[Népal] Khumbu - La route des kharkas

Il y avait jusqu'à présent deux manières et demie reconnues de se rendre de Katmandou à Lukla, point d'entrée du Parc national de Sagarmatha (l'Everest, quoi...).
- La première, super rapide lorsque les conditions météo sont correctes (mais devenue hors de prix, comptez 164$ l'aller simple...), c'est l'avion : 30mn après avoir quitté la vallée polluée de la capitale népalaise on atterrit un peu brutalement certes, aux dires de quelques uns, sur le tarmac de l'altiport de Lukla. On est projeté de suite dans la vallée dans la Dudh kosi, la rivière qui prend sa source au pied du Cho Oyu et qui récupère au passage les eaux de la Khumbu khola arrivant en droite ligne de l'Everest et celles de l’Imja khola issues des faces S du Lhotse.
- La seconde s'initialise après un parcours en bus de près de 9h jusqu'à Jiri (aujourd'hui Shivalaya et même Bhandar), bourgade commerçante depuis laquelle à pied on croise de nombreuses vallées fluviales qui descendent des montagnes du Rolwaling et du Khumbu. Excellente acclimatation à l'altitude s'il en est : tout en up / down on rejoint Junbesi et deux jours plus tard on pénètre dans la vallée de la Dudh kosi à Kharikhola. Il ne reste plus qu'à remonter à Lukla. Cette liaison est décrite dans le topo La route de l'Everest.
- La « demie », c'est la variante qui consiste à rejoindre Phaplu en avion ou en jeep et qui permet de retrouver l'itinéraire précédent au niveau de Junbesi le lendemain.

A Phuleli, le Gongla apparaît : il ne reste plus qu'à suivre la vallée de la Dudh kosi pour arriver à bon port...

Le topo que je vous propose de découvrir ci-dessous décrit une troisième possibilité de rejoindre Lukla en suivant un itinéraire hors des sentiers battus se déroulant au plus près des chaînes de montagnes de l'Himalaya puisqu'il en suit les contours méridionaux. On reste bien entendu dans le domaine du trekking de randonnée, sur sentier. Cette liaison d'W en E, précisément de Charikot à Lukla, s'effectue en une quinzaine de jours, en autonomie, avec ou sans une équipe népalaise, car dans le jour par jour proposé on ne croise qu'un seul village de montagne, Lachhewar, situé à peu de choses près à mi-chemin. Mais au fait dans « La route des kharkas », une kharka, qu'est-ce donc ? En népali, une kharka c'est une espace herbeux et humide situé en altitude sur lequel les éleveurs villageois viennent amener leurs troupeaux à l'estive à la saison chaude, donc de juin à août. Ces alpages dépendent des villages des bas de vallée. Et, naturellement, les sentiers d'accès ont été tracés du piémont vers les hauteurs en suivant ces vallées fluviales. Par extension le terme kharka qualifie aussi la bergerie d'alpage ou de forêt. L'idée première de la conception de cet itinéraire était de décrypter un axe pédestre qui resterait du domaine du trekking, donc sur sentier, créant une transversale dans une ambiance de bout du monde. A vous de voir si le résultat est à la hauteur des ambitions affichées. Quant au nom de baptême de ce trek, il est loin d'être usurpé, car des kharkas vous allez en « bouffer »...

Mais ça ressemble à quoi une kharka ? Eh bien en voici un exemple sur la Goyang danda

Une dernière remarque avant de poursuivre la découverte de cet itinéraire dont je vous ai vanté les mérites en matière de wilderness : le J14, il était prévu de rejoindre directement Lukla depuis le fond de la Lumding khola en franchissant le Ngotung La, celui-ci permettant de s’engager sur un sentier-balcon en RD de la Dudh kosi pour ensuite la franchir sur une passerelle métallique au niveau de Ghat. La liaison de Charikot à Lukla aurait alors pris l’apparence d’une belle ligne « droite » d’W en E (voir la carte du circuit projeté). Or, comme vous le constaterez dans le jour par jour, le gigantesque glissement de terrain qui s’est produit au printemps 2014 a condamné ce passage, définitivement...? Il existait aussi un sentier d’altitude alternatif qui partait de Thanga et rejoignait les kharkas au niveau du camp de base du Kwonde : il est à présent trop délité pour qu’on s’y engage sereinement aux dires des locaux. C’est pourquoi le bon ordonnancement rectiligne s’est trouvé mis à mal et présente de fait une « verrue » de contournement qui rajoute deux jours de marche sur le sentier historique de l’Everest très populaire au lieu de poursuivre dans le wilderness. Ca fait « tache », c’est rageant, enfin tout ce que vous voulez, mais bon, la sécurité prime avant tout ! Et, je ne veux surtout pas vous envoyer sur des itinéraires peu fiables et à la viabilité plus qu’incertaine...

N’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1Carte route des kharkas

Vous pouvez accéder au billet de blog que j'ai écrit au retour de ces 17 jours de trek. Il illustre le quotidien de ce voyage d'exception (heurs et malheurs, rencontres, etc) et peut aider à la construction de votre voyage.

Trek route kharkas

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Kathmandu - Charikot

5h de bus local ou tourist bus.
Il y a des bus à toute heure pour rejoindre, depuis la capitale népalaise, cette horrible cité qu'est devenue Charikot au niveau du croisement des routes (2010m, tous commerces, hôtels, restaurants, hôpital, banques, transports, T, C, E, etc.).

San Francisco ? Seattle ? Paris ? Non, non, Charikot seulement...

Jour 2 : Charikot - Dolakha - Singati

6h25 / +430m / -1520m.
Diaporama Du centre de Charikot à 2010m, on suit la route de Dolakha qui est bordée de commerces. 5mn plus loin, on descend dans la première rue sur la D en biais pour se retrouver face au sommet bifide du Gaurishankar et emprunter, par là-même, un large chemin en terre qui sent bon tout de suite la campagne. On descend à travers les champs pour tomber sur une piste stabilisée (25mn, 1905m) que l'on suit sur la G pendant 400m. A l'entrée d'un virage sur la droite, on la quitte pour descendre sur la D rejoindre les maisons. Au-delà des maisons, pas d'autre alternative, une fois sur le goudron, que de suivre sur 1500m la route jusqu'à l'entrée de Dolakha (30mn, 1770m, T, C, E).

Le Tata-bus Kathmandou express qui assure la liaison quotidienne de Lamabagar à la capitale (juste 8h de route à supporter...)

On passe le portique d'entrée du village pour descendre jusqu'à la place centrale où est érigé un stupâ blanc (15mn, 1740m). On descend par les escaliers qui se trouvent derrière le stupâ pour emprunter la ruelle en pente en direction du fond de la vallée de la Tama kosi. On dépasse un vieux chörten et nous voici à nouveau dans la campagne. Il y a bien une piste désaffectée qui descend en lacets mais tout le monde utilise le vieux sentier. Alors, faisons comme les népalais : après le premier lacet, à G toute ! Avec comme horizon les montagnes du Rolwaling, le Gaurishankar bien sûr, mais aussi le Chukima Go, le pic blanc pointu, et dans la large échancrure du Yalung La, la face SW dantesque du Tsoboche qui s'inscrit au N du lac Tso Rolpa (voir J20 du topo Du Khumbu au Rolwaling ou le J10 du topo Rolwaling). A l'école (30mn, 1350m), on part sur la D pour une grosse descente qui se clôt par une fourche de sentiers. Le sentier de gauche rejoint directement la passerelle sur la Dolte khola, alors que celui de D fait un intéressant détour par le village de Nagdah (1h, 840m, T, C, E) avec ses maisons blanches et ocres qui surplombent les terrasses plantées de riz.

Le village de Nagdah en bordure de la Tama kosi

Au pied du village, à G le long des rizières pour rejoindre la passerelle de la Dolte khola (5mn, 850m). On franchit la rivière pour se trouver confronté à la remontée sur un coteau. On poursuit maintenant à hauteur de la rivière sur un large chemin qui alterne passages en forêt et traversée des hameaux et de terrasses où pousse la céréale reine de ces altitudes : le riz. C'est bien agréable de cheminer sur ce magnifique itinéraire tropical. L'altitude est inférieure à 1000m et il y fait chaud ! On traverse un torrent (50mn, 860m) puis un deuxième un peu plus loin pour rejoindre, après un parcours en forêt tropicale, le hameau de Koshikhet encore habité (30mn, 940m, un restaurant local). Si on considère quelques années en arrière, oh pas longtemps, moins de 10 ans, la route n'existait pas entre Dolakha et Singati, ou alors était dans un si piteux état que personne de sensé ne voulait s'y engager ; de ce fait, le seul itinéraire disponible était pédestre et il permettait de relier les deux villages. C'est celui-ci que l'on suit. Il y avait donc beaucoup de monde qui transitait chaque jour. Le commerce de bouche était à son apogée... Aujourd'hui, il n'y a plus que quelques touristes qui empruntent ce chemin et les commerces ont périclité. Et encore... Les villageois du bas sont remontés dans le coteau se positionner, où donc ? Eh bien, auprès de la route... Et pourtant le sentier du bas est réellement d'une grande beauté. Même les touristes le squizzent pour se rendre plus rapidement à Jagat ou Simigaon, les deux portes d'entrée du Rolwaling. C'est triste...

Vallée de la Tama kosi

On repart de Koshikhet en traversant champs et forêts jusqu'à rejoindre la Gumu khola que l'on franchit sur une passerelle métallique (1h, 870m, boutiques, lodge). On longe à présent la Tama kosi en RD sur un sentier assez étroit. Très abîmé par un effondrement de terrain en 2014, il n'est pas recommandé de poursuivre en bord de rivière au-delà de la passerelle de Pigati (zone d’éboulements). Il est préférable, même si l'effort est conséquent en fin de journée, de partir à main G sur le petit sentier en zigzags serrés qui remonte de terrasse en terrasse jusqu'à la route (25mn, 1040m, boutiques). Après, c'est descente « en roue libre » pendant 3 à 4kms, non dénués d'intérêt car dominant à belle hauteur la vallée de la Tama kosi avec de belles vues plongeantes, jusqu'à l'entrée de Singati (50mn, 920m, boutiques, banque, transport, lodge en RD de la Singati khola par exemple le Tso Rolpa hotel tel : +977 49690133, T, C, E).

