[Kora du Dhaulagiri] - Circuit n°1 - Dhorpatan

Ce topo correspond à la première partie du trek « la Kora du Dhaulagiri » d’une durée totale de 40 jours. Il débute là où la route goudronnée se termine, à Beni, un village situé à l’ouest de Pokhara. Des régions subtropicales de la Myagdi khola à la Thuli Bheri khola qui concentre la totalité des rivières qui ont creusé les vallées du Dolpo, on va traverser une partie du Népal des campagnes, bien peu parcourue des touristes, mais au charme indéniable et au caractère assez déroutant pour les aficionados de la haute montagne himalayenne. Entre autres, juste avant de basculer vers Dunaï en franchissant le Jang La, l’un des rares passages aisés dans la chaîne de l’Himalaya, on traversera le district de Rukum qui propose des espaces naturels quasi vierges, à la limite de ce qu’on assimilerait à de la forêt primaire, et des paysages très proches de ceux au milieu desquels on est immergé dans les îles lointaines, la Réunion par exemple ? La seconde partie de l’itinéraire revêtira un caractère beaucoup plus « alpin » avec un circuit qui côtoiera de très très près les faces N du massif du Dhaulagiri et franchira trois cols d’altitude proche des 6000m avant de rejoindre les plateaux du Mustang. On finira en beauté cette circumambulation par une descente bien peu usuelle vers Jomosom détaillée dans une troisième partie, épousant elle aussi, comme il se doit, la célèbre marque de fabrique du site « hors des sentiers battus » comme de bien entendu…

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1 Carte La Kora du Dhaulagiri - circuit n°1 - Dhorpatan

Trek kora du dhaulagiri 1 dhorpatan

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 0 : Kathmandou - Pokhara

6h de bus ou 25mn d’avion.
Diaporama Une fois à Pokhara, on peut se balader au bord du lac mais aussi se diriger à l'W de l'aéroport où l'on peut rendre visite à l'International mountain museum qui comme son nom ne l'indique pas serait plutôt un musée ethnologique avec une petite partie réservée à la montagne... Nuit en guest-house au bord de Phewa tal.

Les barques de Phewa Tal (Pokhara)

Jour 1 : Pokhara - Beni - Tatopani

 3h de bus ou de jeep + 2h40 / +160m / -50m.
Noter qu'une piste dessert le village de Darbang où l'on fera étape au 2ème jour. Un service de bus est disponible depuis Beni. Celui-ci permet d'économiser une journée de trek mais laisse de côté les rencontres enrichissantes avec les villageois qui habitent en bordure de la Myagdi khola. Et c'est dommage...

Diaporama De Pokhara, on file vers l’W par une route qui traverse un superbe paysage de campagne népalaise avec de belles échappées sur les montagnes enneigées du massif de l’Annapurna et au milieu le fameux Machhapucchre dont les arêtes s’envolent vers le ciel pour former une queue de poisson (fishtail est d’ailleurs la traduction littérale en anglais et Machhapuchchhre en népali). Après 2h de goudron bien défraîchi sur lequel on voit bien peu de réparations, nous voici à Kusma remontant en RG la Kali Gandaki qui descend des plateaux du Mustang en ayant creusé entre Dhaulagiri et Annapurna I la gorge la plus profonde du Monde (pratiquement 6000m…). On laisse le village de Baglung sur la RD pour arriver à Beni (820m, T, C, E) qui concentre nombre d’échoppes de commerçants grossistes qui alimentent en produits de toute sorte si bien la haute vallée de la Kali Gandaki que la vallée que l’on va suivre ces trois premiers jours, celle de la Myagdi khola alimentée par la fonte des glaciers du Dhaulagiri I.

Beni : l'équipe de la kora du Dhaulagiri se met en branle...

Diaporama Après le lunch préparé par le staff qui va nous accompagner durant ces 60 jours de trek, on monte depuis le parking des autobus dans la ruelle qui part au NE puis on tourne immédiatement au NW dans une rue commerçante. Juste avant d’atteindre la rive de la Myagdi khola, on s’engage sur la D pour suivre un large chemin en RG de la rivière (20mn, 820m). Le parcours est calme car la piste carrossable de Darbang a été tracée bien plus haut dans le coteau (à longueur de journée, il y passe de nombreux bus et donc possibilité de rejoindre directement Darbang et gagner une journée de trek en squeezant cette remontée campagnarde de la Myagdi khola). Un peu plus loin, on rejoint la piste pour traverser des petits villages dans lesquels on trouve des boutiques. La large gorge que l’on parcourt est verdoyante, bordée de part et d’autre de falaises verticales du sommet desquelles tombent des cascades. On passe Singa (2h, 890m) puis on rejoint le village de Rakse après que la vallée ait fait un large coude sur la gauche. On passe au-dessus des sources chaudes puis on descend traverser Tatopani (30mn, 910m, possibilité de se rendre aux sources chaudes pour une douche bien agréable) en empruntant l’unique rue du village bordée de boutiques et de lodges simples. A la sortie du village-rue, une petite montée conduit à l’école où on peut établir le premier camp du périple (10mn, 920m, eau au robinet, bhatti en face, C, E).

La vallée subtropicale de la Myagdi khola

Jour 2 : Tatopani - Darbang

3h20 / +300m / -140m.
Diaporama De l’école, on reprend la piste pour une cinquantaine de mètres avant de partir en descente sur la G en direction de la rivière et du pont suspendu. On traverse la Myagdi khola pour se retrouver en RD sur l’ancien chemin piétonnier de Beni à Darbang. C’est un sentier en balcon en légère montée tracé au milieu des rizières. On dépasse Masar posé au milieu des champs en RD de la vallée. Après avoir cheminé à flanc de coteau, on tourne sur la D (40mn, 945m) pour rejoindre la passerelle de Simalchaur. Une fois de l’autre côté de la rivière, on reprend la piste vers la G pour traverser Tarakhet (30mn, 965m) et atteindre l’entrée de l’important village de Babiyachaur (tous commerces, banque, lodges).

