[Népal] Traversée du Haut-Dolpo

Après les découvertes de deux parties du Dolpo en 2013, la première située dans le bas Dolpo (voir le topo Dolpo W) et la seconde lors de la Kora du Dhaulagiri où j'avais pu parcourir les espaces reculés du haut Dolpo situés à l'Est (voir le topo De Dunai à Lo Manthang), il me restait à pénétrer les parties Centrales de cette région anciennement tibétaine et assurément aujourd'hui, en 2017, l'une des plus reculées du Népal :
- pas de routes d'accès (pour l'instant, mais elles sont en cours de construction à l'été 2017 au creux des gorges de la Thuli Bheri khola, et en projet bien avancé dans l'E du haut Dolpo, 
- pas de pistes non plus,
- un seul point d'entrée à peu près fiable, Jumla (piste routière d'accès depuis Nepalgunj très dangereuse mais aéroport bien desservi) situé à une semaine de marche de la capitale Dunai,
- des rotations d'avions sur Juphal (l'altiport proche de la capitale Dunai) chères et sujettes aux conditions météo (il faut franchir la chaîne de l'Himalaya)...
Il faut vouloir y aller ! Et pour les points de sortie, c'est encore Jumla, Juphal et aussi Jomosom au Mustang. L'idée peut être intéressante : entrer au Dolpo par Juphal (ou Jumla en comptant une semaine de séjour en plus) et sortir à Jomosom avec son altiport de montagne semblant le plus fiable en terme de desserte, quoique...

Moments de sérénité au lac Phoksumdo

Ce trek va donc explorer la partie NE du haut Dolpo, en gros un périmètre qui s'inscrit à la droite d'une verticale qui relie Dunai à Bhijer. La découverte des parties N et NW s'effectuera d'ici quelques temps (effectuée en septembre 2023 au moment de la réalisation de la liaison Gamgadhi - Mugu - Pho - Bhijer - Juphal). Mais revenons au présent : on arrivera à Juphal, puis on partira vers le N rejoindre le lac Phoksumdo et au-delà du Turang La (appelé aussi Kang La) Shey Gonpa puis Saldang. On se rendra tout au N à la confluence de deux rivières pour visiter l'exceptionnel gonpa de Yangser avant de filer plein S jusqu'à Dho Tarap. Deux cols plus tard, on traversera Chharka Bhot, le dernier village du haut Dolpo côté E, avant de sortir de cette région enclavée au N de la chaîne de l'Himalaya par le SE par un enchaînement de 5 à 6 cols... Ce périple d'exception vous laissera à jamais l'impression d'avoir traversé des régions déshéritées voire abandonnées du pouvoir central mais où les Dolpopa, les habitants de cette zone, sauront vous accueillir avec un grand sourire et essaieront de vous offrir par leur gentillesse de tous les instants de nombreux moments de bonheur partagé. Parcouru par de nombreuses caravanes de yacks ou de mules qui commercent avec le Tibet voisin, vous trouverez ici une réminiscence du Tibet authentique, libre d'un joug colonisateur et réducteur des valeurs humaines. Je vous propose un voyage dans un Népal que vous n'imaginiez même pas (si vous pensiez comme 90% des personnes qui viennent trekker au Népal que les itinéraires se réduisent au Tour des Annapurna, à l'A/R au camp de base de l'Everest et au Tour du Manaslu...). J'espère que la lecture de ce topo vous donnera l'envie de venir découvrir ce Népal "alternatif". Par mes écrits précédents, j'ai tenté de vous faire découvrir le Mustang, cette autre région anciennement tibétaine rattachée aujourd'hui au Népal et malheureusement réduisant sa portion "alternative" à peau de chagrin avec l'achèvement de la route. Aujourd'hui, en complément des deux topos ayant pour cadre le Dolpo et précédemment cités, je vous invite à vous immerger dans la protected area, ce Haut Dolpo si attachant.

Malheureusement, depuis 2022, la conformation du terrain de l'E du haut Dolpo (larges vallées à faible déclivité, pentes d'accès aux cols à plus de 5000m des plus régulières, peu de rochers solides à creuser pour les Caterpillar, etc) a autorisé le percement de larges pistes. Toutes neuves, elles aident un moment les populations à rejoindre Dunaï plus aisément. Mais, du fait qu'elles ne sont entretenues qu'a minima, elles tombent en désuétude au bout de 2 ans, voire moins..., et se dégradent à vitesse grand V. Et, dès que l'engin de chantier connaît une panne ou que le gazole n'est plus livré, il reste sur le côté de la route et rouille dans le plus complet isolement... Les paysages sont indubitablement massacrés car même si elles sont impraticables il n'en reste pas moins que les pistes sont assez inélégantes dans ces espaces quasi désertiques de hauts plateaux. Et des pistes, il y en a malheureusement partout dans un périmètre circonscrit entre Dho Tarap au SW, Tora Sumna au N, Tinje à l'E, et au-delà de Chharka Bhot vers Jomosom via le Junjungben La, qui correspond précisément à notre route de sortie du Dolpo vers le Mustang. Triste !

Ce n'est pas la fiction du film Himalaya mais les scènes de vie quotidiennes du Haut-Dolpo...

Et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec les cartes téléchargeables en JPG et PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1 Carte traversee Haut Dolpo au 1/50000e

Vous pouvez accéder au billet de blog que j'ai écrit au retour des 22 jours de trek. Il illustre le quotidien de ce voyage d'exception (heurs et malheurs, rencontres, etc) et peut aider à la construction de votre voyage.

Trek traversee haut dolpo

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Katmandou - Nepalgunj

1h d'avion.
Depuis la capitale du Népal, on rejoint en avion cette bourgade du Teraï. En transport terrestre, c'est possible mais très long et fatigant. Pas question de s'épuiser avant de commencer le trek... Nuit dans l'un des hôtels ou lodges : plus on s'éloigne de l'aéroport meilleure la qualité sera.
Noter une autre possibilité pour rejoindre Dunaï. C'est celle qu'utilisent les équipes népalaises qui vous accompagneront sur les chemins du Dolpo : bus (au pluriel) depuis Katmandou jusqu'à Jajarkot puis 4 tronçons en jeep avant de finir à pieds le long de la Thuli Bheri khola. Total : 4 à 5 jours. En 2023, piste depuis Nepalgunj qui permet de rejoindre, selon les conditions météo et la viabilité des pistes, Dunaï en 18 à 20h de cahots...

Le stupâ de Bodnath vu depuis le ciel lors de la phase de décollage

Jour 2 : Nepalgunj - Juphal - Dunaï

45mn d'avion jusqu'à Juphal + 3h / +0m / -370m.
Diaporama De l'altiport de Juphal situé sur un plateau à l'W de Dunaï, on descend dans la vallée de la Thuli Bheri khola en suivant la large piste automobile poussiéreuse. Comme le parcours n'est pas très intéressant, il est préférable d'utiliser le service de jeeps communautaires qui font le parcours en 45mn. De l'entrée W de la capitale du Dolpo, on remonte la vallée vers l'E jusqu'à la sortie pour se poser au lodge Blue Sheep Inn (2075m, camping, boutiques, T, C, 4G). Nuit en lodge ou sous tente.

Vue aérienne de Dunai

Jour 3 : Dunaï - Suligad - Sangta

5h / +630m / -195m.
Diaporama De l'extrémité E de la bourgade, on emprunte le pont suspendu pour se retrouver RD et suivre sur la Thuli Bheri khola vers l'aval. Après avoir dépassé les maisons de Dunaï, on évolue sur un sentier en up / down car mis à mal par les sautes d'humeur de la rivière. On entre dans la vallée de la Suli khola et on poursuit en direction du NE, RG de la rivière (1h05, 2055m). On laisse à main gauche le pont qui permet d'accéder au camp militaire (c'est aussi le chemin direct pour Juphal quand on arrive du N...).

Le végétation méditerranéenne du Bas-Dolpo (grenadier sauvage)

On traverse Suligad (5mn, 2075m, bhatti, check-post pour vérification du permis bas Dolpo). Au-delà on continue en up / down le long de la rivière au milieu d'une végétation méditerranéenne composée de grenadiers, d'oliviers, de chênes-verts, de chênes kermès et de figuiers. On atteint Khalrupi (1h05, 2250m, bhatti) puis c'est une petite montée jusqu'à Kageni (15mn, 2300m, lodges, bhattis). Après avoir atteint le sommet du village, on passe en RD de la Suli khola par l'intermédiaire d'une passerelle métallique.

Le long de la Suli khola

On s'élève doucement dans une sorte de maquis avant de redescendre sur le village d'été de Jelas aux maisons recouvertes d'un toit plat végétalisé. C'est à partir d'ici, aussi, que l'on commence à se frayer un passage entre les pieds de marijuana, une espèce très envahissante qui pullule dans la région... On poursuit à hauteur de la rivière pour aller la traverser un peu plus loin sur un pont de bois (1h15, 2460m). On s'attaque à la dernière petite grimpette de la journée pour atteindre le camp de Sangta, un lieu de bivouac enchanteur (15mn, 2505m, bhatti). Nuit sous tente.

Le village de Jelas le long de la Suli khola

Jour 4 : Shyangta - Chhepka - Rechi

4h10 / +780m / -290m.
Diaporama On franchit la Suli Gad qui arrive de la droite à gros bouillons à l'aide du pont métallique qui fait face au camp de Sangta. On s'engage sur un chemin qui évolue en RG de la Phoksumdo khola. On s'élève par paliers jusqu'à un endroit resserré où au printemps 2016, Thinle, l'un des héros du film "Himalaya, l'enfance d'un chef", s'est tué (bien malheureusement...) en tombant de son cheval. Il revenait de Dunaï et sa monture a pris peur au croisement d'une caravane de mules, le faisant basculer dans le précipice. Triste fin ! Une guirlande de lungtas commémore la survenance de cet accident (25mn, 2560m). On rejoint le village de Chhepka (25mn, 2650m, bhattis, lodges, camping). Et, nouveauté 2023, ne pas oublier de passer au bureau du Parc acquitter la somme de 30$/pers pour pouvoir fouler les merveilleux chemins du Parc national de Shey Phoksumdo !

Arrivée sur Chepka

Au-delà, le chemin serpente en forêt primaire jusqu'à traverser la rivière à l'aide d'une passerelle métallique et se retrouver dans une clairière en RD (50mn, 2740m, fontaine). Juste après avoir dépassé la clairière, on franchit un thalweg où coule un torrent puis on part dans une grimpette qui permet, une fois le sommet atteint, de longer la base d'une falaise. On commence une petite descente en direction de la rivière. Attention ! A l'été 2017, l'un des deux ponts qui permet d'évoluer dans une gorge resserrée en passant brièvement en RG a été emporté par la puissance des eaux (et aussi un manque criant d'entretien...). Tant qu'il ne sera pas réparé (et cela peut prendre un moment par ici...), il convient de partir à main G pour emprunter l'ancien sentier qui évolue à flanc de coteau en RD à hauteur de la rivière. On rejoint l'itinéraire "officiel" à la sortie du deuxième pont pour poursuivre en bord de rivière (15mn, 2800m) face à une belle falaise que viennent frapper les eaux déchaînées de la Phoksumdo khola.

Quelques problèmes de maintenance dans les gorges de la Phoksumdo khola... d'où la déviation par l'ancien sentier

Puis on repart se mesurer à une belle grimpette pour retrouver en haut une portion bien agréable de sentier étale. Sans forcer davantage on rejoint le bord de la rivière, rivière que l'on franchit sur un pont de bois pour prendre pied dans une clairière (30mn, 2860m, eau, bhatti). Au-delà, on poursuit le long de la rivière avant de s'élever quelque peu jusqu'à une plateforme (20mn, 2935m, bhatti). On part à D négocier un lacet (nouvel itinéraire) et on franchit une épaule rocheuse à 3015m. Il s'ensuit un parcours en balcon où l'on retrouve l'arrivée de l'ancien sentier arrivant du bas. Puis c'est la descente pour rejoindre la rive de la Phoksumdo khola (35mn, 2950m). Le passage commence à se restreindre et il n'y a bientôt plus que la rivière qui s'étale d'une falaise à l'autre. Le chemin a donc été construit SUR la rivière. C'est un passage surélevé composé de gros galets mais, en période de grandes eaux, la Phoksumdo khola recouvre complètement cet ouvrage sur une centaine de mètres. Et pas qu'un peu ! Entre 50 et 80cm... Il va donc falloir chausser les sandales et remonter le fort courant qui se présente (compter 30mn de plus au cumul horaire de la journée pour les changements de chaussures). Après ce passage délicat, on reprend notre petit bonhomme de chemin sur la rive avant de s'éloigner quelque peu de la rivière et monter en forêt pour aller traverser un torrent (10mn, 2990m). Juste derrière, à la fourche de chemins, on descend sur la G pour traverser la rivière sur le pont de bois qui se situe en aval du village de Rechi qui reste caché (5mn, 2980m). En face, on remonte le coteau pour passer sous les premières maisons du village avant de poursuivre à D en courbe de niveau jusqu'à l'emplacement du lodge (15mn, 2990m, camping, bhatti). Nuit en lodge ou sous tente.