Singati bazar

Jour 3 : Singati - Suri Dhoban - Chankhu gompa

4h10 / +1140m / -100m.
Diaporama On quitte le bazar sans grand regret pour malheureusement devoir rejoindre le prochain village Suri Dhoban en suivant la piste tracée en RD de la Tama kosi. Pas d'autre alternative... Celle-ci s'en va rejoindre la frontière tibétaine à Lambasar et est connectée « officieusement », pour le commerce, à la Chine. A la station-service dans le virage (30mn, 965m), on descend sur la D passer la rivière sur un pont routier. On suit la piste en RG de la Tama kosi maintenant jusqu'à la passerelle suspendue qui conduit à Suri Dhoban (40mn, 995m, T, C, E). On ne rentre pas dans le village mais on poursuit sur la piste le long de la Khare khola pour atteindre une première partie de village (25mn, 1065m, boutiques, T, E) et, après avoir traversé la Suri khola sur un pont routier, rejoindre la deuxième partie (5mn, 1080m, boutique, restaurant, E). On continue au-delà des maisons sur la piste le long de la Khare khola avec à l'horizon les montagnes qui entourent le Yalung La. Après 300m, on trouve sur la D un escalier aux marches hautes (5mn, 1110m) : c'est bien là que se trouve le départ du sentier qui rejoint le village de Chankhu. Comme il fallait s'y attendre à la vue de l'entame, le sentier en zigzags serrés est extrêmement pentu et laisse le souffle court...

L'ambulance de Chankhu...

Un peu plus haut dans le coteau (25mn, 1280m), on rejoint un sentier un peu plus large qui vient de la droite. On poursuit vers le haut jusqu'à une chauttara (20mn, 1405m), ce qui permet de s'octroyer une pause bien méritée. La pente ne faiblit pas et on atteint un espace dégagé planté de riz. Juste au-dessus, à la lisière de la forêt, on trouve une chauttara (25mn, 1600m, source). On laisse un chemin partir sur la gauche pour continuer l'ascension sur celui qui part pleine pente au-dessus de la chautara. On louvoie en forêt et on atteint la base d'un ensemble de terrasses où est planté du millet. Un chörten marque la fin de la pente rude (40mn, 1850m). On commence à distinguer des maisons posées ça et là dans les pentes puis c'est carrément un village dans lequel on pénètre en ayant au préalable emprunté sur la D une piste désaffectée. On est à Jaintipur (20mn, 1950m, boutiques, C, E). On poursuit sur la piste en direction de l'E pour aller établir le bivouac au pied du gonpa de Chankhu (15mn, 1955m, eau, C). Ici, on domine la vallée de la Suri khola présentant un paysage contrasté de forêts denses mais aussi de terrasses sûrement gagnées sur la forêt et qui habillent de belle façon les pentes N de la vallée. Ici c'est le fief de l'ethnie sherpa qui habite aussi les « basses » vallées. On se trouve juste en face du Chordung peak qui de ses 3890m surplombe Jiri au S. La vallée de la Suri khola se termine à gauche par le Patibara La et plus à l'E le sommet du Baramji que l'on se propose de traverser d'ici deux jours avant de descendre sur la kharka au pied de l'Honobu La. Nuit sous tente.

Noter qu'à Chankhu vous pouvez trouver un porteur-guide qui connaît parfaitement cet itinéraire hors des sentiers battus puisque nous l'avons réalisé ensemble : il s'agit de Dal Bahadur Gurung. N'hésitez pas à lui demander de se joindre à votre groupe, c'est un sacré bonhomme (tel : +977 9614941575). Maintenant, il ne s'exprime qu'en népalais. Si vous ne maîtrisez pas cette langue, difficile de communiquer avec lui. Et ce ne sera pas passionnant, ni pour vous ni pour lui, de ne pouvoir échanger pendant toute la période du trek qu'en langue des signes... Cela sous-entend qu'il devra être intégré à l'équipe népalaise qui vous encadre (avec implicitement la présence d'un accompagnateur local anglophone).

Dal Bahadur Gurung au lac de Jata pokhari

Jour 4 : Chankhu gompa - Kharka sur la Goyang danda

3h15 / +1000m / -40m.
Diaporama On part en direction du SE passer derrière la maison blanche qui jouxte le gonpa puis on remonte tout de suite sur la G passer entre les deux maisons. On poursuit vers le haut de terrasse en terrasse jusqu'à la prise d'eau du village (20mn, 2070m, barbelés). Juste au pied, on emprunte le petit chemin sur la G qui part en zigzags rejoindre le fil de la crête (20mn, 2170m), crête que l'on suit à présent vers le SE. On dépasse des chörtens (5mn, 2225m). Le sentier ne suit pas exactement le fil de la crête, assez perturbé d'ailleurs, mais trace une ligne en pente maîtrisée côté S. On atteint la première kharka du périple (50mn, 2480m, eau un peu plus haut sur le chemin, campement possible). On poursuit la remontée de la Goyang danda, c'est le nom donné à cette crête, avec sur la gauche l'altier sommet du Gaurishankar qui à 7146m marque la frontière nord du Rolwaling. Juste à ses pieds, on identifie la Sambur danda parcourue les J07 et J08 du topo Rolwaling alors que l'on s'en va franchir le Daldung La.

Premiers rayons du soleil sur le Gaurishankar

Dans la continuité vers la droite, deux sommets rocheux de 5500m, le Tabayabyum et le Dorje Phagmo, annoncent la proximité du Yalung La, ce col qui permet de rejoindre le lac du Tso Rolpa dans le haut Rolwaling par un itinéraire sauvage de trek-alpinisme. Et dans la droite ligne de notre crête, voici le Baramji avec en contrebas sur la droite le village d'Hulakgaon qui reste caché mais expose au regard ses champs d'altitude. Mais qu'est-ce qu'il y a comme monde sur cette crête ! Bien entendu des locaux... On traverse une kharka (40mn, 2635m) avant un retour en forêt pour une montée plutôt toujours sur la D. Nouvelle kharka avec juste après un belvédère de choix sur les montagnes du Rolwaling (55mn, 2900m, arbre isolé). Un peu de marche à plat pour venir traverser un nouvelle kharka (5mn, 2915m, eau). Le Chekigo apparaît par delà la Sambur danda. Et côté vallée ? Eh bien, au loin, c'est Charikot que l'on voit perché sur sa colline. Nuit sous tente.

Gaurishankar et Chekigo vus depuis la Goyang danda

Jour 5 : Kharka sur la Goyang danda - Baramji phedi

3h35 / +960m / -25m.
Diaporama On poursuit sur la Goyang danda en forêt au-dessus de la kharka jusqu'à traverser une clairière (20mn, 3055m). Derrière, c'est une rude montée entre les rhododendrons dans un coteau bien redressé sur une sente qui a tendance à rétrécir... La pente s'affaiblit à l'entrée d'une large clairière malheureusement colonisée par les buissons d'épineux. Juste au-dessus, un petit « coup de rein » offre un panorama exceptionnel sur les montagnes du Rolwaling depuis une kharka (45mn, 3225m, eau en contrebas vers le S, campement possible). Pour info, c'est ici que le sentier qui monte d'Hulakgaon rejoint la crête. On sort de la forêt pour contourner à flanc côté S une épaule rocheuse et, après être passé dans un collet puis avoir effacé une petite grimpette, le sentier redevient étale pour atteindre une nouvelle kharka (45mn, 3375m, eau 200m sous les arbres au NW, campement possible). A présent, on s'élève par à-coups : une grimpette, un plat, une grimpette, un plat... Un mur de manis (20mn, 3425m) annonce une nouvelle kharka avec pour la première fois un habitat en pierre. C'est tout en haut que se situe le lhato entouré de darchoks sensé protéger le système d'eau de la vallée (10mn, 3475m). Il s'ensuit une bien belle côte dans les buissons de rhododendrons jusqu'à atteindre une chauttara (30mn, 3635m). Au-delà, la pente reste relevée jusqu'à une kharka (20mn, 3715m, chauttara). On poursuit pleine pente pour s'en aller franchir une épaule (15mn, 3805m) de laquelle apparaît le Baramji dont le sommet croule sous les lungtas. On se dirige vers sa base où l'on trouve un emplacement plat pour établir le camp (10mn, 3850m). Nuit sous tente. Normalement l'eau coule dans le petit thalweg qui descend du Baramji sur la droite mais s'il fait trop froid, il n'y aura pas d'eau. Reste à faire fondre la neige...

Le camp sous le sommet du Baramji

Jour 6 : Baramji phedi - Col - Yale kharka

3h50 / +650m / -700m.
Diaporama On descend vers le petit col qui s'inscrit au pied du Baramji pour partir à main G en biais. Un cairn indique que l'on est sur le bon chemin (5mn, 3865m). On franchit une épaule rocheuse à flanc, opération délicate si le sentier est enneigé, puis on passe au-dessus d'une kharka (15mn, 3835m, ne pas descendre à la kharka). Par le sentier du haut qui trace à flanc de la combe, on atteint un col au NE du Baramji (15mn, 3880m). De là, en remontant vers le SW, possibilité de faire l'A/R au sommet en 1h mais le panorama ne sera pas plus grandiose que celui dont on dispose depuis le sentier de crête. Mais si vous avez vous aussi envie d'accrocher vos lungtas, pas de problème... On poursuit sur le sentier vers l'E pour traverser un col et monter à main G sur l'arête. Le panorama de cet endroit est vraiment spectaculaire sur les montagnes du Rolwaling, du Gaurishankar au Chekigo en passant par le Melungtse, entièrement tibétain. Vers l'W, la vue porte jusqu'au Manaslu. Je vous laisse répondre au quizz pour les autres massifs... Le sentier est très bien tracé sur la Burmuje danda et il explore les versants N et S selon les opportunités. Côté S, on dispose d'une vue plongeante sur les vallons qui en amont vont former celui de la Khimti khola qui s'en va, bien plus bas, arroser Shivalaya. Du S, on remonte sur le fil de la crête (35mn, 4065m, chortens) pour quitter définitivement cette crête et passer côté N pour une traversée à flanc d'un gros éboulis.

