[Maroc] Tour de la vallée des Aït Bouguemez
Jusqu'à ce mois de septembre 2024 où j'étais venu avec Abdou composer un circuit autour du Ouaougoulzat, la vallée des Aït Bouguemez, souvent appelée "Vallée heureuse", n'avait qu'accessoirement fait l'objet d'un trek à part entière. Et encore, durant cette circumambulation autour de cette longue crête du Ouaougoulzat, je n'étais resté que 2 jours... Et lors des treks précédents, la même chose :
- GTAM n°1 d'Agouti à Imlil 1 jour,
- GTAM n°2 d'Imilchil à Hadida 2 jours,
- GTAM n°3, n°4 et n°5 rien,
- et même la GTAM n°6, la plus récente, rien du tout !
A croire que, du fait de sa célébrité, à mon goût un peu trop mise en évidence par les arcanes touristiques..., je l'avais bannie de mon esprit. Il était urgent que je répare cette injustice en m'immergeant dans cet espace naturel aux ressources, tant paysagères qu'humaines, incroyables de diversité et de beauté. Rendez-vous est donné sur place avec Brahim, le guide qui m'avait aidé à réaliser le parcours de la GTAM n°6, qui est un enfant du pays et qui m'avait fortement impressionné quant à sa connaissance des sentiers autour de son lieu de vie. Comme l'accomplissement d'un tel circuit ne peut être un succès qu'en s'entourant de muletiers aguerris, il a dégotté Youssef et Aziz avec lesquels il travaille d'habitude et nous voilà partis sur ce tour de la vallée en suivant le fil des crêtes qui l'entourent et, lorsque c'est possible, accéder aux sommets emblématiques du coin. Certes, toutes les crêtes ne sont pas forcément praticables et les sommets accessibles (d'un point de vue technique mais aussi par le manque d'eau, surtout en fin de saison...). Mais j'ai une grande confiance dans Brahim pour qu'il me dévoile ses coins secrets tant sa connaissance du coin est grande ! Nous avons gardé l'essentiel du tracé que j'avais concocté sur mon projet en y apportant sur le terrain quelques menus ajustements. Seul le sommet du Tagafayt, le point culminant du Ouaougoulzat, s'est refusé à nous, non pas à cause de la difficulté technique, on a vu pire..., mais en raison d'un manque d'eau au niveau du camp de base (un séjour de deux nuits sur place aurait demandé une journée entière de route aux muletiers pour aller quérir de l'eau dans la vallée 1300m plus bas...). Ce sera pour une autre fois, à une saison plus propice, peut-être...
La période choisie à la mi-octobre peut paraître tardive mais l'Atlas marocain qui attend les pluies d'automne avec espoir recèle encore de belles journées et surtout offre des températures agréables pour marcher. Voici donc un circuit d'une quinzaine de jours que je qualifierais de haute facture, pas forcément technique ni hyper sportif, qui magnifie cette vallée et permet de la mieux (faire...) connaître. Entre crêtes altières, sommets emblématiques et parcours de chemins ancestraux utilisés encore de nos jours par les nomades (et laissés de côté par les groupes de touristes qui n'en ont qu'après le M'Goun...), voici une belle boucle qui propose des panoramas de toute beauté qui portent si loin que l'on ne peut s'empêcher lors de leur contemplation d'envisager d'autres traversées mythiques au coeur de ce haut Atlas central aux mille facettes et aux habitants si accueillants. Et si vous essayiez...?
LE TREK JOUR PAR JOUR
Jour 1 : Europe - Marrakech - Iskattaffène
3h d'avion & 4h30 de voiture.
Nuit au gîte d'étape de Youssef.
Jour 2 : Iskattaffène - Marabout de Sidi Moussa - Tadghouit - Ahabbay
3h15 / +285m / -170m.
Journée découverte de la partie orientale de la vallée des Aït Bouguemez, histoire de se rendre compte depuis le premier sommet, modeste s'il en est..., du circuit que l'on va réaliser dans les jours qui suivent.
De la porte du gîte à 1900m d'altitude, on suit le chemin qui s'élève dans le coteau jusqu'à rejoindre un large sentier qui passe au pied du réservoir du village. On le suit en courbe de niveau vers le S pour rejoindre le village d'Imelghas où l'on ne descend pas jusqu'à la route.
Juste avant de la rejoindre, on suit une piste qui remonte à main D et en contrebas d'une belle maison on s'en échappe pour emprunter un petit chemin sur la D tracé sous la ligne électrique pour passer au-dessus de la deuxième partie du village d'Imelghas. On poursuit en direction du sommet conique sur lequel est érigé le grenier à blé (marabout aussi...) de Sidi Moussa. On franchit successivement 2 clôtures grillagées par des passages aménagés (1875 et 1900m) avant de prendre pied dans le col au pied du pylône télécom (1920m, bancs). De l'autre côté du col, on domine les maisons du village de Timit.
A main G, on trouve le départ d'un sentier dallé qui conduit par une série de lacets au sommet du monticule coiffé d'un superbe édifice originellement un grenier à blé et devenu au fil du temps un marabout (55mn, 1980m, possibilité de visite payante si présence d'un gardien). On domine de belle façon le village de Timit avec ses maisons aux toits plats. Au-delà, c'est la partie occidentale de la vallée des Aït Bouguemez qui s'étale jusqu'aux contreforts du plateau du Tafenfent au pied duquel démarre celui des Aït Bou-Oulli.
A l'horizon W, on reconnaît le synclinal du djbel Rat et sur sa gauche le djbel Tignousti. Puis en continuant dans le même sens, voici l'Aghori au SW, l'Ighil n'Igoudamène au S, le tizi n'Aït Imi au SSE qui marque le début de la longue crête du Ouaougoulzat dont on peut voir à l'ESE le point culminant, le Tagafayt, et à sa gauche le Tintorfa. Plein E, c'est l'Azourki qui domine le plateau du lac Izoughar, au NE la longue crête de l'Ighil n'Aït Ourit terminée par les relais télécoms qui dominent le passage routier du tizi n'Tirghist et pour finir le sommet du djbel Tizal au N, celui que l'on a prévu d'atteindre demain, ou tout du moins l'antécime... De ce point de vue assez exceptionnel, il est aisé de suivre le cheminement de ces prochains jours à l'exception du passage par le sommet du djbel Aroudane qui est occulté par l'imposante masse rocheuse de l'Azourki.
On redescend par le même chemin : col puis traversée des 2 clôtures. Après, on incline doucement vers le bas pour rejoindre la route goudronnée 150m à l'E de la bifurcation vers Tabant. On la suit vers l'E sur une cinquantaine de mètres avant de descendre par un petit chemin pour rejoindre les vergers de pommiers en contrebas. On se trouve dans la vallée de l'asif Aït Hkim aujourd'hui bien peu naturellement irriguée par la rivière sauf lors des orages violents qui détruisent toutes les terrasses comme à l'automne 2024... C'est pourquoi on voit de plus en plus de pompes électriques qui viennent puiser l'eau dans la nappe phréatique. Vu le nombre de vergers à alimenter, combien de temps cela va-t-il durer ? L'eau est une ressource qui n'est pas inépuisable, surtout avec un arbre planté tous les cinq mètres... Il faut dire que cette vallée est la plus grande pourvoyeuse de pommes de tout le royaume (et en plus, elles sont délicieuses...! Venez donc les goûter fraîchement cueillies sur l'arbre sur l'invitation des cueilleurs... c'est un régal !).
Pas vraiment d'itinéraire à conseiller : on trouve toujours un passage pour progresser vers l'E. On passe au pied du village d'Ighf n'Ighir (50mn, 1870m) et, au bout du large chemin, on poursuit tout droit pour traverser un bosquet de bouleaux et d'eucalyptus au sein duquel le chemin fait un virage vers la D comme s'il voulait nous conduire vers la RG de la vallée. On vient se connecter à un plus large chemin bordé de murets (25mn, 1890m) où il faut tourner franchement sur la G pour rejoindre la route goudronnée au cœur du village de Tadghouit.
On suit le goudron 30m sur la G avant de s'échapper à D pour emprunter un chemin empierré qui remonte en zigzag au milieu des maisons du village avant de poursuivre dans le coteau en RG du thalweg en utilisant les strates calcaires jusqu'à atteindre le rebord du plateau au niveau du départ du thalweg à l'E du réservoir du village (15mn, 1960m, cairns). A présent direction N pour traverser une zone agricole d'autrefois en suivant la ligne de cairns qui borde le chemin terreux avant de basculer dans la vallée de l'asif n'Ahabbay. On pénètre dans la vallée dominée par la crête de l'Ighil n'Aït Ourit suit quelque temps la rivière à hauteur avant d'en rejoindre le lit de galets à 1930m et en poursuivre la remontée vers le NE.