Takakhet (Myagdi khola)

On descend emprunter la large ruelle bordée de commerces jusqu’au centre où la rue fait un droite-gauche (10mn, 960m). A la sortie du village, on descend vers la rivière sur la piste de G. On suit l’ancien tracé de la piste, maintenant écroulée, en franchissant un large éboulement dans lequel a été redessiné un sentier quelque peu osé par temps de pluie (si on nourrit quelque crainte sur ses possibilités, on peut contourner l’obstacle en passant par la nouvelle piste en haut…). On poursuit sur la piste à mi-hauteur de la Myagdi khola en traversant de nombreux petits hameaux où il y a parfois une bhatti avant de s’attaquer à une petite montée pour atteindre Ranbang (40mn, 1020m). Au-delà, la piste, très peu empruntée il faut le signaler et donc sur laquelle on peut tranquillement se promener, traverse les rizières avant de venir croiser un torrent qu’il faut franchir à gué (15mn, 1035m). La campagne est toujours aussi verdoyante et on dispose de nombreuses échappées sur le lit de la rivière. C’est un réel bonheur de déambuler dans ce paysage agraire aux couleurs très flashy. On traverse d’autres hameaux mais, la plupart du temps, les maisons sont isolées et attenantes aux rizières. On monte un peu plus fortement pour franchir en encorbellement, sous une falaise un peu inquiétante, une épaule détritique avant de descendre doucement vers Darbang, sa rue bordée de commerces en planches, et le terminus de la piste venant de Beni (1h25, 1100m). Au niveau du petit parking de retournement des autocars, on descend la ruelle sur la G pour trouver d’autres commerces juste avant le pont suspendu sur la Myagdi khola. Le terrain de camping est ici, sur la droite de la rue, en bordure du terrain de football (5mn, 1075m, T, C, E).

Descente à la ville (Darbang)

Jour 3 : Darbang - Muna

4h30 / +1150m / -300m.
Diaporama Du terrain de camping, on s’en va traverser la Myagdi khola sur un pont suspendu avant de partir sur la D en direction du N. On suit la piste qui est interrompue au niveau d’un couloir d’éboulis dans lequel les cailloux dévalent à longueur de journée (10mn, 1085m). A franchir avec grande attention et célérité ! On remonte ensuite la vallée jusqu’à Phedi (25mn, 1105m) où l’on traverse sur une passerelle la rivière venant de la gauche. On part pleine pente sur le sentier historique qui s’élève en zigzag à flanc de coteau et qui joue maintenant le rôle de coupe-lacets depuis que la piste a été tracée. Justement, on croise la piste une première fois (15mn, 1240m) puis une seconde (5mn, 1300m). On suit à présent la piste sur la G jusqu’à un col (15mn, 1410m) duquel on dispose d’une vue plongeante sur la profonde vallée de la Myagdi khola. On continue à hauteur du fond de la vallée encaissée alors que l’on domine les champs en terrasse plantés de riz et les habitations parsemées, de couleurs blanche et orange, typiques de l’ethnie gurung.

Sur la piste à l'entrée de Dharapani

On atteint une fontaine (15mn, 1470m) de laquelle on part sur la G rejoindre les premières maisons du grand village de Dharapani (5mn, 1500m, boutiques, lodges, C). On le traverse dans toute sa longueur et 700m après avoir dépassé la dernière maison on délaisse la piste juste avant de traverser un large couloir d’éboulis pour s’engager sur le sentier historique qui part dans le coteau sur la G (20mn, 1520m). On s’élève en zigzags dans la pente et on débouche dans un collet (15mn, 1550m, chauttara). Au-delà, on descend doucement vers le village de Takam, très étendu, construit à flanc de colline au-dessus des champs de riz et de millet. On dépasse les premières maisons jusqu’à rejoindre la piste au centre du village (30mn, 1500m, boutiques, restaurants, fontaine, C). On poursuit sur la piste vers l’W jusqu’au check-post de la police (5mn, 1500m).

Le village gurung de Takam

Puis c’est encore la piste que l’on suit jusqu’à l’entrée basse du village de Sibang où, juste après le virage vers la G, on la quitte définitivement (20mn, 1550m) pour s’engager à D dans un chemin en pente affirmée à certains moment équipé d’escaliers et qui remonte au milieu des maisons. On atteint une boutique (15mn, 1600m) et alors que l’on s’engage sur le chemin qui part sur la D pour rejoindre une épaule, on commence à disposer de superbes vues panoramiques sur les vallées de la Dhara khola et de la Myagdi khola, cette dernière partant au N rejoindre le pied du Dhaulagiri I (le topo Entre Annapurna et Dhaulagiri décrit la remontée de la gorge jusqu'à Boghara). Sur la droite, on peut admirer le sommet pointu du Jirbang, un des sommets émissaires du Dhaulagiri I. Après le franchissement de l’épaule (55mn, 1780m), le sentier balcon se poursuit en légère montée. On laisse partir sur la droite un chemin qui se dirige vers une ferme (15mn, 1820m) pour continuer tout droit et s’en aller franchir une nouvelle épaule. On l’atteint en suivant un sentier en zigzag (10mn, 1950m) et celle-ci se révèle être juste à l’entrée du village de Macchim. On dispose toujours d’une superbe vue en enfilade sur la haute vallée de la Myagdi khola descendant des glaciers du Dhaulagiri I mais aussi sur la partie W du massif avec l’apparition de la chaîne du Gurja himal qui culmine quand même à 7150m. Après avoir traversé Macchim, on s’engage dans une nouvelle montée pour franchir une épaule (10mn, 2025m) puis on poursuit un moment en courbe de niveau avant de plonger sur Phalegaon en empruntant un sentier recouvert de pierres moussues très glissantes. On traverse le village de Phalegaon (25mn, 1915m) et on finit la journée par une (petite) montée jusqu’au groupe scolaire posé sur une crête, pile poil entre les villages de Phalegaon et Muna (10mn, 1900m, boutique, C, E) et où l’on établit le camp. Du site, belle vue plongeante sur la vallée de la Dhara khola que l’on va suivre un moment demain matin. Par contre, le spectacle est terminé côté Myagdi khola

Maison gurung à Muna

Jour 4 : Muna - Upallo Jalja La

6h / +1650m / -150m.
Diaporama De Muna, on poursuit sur le chemin en descente en direction de la rivière. Au petit matin, le village gurung est splendide sous les premiers rayons du soleil et les couleurs blanc et ocre resplendissent. Alentour, il y a de nombreux villages accrochés à la pente et on distingue nettement tout au fond de la vallée le village de Lalung au pied duquel on va passer tout à l’heure juste avant de se mesurer à la sévère montée au Jalja La. On suit un chemin balcon en up / down qui serpente au milieu des champs en terrasse jusqu’à la Dhara khola que l’on traverse sur une passerelle (40mn, 1935m). A présent en RG, on s’élève à mi-hauteur de la rivière jusqu’à passer au pied d’une cascade de belle importance (20mn, 2010m). On reprend de la hauteur par un zigzag avant de continuer en faux-plat montant jusqu’à une maison isolée (20mn, 2080m). Le sentier balcon se poursuit à flanc de coteau et grimpe progressivement jusqu’à Lamsung (35mn, 2175m, boutiques, bhattis, C, E).