Au départ de Regi

Jour 5 : Rechi - Chunuwar - Ringmo - Lac Phoksumdo

4h / +825m / -205m.
Diaporama On monte un peu au-dessus du lodge pour prendre pied sur le sentier-balcon qui part vers le N. Il conduit en quasi courbe de niveau au pont situé en amont de Rechi (15mn, 3015m). On passe RG et on poursuit la remontée de la vallée. Un peu plus loin au niveau d'un passage étroit, on est confronté à devoir le franchir en contournant l'éperon rocheux par le haut et ainsi reperdre en peu de temps la dénivelée chèrement gagnée quelques minutes auparavant... On commence à être coutumier du fait avec les chemins népalais ! Le sentier se poursuit le long de la rivière. C'en est terminé de la remontée de la gorge. La vallée s'élargit brusquement à la confluence de la Phoksumdo khola et de la Pugme khola. On passe sous la passerelle métallique qui permet de rejoindre la vallée qui s'ouvre à gauche et qui tout au bout est fermée par le Kagmara La (voir le topo Dolpo W). On reste RG de la rivière en suivant un large sentier sablonneux. Bientôt, on atteint le lodge de Sanduwa (45mn, 3070m, bhatti, camping). On continue tranquillement sur le chemin jusqu'à passer un peu à l'écart du village de Chunuwar (15mn, 3110m, lodges, bhattis, téléphone satellite). A la sortie E du village, juste après avoir traversé un petit torrent, on descend sur la G emprunter la nouvelle passerelle métallique pour prendre pied en RD de la Phoksumdo khola.

Le nouveau pont de Chunuwar (financé par l'association des Gurkhas)

La montée sur la D est régulière au milieu d'une végétation moins oppressante qu'auparavant et surtout sans devoir subir le bruit assourdissant de la rivière dans les gorges. On atteint le village d'hiver de Palam (35mn, 3240m), quelques maisons perdues dans un océan de marijuana. Une bonne reprise de souffle (ou d'autre substance...) pour se donner du courage avant la Grosse Montée !

Peste invasive qui a comme utilisation de soutenir les terrasses plantées de céréales

Après avoir dépassé les dernières maisons, le sentier se fait plus pentu et commence à présenter de larges zigzags bien ordonnancés pour rejoindre un collet (20mn, 3400m) et s'engager sur une portion étale au moment où l'on pénètre dans la haute vallée de la Phoksumdo khola. Mais le répit est de courte durée. Le tracé du nouvel itinéraire s'attaque à la pente redressée du coteau et reprend sa litanie de zigzags. Le franchissement d'une épaule rocailleuse (40mn, 3585m) permet à nouveau de reprendre son souffle alors que l'on découvre à l'arrière, tout en bas, la confluence de la Phoksumdo khola et de la Maruwa khola. A l'avant, on est impressionné par l'imposant verrou morainique derrière lequel se cache le lac convoité. On reprend la marche sur un sentier-balcon avant de repartir pour la troisième fois de la journée dans une forte mais brève montée en zigzags pour atteindre une dernière épaule rocheuse sur laquelle a été construit un kiosque (20mn, 3680m, abri).

A l'approche de Rigmo (cascade de la Phoksumdo khola)

D'ici, on dispose d'une vue imprenable sur la cascade de la Phoksumdo khola, paraît-il la plus haute du Népal, avec en prime une vue vraiment parcellaire du lac (difficile de faire pire comme portion congrue...). Un dernier effort pour rejoindre le sentier-balcon dont l'entrée est marquée par des guirlandes de lungtas (10mn, 3715m). Après avoir contourné la falaise, il descend tranquillement à l'ombre d'une forêt de feuillus en direction du verrou morainique. On franchit une petite rivière à 3580m avant de finir à main D en faux-plat sur un large sentier qui rejoint les chörtens marquant l'entrée du village de Ringmo (40mn, 3615m). Au cœur du village, pas mal de lodges, de bhattis et un téléphone satellite (5mn, 3615m). Mais du centre du village aux maisons rouge terre, toujours pas de lac ! Il faut poursuivre à travers champs en direction du N pour découvrir cette étendue bleue, grise, turquoise, verte, etc. (tout dépend de l'ensoleillement et du moment de la journée) enserrée de tous côtés par des falaises pour la majorité d'entre elles infranchissables (5mn, 3615m, camping, bhattis). Nuit en lodge ou sous tente.

Arrivée à Rigmo

Jour 6 : Lac Phoksumdo (journée d'acclimatation à 3615m)

Diaporama A l'approche de la barrière des 4000m et profitant de cet endroit idyllique, il n'est pas inopportun de penser à "digérer" la prise rapide d'altitude que l'on a subie en trois jours depuis Nepalgunj. Le programme de la journée peut au choix se décliner selon les personnes :
- "grasse" matinée au moins jusqu'à 7 heures !
- randonnée en A/R jusqu'à un col panoramique situé à 4300m,
- visite du gonpa Bön (le bouddhisme d'avant le bouddhisme, si l'on peut dire... avec le document d'Etienne pour mieux appréhender les lieux lors de votre visite Pdf image 1 Ringmo gompa). Elle se situe en RG du lac à 20mn du village. Le milieu de l'après-midi semble être la meilleure période de la journée car les rayons du soleil la parent de couleurs chatoyantes.
- ou rien...

La gompa de Rigmo

Topo de la randonnée optionnelle (à pratiquer avec retenue, il va sans dire...) :
3h à 3h30 / +650m / -650m.
Emprunter sous le poste de l'armée le chemin d'accès au gonpa et, au chörten, suivre le petit chemin qui monte à D en forêt. Il débouche dans une prairie, 150m au-dessus du chörten. Ensuite, il faut monter à main G en direction du deuxième col qui se présente (le premier, côté lac, est trop difficile d'accès). On remonte le coteau "dré dans l'pentu" en suivant une trace en zigzags jusqu'à rejoindre l'échancrure sur la crête rocheuse. On découvre à nos pieds la quasi totalité du lac de Phoksumdo avec juste en face la "plage" que l'on traversera demain en pénétrant dans le haut Dolpo. A l'arrière on découvre un superbe glacier suspendu qui termine la chaîne du Kanjiroba, un beau sommet qui culmine à 6612m. Un peu sur la droite, voici la large vallée caillouteuse dans laquelle est tracé le chemin de Shey Gonpa, chemin que l'on suivra en faux-plat montant une fois que l'on aura franchi par le haut l'impressionnante falaise qui sépare cette vallée de la "plage". Retour à Ringmo en 1h15 en suivant le même itinéraire. Et peut-être au passage, depuis le chörten, une petite visite au gonpa. Nuit en lodge ou sous tente.

Le chörten sur le chemin de la gompa de Rigmo

Jour 7 : Ringmo - Camp des Pins

4h50 / +600m / -500m.
Diaporama Face au lac, on part sur la G rejoindre la base de la falaise dans laquelle a été tracé le sentier qui permet de contourner le lac Phoksumdo et pénétrer dans le haut Dolpo. Se rendre sur le site de Paulo Grobel pour connaître les légendes qui circulent sur ce lac. Ce sentier est assez étroit et évolue la plupart du temps une vingtaine de mètres au-dessus de l'eau de couleur turquoise. Un peu d'attention pour ne pas heurter la paroi de la falaise et risquer de chuter comme dans le film "Himalaya, l'enfance d'un chef" dans la séquence du yack. On atteint la plage de galets et par un parcours en forêt de jeunes pins on traverse la rivière à découvert sur deux troncs d'arbres (20mn, 3645m). En petite montée on rejoint la base de la falaise RG du vallon pour trouver le départ du sentier qui va permettre de s'élever à flanc dans le coteau.

Le sentier-balcon au-dessus du lac Phoksumdo (au fond, le verrou morainique sur lequel est situé le village de Rigmo)

A mi pente, on franchit une première épaule marquée d'une guirlande de lungtas (40mn, 3890m), épaule d'où on dispose d'une vue plongeante sur la partie S du lac et tout au bout la butte morainique sur laquelle le village de Ringmo a été construit. On poursuit au-dessus, en zigzags serrés, jusqu'à atteindre une deuxième épaule (15mn, 3975m) et trouver une portion plane permettant de reprendre un peu son souffle... Puis ce sont, coup sur coup, une troisième épaule à 4020m et une quatrième à 4080m que l'on franchit pour basculer dans le vallon NW du lac, vallon qui restait caché jusqu'à présent. Il s'ensuit une portion en courbe de niveau et à flanc d'un éboulis détritique au bout de laquelle on commence la descente (1h05, 4040m). Descente tranquille en forêt de pins où, en été, on peut ramasser des myriades de bolets (assaisonnés d'une sauce légère au curry, ce sera un délice à l'étape !). On atteint l'extrémité N du lac (20mn, 3610m, bhatti). On se dirige vers le centre de la vallée qui s'ouvre vers le NNW s'en vient longer la Phoksumdo khola. On entre dans une forêt de jeunes pins et, de suite, il faut chausser les sandales pour traverser un torrent qui arrive de la gauche descendant des glaciers du massif du Kanjirowa qui nous domine (45mn, 3645m).

Pendant l'été, la Phoksumdo khola, en amont du lac, prend ses aises...

On garde les sandales aux pieds pour traverser une zone de landes de buissons épineux au milieu de laquelle la rivière s'épand largement (valable l'été mais le phénomène peut se produire aussi à la fonte des neiges ou après une période de pluie). On reste RD de la vallée en négociant au mieux les remontées de bras de rivière sur un sol souple dans lequel on peut s'enfoncer. Que du bonheur ! On traverse encore deux torrents qui arrivent du Kanjiroba puis, juste après, on traverse le lit principal de la Phoksumdo khola sur un double pont de bois (1h10, 3685m). Ca y est : on peut remettre les chaussures de randonnée pour terminer la journée sur un petit faux-plat qui conduit jusqu'au Camp des Pins, un espace herbeux plan marqué d'un darchok (10mn, 3700m, source contre la falaise RG). Nuit sous tente.

Au réveil, vision fugitive de la crête glaciaire du Kanjiroba (6612m)

Jour 8 : Camp des Pins - Turang La (ou Kang La) BC

6h / +1145m / -200m.
L'itinéraire décrit pour les deux jours qui suivent n'emprunte pas le tracé "officiel" du Ngadra La (ou Ganda La) qui remonte une gorge austère, sombre et froide dans laquelle il va falloir traverser plusieurs fois le torrent et où il n'y a pas beaucoup de moments pour s'extasier sur la beauté des paysages. La variante proposée dans ce topo emprunte un col d'altitude similaire au Ngadra La (5350m) pour rejoindre Shey Gonpa et même si le parcours est plus long en kilomètres, les espaces naturels traversés sont bien plus beaux et variés que ceux du tracé "officiel". A noter que l'itinéraire que je vous propose de suivre est celui que privilégient les Dolpopa pour leurs caravanes commerciales de mules. Mais, comme on peut le constater sur la carte affichée ci-dessous, il y au moins deux autres possibilités pour se rendre de Ringmo à Shey gonpa... Vous trouverez d'ailleurs la description détaillée des itinéraires dans le document suivant concocté par l'ami Etienne à son retour du haut Dolpo en septembre 2017 Pdf image 1 Parcours Ringmo-SheyGompa.

Cols Shey gompa (carte finlandaise)

Diaporama Au réveil, belle apparition au-dessus du camp de la totalité de la crête glaciaire du Kanjirowa. On poursuit la remontée de la vallée de la Phoksumdo khola entamée hier. 300m après avoir quitté le camp, on emprunte un chemin à main D qui permet, en passant par le haut, d'éviter de déchausser. Un peu plus loin, avant que la gorge ne se resserre, le chemin disparaît et on doit traverser un banc de galets. Il réapparaît à l'autre extrémité (30mn, 3720m, cairn). On traverse un espace herbeux (15mn, 3740m, camp possible) juste avant d'être confronté à la seule réelle difficulté humide de la journée, à savoir la traversée des deux bras du torrent qui descend du Ngadra La (5mn, 3745m, pour l'itinéraire "officiel", s'engager sur la droite dans la gorge).

