace pour présenter une palette de couleurs du blanc au rouge carmin et passant par le jaune et l’ocre… A l’horizon, toujours l’immensité du Damodar himal. On reste sans voix…

Sur le sentier balcon entre Lo Monthang et Dhee

Impossible de regarder ses pieds tant le paysage proposé est exceptionnel et pourtant il va bien le falloir car une descente abrupte nous attend pour nous conduire à un col (15mn, 3838m). Arrêt contemplation du paysage multicolore et des nombreuses concrétions rocheuses avec quelques vautours-fauves qui planent. On est vraiment bien… Et c’est là que le délire va commencer (ou plutôt se poursuivre) : la descente de ce col s’effectue sur la G (on laisse partir sur la droite le chemin « officiel » de Tsarang, itinéraire décrir en sens inverse dans le topo Mustang hors des sentiers battus). On est vite absorbé dans un abrupt goulet poussiéreux au milieu d’un ensemble de pénitents blanc écru pour atteindre avec plaisir pour nos narines un petit plateau bien dégagé (20mn, 3680m). Le répit est de courte durée car il s’ensuit une autre descente encore plus pentue, limite vertigineuse si elle ne se produisait pas dans une pente de sable mou bien rassurant pour garder l’équilibre. On domine en permanence les champs cultivés de Dhigaon et, du village, on n’en voit que les toits tant on est à l’aplomb… On louvoie entre des pénitents de grès et on débouche enfin en haut du village avant de pénétrer dans des ruelles agréables (15mn, 3420m, lodges, campings, T, C, E). Nuit en lodge ou sous tente.

Descente sur Dhigaon

Jour 15 : Dhigaon - Tsarang - Lo Ghyekar

4h30 / +800m / -215m
Diaporama Du village, prendre la direction du S pour passer sous le fortin coloré façon Rigzum Gönpo. On descend dans le lit de la Kali Gandaki pour aller chercher un escalier RD qui évite de se tremper les pieds. On dépasse le village de Surkhang posé sur la RG de la rivière et surplombé par les pénitents du plateau de Yara. On revient dans le lit de la rivière juste un moment le temps de trouver un grand escalier sur la D qui semble s’élever en direction des falaises de Dhigaon dont nous avons dévalé une portion hier midi. On chemine à mi-hauteur de la Kali Gandaki au milieu d’un labyrinthe de pénitents mais toujours en restant une quarantaine de mètres au-dessus de la rivière. Et puis cette montée attendue qui ne vient toujours pas (c’est pourtant ce qui était indiqué sur la carte…) car nous voici de nouveau dans le lit de la rivière (50mn, 3340m). Face à nous, une splendide muraille de pénitents nous surplombe.

Dans le lit de la Kali Gandaki

On suit la large allée de galets jusqu’au confluent d’avec la Tsarang khola qui nous arrive de la droite (30mn, 3310m). On s’engage dans cette vallée pour aller traverser la rivière à gué puis, en RD, trouver le départ d’un sentier. Il s’éloigne en pente douce du lit de la rivière, traverse quelques cultures avant de nous proposer une montée en lacets jusqu’à l’entrée d’un goulet bordé de pénitents composés d’un conglomérat de sable et de galets. On s’élève assez péniblement en grande partie à cause de la pente relevée. On débouche (enfin…) sur le plateau au S de Tsarang (50mn, 3550m). Ne reste plus qu’à se diriger vers le gonpa perché sur son monticule avant d’entrer dans le bourg, ancienne capitale du royaume avant Lo (15mn, 3600m, lodges, campings, T, C, E). On poursuit la visite en suivant le bord du plateau jusqu’à dépasser le Royal Palace en piteux état et finir au chörten qui marque la confluence des vallées de la Tsarang khola et de la Thulung khola. Une adresse sympa pour le lunch : la Kailash guest-house à la bordure S du village.