Maison du village de Lamsung

On traverse le village pour se diriger en courbe de niveau vers le fond de la vallée où l’on s’en va franchir la rivière sur une passerelle (25mn, 2200m). Une fois en RD, on se dirige sur la D vers le hameau puis, les quelques maisons passées, on attaque une montée en escaliers très très relevée qui conduit jusqu’au lodge de Moreni. Ensuite, toujours pleine pente, on atteint une maison (50mn, 2605m). On arrive à la limite haute des champs. A présent, on rentre dans une imposante forêt de rhododendrons, forêt que l’on va remonter sur une crête jusqu’au col. Contrairement aux plantes chétives de nos contrées, ici les rhododendrons présentent une hauteur inhabituelle : ce sont de véritables arbres qui peuvent mesurer plus de 20 mètres… Et « cerise sur le gâteau », si vous venez au printemps, vous serez immergés dans une forêt de couleur rouge vif ! On ahane quelque peu car la pente est toujours aussi relevée. On atteint un plateau sur lequel il y a un petit lac que jouxte un temple hindouiste (35mn, 2825m). Au-delà, on poursuit la marche en forêt et une petite clairière se présente (25mn, 3000m). Puis on entre de nouveau sous le couvert végétal pour s’adonner au régime « sentier en lacets ». On traverse un petit torrent (1h20, 3335m) et la pente s’adoucit quelque peu juste avant que l’on atteigne Upallo Jalja La, une immense clairière plate qui recouvre la colline (5mn, 3400m, bergeries, bhatti). Par beau temps, la vue est exceptionnelle sur la chaîne faîtière de l’Himalaya, du Machhapuchchhre sur la droite à la Pyutha Hiu Chuli sur la gauche passant par l’Annapurna I, les Nilgiri, le Jirbang, le Dhaulagiri I et le Gurja himal. Nuit sous tente (un peu humide…).

Le brouillard se déchire au Jalja La

Jour 5 : Upallo Jalja La - Chhentung

4h30 / +170m / -610m.
Diaporama On entre à présent dans la réserve de chasse de Dhorpatan. Attention ! Réserve de chasse en népali ne veut pas dire "protection de la faune" mais "on peut tuer tout ce que l'on veut du moment que l'on a acquitté le droit de massacrer"… De ce fait, les bestioles qui vivaient dans ces montagnes ont toutes migré ailleurs, ce qui aura pour incidence directe que vous ne rencontrerez pas beaucoup de hardes de bharals ni autres quadrupèdes… Côté paysages, pour profiter une dernière fois de la grandiloquence de la chaîne de montagne qui domine le col, on monte en biseau à main D jusqu’à un collet (10mn, 3425m) duquel on embrasse un panorama de légende de la Pyutha Hiu Chuli au Dhaulagiri I. Profitons-en car le chemin redescend vers le SW et s’éloigne de ces beautés…

Matin serein à Upallo Jalja La (Dhaulagri I, Annapurna et Machhapuchchhre)

On rejoint le sentier principal qui descend doucement vers un deuxième alpage, celui de Tallo Jalja La. Tout au long de ce bref parcours, on profite de quelques échappées sur la chaîne de montagnes enneigées mais seulement pour de brèves apparitions. On traverse l’alpage de Tallo Jalja La en haut duquel on distingue de nombreuses bergeries (40mn, 3300m) et c’en est définitivement fini avec la contemplation des montagnes (enfin pour cette fois-ci car il y aura d’autres occasions…). On descend en RD d’un torrent, directions S puis SW, en laissant partir sur la droite un sentier (10mn, 3265m). On évolue dans un cadre verdoyant très reposant souvent en bordure de l'Uttar Ganga nadi. On traverse des paysages idylliques saturés de couleur verte (genévriers, épicéas, cèdres et sapins) mais aussi de quelques touches de jaune et de rouge proposées par des buissons sentant l’automne arriver…

De la Pyutha Hiu Chuli au Gurja himal, la vue depuis le Jalja La a de la gu...

On emprunte un large pont de bois juste avant de pénétrer dans un hameau de bûcherons et d’éleveurs de buffles (40mn, 3140m). Les paysages sont toujours aussi plaisants à contempler et même cette grande forêt sur la gauche de la vallée que l’on devine avoir subi un gigantesque incendie il y a quelques années ne détruit pas l’équilibre. Par une série de up / down dans une portion de forêt clairsemée de cèdres et de genévriers, on rejoint le village de Gurjaghat qui s’étale des deux côtés de la vallée fluviale soudain élargie (55mn, 3020m). L’habitat est assez différent de ce que l’on peut voir dans d’autres vallées du Népal : on est ici en zone chhetri ; les maisons sont allongées et peintes en jaune très clair.

L'alpage de Gurjaghat

En aval du village, on traverse de nombreuses parcelles en jachère puis on retourne dans la forêt jusqu’à venir buter sur une large rivière (40mn, 2985m). Pas de panique, il suffit de remonter vers la droite 800m vers l’amont pour trouver une passerelle. Maintenant, si on est pressé et que l’on ne veut pas faire ce détour, on franchit le courant à gué… En face, on retrouve la forêt moussue et on suit le sentier très humide jusqu’à pénétrer dans le premier hameau faisant partie de Chhentung (35mn, 2960m). On le traverse pour contourner par la D une grande prairie de pozzines où broutent les chevaux. Un dernier effort avec une grimpette vers le bourg de Chhentung, perché sur un talus. Tout au bout de l’unique rue, une bhatti simple peut acueillir les marcheurs de passage et proposer un dal bhat. Nuit sous tente en face de la bhatti (20mn, 2980m, chiens la nuit).