La gorge que l'on remonte si l'on veut franchir le Ganda La

On garde les sandales aux pieds en poursuivant au WNW en RG de la Phoksumdo khola à hauteur de la rivière. On peut remettre les chaussures de randonnée alors que le sentier est en passe de prendre de la hauteur. On passe sur un sentier tracé au milieu d'une falaise avant de descendre rejoindre une courbe de la rivière (30mn, 3765m). Un emplacement splendide ! On poursuit sur une centaine de mètres vers le NW avant de trouver à main D le départ d'un sentier qui monte dans le coteau en lacets. Plus haut, une portion étale à belle hauteur de la rivière conduit à une deuxième grimpette qui se termine au niveau d'un canyon au sein duquel il faut traverser la rivière mais ici, sur un pont... (20mn, 3830m). On poursuit en face par la traversée d'un campement. On remonte jusqu'au cairn et au-delà on poursuit en montée pour prendre pied sur le rebord d'un plateau (15mn, 3890m). Il ne faut pas poursuivre tout droit sur l'évident chemin car il conduit vers l'W en direction des alpages d'été qui se situent le long de la Peri Kapuwa khola, une vallée en cul-de-sac dominée quand même par le splendide pic du Shey shikhar. Il faut se diriger à main D en empruntant une trace qui s'élève en zigzags serrés dans la pente couverte de buissons de genévriers. On prend une direction N bien affirmée jusqu'à atteindre une selle herbeuse (10mn, 3960m). On poursuit par la remontée d'une prairie couverte de fleurs jusqu'à un bosquet d'arbres situé sur la crête derrière laquelle la vue plonge sur la profonde vallée de la Ghyampo Kapuwa khola (45mn, 4140m). Le travail n'est pas tout à fait terminé : on doit franchir l'excroissance rocheuse qui défend l'entrée de la vallée. On négocie une large courbe vers la D jusqu'à 4250m où démarre un sentier-balcon en légère descente qui rejoint le bord de la rivière (45mn, 4175m, emplacement de camp).

Remontée de la vallée de la Ghyampo Kapuwa khola

On est entouré de beaux massifs rocheux détritiques à l'instar de ce que l'on trouve au Ladakh. On remonte RD de la rivière en prenant un peu de hauteur jusqu'à un espace de buissons ras qui fait face à l'imposante pente d'éboulis qui occupe la RG (20mn, 4245m). Et là, il faut traverser la rivière (le pont a disparu, donc sandales...). On monte en zigzags sur un excellent sentier tracé dans la pente d'éboulis. Puis on poursuit la grimpette dans des banquettes herbeuses jusqu'à 4600m avant de traverser une pente d'éboulis et prendre pied sur des alpages verdoyants (1h35, 4610m). Le sentier se poursuit en courbe de niveau dans la prairie et un peu au-delà lorsqu'il traverse à flanc quelques pentes rocailleuses. Puis il descend tranquillement jusqu'à croiser un torrent (20mn, 4575m) avant de remonter en faux-plat montant jusqu'au confluent des rivières qui arrivent des nombreux vallons d'altitude. Il faut traverser quelques bras de rivières (sandales pas obligatoires) pour se retrouver RD de la vallée (25mn, 4620m). Par une petite remontée sur un coteau herbeux, on atteint l'emplacement du camp (5mn, 4640m, eau dans la rivière). Nuit sous tente.

Un camp plus loin et plus haut, revoici la crête du Kanjiroba (vision tout aussi fugitive...)

Jour 9 : Turang La BC - Turang La - Shey Gonpa

4h45 / +755m / -1060m.
Diaporama Réveil avec l'apparition (plus lointaine que la veille) du Kanjirowa. On descend du camp jusqu'au confluent des rivières à 4620m. Traversée matinale pour passer RG et trouver le sentier qui remonte en RG du thalweg qui s'inscrit au pied des deux pics détritiques. On s'élève jusqu'à rejoindre un petit plateau (40mn, 4765m) à l'extrémité duquel on va traverser la rivière pour passer RD de la vallée. Le sentier est bien tracé d'abord dans des banquettes herbeuses pour effacer le premier verrou morainique puis lorsqu'il évolue à flanc de pentes d'éboulis.

Dans le vallon NW qui conduit au Kang La

De bosse en bosse, on rejoint sans difficulté majeure le bassin d'alimentation du feu glacier qui s'y trouvait quelques décades auparavant (2h, 5200m). Il ne reste plus qu'à suivre la trace qui s'élève en biais dans un amalgame de terre et de petit schiste bien humide pour rejoindre le passage du Turang La (30mn, 5350m). La vue s'ouvre sur un profond vallon colonisé par un lac couleur émeraude et, sur l'autre versant, on distingue le passage du Ngadra La, itinéraire "officiel" entre Rigmo et Shey Gonpa, dont on voit nettement le sentier de descente. Matthiessen et Schaller dans les années 1970 étaient passés par ce col du Ngadra La, le premier dans sa quête mystique, le second pour étudier le rut des bharals et le léopard des neiges (lire "Le Léopard des Neiges" et "Les Pierres du Silence").

Franchissement du Kang La à 5350m

On descend sur la G du col dans de grandes pentes d'éboulis friables très agréables à fouler puis, après avoir négocié une large courbe vers la D, on évolue à hauteur de la rivière naissante pour s'en échapper un peu plus loin sur la G et rejoindre un espace herbeux proche de la rivière situé à la base d'un verrou morainique (35mn, 4790m, Turang La BC et Ngadra La BC pour ceux qui montent de Shey Gonpa). Du campement, on parcourt en descente modérée le large vallon sur un sentier très caillouteux bien peu agréable à fouler. On retrouve dans cette vallée des paysages typiques que l'on a plus l'habitude de contempler au Ladakh (Wanla, Markha) à l'endroit de la confrontation des plaques terrestres, là où le subcontinent indien et le continent asiatique se sont rencontrés : l'Inde est passée sous l'Asie et cette "rencontre" a créé la chaîne himalayenne par subduction. Celle-ci a commis de tout temps de nombreux ravages comme de perpétuels séismes. On se rappellera ceux récents et remarquables des années 1934 et dernièrement 2015. La mer de Tethys s'est trouvée "évacuée" par la suture des deux plaques mais cette vallée de la Hubalun khola recèle encore de nombreux fossiles, les fameux saligrams. A vous d'avoir de bons yeux !

On croise pas mal de murs de manis à l'approche de Shey Gompa

Descente en RG de la vallée (cartes népalaises fausses) jusqu'à arriver en vue de Shey Gonpa. Le village est annoncé par des dizaines de murs de manis qui se contournent par la gauche ; noter qu'il ne semble pas y avoir de murs de matris, ceux de la religion Bön, pour lesquels on passe à droite. Nous sommes en pays Bön, certes, mais comment reconnaître les murs l'un de l'autre ? Pas évident de premier abord... Il faut décrypter les formules écrites en tibétain, pas vraiment à la portée de tout le monde, ou alors essayer de trouver en tête de mur la pierre ronde sur laquelle est inscrite au centre une seule ou deux lettres : une lettre c'est bouddhiste, deux lettres c'est Bön. A vous de jouer, si ça vous dit...

Shey Gompa : 5 maisons, une gompa, et pis c'est tout...

Shey Gonpa se situe à la confluence de la Hubalun khola et de la Sephu khola. Un monastère, quelques chörtens, cinq maisons habitées même en hiver... Plus isolé, tu meurs ! Chaque été, il a une fête d'organisée avec des danses et des chants mais le point d'orgue de ce coin que Padmasambhava a souhaité qu'il soit le plus grand lieu saint du Dolpo ne se produit que tous les 12 ans au cours de la pleine lune d'août de l'année du Dragon avec la fête de la Montagne de Cristal (celle-ci domine les vallées au milieu desquelles le village de Shey Gonpa est édifié) au cours de laquelle une kora autour de la Montagne de Cristal est organisée à l'instar de celle du Mont Kailash au Tibet. La prochaine à la pleine Lune d'août en 2024... En attendant vous pouvez préparer votre venue à l'aide du document concocté par l'ami Etienne et qui recense une grande partie des "secrets" de la Montagne de Cristal Pdf image 1 Shey.

Chörten à Shey Gompa

On traverse un village de tentes et de bergeries (1h15, 4320m, bhatti) en RG de la rivière avant de passer près des moulins à prières hydrauliques et franchir le pont sur la réunion des deux rivières en une seule, la Tartang khola. Celle-ci file vers le N en s'étant frayé un passage en plein milieu de rochers monumentaux aux formes élancées. Demain, on pourra apprécier ces majestueux décors en descendant cette vallée alors que l'on rendra visite au gonpa de Tsakang. Remontée du chemin boueux jusqu'au gonpa du "village" à côté de laquelle se trouve le terrain de camping (10mn, 4335m). Nuit sous tente.

Un habitant de Shey Gompa

Jour 10 : Shey Gonpa - A/R Tsakang gonpa

3h / +250m / -250m.
Attention ! Avant de se déplacer jusqu'au gonpa de Tsakang, se renseigner au village si le lama s'y trouve ou demander à se faire accompagner par le gardien des clefs.
Diaporama On profite de la journée de repos à Shey Gonpa pour aller rendre visite à un gonpa accroché à la falaise en RG de la Tartang khola. Perdu dans la montagne, il est accessible par un petit sentier de montagne sur lequel on aura la possibilité de contempler d'en haut la profonde gorge de la rivière qui descend vers Bhijer. On démarre du village de tentes en restant sur la prairie humide pendant 400m avant d'obliquer légèrement à G au niveau des murs de manis pour s'engager dans un chemin qui s'élève à flanc en RG de la Tartang khola.

Les falaises qui dominent la Tartang khola

On franchit une première épaule d'où la vue plonge sur la rivière en contrebas. Le chemin est balisé de chörtens, on ne peut pas se tromper ! On descend légèrement dans une combe puis c'est une belle grimpette jusqu'à franchir une nouvelle épaule coiffée de murs de manis et de chörtens. De ce belvédère grandiose on distingue à présent le gonpa accroché à la paroi rutilante. On poursuit par une descente vers le pied de la falaise pour franchir un torrent avant de remonter à la base de la falaise jusqu'à atteindre les bâtiments monastiques (1h15, 4480m, eau).

Le gonpa de Tsakang

La conformation du site lui confère une impression particulière. Visite de la minuscule salle de prières à laquelle on accède par un escalier relevé. Possibilité de monter sur la terrasse pour mieux encore dominer le cirque de montagnes alentours avec sur la droite la plus célèbre d'entre elles : la Montagne de Cristal. Retour à Shey Gonpa en 45mn par le même itinéraire. Au retour visite du gonpa qui jouxte le terrain de camping. Nuit sous tente.

Retour sur Shey Gompa

Jour 11 : Shey Gonpa - Sela La - Namgung gonpa

5h10 / +810m / -720m.
Diaporama Départ du camp en passant derrière le gonpa de Shey Gonpa pour se retrouver à l'E des bâtiments. On laisse le sentier de Bhijer partir à gauche dans la pente pour suivre un chemin étale qui évolue à hauteur en RD de la Sephu khola. On dépasse un groupe de bergeries situé en RG puis on atteint un imposant mur de manis d'où le paysage s'ouvre sur des alpages à yacks verdoyants (45mn, 4460m, possibilité de camp, eau).

Le gonpa de Shey Gompa

On poursuit à flanc RD de la vallée et, un peu plus haut, on dépasse un deuxième groupe de bergeries. Le sentier tourne un peu sur la G pour pénétrer dans une nouvelle vallée fluviale. On franchit un collet (25mn, 4550m, possibilité de camp, séparation de sentiers : à droite en suivant le sentier des caravaniers qui descend suivre la rivière, on peut rejoindre directement Dho Tarap, mais c'est plutôt longuet car il faut franchir 3 cols à la suite : Sela Mukchung La, Lanmuse La et Numa La North (description aux J20 et J21 du topo La traversée du Haut-Dolpo Nord)). On continue sur la G en direction du N pour atteindre un éperon rocheux (15mn, 4660m). On domine plusieurs vallons dans lesquels on discerne de nombreux camps de nomades qui ont conduit les yacks à l'estive.

Les alpages à yacks au pied du Sela La

On poursuit sur une portion de chemin en courbe de niveau en direction du col qui s'annonce (ou plutôt, comme on le verra plus tard, juste une brèche...). On rejoint le lit de la rivière (35mn, 4740m) composé de petit schiste et on remonte le thalweg toujours en RD sur une trace recomposée chaque année au gré des vicissitudes de la rivière. La pente se fait plus rude pour franchir un goulet qui donne accès à un petit plateau (50mn, 4940m, camp possible). Au confluent des deux petits cours d'eau, on monte juste au milieu sur le mamelon en composant soi-même ses lacets jusqu'au sommet (15mn, 5020m). Belle vue arrière sur les chaînes de montagnes détritiques que l'on vient de parcourir les jours précédents. On se situe à quelques dizaines de mètres sous le col qui apparaît au NE mais on va vite déchanter car cette portion s'effectue dans du schiste mou où il est vraiment peu aisé d'avancer. Et pourtant, de loin, que la trace semblait belle ! On arrive quand même à franchir le Sela La (15mn, 5100m) pour découvrir vers le NE des espaces de montagnes et de vallées resserrées, n'ayons pas peur des mots, splendides. La descente commence par... une longue traversée en courbe de niveau sur la G du col jusqu'à la bosse suivante puis on poursuit tout droit dans la pente peu accentuée face à un panorama de légende : la partie N du haut Dolpo nous accueille !