Au pied du village d'Ahabbay, on croise la piste qui arrive d'Iskattafène et on poursuit jusqu'à la confluence de vallées fluviales. Ici, on emprunte celle de G et 150m plus loin celle de D, plus étroite. On passe à proximité d'une source qui sourd au milieu du lit de galets (45mn, 1990m). 200m plus loin, on s'échappe sur la G pour suivre un chemin terreux qui remonte les terrasses où l'on a implanté le bivouac au pied d'un groupe de maisons (5mn, 2015m, eau au tuyau à 100m du camp en suivant la terrasse, C Maroc Telecom intermittent, GPS : 31°41'55”N 6°24'19”W).
Jour 3 : Ahabbay - Tizi n'Aït Ourit - A/R antécime djbel Tizal
2h / +620m / -35m & 1h / +210m / -210m.
Attention ! Pas d'eau au prochain bivouac sur la crête. Il faut remplir toutes ses gourdes en prévision du lendemain (sur le parcours de crêtes prévu, il n'y a pas de point d'eau...) et que le muletiers remplissent tous les bidons à disposition en prévision des nécessités du bivouac).
Depuis le camp, on remonte en RG du thalweg au fond duquel s'affiche plein N un pic gréseux. A la confluence des vallées fluviales, on s'échappe des galets pour suivre à main G un petit sentier qui s'élève en zigzags serrés jusqu'à une maison isolée qui trône sur la crête de gravier rouge. On contourne la propriété par la D avant de suivre le muret supérieur en direction du SSW. La vue se dégage sur la gauche et on commence à voir émerger la crête orientale de l'Ighil M'Goun à l'arrière du tizi n'Aït Imi.
Très peu emprunté, ce sentier évolue en contrebas du fil de la crête, côté S, et se perd parfois. Il faut sans cesse remonter de quelques mètres en direction de la crête encombrée de rochers pour en retrouver des fragments jusqu'à rejoindre la crête sur une zone beaucoup moins chahutée à 2155m où l'on retrouve un bon chemin qui se termine dans l'épingle à cheveux d'un sentier qui arrive de la vallée (35mn, 2190m) avant de basculer du côté N de la crête. On atteint un collet sur la plate-forme duquel convergent nombre de chemins.
On incline sur la D pour descendre légèrement jusqu'au collet blanc (10mn, 2210m, C Maroc Telecom). L'ambiance est très minérale et colorée. On laisse partir à main gauche le sentier qui descend vers le village d'Iskattafène et on poursuit tout droit pour s'engager dans une série de lacets serrés. A l'horizon, la crête occidentale de l'Ighil M'Goun apparaît bien reconnaissable à la profonde échancrure du tizi n'Oumsod (ou n'Iqantula). Par contre, il va falloir attendre encore un bon moment pour contempler le point culminant de la chaîne, l'Oumsod et ses 4071m, toujours occultés par le plateau de l'Ighil n'Igoudamène.
On égrène les lacets d'un sentier caillouteux très bien tracé et encore pas mal emprunté par les locaux qui passent d'une vallée à l'autre ou se rendent aux azibs avec leurs troupeaux à l'estive. Après les lacets, voici que le sentier propose une traversée à flanc vers la G du coteau agrémenté de chênes-verts et de genévriers. On franchit une épaule (45mn, 2425m) en prélude à la traversée d'un thalweg et une remontée vers le tizi n'Aït Ourit que l'on devine se situer au pied d'une aiguille rocheuse détritique qui le surplombe. Mais avant, il n'est pas inintéressant de se rendre à main G sur les rochers du belvédère desquels on peut déguster un immense panorama qui s'inscrit de l'Azourki au plateau du Tafenfent sur quatre niveaux :
1) en contrebas sur la confluence des trois vallées fluviales, Ahabbay, Aït Hkim et Rbat qui composent la vallée des Aït Bouguemez.
2) bordant la vallée au S, l'Azourki, le plateau du lac d'Izoughar, le djbel Ouaougoulzat, l'Ighil n'Igoudamène, l'Ighil n'Ikiss et l'Aghori.
3) au SW un peu en retrait, l'Ighil n'Tarkeddit.
4) et pour compléter l'horizon, la quasi totalité de l'Ighil M'Goun toujours amputée de son point culminant...
Du belvédère, on reprend le fil du chemin pour une brève descente dans le thalweg avant de s'attacher à remonter progressivement pour atteindre le tizi n'Aït Ourit où l'on établit le camp en prévision de l'étape de crêtes du lendemain (15mn, 2610m, C Maroc Telecom intermittent, pas d'eau, GPS : 31°41'48"N 6°26'31"W).
Dans l'après-midi, on remonte par un sentier en zigzags caillouteux le coteau situé au S du col pour rejoindre la crête rocheuse à la G des pitons détritiques de l'arête orientale du djbel Tizal à 2710m. On y découvre à hauteur de l'autre côté d'un large thalweg des azibs construits sur des rochers. Le sentier se poursuit sur 50m en courbe de niveau direction de la bergerie. On s'échappe sur la D pour remonter en RG le large couloir encombré de blocs de calcaire effondrés et rejoindre l'arête un peu au-dessus d'un cairn naturel monumental avant d'escalader sans difficulté les derniers gradins rocheux qui donnent accès à l'antécime du djbel Tizal (30mn, 2820m). Un repère a été érigé sur ce sommet par Marouane, le fils de notre guide Brahim, sur lequel est indiquée une fausse altitude de 3003m.
Si l'on est bien arrivé sur la crête orientale du djbel Tizal, on est loin d'avoir atteint le sommet et le parcours qui se propose à ceux qui veulent à tout prix inscrire ce sommet de 3050m à leur tableau de chasse nécessite encore un peu de travail...! Au bas mot, il semble qu'il reste à accomplir entre 3 à 4 heures A/R de déambulation acrobatique sur une crête effilée et chaotique encombrée de rochers, le tout présentant un profil en up / down bien affirmé... A vous de voir si "le jeu en vaut la chandelle" !
La descente s'effectue de manière plus aisée par la RD du couloir en suivant les traces de déjections abandonnées par les troupeaux... On rejoint ainsi la plate-forme devant la bergerie avant de suivre à main G le sentier étale qui conduit à la crête où l'on retrouve le sentier de descente puis le col (30mn, 2610m).
Jour 4 : Tizi n'Aït Ourit - Crêtes de l'Ighil n'Aït Ourit - Tizi n'Waousremt - Aguerd n'Waousremt
4h / +565m / -620m.
Depuis le bivouac au tizi n'Aït Ourit, on part au NE dans les pentes du premier mamelon en remontant les strates calcaires. Au sommet marqué d'un cairn (20mn, 2720m) on dispose d'une belle vue plongeante sur le col surplombé par la crête orientale détritique du djbel Tizal. A présent, cap à l'E pour suivre le fil de la large crête débonnaire qui sépare les vallées de Sremt à gauche et celle des Aït Bouguemez à droite.
Au S, la barrière du djbel Ouaougoulzat nous sépare de la vallée d'Osighimt alors que celle plus lointaine annonce le désert. On descend jusqu'à un collet à 2650m pour remonter de suite sur un mamelon à 2670m. Du sommet, on peut disposer d'une vue arrière sur le djbel Tizal de l'antécime jusqu'à son sommet (vu de ce côté, cela confirme bien l'impression d'hier que ça ne doit pas vraiment être évident comme course d'arête...!) et derrière lui, à l'horizon, le synclinal du djbel Rat. Dans le collet suivant (25mn, 2640m), on croise le sentier qui relie Iskattafène à Sremt. On poursuit tout droit sur la crête pour effacer une nouvelle bosse (15mn, 2685m, C).
Au-delà, on traverse un petit collet qui conduit sur un monticule à 2675m duquel on descend en inclinant un peu sur la G en laissant à main droite la barre rocheuse qui dominait le bivouac au village d'Ahabbay. On traverse un col bien creusé, le tizi n'Ahabbay (20mn, 2600m). On poursuit en remontée sur la crête toujours aussi "roulante" et 300m plus loin on laisse partir à main gauche le sentier un nouveau sentier de descente vers la vallée de Sremt.
En montée régulière, on efface le dernier mamelon de la crête à 2685m avant de descendre traverser un large collet (40mn, 2665m) qui précède l'ascension vers la deuxième partie de l'Ighil n'Aït Ourit qui concentre les plus hauts monticules jusqu'au dernier, le point culminant à 2900m, sur lequel sont implantés des pylônes télécom. On commence par une montée tranquille en prélude à une suite un peu plus relevée. A 2830m, on retrouve un peu de plat avant de rejoindre le sommet d'une butte (50mn, 2870m).
Cette butte sera le dernier sommet de la journée car il n'y a pas grand intérêt à vouloir rejoindre le point culminant puisque, outre l'intérêt que l'on peut porter à la technologie (on ne se refait pas lorsqu'on a été ingénieur télécom...), la descente sur la piste obligerait à un gros détour sur la route au tizi n'Tirghist pour rejoindre la seule source du coin auprès de laquelle on a prévu de poser le camp. On squeeze donc le passage au sommet et on se rend dans le col à 2815m duquel s'initialise un sentier de nomades (sur les crêtes, on a identifié des crottes de chèvres mais aussi de dromadaires...). On incline donc sur la G pour rejoindre par un sentier tracé à flanc un azib construit à mi-pente. Le sentier disparaît quelque peu mais on le retrouve une trentaine de mètres plus bas pour poursuivre vers la D toujours à flanc en direction du col qui s'affiche en haut de la vallée. Ce sentier historique a été pas mal affecté par les coulées de boue consécutives aux violents orages de grêle qui se sont produits à la fin de l'été 2024 et de nombreux couloirs de rocaille et de terre traversent le sentier. On reste à hauteur du fond de la vallée pour déboucher entre les deux azibs les plus hauts (50mn, 2510m) où l'on traverse le lit de galets de la rivière à sec.