Chhentung

Jour 6 : Chhentung - Chhentung La - Phortse La - Phalgune La phedi N

6h05 / +1400m / -400m.
Pour cette étape, même si la description se veut la plus précise possible, il est quand même conseillé de se faire accompagner d’un habitant de Chhentung qui vous conduira jusqu’au Phalgune La avant de rentrer chez lui fissa une fois son travail de la journée accompli (compter Rs1500 pour la journée).

Le torrent du bucolique vallon de Bharte

Diaporama A la sortie W de Chhentung, on laisse partir le sentier principal qui descend vers Dhorpatan pour suivre sur la D l’indication donnée par le panneau jaune « Gonpa ». On remonte en RG du torrent en bordure des champs du village de Bharte jusqu’à un pont de bois (20mn, 3020m). On passe RD et on remonte le vallon en lisière de la forêt d’épicéas. Le sentier monte progressivement le long du torrent où l’eau cristalline s’amuse à contourner les pierres moussues. Vraiment sympa ! Là encore, le cadre paysager ne peut pas laisser insensible… On traverse le torrent (55mn, 3300m) pour s’engager dans une pente sévère jusqu’à un collet (20mn, 3370m). Les épicéas laissent la place aux buissons de rhododendrons alors que l’on descend un peu traverser un torrent. On part sur la G jusqu’aux alpages au milieu desquels se trouve une bergerie (25mn, 3510m). On a une belle vue arrière sur la vallée de Chhentung. On poursuit en zigzags jusqu’au col qui s’ouvre plein N (30mn, 3720m, Chhentung La ?). On découvre de l’autre côté un relief tourmenté comparable à celui que l’on rencontre dans les cirques de l’île de la Réunion à une seule exception près, celle du sommet de la Pyutha Hiu Chuli et ses 7246m qui domine les plateaux et s’élève vers le ciel. On suit le large sentier qui part sur la G direction NW jusqu’à un embranchement de sentiers (10mn, 3725m). On suit celui de G pour rejoindre rapidement une bergerie. Après, le but est de contourner la vallée par la G afin de ne pas avoir à descendre au fond du thalweg. Pas de sentier identifié, alors on part hors sentier sur la G d’abord pleine pente puis en biseau dans les alpages de Lasune en suivant une direction W. On franchit une épaule (15mn, 3835m). On peut apprécier le chemin qu’il reste à parcourir pour atteindre le prochain col qui se situe au NW.

Depuis les alpages, le Phortse La est à droite, mais le col à franchir est celui de gauche.

Puis on retrouve un sentier étale que l'on suit jusqu’à Dha kharka (50mn, 3880m) et on reprend une marche en biseau vers la G pour rejoindre la base d’un infâme couloir pierreux qui s’ouvre 400m à gauche du véritable col, le Phortse La. On s’élève en zigzags très serrés jusqu’à prendre pied sur le rebord d’un plateau incliné (1h, 4130m). Du col, on descend sur la G jusqu’à la cote 4080 pour contourner la large combe par la G. En respectant cette consigne, on tombe pile poil sur le départ d’un sentier bien tracé (30mn, 4080m) qui s’élève légèrement vers la G jusqu’à un collet d’où on dispose d’une splendide vue sur la Pyutha Hiu Chuli et le Gurja himal (20mn, 4115m). Le sentier tourne bien sur la G pour rejoindre le col du Phalgune La, là où on croise le chemin principal qui vient de Dhorpatan (15mn, 4050m). Enfin, du col, on descend vers la D sur le large chemin (en direction du N) jusqu’à atteindre une étendue plane en bordure du sentier et où on établit le bivouac (10mn, 3975m, eau à la source).

Descente du Phalgune La (Pyutha Hiu Chuli, Churen himal et Dhaulagiri VI)

Jour 7 : Phalgune La phedi N - Thankur - Jarlung

6h30 / +600m / -1860m.
Diaporama On descend du petit promontoire en direction du N et des montagnes du Dhaulagiri himal. On chemine sur un sentier-balcon quasi étale jusqu’à un béquet rocheux (20mn, 3950m) duquel démarre la descente vers Thankur. Vue panoramique sur la partie W du massif du Dhaulagiri himal avec, de droite à gauche, le Gurja himal, le Dhaulagiri VI, le Churen himal et la Pyutha Hiu Chuli. A l’arrière, on distingue parfaitement sur la droite le large passage du Phalgune La et sur sa gauche, au fond dans l’enfilade du vallon, le Phortse La et son voisin que l'on a franchi hier après midi. Après une petite descente, le sentier incline au NW et, au détour d’un virage, se dévoilent au loin les montagnes du Dolpo d’où émerge le Kanchauni Lek qui avec ses 6400m borde le passage du Kagmara La au N.