Au cours de la descente du Sela La, le panorama s'ouvre sur le NE du Dolpo

Au cairn (15mn, 5000m), on continue à descendre tout droit sur une crête large et débonnaire jusqu'à atteindre un béquet rocheux duquel il va falloir descendre par la G pour rejoindre la rivière (15mn, 4850m). On passe RG pour retrouver un chemin empierré construit en bordure de la rivière. Un peu plus bas, au niveau d'une confluence avec une rivière qui arrive de la droite, on s'engage à main G sur un sentier tracé à flanc dans une alternance de schistes et de buissons. Mis à mal par le passage de nombreuses caravanes de mules ou de yacks, il mérite toute votre attention pour ne pas chuter ou se tordre une cheville... Noter que l'alternative de sentier longeant la rivière pour éviter Namgung gonpa et descendre plus rapidement vers Saldang ne semble plus être de mise, quoi qu'en disent les cartes népalaises du coin... Donc, on reste sur le sentier-balcon ! Après 1km de ce régime, la qualité du sentier s'améliore et l'on peut sans difficulté passer son temps à admirer les paysages vallonnés de ce haut Dolpo qui s'étale devant nous. Au fond, les montagnes enneigées sont celles qui marquent le frontière E du Dolpo avec le Tibet chinois. Plus près de nous, on peut admirer la gorge aux roches colorées de la Namga khola.

Le site de Namgung Gompa vu du sentier d'arrivée

Puis le sentier descend progressivement pour dépasser deux murs de manis avant de basculer dans un couloir de roches détritiques peu engageant. Mais bon, il faut bien rejoindre le bord du torrent et le traverser puisque le terrain de camping se trouve en face... Et là, bien évidemment, pas de pont ! Régime sandales pour cette fin de journée dans une eau froide et boueuse (1h05, 4435m). Le camping (5mn, 4420m) se situe à la G du site du gonpa que l'on a pu contempler d'en haut alors que l'on descendait du plateau. On se trouve en contrebas des chörtens construits au bord du chemin de Saldang, chemin que l'on va emprunter demain matin. Ceci dit, le sentier du lendemain ne dessert pas le site du gonpa. Une fois installé, on peut descendre par le canal d'irrigation jusqu'au gonpa pour une intéressante visite (compter 1h A/R, visite du site comprise, gonpa et alignements de chörtens). Pas de bhatti pour se ravitailler... Nuit sous tente.

L'ancienne gompa de Namgung Gompa aujourd'hui fermée pour cause de dangerosité

Jour 12 : Namgung gonpa - Karang

4h10 / +400m / -610m.
Diaporama On monte au-dessus du camp pour passer au-dessus des chörtens et du grand mur de manis. On suit le sentier (ou plutôt la route des caravanes) sur la D afin de passer à belle hauteur du gonpa dont on ne voit que le toit. Le sentier est taillé dans une falaise schisteuse et détritique. Il convient d'être un peu attentif ! On négocie de belles grimpettes pour atteindre une épaule marquée d'un mur de manis à l'E du village (40mn, 4580m). Les paysages d'alpages alentours sont grandioses.

Au départ de Namgung Gompa

A présent, pour rejoindre le village étape de ce jour, on va rester à hauteur et explorer tous les fonds de combes qui se présenteront, et quelques up / downs en prime... On franchit une selle herbeuse au milieu de laquelle est planté un darchok coloré (55mn, 4535m). On découvre le pays de Saldang qui s'étale à nos pieds avec en arrière plan les chaînes de montagnes dont on avait apprécié l'ordonnancement hier à la descente du Sela La. Ce sont des alpages à main gauche et des montagnes désertiques côté droit. La vue plonge sur les terrasses verdoyantes des hameaux de Saldang au milieu desquelles on distingue ça et là des rectangles roses, des parcelles plantées de sarrasin. En se retournant vers le S, on identifie parfaitement notre future remontée de la Nagon khola qui nous conduira, au-delà du Jyanta La, à Dho Tarap.

Vautour fauve au-dessus des collines de Saldang

Mais, maintenant, c'est vers le N que l'on se dirige en suivant, toujours à hauteur, un sentier qui traverse les alpages en descente maîtrisée pour rejoindre les champs supérieurs plantés d'orge. On pénètre dans un vallon fluvial où il faut traverser la rivière (tranquille...) pour s'engager dans le goulet rocheux sur le sentier de G (25mn, 4385m) en laissant partir sur la droite celui qui descend directement dans la vallée au village de Tangkor. On poursuit la descente à flanc sur un sentier assez large qui reste toujours à hauteur permettant de disposer de splendides panoramas sur les montagnes du Dolpo.

Labtse au-dessus de Saldang

Après avoir traversé une rivière, on s'en va rejoindre deux lhatos qui donnent accès à une prairie d'herbe rase au bord de laquelle se trouve un laquet (15mn, 4250m). On poursuit vers le N en direction d'une belle propriété entourée de champs d'orge : il s'agit de celle de (feu...) Thinle, le héros du film "Himalaya, l'enfance d'un chef". Le sentier passe dans la cour de la maison et suit le muret de pierres sèches alors que l'on descend un petit peu pour trouver à main G le départ du sentier tracé à flanc d'un éboulis de petit schiste blanc. Ici encore, belle vue plongeante sur les hameaux de Saldang. Au cairn (25mn, 4150m), on laisse un sentier descendre vers la rivière pour poursuivre en quasi courbe de niveau sur un sentier parfois étroit qui propose un parcours en balcon jusqu'à un col marqué d'un énorme chörten (40mn, 4200m). Et l'on découvre, juste derrière, alors que l'on croyait se trouver dans un no man's land, un groupe scolaire que l'on rejoint par un sentier (5mn, 4200m). De l'école, on suit la piste qui part vers l'W en direction de Karang.

Karang

A l'entrée du village (20mn, 4180m), on constate qu'il y a bien peu de place pour établir un camp, surtout en période de cultures. Les villageois vous proposeront de rejoindre en hauteur l'emplacement de la source du village où il y a un grand espace plan juste à côté (15mn, 4210m, eau de source). Noter que de la gauche arrive le sentier de Bhijer qui a franchi le Nengla La. Belle vue périphérique sur le fond de la combe où se trouvent les villages de Sibuk et Marang. Nuit sous tente.

L'orage approche au-dessus de Karang !

Jour 13 : Karang - Tora Sumna - A/R Yangser & Nisalgaon

2h20 / +100m / -530m & 4h / +250m / -250m.
Diaporama On descend, depuis l'emplacement du camp, traverser la rivière et remonter en face à Marang sans avoir besoin de repasser par le village de Karang. On rejoint la belle bâtisse qui jouxte le chörten rutilant que l'on avait repéré la veille depuis la plateforme du camp. Puis on descend la vallée en RG en bordure des champs de sarrasin et d'orge. On évolue en up / down jusqu'à traverser un goulet en schiste noir (50mn, 4070m). Une cinquantaine de mètres après, il faut monter sur la G pour passer auprès de trois chörtens et franchir une épaule sur laquelle se trouve un groupe de maisons (10mn, 4115m). On suit un sentier-balcon en courbe de niveau et on peut apprécier le panorama sur les montagnes aux parois déchiquetées qui bordent la Parjyang khola au N, rivière que l'on va suivre cet après-midi pour l'excursion à Yangser. A présent, on commence à descendre pour atteindre un large vallon sablonneux qui s'étale au pied du village de Kigaon aux maisons alignées sur une crête (40mn, 3990m).

Depuis le sentier-balcon on peut apprécier la géologie perturbée du Haut-Dolpo

Il s'ensuit une forte descente pour aller franchir des minis canyons sableux à la gauche du village, un petit coin du Mustang par ici ! On se retrouve RG du vallon à louvoyer entre les innombrables murs de manis qui ont été édifiés, sans oublier les chörtens bien entendu... On suit maintenant au N un chemin taillé dans la falaise qui se dirige vers la rivière. Un sentier de belle importance arrive de la droite (30mn, 3745m, c'est celui que l'on empruntera demain pour remonter vers Saldang) et on s'en va suivre vers le N à mi-hauteur la Nagon khola jusqu'à son confluent avec la Parjyang khola. Diaporama On est à Tora sumna (20mn, 3680m, bhattis, terrain de camping, eau dans la pente au-dessus du camp).

Descente sur la confluence de rivières de Tora Sumna

Diaporama En début d'après-midi, on part sur la D du camp pour suivre la RG de la Parjyang khola sur un large chemin jusqu'à une passerelle métallique. On passe RD pour poursuivre la remontée de la rivière. On est à présent sur des paysages que l'on retrouve typiquement au Ladakh ou au Zangskar ! Etonnant non ? On contourne par leur gauche de nombreux murs de manis et des chörtens jusqu'à une fourche de sentiers en bord de la rivière. Il faut monter sur la G pour prendre pied sur un petit plateau herbeux puis grimper sur un bon chemin "dré dans l'pentu" en direction de la falaise monumentale qui nous domine. Après une alternance de grimpettes et de petits plateaux, on atteint un site religieux composé de chörtens et d'un gonpa (1h15, 3900m, visite possible, compter 20mn). Face à la montagne, on part sur la D désescalader au creux d'un infâme thalweg casse-gu... avant de remonter en face et tranquillement, à présent, rejoindre le gonpa de Yangser (20mn, 3800m).

La gompa de Yangser

Le site est exceptionnel de grandiloquence avec ses bâtiments et ses alignements de chörtens semblables en tout point à ceux que l'on rencontre au Mustang. C'est sûrement l'un des sites majeurs du haut Dolpo ! La visite coûte Rs500 mais vaut le coup (compter 50mn). L'intérieur de l'espace de prières est très décevant, poussiéreux et sans peintures murales, mais il faut insister auprès du lama pour qu'il ouvre la pièce rectangulaire opposée au gonpa et qui recèle de véritables trésors : huit chörtens peints sont alignés dans cette pièce dont les murs sont recouverts de peintures d'une finesse sans égale ; on en fait plusieurs fois le tour sans se lasser...

La salle aux chörtens de la gompa de Yangser

Puis on passe à l'extérieur du site pour une circumambulation en toute liberté permettant d'apprécier les alignements de chörtens et les moulins à prières, bien décatis il faut en convenir... De retour devant la porte E du site, on se dirige vers le village de Nisalgaon situé à hauteur de la rivière qui entre dans de somptueuses gorges bien étroites. Pour rejoindre l'entrée du village, le parcours est généralement étale mais il faut quand même traverser deux canyons sablonneux... Aux premières maisons (15mn, 3750m), on descend sur la D pour trouver en contrebas le chemin d'accès principal au village depuis la rivière.

Les chörtens à l'entrée de Nisalgaon

On l'emprunte sur la D (vers l'W) pour louvoyer en toute sécurité au creux des canyons (ceux que l'on a traversés quelques minutes plus tôt...) et des concrétions sableuses de type Mustang. On rejoint la rivière pour un parcours plat avant de retrouver la bifurcation du début d'après-midi (25mn, 3700m). On retourne sur Tora sumna en 35mn par le même itinéraire qu'à l'aller, aux contournements de murs de manis près... Nuit sous tente.

Et en bonus, je vous propose de visualiser cette vidéo montrant les caravanes de yacks suants qui arrivent d'un village perdu au fin fond de la montagne. Tout d'abord, refroidissement du "moteur" pendant de longues minutes puis direction l'aire de chargement. Notez que le "syndicat catégoriel" des yacks n'autorise qu'un portage limité à 2 fois 25kg. D'où l'impression qu'ils repartent à vide... Des grosse bêtes comme ça ! Belle négociation pour un accord de branche, quand même...

Caravanes de yacks à Tora Sumna (Dolpo - Népal)

Jour 14 : Tora Sumna - Gonpa de Saldang - Chagaon

5h / +700m / -340m.
Diaporama On reprend le chemin par lequel on est arrivé hier jusqu'à la fourche de sentiers (25mn, 3745m) où on incline à G pour redescendre à la rivière. Maintenant, on est au régime "plat népalais", les mètres gagnés sont irrémédiablement perdus dans les minutes qui suivent...Tout cela à cause des vicissitudes de la rivière. On passe sous les villages de Kigaon et de Tiliri pour atteindre un chörten là où la rivière se fraie un passage dans une gorge assez étroite (50mn, 3730m). On croise beaucoup de caravanes de mules ou de yacks qui se dirigent vers le Tibet à des fins de commerce. Les croisements sont parfois difficiles et le bipède n'est vraiment pas prioritaire... On traverse la rivière qui arrive de la vallée de Kerang - Marang pour retrouver en face le sentier qui remonte sur le coteau. On s'élève au-dessus de la rivière où l'on suit un sentier taillé à même la falaise de schiste noir. Le passage dans la gorge n'est pas très long. On retrouve un relief quasiment apaisé (25mn, 3745m) avec des banquettes d'herbe et de buissons épineux qui garnissent les rives. Après être passé au pied d'une vieux gonpa troglodyte, on laisse le sentier principal se poursuivre à hauteur de la rivière pour s'engager à main D en direction des maisons (35mn, 3795m).