Le Royal Palace à Tsarang

Une fois la panse remplie, on se dirige vers les trois chörtens jaunes qui marquent la sortie N de la ville et où se trouve le sentier (autrefois... la piste aujourd'hui) qui longe le plateau de Tsarang vers le NW. On traverse une série de jardins et, toujours en faux-plat montant, on passe un collet (35mn, 3690m). De l’autre côté, un plateau herbeux nous attend pour nous conduire à la passerelle métallique qui permet de rejoindre les « faubourgs » de Marang, village perché sur le plateau sableux une cinquantaine de mètres au-dessus des premières maisons. On traverse la Tsarang khola (15mn, 3715m) avant de poursuivre tout droit jusqu’à venir buter sur la falaise une fois les maisons passées. A G toute, le long d’un canal d’irrigation, puis, au moment où la trace se perd, monter sur la D par les terrasses retrouver l’un des sentiers qui vient de Marang. Continuer tout droit jusqu’à une maison isolée, point de jonction du deuxième sentier de Marang. On se dirige maintenant vers le hameau suivant. A l’arrière, la vallée s’élargit jusqu’aux montagnes du Damodar himal, du Peri himal et de l’Annapurna. Tsarang, tout au loin, n’est plus qu’un petit point au milieu de cette immensité. On franchit la Tsarang khola sur un pont de bois (45mn, 3830m) en prélude à la dernière montée de la journée jusqu’à la gompa de Lo Ghyekar (ou Ghar gonpa) perché sur son tertre (20mn, 3920m, tea-house au-dessus). Visite du très vieux gonpa (Rs100, 3 salles, pas de photos à l’intérieur) aux murs tapissés de centaines de dessins gravés sur des petites ardoises. Nuit sous tente ou à l'intérieur de la bhatti qui jouxte le monastère.

La Ghekar

Jour 16 : Lo Ghyekar - Mui La - Dhakmar - Ghemi - Chhunkar (Ghilling)

5h15 / +800m / -955m
Diaporama Du monastère, partir vers le SE en direction des chörtens de couleur rouge. En pente douce, on remonte sur un plateau alors que s’étale à notre G la vallée de la Tsarang khola. Une pente un peu plus soutenue nous conduit au Mui La (50mn, 4105m). On traverse un large plateau en faux-plat descendant jusqu’à l’entrée d’un défilé rocheux caractéristique d’où l’on surplombe la vallée de Dhakmar (10mn, 4010m, C). On descend par un sentier en zigzags au milieu d’un conglomérat de sable, de galets et de rochers. Parfois quelques bharals s’attardent à jouer sur les crêtes effilées qui ceinturent le cirque, mais ce n’est pas garanti ! On débouche au pied des falaises rouge sang de Dhakmar (25mn, 3780m).

Dhakmar

On incline la marche vers la D pour rejoindre le village. On traverse le petit pont de bois pour entrer dans Dhakmar. Au panneau directionnel, prendre à G vers le bas du village et atteindre un autre pont de bois qui nous fait repasser RG pour longer la base des falaises (20mn, 3740m, C, E). On descend tranquillement la rue principale du village avec toujours de belles échappées sur les monumentales falaises rouges. Et c’est loin d’être fini ! Au niveau de la maison aux murs bariolés couleurs Rigzum Gönpo, franchir la rivière sur le pont (10mn, 3695m) et descendre sur un chemin en bordure des champs. On prend un peu de recul avec les falaises ce qui leur donne encore plus de magnificence. On passe auprès d’une maison isolée avant de rejoindre le chemin de Ghemi, identifiable aux 4 chörtens Rigzum Gönpo qui en gardent l’accès, RD de la vallée. On remonte légèrement jusqu’à un collet (30mn, 3700m) d’où l’on domine la vallée agraire de Ghemi.

Entre Dhakmar et Ghemi

Descente jusqu’au village pour le lunch avec au préalable une traversée de rivière et une petite remontée (20mn, 3560m). Le village, très orienté agriculture, recèle au gré de ses ruelles quelques monuments religieux remarquables (chörtens jaunes, murs de manis Rigzum Gönpo, etc.) et une place centrale véritable centre de vie du village. On sort du village au S par une large allée bordée de peupliers. Une petite montée vers un col tranquille dans sa première partie et qui se durcit dans la deuxième avant d’atteindre le Ghemi La (35mn, 3765m). Au-delà, on continue sur un large chemin en courbe de niveau avec comme horizon les pics glacés du Damodar himal. On rejoint la piste qui vient de Ghemi (15mn, 3770m, qui a fait un détour par le bas) et on profite d’une dernière vue panoramique sur les falaises rouges de Dhakmar et les grises de Ghemi.

Chörten au coeur du village de Ghemi

Maintenant on suit la piste (un peu ch… mais vous pouvez emprunter l'itinéraire par les crêtes qui est décrit au J23 du topo Mustang hors des sentiers battus) jusqu’au niveau d’une combe dans laquelle part sur la G un sentier coupe-lacets (20mn, 3870m). En s’élevant progressivement on atteint le Nyi La (25mn, 4010m). Descente par le chemin puis la piste. Un peu plus loin, on laisse partir sur la gauche le chemin de Ghilling pour continuer sur la piste. On passe Jhaite (20mn, 3825m, lodge, camping) pour rejoindre le superbe chörten coloré de Chhunkar (10mn, 3730m). Le lodge se situe 50m plus avant. Nuit sous tente à l’hôtel Shangrila.