Après le Baramji, traversée entre la Burmuje danda et la Dhobini danda

On atteint un replat sur lequel se trouve une bergerie (20mn, 4080m). Dos à la « baraque », on repart légèrement sur la G en direction du large col au milieu duquel se trouve une bosse. On traverse un premier thalweg puis on va chercher à rejoindre le fond d'un deuxième pour monter sur les falaises noires qui le bordent en RD. Au gros bloc effondré (15mn, 4130m), on part légèrement vers la G pour trouver le passage en escalier qui permet de prendre pied sur la lèvre de la falaise. Une fois dessus, on part tout droit en direction du col de G. On rejoint la base de la combe (20mn, 4225m) et on finit l'ascension par deux ou trois lacets. On franchit le col dans la Dhobini danda (15mn, 4320m). Le chemin se poursuit de l'autre côté à flanc sur la G en légère descente. On traverse deux kharkas mais on reste à hauteur car dans peu de temps il va falloir contourner les falaises de la Dhobini danda. Le sentier est tracé à flanc dans une pente bien redressée puis il remonte un peu pour franchir quelques épaules secondaires. Le up / down se termine alors que l'on atteint une arête effilée (45mn, 4235m, cairns). A présent, on descend au milieu des blocs effondrés avant de traverser une étendue couverte de buissons de rhododendrons. On incline à D (30mn, 3965m) pour rejoindre le fond de la vallée fluviale, longer la rivière et atteindre une kharka (20mn, 3865m). De l'autre côté de la vallée qui descend de l'Honobu La, le paysage est composé d'une chaîne de montagnes entre 4500 et 5500m. Le chemin poursuit en descente en RG du torrent jusqu'à traverser sur un pont le cours d'eau issu des pentes de l'Honobu La. On est arrivé à la kharka de Yale (5mn, 3800m). Nuit sous tente.

Jour 7 : Yale kharka - Kharka sous le Kal pokhari

4h20 / +700m / -550m.
Diaporama Du vaste espace de prairies, le sentier remonte vers l'E. Après 300m, on laisse le sentier principal descendre vers Shivalaya et on monte sur la G dans les rhododendrons rejoindre une petite crête. En haut, le chemin se poursuit sur la G en quasi courbe de niveau vers l'E. Le sentier mi-chèvre mi-homme est tracé à flanc d'un coteau bien pentu. Une dernière épaule contournée et on se met à descendre vers le fond du vallon avec la volonté affichée d'aller traverser la rivière bien au-dessus de la cascade. En chemin, on croisera une bergerie sous roche, on traversera deux torrents et on dépassera un darchok (1h, 3855m).

Après Yale kharka, l'équipe de porteurs sur le chemin mi-chèvre mi-homme...

On poursuit en descente en direction du fond du vallon. On traverse une kharka, traversée suivie du franchissement d'un petit torrent avant de passer en RG du torrent principal sur un pont au pied d'une moraine sableuse (15mn, 3855m). Le sentier se poursuit par une remontée de la moraine avant de retrouver des buissons et s'engager dans une ascension à la base d'une falaise permettant d'atteindre une épaule marquée de guirlandes de lungtas (55mn, 4120m). Belle vue périphérique sur le cirque de montagnes qui entourent le bassin de la Khimti khola. Le sentier s'en va faire le tour de la combe et s'échappe vers la G pour franchir un collet (15mn, 4155m, kharka). Un peu au-dessus de la kharka on rejoint un collet (5mn, 4180m) d'où part sur la gauche le sentier direct du Panch pokhari. Assez alpin et souvent enneigé, il franchit un col dans la grande crête rocheuse qui domine la combe en contrebas. De plus, il est annoncé comme ayant une descente très délicate sur le lac. Alors, il est plus sage de rester dans le domaine de la randonnée et de contourner l'arête rocheuse par sa base, c'est-à-dire les alpages. Donc, descente jusqu'à la kharka en contrebas en empruntant un sentier en zigzags serrés, sentier qui a parfois tendance à disparaître car les villageois ne l'utilisent qu'assez peu. On atteint la kharka à proximité du confluent de trois torrents (35mn, 3950m, eau, possibilité de camp). On part vers le SE franchir le « petit » col. Son accès étant trop encombré de blocs de pierres, le sentier a été tracé au milieu des buissons de rhododendrons sur la D, rejoint une crête (20mn, 4075m) et incline vers la G pour passer à proximité du col où se trouve une kharka. Direction ESE, on traverse des alpages humides pour s'engager sur un sentier en courbe de niveau qui s'en va rejoindre une arête rocheuse effilée (20mn, 4080m). On la franchit à la deuxième échancrure. On plonge ensuite sur une grosse kharka à plusieurs maisons (15mn, 3975m) et, en poursuivant à main G, on rejoint la kharka qui se situe au pied du vallon du Kal pokhari et où l'on établit le bivouac (5mn, 3960m, eau).

Sur la crête de Mane danda

Jour 8 : Kharka sous le Kal pokhari - Mane danda - Panch pokhari

3h45 / +850m / -280m.
Diaporama On traverse l'étendue humide pour monter sur le mamelon à main D où l'on trouve une fois en haut un sentier étale tracé à flanc et support du tuyau d'alimentation en eau de source du site « officiel » de camping de Mane danda. Attention ! Ce sentier présente des passages délicats s’il y a présence de neige. On suit le tuyau jusqu'au col où se trouve la kharka de Mane danda (30mn, 3945m). On rejoint ici l'itinéraire touristique, assez peu parcouru quand même, du Numbur Cheese Circuit (ou NCC Pdf image 1 Ncc trail  Pdf image 1 Ncc map). Noter qu'en suivant la crête vers la droite, on peut en cas de besoin redescendre dans la vallée et rejoindre en une grande journée de marche Shivalaya et la route... Le large chemin que l'on suit à présent pour rejoindre Panch pokhari est tracé à flanc sur le versant E de la vallée qu'a creusée l'une des branches de la Khimti khola (ou selon les cartes la Ghwang khola). Un replat à proximité de la rivière (1h05, 3945m) est l'endroit pour une pause bienvenue : on a le souffle court et pourtant on se trouve à la même altitude que Mane danda... Va comprendre, Charles ! Eh bien, on vient d'apprécier sur le terrain ce que l'on appelle ici le « plat népalais », non, non, pas le dal bhat, mais l'aptitude d'un sentier dit étale à proposer des up / down en permanence encore plus fatigants qu'une montée régulière. Sur ces entrefaites, on s'engage à présent dans une vraie montée en direction de la combe qui s'ouvre sur la gauche. On traverse en premier lieu une kharka (10mn, 3995m) d'où part sur la droite le sentier direct qui rejoint théoriquement Lachhewar (sans passer par les « cases » Panch pokhari et Gyajo La, mais qui n'a pas été testé lors de ce trek). On poursuit à main G en suivant le sentier qui remonte une moraine frontale, passe auprès d'un gros bloc effondré (25mn, 4125m) puis continue en écharpe sur la G au-dessus d'une kharka très étendue. On franchit un collet et, après avoir traversé une prairie humide, on atteint l'aire de camping de Jata pokhari (25mn, 4250m, abri, possibilité de camp, eau).

Jata pokhari

Les alentours s'apparentent à une porcherie à ciel ouvert. Chaque année en août, les fervents bouddhistes des villages alentours (ça va jusqu'à Charikot !) se rassemblent à Jata pokhari ou plus haut à Panch pokhari pour un mela, une grande fête religieuse. Et ça en fait du monde ! Quand on connaît le rapport des népalais avec le maintien de la propreté sur les sites où ils se rassemblent, que ce soit pour la collecte de la yarsagumba ou à l'occasion d'une fête religieuse, il ne faut pas être étonné... Mais ce comportement me révolte quand même. C'était mon coup de gueule de la journée ! Pendant que le lunch se prépare, c'est l'occasion d'aller rendre visite au lac de Jata pokhari qui occupe le fond d'une cuvette à l'E de l'emplacement de bivouac. C'est en faisant la kora (le tour quoi !) dans le sens des aiguilles d'une montre que l'on aura les meilleures perspectives (compter 40mn d'excursion quasi plate). En début d'après-midi on traverse la combe en direction du lac et, une fois atteinte la crête qui domine le lac, on la suit sur la G en direction du goulet qui sépare la falaise en deux. Le large chemin ne fait pas « dans la dentelle » et va au plus direct. Au départ, la pente est rude mais ce n'est rien à côté de ce qui se présente lorsque l'on se trouve à flanc de falaise un peu plus haut. On atteint le collet de la délivrance, croit-on, mais il faut poursuivre à main D dans une pente moins redressée quand même pour passer au-dessus du lac de Jata pokhari.

Panch pokhari (derrière le col apparaît le Numbur)

Le sentier se fait étale alors que l'on rejoint le collet qui donne accès à la combe dans laquelle se trouve le lac de Panch pokhari (1h, 4535m). Bel ensemble panoramique avec ce lac enchâssé au milieu de belles falaises. Un peu sur la D, on identifie la porte de sortie de la combe, c'est le col de Panch pokhari que l'on franchira demain. En attendant, on rejoint la RD du lac (donc à G...) et on suit le sentier des pèlerins tracé tant bien que mal au milieu des éboulis pour aller se poser sur une plage herbeuse un peu plus loin (10mn, 4530m, eau de source). Nuit sous tente.