Les champs de sarrasin de Saldang

Le but de cette bifurcation est de remonter vers Saldang afin d'aller rendre visite au gonpa dont l'intérieur a été entièrement repeint par Norbu, l'un des héros du film "Himalaya, l'enfance d'un chef", un excellent dessinateur et peintre au tracé d'une extrême précision (mais jusqu'à présent connu pour ses illustrations de bandes dessinées...). Mais pour y arriver, on va devoir emprunter pas mal de petits sentiers au milieu des terrasses. N'hésitez pas à vous renseigner auprès des paysans ("yas gonpa jane bato chha ?") si la description suivante ne semblait pas claire... Donc, le petit sentier remonte le coteau jusqu'à une source sous des arbustes (5mn, 3825m). Avant la première maison, prendre à D puis de suite à G au-dessus de la dernière maison du hameau. On rejoint ainsi la RG d'un canyon détritique. On s'élève en bordure en direction des chörtens que l'on distingue tout en haut de la colline, mais en RD... On descend traverser le torrent (20mn, 3900m) et remonter en face à flanc jusqu'à franchir une épaule pour retrouver un parcours en bordure de terrasses plantées d'orge et de sarrasin. On passe au milieu d'un groupe de chörtens (10mn, 3910m) qui donne accès au canal d'irrigation.

La gompa de Saldang

On le suit sur 300m vers la G puis on le quitte pour monter à main D rejoindre le tertre sur lequel le fameux gonpa est érigé (10mn, 3930m). Diaporama Après la visite, très passionnante s'il en est, descente jusqu'à la rivière en ligne directe (20mn, 3880m) pour y retrouver le chemin principal qui restait en bord de rivière. Et voici que l'on reprend la belle série des up / downs face au village de Kirathan. On rentre dans une vallée fluviale qui vient de la droite pour traverser à gué la rivière (25mn, 3885m).

Détail des peintures murales de Norbu

 

Détail des peintures murales de Norbu

Diaporama Puis, de montées en descentes qui s'enchaînent, on rejoint le village de Sugugaon et ses kilomètres de murs de manis. C'est ahurissant de constater le nombre de pierres gravées qui sont entassées le long des chemins ! Enfin une belle montée pour prendre de la distance avec la rivière en évoluant sur un sentier-balcon. On franchit un khani, un chörten-porte (1h25, 4030m), derrière lequel on descend abruptement traverser un thalweg austère et resserré gardé par un fortin. Ambiance, ambiance ! Une fois remonté, on repart sur une portion en courbe de niveau jusqu'à Namdo (10mn, 4005m). On dépasse l'école pour traverser une nouvelle série de champs et passer au pied de quelques maisons cossues. On passe un nouveau khani (15mn, 4025m) avant de traverser une rivière. Retour aux champs avec une grimpette qu'on espère être la dernière de la (longue) journée... On franchit un goulet détritique en préalable à l'arrivée à l'entrée du village de Chagaon (30mn, 4080m, camping en haut du village). Nuit sous tente.

Murs de manis entre Chasip et Rakyo

Jour 15 : Chagaon - Jyanta La BC

5h50 / +950m / -180m.
Diaporama On quitte Chagaon en descendant traverser vers le S la rivière qui le sépare du village frère Chasip. Grosse différence par rapport à l'étape d'hier : sur le large chemin, il n'y a plus aucun mur de manis à contourner ce matin ! Un peu plus loin, on traverse un thalweg puis après une petite grimpette, on monte en faux-plat à flanc jusqu'à 4250m avant de quasiment perdre tout ce que l'on a gagné lors de l'abrupte descente jusqu'à la rivière. On la franchit à gué (1h15, 4115m) depuis que le courant a décidé de ne plus passer sous le pont tout beau qui avait été construit... On poursuit la remontée de la rivière en RD. On franchit une petite rivière qui arrive de la gauche puis on s'engage dans la traversée des quelques champs de la ferme de Rakyo. Au-delà, le chemin est aménagé entre la rivière et la falaise laissant tout juste le passage. Mais, bon, pour une fois où l'on n'est pas obligé de mettre les pieds dans l'eau, on ne va pas se plaindre... On croise une large vallée qui arrive de la gauche (35mn, 4170m). Juste après, on passe en RD de la vallée grâce à un pont de bois. La vallée n'est pas extrêmement large mais on peut quand même apprécier les falaises magmatiques de chaque côté ; ça a dû bouger par ici dans les temps anciens ! Encore qu'aujourd'hui ce ne soit pas si calme que ça, rappelons-nous du printemps 2015... On dépasse un camp de bergers (25mn, 4205m) situé au pied d'impressionnantes coulées de lave. La remontée de cette vallée se fait un peu longuette quand même jusqu'à que l'on atteigne les deux cairns qui symbolisent la séparation des chemins : tout droit c'est le Lanmuse La, un itinéraire peu usité de nos jours et qui permet de rejoindre le lac Phoksumdo en deux grandes journées via le Baga La ; à gauche, le Jyanta La, l'itinéraire que l'on va suivre et qui demain permettra, après l'avoir franchi, de se retrouver dans la vallée de Dho Tarap.

Au hauteur de la Dachung khola juste après avoir bifurqué

Donc, à G pour une traversée à gué de la rivière (15mn, 4235m) suivie d'une remontée à main G d'une moraine terreuse qui donne accès à la vallée de la Dachung khola sans devoir passer par la confluence des rivières appelée Darsumna Dobhan. On évolue sur un sentier à hauteur de la rivière. On traverse une zone à l'herbe bien grasse (40mn, 4360m, camp possible) puis le sentier rejoint le bord de la rivière pour un parcours assez humide et boueux. Et ce n'est que le début ! A la fourche de vallées (25mn, 4390m), on suit celle de G et l'on continue la partie aquatique avec le franchissement à gué de la rivière. En RG, il est conseillé de garder les sandales pour quelques minutes encore puisqu'il est nécessaire de contourner une falaise bien abrupte et délitée... par un sentier immergé dans la rivière (15mn, 4400m). Une fois l'écueil franchi on peut remettre les chaussures de randonnée mais notez que le sentier reste très glissant, boueux et qu'il sera nécessaire de franchir des portions immergées à la manière d'un équilibriste... Au confluent suivant (40mn, 4470m), on traverse la rivière sur des pierres et on suit le chemin à D avec dans le dos des reliefs détritiques sablonneux. On traverse une zone humide de plusieurs centaines de mètres avant de poser le pied au sec sur une étendue herbeuse (10mn, 4500m, camp possible sur les pentes herbeuses en face). On suit tout droit la vallée principale avant que le sentier ne s'écarte du lit de la rivière et rejoigne en hauteur une immense prairie à l'herbe rase qui domine la gorge (10mn, 4550m, possibilité de camp, eau dans le petit torrent 100m au S).

Dans la haute vallée de la Dachung khola

On poursuit la remontée du vallon sur quelques centaines de mètres jusqu'à trouver à D la gorge de schiste gris qui permet d'accéder au Jyanta La. Après une brève montée en RD du torrent on suit la moraine centrale de la vallée qui s'est élargie pour atteindre un petit plateau (30mn, 4700m). On poursuit la montée peu relevée jusqu'à un plateau gazonné (20mn, 4850m) où l'on établit le camp. Nuit sous tente.

Jour 16 : Jyanta La BC - Jyanta La - Tokyu - Dho Tarap

5h50 / +350m / -1090m.
Diaporama On repart dans une belle côte sur la moraine centrale. On traverse une rivière (20mn, 4980m) et de bosse en bosse sans pente exagérée on atteint le Jyanta La (45mn, 5129m). C'est un large col en forme de plateau humide où l'on découvre vers le S une vallée assez peu pentue mais qui paraît très très profonde. On pourra en attester dans une paire d'heures...

Franchissement du Jyanta La

On commence par une descente en douceur très humide comme attendu puisque l'on doit traverser un espace où parfois un lac se forme. Puis, après avoir traversé une rivière qui arrive du vallon de droite fermé par des montagnes détritiques, on monte sur une moraine en RD (20mn, 5000m) pour échapper aux zones humides toujours présentes là où la Jyanta khola est en train de se construire. Peu à peu, on prend de la hauteur par rapport au fond de la vallée où la rivière a creusé son lit au milieu de falaises ruiniformes pas mal délitées.

Descente de la vallée de la Jyanta khola en direction de Tokyu

Puis la vallée se resserre brutalement à l'aplomb de quelques falaises écroulées qui ont charrié des milliers de tonnes d'éboulis. Le chemin, lui, reste tranquillement sur les moraines herbeuses en face sur lesquelles la flore est réellement exceptionnelle de densité et de variété. Puis, c'est la première cassure de pente avec une descente jusqu'à la rivière pour passer RG. Finies les prairies, bonjour les cailloux ! Après une toute petite remontée, voici une vraie désescalade de pierrier qui conduit à une rivière à fort courant qui arrive de la gauche et assez délicate à traverser à gué (1h25, 4615m). Un peu plus bas, on passe sous les énormes falaises qui dominent la RG de la Jyanta khola et dans cette gorge assez étroite on traverse la rivière pour aller se mettre en sécurité sur la RD et reprendre le cheminement sur un coteau herbeux. Déjà que l'on n'était pas descendu rapidement jusqu'à présent, là, on atteint le paroxysme : le sentier parfaitement tracé évolue quasiment en courbe de niveau face aux falaises rouges qui dominent la vallée fluviale qui se creuse de plus en plus. On déroule les kilomètres avant de croiser une source (1h, 4420m). Un peu plus loin, la descente se fait (légèrement...) plus affirmée alors que l'on s'approche de la confluence avec la Chhoila khola.

Pendant la (longue) descente sur Tokyu

On franchit un collet (35mn, 4280m) duquel on découvre (enfin !) la vallée qui mène à Tokyu. On contourne notre premier mur de manis qui va en appeler d'autres, assurément... On descend franchir la Thakchiu khola qui arrive de la vallée fermée par le Numa La (c'est par ici que passe l'itinéraire du bas Dolpo permettant de rejoindre le lac Phoksumdo en 2 à 3 jours). On entre dans Tokyu et on se dirige sur la D vers le gonpa ou plutôt Champa lakhang (45mn, 4225m). Diaporama Visite passionnante de ce monument religieux aux splendides peintures murales qui nécessiteraient une restauration. On revient au bord de la rivière pour partir vers la D et passer en RG sur un pont pour descendre vers Dho Tarap. Diaporama C'est sur cette rive que les villages ont été édifiés et les 6kms du chemin ne paraîtront pas bien longs avec la foultitude de villages et de gens que l'on va croiser... A mi-chemin (40mn, 4160m), on notera la présence de la Crystal Mountain School, fruit de l'aide apportée par l'association française Action Dolpo qui a exaucé le souhait des habitants de Dho Tarap de disposer d'un sérieux vecteur d'éducation pour leurs enfants. Une belle réussite à voir le nombre d'enfants scolarisés dans cette école.

Le domaine de Dho Tarap vu depuis la gompa

On poursuit la descente vers Dho Tarap à travers les cultures d'orge. Ca et là sont érigés chörtens et murs de manis rappelant la nécessité de protection contre les esprits malfaisants qui rôdent dans ces montagnes. On note la présence d'un gonpa accroché à la pente RG de la vallée, la visite sera pour demain. A l'entrée du village de Dho Tarap, on incline vers la D pour traverser la partie W et trouver en bordure de la rivière, au-delà des dernières maisons, le terrain de camping du village (35mn, 4110m, bhattis, lodges simples). Nuit en lodge simple ou sous tente. En complément, voici un document concocté par l'ami Etienne qui explore en profondeur le site sacré de Dho Tarap amenant une possibilité ultérieure de découverte Pdf image 1 Les koras de Dho.

Mur de manis à proximité de la gompa de Dho Tarap

Jour 17 : Dho Tarap - Schipsho - Jhyarkoi La BC

4h35 / +800m / -90m.
Diaporama Visite matinale au gonpa nyingmapa Ribo Bumpa située en hauteur à l'E du village. Belle vue sur la vallée agraire de Dho Tarap ceinte de montagnes. A l'intérieur de la salle de prières trône un Padmasambhava à la place du "chef" présentant sa chaussure comme attestation de son voyage d'évangélisation dans l'Himalaya. Il y a aussi de superbes peintures murales. On s'aperçoit qu'il existe une "cohabitation" des représentations des dieux dans les gonpas ; le document concocté par l'ami Etienne Pdf image 1Cohabitation aborde ce sujet. Retour au terrain de camping pour un départ au S afin de pouvoir traverser la Pang khola sur un pont de bois. Diaporama Par la suite, on remonte le lit de la rivière en RG sur un petit chemin qui fait face aux habitations de Dho Tarap. On arrive rapidement à Schipsho (30mn, 4170m) où se trouve un gonpa Bön.