Le chorten de Chhunkar

Jour 17 : Chhunkar - Ghilling - Ranchung (Chunsi Cave) - Samar

4h35 / +1100m / -1000m
Diaporama De l’hôtel Shangrila, continuer la piste sur une cinquantaine de mètres en direction du Tilicho peak éclatant sous le soleil matinal. A la dernière maison, tourner sur la G pour descendre en direction de Ghilling. On s’en vient passer auprès du terrain de foot pour retrouver le sentier d’accès au village. Puis on se dirige vers les deux gonpas situés sur la RG de la vallée et perchés sur leur monticule (40mn, 3580m). On peut visiter le premier gonpa du XVème siècle (Rs100) avec de belles peintures murales mais c’est dans le deuxième, celui qui est perché tout en haut du tertre et datant du XIème siècle (Rs100, malheureusement entrée interdite aux femmes), que l’on ressentira le plus d’émotion : toute menue, celle-ci ne peut se visiter qu’épisodiquement lorsque les moines sont absents (et ce n’est pas souvent puisqu’ils célèbrent une puja chaque jour que Bouddha fait…).

Peintures murales du vieux gonpa (Ghilling)

Sinon, depuis le sommet de cette colline, belle vue sur l’ensemble de la large vallée agraire de Ghilling. Par la suite, on descend dans le village passer auprès du superbe chörten ceint de moulins à prières. On quitte à regrets cet endroit charmant mais c’est pour la bonne cause : on va s’en aller découvrir d’autres merveilles sur la route de Samar… On part vers le S rejoindre les murs de manis qui trônent sur une épaule morainique avant de traverser les terrasses (ou suivre la piste, mais plus long…) pour atteindre la base de la colline sur laquelle est tracée la route en lacets. 100m après avoir traversé la rivière, il faut s’engager sur le sentier coupe lacets qui part sur la D. A son extrémité, suivre la piste du haut pour arriver au monumental chörten carré (45mn, 3805m) posé à quelques encablures du Syangmoche La. Belle vue plongeante sur la vallée de Ghilling et panorama de génie sur les faces N de l’Annapurna et du Damodar himal.

Ghilling

On franchit le large col (5mn, 3830m) avant de descendre par un petit sentier en contrebas jusqu’au village de Syangmoche (5mn, 3780m, bhatti, lodge). Au-delà, continuer sur la piste pendant 200m et, au niveau de l’îlot directionnel, prendre à G le sentier qui se dirige vers les gorges qui s’ouvrent droit devant. La descente est, au début, progressive au milieu d’un large vallon bordé à droite de belles falaises. Puis, alors que les parois se rapprochent les unes des autres, la pente s’accentue jusqu’à déboucher à la confluence de deux vallons. On prend à D le long de la Bhena khola (35mn, 3435m). La grotte de Chungsi cave (au lieu-dit Rangchung) est à 200m de là et 35m plus haut. Visite intéressante (Rs100) de cette cavité à laquelle Guru Rimpoche s’est rendu il y a bien bien longtemps et où trône une énorme stalagmite qui sert de chörten.

Ranchung cave

A la sortie de la grotte, on s’en va traverser la Bhena khola sur un pont de bois avant de remonter quelques marches d’escalier donnant accès à un sentier en pente soutenue, pente qui ne faiblira pas tout le temps de la remontée du vallon et jusqu’au col dont on voit flotter au vent les drapeaux à prières. Belles vues à l’arrière sur les profondes gorges de la Syangmoche khola et sur les séries de falaises et de concrétions de part et d’autre du vallon. On débouche enfin au col (1h10, 3840m) pour un changement d’univers minéral : tout est devenu blanc ! On s’engage sur un chemin balcon pour passer un second col et apprécier d’en haut la descente qui nous attend.

Traversée de la Bhena khola

Dans un nouvel ensemble minéral (type Montferrat dans la grande banlieue S de Barcelone), nous voici engagés dans une descente sableuse, qui plus est bien pentue, jusqu’à l’arrivée dans une kharka sur laquelle sont érigées des bergeries (20mn, 3600m). On traverse le plateau en direction du village que l’on voit au loin, construit sur un rebord de moraine, pour rejoindre le départ d’un goulet équipé d’un "escalier" plus ou moins viabilisé qui nous conduit jusqu’à la rivière (15mn, 3535m). On remonte en face jusqu’à un plateau agraire en prélude à une nouvelle désescalade jusqu’à une deuxième rivière. En face et au milieu de concrétions de sable et de galets, voici la dernière remontée de la journée jusqu’à la porte d’entrée du village de Samar (25mn, 3620m, T, C, E). Nuit en lodge à l’Annapurna guest-house.