On retrouve le sentier historique qui arrive du bas de la vallée, du village de Sremt, un peu au-dessus de la rivière et on le suit sur la D pour aller franchir le tizi n'Waousremt (15mn, 2570m) d'où l'on est gratifié d'une vue sans entrave sur l'Azourki. On descend rejoindre la piste en contrebas et on l'emprunte vers la D pour passer devant la source permanente (5mn, 2540m) et rejoindre 250m plus loin la plate-forme en bord de piste sur laquelle le bivouac a été installé (5mn, 2550m, C Orange, GPS : 31°44'27"N 6°20'49W).
Jour 5 : Aguerd n'Waousremt - Tizi n'Tirghist - Tizi n'Tsalli n'Imenaïn - Ighil n'Oussemsouq - Oussemsouq
4h / +350m / -550m.
Depuis le camp, on continue sur la piste vers l'E face à l'Azourki pour rejoindre la route P3107 au niveau du tizi n'Tirghist (30mn, 2620m). On suit le goudron pendant 500m sur la G jusqu'à l'entrée de la série de virages où l'on trouve à main D le départ du sentier qui mène jusqu'au tizi n'Tsalli n'Imenaïn. Un peu avant de franchir le col, on dépasse un azib construit en RG au pied duquel il y a une source (40mn, 2740m).
A l'arrière, on a la vision première du point culminant de l'Ighil n'Aït Ourit avec ses antennes télécom et à sa gauche, dans le lointain, le djbel Tignousti. On franchit le col (10mn, 2775m). De l’autre côté on descend rejoindre la route goudronnée de Zaouiat Ahaneçal. On la suit sur la D dans son contournement à hauteur d'une profonde gorge aux parois stratifiées et on rejoint le tizi n'Tsalli n'Imenaïn (30mn, 2750m) où on laisse le goudron pour s'engager au NE sur une piste. A l'avant, derrière l'épaule qui termine l'arête orientale de l'Azourki, apparaît le djbel Aroudane, le sommet sur lequel on a prévu de monter pour contempler d'en haut l'entrelacs de plateaux et de canyons de cette partie du haut Atlas central. On y remarque aussi, face à nous, le tracé sinueux et pentu de la piste des nomades qui s'élève dans la combe en lacets bien serrés et que l'on suivra demain...
La piste sur laquelle on évolue à présent présente un profil en up / down et reste peu ou prou à la cote 2750. Les panoramas qu'elle nous gratifie sont de toute beauté sur cette région de Zaouiat Ahaneçal où les gorges et les falaises rivalisent de formes et de couleurs. A 2745m, à la fourche de pistes, on poursuit sur la D. Sur la gauche, on dispose de vues très étendues sur les plateaux du pays des Aït Assamane.
A la fourche de pistes suivante (1h, 2715m), on suit celle de D avec laquelle on va franchir l'avant-dernier mamelon de l'Ighil n'Oussemsouq où l'on trouve un sentier coupe-lacet dans l'épingle à cheveux qui précède l'arrivée au sommet. Derrière, on retrouve la piste qui descend traverser un collet duquel on opère une courte mais sévère grimpette pour rejoindre l'abri de bergers qui en coiffe le sommet (20mn, 2710m). Là aussi, on s'en doute, c'est un panorama de légende qui s'offre au regard !
On retrouve la piste 30m sur la D et, alors qu'elle propose un virage serré vers la droite pour descendre rejoindre la vallée qui s'inscrit au pied les faces septentrionales de l'Azourki et où est tracée la route, on trouve le départ d'un sentier cairné que l'on emprunte face au djbel Aroudane. Alors que l'on commence à entamer la descente, on découvre au fond de la vallée le souk d'Oussemsouq qui semble écrasé par les remparts de falaises détritiques qui le ceignent.
Juste après le point de vue sur le village étape, le sentier part sur la D dans le coteau et égrène des lacets en direction du SE pour passer devant une bergerie (15mn, 2570m). Il se poursuit en dessous vers la G et sinue entre les troncs des genévriers fossiles. On franchit un pertuis au milieu d'une strate de grès rouge puis on descend jusqu'aux azibs à 2450m. Là, on commence une traversée à flanc vers la G pour d'abord passer sous la ligne électrique puis poursuivre vers l'E en évoluant sur des pentes détritiques de petit schiste qui se terminent au niveau de la source captée du village. Il ne reste plus qu'à descendre les pentes gazonnées sur lesquelles l'eau s'écoule du lavoir en direction du lit à sec de la rivière pour rejoindre l'aire de bivouac en face du souk (30mn, 2350m, boutiques et café au souk, eau au robinet d'une des boutiques, C Orange ou Maroc Telecom intermittent, GPS : 31°47'21"N 6°13'23"W).
Jour 6 : Oussemsouq - Sommet du djbel Aroudane - Bivouac sur le plateau au pied du tizi n'Tahramt
4h30 / +1100m / -535m.
Attention ! Pas d'eau au prochain bivouac sur le plateau. Il faut remplir toutes ses gourdes en prévision du lendemain (sur la traversée prévue jusqu'au lac d'Izoughar, il n'y a pas de point d'eau...) et que le muletiers remplissent tous les bidons à disposition en prévision des nécessités du bivouac).
Du bivouac en face du souk d'Oussemsouq, on traverse la rivière à sec qui arrive de l'E afin de remonter vers les maisons supérieures situées au-dessus des commerces. On rejoint la piste "des nomades" et on la suit en direction du fond du vallon fermé par le gros rognon de l'Aghanbou n'Ou Youy. Elle traverse une zone de lapiaz érodés qui couvrent la quasi totalité de la combe. A l'arrière, l'Azourki présente son arête orientale très effilée avec des pentes septentrionales ornées de strates calcaires qui ondulent.
Vers 2450m puis 2470m, on dépasse en contrebas de la piste de beaux emplacements de bivouac possibles sur des banquettes de gazon à proximité de sources permanentes situés en RG du lit à sec de la rivière. C'est à partir d'ici que la piste commence à égrener ses lacets pour partir à l'attaque du fond de vallon et accéder le plus rapidement possible (vue la pente proposée...) au rebord du plateau que l'on devine caché à l'arrière de l'Aghanbou n'Ou Youy. Après les lacets, la piste part vers la D pour traverser la combe dans sa partie supérieure et on prend pied sur un premier plateau (1h55, 3005m), celui de Waousramt, face au djbel Aroudane.
Une fois sur le plateau, la piste incline vers la D pour traverser une cuvette lacustre asséchée et rejoindre le collet qui termine l'arête occidentale du djbel Aroudane (10mn, 3030m) au milieu d'une zone de lapiaz érodés. Pour accéder à la crête du djbel Aroudane, on remonte à main G du mieux que l'on peut les premières dizaines de mètres en louvoyant entre les blocs calcaires effondrés. Puis les blocs disparaissent et on commence à évoluer sur des traces de "chemin" entre bandes calcaires et cailloux. Il n'y aura plus aucune difficulté de progression jusqu'au sommet et au-delà...
On suit le fil de la crête débonnaire sur laquelle on efface successivement plusieurs mamelons. Le parcours propose des vues incroyables sur les plateaux qui s'inscrivent entre la cuvette du lac d'Izoughar et les aiguilles de Taghia. On domine le ravin de l'Aqqa n'Tazzart aux parois verticales si rapprochées entre lesquelles on passe au cours de la GTAM2. Tout au fond, on distingue même la prairie de Mdint Jdid, la seule source permanente à laquelle on fait étape en sortant du canyon.
Mais revenons à notre parcours de crête ! Par une pente un peu plus redressée, on accède au 1er monticule de la crête sommitale du djbel Aroudane (1h, 3350m). On poursuit sur l'arête au profil un peu plus apaisé pour effacer les 2ème et 3ème monticules et rejoindre le 4ème qui se trouve être le point culminant (15mn, 3359m). Belle vue plongeante des deux côtés sur deux types de plateaux contrastés : au S, ils sont quasi "lunaires" veinés de profonds canyons détritiques alors qu'au N ils sont lumineux et présentent des reliefs nettement plus apaisés.
On poursuit vers l'E pour rejoindre un 5ème monticule (10mn, 3335m, C Maroc Telecom très intermittent) qui se révèle être un magnifique belvédère sur la vallée de Zaouiat Ahaneçal jusqu'au site touristique de la "Cathédrale" mais pas que... On dispose d'un horizon très étendu vers le NE et l'E depuis les gorges de l'asif Melloul, Batli et Anergui précédés de l'immense plateau du Koucer (GTAM3). A sa droite, c'est la longue arête rocheuse du djbel Timghazine qui se termine au niveau des aiguilles de Taghia (voir topo Tour du Ouaougoulzat).