Au-dessus de Thankur, au loin les montagnes du Dolpo

En attendant de pouvoir fouler ces espaces qui semblent encore assez lointains, on poursuit par une descente sur un sentier-balcon au milieu d’alpages puis sur le fil d’une crête jusqu’à atteindre une bergerie (45mn, 3610m). On commence ensuite une désescalade de la même crête en forêt sur un sentier très glissant. On prend pied sur la kharka de Thankur (25mn, 3320m), un large espace de prairie avec ça et là quelques bergeries. On se dirige vers le N jusqu’à rejoindre les deux maisons après avoir traversé le torrent sur un pont de rondins de bois (5mn, 3300m, bhatti). Après l’intermède de l’alpage, nous revoici sur un sentier en lacets qui désescalade le coteau pentu en forêt très humide. A pratiquer avec grande attention ! On rejoint le bord de la Ghusiun (ou Ghusdung) khola (50mn, 2980m). La passerelle indiquée sur les cartes a été déplacée de 400m vers l’aval et on la rejoint en empruntant un sentier très boueux. On traverse la Ghusiun khola (10mn, 2850m) puis on remonte le coteau jusqu’à une maison isolée (5mn, 2880m). On part dans la pente sur la D au-dessus de l’habitation jusqu’à passer auprès d’une ferme (5mn, 2920m) et poursuivre en zigzags, toujours dans une pente relevée jusqu’à la cote 3150 (un petit répit avec une partie plane qui permet de reprendre son souffle…) et atteindre dans un deuxième temps la cote 3250 à partir de laquelle on ne trouvera plus que des petites montées jusqu’au franchissement d’une épaule (55mn, 3300m). A partir de là, on va suivre un sentier-balcon qui chemine sur le fil d’une crête entre deux vallées bien creusées au milieu d’une végétation arbustive de chênes-verts. On passe une chauttara (25mn, 3240m). Le sentier se poursuit sur la crête proposant de belles échappées de part et d’autre sur les fonds des vallées. On descend sur le lieu-dit Kayim, ensemble de trois maisons construites dans un large col au milieu de la Kayim danda (30mn, 3140m, bhattis, lodges simples, boutique). On repart en descente sur un sentier qui zigzague en forêt (attention ! il n’est pas mentionné sur la carte au 1/50000e). Plutôt boueux puisqu’on évolue dans une forêt sub-tropicale, il convient d’être attentif à chacun de ses pas… On atteint le hameau de Jarlung où l’on établit le camp dans la cour de l’école (50mn, 2700m).

Jeux d'ombres et de lumières sur la Kayim danda

Jour 8 : Jarlung - Guibang - Dhule

3h50 / +1000m / -400m.
A partir de Jarlung, on entre dans le district de Rukum, l’un des plus pauvres du Népal du fait de son isolement, et bien loin des infrastructures de communication. Peuplé dans sa grande majorité par l’ethnie Magar, c’est une région de montagnes entre lesquelles se sont creusées de profondes vallées fluviales. Chacun des villages de montagne (une dizaine de familles au maximum) se situe sur des plateaux à flanc de coteau où les villageois cultivent principalement du maïs. Tout ceci pour attester que les hameaux que l’on va traverser ne respirent pas l’opulence, c’est le moins que l’on puisse dire… Et incidemment qu’il ne faut pas compter sur une quelconque possibilité de ravitaillement. Du côté montagnard, l’omniprésence de la forêt sub-tropicale induit qu’il faut s’attendre à des dénivelées conséquentes sur des petits sentiers bien humides…

Maïs à Jarlung (Rukum)

Diaporama On sort du « village » de Jarlung pour suivre un sentier balcon étroit par endroits qui domine la gorge à belle hauteur (faux pas déconseillé…). On se croirait au milieu des cirques de l’île de la Réunion ! On poursuit jusqu’à un belvédère (20mn, 2610m) où l’on surplombe une maison posée en plein milieu d’un champ de maïs. On traverse le plateau cultivé puis on continue la descente jusqu’à la rivière que l’on franchit sur un pont de bois (15mn, 2430m). Une centaine de mètres plus loin se trouve, en contrebas du chemin, la première source chaude du lieu-dit Tatopani (appelé aussi Pelma). On peut s’y laver avec une eau qui sort à 45°C mais on peut aussi aller 200m plus avant jusqu’au petit terrain de camping (5mn, 2420m) où il y a carrément une piscine en bordure du torrent. Le pied ! Après ce petit moment de détente, retour aux réalités du terrain avec une remontée sur un bon sentier tracé en zigzags dans le coteau de droite. Pour cela, on traverse la rivière sur un pont de bois et on remonte jusqu’à une bifurcation de sentiers (20mn, 2555m).

Traversée de la Pani Dal khola à Tatopani

On laisse partir sur la gauche le sentier qui descend vers le bourg de Maikot situé dans la vallée pour partir deux fois de suite à D et suivre un sentier-balcon à belle hauteur de la gorge dans le fond de laquelle on entend le torrent gronder. Durant le parcours qui va conduire jusqu’au village de Him, on dispose de belles vues panoramiques sur le relief tourmenté de la région. On traverse de larges champs de maïs précédant l’entrée dans Him (25mn, 2590m). A la sortie du village, on laisse partir vers le bas le sentier qui mène à la fontaine pour monter vers la G. 200m plus loin, on tourne sur la D pour emprunter un sentier en forte montée qui démarre au milieu d’un champ de maïs et qui s’en va franchir un collet (15mn, 2620m). Derrière, on suit un sentier en courbe de niveau (enfin, pas longtemps…) puis on s’engage dans une déviation par le haut afin d’éviter une zone d’éboulement. Au-delà, on poursuit en légère ascendance jusqu’aux premières maisons de Guibang (40mn, 2715m) avant de remonter à main G dans une combe vers le haut du village et filer vers le NW en direction du fond du vallon. On passe à proximité de l’école (30mn, 2895m, eau). Un peu plus haut, à la source (20mn, 2985m), on s’engage sur le sentier qui part sur la D et qui monte jusqu’à un belvédère sur la partie N du district de Rukum (30mn, 3220m, siège…). Encore quelques zigzags et on atteint le col (20mn, 3320m) à hauteur du village de Dhule. On y descend rapidement par le sentier de traverse (5mn, 3310m, boutique). Nuit en lodge simple, le village ne disposant pas d’emplacement plat pour établir le camp. Noter que le site se caractérise par son taux d’humidité très important et dépassant l’entendement… ainsi que des aboiements de chiens toute la nuit.

