[Maroc] Les bergeries du Toubkal

Enfin un circuit au coeur de la montagne marocaine qui ne s'apparente pas à une randonnée itinérante de longueur démesurée du type des GTAM ! Presque du familial avec des amplitudes horaires à la journée qui laissent le temps de profiter de longues fins d'après-midi au camp ou alors autorisent une coupure conséquente à la pause de midi si d'aventure la chaleur était trop difficile à supporter, par exemple entre midi et 15h30 (c'est souvent le cas à partir de la mi-mai et en été où il est vraiment préférable de se poser un bon bout de temps voire envisager une sieste réparatrice à l'ombre d'un noyer ou d'un genévrier (le choix des frondaisons est en rapport avec l'altitude à laquelle on évolue...)). En fin de compte, c'est une randonnée itinérante avec assistance mulière d'une grosse dizaine de jours à laquelle je vous convie pour traverser le haut Atlas dans la région du Toubkal en suivant deux des cinq itinéraires possibles qui permettent relier Setti Fadma à Imlil par la montagne (pour rappel, par les tizi n'Ouhattar, n'Tachedirt, n'Ouagane, n'Ouanoums et la crête des Imouzzer).

Husseïn et sa mule à l'approche des azibs Boukchoud

Le choix est délibéré : il n'y aura pas d'ascension du Toubkal ni des Ouanoukrim. Na ! Sur la dizaine de topos qui décrivent des itinéraires qui traversent le massif du Toubkal, vous en trouverez au moins 5 (GTAM1, GTAM5, Les cols secrets du Toubkal, Cols et sommets du Toubkal et Haute route n°2) qui décrivent l'ascension de l'un ou l'autre de ses sommets emblématiques. Ce trek a pour caractéristique de faire le tour d'une belle épine dorsale orientée E-W composée de l'Annrhemer, du Bou Iguenouane, de l'Aksoual, de l'Azrou n'Tamadot et de l'Angour, un ensemble de sommets qui s'inscrivent entre 3600 et 3912m. Excusez du peu ! Annoncer en introduction à ce topo que l'on va se régaler avec des paysages de haute montagne à la conformation assez proche des Pyrénées centrales ou de la Corse a (normalement...) de quoi faire saliver... Pour la petite histoire, je n'étais pas repassé depuis 1991 par le tizi n'Ouhattar et depuis 2005 sur les traces de la GTAM1 entre Setti Fadma et les azibs Likemt. Eh bien ! C'est toujours aussi beau et très sauvage...

Les azibs Adouz

Et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec les cartes téléchargeables en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF :  Pdf image 1 Carte - Les bergeries du Toubkal

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Marrakech - Setti Fadma - Sentier des cascades - Agadir n'Aït Boulmane

2h de route depuis Marrakech + 1h45 / +300m / -230m.
Diaporama De la place de stationnement des taxis de Setti Fadma, on remonte à pieds jusqu'à la boutique de coopérative d'argan pour emprunter en face la passerelle qui traverse l'Ourika (1430m). On monte par l'escalier qui sinue entre deux murs de couleur bleue. On est sur le chemin de montée vers les cascades, si prisées le week-end par les familles de Marrakech qui y viennent se rafraîchir (excursion à éviter ces jours-là, il va sans dire...). L'itinéraire est hyper-simple : on a juste à suivre les flèches jaunes peintes sur les rochers et passer au milieu des nombreuses boutiques de souvenirs, d'artisanat (du monde entier...?), de restaurants et de buvettes ! Une chose positive quand même : on s'élève sous les frondaisons des noyers et c'est bien agréable.

Setti Fadma

Plus on monte, moins le chemin est viabilisé mais avec des chaussures de randonnée il n'y a pas de problème. On atteint la cascade inférieure (20mn, 1525m) dont le saut doit bien atteindre la vingtaine de mètres puis on poursuit sur des marches "d'escalier" où l'on s'aperçoit qu'au-dessus de la cascade inférieure il y en au moins deux autres qui l'alimentent. Au niveau de la dernière buvette (10mn, 1555m), on dispose d'une belle vue plongeante sur le site, certes enchanteur. Pour se rendre jusqu'au bivouac d'Agadir n'Aït Boulmane, village d'où l'on partira demain matin pour le circuit dans le massif du Toubkal, on peut redescendre par le chemin parcouru à l'aller puis suivre la route à G pendant 2kms, ou alors emprunter un sentier balcon en up / down en encorbellement au-dessus de la vallée de l'Ourika. Dans sa première partie, le sentier a été taillé dans la falaise puis, en sortant de la gorge, il devient plus aisé à parcourir. On passe sous l'enceinte du marabout (un lieu saint ou plutôt d'une sainte...) où l'on trouve "miraculeusement" une fontaine avec de l'eau à disposition pour se rafraîchir. A la fourche de chemins qui suit (30mn, 1485m), on a deux options :
- à droite et on rejoint rapidement le fond de la vallée et c'est route sur 1km jusqu'à l'étape,
- à gauche, c'est le grand tour, la plupart du temps sur sentier, plus ou moins dégradé, où il faut parfois faire preuve de discernement dans ses choix d'itinéraire.