A l'horizon S on remarque la profonde échancrure du tizi n'Wadou qui donne accès aux gorges de l'Imejdag. En poursuivant vers la droite, on a la longue barrière du djbel Ouaougoulzat au pied de laquelle on va se rendre d'ici 3 ou 4 jours... Et pour finir, au SW, la chaîne de l'Ighil M'Goun qu'on ne présente plus ! Quant à la vue côté N, beaucoup de montagnes qui font partie de la zone de moyenne montagne et peu connues en termes de randonnées (ceci dit, ça pourrait s'arranger dans les mois à venir avec la création d'une possible GTAM, 7ème du nom, qui partirait de Zaouiat Ahaneçal et pourrait se terminer au-delà du djbel Anghomar...). On domine de belle façon la vallée qui descend du tizi n'Issili jusqu'à Zaouiat Ahaneçal.
On aimerait bien poursuivre le suivi de la crête débonnaire qui s'inscrit au-delà de ce 5ème sommet mais... il faut savoir que le djbel Aroudane se termine d'une manière, dirons-nous, un peu brusque au niveau de la vallée de Zaouiat Ahaneçal par une impressionnante falaise qui ne donne pas envie de s'y mesurer...! C'est pourquoi, l'exploration de ce sommet va se conclure ici et que l'on va rebrousser chemin en suivant le même itinéraire jusqu'au collet à 3030m. Lors de la descente, comme on aura été frustré de ne pouvoir partager de belles photos avec les amis depuis la crête sommitale faute à de mauvaises connexions 4G, noter qu'au cours de la descente, à 3140m précises, ici et pas ailleurs, on disposera d'un excellent réseau C Maroc Telecom.
Une fois arrivé au col (55mn, 3030m) où l'on retrouve la piste "des nomades", on la suit sur la G pour négocier deux lacets et descendre en pente douce jusqu'au plateau gazonné qui se situe au pied du djbel Aroudane. C'est ici que l'on établit le camp à quelques centaines de mètres de distance du l'W du tizi n'Tahramt (15mn, 2915m, pas d'eau, GPS : 31°47'04"N 6°10'22"W).
Jour 7 : Bivouac sur le plateau au pied du tizi n'Tahramt - Col au pied de l'Aourir n'Tamroucht - Aqqa n'Izoughar - Lac d'Izoughar - Refuge ruiné d'Izoughar.
5h15 / +250m / -600m.
Depuis le camp on part vers l'E pour faire un détour par le tizi n'Tahramt. On traverse la piste puis on remonte des étendues de gazon ras et de lapiaz pour déboucher dans une large baisse (15mn, 2947m) de laquelle on domine l'Aqqa n'Tazzart et offre une vue panoramique depuis le plateau du Koucer jusqu'à Taghia en passant par les arêtes du djbel Timghazine. Dommage que le soleil levant nous le dispense en contre-jour. Ceci dit, hier, depuis la crête sommitale du djbel Aroudane en début d'après-midi c'était parfait.
On prend une direction SSE hors sentier pour revenir sur la piste mais pas trop vite... On franchit une épaule bien à G des azibs puis on incline au SE face au sommet de l'Aourir n'Tamroucht pour retrouver en restant en courbe de niveau la piste (25mn, 2925m). On la suit sur 200m avant de s'en échapper pour suivre à main D le sentier historique, en fin de compte un coupe-lacet du nouveau tracé de la piste "des nomades"... A 2925m, on la retrouve pour 250m et une fois de plus on s'en échappe au moment où elle va partir sur la droite pour rejoindre le plateau supérieur dans des pentes moins raides en proposant des lacets. On reprend à main G le sentier historique et on le suit jusqu'à un collet panoramique du djbel Timghazine au tizi n'Tighboula (20mn, 2990m) et où il tourne sur la D pour retrouver un petit bout de piste à l'approche du plateau qui se trouve à la base septentrionale de l'Aourir n'Tamroucht (25mn, 3090m).
A l'horizon SW et W on retrouve les sommets du Ouaougoulzat, du M'Goun et de l'Azourki. On laisse définitivement la piste qui s'en va vers le tizi n'Tighboula pour incliner légèrement sur la D. On croise le sentier qui arrive du tizi Yllaz et on poursuit à flanc de coteau au SSE comme si on allait s'enfiler dans le canyon. Mais, on trouve assez vite à main G vers 3000m le départ d'un sentier qui reste à hauteur RG du canyon et fait un détour à G pour contourner une combe. Ensuite, il suit le rebord de la falaise en léger up / down jusqu'à venir buter sur un profond canyon qui descend de la crête méridionale de l'Aourir n'Tamroucht.
On suit le rebord de ce nouveau canyon vers l'E afin de trouver une opportunité de descente pas trop acrobatique... Si fait ! A 400m de là, là où les pentes RD d'un thalweg semblent éligibles à une descente pour les bipèdes... Les mules, quant à elles, vont poursuivre vers l'E et trouveront 500m plus loin une possibilité de descente moins scabreuse. Notre désescalade s'initialise en RD de ce thalweg où l'on descend de gradin en gradin comme s'il existait un chemin. Peu à peu, on se rapproche du fond du thalweg et à la cote 2880 on bascule RG sous une cascade (à sec...) et on suit une trace bien marquée qui alterne gravillons et bandes de lapiaz. En zigzaguant dans le coteau, on finit par rejoindre le lit de galets au fond du canyon (30mn, 2816m).
Il ne reste plus qu'à suivre en descente le large corridor enserré entre des falaises de grès rose jusqu'à atteindre une première confluence de canyons (15mn, 2760m), ce canyon étant celui dans lequel on n'est pas descendu depuis le plateau de l'Aourir n'Tamroucht (et qui était peut-être praticable...). On poursuit la descente entre les falaises de plus de 200m détritiques de hauteur et on commence à évoluer sur un sentier de bergers en dehors du lit de galets. On vient rejoindre le canyon qui arrive du tizi n'Igourane. Il débouche de la G et est le principal puisque la "rivière" qui le parcourt est l'Aqqa n'Izoughar. A main gauche, on remarque au 2ème plan le ravin qui sépare les sommets Tagount et Tintorfa du djbel Ouaougoulzat.
A l'avant commence à apparaître la cuvette lacustre d'Izoughar alors que l'on est dominé à main droite par les falaises de grès de Tirkoujine au pied desquelles sont construites pas mal de bergeries de nomades. Certes, le "lac" d'Izoughar est apparu dans le lointain mais il reste encore pas mal de temps pour l'atteindre... Enfin, on atteint le puits (1h55, 2535m, corde et seau pour quérir de l'eau) situé au milieu de la cuvette lacustre.
Il ne reste plus qu'à traverser l'étendue sableuse vers l'WNW pour rejoindre le lieu de bivouac à proximité ou à l'intérieur (car il est assez propre avec une protection contre la pluie et le vent) du bâtiment du refuge d'autrefois laissé à l'abandon (20mn, 2550m, C Inwi et Maroc Telecom, GPS : 31°42'32"N 6°15'58"W).
Jour 8 : Refuge ruiné d'Izoughar - A/R Djbel Azourki
7h / +1300m / -1300m.
Cette "bavante" est optionnelle mais si on s'en sent la force et la motivation le panorama depuis la crête sommitale est réellement exceptionnel de beauté. Ceci dit, la montée s'effectue sans sentier, la descente avec, quoique, avec les dégâts que produisent les chutes de grêle et les coulées de boue chaque année, on n'est pas loin de penser qu'il n'existe pas... Le choix s'est porté sur la remontée d'une épaule et la descente par une autre. De toutes les manières, les deux itinéraires sont aussi cassants l'un que l'autre...!
Depuis le refuge ruiné on se dirige au NE pour passer de la cuvette du lac vers celle, connexe, qui descend du tizi Yllaz. On croise le chemin qui arrive de Zaouiat Oulmzi en venant de franchir le tizi n'Taghfist puis on remonte la série de 4 azibs dominée par la crête sommitale du djbel Azourki. On efface une épaule pour trouver un dernier azib jusqu'à présent caché et on poursuit en montée (il n'y aura plus que ça, d'ailleurs...) en RG d'une petite coulée caillouteuse face à l'arête occidentale de l'Azourki.
Maintenant, c'est "dré dans l'pentu" jusqu'à atteindre la crête en sinuant entre les "coussins de belle-mère". Sans difficulté technique notoire exceptée la rigueur de la pente, la vue arrière s'étend du tizi Yllaz au djbels Tignousti et Rat face à la longue crête ondulée du Ouaougoulzat avec au 2ème plan l'Ighil M'Goun et l'Ighil Tarkeddit. A nos pieds s'étale la cuvette lacustre d'Izoughar. Alors que l'on va accéder au sommet d'un rognon rocheux en RG d'un profond couloir d’éboulis (1h50, 3050m), on commence à retrouver des traces de chemin mais ce n'est peut-être qu'un leurre... Vers l'W, on dispose d'une vue sur la vallée des Aït Bouguemez fermée par les remparts du plateau du Tafenfent.