Les paysages quasi-réunionnais au-dessus de Dhule (Rukump

Jour 9 : Dhule - Camp dans la Seng khola

4h / +1050m / -450m.
Diaporama On s’élève pleine pente au-dessus du village en prenant une direction NW. On franchit rapidement un col (20mn, 3450m) et on poursuit en courbe de niveau jusqu’à un belvédère duquel on peut apprécier la beauté du panorama sur les forêts du district de Rukum. Au fond vers l’E, la Pyutha Hiu Chuli se rappelle à notre bon souvenir en nous permettant d’admirer sa face W horriblement pentue. On suit la crête par l’un des quelconques chemins qui se dirigent vers l’E jusqu’à arriver à une fourche (20mn, 3540m). On s’élève sur la G pour une montée en zigzags sur une arête à la pente relevée et on atteint un espace dégagé (45mn, 3795m, belvédère). La pente se fait moins âpre sur un sentier-balcon qui s’élève en biseau à flanc de coteau au milieu d’une végétation rase. On atteint le col du Nautale La marqué d’un chörten (30mn, 3960m). On bascule à présent dans la vallée encaissée de la Seng khola. On commence par une descente qui rejoint une grotte taillée dans la falaise (30mn, 3685m, pas d’eau) avant de poursuivre sur un chemin à mi-hauteur en RD de la rivière. Sur ce sentier en faux-plat montant népalais (des up / down tant qu’on en veut…), on s’en va traverser un torrent sortant d’une impressionnante gorge aux parois verticales (25mn, 3710m). La rivière est très encaissée entre barres de schiste noir d’un côté et remparts de basalte de l’autre, lui afférant un caractère plus écossais ou islandais que népalais… En tout cas, bien sauvage et pas dénaturé par la surfréquentation touristique ! Plus on avance vers le fond de la vallée, plus on croise de nombreux emplacements de tentes de bergers nomades qui montent à la bonne saison depuis Maikot faire brouter leurs troupeaux de moutons et de chèvres. La journée se termine dans l’un de ces camps, là où la vallée s’est un peu élargie, pour que l’on puisse y monter quelques tentes (1h20, 3910m, bhatti en saison).

Remontée de la vallée de la Seng khola

Jour 10 : Camp dans la Seng khola - Saure khola - Purbang

3h50 / +700m / -600m.
Diaporama Du camp, on traverse un torrent venant de la gauche (attention aux pierres gelées le matin !) puis on poursuit sur le large chemin en RD de la Seng khola. On s’élève progressivement jusqu’au rebord d’un replat fermé au loin par un sommet glaciaire faisant partie de la Sor Lek. Là où le sentier s’en vient jouxter la rivière (30mn, 3980m), on s’élève pleine pente sur la G pour rejoindre les ruines d’une bergerie (10mn, 4040m) avant de poursuivre dans la pente en direction du NW où l’on (re)trouve un sentier bien tracé au beau milieu de l’alpage (15mn, 4110m). On progresse en RG d’un thalweg, thalweg que l’on s’en va traverser un peu plus haut alors que l’on incline la marche vers la G (15mn, 4205m). La pente ne faiblit pas et on franchit une épaule située à l’extrémité gauche de la muraille qui domine l’alpage. Derrière, on passe un col (25mn, 4330m) qui domine un lac. On le contourne par la G histoire de rejoindre le chörten-porte ou khani (5mn, 4330m), y accrocher la première guirlande de lungtas et scander les « Ki ki So so Lha Gyalo » en honneur aux dieux puisqu’à présent on pénètre dans une aire religieuse bouddhiste. Le lac occupe le fond d’une combe herbeuse fermée de toute part par des montagnes « à vaches »…

Le petit lac au-dessus de la Seng khola

On rejoint rapidement le sentier principal sur l’autre rive en traversant le barrage de pierres et on reprend la direction NW pour pénétrer dans un thalweg assez étroit occupé par un petit torrent. Lors de la montée, on est constamment distrait par le vol des aigles et des vautours qui planent dans l’azur tant qu’ils ne sont pas en train de dépecer des carcasses, nombreuses au bord du chemin, il faut le signaler, car cet itinéraire est très emprunté par les caravanes de mules entre Beni et Dunaï et il peut parfois se produire quelques « incidents »… Il ne faut pas s’en offusquer : les « nettoyeurs » sont en nombre largement suffisant. A l’autre extrémité du thalweg, on pose le pied sur un plateau (50mn, 4460m) et en avançant encore un petit peu on passe un col très plat colonisé par des pozzines (5mn, 4500m). On descend doucement dans un large vallon. La vue à l’avant porte jusqu’au plateau qui précède le passage du Jang La, le col que l’on franchira demain. D’une hauteur similaire à celui d’aujourd’hui, il est le dernier rempart naturel pour entrer dans la région du Dolpo. La descente s’accentue alors que la vallée se resserre et que l’on suit à mi-hauteur la RD d’un thalweg. On passe un collet au pied d’un mamelon (30mn, 4350m) avant de traverser une décharge écoeurante : un campement de belle importance sur lequel doivent cohabiter en été des dizaines de familles lors de la quête de la yarsagumba, cette « racine » mi-animale mi-végetale dont les asiatiques raffolent car sensée doper leurs males vertus… En tous les cas, ce coin de montagne qui attire bien beaucoup de monde est une porcherie à ciel ouvert : s’y côtoient bouteilles de verre, films plastiques, cannettes de métal et autres ordures…

Le camp des chercheurs de yarsagumba : les cochons !

Là, on ne pourra pas accuser l’endroit d’être dénaturé par la surfréquentation touristique ! (10mn, 4300m, allez je "cafte" GPS : N 28°46’58’’ E 82°57’08’’). Après ce moment d’horreur, la montagne redevient celle que l’on a l’habitude de contempler au Népal avec un chemin qui contourne une combe humide avant de plonger à travers les alpages au fond du vallon de la Saure khola. On franchit un pont de pierre (30mn, 3990m) avant de s’élever pleine pente jusqu’au camp de Purbang où l’on établit le bivouac (10mn, 4050m, bhatti en saison).

Au-dessus de Purbang sur le sentier de montée au Jang La

Jour 11 : Purbang - Jang La - Camp de la forêt

4h30 / + 600m / -1250m.
Diaporama Derrière les tentes bhattis, on part légèrement sur la G franchir une épaule en suivant un sentier à la pente affirmée. Derrière l’épaule, on traverse une combe et on s’attaque à une deuxième montée jusqu’à un col (50mn, 4310m). On avance d’une centaine de mètres sur le plat pour distinguer à présent, à l’autre extrémité d’un plateau lacustre situé en contrebas, la baisse qui marque le passage du Jang La légèrement sur la droite. Mais, tout d’abord, on initialise une descente jusqu’à rejoindre le centre d’un plateau humide (15mn, 4270m). Ensuite, on poursuit vers l’extrémité N où l’on traverse coup sur coup deux torrents pour arriver au pied de la pente terminale du Jang La (15mn, 4285m). Par un sentier pas vraiment pentu, on atteint le col (40mn, 4525m). Ca y est : on entre dans le Dolpo !