La gompa Bön de Schipsho

Pas mal de chörtens alentours que l'on contourne par la droite. A l'intérieur du bâtiment du gonpa de Schipsho, on trouve un gros moulin à prières que l'on tourne en sens inverse, mais la salle de prière sert principalement à faire sécher des céréales ou des herbes diverses, tout ce qui est sur les murs ou sur l'autel ne semble pas se différencier des gonpas bouddhistes traditionnels. A moins d'être un spécialiste un peu pointu...
En complément des explications dispensées au-dessus, ous pouvez prendre connaissance de ce document qui donne quelques bases historiques : Pdf image 1 Une histoire de famille chez les Böns

L'intérieur de la gompa Bön de Schipsho (accessoirement entrepôt pour le séchage des orties...)

 

Schipsho (En bleu, Drenpa Namka, avec à sa droite en brun Tsewang Rigdzin et à sa gauche Yungdrung Tongdrol (Padmasambhava), ses fils. La femme est Öden Barma)

 

Schipsho (Sipai Gyalmo (Reine du monde), manifestation terrible de Sherab Chamma)

Diaporama On poursuit notre chemin en descendant vers la rivière qu'il est nécessaire de traverser à gué pour rejoindre le village de Doro (30mn, 4210m). A la sortie du village où se dressent les chörtens, on retrouve le chemin principal tracé au milieu de grands espaces herbeux que l'on suit jusqu'à atteindre la confluence de rivières avant de devoir traverser celle qui arrive de la gauche, la Tahari khola (20mn, 4240m). On remonte en face sur la moraine centrale puis le chemin pénètre dans la vallée de G qui présente une zone de roches détritiques aux formes torturées. On s'élève au travers une prairie jusqu'au lieu-dit Marang à 4360m avant de traverser une zone d'éboulis à flanc.

Marang, à l'entrée des gorges de la Tahari khola

On franchit à gué un torrent à l'entrée de la gorge. Le site est très sauvage et on apprécie les paysages bien que la montée soit rude sur un chemin tracé dans les éboulis et les galets. On rejoint une nouvelle confluence de vallées (1h, 4455m, camp possible). On poursuit dans la vallée de G. Après avoir suivi un sentier à flanc RG, on traverse une première fois la Tahari khola (10mn, 4510m) et un peu plus loin une seconde (10mn, 4560m). Maintenant, on remonte la vallée en RG sur un bon chemin à la pente affirmée qui s'élève au milieu de massifs rocheux élancés et torturés. La végétation se fait plus aride ; il ne reste plus que les buissons d'épineux. On atteint une nouvelle confluence de vallées où l'on traverse le torrent qui arrive de la droite (40mn, 4710m). A présent il faut monter sur la moraine centrale à l'aide de lacets bien tracés pour rejoindre le camp situé sur une large banquette herbeuse un peu de guingois (20mn, 4800m). On aura tout le reste de la journée pour étudier l'ascension du col de demain : mieux placé pour analyser, on ne trouvera pas... On est juste en face. Il n'y a qu'à lever les yeux... Bien haut ! Nuit sous tente.

Au camp de base du Jhyarkoi La

Jour 18 : Jhyarkoi La BC - Jhyarkoi La - Lajar Sumna

4h30 / +700m / -725m.
Diaporama On poursuit la remontée de la vallée de la Tahari khola entamée hier. Elle apparaît maintenant quasiment minérale. Des banquettes herbeuses sur lesquelles on a établi le camp, on suit le chemin tracé à flanc de moraine bien au-dessus du lit de la rivière. On franchit un collet à 4910m qui donne accès à une selle gazonnée (25mn, 4935m, camp possible mais humide) d'où l'on descend légèrement traverser la rivière (5mn, 4930m). Là, on attaque dans le dur ! La pente est en éboulis mais le sentier est excellemment bien tracé en larges lacets et l'on s'élève sans (trop...) de difficulté. On atteint une petite selle herbeuse (40mn, 5125m) au pied du col.

Au cours de l'ascension du Jhyarkoi La

Au-delà de la selle herbeuse, les lacets se font plus serrés à présent et on va chercher sur la G à s'élever avant de faire une grande traversée sur la D pour rejoindre un passage rocheux garni de cairns. Encore un tout petit effort pour atteindre le Jhyarkoi La (1h10, 5400m). Côté E, la descente démarre doucement mais on est vite confronté à devoir désescalader un premier verrou morainique sur la D et un second pour rejoindre un plateau caillouteux (35mn, 5090m). On se dirige vers la RD du plateau pour traverser la rivière et trouver le départ d'un sentier qui évolue à flanc de moraine latérale conduisant en quasi courbe de niveau jusqu'à une petite éminence herbeuse (15mn, 5000m).

Entre le Jhyarkoi La et Lajar Sumna

On laisse partir le sentier "officiel" légèrement à main gauche pour basculer à D dans le thalweg et traverser la rivière (10mn, 4890m). En RD, on suit un sentier qui reste à hauteur de la rivière pendant 3 à 400m jusqu'à atteindre un collet duquel on plonge sur la D au milieu des buissons épineux pour rejoindre la large vallée fluviale (15mn, 4785m, tentes nomades). On poursuit en face à l'ENE sur un petit sentier à flanc en légère ascendance et qui s'en va franchir une épaule (15mn, 4840m) qui surplombe la vallée de la Larkyap khola. Belle vue en enfilade vers le N du Haut Dolpo mais également à l'E sur les montagnes glaciaires qui marquent la frontière avec le Tibet. On poursuit vers le SE avec le Mola La (ou Chharkha La) à l'horizon tout proche. A sa droite, un étrange pic appartenant à la chaîne de la Dhakraltyo Lek ressemble à s'y méprendre au Sengge peak de la Grande Traversée du Zangskar...

Séchage du fromage devant une tente nomade à Lajar Sumna

On traverse à nouveau un camp nomade (15mn, 4790m) avant de descendre franchir la Khopra khola qui arrive d'un cirque glaciaire que l'on ne fait qu'apercevoir tout au fond d'une gorge. Il ne reste plus qu'à remonter sur la moraine RG pour rejoindre le camp de Lajar sumna (20mn, 4775m, bhatti). Nuit sous tente.

Au matin, arc-en-ciel à Lajar Sumna

Jour 19 : Lajar Sumna - Mola La - Chharka Bhot

3h50 / +400m / -850m.
Diaporama On part du camp en direction du soleil en suivant des traces d'animaux. On s'élève tranquillement dans les alpages où paissent les troupeaux de yacks. On dépasse un petit lac (35mn, 4900m). On traverse quelques rivières sur des pierres apparentes. La montée est régulière jusqu'au Mola La (40mn, 5027m). La descente s'initialise à G du col sur une sente que les caravanes d'animaux de bât ont massacrée. La ou plutôt les traces présentent des ornières profondes qui nécessitent de la part du marcheur un peu d'attention sur 500m. Beaucoup plus bas, on croise un mur de manis (25mn, 4840m) et on poursuit RG de la large vallée. On évite par la G une kharka (35mn, 4570m) alors que l'on dispose d'une vue plongeante sur la Chharka Tulsi khola qui s'apprête à pénétrer dans une gorge.

Entre le Mola La et Chharka Bhot

On poursuit sur la G pour franchir une épaule et apercevoir à l'horizon les montagnes glaciaires qui séparent le Dolpo du Mustang (au milieu desquelles se faufile l'itinéraire de La Kora du Dhaulagiri Circuit n°2). On franchit un thalweg bien creusé (15mn, 4515m) pour remonter en face et reprendre le chemin en quasi courbe de niveau sur des alpages à l'herbe rabougrie. On descend traverser un nouveau thalweg détritique (25mn, 4415m) pour suivre, juste après à la fourche de chemin, celui de D. Après une petite remontée, on reprend la marche étale. On commence à croiser des chörtens. Le village étape ne doit plus être très loin... Au khani, la vue s'ouvre à la découverte du village fortifié de Chharka Bhot entouré de ses champs d'orge.

Le village fortifié de Chharka Bhot

On descend en direction du village, village fortifié d'ailleurs, que l'on traverse dans toute sa longueur pour descendre franchir la rivière qui arrive de la gauche sur une passerelle métallique. On établit le camp dans la cour du premier lodge que l'on rencontre (55mn, 4325m, bhattis). Diaporama Dans l'après-midi, il n'est pas désagréable de programmer une visite qui explore un peu plus en profondeur les ruelles du village fortifié de Chharka Bhot. Nuit en lodge simple ou sous tente.

Jojo, l'aigle pêcheur (pyrargue) de Chharka Bhot scrute la rivière...

 

Jojo a pris son envol...

Jour 20 : Chharka Bhot - Camp dans la Thasang khola

6h20 / +800m / -200m.
Diaporama On sort du village de Chharka Bhot par l'E en traversant la partie neuve, en fin de compte un alignement de lodges, de campings et de bhattis. On poursuit en bordure de la Chharka Tulsi khola pour passer à proximité des murs de manis bouddhistes et de matris Böns (eh oui ! il y en a 2 ici). On traverse la rivière sur un pont métallique (20mn, 4330m) et on suit sur la G le chemin en up / down tracé sur la RG jusqu'à la confluence Nahyang Sumna où se rejoignent la Chharka Tulsi khola qui vient du vallon de gauche (c'est la direction de Lo Manthang via le Kekyap La (voir le topo de La Kora du Dhaulagiri Circuit n°2) et la Thasang khola dont on va remonter la profonde vallée tout le restant de cette journée.

Mur de matris (Bön !) à la sortie de Chharka Bhot (aom matri mu ye sale dhu)

On franchit la Thasang khola sur une passerelle métallique (1h05, 4410m) pour trouver en face le cadeau de la première partie de journée, à savoir la grimpette en lacets serrés de la moraine centrale afin de se retrouver sur un plateau gazonné. Le sentier incline un peu sur la D laissant à main gauche la crête effilée de la Nagrimu Lek qui borde au N le vallon conduisant à l'Araniko Chuli. Après une portion de marche étale, on s'élève pour franchir une première épaule (30mn, 4510m) de laquelle on dispose d'une vue magnifique sur l'enfilade de la vallée de la Chharka Tulsi khola jusqu'au Mola La que l'on a franchi hier matin. On en a fait du chemin, non ? On poursuit en traversée en effaçant bosse après bosse. On atteint l'extrémité S du plateau gazonné (55mn, 4640m). Il va bien falloir maintenant rejoindre à un moment ou un autre le lit de la rivière...

Vue arrière sur la vallée de Chharka Bhot

Mais pas si vite ! On commence par une montée... dans la caillasse pour rejoindre une moraine herbeuse (10mn, 4700m). Noter en RG les cascades qui sourdent de l'intérieur des falaises. On traverse un cône de déjection fait de gros éboulis avant de s'engager dans une longue traversée à flanc agrémentée de deux remontées bien casse-pattes. On atteint 4710m avant d'effacer un béquet rocheux duquel on descend en pente douce jusqu'à une large banquette herbeuse (25mn, 4650m, possibilité de camp). On se trouve à la confluence des rivières Wari et Pari Yaklung khola qui se jettent dans la Thasang khola. Le paysage alentour est sauvage et dépouillé, magnifié par la présence des pitons rocheux élancés qui s'élèvent vers le ciel. En tout cas c'est magnifique ! Après avoir traversé la banquette herbeuse vers le S, on doit franchir la Wari Yaklung khola un peu grosse nécessitant de déchausser.

A l'approche des gorges de la Thasang khola

Au-delà, on longe la Thasang khola souvent à flanc d'éboulis puis on entre dans la gorge où un béquet rocheux proéminent aménagé pour les piétons nécessite pour les mules un contournement par le haut. 100m plus loin c'est l'inverse : les mules passent par la rivière alors que les piétons doivent contourner par le haut et désescalader un couloir de schiste sur une petite dizaine de mètres au-dessus de la rivière (30mn, 4700m). On dépasse la confluence avec la Yaklu khola (45mn, 4750m), côté opposé, puis c'est la deuxième surprise du jour (bonne...) : on se retrouve à marcher sur de larges banquettes gazonnées, c'est loin d'être déplaisant. Et le meilleur est que ça dure un long moment ! On dépasse une nouvelle confluence de rivières (20mn, 4755m), toujours côté opposé, et c'en est terminé de l'herbe, nous voici de retour au régime galets et devant nous la Tuje khola à traverser (20mn, 4790m). Pas la plus facile...

Dans les gorges de la Thasang khola

Une fois sur l'autre rive, on poursuit sur des bancs de sable gris avant de retourner côtoyer la rivière. Les reliefs semblent s'apaiser de part et d'autre de la vallée mais les pentes viennent tout de même tutoyer l'eau, ce qui implique pour le marcheur de devoir quelquefois jouer à l'équilibriste sur des cailloux à demi immergés. On dépasse la séparation des deux bras de la Thasang khola (50mn, 4840m) puis on s'éloigne un peu de la rivière pour monter sur une banquette herbeuse. Des emplacements plats, une rivière qui descend de la montagne à quelques pas : il n'en faut pas plus pour qu'on établisse le camp (10mn, 4865m). Nuit sous tente.