Coucher de soleil au Panch pokhari

Jour 9 : Panch pokhari - Thare kharka

4h40 / +645m / -1045m.
Diaporama De la plage au bord du lac, on poursuit vers le col et on monte en biais dans les pentes peu redressées. On franchit le Panch pokhari pass (25mn, 4625m) avec une vue panoramique sur le Numbur en face et le Panayo Tippa, le triangle de glace qui se trouve tout à gauche. La descente s'effectue en pente douce au milieu du vallon verdoyant bordé à gauche de falaises aux parements jaune vif. Un peu plus bas, au niveau d'une kharka, on aperçoit qu'un petit lac a colonisé un creux dans la moraine (30mn, 4430m). On avance encore un peu jusqu'à rejoindre un gros bloc effondré à la cote 4350 qui marque le bord du verrou morainique.

Vue arrière depuis le col du Panch pokhari pass

Il ne faut absolument pas descendre tout droit comme l'indiquent de nombreuses cartes, bien que l'on distingue en contrebas une kharka. On part légèrement à G en traversant la rivière puis on descend légèrement à flanc sur un sentier qui « ne paie pas de mine » mais qui au bout de 200m se remet à partir en montée avant de se « lâcher » et proposer une grimpette dans un goulet qui permet de prendre pied sur un sentier balcon de premier choix (25mn, 4385m). Celui-ci est tracé sur un sangle, véritablement à flanc de falaise, et se permet bien après cette épreuve quelques velléités de remontée mais derrière on débouche sur un alpage d'altitude qui laisse coi ! Mazette, quel panorama...

Sur le sentier balcon avant Kholakharka

On a sous les yeux un ensemble montagneux d'une telle importance que l'on peut rester un bon moment à le contempler (10mn, 4400m). De droite à gauche : le Pike peak, la chaîne de la Kala danda, le Kala La, le Numbur, le Panayo Tippa, les Bigphera Go Nup et Shar, le Tengi Ragi Tau avec à ses pieds le col du Tesi Lapsa reconnaissable à sa falaise au pied de laquelle on fait le bivouac lors de la traversée du Khumbu au Rolwaling, et pour finir le Dragkar Go. C'est encore mieux que du col ! Bon, ça y est ? On part pour une grande descente pleine pente qui va nous priver de la contemplation de ces merveilles mais il faut bien avancer...

Le panorama au-dessus de Kholakharka, du Tengi Ragi Tau au Numbur

On atteint Khola kharka (35mn, 3970m, abri, possibilité de camp, eau). On franchit la rivière sur un pont de bois puis on traverse une prairie humide avant de longer une mare. Juste derrière, il faut incliner un peu sur la D pour ne pas perdre le fil du sentier, sentier qui va proposer une descente bien pentue en direction du fond de la vallée de la Nupse khola. On désescalade un coteau plutôt abrupt au milieu d'une végétation de genévriers, d'arolles, de rhododendrons et de calumets jusqu'à croiser une source (25mn, 3795m). Et là, oh surprise, le sentier propose une grimpette aussi sévère qu'inattendue mais heureusement brève. On poursuit en up / down puis en franche descente pour rejoindre l'embranchement du chemin de descente vers le bas de la vallée (25mn, 3700m). On continue tout droit en montée au NNE en up / down jusqu'à une bergerie posée sur un replat (20mn, 3730m). On poursuit la remontée de la vallée de la Nupse khola et on croise beaucoup d'habitations de bergers assez sommaires et souvent closes. On rejoint la rivière (10mn, 3810m) et on la suit sur sa RD jusqu'à son confluent avec la Nubre tsangpo qui vient de la gauche au lieu-dit Dobato ("deux chemins" en népali). On laisse provisoirement la Nupse khola pour continuer en RD de la Nubre tsangpo dans une petite grimpette qui conduit au pont de bois (40mn, 4030m). On traverse la rivière pour monter en zigzags sur la moraine au sommet de laquelle on trouve une grande kharka (20mn, 4145m). On avance un peu sur le plat pour trouver le sentier de descente vers la Nupse khola retrouvée afin de la traverser et pouvoir remonter sur la moraine d'en face où se situe l'emplacement de camping (5mn, 4145m, abri, eau dans la Nupse khola ou en face à la kharka où coule un petit filet d'eau). On est arrivé à Thare kharka, à l'entrée d'un large vallon au fond duquel se dresse le Bigphera Go Nup (6666m) appartenant à la chaîne du Gakosir himal. Demain matin, on suivra le sentier en zigzags qui part à main droite à une petite heure d'ici pour aller franchir le Gyajo La.

Depuis Thare kharka, le fond de vallée fermé par le Bigphera Go Nup

Jour 10 : Thare kharka - Gyajo La - Ngeju kharka

5h15 / +750m / -1205m.
Diaporama On remonte sur la moraine en faux-plat en direction de l'E. On reste sur la RG de la Nupse khola que l'on vient approcher. La marche n'est pas facile au milieu des buissons et des ruisseaux gelés. On atteint le point de départ du sentier du Gyajo La au niveau du confluent de vallées (45mn, 4240m, grosse pierre). On remonte le coteau à main D tout d'abord en larges lacets puis, après avoir franchi une épaule rocheuse, on suit une crête herbeuse jusqu'à un replat (40mn, 4460m). Belle vue arrière sur les moraines que l'on vient de quitter. Le sentier toujours excellemment bien tracé se poursuit en zigzags jusqu'à un collet (45mn, 4690m). Toutes les cartes sont fausses : c'est à ce moment, au milieu des blocs, et non pas 100m plus haut dans la combe rocheuse, que l'on doit partir sur la D pour se diriger vers un étroit goulet redressé (25mn, 4800m, grosse difficulté de franchissement si présence de neige poudreuse).

Dans la montée au Gyajo La, vue arrière sur Thare kharka

Au-delà, il ne reste plus qu'à monter tranquillement par le sentier (ou par les rochers si la neige poudreuse encombre le sentier) pour déboucher au Gyajo La que l’on n’attendait pas si vaste vue la conformation des arêtes rocheuses dans lequel il s'inscrit (25mn, 4880m). Le panorama à 360° est réellement spectaculaire avec en partant du SW le Panch pokhari pass que l'on a franchi hier, à ses pieds Khola kharka, puis en suivant la vallée de la Nupse khola voici les moraines de Thare kharka dominées par le Sarmoche et sa droite Ramdung et Chukyima Go. Le regard franchit l'arête rocheuse qui descend du Bigphera Go Nup (que l'on ne voit plus) pour découvrir le bassin de la Likhu khola dominé par le seigneur des lieux, le Numbur, avec à gauche son arête glaciaire qui remonte jusqu'au Panayo Tippa alors qu'il est flanqué à sa droite d'un beau massif dont on taira le nom puisqu'il n'est référencé sur aucune carte...

Passage du Gyajo La avec le sommet du Numbur

Après s'être rassasié de ces exceptionnels paysages, on descend dans une large combe qui s'ouvre sur la vallée glaciaire du Bigphera Go Nup, un glacier fleuve recouvert de pierres grises mais qui laissent apparaître les énormes séracs sous-jacents. Le recul des glaciers l'a fait se couper en deux parties au niveau d'une énorme falaise verticale lissée par les frottements anciens. Tout à l'extrémité de cette vallée glaciaire, on distingue un lac morainique reconnaissable à sa couleur bleu pétrole. Il semble être posé sur la moraine en RG, comme ça, sans qu'on puisse de prime abord deviner (à moins de consulter la carte...) sa source d'alimentation. On descend progressivement à flanc pour rejoindre la lèvre morainique RD du glacier. On traverse des prairies sur lesquelles sont construites des bergeries (30mn, 4530m). Pile dans l'axe de la descente, le Numbur prend encore plus d'importance. Et si on se retourne on peut apprécier la profondeur de la gorge et le bassin glaciaire supérieur du Bigphera Go Nup. Le glacier a beau s'être scindé en deux parties, il reste de la matière là-haut ! Alors que l'on s'attend à poursuivre la descente (comme indiqué sur les cartes du coin), stop ! On part sur la D à flanc (15mn, 4385m) pour s'en aller franchir une épaule et poursuivre de l'autre côté sur un sentier en quasi courbe de niveau. Alors que l'on arrive à un cairn, on laisse le sentier poursuivre vers le haut pour plonger en zigzags serrés sur le fil d'une crête et atteindre la kharka de Gyajo Teng (40mn, 4225m, pas d'eau).

Sue le chemin de descente du Gyajo La, on découvre peu à peu la vallée du Likhu glacier

La trace se perd un peu mais il faut poursuivre sur la crête, passer le collet et franchir le mamelon pour retrouver de l'autre côté le superbe tracé du sentier. Il va nous offrir une descente très abrupte mais d'excellente facture jusqu'à la kharka de Samga (25mn, 4000m, eau à 10mn). On suit à présent le sentier qui s'en va suivre la vallée de la Likhu khola. Tout d'abord en pente douce, il se permet une belle dégringolade alors que l'on entre dans une forêt de résineux (10mn, 3915m). Après cet intermède, il s'est rapproché de la rivière et reprend un profil moins chaotique. Il traverse une kharka posée au bord du chemin, là où les stigmates d'un incendie ont laissé une trouée dans la forêt (5mn, 3800m). En se retournant vers l'amont, on est réellement dominé par cette moraine frontale du Likhu Glacier qui descend de la crête entre Bigphera Go Shar et Panayo Tippa. C'est ce glacier qui alimente le lac morainique que l'on avait vu de plus haut. Et, à ce moment-là, on ne pouvait pas deviner qu'une vallée glaciaire d’une telle ampleur pouvait être cachée par un « repli » de terrain. On poursuit en descente dans la forêt jusqu'à rejoindre la Likhu khola (10mn, 3700m). On la traverse sur un pont de bois pour trouver, juste derrière une barrière d'arbres, un grand espace dégagé sur lequel sont construites de nombreuses habitations en bois. On est à Ngeju kharka (5mn, 3690m, boutique, abris, eau). Nuit sous tente.