Le Jang La

Il ne reste plus qu’à descendre dans cette large vallée qui s’ouvre vers le N pour atteindre Dunaï et en terminer avec cette traversée de la réserve de Dhorpatan. On descend tranquillement sur les pentes d’un plateau herbeux avec pour horizon les montagnes enneigées de l’E du Dolpo, celles de l’arrière-pays de Tarakot. La grande crête que l’on voit devant est la Thage Dhuri danda dans laquelle est tracé le sentier « officiel » de descente vers Tarakot et Dunaï (bifurcation des sentiers au niveau du col bien visible). Mais, comme de bien entendu, on va déroger à la règle en dévoilant un itinéraire bien plus direct que celui qui court sur la crête pour rejoindre Dunaï. Juste après avoir traversé un petit torrent venant de la droite, on sort du sentier en descendant en biseau vers la G (20mn, 4260m) pour rejoindre un mur de manis bien identifiable en bordure d’une zone de prairie assez verte (5mn, 4220m).

Le mur de manis sous le Jang La, début du sentier de la descente directe sur Dunaï

A partir de là, on a retrouvé un sentier qui venait de la RG du vallon et on le suit vers l’aval en direction du N. On descend dans un petit thalweg (on en a profité pour cairner une portion éventuellement paumatoire…) puis on emprunte le fil d’une moraine (15mn, 4100m) et on atteint une bergerie ruinée (5mn, 4040m). Ensuite, il est difficile de se tromper tant le sentier peut être emprunté par les bergers et leurs troupeaux et qu’il est assez dégradé au moment où il s’en va passer dans des zones humides et en forêt. On dépasse une autre bergerie (10mn, 3950m) puis on longe un bosquet de bouleaux. Le chemin s’inscrit en bord du ruisseau au centre du vallon jusqu’à un emplacement de campement de bûcherons (25mn, 3735m). On entre à présent dans une forêt de conifères où le sentier est vraiment en piteux état puis on sort à découvert pour traverser dans sa largeur une prairie (25mn, 3590m). On retourne en forêt bien humide (heureusement) un bref instant pour longer une nouvelle prairie alors que l’on laisse la rivière s’éloigner vers la gauche et entrer dans une gorge en RG de la vallée. En haut de la prairie se trouve un collet d’où l’on distingue nettement le lit de la Thuli Bheri khola et quelques maisons de Dunaï posées sur la RD (10mn, 3600m, enclos, C). On part sur la D en suivant le chemin qui pénètre à nouveau dans une portion de forêt humide et où le sentier est extrêmement boueux et glissant. On débouche dans une large clairière (20mn, 3470m). On dévale encore dans un petit bout de forêt de conifères et de bouleaux pour atteindre une deuxième clairière où l’on établit le camp (10mn, 3410m, eau dans le petit torrent).

Les montagnes du lower-Dolpo vues depuis la clairière sous le Jang La

Jour 12 : Camp de la forêt - Dunaï - Juphal

5h30 / +0m / -1000m.
Diaporama On poursuit la descente dans la forêt sur un sentier toujours aussi dégradé. Enfin, la forêt humide s’éclaircit jusqu’à disparaître alors que l’on laisse le chemin en courbe de niveau continuer tout droit et que l’on descend sur la G traverser une clairière (50mn, 2950m). Les paysages de montagne ressemblent beaucoup à ceux que l’on rencontre dans les Alpes du Nord françaises. On rejoint le chemin principal un peu plus loin (5mn, 2910m). Celui-ci devient un sentier-balcon qui passe au-dessus de deux fermes et débouche au niveau du col de Kamkot marqué d’un khani (15mn, 2880m, C). On domine à présent en enfilade la vallée de la Thuli Bheri khola et le bourg de Dunaï posé sur la RG.

Une descente bien agréable vers la vallée de la Thuli Bheri khola

On dévale le thalweg en bordure des champs en direction de Thalagaon mais au bout de 300m, juste après avoir dépassé un large champ exploité pour la culture des céréales, on incline la marche sur la G en forte descente en zigzags (5mn, 2800m). On entre dans un thalweg très étroit au fond duquel coule un petit ruisseau et après une désescalade un peu boueuse par endroits, on sort enfin de ce goulet pour longer, en RG du vallon, des champs en terrasse séparés par des murets. On traverse le torrent et on marche maintenant RD (45mn, 2260m). On retrouve, grossie de ses affluents, la Jangla khola que l’on avait quittée un peu plus haut juste après le campement et on la suit en RG jusqu’à franchir un pont de bois (10mn, 2200m). On suit un sentier à flanc de falaise avant de croiser une maison isolée et de longer le canal d’irrigation qui coule vers le NW. On le quitte assez rapidement pour rejoindre une belle maison en pierres puis on suit à présent la ligne de poteaux électriques. On laisse un pont sur la droite (25mn, 2120m, c'est l'arrivée du sentier de crête venant du Jang La) pour continuer tout droit sur une étendue alluvionnaire. On remonte franchir une épaule rocheuse au niveau du confluent de la Jangla khola et de la Thuli Bheri khola. Un peu plus loin, on laisse partir le sentier qui conduit au village perché d’Upallo Dunaï pour descendre en direction du pont métallique. Juste avant de le rejoindre, on emprunte le sentier sur la G qui permet d’atteindre les maisons basses d’Upallo Dunaï (20mn, 2100m).

Upallo Dunaï

On entre dans une région où dans les villages on rencontre différentes ethnies et côté religion on découvre pour la première fois une alternative au bouddhisme et à l’hindouisme en présence du culte chamanique ou oraculaire (celui des oracles) aux autels disposés en pleine nature reconnaissables à la présence de rubans de couleurs rouge, rose et blanc et dans les villages la présence de saliks (ou murtis), ces drôles de poteaux en bois sculptés d’une tête « humaine » qui sont sensés protéger le domaine familial. Diaporama On les a appelés les « Charlie » car, cela devient très rapidement un jeu à l’identique de celui proposé par Martin Handford dans ses livres « Mais où est Charlie ? »… Pour de plus amples renseignements, on peut consulter la page consacrée aux masta sur le site Dolpo-news.com. Côté paysages on découvrira les larges vallées agricoles du sud puis on s’attaquera à la montagne avec le passage de deux cols panoramiques, le Bharbare Lagna et le Kagmara La, avant de passer par le célèbre lac de Phoksumdo et redescendre vers Dunaï, la capitale du Dolpo. 