Les cascades vues depuis le sentier-balcon qui conduit vers Agadir n'Aït Boulmane

Bref ! A G donc, on ne le regrettera pas car ce parcours de moins d'1h est vraiment sympathique. On commence par une petite montée le long de la clôture du marabout pour opérer le tour du thalweg minéral qui se présente tout en restant à hauteur du fond de la vallée verdoyante de l'Ourika. On atteint un réservoir d'eau (10mn, 1505m) duquel il faut descendre en contrebas du canal d'irrigation pour mieux y revenir quelques dizaines de mètres plus loin par une petite grimpette. On poursuit à flanc de falaise jusqu'à traverser dans toute sa longueur le village isolé d'Aït Amrane. A la sortie W, on descend dans le thalweg sur quelques mètres pour retrouver un chemin qui court un peu au-dessus des jardins. On pénètre dans le vieux village d'Agadir n'Aït Boulmane et de suite on descend une ruelle étroite qui va nous conduite à la passerelle en rondins permettant de franchir à pieds secs la rivière. On rejoint la route goudronnée et on la suit sur la G sur 200m pour entrer dans la partie neuve du village (boutiques, restaurants, chambres chez l'habitant) et rejoindre le terrain de camping privé, bien à l'ombre sous les noyers et les cerisiers (50mn, 1485m, GPS 31°13'7"N 7°41'39"W). Nuit sous tente.

Jour 2 : Agadir n'Aït Boulmane - Pont sur l'Ourika - Tamatert - Tizi n'Tamatert - Assaka

4h30 / +920m / -400m.
Un choix dès le départ : remontée de la rivière ou bien passage par la piste et le col ? Tout dépend de la hauteur et de la force de l'eau. C'est un peu plus court par la rivière mais plutôt humide car nécessitant de nombreuses traversées de la rivière ou des canaux d'irrigation pour parvenir au pont sur lequel passe la piste de Tamatert.

La vallée de l'Ourika fermée par l'adrar Meltsène comme on peut la voir depuis la piste au-dessus d'Agadir n'Aït Boulmane

Diaporama Par la piste, on attaque une grosse remontée en plein soleil levant. Ce n'est pas la partie de la journée la plus fun... Enfin ! Après avoir négocié quelques larges lacets, on franchit une épaule (45mn, 1745m) pour une belle vue en enfilade de la vallée de l'Ourika du côté Setti Fadma mais avec le soleil dans les yeux... L'adrar Meltsène ferme l'horizon. On avance encore d'une centaine de mètres pour emprunter en descente sur la G la piste de Tamatert et aller traverser l'Ourika (35mn, 1560m). C'est ici que les deux itinéraires, par le haut et par le bas, convergent.

Traversée de l'Ourika

Maintenant, c'est la remontée sur la piste, tout du moins au début. Ceci dit, piste ou pas piste, pénétrer dans le coeur du massif du Toubkal par cette "porte" (même modernisée...) nous empreint d'une émotion particulière. Bienvenue dans la haute montagne marocaine ! La conformation du paysage est assez similaire à celle de la Corse du côté de la Grande Barrière. On s'élève sur la piste tracée en courts lacets, raideur du coteau oblige. Assez vite, on trouve à main G le départ du sentier historique qui a été conservé et il permet d'éviter un long détour. On retrouve la piste plus haut (20mn, 1680m). Et là, pas d'autre alternative... De lacet en lacet, la piste s'élève dans la falaise puis prend un profil quasi étale pour passer bien au-dessus du village de Tamatert (50mn, 1870m) et se poursuivre tout droit pour contourner une large combe plutôt hostile. La piste s'arrête juste avant le thalweg à sec (25mn, 1915m, source en contrebas, info mai 2022) mais devrait se poursuivre au moins jusqu'au tizi n'Tamatert (pour rallier Amenzel, le village le plus isolé du haut Atlas, ça risque d'être un sacré boulot ! Le randonneur sera marri mais la montagne ne lui appartient pas, il ne fait que l'emprunter, alors priorité aux habitants...).