Samar

Noter que depuis Chhunkar, il existe un itinéraire alternatif au passage par Ghilling et Chungsi cave : il suit la piste, franchit le Syangmoche La mais après le village de Syangmoche, part sur la droite pour grimper jusqu’au Bhena La (3860m) avant de redescendre abruptement sur Samar sur une portion de piste où même les jeeps rechignent, même encore aujourd'hui lorsque la pluie rend la piste glissante, à s’engager… Depuis le col d’altitude, on pourra apprécier de superbes panoramas sur la chaîne himalayenne. La journée sera alors de 4h / +590m / -765m.

La porte nord de Samar

Jour 18 : Samar - Chele - Chhusang

2h15 / +20m / -650m
Depuis 2019, il n'est VRAIMENT plus conseillé de rejoindre Chele puis Chhusang à pieds à moins d'adorer marcher sur les pistes poussièreuses... Le sentier taillé à flanc de falaise en RG de la Gyakar khola a disparu corps et biens lors de la création de la piste entre le Dajong La et Chele. Il faut donc passer par le plateau de Gyakar, et la piste est longue. Une liaison jeep vers Chhusang devient quasiment une nécessité. Pour les photos, demander au chauffeur quelques haltes, il ne devrait pas vous les refuser...

Diaporama Visite matinale du village et entre autre du point de vue à proximité de la porte N (chörtens Rigzum Gömpo sur un monticule). Puis c’est le départ vers le S sur un large chemin qui conduit en courbe de niveau au Dajong La (15mn, 3640m) puis, quelques instants plus tard, au Taklam La avant de s’engager à D sur un itinéraire sableux taillé à même la falaise (on a laissé la piste poursuivre à gauche), sableuse elle aussi, avec le plateau agraire de Ghyakar sur l’autre rive d’un profond canyon.

Sur le sentier balcon face à Ghyakar (images d'archives...)

On arrive au-dessus de Une fois franchie la passerelle métallique (45mn, 3340m). On continue tout droit pour retrouver la piste en terre et la suivre jusqu’à passer auprès de mats supportant des lungtas (l'ancien sentier alternatif à la piste est aujourd'hui trop dégradé pour que l'on s'y engage). On négocie quelques lacets avant de déboucher en haut du village de Chele. Belle vue côté droit sur le deuxième canyon coloré bordé en RD d’une falaise où nichent les vautours-fauves. On descend directement vers le centre du village en suivant la ligne électrique puis une ruelle poussiéreuse (30mn, 3120m, lodges, T, C, E).

Arrivée à Chele

On sort du village perché par la porte S pour une descente en zigzags qui nous amène jusqu’au lit de la Kali Gandaki qui arrive de la gauche, tout juste sortie des gorges profondes qu’elle a creusées depuis Lo Manthang. On franchit un double pont métallique, protégés que nous sommes par les écritures saintes déposées dans les cavernes alignées au-dessus du passage. Puis on suit le large lit de galets de la rivière (saligrams !) en restant RG et en visant la piste d’entrée dans le village de Chhomnang. C’est de là que nous sommes partis le jour 3, vous reconnaissez bien la maison isolée sur la gauche ? Derrière elle, c’était l’énorme montée vers Paha… Quel début dites donc ! On continue sur la piste en regardant les villageois s’affairer dans les champs puis, après avoir traversé la Narsing khola qui débouche du vallon de Tetang, on remonte vers Chhusang pour se poser au lodge du côté des chörtens (40mn, 2980m, T, C, E).

Traversée de la Kali Gandaki à Chele

Jour 19 : Chhusang - Tetang - Muktinath

5h / +1200m / -460m
Diaporama Remonter la Narsing khola en direction du fond de la vallée. 300m plus loin, emprunter la piste sur la D tracée à mi-hauteur jusqu’aux premières maisons de Tetang (25mn, 3080m) et au-delà jusqu’à l’imposant mur de manis près du vieux village (10mn, 3100m).

Chhomnang

On quitte la piste 50m au-dessus du mur pour prendre à G une sente qui louvoie entre les blocs de rochers effondrés. On passe auprès d’un triple chörten Rigzum Gömpo (10mn, 3150m). Encore une petite montée vers le SE pour contourner un très vieux chörten et juste derrière prendre pied sur un petit plateau au milieu duquel se trouve un « lac », miroir des montagnes alentours.