Jour 21 : Camp dans la Thasang khola - Nirwa La - Jungben La - Jungbenley La - Camp dans la Ghalden Ghuldung khola

6h / +780m / -1340m.
Diaporama Du camp, on part à l'ESE pour traverser la petite rivière puis on reste à hauteur à flanc de pierrier en petit éboulis de schiste gris pour aller passer une épaule (20mn, 4920m) de laquelle on découvre un immense vallon d'altitude. C'en est fini avec la gorge minérale austère. Voici les alpages à yacks ! Au fond de la vallée, en RD de la Mulung khola, se dressent les pics glaciaires de la Timalibahi danda que l'on connaît bien pour les avoir découverts depuis le Mu La lors de l'accomplissement de la Kora du Dhaulagiri (voir topo de La Kora du Dhaulagiri Circuit n°2).

A la confluence de la Thasang khola et de la Mulung khola

Sur le chemin, on passe à côté d'un abri (10mn, 4925m) et on poursuit toujours en RG de la Thasang khola dont on finit par rejoindre le bord. On laisse à main droite le vallon de la Mulung khola (au fond le Mu La et la liaison vers Mukot). Vers 4980m, on traverse la rivière pour passer RG et s'engager dans le vallon à main D. Après 300m de marche sur la RG, on traverse le torrent pour rejoindre un sentier RD qui un peu plus loin s'élève à flanc de moraine. On atteint le labtse qui marque le Niwar La (1h05, 5140m).

Franchissement (...!) du Niwar La

On poursuit sur le chemin vers l'E. Selon la cartographie des lieux, le col marque la frontière entre le Dolpo et le Mustang. Le sentier traverse un grand plateau gazonné en faux-plat montant jusqu'à 5240m avant qu'il pénètre dans une zone rocailleuse puis schisteuse. La montée vers le second col de la journée se présente avec une pente plus affirmée dans du petit schiste noir. Mais qu'il est long le chemin... Ca n'en finit pas ! De franchissements d'épaules en explorations des fonds de combes, la montée paraît bien longuette surtout si vous êtes dans le brouillard, ce qui se produit assez souvent dans le coin... Par contre, avec un ciel clair, c'est l'enfilade du Mukot himal et de la Hidden Valley avec en point d'orgue les Dhaulagiri I et II que l'on peut contempler sur la droite du chemin ; et le temps paraîtra de facto moins long... (voir projections Google earth commentée et non commentée). On franchit le Jungben La (1h55, 5555m) pour découvrir côté N une vallée isolée bien minérale, celle de la Lhanhimar khola.

Passage au Jungben La, le plus haut du trek avec ses 5555m !

On y descend par un chemin bien tracé dans les éboulis de schistes meubles. Les grands lacets permettent une descente rapide sans user les articulations (préservons-nous pour ce qui va suivre d'ici une petite heure...). On descend jusqu'à la rivière au bord de laquelle a été construit un abri (30mn, 5125m, possibilité de camp). On est dans une vallée suspendue du Mustang bien peu connue et pourtant bien jolie. Ceci dit, elle est quand même défendue de toutes parts par des cols de belle altitude... Une fois sur la RG de la vallée, on part vers l'aval pour suivre le sentier tracé en bordure de la moraine. On évolue quasiment en courbe de niveau pour aller franchir un col qui traverse une crête bien peu amène faite de schistes noirs dressés, le Jungbenley La (35mn, 5125m, appelé aussi Kok La).

Passage du Jungbenley La (ou Kok La)

Pour ce qui concerne la descente, les 100 premiers mètres de dénivelée s'effectuent en zigzags serrés dans du petit schiste terreux et humide. Bâtons conseillés... Ensuite, on évolue dans le même type de terrain mais sur de grandes lignes droites à la pente modérée. On dispose de vues plongeantes sur la vallée de la Kyalungpa khola jusqu'aux plateaux du Mustang.

Apparition soudaine de l'enfilade de la vallée de la Kyalungpa khola (Sangta à droite, le Mustang au fond)

On franchit un collet (30mn, 4875m) pour descendre sur la D de la crête et reprendre une descente en zigzags serrés toujours dans le petit schiste jusqu'à atteindre une selle herbeuse (20mn, 4550m) sur laquelle le chemin oblique un peu à D pour rejoindre des rochers effondrés. Il tourne sur la G, propose un lacet, puis effectue une grande traversée latérale vers le NW en direction d'un thalweg très creusé, géologiquement impressionnant avec des parois formées de plaques de rochers lisses de taille gigantesque qui laissent peu de place à une eau boueuse pour passer. En contrebas, sur la droite, on distingue nettement le village de Ghok perché sur sa moraine et entouré de ses cultures en terrasses. On poursuit la descente du coteau sur un sentier assez scabreux eu égard à la présence d'un torrent qui a tout raviné sur son passage.

L'incroyable coup de sabre de la gorge de la Ghalden Ghuldung khola

On atteint un emplacement de camp doté de deux abris en dur, une manne pour l'équipe cuisine qui va pouvoir travailler et dormir au chaud (30mn, 4320m). Depuis le site, on dispose de beaux panoramas sur le Mustang tout au loin (la fameuse Siyarko Tangk danda qui domine Chhusang) et à l'arrière sur la partie basse de la gorge minérale dont il a été fait notion auparavant, et pas mal de mouflons et de bharals qui s'amusent dans les pentes... Nuit sous tente.

Maman mouflonne promène ses petits...

Jour 22 : Camp dans la Ghalden Ghuldung khola - Sangta - Camp sur le plateau

5h10 / +900m / -900m.
Diaporama On part vers le S sur un sentier qui longe la base des falaises et s'en va passer une épaule (10mn, 4265m). On descend du collet sur la D dans une pente un peu inclinée. Le sentier louvoie entre les genévriers puis traverse deux éboulements, le premier, majeur, large dans lequel on passe d'un côté à l'autre à flanc, le second est un goulet étroit que l'on descend. Ensuite, on s'engage sur un sentier étroit en forte déclivité taillé dans la falaise avant d'atteindre la passerelle métallique permettant de franchir la Kyalungpa khola (35mn, 3905m).

La porte de sortie du Dolpo ne mesure par endroits pas plus d'1m de large...

En face, belle remontée mais dans des pentes moins perturbées bien que relevées. On atteint une selle herbeuse (10mn, 4000m) puis on poursuit la montée pour rejoindre le sentier-balcon en RD (10mn, 4050m). On le suit vers la G (noter qu'en allant vers la droite on se dirige vers la Hidden Valley permettant, si le sentier est encore en état, de remonter jusqu'au Dhaulagiri BC, mais quelle viabilité aujourd'hui vu le peu de trekkers qui s'y engagent ? On suit un excellent sentier d'altitude en légère ascendance qui a été taillé dans la falaise. Les falaises disparaissent pour faire place à des pentes d'herbe. On dépasse une première épaule marquée d'un genévrier foudroyé (35mn, 4130m) puis après une courte montée une deuxième épaule sur laquelle a été dressé un labtse (5mn, 4145m).

Sur le sentier-balcon en RD et à hauteur de la Kyalungpa khola

200m plus loin, au lieu-dit Jhansye, on bascule dans un goulet schisteux avant de trouver un petit bout de chemin tracé à la base d'une falaise. On sort à découvert pour descendre en larges lacets la pente terreuse qui surplombe la rivière qui arrive de la droite, la Jharche khola qui concentre les eaux de fonte de deux montagnes de plus de 6000m : le Tashikang et le Tasartse. Sur l'autre côté du profond thalweg, on distingue nettement le village de Sangta entouré de ses champs en terrasse. En descendant le long de cette moraine terreuse aux impressionnants pénitents, on arrive bientôt vers 3980m au départ d'un goulet parsemé de gros cailloux et dans lequel le chemin se faufile pour s'échapper du plateau. Au pied de ce goulet, on revient vers l'amont passer sous les pénitents et, par un large lacet, on s'en vient traverser la rivière à gué (50mn, 3805m). De l'autre côté de la rivière, on suit vers l'aval le sentier en courbe de niveau qui se dirige vers Sangta.

Vue en enfilade de la vallée de la Kyalungpa khola

Mais avant de rejoindre le village, il reste une dernière épreuve : le franchissement d'un thalweg noir de jais où s'écoule la Dhundok khola (35mn, 3700m, passerelle métallique en construction à l'été 2017). En face, on remonte en RD dans du petit éboulis pour retrouver un excellent sentier que l'on suit jusqu'à entrer dans Sangta après avoir longé un muret qui protège les cultures. (30mn, 3805m, bhatti). Quelques habitations mais surtout pas d'emplacement pour le camping : tout n'est que terre schisteuse dépouillée. Pas vraiment engageant pour s'y poser, pas de prairie pour les mules, dommage car l'accueil des villageois est à la hauteur... Tout au fond en haut de la vallée, on distingue le toit bleu de l'abri construit sur le campement de la nuit dernière : quel parcours accompli durant cette journée à jouer à saute-canyons ! Et ce n'est pas (encore) fini... En RG, la Kyalungpa khola a reçu le renfort de la Yamid khola (elle concentre les eaux de fonte de l'ensemble de la chaîne de montagnes qui borde au S le passage du Ghemi La, que des 6000...!) et les eaux mêlées ont creusé cette gorge multicolore attestant bien de la démesure géologique dans laquelle, nous, petits êtres humains, avons la chance d'évoluer grâce à la présence des sentiers tracés et entretenus par les villageois pugnaces qui habitent ces régions reculées. Reprenons notre marche...

On s'élève depuis le village de Sangta pour rejoindre le lieu de bivouac sur le plateau

On s'élève au-dessus de Sangta en suivant le sentier historique (aujourd'hui, une piste en larges lacets qui dessert le village) pour franchir une épaule marquée d'un cairn (45mn, 4085m) de laquelle on dispose d'une vue plongeante sur la totalité de la vallée. On poursuit sur la D et en courbe de niveau dans un vallon en suivant la canalisation d'eau. Après 400m, on doit laisser la canalisation pour incliner la marche légèrement vers le haut à D franchir une épaule (20mn, 4150m) et 30m plus loin rejoindre la piste qui relie Sangta à Jomosom. On la suit à présent sur la G en montée maîtrisée pendant quelques 2kms pour atteindre un camp sur le plateau (25mn, 4265m, eau 300m plus avant dans un virage de la piste). Noter que c'est le seul endroit plat, avec de l'eau à disposition, pour établir un campement. D'ailleurs, vous ne serez pas étonnés de rencontrer les caravaniers du Mustang ou du Dolpo qui font étape précisément ici, dans ce "caravansérail" des plateaux : ambiance garantie ! Nuit (plus ou moins calme...) sous tente. Mules, cloches et raksi !

Jour 23 : Camp sur le plateau - Bhima Lojun - Kagbeni

4h45 / +160m / -1530m.
Il faut bien rentrer mais aujourd'hui ce sera piste, piste, piste... Et encore moins sympa si le brouillard se met de la partie (comme souvent d'ailleurs)... On va quand même essayer de trouver des échappatoires sur sentier.
Diaporama On poursuit sur la piste vers l'E. On domine à belle hauteur la vallée de la Kyalungpa khola avant de la quitter pour tourner vers le S après que l'on ait dépassé le labtse de Bhima Lojun (1h10, 4420m). Ici, on retrouve le sentier historique devenu coupe-lacets qui part à main G et que l'on suit pour traverser des alpages à yacks.

Yak, yak, yak...

On retrouve la piste (20mn, 4300m) que l'on suit jusqu'à la bifurcation (non indiquée...) vers Kagbeni (40mn, 4035m). Tout le long de ce parcours, si le brouillard n'est pas de la partie, on disposera de splendides panoramas sur les plateaux creusés de canyons colorés du haut Mustang. Une invitation à venir l'explorer...

Depuis la bifurcation vers Kagbeni, enfilade de la vallée de la Kali Gandaki vers le N

Mais, revenons à la bifurcation "surprise" : on désescalade une épaule calcaire à main G pour rejoindre un belvédère par lequel passe le sentier historique d'avant la création de la piste (5mn, 3980m). On surplombe à belle hauteur les alpages en contrebas. On suit le sentier sur la D pour passer au pied de falaises creusées de nombreuses grottes. On traverse deux fois une piste pour atteindre un col (20mn, 3800m) duquel la vue sur l'Annapurna himal est grandiose. On descend à main D quelques lacets de la piste jusqu'à trouver un sentier RG du vallon qui descend pleine pente en direction des bergeries que l'on distingue en contrebas sur le plateau. On passe auprès d'une première bergerie (35mn, 3500m) puis on poursuit pleine pente pour en rejoindre une deuxième et trouver sur la G la piste. On la suit pour passer auprès d'un petit lac de retenue (15mn, 3420m) et ensuite pour descendre de manière rectiligne et en pente modérée jusqu'à la rupture de pente de laquelle on peut voir sur la gauche le village de Tirigaon.