On suit la lèvre RG du couloir d'éboulis avant de commencer à le traverser en pente ascendante vers la G pour passer sous un nouveau rognon rocheux (40mn, 3300m). Toujours vers le haut, en direction du NW à présent, on entame vers 3350m une longue traversée vers la G en quasi courbe de niveau en suivant des vires de lapiaz pour aller chercher l'unique passage qui donne aisément accès à la crête occidentale. Et, par une petite marche qui aide à franchir la strate calcaire, on atteint l'arête (30mn, 3430m, C Maroc Telecom et Orange) où l'on retrouve un "chemin" cairné qui arrive du tizi n'Tirghist (c'est a priori la voie normale d'ascension : moins longue mais aussi délicate à suivre que celle qui est décrite depuis le versant Izoughar...).
Et c'est parti ! Vers la D, on suit les traces de sentier gravillonneux souvent entrecoupées de petits rochers, mais c'est quand même roulant et la pente est maîtrisée. On traverse la 1ère antécime W (20mn, 3550m) et on poursuit sur l'arête en redescendant légèrement pour traverser un collet à 3325m en prélude à la grimpette pour rejoindre le sommet de la 2ème antécime W (25mn, 3645m). Un petit pas de désescalade et c'est reparti sur le fil de l'arête, à présent un peu plus chahuté, qui conduit au sommet du djbel Azourki (15mn, 3677m).
Depuis ce sommet, on peut déguster à satiété un panorama à 360° de légende ! La redescente jusqu'à la marche d'escalier à 3430m s'effectue par le même itinéraire, toujours en up / down. Attention ! Le passage qui permet de quitter la crête pour retourner dans la cuvette lacustre d'Izoughar est plus difficilement identifiable dans le sens de la descente car pas vraiment explicitement marqué : il se situe 200m avant le cairn monumental qui balise la descente vers le tizi n'Tirghist qui, elle, continue à suivre la crête vers le NW puis le N (40mn, 3430m).
On est arrivé de la gauche, eh bien, on va partir vers la D en changeant d'épaule pour la descente. Ici, la traversée à flanc vers la G s'effectue après être descendu sur la D jusqu'à un rocher en contrebas. Cette traversée sur la G permet de rejoindre un rognon à 3250m depuis lequel on part 150m sur la D pour trouver un goulet rocheux permettant de franchir une strate calcaire. Puis on traverse au-dessus d'un départ de couloir d'éboulis vers la G pour se retrouver sur sa RG avant de repartir en descente en zigzags. Vers 3150m, on retrouve un chemin, certes dégradé, mais qui égrène ses zigzags caillouteux sur une épaule voisine de celle que l'on a remontée ce matin. Dès que possible, la descente peut se poursuivre dans les éboulis du large couloir caillouteux à main D jusqu'aux premiers azibs (1h20, 2685m). Retour au refuge par le même chemin qu'à l'aller (35mn, 2550m).
Jour 9 : Refuge ruiné d'Izoughar - Azibs Rbat - Bivouac au-dessus de Rbat (Tawaya)
4h25 / +475m / -1000m.
Il était prévu dans ce circuit de rejoindre le camp de base du Tagafayt (le point culminant du Ouaougoulzat) et le jour suivant d'en tenter l'ascension en A/R mais, en dehors du printemps où les sources dispensent leur précieux liquide, le reste de l'année elles sont à sec... Impossible de se poser au camp prévu aux alentours des 3300m au niveau des azibs (du fait de l'obligation de passer deux nuits sur place, il aurait fallu apporter beaucoup trop d'eau depuis le puits d'Izoughar, incompatible avec les capacités de portage des mules...). Il a donc fallu squeezer l'ascension de ce sommet et force a été de devoir descendre dans la vallée (ou presque...). Dommage ! Ce n'est que partie remise...
Depuis le refuge ruiné d'Izoughar, on part au SE rejoindre la rive occidentale du "lac" avant d'incliner sur la D pour se rendre de l'autre côté de la gorge qui amorce sa descente le départ du sentier que l'on voit s'élever à flanc (info : par cette gorge, hommes et bêtes peuvent descendre directement sur Zaouiat Oulmzi).
Dès l'amorce du sentier on croise une source (35mn, 2510m). On s'élève doucement jusqu'à traverser un thalweg à 2570m où l'on passe RG. Le sentier se perd un peu mais on continue de monter en zigzags pour rejoindre en haut le départ du thalweg pour accéder à un plateau au gazon ras (35mn, 2635m, azibs). On prend une direction NNE pour prendre pied sur la bande de lapiaz qui domine le plateau et, à 2660m, on reprend une direction SE pour remonter le coteau sur la lèvre du lapiaz. Belle vue sur l'Azourki, l'Aghoubou n'Ou Youy et le djbel Aroudane côté E et toute la crête de l'Ighil n'Aït Ourit du djbel Tizal aux antennes télécom côté N. A nos pieds, c'est la vallée de l'asif n'HKim avec Zaouiat Oulmzi que domine le tizi n'Tirghist.
A 2710m, on poursuit SSW avec l'aide d'une ligne de cairns pour franchir une épaule (25mn, 2770m, C Maroc Telecom et Orange). Puis le sentier se poursuit à flanc de coteau avant de s'élever doucement en direction d'un large collet après qu'il ait traversé un thalweg bien creusé en préalable au passage au-dessus d'un azib (20mn, 2800m). Ensuite, c'est une longue traversée étale jusqu'à 2780m à l'endroit où l'on vient buter sur un thalweg. Ici, on monte "dré dans l'pentu" pour rester en RD dudit thalweg et prendre pied dans le collet (40mn, 2855m, terrain de foot, C). Vue panoramique très étendue à l'E identique à la précédente en y ajoutant une vision de la cuvette lacustre d'Izoughar, au SE la longue crête ondulée du Ouaougoulzat au premier plan et l'Ighil M'Goun à l'arrière, vers le S et SW on identifie bien l'échancrure du tizi n'Aït Imi qui précède le djbel Igoudamène ; tout au fond, à l'horizon, les djbels Tignousti et Rat sont séparés par le tizi n'Iblouzène (voir topo GTAM6).
On descend du collet côté S en RD du vallon jusqu'à prendre pied sur le plateau herbeux sur lesquels sont construits des azibs à 2785m. Sur la G, on descend traverser le thalweg pour trouver RG la continuité du sentier. On évolue à présent en balcon avec une pente légèrement ascendante pour passer au-dessus du plateau des azibs Rbat et d'une source (malheureusement intermittente...). On poursuit sur le sentier-balcon jusqu'à l'épaule qui domine une vallée fluviale à sec (35mn, 2830m), celle-ci conduisant, lorsqu'on la remonte, au camp de base du Tagafayt aux alentours de 3300m (là encore en rapport avec la présence d'eau...).
De l'épaule, on descend direction W dans les pentes caillouteuses avant de croiser un sentier vers 2800m et le suivre sur la D pour passer à la source à 2690m avant de poursuivre en descente plus directe et caillouteuse jusqu'au milieu du plateau sur lequel sont implantés les azibs Rbat (35mn, 2550m). Toujours au S, on s'en va traverser le lit de la rivière à sec et on remonte quelque peu à main G par un sentier jusqu'à l'épaule à 2600m qui domine la gorge qui s'initialise. Maintenant, on suit un excellent sentier très emprunté par les bergers et leurs troupeaux du fait que le manque d'eau les oblige à faire chaque jour l'A/R jusqu'au village de Rbat...! Alors, plus creusé que ça, y'a pas... On évolue en RD d'un vallon de très grande beauté aux couleurs de roches et de terre chamarrées. On sinue entre les genévriers thurifères et, un peu plus bas, les chênes-verts.
A la fourche de sentiers à l'entrée d'un plateau sablonneux à 2275m, on suit celui de D qui passe en plein milieu des deux azibs. A l'extrémité N du plateau, on remonte légèrement pour franchir un collet (55mn, 2285m). La descente se poursuit sur un sentier toujours aussi bien viabilisé et voici que l'on rencontre la première habitation du hameau de Tawaya qui fait partie du domaine du village de Rbat. On se pose sur l'une des terrasses en contrebas de la ferme (25mn, 2025m, eau à la source à l'E de la bâtisse, C Maroc Telecom, GPS : 31°39'47"N 6°20'48"W).
Jour 10 : Tawaya - Rbat - Ibaqalioun - Aït Imi - Azibs n'Aït Imi (Aghbalou)
3h / +275m / -250m.
Journée de "repos" pour cette étape de liaison entre le fonds des vallées de Rbat et d'Aït Imi et qui fait la part belle à la traversée bien agréable des vergers de pommiers (à la mi-octobre c'est un réel bonheur que de croquer dans ces fruits savoureux offerts par ceux qui les récoltent à la main...). Cette journée permet éventuellement de passer par Tabant pour se ravitailler et autorise une visite culturelle sur le site des traces de dinosaures, avant de remonter une vallée colorée et se poser au pied du col en attendant les 900m de grimpette du lendemain sur le sentier historique qui relie les vallées des Aït Bouguemez et d'Osighimt.