Seul moment du parcours où il se découvre, le Parchamo apparaît tout en haut de la vallée du Likhu glacier

Jour 11 : Ngeju kharka - Lachhewar

4h / +500m / -1390m.
Diaporama On quitte la kharka pour s'en aller traverser sur la D la Likhu khola. Puis, en face, la descente commence par une sévère grimpette pour prendre pied sur un sentier-balcon en up / down qui conduit jusqu'à l'orée d'une forêt de résineux (25mn, 3680m). Le parcours dans la forêt est étonnamment lumineux et, après avoir croisé un torrent, on traverse une kharka (10mn, 3645m). C'est à partir d'ici que s'initialise une vraie descente toute en zigzags pour s'en aller tutoyer la rivière. On traverse un torrent émissaire de la Likhu khola sur un pont de bois (30mn, 3390m). On poursuit la descente en douceur jusqu'à entrer dans une clairière (10mn, 3320m) où l'on trouve dans l'une des maisons de bois un gigantesque faitout que les locaux utilisent pour chauffer le lait de traite avant de le verser dans des bidons et les acheminer vers Katmandou. Le parcours s'effectue à présent au cœur d'une forêt humide avant que l'on ne descende d'un coup vers une clairière (20mn, 3240m, eau). On poursuit en up / down dans une forêt humide sans vraiment perdre d'altitude. Puis c'est la chute (1h, 2970m), croit-on, pour rejoindre la rive de la Likhu khola et incidemment le pont qui est mentionné sur les cartes ? Eh bien, le pont se fera attendre, et longtemps... Les cartes du coin sont toutes fausses, comme d'hab'.

Dans une forêt primaire, la Likhu khola essaie de se frayer un passage...

On traverse tout d'abord une kharka (15mn, 2850m) et alors que l'on est en train de se dire « ça y est on descend... » le sentier se la joue à la normande « je descends t'y, je descends t'y pas... » et de la plus belle des manières qui soit, en proposant un parcours de creux et de bosses bien marqués qui laissent le souffle court... Et, qui plus est, sans perdre un mètre ! On atteint une chauttara (35mn, 2860m) puis on descend légèrement traverser un pré où jaillit une source d'eau fraîche bienvenue. Enfin, au détour du chemin, on découvre le village de Lachhewar étonnamment composé de maisons colorées à l'aspect « moderne ». Par un parcours en courbe de niveau, on rejoint le centre du village sherpa où se trouvent une boutique et l'accueillant Numbur lodge (30mn, 2800m, T, C, E).

Arrivée au village sherpa de Lachhewar

Jour 12 : Lachhewar - Camp sur la Pangmelung danda

3h40 / +1225m / -215m.
Diaporama Du lodge, on descend du village par la ruelle pavée d'abord directement vers l'E en direction des champs puis en biais vers la G pour rejoindre la Likhu khola. On dépasse la petite centrale hydro-électrique du village et on atteint le pont (30mn, 2585m). On l'emprunte et 200m plus loin on traverse une deuxième rivière, la Sailung khola, qui présente de belles cascades. C'est là que commence la grosse remontée du coteau et sa litanie, bienheureuse, des zigzags. Dans la forêt, on arrive à une fourche de sentiers (55mn, 2910m) où il faut partir sur la G pour passer à proximité d'une source. Pour info, l'autre sentier se dirige, selon les dires des habitants du village, vers le Lamjura La, un col situé sur l'axe Jiri - Junbesi et dont le franchissement est décrit au J10 du topo Pike peak ou au J05 du topo La route de l'Everest (Attention quand même, l'info n'est pas vérifiée...). Un peu plus haut, on traverse une première clairière, puis une deuxième (20mn, 3060m) au milieu de laquelle une flèche au sol invite à partir à main G en laissant un sentier continuer tout droit. Noter que des marques rouges ont été dispensées ça et là sur les arbres mais avec parcimonie et il est un peu difficile de totalement s'y fier... On longe un mur de manis (5mn, 3090m) puis, juste derrière, on débouche dans un large pré au sommet duquel on trouve une kharka (20mn, 3240m). Ce pré est un superbe belvédère sur l'enfilade de la haute vallée de la Likhu khola avec les Bigphera Go Nup et Shar qui présentent aux rayons du soleil matinal leurs faces E ourlées de dentelles de glace (le terme anglais est ice flutes) et tout au fond, essayant de se faire une place à côté de ses grands voisins, le Parchamo, vous savez le trekking peak que l'on essaie de gravir lorsque l'on franchit de Tesi Lapsa (voir le J17 du topo Du Khumbu au Rolwaling). Enfin, tout à droite, l'arête du Numbur vient épouser la crête boisée qui la devance, arête qui se termine par les deux pics glaciaires que l'on a pu contempler en long, en large mais pas en travers depuis deux jours. Aujourd'hui, c'est en travers... Après cette halte contemplative, on repart au-dessus de la kharka légèrement sur la D face à la pente, là où le sentier reprend sa série de zigzags sur un terrain assez meuble et un peu boueux. On trouve une flèche rouge explicite sur un arbre indiquant la route à suivre (5mn, 3280m). A G donc, pour la poursuite de la montée jusqu'à une kharka ornée d'une guirlande de lungtas (10mn, 3390m, eau en contrebas derrière la kharka).

A mi-chemin sur la Pangmelung danda

Et à partir de là on ne s'amuse plus... Finis les gentils zigzags, le sentier adopte à présent un profil directissime de la plus belle obédience avec une trace qui suit le fil de la crête, redressée il va sans dire, et proposant des marches en pierres ou en troncs d'arbres pour lesquels il est conseillé d'avoir le mollet ferme et le genou bien musclé. Pfouh...! Certes, on gagne rapidement en altitude mais avec quelle dépense d'énergie. On atteint une kharka (1h, 3700m). D'ici, on commence à dominer à belle hauteur la basse vallée de la Likhu khola. Quant à la partie montagneuse du panorama côté N, les sommets des Bigphera Go Nup et Shar se voient complétés du seigneur des lieux, le Numbur, qui émerge et gagne en prestance. Au-dessus, la forêt de résineux fait place à un espace colonisé par les buissons de rhododendrons alors que l'on débouche à découvert sur un nid d'aigle (20mn, 3810m, kharka, eau sur la droite sens de la montée au pied de la guirlande de lungtas). Nuit sous tente.

Coucher de soleil sur le Numbur

Jour 13 : Camp sur la Pangmelung danda - Camp sur la Konglemu danda

4h55 / +915m / -410m.
Diaporama On poursuit le travail commencé hier, à savoir la remontée de la crête. Mais là, surprise, à 3850m le sentier part sur la G à plat en direction du col. On louvoie entre les buissons de rhododendrons et puis, d'un coup, on repart en grimpette, moins sévère qu'hier quand même, pour rejoindre une crête (1h, 4070m). Pour info, c'est d'ici que part sur la droite le sentier du Kala La permettant de rejoindre Junbesi en une grosse journée (itinéraire assez emprunté mais non parcouru dans le cadre de ce circuit). On continue vers l'E en faux-plat montant à hauteur de la Sailung khola. En se retournant, on peut apprécier le chemin fait ces derniers jours en identifiant Khola kharka et au-dessus le chemin-balcon sur le sangle que l'on a suivi en descendant du Panch pokhari pass. On rejoint une kharka (5mn, 4110m, possibilité de camp, eau). Certes le camp ici est plus confortable que sur la crête mais il faut choisir : « confort » ou coucher et lever de soleil sur les montagnes de l'Himalaya...

Des Bigphera  au Parchamo depuis la Pangmelung danda

De la kharka, on part à main D rejoindre le fil de la moraine pour prendre pied sur une yersa (un alpage de yacks) que l'on remonte toujours plein E jusqu'à atteindre le pied du col qui ferme le vallon (40mn, 4265m). On se dirige vers la partie gauche du col (c'est celle qui est libre de neige). Sur la droite, on peut s'apercevoir que l'on est passé à proximité d'un lac, lac qui ne se découvre à la vue que parce que l'on a pris de l'altitude. On franchit le col (30mn, 4415m) et on découvre de l'autre côté, maintenant que l'on est passé du district de Ramechhap à celui du Solukhumbu, un grand plateau herbeux, vallonné, accueillant dans quelques unes de ses cuvettes, des lacs. Au fond, les montagnes du Khumbu se dévoilent. Du col, on part légèrement sur la G pour suivre la crête morainique qui domine le petit lac. Juste derrière, on descend dans une combe où se trouve une kharka (10mn, 4315m). Au NE, la crête du Karyolung apparaît, alors que plein E on identifie le col que l'on franchira cet après-midi et qui s'inscrit dans la Konglemu danda. Au pied de la kharka, c'est un grand lac qui compose un bien joli paysage. Et, justement, on descend rejoindre la RD de ce lac. On franchit le déversoir pour suivre un sentier-balcon dessiné au-dessus de la Basa khola. Après avoir dépassé la chauttara (15mn, 4270m), on descend rejoindre le fond du vallon où se trouve la kharka de Charamka (15mn, 4145m). Plutôt que de suivre l'itinéraire « officiel » qui descend en RD de la rivière jusqu'à la kharka de Basa (ou Nagiang) et remonte pleine pente une moraine bien redressée, les gens du coin proposent de traverser la Basa khola le plus tôt possible afin de rester quasiment à hauteur à flanc en RG pour aller chercher le départ d'un sentier qui permet de gagner du temps et de la dénivelée (+200m / -200m).