Arrivée à Tetang

Puis on se remet à grimper sur la D au pied de belles concrétions. Derrière nous, n’oublions pas de jeter un coup d’œil sur l’impressionnante muraille de la Siyarko Tangk danda que nous avons gravie au tout début de notre périple, c’était il a bien longtemps… Après une dernière montée abrupte, on pose le pied sur un plateau d’altitude (on dirait un reg marocain…) avec le Dhaulagiri I en fond d’écran (25mn, 3400m).

Le lac au-dessus de Tetang

On avance maintenant en faux-plat montant sous des falaises trouées comme du gruyère à maints endroits. On passe au-dessus du vallon de Tangbe (10mn, 3465m) où le sentier s’aplanit quelque temps pour offrir un répit de courte durée dans notre ascension. Puis une courte remontée sévère nous donne accès à une vire taillée dans la falaise permettant de franchir une épaule rocheuse. On reprend notre marche à plat pour entrer dans une zone de petit schiste noir jade pour s’en aller traverser le torrent (30mn, 3525m). On remonte de l’autre côté  pour retrouver un sentier à flanc qui s’élève progressivement en RG du thalweg.

Montée au Gyu La

On s’en éloigne pour passer auprès d’une source (25mn, 3690m) et prendre une direction S bien affirmée. Au détour d’un mamelon, le col que nous convoitons se présente enfin à nous. La montée est toujours régulière sans excès jusqu'à déboucher au Gyu La (50mn, 4077m, C) et disposer d'une vision magnifique sur l’Annapurna himal amputé, il faut le noter, de son sommet principal à 8091m, occulté qu’il est par le toujours imposant Tilicho peak. Mais le Nilgiri N, le Roc noir, le Glacier Dôme et le Thorong peak sont bien présents. Il faut s’avancer un peu dans la descente sur la G (à droite, un chemin conduit à Jhong, un village voisin de Muktinath... mais posé sur la rive opposé de la vallée) pour que le majestueux Dhaulagiri I se montre enfin. On vient de sortir du haut Mustang, une pancarte judicieusement posée au col nous le rappelle.

Passage du Gyu La (Annapurna I, Tilicho peak et Nilgiri N)

On descend sur un plateau à l’herbe maigre jusqu’à un panneau directionnel indiquant Muktinath vers la D (45mn, 3750m). Le sentier nous conduit jusqu’à la passerelle métallique qui donne accès au village de Choekker (10mn, 3650m). En RG de la rivière, on part à D sur un sentier pentu rejoindre les trois chörtens Rigzum Gömpo qui marquent l’entrée du village (un balisage blanc-rouge a été réalisé par l’A.C.A.P pour aider les trekkers à rejoindre Muktinath par les sentiers ancestraux. Suivez-le donc ! Ça nous rappelle les GR de chez nous…). On traverse le village de Choekker en empruntant quelques ruelles bien confidentielles, ce village étant resté en l’état depuis des siècles si ce n’était la présence de fils électriques et de fontaines. Mais ce n’est qu’une faible concession au progrès… On passe près du gonpa et, au-delà, le panneau indique la direction du Thorong La sur la gauche et Muktinath sur la droite. Cette fois-ci ce sera sur la D ! Une autre fois, ce sera à gauche... (20mn, 3710m, voir le J18 du topo Les 5 cols de l'Annapurna).

Choekkar

On suit un moment la piste et après avoir traversé la rivière, on monte légèrement sur la G pour rejoindre notre village étape par les anciens chemins. On entre dans ce village dénaturé par les lodges et les étals de "souvenirs" (15mn, 3720m, T, C, E) pour se poser dans un des nombreux lodges ou terrain de camping (on peut recommander le Muktinath hotel où toutes les grosses agences se posent mais il convient d’éviter le Sunshine lodge tout de peinture bleue recouvert et qui ne vaut pas tripette…).

Muktinath, incongru...

Jour 20 : Muktinath et sa vallée

4h / +500m / -500m, visites comprises.
Diaporama Descente par la piste puis, juste après le terminus des jeeps, par un chemin qui se dirige à D vers Jharkot. Ce sympathique petit village est planté sur son éperon et est resté identique à ce qu’il était quelques dizaines d’années auparavant. Au travers des ruelles on rejoint le gonpa qui mérite la visite (Rs100) pour ses peintures murales du XVème siècle bien conservées et son point de vue en nid d’aigle.