Des terrasses du bivouac, on retrouve le chemin par lequel on est descendu hier mais qui a pris de la largeur... On vient côtoyer le lit de galet de l'asif Rbat à sec, on dépasse le terrain multisports et on découvre la source de Rbat (10mn, 1975m). D'ici, on peut choisir de passer par la RD de la vallée via le village et ensuite suivre le goudron jusqu'à la prochaine étape, Ibaqalioun, ou alors, descendre sur la G de la source pour suivre les chemins qui séparent les jardins et les vergers en longeant les canaux d'irrigation. La première partie consiste à rejoindre en biais la RG de la vallée et ensuite longer sur un chemin-rivière (l'eau qui aurait pu y couler a déjà été déviée dans les canaux d'irrigation...) à la base de la falaise de couleur rouge.
Puis, alors que l'on dépasse le village de Rbat construit en RD de la vallée, on revient au centre des vergers pour suivre le canal d'irrigation. On laisse à main gauche le village d'Aghbad Akourbi pour traverser vers la D et prendre pied sur la route goudronnée au pied d'un bel anticlinal calcaire. On suit le goudron jusqu'au centre du village d'Ibaqalioun (1h10, 1905m, boutique, C Maroc Telecom) où l'on emprunte à main D les marches d'escalier qui conduisent au site présentant des dalles inclinées sur lesquelles on peut contempler des empreintes de dinosaures (visite de 20mn).
On redescend traverser le goudron pour filer en face traverser les vergers dans le but de se rendre dans la vallée connexe. Pour cela, on sera remonté sur le sentier poussiéreux tracé en RG de la vallée de l'asif Rbat où l'on trouve un balisage rose fluo (ces marques de peinture balisent les différents circuits de trail d'un marathon annuel...) qui va nous conduire jusqu'au village d'Aït Imi. Au départ, on suit une piste qui sinue entre les champs pour traverser la partie basse d'une vallée agraire, piste que l'on quitte dans un large virage à gauche, alors que l'on est en train de dépasser Tabant en RD de la vallée, pour poursuivre tout droit sur un chemin qui traverse un terrain de foot.
Toujours en suivant le balisage, on continue vers l'W au-dessus des vergers et face au djbel Tizal. On passe en contrebas des premières maisons du village d'Aït Imi (35mn, 1895m). Un peu plus loin à 1915m, on laisse le balisage rose fluo qui invite à descendre vers la droite alors que l'on va continuer tout droit pour traverser la seconde partie du village et en sortir pour rattraper une piste (15mn, 1925m).
On suit la piste vers le S avec en point de mire le tizi n'Aït Imi. Après 300m, on laisse la piste pour suivre à main G un sentier qui suit la ligne électrique MT. On passe au pied d'une usine hydroélectrique désaffectée dans laquelle une turbine fournissait autrefois de l'électricité aux villages d'AÏt Imi et Tabant (20mn, 1970m). Pareillement, on trouve, quelques centaines de mètres plus loin, la même configuration industrielle, plus récente certes, mais elle aussi désaffectée... C'est ici que l'on reprend le lit de la rivière et que l'on passe sous les bergeries des azibs n'Aït Imi pour poursuivre au-delà de la source sur une pente sablonneuse qui conduit jusqu'à une plate-forme sur laquelle on établit le bivouac (20mn, 2050m, eau à la source en contrebas, GPS : 31°38'05"N 6°23'39"W).
Jour 11: Azibs n'Aït Imi (Aghbalou) - Tizi n'Aït Imi - Azibs n'Iferd n'Aguerd n'Ouzrou
6h / +1400m / -740m.
Attention ! Pas d'eau au camp de ce soir. Ce sont les muletiers qui rempliront les bidons en leur possession lors de leur montée à la source d'Aguerd n'Ouzrou à la sortie de la gorge éponyme.
Du camp au dessus des bergeries et de la source, on remonte le vallon au SE en suivant le balisage rose fluo mis en place pour le marathon annuel. En ligne de mire, tout en haut, c'est le col dans lequel on doit passer, le tizi n'Aït Imi, où se termine la crête occidentale du Ouaougoulzat et où commence celle de l'Ighil n'Igoudamène.
On traverse le thalweg comme le propose le balisage pour suivre momentanément le chemin en RD avant de descendre dans le lit du torrent à sec, repasser RG pour revenir quelques instants plus tard sur la RD et s'en écarter quelque temps avant de traverser un nouveau thalweg au-dessus d'une confluence. On se trouve sur un chemin historique, et historique d'il y a tout juste une vingtaine d'années quand la vallée voisine d'Osighimt était enclavée et ne disposait pas de route d'accès, que ce soit côté N ou S...
C'est par ici que passaient les habitants de cette vallée pour venir se ravitailler au souk de Tabant chaque semaine, un voyage qui pouvait prendre 3 jours en A/R en hiver si l'enneigement était conséquent... Pour la petite histoire, c'est une grève des urnes qui a permis aux habitants de faire prendre conscience aux autorités de cet "oubli" (on est si loin de Casablanca ou Rabat...) et qui a eu pour conséquence la construction des routes au N vers la vallée des Aït Bouguemez par le tizi n'Aït Imi et vers le S par le tizi n'Aït Ahmed... Le sentier est, comme on s'en doute, superbement tracé en lacets vu le nombre d'années pendant lequel il a été emprunté et encore aujourd'hui les muletiers, qui accompagnent les groupes de touristes sur la traversée du M'Goun qui commencent à Agouti et finissent à Talat Rhiran, doivent bien rentrer à la maison et c'est par ce col et ce sentier qu'ils passent...
Revenons à notre ascension ! On passe à proximité d'un azib (55mn, 2370m). A l'arrière, on dispose d'une large vue sur le djbel Tizal et la crête de l'Ighil n'Aït Ourit qui dominent Tabant et ses vergers. Après avoir dépassé 2430m, le djbel Azourki se rappelle à nous en sortant de l'arrière de crêtes et la traversée d'une zone de brèche affecte la qualité du sentier qui devient d'un coup moins "roulant"... alors que l'on approche du ravin qui descend du col. Un peu plus haut, on vient longer une clôture de fil de fer barbelé (1h, 2720m) où, après que l'on ait connu un moment de belle grimpette, le sentier modère ses ardeurs.
A 2790m, on remonte en zigzags serrés la partie initiale du ravin sous les rochers détritiques qui défendent l'accès au col. A l'arrière, le regard embrasse la partie centrale de la vallée des Aït Bouguemez et la totalité de la crête de l'Ighil n'Aït Ourit depuis le djbel Tizal au tizi n'Tirghist. A 2850m, on laisse l'ancien tracé du sentier monter directement au col pour suivre le nouveau qui s'écarte sur la G, peut-être un peu moins exposé aux chutes de pierres..., et qui par quelques lacets vient rejoindre la route goudronnée qui arrive de Tabant en aval du col géographique. On suit la route sur la D pour atteindre le tizi n'Aït Imi (35mn, 2905m).
Côté S du col, on dispose d'une vision intégrale de la crête de l'Ighil M'Goun. Juste devant, bordant au N la vallée de l'Amougr Saln qui se termine au tizi n'Tanout, c'est la crête de l'Ifri n'Khlifat qui nous cache la vallée de l'Oulilimt. Noter tout au fond à gauche, tout au bout de la vallée d'Osighimt, un sommet peu connu mais qui mesure 3315m, le djbel Tigounatine derrière lequel se trouvent les gorges de l'Imejdag (voir topo Tour du Ouaougoulzat).
Depuis la plate-forme qui fait face à la "buvette", on part côté N dans les rochers pour grimper en direction de la crête rocheuse. Sans aller jusqu'au sommet, on va traverser les pentes gravillonneuses qui dominent le départ du ravin du col en suivant peu ou prou les traces d'un vieux sentier qu'utilisaient les nomades pour rejoindre directement les plateaux sur lesquels leurs troupeaux étaient à l'estive lorsqu'ils revenaient du souk de Tabant. On reste bien en contrebas de la crête et de ses rochers parfois surplombants. On franchit une 1ère épaule à 2940m où la vue arrière s'élargit aux azibs Rbat (c'est l'emplacement sous le Tagafayt où l'eau manquait lorsque l'on y est passé deux jours auparavant...). Quoi qu'on en pense, alors que l'on essaie de préserver son équilibre dans la traversée de ces pentes, on évolue bien sur un sentier, au profil dégradé certes, mais un sentier dont on retrouve de nos jours pas mal de portions encore correctes...
On franchit une 2ème puis une 3ème épaule avant d'entamer la traversée de la combe principale du ravin d'Aït Imi bien en-dessous du sommet pour déboucher dans un pertuis qui permet d'accéder au fil de la 4ème épaule (50mn, 3025m). On poursuit la traversée d'une nouvelle combe à l'W du sommet rocheux mais qui ne fait plus partie du complexe qui alimentait le ravin d'Aït Imi. On longe la base des falaises avec des traces du sentier historique un peu plus présentes. On sort sur une 5ème épaule de laquelle on peut rejoindre en montée progressive la crête au-delà de l'épaule (10mn, 3080m). Vue exceptionnelle sur la vallée des Aït Bouguemez et on n'est pas loin de pouvoir embrasser du regard la totalité du déroulé du circuit (à l'exception notable de ce qui est occulté par le djbel Azourki...).