Tirigaon en RD de la Kali Gandaki

On descend sur la D en zigzags sur un chemin sableux agrémenté de galets (le Mustang, quoi !) jusqu'à la piste qui relie Tirigaon à Kagbeni (1h10, 2835m). On se dirige sur la D pour rejoindre le pont, traverser la Kali Gandaki et entrer dans Kagbeni (10mn, 2835m, lodges, boutiques, liaison par jeeps vers Jomosom, Muktinath et Chhusang). Se poser dans un lodge et partir à la visite du village aux accents du Mustang. Diaporama Découvertes, interrogations, invitation à pénétrer dans cette région aux multiples facettes. L'objet d'un prochain voyage au Népal ? Nuit en lodge ou sous tente.

La gompa de Kagbeni

 

Mémé, le grand-père protecteur de la cité          Iwi, la grand-mère protectrice (aussi...) de la cité

Jour 24 : Kagbeni - Lupra - Jomosom

4h / +450m / -550m.
On vient de traverser le pays Bön (même si les traces ne sont pas si expressives qu'espérées...). Il est opportun de terminer cette traversée en faisant un détour par le village de Lupra, un endroit reculé du monde à seulement 2h à pieds de la “mégapole” Jomosom. L'intérêt de cette digression est d'aller visiter, enfin, un gonpa Bön, tout du moins on l'espère...
Diaporama On sort de Kagbeni par le S non sans avoir arpenté les quelques ruelles anciennes qui n'ont pas encore été colonisées par les lodges et les magasins. Impressionnant ce que la cité autrefois très typée Mustang a pu se transformer en très peu de temps en un mini-Thamel... Dommage ! Il reste quand même à débusquer Mémé et sa compagne Iwi, les deux protecteurs de la cité, et déambuler autour des murs de manis, rendre une visite au gonpa et passer sous les portes khani. Mais le temps de visite se réduit drastiquement d'année en année... Donc, à la sortie du village, on monte rejoindre la piste automobile qui passe au-dessus de la cité et on la suit vers le S jusqu'à atteindre un verger de pommiers en contrebas (20mn, 2900m). Ici, on monte à main G, plutôt abruptement dans le coteau sur les restes d'un large chemin et on franchit une épaule qui donne accès à une selle sablonneuse (15mn, 2975m).

La vallée de la Panda khola

On poursuit en direction du fond de la combe au SE pour monter à main D sur un deuxième plateau (40mn, 3100m). Un peu plus loin, au niveau du labtse (5mn, 3105m), on domine la vallée de la Panda khola et on devine, cachées derrière un béquet rocheux, les maisons du village de Lupra. On descend rejoindre la passerelle métallique (20mn, 2950m) puis, de l'autre côté on suit le chemin d'accès au village sur la G.

Le mignonnet village de Lupra

Après avoir traversé quelques zones humides, on pénètre dans le village (10mn, 2980m, 2 lodges). Quelques mètres au-dessus des dernières maisons, on découvre le gonpa auquel les villageois ont accolé, heureusement dans le même ton rouge brique, une “salle des fêtes”... Bon ! Ca ne jure pas trop, heureusement... Diaporama Visite intéressante du gonpa aux peintures murales assez anciennes et relativement bien conservées.

Intérieur de la gompa Bön de Lupra

Diaporama On repart en sens inverse pour retrouver la passerelle métallique en aval du village (10mn, 2950m) mais, au lieu de traverser, on poursuit en RG de la vallée sur le sentier qui court à flanc du coteau détritique qui plus est balisé par l'A.C.A.P en rouge-blanc. Un panneau indique 2h de marche pour rejoindre Jomosom. La première partie s'effectue en courbe de niveau puis en descente pour aller franchir à sa base une falaise schisteuse bien redressée vers 2900m avant de remonter jusqu'à une épaule rocheuse donnant accès à la vallée de la Kali Gandaki (25mn, 2980m).

Sur le sentier-balcon entre Lupra et Jomosom

Derrière, c'est la descente... Fini le rêve des grand espaces, des gazouillis d'oiseaux... La réalité, lorsque l'on rejoint la piste (20mn, 2800m), ce sont les tac-tac-tacs des marteaux piqueurs, les crouic-crouics des pelleteuses, enfin quoi, le gigantesque capharnaüm des travaux de viabilisation de la route ! On suit la piste poussiéreuse vers la S en effaçant quelques petites grimpettes avant de trouver un panneau indicateur “Jomosom” qui nous envoie sur un sentier pédestre en contrebas de la piste présentant un tant soit peu plus de sérénité... On descend côtoyer la Kali Gandaki sur la piste retrouvée avant de rejoindre l'entrée de Jomosom (50mn, 2770m). Il ne reste plus qu'à traverser la rivière 300m après le parking des jeeps pour se retrouver RD de la vallée, traverser la gare routière des autocars, passer devant le camp militaire, pour atteindre les premiers lodges qui jouxtent l'altiport (15mn, 2740m, lodges, boutiques, cafés, banques, ATM, etc.). Nuit en lodge.

On a retrouvé la Kali Gandaki. Juste 40mn de poussière...

Jour 25 : Jomosom - Pokhara - Katmandou

25mn d'avion + 6 à 8h de route.
Diaporama Tôt le matin, on décolle de l'altiport de Jomosom sur l'un des 2 à 8 vols quotidiens (sujets à la météo à Jomosom certes mais aussi à Pokhara où le brouillard empêche les décollages et/ou dans les gorges de la Kali Gandaki si la couverture nuageuse est trop prégnante). Alternative au vol vers Pokhara : le bus à 7h ou à 12h jusqu'à Beni (compter 6 à 8h de transport chaotique et incertitude sur les heures d'arrivée, puis 2h30 vers Pokhara en jeep ou bus voire bus de nuit direct entre Beni et Katmandou).

Une fois à Pokhara, on peut se balader au bord du lac mais aussi se diriger à l'W de l'aéroport où l'on peut rendre visite à l'International mountain museum qui comme son nom ne l'indique pas serait plutôt un musée ethnologique avec une petite partie réservée à la montagne...

Au-delà de Pokhara, avion (cher, mais si rapide (25mn) et confortable...), taxi, bus de ligne ou bus touristique (au moins 6h de route s'il n'y a pas d'embouteillages) pour rejoindre la capitale. Arrivé à Katmandou, nuit dans un hôtel de Thamel ou Chhetrapati.

Le village de Marpha vu d'avion

22 jours / 100h / +13000m / -12700m.

Relevés de terrain août 2017 et mise à jour en septembre /octobre 2023.

Haut de page

 

Commentaires

  • strecker antoine
    • 1. strecker antoine Le 18/12/2017
    namasté
    avez vous un groupe constitué pour le haut Dolpo en 2018 ?
    quelle est la meilleure période pour cette région ?
    votre site se regarde avec envie
    merci
    Antoine
  • dicchi charles
    • 2. dicchi charles Le 09/08/2021
    Bonjour
    Avec mon épouse nous parcourons le Népal tous les ans depuis 2003, Votre site nous a souvent servi pour le choix et la préparation de de nos treks dans ce pays. Si il en a un qui nous tient particulièrement à cœur mais que nous n'avons pas encore eu l'occasion de faire c'est bien la traversée du Haut Dolpo qui étai normalement prévu pour 2021 mais la situation sanitaire mondiale et en particulier au Népal ne nous a pas permis de réalisé ce projet , nous l'avons donc reporté pour 2022.
    Nos séjour au Népal sont en général entre 2 et 3 mois ;pour réaliser ce trek nous hésitons entre la période Avril , mai , juin ou septembre octobre .bien que chacune de ces périodes doivent avoir leurs avantages et leurs inconvénients Nous aimerions avoir votre avis et vos conseils sur la meilleure période pour faire ce trek.
    D'avance merci , votre avis et vos conseils nous serons certainement utile pour faire notre choix
    • PIERRE MARTIN
      • PIERRE MARTINLe 09/08/2021
      Bonjour, Si c'est bien cet itinéraire de "Traversée du Haut-Dolpo" que vous souhaitez réaliser (et pas celui que je prévois à l'automne 2022 suivant la frontière chinoise et passant par Simikot - Lac Rara - Mu - Pho - Bhijer - Shimen - Tinje - Chharka Bhot - Araniko - Ghemi La (ou Kekyap La) - Lo Manthang - Jomosom) je l'ai réalisé en août avec de bonnes conditions météo (en pleine saison de mousson, nous n'avons pas eu beaucoup de pluie, peu de rivières en crue mais les sommets souvent dans les nuages...) mais la problématique avait été le transport aérien pour se rendre à Juphal puisque nous y étions allés en hélico. Nous avons pu croiser pas mal de caravanes de yacks et de mules qui commercent avec le Tibet. Par contre, en 2013 lorsque j'ai voulu faire la 2e partie de la "Kora du Dhaulagiri", c'était fin septembre et les conditions météo avaient été mauvaises jusqu'au 18 octobre... interdisant à une partie du groupe de me rejoindre en temps et en heure. Bien que la 2e partie était sensée passer par les passages de la "Traversée du Haut-Dolpo" à l'exception d'un retour sur Dunai depuis Dho (deux personnes ne faisant que la 2e partie) nous avons dû rester dans le Bas Dolpo sous une flotte continue et sur les sentiers boueux en passant le Kagmara La et en ne pouvant pas traverser entre Ringmo et Dho par les Baga La et Numa La du fait de cumuls de neige sur les passages début octobre et le risque de rester plantés entre les deux... Lire le billet de blog racontant les péripéties du voyage. Ceci pour dire que la météo est assez imprévisible dans ce coin (on est au nord de la chaîne de l'Himalaya) puisque l'on est soumis à la fois à la mousson trop intense qui déborde au nord mais aussi à un une dépression qui se crée sur le Golfe Persique et qui envoie ses pluies dans le couloir qui se trouve entre les plateaux tibétains et les montagnes de l'Himalaya (le Ladakh est soumis à la même problématique puisqu'il est touché au même titre se trouvant lui aussi au nord de l'Himalaya...). Si je devais refaire le circuit décrit dans ce topo, je priviligierais 10 octobre - 10 novembre. Quant à l'autre traversée de Rara à Lo Manthang, j'essaierais de passer après les crues des rivières et avant que les 3 cols soient impraticables, soit à partir de mi-septembre à Rara. Quant au printemps, je n'ai jamais eu une grande confiance dans les orages d'après-midi qui laissent pas mal de neige poudreuse et des plaques à vent même à basse altitude (voir les treks Les 5 cols de l'Annapurna ou Mustang hors des sentiers battus). Pierre
  • ALAIN HURSTEL
    • 3. ALAIN HURSTEL Le 17/10/2021
    Bonjour
    Je suis à la recherche du trek partant de Juhal vers le lac Pohksundo et aboutissant à Loh Mantang .
    Merci d'avance si vous avez des infos.
    En 2019 j'ai organisé pour un petit groupe : Jomson/Kailash/Camp base everest/Xigaze/Lhassa.
    Cordialement
    Alain Hurstel
    • PIERRE MARTIN
      • PIERRE MARTINLe 18/10/2021
      Bonjour, A ma connaissance, les agences françaises* ne proposent pas cet itinéraire du fait que traversée haut dolpo + mustang = pas mal de jours de permis à 50$/jour/personne. Et que ce que j'ai pu faire auparavant (voir La Kora du Dhaulagiri étapes 2 et 3), c'est-à-dire déclarer l'ascension de l'Araniko et ne payer que 1000$ de permis d'ascension pour le groupe entier en étant exonéré des 50$ journaliers n'est plus autorisé par les autorités népalaises. Lire http://www.paulogrobel.com/la-reglementation-nepalaise-pour-les-expeditions/ Il est plus facile de trouver, chez Tamera par exemple, la sortie par Jomosom comme décrit dans le topo que j'ai mis en ligne. Sinon il faut l'organiser par soi-même mais comme c'est une région très reculée ça devient une véritable expédition qui, du côté Dolpo, pose de réels problèmes de ravitaillement donc induisant de nombreux coûts supplémentaires pour le transport de la nourriture dès lors que l'on est un groupe, et même à partir de 3 ou 4 personnes. Et déjà que venir à Juphal est hors de prix et est un bordel sans nom, je conseille vraiment de démarrer de Jumla et de traverser le bas Dolpo en 6 ou 8 jours (direct Jumla - Dunai par la low GHT ou Jumla - Dunai via le Bharbare Lagna et le Kagmara La (voir topo Bas Dolpo) et on n'est pas obligé de passer par Dunai, un service de mules peut convoyer un ravitaillement jusqu'à Ringmo en 2 jours mais cela nécessite l'emploi d'un bon sirdar qui saura s'entourer ; Paulo conseille de travailler avec les agences du Dolpo, il n'a peut-être pas tort..., elles ont leurs entrées) Cordialement Pierre * excepté Terres d'Av qui avait repris une fois il a quelques années le circuit de la Kora du Dhaulagiri comme voyage d'exception.