Les premiers saliks     Les premiers saliks     Les premiers saliks, la réception satellite sera-t-elle de meilleure qualité ?

On poursuit vers Dunaï en suivant le chemin le long de la rivière. Le village de Dunaï est composé de multiples hameaux qui s’étirent le long de la Thuli Bheri khola. Si on veut se poser à Dunaï, on peut s’arrêter dans le premier lodge rencontré avec une cour intérieure accueillant les tentes (Blue Sheep Inn, 30mn, 2095m, C). Dunaï est une ville sans âme où l’on trouve tous les commerces (banques, Western Union, épiceries, barbier, réparateur TV,…) à l’exception notable des vendeurs de légumes frais. Rassurez-vous ! Si vous souhaitez poursuivre votre séjour dans la région et vous engager sur la suite de la « Kora du Dhaulagiri » en suivant le jour par jour du topo [Népal] De Dunaï à Lo Monthang (Haut-Dolpo), des vendeurs viendront dès potron-minet vous démarcher à la guest-house et vous pourrez acheter des produits frais à bon prix. Sinon, pour un gros ravitaillement, il est nécessaire de se rendre à Juphal où il y a de tout puisque habituellement, du fait de la présence de l’altiport, c’est le lieu de départ de tous les treks du Dolpo, C.Q.F.D. Attention ! A Dunaï, il ne faut pas espérer à coup sûr recharger ses équipements électroniques, la centrale électrique tombe assez souvent en panne, et comme d’habitude, le retour à la normale n’intervient pas avant plusieurs jours, semaines ou mois…

Dunaï

Pour ceux qui ont décidé d’en finir ici avec le trekking, on monte dans l’après-midi vers l’altiport de Juphal. Pour cela, il faut rejoindre depuis la sortie NW de Dunaï en suivant la RG de la Thuli Bheri khola le village de Kalaganda (2h30 à pieds ou 30mn en jeep) puis on continue à G sur la piste en montée. Nombreuses guest-houses à proximité de l’altiport pour un décollage le lendemain en début de matinée.

Attention toutefois à l’indisponibilité de cet altiport :
- c’est une piste où les petits avions ne peuvent atterrir que lorsque les conditions météorologiques sont idéales. Prévoyez quand même des retards pouvant aller jusqu’à plusieurs jours pour le retour sur Katmandou. L’hélicoptère ? Pour 5 personnes et seulement 10kg de bagages chacun, comptez 4 à 5000€ pour un retour vers la capitale… Légèrement dissuasif, non ?
- et à l’automne 2013, du fait de travaux de modernisation, il était nécessaire de se rendre à Masinchaur, un village plus à l’W car situé dans la montagne au-dessus de Tripurakot à 2900m, en 6h30 / +1000m / -200m soit une grande journée de marche supplémentaire (description de la liaison pédestre des jours 1 et 2 dans le topo [Népal] Dolpo ouest).

Groupe de femmes à Dunaï

Jour 13 : Juphal airport - Nepalganj - Katmandou

30mn + 45mn d’avion.
Journée libre à Katmandu. Nuit en hôtel dans le quartier de Chhetrapati.

12 jours de marche / 55h / +8800m / -7200m.

Relevés de terrain septembre 2013.

Lien vers la 2ème partie de la Kora du Dhaulagiri

Lien vers la 3ème partie de la Kora du Dhaulagiri

Lien vers la page principale de la Kora du Dhaulagiri

Haut de page

 

Commentaires

  • Jérémie
    Je viens de voir les photos de cette première partie de l'itinéraire, je les trouve tout simplement époustouflante! Les villages sont vraiment typiques, et les paysages franchement bucolique! Beaucoup plus sauvages que les balcons des Annapurnas, ou piémonts du Manaslu. Et ces forêts de sapins incroyables! Je serais tenté de réaliser ce trek pour terminer au lac Rara! A quand les photos de la partie Dolpo?

    A bientôt

    Jérémie
    • PIERRE MARTIN
      • PIERRE MARTINLe 01/01/2014
      Bonjour Jérémie, A chaque jour suffit sa peine. Aujourd'hui on fête la nouvelle année... 2014 devrait encore être une belle année de treks car les idées foisonnent (certes, c'est facile car le Monde est grand). Bonne nouvelle année à toi aussi et beaucoup de concrétisations sur le terrain ! Pour en revenir à cette Kora du Dhaulagiri, elle traverse des paysages très différentiés surtout dans la première partie (justement celle de Dhorpatan) où on a plus l'impression de se trouver dans les îles (La Réunion, les Açores, le Cap-Vert...) qu'au fin fond du Népal. Le district de Rukum a été contourné par toutes les voies de communication (les routes ou les pistes) mais aussi par les avions puisque l'altiport de Dhorpatan a lui-même été abandonné.... On croise en permanence sur les chemins des caravanes de mules qui font la navette entre Beni, Dhorpatan et Dunaï. Cela a été un immense plaisir de traverser cette région pendant une quinzaine de jours en y découvrant un eco-système très particulier. La suite de l'itinéraire ? Une fois passé le Jang La et Dunaï, ce sera cap à l'ouest en direction de Jumla pour illustrer le topo [Népal] Dolpo ouest, ce "petit" trek d'attente en boucle de Dunaï à Dunaï que j'ai recomposé à l'arrache à cause des copains qui n'arrivaient pas et de la météo qui était cette année un peu folle... Tiens, tiens, "folle", ça fait fait raccord avec la nouvelle année que je suis en train de fêter à Vienne (Autriche). On peut dire qu'ici il savent s'y prendre pour faire la fête ! Retour au travail de création des diaporamas au début de la semaine prochaine.
  • chrystelle cornement
    • 2. chrystelle cornement Le 01/01/2014
    namaste

    et encore merci pour ces diaporama , je me lasse pas de regarder vos périples soit en Inde ou Népal.c'est toujours avec plaisirs que je les regardent. j'ai hâte de voir la suite. merci à vous de nous faire partager votre passion.
    pheri betau la chrystelle