Jharkot

On revient à l’entrée du village pour trouver sur la G un panneau directionnel qui indique le chemin de Jhong, village que l’on voit posé de l’autre côté de la vallée sous le Gyu La dont nous sommes descendus hier. On descend à travers champs sur un bon chemin. Le balisage mis en place par l’A.C.A.P. permet de ne pas se tromper de direction pour trouver le pont métallique qui franchit la rivière. De l’autre côté du vallon, on remonte sur un sentier pentu sous des falaises sableuses en direction du village de Jhong. Arrivés sous le gonpa, on prend à G pour rejoindre le chörten posé sur le fil de la moraine à proximité des drapeaux à prières. Belle vue dégagée sur le Dhaulagiri I et les Tukuche peaks. A nos pieds, on distingue, plus bas dans la vallée en RD, un village authentique en dehors des circuits de randonnée habituels.

Jhong

Revenir sur ses pas et monter par la piste jusqu’à l’ancien gonpa. Suivre le mur de gauche et trouver l’entrée de la « nouvelle » servant d’école bouddhiste. La visite de l’édifice (Rs100) permet d’admirer encore une fois de belles peintures murales dont certaines sont cachées derrière des tentures pour ne pas qu’elles se dégradent davantage. On descend du site par un petit chemin en lacets qui passe au pied des ruines de l’ancien fortin pour entrer dans le village de Jhong proprement dit. Intact ! Là aussi la seule concession au progrès est la présence de quelques fils électriques mais bah ! il va falloir s’habituer à ce qu’ils fassent de plus en plus partie du paysage, il ne manquerait plus que cela que nous leur interdisions de disposer d’un peu de confort… !

Jhong

On traverse le village en suivant la piste en direction des pics qui ferment le fond de la vallée. Elle permet d’évoluer quasiment en courbe de niveau et de rejoindre la passerelle métallique donnant accès au village de Choekker. C’est cette passerelle que nous avons empruntée le jour précédent lorsque nous sommes sortis du haut Mustang. Le retour se fait par le même chemin en remontant vers Choekker puis en empruntant les sentiers ancestraux jusqu’à Muktinath l’horrible... Possibilité au passage d'aller rendre visite au temple hindouiste et bouddhiste de Muktinath très prisé des pèlerins indiens Nuit en lodge.

Clin d'oeil à nos GR...

Jour 21 : Muktinath - Lupra - Jomosom

4h30 / +270m / -1110m
Diaporama On quitte Muktinath sans regret en direction du SW par la piste jusqu’au terminus des jeeps. Contrairement à hier, on continue sur la piste pour en sortir 200m plus loin et s’engager avant le premier lacet dans un chemin qui semble conduire dans le large col en face. Peu après la bifurcation, on commence à trouver des marques bleues et blanches qui ne nous quitteront plus jusqu’à Lupra. On passe un poteau indicateur (25mn, 3700m). Belle vue plongeante sur Jharkot perché sur son éperon. On franchit un petit collet avant de descendre modérément dans une combe sous le large col (20mn, 3750m). C’est alors que l’on quitte notre itinéraire supposé pour incliner à D et s’en aller franchir l’évident col à 3865m. Belle vue d’ensemble de la vallée de Muktinath. De l’autre côté il va encore falloir avancer un peu pour profiter d’une vue élargie sur le massif de l’Annapurna himal. Arrivée à un 2ème col (35mn, 3875m) et superbe vue sur le Dhaulagiri I éclatant de lumière. Tout en bas, dans la nouvelle vallée fluviale qui s’annonce, on commence à distinguer Lupra posé sur la RG de la Panda (ou Puchebhardong) khola qui descend tout droit des austères pics du Muktinath himal.

Dernier col du trek

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, on ne descend pas vers la vallée mais on poursuit sur la D du col pour atteindre en légère descente le 3ème col de la journée (bon ce n’était pas dur, « trek is nearly finished » s’exclament-ils tous…). Dernier coup d’œil sur la vallée de Muktinath et descente à G sur un sentier très bien tracé dans des pentes couvertes d’herbe rabougrie. A mi-descente, noter la présence d’une source au bord du chemin (30mn, 3560m). Peu après, la pente s’intensifie et le sentier propose maintenant une série de lacets serrés jusqu’à la rivière (35mn, 3120m). On suit la rivière vers l’aval sur 500m pour passer sous de belles falaises plissées et trouver en RG le petit sentier bordé d’épicéas qui conduit en quelques minutes au village de Lupra (20mn, 3100m, Dakar lodge très propre, boissons, restauration) où il est intéressant de visiter le gonpa Bön aux peintures murales assez anciennes et relativement bien conservées. Quelques mètres au-dessus des dernières maisons, on découvre le bâtiment auquel les villageois ont accolé, heureusement dans le même ton rouge brique, une “salle des fêtes”... Bon ! Ca ne jure pas trop, heureusement... Diaporama