L'étape se poursuit peu ou prou sur la crête en direction du SW. On retrouve à 3085m le sentier qui arrive de la vallée de l'asif Amougr Saln (et accessoirement le balisage marathon rose fluo...). On suit le sentier vers la D pour franchir un collet (15mn, 3100m) derrière lequel on découvre une combe avec des azibs. Le sentier reste à hauteur du fond de la combe et incline vers le N pour accéder à un large collet duquel, encore une fois, on domine la région (5mn, 3090m).
On reprend une direction WSW en suivant la crête débonnaire et derrière une épaule on découvre un plateau lacustre asséché. On est à présent sur la sentier qui descend vers le tizi n'Tanout. On poursuit au SSW toujours sur un bon sentier jusqu'à un collet duquel on laisse filer à main gauche le sentier de descente vers le tizi n'Tanout alors que l'on poursuit tout droit au SSW une trace pas trop bien marquée au sol mais balisée. On contourne à hauteur par la G une cuvette en préalable à l'accession à une crête à 3200m d'où l'on peut disposer d'une vue vers l'arrière depuis l'Azourki au Tigounatine en passant par l'Aroudane, le Tagafayt et la vallée d'Osighimt. Plus avant, c'est encore une nouvelle cuvette que l'on évite, une cuvette au pied d'un lapiaz, suivie d'une autre bordée par un azib.
Juste après, c'est une nouvelle cuvette lacustre que l'on traverse, celle-ci étant bien étendue, elle aussi dotée d'un azib (50mn, 3185m). A son extrémité occidentale, on laisse partir sur la gauche un sentier support du balisage alors que l'on tourne sur la D pour remonter un thalweg au NNW qui donne accès à un plateau caillouteux et parsemé de "coussins de belle-mère". On évolue à présent sous les pentes septentrionales de l'Ighil n'Igoudamène.
Alors que l'on arrive à l'extrémité N du plateau (15mn, 3245m), on embrasse du regard la quasi intégralité de la vallée des Aït Bouguemez. Mais quelle vue...! Du Rat à gauche à l'Azourki à droite. On continue sur un chemin à main G vers le SW pour longer la base des pentes septentrionales de l'Ighil n'Igoudamène. Après 400m, au moment où l'on traverse un petit thalweg à 3195m, on quitte le chemin principal pour descendre vers la D en direction du plateau inférieur à l'extrémité duquel se trouvent les bergeries des azibs Iferd n'Aguerd n'Ouzrou. Un sentier assez raide égrène ses zigzags serrés dans une pente affirmée en RG du thalweg (bâtons de randonnée appréciés pour ne pas se retrouver par terre...). On traverse le thalweg un peu plus bas pour accéder à des pentes moins sévères. Tout en perdant de l'altitude on essaie de se rapprocher du vallon de D afin de s'y rendre en traversant un thalweg rocheux à 2900m et dans lequel on retrouve un petit bout de chemin (mais pas longtemps...!). Une fois dans l'autre vallon, on poursuit la descente en louvoyant entre les buissons épineux sur une pente redevenue accentuée.
On traverse à main G l'exutoire du thalweg et on finit "en roue libre" par la descente d'un plateau peu incliné qui précède l'arrivée aux azibs Iferd n'Aguerd n'Ouzrou (1h, 2710m, pas d'eau car la source se trouve 300m plus bas au pied de la gorge ; c'est ici que les muletiers auront rempli les bidons en leur possession lors de leur montée depuis le fond de la vallée pour que l'on en dispose au camp, C Maroc Telecom et Orange, GPS : 31°36'48"N 6°26'04°W).
Jour 12 : Azibs Iferd n'Aguerd n'Ouzrou - Bivouac dans le vallon de l'asif n'Ikiss
3h25 / +330m / -660m.
Poursuite de la traversée des plateaux qui s'étalent au pied de l'Ighil n'Igoudamène.
Du camp à proximité des azibs on part au NW pour passer au-dessus des bergeries. On franchit une épaule derrière laquelle se cache un azib (20mn, 2810m) et d'où l'on dispose d'une large vue vers l'occident sur le pays des Aït Bou-Oulli face aux djbels Tignousti, Rat et Tadaghast.
On domine également à main droite la partie occidentale de la vallée des Aït Bouguemez. On passe au-dessus d'Agouti (c'est dans ce village que se finira ce tour de la vallée mais il reste encore de belles choses à voir...!). On poursuit à flanc sur une trace face au djbel Rat au SSW. On franchit une épaule pour découvrir la suite des plateaux ondulés et à l'horizon l'Ighil n'Tarkeddit et l'Ighil n'Ikiss. On retrouve un bon sentier pour descendre mais il disparaît dès que l'on prend pied sur le plateau. On poursuit au SSW et à 2740m on reste à hauteur pour aller traverser un thalweg et enchaîner par une remontée jusqu'à un col qui s'inscrit à la gauche d'un chaos rocheux.
Du col, on incline un peu sur la D avant de reprendre une direction SSW pour traverser un plateau face à l'Ighil n'Ikiss. Large vue sur le M'Goun, l'Ighil n'Tarkeddit, l'Ighil n'Ikiss, les djbels Tignousti, Rat et Tadaghast. Et pour compléter le tout, que dire du petit détour sur la D en suivant la crête de lapiaz au-dessus de l'azib et qui conduit au sommet d'un béquet rocheux ? Indispensable pour embrasser du regard un panorama XXL du M'Goun à l'Azourki avec un focus particulier à la vision plongeante sur la "prairie" du plateau du Tafenfent qui se termine à l'E par de belles falaises de grès rouge (50mn, 2790m, C Maroc Telecom et Orange (dernière connexion jusqu'au passage du tizi n'Ouraï demain...!)).
On peut également le chemin qu'il reste à parcourir pour rejoindre les azibs n'Ikiss ! On revient du belvédère en suivant la crête de lapiaz et en continuant à l'ESE pour aller chercher à hauteur en RG du vallon qui s'amorce le sentier de descente. On le suit sur la D pour franchir 2 épaules qui donnent accès à un nouveau vallon que l'on traverse au pied d'un azib construit en RG. On contourne par sa base l'épaule sur lequel se trouve l'azib et le sentier se poursuit au SSE avec un splendide panorama sur le pays des Aït Bou-Oulli.
Ce sentier historique est vraiment mal en point. Intermittent et extrêmement caillouteux, il n'est pas facile de le suivre. Même les locaux ne l'empruntent plus, c'est dire...! Mais pour le circuit que l'on est en train de réaliser, il est un tantinet indispensable. Un nouveau belvédère permet de dominer de belle manière le site des azibs n'Arous (45mn, 2655m) avec en point de mire dans l'axe de la vallée de l'asif n'Arous la combe de l'Oulilimt, l'une des voies d'accès à l'Oumsod, le point culminant à 4071m de l'Ighil M'Goun. Splendide vue également sur l'Ighil n'Tarkeddit et l'Ighil n'Ikiss.
On poursuit la descente au SSE, toujours aussi malaisée, pour découvrir l'immense plateau qui s'étale au pied des pentes redressées de l'Ighil n'Igoudamène avec juste derrière la sortie des gorges de l'asif n'Arous. On franchit un collet à 2640m face à l'arête occidentale de l'Ighil n'Igoudamène et tout au bout, là où la crête devient rocheuse et chahutée, le passage du tizi n'Asdrem n'Bou-Oulli (voir début du topo GTAM6).
On descend dans le thalweg pour rejoindre les azibs construits sur les pentes d'une gorge de couleur rouge et on poursuit à flanc face aux gorges de l'asif n'Arous. A 2440m, on traverse le dernier thalweg de la journée et on continue à hauteur et en RG sur un sentier-balcon avec lequel on rejoint un azib sous roche. Quelques zigzags plus loin, on croise une source (45mn, 2335m, eau potable). Puis, c'est la marche sur des pentes où le sel affleure (attention !, à partir de là, toute l'eau qui coule dans ce vallon sera plus ou moins saumurée...).
On descend jusqu'au lit de l'asif n'Arous (10mn, 2260m) que l'on traverse pour remonter en RG suivre le canal d'irrigation un peu à hauteur du lit de la rivière. Après 200m, on s'élève à main G en direction d'un collet où se dressent de part et d'autre des pénitents rocheux. Ce raccourci évite le passage par le village d'Ikiss (et accessoirement une descente et une remontée...) et donne accès directement au vallon de l'asif n'Ikiss que l'on va remonter demain pour rejoindre le plateau du Tafenfent. Du collet, on incline légèrement sur la G pour traverser les prairies et retrouver en RG le bon sentier qu'une bonne partie de ceux qui ont foulé le sommet du M'Goun ont emprunté...
Vers 2360, on laisse le sentier se poursuivre en RG alors que l'on incline à G pour se rapprocher du lit canalisé de l'asif n'Ikiss et établit le camp sur une plate-forme entourée de buis au centre du vallon (30mn, 2380m, eau à la source, GPS : 31°34'08"N 6°28'54"W).