Comment on évite la descente de la Basa khola (sentier en plein milieu de la photo)

Ce sentier s'initialise à mi-pente (25mn, 4080m) et propose un parcours en quasi courbe de niveau (on y croise beaucoup de sources) jusqu'à rejoindre le sentier « officiel » qui vient du bas en haut d'une large combe (15mn, 4150m). Après, c'est simple, c'est pleine pente vers l'E sur des alpages à la pente peu relevée. On dépasse un abri sous roche (10mn, 4215m) puis on incline un peu sur la G pour atteindre un replat humide (15mn, 4280m). De là, il est demandé un dernier effort pour aller franchir le col qui s'inscrit dans la crête sur la G, celui qui présente des chörtens (10mn, 4330m). Comme on pouvait s'y attendre, la vue depuis ce belvédère est remarquable sur les montagnes du Khumbu. Pas aisé toutefois de les identifier car on les voit sous un angle bien peu habituel. Enfin, à l'aide de la carte, en partant de la gauche, il est difficile de se tromper en nommant le Thamserku, le Kangtega, le Kyashar, le Kusum Kanguru, le Gonghla juste au-dessus de Lukla avec à sa droite en arrière-plan les trois sommets du Mera peak et plus au sud le Naulekh. Quant aux deux sommets proéminents qui occupent l'horizon à l'extrême-gauche, il y a le Khatang et le Karyolung. Du col, on ne va pas suivre les indications de la carte qui proposent la descente directe plein E mais on va partir sur la G pour louvoyer de combe en combe, à la découverte des kharkas..., sur un sentier-balcon qui domine la vallée de la Dudh Kund khola issue des glaciers sud du Numbur et du Karyolung. Du col, on part sur le sentier pour atteindre une première kharka (5mn, 4300m, source). On poursuit à flanc avec le Karyolung en point de mire jusqu'à une nouvelle kharka, habitée par un éleveur de yacks et son chien un peu hargneux (5mn, 4280m). Au-delà, le sentier continue à flanc mais en légère montée, traverse une combe (5mn, 4310m, kharka, eau, possibilité de camp) et se poursuit toujours à flanc à belle hauteur de la vallée de la Dudh kund khola avec comme maître des lieux le Karyolung. Après le passage délicat d'un petit goulet sableux, il convient de suivre le sentier du haut pour atteindre une kharka (10mn, 4305m, eau au milieu de la combe en remontant un peu). Vue imprenable sur le Karyolung. Nuit sous tente.

La vallée de la Dudh Kund khola vue deuis le raccourci qui rejoint Saharsbeni

Jour 14 : Camp sur la Konglemu danda - Saharsbeni - A/R Dudh Kund - Saharsbeni

4h / +600m / -935m.
Diaporama De la kharka, on poursuit à flanc en direction du Karyolung (flèche rouge) pour atteindre une épaule (10mn, 4240m) de laquelle on dispose d’une vue en enfilade sur la vallée du Dudh kund glacier, fermée en haut par le Numbur, le Khatang et le Karyolung, et tout en bas la yersa de Saharsbeni. Le sentier commence à descendre mais de manière moins chaotique qu'attendue et on rejoint la yersa avant de traverser la rivière et atteindre la maison en dur (30mn, 3970m, bhatti, petite restauration, eau). La suite de la journée consiste en un A/R au pied du Karyolung où se trouve le lac de Dudh kund, lac sacré pour les bouddhistes et les hindouistes. Pendant que le camp se construit, on part sac léger en direction du N emprunter le sentier en zigzags tracé dans la moraine frontale.

Saharsbeni

Après une première partie peu pentue, on rejoint le pont (15mn, 4030m) et on commence la sévère montée jusqu'à atteindre un replat (20mn, 4150m). A présent, le sentier file tout droit en montée tranquille le long du torrent avec comme point de visée un col grisâtre que l'on atteint pour trouver derrière un ensemble de gros rochers effondrés (45mn, 4330m). Juste après se propose une fourche de sentiers (5mn, 4365m). On traverse le torrent et l'on suit le fil de la moraine jusqu'à une kharka (10mn, 4415m). Le sentier devient un peu difficile à suivre tant il doit contourner de rochers mais on arrive quand même à bout de cette moraine au moment où l'on rejoint l'autre sentier qui avait poursuivi son petit bonhomme de chemin en RD, juste avant un « village » de pèlerins, un dharmasala, qui annonce la proximité du lieu sacré (20mn, 4485m, possibilité de camp, eau). Encore un petit effort en montée et l'on débouche au S de la cuvette morainique dans lequel le lac de Dudh kund a élu domicile (15mn, 4530m, explications). Au milieu d'un cirque de montagnes assez exceptionnel de verticalité, pour mémoire de gauche à droite, Numbur, Khatang et Karyolung, il présente une couleur turquoise qui se marie bien avec les glaciers alentours.

Le lac sacré de Dudh Kund (le Numbur et le Khatang sont au fond)

On part vers la G sur le fil de la moraine pour contempler l'importance de la vallée creusée par le glacier mais qui aujourd'hui n'occupe plus que le fond. Mais à voir la hauteur des moraines latérales, on peut sans problème imaginer l'importance qu'il avait il y a peu de temps encore... Retour sur Saharsbeni en 1h15 par le même chemin avec éventuellement la possibilité de descendre intégralement par le sentier RD du torrent au lieu de passer par le fil de la moraine. Nuit sous tente à Saharsbeni.

Jour 15 : Saharsbeni - Thanga - A/R Shagmanam Ragpo danda - Thanga

5h45 / +800m / -940m.
Trois options au départ de Saharsbeni :
- l'option A : c'est celle qui est la plus rapide pour rejoindre Tragsindo. Vous suivez le large chemin qui descend la vallée de la Dudh kund khola jusqu'en dessous de la kharka de Kamo à 3900m. Vous aurez le droit quand même depuis la crête, mais de loin, au panorama sur les montagnes de l'Himalaya du Naulekh à Sagarmatha. Vous ne suivez pas les indications dispensées sur ce jour 15 et passez directement au milieu du jour 16. Comptez 4h de route tout en descente (-1000m) ou presque...
- l'option B : c'est celle qui fait une petite incursion pour explorer un vallon où se nichent deux lacs morainiques et offre depuis le deuxième col à 4445m, appelé le "col aux chörtens", une vue plus rapprochée des montagnes de l'Himalaya mais seulement du Naulekh au Kangtega. Vous retrouvez l'itinéraire du jour 16 au niveau de ce col. Comptez 6h / +400m / -1500m.
- l'option C : c'est celle qui est décrite ci-après. Elle propose, sur une journée supplémentaire, un A/R jusqu'à un col qui domine la vallée très secrète de la Lumding khola et duquel vous aurez le droit à la totale des montagnes du Naulekh au Cho Oyu. C'est ce qui peut se faire de mieux comme belvédère dans le coin. Assez incroyable et d'un accès aisé, il mérite le détour et la journée « dépensée »...

Au niveau de la séparation des sentiers (options A & B-C). A gauche de la photo, le col franchi avant-hier et le raccourci d'altitude

Diaporama De la yersa de Saharsbeni, on descend RG de la large vallée jusqu'à un petit replat (10mn, 3970m) duquel on domine la suite de la descente directe vers Tragsindo. On laisse l'itinéraire de Tragsindo se poursuivre en face pour partir sur la G à flanc en légère montée traverser un couloir sableux avant de franchir une épaule (30mn, 4145m) qui donne accès à une combe herbeuse. On descend un peu pour traverser la combe au milieu de laquelle coule un torrent issu d'un lac morainique situé plus haut sous le pic grisâtre à main gauche. Du fond de la combe, on domine le pays de Junbesi avec ses champs de céréales. Le regard porte jusqu'à Salleri et même Phaplu dont on distingue la piste de l'aérodrome. Du torrent, on suit le chemin qui remonte plein E jusqu'à atteindre un collet (25mn, 4205m, kharka). La crête glaciaire du Karyolung apparaît au-dessus des montagnes qui ceignent la combe que l'on vient de traverser.

Entre Saharsbeni  et Luza, franchissement du premier collet

On part légèrement à D rejoindre le fil de la crête qui se dirige vers un vallon (contourner les premiers rochers par leur G). On se dirige vers le haut vallon fermé par de gros blocs effondrés. Peu après, on rejoint le col (40mn, 4380m) duquel on découvre que l'on se trouve en haut d'une large vallée orientée S avec un lac morainique en contrebas. On poursuit sur la G en direction du col marqué de plusieurs chörtens. Après avoir traversé une zone de gros blocs rocheux, sur le chemin du col, on peut faire un tout petit détour à main G pour aller contempler un joli lac totalement oublié sur les cartes (10mn, 4425m). On franchit le "col aux chörtens" (5mn, 4445m, initialisation de la descente pour l'option B) pour de nouveau profiter d'un splendide panorama sur la chaîne himalayenne, du Kangtega au Naulekh.

Entre Saharsbeni  et Luza, franchissement du deuxième col, celui aux chortens

On commence la descente au centre d'un vallon à l'herbe jaune puis on incline à G (5mn, 4380m) au niveau d'un cairn. On domine l'alpage de Luza que l'on rejoint par un sentier en larges zigzags (25mn, 4150m, kharka, eau). Au fond du vallon, entre Khatang et Karyolung, on devine qu'il doit être possible de passer un col au-dessus du lac de Dudh kund pour arriver ici. On descend traverser la Luza khola sur un pont et on emprunte le sentier à flanc qui franchit une épaule herbeuse (30mn, 4220m, chörten). Le panorama offert y est superbe car à celui du col précédent viennent se rajouter à la liste le Thamserku, les deux Lhotse et sa Majesté Sagarmatha en personne, eh oui, l'Everest ! La descente s'effectue pleine pente pour passer à la G d'une kharka située en contrebas. Après, la voie de descente n'est pas facile à décrypter entre les buissons de rhododendrons et les pierres moussues. Un repère toutefois, il faut passer au pied d'une grosse pierre isolée sur laquelle on a dressé un cairn (15mn, 4050m, abri, source). Le sentier part sur la G juste derrière et s'en va contourner le vallon.