Lupra

Puis c’est la descente jusqu’à la rivière pour continuer d’en suivre le fil vers l’aval. Quelques traversées du courant nécessitent un peu d’attention avant d’ Pour atteindre le confluent d’avec la Kali Gandaki (50mn, 2915m), on va emprunter le sentier qui sort à l'W de Lupra et reste à hauteur de la Panda khola, laisse la passerelle métallique à main droite et poursuit en up / down jusqu'à la piste principale qui relie Jomosom à Kagbeni (balisage blanc-rouge). On y retrouve « l’autoroute » du Tour des Annapurnas et son flot de trekkers que nous avions oublié pendant toute la matinée. Il ne reste plus qu’à suivre le large sillon de galets vers la G et contre le vent violent qui souffle tous les jours sans exception dès la fin de matinée pour rejoindre en moins d’une heure la grande ville du coin. Entrée dans Jomosom côté RG puis franchissement du pont ou de la passerelle pour se retrouver RD à proximité de la gare routière. Continuer 10mn supplémentaires et trouver "l’avenue" et sa multitude de lodges qui n’attendent que votre signal pour vous accueillir. Nuit en lodge par exemple au Tilicho hotel (2800m, T, C, E, WiFi) juste après avoir dépassé l’entrée de l’altiport.

Les fameuses pommes de Marpha (Mustang)

Jour 22 : Jomosom - Pokhara

30mn d’avion ou 6 à 9h de jeep ou de bus jusqu’à Beni + 3h de bus jusqu’à Pokhara
Diaporama Journée chaotique sur les pistes du pays de l’Annapurna, d’abord en descendant en bus local le long de la Kali Gandaki jusqu’à Beni sur une piste défoncée, puis sur la "route" de Beni à Pokhara via Baglung et Kusma. Dans les deux cas, la campagne népalaise est absolument magnifique que ce soit pendant le trajet au fond des gorges de la Kali Gandaki (où on a le c... tanné et meurtri à tout moment) que sur la "route" de Beni à Pokhara, qui plus est, si on a la chance que le temps soit clair et que l’on puisse profiter des somptueux panoramas sur la chaîne himalayenne de l’Annapurna himal. Arrivée en fin d’après-midi à Pokhara. Nuit dans une des guest-houses sur Dam side ou Lake side.

La Kali Gandaki du côté de Ghasa

Jour 23 : Pokhara

Diaporama Journée de repos à flâner autour du lac et peut-être une petite randonnée matinale sur le belvédère de Sarangkot (prévoir la veille une montée en taxi avant l'aube, mais vous pouvez redescendre à pieds en forêt en moins de 2h) pour profiter du lever de soleil sur la chaîne de l’Annapurna et le célébrissime Machhapuchchhre ou alors dans l’après-midi une promenade romantique en barque sur Phewa tal ? Nuit dans une des guest-houses sur Dam side ou Lake side.

La chaîne de l'Annapurna depuis Naudanda

Jour 24 : Pokhara - Kathmandu

6h de bus ou 45mn d’avion.
Nuit en guest-house dans le quartier de Thamel ou à proximité dans le quartier plus authentique de Chhetrapati.

Kathmandu (Asan tole)

Jour 25 : Kathmandu

Journée libre. Nuit en guest-house.

Puja de la pleine lune à la gompa de Samdzong (Mustang - Népal)___________________________________________________________________________________________

Au retour de ce voyage, il m'a paru opportun de composer un ouvrage papier narrant la réalisation de ce voyage, de sa conception à son accomplissement sur le terrain. Vous pouvez l'acquérir en vous rendant sur la page de blog consacrée à cet ouvrage. Ci-dessous, je vous en livre une version (assez peu lisible j'en conviens) qui vous permettra d'apprécier la qualité du produit et, si vous votre écran est assez grand, avoir accès au texte.

Relevés de terrain novembre 2011, revalidés en mai 2012, mis à jour en octobre 2016 et en août 2017. Nombreuses corrections sur la partie Mustang en juin 2019 dues à la réalisation de la route entre Jomosom et Lo Monthang.

20 jours de marche / 84h / +12300m / -12300m.