Jour 13: Bivouac dans le vallon de l'asif n'Ikiss - Tizi n'Ouraï - Canyon Taghia n'Aït Hamoudou - Camp au NE du plateau du Tafenfent
3h25 / +580m / -610m.
Du camp on remonte le vallon en direction du tizi n'Ouraï sur un excellent sentier qu'on pourrait qualifier d'"autoroute du M'Goun"... A 2580m, on dépasse un azib puis une source 40m plus haut. Alors que l'on arrive à une confluence de vallons, le sentier entame sa série de zigzags alors qu'il pénètre dans le vallon de D et que l'on évolue à la base des belles aiguilles détritiques de l'Ighil n'Ikiss. A l'arrière, le regard embrasse un paysage qui s'étend du djbel Tizal au tizi n'Tanout avec l'Ighil n'Igoudamène en plein centre. Mais quelle crête !
La pente devient de plus en plus accentuée mais grâce au bon agencement du sentier on arrive rapidement sur le petit plateau du tizi n'Ouraï (1h20, 2880m, C Orange faible). On dispose d'une vue splendide côté oriental sur les "alpages" septentrionaux de ce beau morceau de montagne qu'est l'Ighil n'Igoudamème bordé à sa droite par le tizi n'Tanout. Sur sa gauche émerge l'Azourki, ce beau sommet dont on a foulé la cime il y a quelques jours.
On laisse partir sur la gauche l'itinéraire qui permet de rejoindre le plateau de Tarkeddit et qui traverse le tizi n'Aghori et on s'engage vers le N en descente au creux d'un thalweg dominé par les belles pointes rocheuses de l'Ighil n'Ikiss. Au début on sinue entre les "coussins de belle-mère" puis la trace se transforme en bon sentier. On dépasse une confluence avec un profond vallon où l'on poursuit la descente dans le lit de galets puis en RG. Au moment où la rivière va entrer dans une gorge un peu plus resserrée on reste à hauteur RG sur un excellent sentier qui rejoint un petit plateau caillouteux qui se termine en un belvédère sur l'entrée de la gorge. On découvre d'en haut la gorge de Taghia n'Aït Hamadou (ou Aqqa Tagherach...) avant de descendre en zigzags serrés rejoindre le fond du canyon qui s'initialise (35mn, 2615m) et poursuivre toujours sur sentier en RD le long du lit de la rivière à sec. Alors que l'on approche de falaises surplombantes, l'eau commence à sourdre au milieu du lit de galets (5mn, 2570m, source permanente, emplacement possible de bivouac abrité).
Au-delà, on descend des gorges d'une rare beauté sur un sentier parfois immergé dans les buis. L'eau n'est plus présente après 2480m car elle a été captée pour alimenter par une canalisation enterrée le village de Tighouza situé à 7kms de là au pied du plateau du Tafenfent à l'entrée du pays des Aït Bou-Oulli (c'est d'ailleurs de cette eau dont on bénéficiera lors de notre bivouac de ce soir...). A 2425m, on quitte le fond de la gorge (elle s'en va vers le NE en direction de Taghia rejoindre la vallée de l'asif n'Iguelouane) pour remonter sur la RD et prendre pied sur un plateau recouvert de brèche (40mn, 2470m). A l'arrière, on dispose d'une vue en enfilade quasi "verdonesque" de la gorge que l'on vient de suivre. Impressionnant !
Et, à l'avant, on fait face à la barrière composée des djbels Rat, Tadaghast et Tizal avec au milieu la chaîne de collines qui nous sépare du plateau d'Aït Mhamed. En laissant derrière soi l'Ighil n'Ikiss, on traverse le plateau vers le NNE en sinuant entre les buissons épineux face au djbel Tizal pour rejoindre une large cuvette lacustre asséchée.
Alors que l'on s'approche de la cuvette apparaissent à main droite l'Ighil n'Igoudamène et, à l'arrière, la longue crête du Ouaougoulzat. On traverse le lac asséché (25mn, 2350m) et on remonte en biais vers le N au travers de la "forêt" de genévriers pour rejoindre le sommet de la crête de lapiaz. En haut de la crête (5mn, 2370m, C Inwi) nous attend un beau tableau pittoresque vers le S : Ighil n'Igoudamène, Ighil n'Ikiss, djbel Aghori et à l'avant cette grande étendue plane qui doit après les pluies du printemps se recouvrir d'eau.
Côté N, on domine une cuvette lacustre asséchée au milieu de laquelle on a prévu d'établir le bivouac. Pour en rejoindre le centre gazonné, on se dirige un peu vers la D pour trouver le départ du sentier de descente tracé au milieu du lapiaz. Un emplacement incroyable qui plus est avec de l'eau au robinet prise sur la conduite précédemment citée. Quel beau site pour un dernier bivouac (5mn, 2350m, C sur la crête N, GPS : 31°36'44"N 6°31'22"W). Et surtout, en fin de journée, ne pas oublier d'aller faire un tour sur le rebord N du plateau pour disposer d'un superbe éclairage sur la vallée des Aït Bouguemez jusqu'au bout du bout, le djbel Azourki.
Jour 14 : Camp au NE du plateau du Tafenfent - Arous - Gorges inférieures de l'asif n'Arous - Agouti
2h40 / +100m / -645m.
Pour cette dernière demi-journée de trek, on s'est réservé une petite surprise : la descente d'une gorge qui s'inscrit entre le pays des Aït Bouguemez à droite et celui des Aït Bou-Oulli à gauche. Totalement différentes de celles parcourues hier, elles tendraient à ressembler, plus modérément quand même, à celles de l'asif M'Goun du côté d'Achabou (voir fin du topo GTAM3) ou celles de l'Imejdag (voir milieu du topo Tour du Ouaougoulzat). Mais ce coin secret (elles sont quasiment invisibles...) mérite ce petit détour !
Du camp au milieu de la cuvette du Tafenfent, on remonte les pentes de lapiaz à l'ENE pour rejoindre la bordure du plateau (5mn, 2370m, C Maroc Telecom, Orange et Inwi) et trouver le départ du sentier en zigzags serrés qui permet de rejoindre en contrebas des pentes un peu moins chahutées que celles qui bordent le plateau. A la suite des zigzags suivis d'une traversée vers le NE on rejoint un plateau caillouteux à 2190m où on laisse partir à gauche le sentier vers Tighouza alors que l'on poursuit tout droit vers Arous pour une traversée à flanc jusqu'à franchir un collet détritique (55mn, 2000m).
On poursuit 10m sur la D et de suite on incline en forte descente sur la G pour suivre le sentier qui permet de rejoindre le 1er village d'Arous dans lequel on rejoint la mosquée (20mn, 1870m). Ici arrive la piste d'accès. On la suit le long du canal d'irrigation avant de le traverser et reprendre une direction E pour traverser les vergers de pommiers. On rejoint la piste principale qui remonte la vallée agraire et on la suit sur la G sur 50m avant de tourner sur la D juste derrière une maison d'hôtes pour accéder à l'entrée des gorges inférieures de l'asif n'Arous.
Le lit caillouteux de la rivière rentre très rapidement dans des gorges de grès rose voire rouge. Le parcours est très ludique et ombragé. Ici, pas de place pour la végétation arbustive : le soleil n'y pénètre guère tant certaines portions sont très étroites. Évidemment, on ne peut s'y faufiler qu'en absence de pluies torrentielles comme il s'en produit de plus en plus car il n'y a pas d'échappatoire durant le millier de mètres qu'elles présentent... Des airs de mini Pétra ou de White canyon de Dahab dans le désert du Sinaï !
A la sortie, on retrouve la piste d'Arous et on la suit quelques dizaines de mètres en direction de la route goudronnée qui remonte vers la vallée des Aït Bouguemez. Avant qu'elle ne la rejoigne, on s'engage à D sur l'ancien sentier taillé dans le coteau entre les blocs rocheux et qui le remonte en zigzags serrés jusqu'à atteindre le rebord du plateau agraire. Une fois sur le plateau à 1825m, on tourne sur la G pour emprunter le large chemin qui se dirige vers l'E traversant des plateaux dénudés et des vergers. Toujours direction E, on traverse des pistes perpendiculaires qui rejoignent la route goudronnée sur la gauche mais on poursuit sur des petits chemins qui traversent au milieu des vergers. On passe le long d'une maison isolée pour poursuivre tout droit et à la piste suivante on bascule enfin sur la G pour rejoindre le village tout en long d'Agouti construit au pied du djbel Tizal (45mn, 1805m, C Maroc Telecom, boutiques, café, transports locaux et inter-villes). Une fois sur le goudron, on a le choix :
- rester une nuit de plus dans cette vallée (il y a pléthore de gîtes ou de maisons d'hôtes, par ex : Maison berbère Ali à la sortie E du village après avoir dépassé le rocher sur lequel trônent les ruines d'un ksar (tel : +212 667594840 ou 670082195)).
- partir directement vers Marrakech avec un taxi touristique auquel on a donné rendez-vous 15 jours auparavant.
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