Le troisième col de la journée entre Luza et Thanga

La deuxième partie de la descente est beaucoup plus facile car le sentier se faufile entre les buissons de rhododendrons. On traverse un petit torrent sur un pont de rondins juste avant d'atteindre la kharka de Thanga (30mn, 3830m). On laisse l'équipe préparer le bivouac pour aller contempler l'un des plus beaux panoramas de montagnes qui soit. Histoire de compléter, et de belle façon, celui que l'on a pu disposer depuis le précédent col. Diaporama On part de la kharka vers le haut pour s'en aller traverser le torrent principal de la vallée, la Thanga khola, et prendre pied sur la RG de la vallée où le sentier se poursuit par une petite grimpette de moraine sableuse. Le sentier est étroit et évolue en continuel up / down. On grignote peu à peu les mètres quand même jusqu'à ce qu'une « méchante » falaise ne barre la route et oblige à la contourner par le bas. Fi de nos mètres gagnés, on recommence à zéro... Et c'est reparti en up / down pour enfin atteindre le col dans la crête (1h, 3990m, mur de manis, C une surprenante et inespérée "cabine téléphonique" entre ciel et terre...). Le panorama offert d'ici englobe la chaîne de montagnes contemplée depuis le col entre Luza et Thanga. Certes on perd les deux Lhotse mais on gagne au change le Nuptse, le Taweche, le Cholatse, le Lobuche et tout au fond le Cho Oyu... A nos pieds, le sillon de la vallée de la Lumding khola et derrière celle de la Dudh kosi où l'on voit, posé sur un plateau au pied du Gonghla, le bourg de Lukla et son célèbre altiport. Retour en 1h par le même chemin à la kharka de Thanga. Nuit sous tente.

Sur la Shagmanan Ragpo danda, de l'Everest au Gongla

Noter que depuis le dernier col il était possible, autrefois, de rallier Lukla en une journée et demie en suivant un parcours un peu typé « Indiana Jones » avec descente d'un coteau abrupt en forêt de rhododendrons, de bambous, de calumets, de chênes-verts et de ronces, avec la traversée d'une cascade et surtout la nécessité de construire un pont entre les gros blocs rocheux pour traverser la Lumding khola, très turbulente car concentrant les eaux de fonte de tous les glaciers sud des Bigphera au Nupla en passant par les Panayo Tippa et Shar, le Teng Kang Poche, les Kwonde... et celles des glaciers nord du Numbur, du Khatang et du Karyolung. Ca en fait quand même de l'eau !

Descente de la Shagmanam Ragpo danda

Et à cela il faut rajouter ce qui descend de la crête que l'on désescaladait et qui tombe sous la forme de cascades gigantesques de plus de 140m de hauteur... Si l'on arrive bien aujourd'hui à descendre jusqu'à la rivière, malheureusement, le sentier de remontée sur le coteau d'en face permettant de franchir le col du Ngotung La et donnant accès à la vallée de la Dudh kosi est à présent coupé par un couloir d'avalanches (c'est un pan entier de la montagne qui s'est effondré à l'été 2013 -on voit très bien sur Google Earth l'avant et l'après-), interdisant tout passage. Et comme ce n'était déjà pas un sentier touristique, il y a peu de chances qu'il soit un jour réparé... On l'a expérimenté pour vous avant de devoir rebrousser chemin et se refaire à la montée les 1200m de dénivelée au milieu de cette forêt vierge (et les lianes de ronces qui repoussent pendant la nuit...). Voici donc le témoignage sous la forme d'un Diaporama.

Construction d'un pont sur la Lumding khola

Jour 16 : Thanga - Kamo - Tragsindo

5h50 / +815m / -1630m.
Diaporama On refait en sens inverse le chemin parcouru hier depuis Luza (1h30 / +500m / -200m). De la kharka de Luza, il y a bien un sentier qui dans sa première partie contourne la montagne à flanc et pourrait proposer un intéressant raccourci mais les gens du coin ne conseillent pas de l'emprunter. Alors, on va remonter jusqu'au "col aux chörtens" à 4445m par lequel on est arrivé hier mais en variant d'itinéraire d'ascension : on suit le sentier bien visible qui part en zigzags à la G de la falaise. Il s'en va explorer la RD du vallon et rejoint un replat (35mn, 4330m, kharka). Un sentier continue bien tout droit dans la combe qui part à main gauche mais cet itinéraire occulte une grande partie des sujets d'intérêt du coin. Donc, du replat, on laisse l’itinéraire indiqué en pointillés sur les cartes pour s’en aller traverser la prairie vers la D en direction de la falaise et rejoindre l'itinéraire emprunté à l'aller en descente au niveau d'un abri sous roche (5mn, 4350m). On monte franchir le collet à main G, celui-ci donne accès au col où sont disposés les chörtens (15mn, 4445m, départ de l'option B). On poursuit sur le sentier de descente qui longe le lac. A l'extrémité, on laisse le chemin parcouru hier et qui vient du collet qui s'inscrit au-delà des éboulis pour partir pleine pente sur la G rejoindre une kharka bien identifiable, car construite sur un mamelon, en contournant une cuvette par sa RD. Depuis le sommet du mamelon (10mn, 4330m), on descend à G rejoindre une deuxième cuvette, autrefois un lac, que l'on traverse (15mn, 4215m) avant de remonter en pente douce par le sentier le plus bas des deux proposés en direction d'un col derrière lequel se trouve un lac morainique (10mn, 4230m).

Sur le chemin de Kamo, passage au lac morainique

On poursuit à main G en faux-plat jusqu'à atteindre un col au pied d'une aiguille rocheuse (15mn, 4250m, mur de manis, point de jonction avec le sentier direct mais supposé dangereux arrivant de Luza kharka). Belle vue arrière sur le Numbur, le Khatang et le Karyolung. Après avoir traversé une zone d'éboulis, le sentier se dirige ensuite sur le flanc G de l'aiguille en direction du S et offre de nouveau la possibilité de contempler la chaîne himalayenne du Naulekh au S à Sagarmatha au N. Le sentier évolue en balcon au-dessus de profondes vallées fluviales. On rejoint la crête au niveau de la kharka de Kamo (25mn, 4075m, pas d'eau). La vue porte au bout de la crête boisée où l'on distingue posé dans le col le village de Tragsindo, terme de la journée. Au S, c'est l'immensité de la plaine du Teraï recouverte d'une épaisse couche de nuages. On descend un peu sur la D retrouver le point de jonction avec le sentier arrivant directement de Saharsbeni (15mn, 3900m, option A). En se retournant, on dispose en enfilade la vallée de la Dudh kund khola fermée par le Numbur.

En dessous de Kamo, on retrouve le sentier qui vient de Saharsbeni (option A)

On avance sur le fil de la crête en suivant un large sentier bien agréable et en quasi courbe de niveau. Plusieurs fois, sur la gauche, on dispose, au moment de quelques trouées dans les buissons de rhododendrons, de lointains panoramas sur la chaîne de montagnes, du Naulekh jusqu'à Sagarmatha. Une soudaine rupture de pente fait descendre jusqu'à la kharka de Thimba (20mn, 3835m, pas d'eau), puis on complète les rhododendrons par des résineux et l'air ambiant devient soudainement plus frais. Vers 3710m, on sort à découvert car on traverse 500m de forêt décimée par un incendie. Juste après, sous le couvert végétal retrouvé, on amorce une belle descente. Au niveau de l'aire de pique-nique reconnaissable à son monceau d’ordures... (25mn, 3615m), on continue tout droit pour trouver un peu plus bas au bord du chemin une fontaine ornée de lungtas (5mn, 3600m, la seule de la crête !). La descente se poursuit au travers d'une forêt exploitée de manière anarchique et le sentier, si on peut encore parler de sentier..., conduit jusqu'à un dharmasala « gouvernemental » (15mn, 3485m, sarkaripati), mis à disposition sur le chemin des pèlerins qui se rendent chaque été au lac sacré de Dudh kund. La portion de forêt « déstructurée » se termine au niveau d'un emplacement de coupe de bois (35mn, 3200m). Ensuite, il faut bien suivre le balisage par points rouges pour ne pas s'égarer dans le coteau. Le sentier redevient quasiment étale. On dépasse de magnifiques pierres anciennes gravées (5mn, 3160m) puis de très vieux chörtens (20mn, 3100m) et on rejoint le centre du « village » de Tragsindo (5mn, 3090m, lodges, boutiques, C, E).

Tragsindo gompa

Jour 17 : Tragsindo - Kharikhola - Bupsa

6h / +900m / -1630m.
Diaporama On passe la porte khani pour descendre jusqu'au gonpa et ensuite laisser le sentier principal (l’« autoroute » de l’Everest), balisé de ronds orange fluo, qui descend directement vers Nuntala en RD de la vallée, pour s'engager vers la G sur un sentier empierré en forêt sur lequel il ne passe pas grand monde. On descend ainsi jusqu'à arriver au-dessus d'un couple de maisons blanches (40mn, 2535m). Alors que le chemin est bordé sur la gauche d'un muret de pierres sèches on quitte le large sentier pour partir sur la D rejoindre la maison la plus à droite des deux. On passe devant pour suivre le bord d’une terrasse en direction du S. On retrouve un sentier un peu plus large alors que l'on traverse un ruisseau (5mn, 2505m). On poursuit sur la D en suivant les marques de peinture rouge qui vont nous conduire à travers une campagne riante jusqu'à Nuntala. On descend traverser un thalweg (15mn, 2365m) puis on repart en légère remontée pour mieux redescendre passer auprès de la centrale électrique du coin (15mn, 2250m). On suit le sentier qui longe la rivière jusqu'à la passerelle métallique qui permet de franchir la vallée encaissée de la Khare khola (10mn, 2240m). « Bienvenue à Nuntala » est-il inscrit... On rejoint rapidement le sentier principal qui descend de Tragsindo gonpa à l'entrée haute du village (10mn, 2260m). Pas mal cette digression, non ? On a fait l'école buissonnière. On ne peut pas si bien dire mais, chaque jour, les enfants de tous les petits hameaux que l'on a traversés, voire même plus loin, depuis ceux qui sont encaissés dans la vallée de la Deku khola, empruntent ce chemin pour se rendre à l'école centrale de la vallée située à Nuntala... Nous voici à nouveau de retour sur l’« autoroute » de l’Everest !