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Commentaires

  • dubot jacques
    • 1. dubot jacques Le 03/12/2011
    bonjour pierre as tu prévu de publier des photos (diaporama? ) merci pour le topo et le parcours bonne journee
  • Paul grobel
    • 2. Paul grobel Le 06/12/2011
    Trop bien ce compte rendu... je suis donc obligé d'y retourner l'été prochain. Avec du vert c'est bien aussi !
    Pour Chhujung gompa, voici une réflexion perso.
    Je pense qu’il faut absolument dire la réalité des lieux et inciter les gens à y aller et pour les agences à proposer des itinéraires dans ce coin très particulier du Mustang et tellement loin de la rumeur des routes et des hommes.
    C’est le seul moyen d’activer/d’encourager une protection active et pourquoi pas une rénovation des peintures et des bâtiments mais aussi une présence des moines et donc une revitalisation de ce site sacré, au bénéfice des locaux.
    Je ne pense pas que ce soit les touristes qui pillent les tombeaux et les monastères, même s’ils peuvent aussi faire des dégâts (le temps qui passe est aussi très efficace!).
    L’ouverture prochaine de la route et l’évolution obligatoire des itinéraires de trek sont aussi des arguments concrets.
    Bonne continuation
    Paulo_from Kathmandu
  • chrystelle
    • 3. chrystelle Le 04/02/2012
    namaste

    je viens de regarder le road book de votre dernier voyage au Népal et ça donne toujours envie d'y retourner . et encore plus en regardant vos photos. Elles sont encore superbes
    je profite par la même occasion de vous demander car je vois que vous l'avez fait en Novembre , est ce qu'il ne fait très froid car un ami népalais me disait que c'était un peu tard dans la saison à cause des températures et j'ai vu que l'on pouvez le faire aussi chez l'habitant , c'est toujours mieux que la tente .donc j'hésite entre octobre et novembre.

    merci encore pour ce moment passé à regarder votre cite il est génial
    chrystelle
  • Anthony
    • 4. Anthony Le 17/03/2013
    Bonjour,
    votre road book Mustang Secret est tres interessant. J'aurais voulu savoir comment l'avez-vous realisez ? Avec guide local, autonomie ?... Je recherche actuellement des treks nouveaux vers des villages tres eloignes pour une emission de television, justement dans la region du Mustang (ou du Kangchenjunga). L'objectif ici est de rencontrer et comprendre la vie d'un village lointain, qui n'a jamais vu (ou tres peu de touristes). L'objectif n'est absolument pas de proposer cela a des agences mais bel et bien de decouvrir un mode de fonctionnement du village, dont la localisation restera de toute maniere secrete. Si vous voulez plus d'informations, n'hesitez pas a me contacter.
    Cordialement.
  • laugier gérard
    salut Pierre !
    magnifique trek que Mustang
    je l'ai fait en novembre 2012
    on a eu du froid et beaucoup de vent mais ciel bleu
    le plus : balade à cheval au Nord de Lo Mantang
    le moins on n'a pas pu voir le Roi déchu par les maos car il est très malade
    de temps en temps je regardes ton site car on n'arrêtes pas de rêver
    pour moi le prochain sera l'Islande en juin
    amitiés
    Gérard de Vanves
  • rolland
    • 6. rolland Le 02/01/2015
    Bonjour,
    vous avez un site très intéressant avec une approche humaine et un descriptif très sérieux des circuits
    je suis allé au Mustang cet été , un peu moins beau que sur vos photos mais un circuit inoubliable et une rencontre très forte à LO MANTANG avec Luigi et son équipe en plein travail de réparation des fresques du palais , merci pour tous ses rêves et bonne année à vous
  • arseguel patrick
    • 7. arseguel patrick Le 05/04/2016
    de muktinath a chhsang puis kagbeni en passant par gyu la faut il un permsi special?combien? merci. superbe photos j y vais du 13 06 au 2 07 2016
  • Verneuil Marin
    • 8. Verneuil Marin Le 08/07/2016
    Bonjour, super article ça donne vraiment envie! Est-il possible de raccourcir la boucle que vous proposez pour découvrir le mustang en 1semaine/10 jours ? Merci
    Marin
  • ettel julien
    • 9. ettel julien Le 08/02/2017
    Bonjour,

    votre blog est très interessant. Bravo et merci!
    J'ai prevu de partir au Nepal pour 12j au mois d'avril prochain.
    J'aimerais bcp aller au Mustang.
    Est ce possible selon vous en si peu de temps?
    Est il possible de mixer du trek et du 4X4?
    je sais que ce n'est pas super ecolo mais je ne suis pas sur de pouvoir assurer 6h de marche chaque jours....
    J'ai d'autre questions alors si vous pouvez me contacter ce serait top.
    Merci