Après 16 jours de wilderness, ça déstabilise un peu (Nuntala)

On traverse le village sur un large sentier très dégradé, boueux, avec des pierres qui ne tiennent pas en place. Puis il retrouve un peu de sérénité vers les 2000m où il descend tranquillement en balcon au-dessus des terrasses qui dominent le lit de la Deku khola. Un peu plus loin, la vallée de la Dudh kosi commence à s'ouvrir au regard avec la vision du Gonghla qui émerge derrière la crête boisée de l'Angkawa danda. Mais qu'est-ce qu'il y a comme monde sur ce sentier ! Pas trop les touristes, quelques uns quand même, mais beaucoup de népalais qui s’en reviennent de Lukla après avoir servi de guide, d'assistant de route ou de porteur pour les treks vers le camp de base de l'Everest ou autres, plus engagés en altitude voire des expéditions d'ascensions. On dépasse aussi beaucoup de porteurs limbu ou raï qui convoient sur leur dos un doko, de panier en osier ou en bambou tressé, à la charge pesante et dont la hauteur n’est pas limitée, et le poids d’ailleurs non plus... Beaucoup utilisent une quille en bois, le tokma, qu’ils placent sous la charge pour « se reposer », n’étant pas sûrs qu’ils pourront la relever si d’aventure ils la déposaient sur une chauttara, le muret idoine construit au bord du chemin surtout à proximité des bhattis, les débits de boisson. On rentre ensuite dans une forêt de feuillus jusqu'à descendre au niveau des trois lodges qui précèdent la traversée de la Dudh kosi (1h30, 1570m). Comme annoncé, on franchit la rivière sur une passerelle métallique de 109m, un record... On remonte en face sur la G au travers de jardins aux fleurs tropicales dans lesquels les poinsettias côtoient les bananiers et les bougainvilliers. Les lianes de chouchous (iskus en népali) sont à la fête elles aussi et produisent des fruits de taille impressionnante.

Jubing dans la vallée de la Dudh kosi

Le sentier est construit de petites (plus ou moins longues...) montées suivies de portions planes. Là encore, comme sur le tour des Annapurna, la surfréquentation touristique (et ses besoins associés : bières et produits en tout genre...) fait que l'on croise tous les 1/4h une caravane de mules (celles-ci concurrencent les porteurs individuels jusqu’à réduire leur nombre), et à la longue le sentier devient par endroits un cloaque nauséabond. Bref, un merdier, quoi ! On arrive, malgré tout, à Chyarkha (55mn, 1925m). Une petite halte s'impose car derrière on s'attaque à une grosse grimpette jusqu'au pied du chörten qui marque l'entrée de Kharikhola (25mn, 2080m, lodge, C, E). On descend tranquillement vers le village qui s'étire en longueur, composé majoritairement de lodges et de commerces (15mn, 2030m, C, E). La traversée s'effectue en up / down et pratiquement, au niveau des dernières maisons, on tombe sur la bifurcation vers l'itinéraire du Mera peak via le Pungkongma La (10mn, 2020m). On prend sur la G pour descendre ensuite franchir la Khari khola sur une passerelle métallique (10mn, 1960m). Puis, par un sentier qui affiche une forte pente, on remonte le coteau pour atteindre le gonpa de Bupsa (45mn, 2360m, lodges, C, E). Nuit en lodge. Pourquoi pas l'Everest guest-house ? L'accueil de la famille sherpa qui le tient est très sympathique, l'intérieur ressemble à un chalet suisse, très cosy, et la douche est chaude...

Jour 18 : Bupsa - Surke - Lukla

6h15 / +1300m / -850m.
Diaporama La montée entamée hier depuis le pont sur la Khari khola se poursuit de bon matin au-delà de Bupsa mais de manière un peu moins franche puisque le profil est une alternance de sévères grimpettes entrecoupées de plats. Par contre, toujours autant de convois de mules et de désagréments olfactifs... Au bord du chemin, il y a beaucoup de lodges mais aussi quelques vestiges d'autrefois, du temps où ce chemin était beaucoup moins touristique. J'en veux pour preuve le superbe abri sous roche que l'on croise et qui semble toujours bien utilisé (1h, 2630m). On donne « un coup de collier » pour franchir une épaule qui est un véritable nid d'aigle sur la vallée de la Dudh kosi qui coule 1200m plus bas (25mn, 2800m, C). Au SE, on domine les villages de Bupsa et de Kharikhola, au S on revoit le col de Tragsindo, au N le Kwonde, le Nupla et le Karyolung, alors qu'au NE émergent le Thamserku identifiable à son sommet bifide et son voisin le Kusum Kanguru.

Dernière bosse avant Lukla, le Khari La

Une dernière petite montée pour franchir une nouvelle épaule (15mn, 2860m, C) et maintenant un peu de plat, népalais il va sans dire, donc tout en up / down... Il s'agit de franchir en fond de vallée la Poyan khola. Pour cela, on emprunte un sentier en quasi courbe de niveau tracé sur le versant N. Ne voyant jamais les rayons du soleil, celui-ci reste humide, glissant, boueux et son étroitesse mariée à l'odeur obsédante du purin et des crottes de mules en décomposition en fait un endroit bien peu sympathique. On lorgne sur le riant coteau d'en face, ensoleillé, avec ses champs en terrasse et des maisons proprettes. On aimerait bien déjà s'y trouver... Eh bien, ce n’est pas pour tout de suite car le sentier explore tous les fonds de thalwegs, franchit de nombreux ruisseaux et mérite de notre part une attention de tous les instants pour ne pas se retrouver par terre, les vêtements maculés de boue et d’autre(s) chose(s)... Au détour de la traversée d'un thalweg, on peut noter le départ d'un deuxième sentier, après celui de Kharikhola, qui permet de rejoindre la vallée de l'Hunku et le Mera peak (25mn, 2840m). On poursuit jusqu'au pont sur la Poyan khola (30mn, 2720m) où l'on retrouve le soleil. On remonte l'alignement des maisons du village de Poyan qui s'est pas mal étendu ces dernières années. On alterne passages en forêt et à découvert avant de croiser le dernier groupe de lodges avant le Chutok La (45mn, 2715m, petite restauration, eau). Reste à surmonter une dernière grimpette pour passer l'épaule (10mn, 2760m, C) juste en face de la sortie de la vallée de la Lumding khola de l'autre côté de la Dudh kosi. Au N on découvre enfin après moult montées et descentes le plateau sur lequel est posé Lukla. Mais avant de pouvoir marcher dans la rue commerçante de cette petite cité, il va falloir passer par la « case » Surke, ce village que l'on rejoint par une grosse descente (55mn, 2300m, lodges, C)...

Surke

Au-delà du village, on remonte en forêt jusqu'à 2370m où l'on trouve la fourche de chemins : tout droit, c'est direct vers Namche bazar, à D, derrière le lodge, c'est la grimpette vers Lukla. Le large sentier monte en zigzags dans la forêt. Il y a possibilité d'emprunter les raccourcis népalais, bien sûr, "dré dans l'pentu"... A 2660m, le sentier devient étale pour une récupération de souffle bienvenue. Puis on descend traverser un thalweg sur un pont métallique (55mn, 2575m) pour mieux encore reprendre la montée sur la D entre deux blocs effondrés. On traverse un hameau (10mn, 2620m) puis le sentier suit la ligne électrique. Un nouveau hameau que l'on traverse et on part à D rejoindre les maisons basses de Lukla au niveau de la piste d'atterrissage (15mn, 2760m). Puis, en suivant le chemin qui longe la piste sur la G, on rejoint le centre de Lukla (10mn, 2800m, lodges ou hôtels à profusion, banque, tous commerces -un mini Thamel- et liaison aérienne vers Katmandou, T, C, E).

L'altiport de Lukla

Jour 19 : Lukla - Katmandou

35mn d'avion.
Plusieurs compagnies opèrent sur cette liaison (Tara Air, Goma Air, Simrik airlines, Sita Air). On trouve les bureaux de réservation au centre-ville. Attention ! La liaison aérienne est sujette aux conditions météorologiques : vent du nord comme nuages envahissants sur Lukla tout comme le fameux brouillard matinal sur la vallée de Katmandou sont sources d'annulation des vols. Reste l'hélicoptère mais les prix sont loins d'être les mêmes...

Entre Lukla et KTM, Ganesh, Langtang, Shishapangma et Dorje Lakpa

Entre Lukla et KTM

Relevés de terrain novembre 2014

17 jours de marche / 83h / +14300m / -13500m.

Haut de page

 

Commentaires

  • chrystelle
    • 1. chrystelle Le 22/12/2014
    namasté
    encore une superbe expérience au Népal a ce que je vois....
    j'ai hâte de voir les diaporamas ....ce qui donne encore un autre prétexte d'y retourner ....j'espère cette année ...
    et la suite de l'itinéraire pour l'imja peak et le mera c'est il bien passé? cela dans la suite du blog .
    chrystelle
  • Roman
    • 2. Roman Le 30/12/2015
    Hello, Pierre!
    I found your contact card and remember you :)
    This is two photos with you:
    https://fotki.yandex.ru/next/users/cod-avr/album/502892/view/1220910
    https://fotki.yandex.ru/next/users/cod-avr/album/502892/view/1220909
  • Roman
    • 3. Roman Le 30/12/2015
    panorama above lake dudhkunda:
    https://www.360cities.net/image/dudhkund-5000