Vue arrière sur le village de Tamatert depuis le sentier d'accès au tizi n'Tamatert

En mai 2022 donc, on poursuit au départ du thalweg sur le chemin historique et on peut apprécier la beauté picturale de ce vallon avec ses pics dressés vers le ciel avec quand même la présence de quelques genévriers rabrougis qui s'accrochent à la roche comme ils peuvent dans ce milieu hostile et très peu drainé. On s'élève en larges lacets en direction du col marqué, concession au progrès et une grande avancée pour les villageois d'Amenzel, par la présence de poteaux électriques. On franchit le tizi n'Tamatert (50mn, 2180m) et l'on découvre de l'autre côté une vallée minérale dominée par le Borj n'Oufraou. Sur la paroi d'en face, on distingue la série de lacets du sentier d'accès à Amenzel, et ça, ce sera pour demain. A l'arrière, vision lointaine sur la partie septentrionale du plateau du Yagour au-delà de la vallée de l'Ourika que l'on devine. En attendant, 50m après avoir commencé la descente, on laisse partir tout droit un sentier en faux-plat montant (il sert aux coupeuses de bois de chauffage du village de Tamatert et pour les randonneurs aguerris à rejoindre la crête à l'W de l'Arjoût...) pour incliner à main D en descente et rejoindre le fond de la gorge de l'assif n'Oufra. On traverse un azib (20mn, 2000m) puis on termine la descente au niveau du pont qui enjambe la rivière : on est arrivé à Assaka (10mn, 1970m).

A l'approche d'Assaka

Comme le gardien des lieux le stipule, il est interdit de bivouaquer sous les frondaisons des noyers. C'est dommage car c'est à cet endroit que l'on dispose d'eau... Profitons-en pour faire le plein pour demain, se débarbouiller un peu, avant de monter en RG jusqu'à une plateforme sur laquelle on va pouvoir se poser (10mn, 2010m, source intermittente en contrebas du camp). Nuit sous tente. Et aurez-vous la chance de débusquer à la tombée de la nuit l'un des spécimens de la colonie de singes qui réside dans les arbres en contrebas, singes assez coutumiers du fait de descendre jusqu'au village de Tamatert pendant la nuit pour une razzia dans les cultures de pommes de terre. Alors, fermez vos tentes, on ne sait jamais, ils peuvent être joueurs et sont sûrement friands des nouvelles technologies...

Jour 3 : Assaka - Tizi n'Amenzel - Amenzel - Azibs n'Amenzel - Azibs Boukchoud.

3h / +700m / -150m.
Petite journée que l'on peut circonscrire à la seule matinée et qui permettra de s'octroyer une demi-journée de repos avant d'enchaîner les cols qui entourent le Toubkal.

Diaporama Du camp sur la plateforme au-dessus d'Assaka à 2010m, on suit le sentier très bien tracé (il faut dire que c'est la seule voie d'accès pour les villageois d'Amenzel...), sentier qui égrène ses lacets dans une pente redressée. On croise moult fois la ligne électrique jusqu'à atteindre l'anté-col (1h, 2350m) avant de poursuivre à flanc pour franchir le tizi n'Amenzel (10mn, 2400m). On y découvre le village d'Amenzel légèrement en contrebas et la haute vallée de l'assif n'Oufra. On descend traverser la partie haute du village (10mn, 2320m, gîte d'étape en contrebas) et on poursuit après avoir dépassé le minaret de la mosquée sur le sentier qui court vers l'W à flanc de coteau et passe au-dessus des terrasses plantées de céréales.

Amenzel et la haute vallée de l'assif n'Oufra

Ensuite, le sentier devient plus minéral tout en suivant les courbes de niveau. Après quelques marches taillées dans la roche, on se met à suivre le canal d'irrigation jusqu'à le traverser pour poursuivre en dessous (suivre le balisage bleu nuit). On aborde une zone humide et perturbée où la priorité n'est pas la continuité du chemin mais la bonne irrigation des parcelles plantées d'orge. Si l'on veut rester à pieds secs, il faut se soumettre à une petite acrobatie (20mn, 2315m) puis, un petit peu plus loin, il sera nécessaire de traverser un des bras de la rivière sur des gros rochers pour rester en RG de la vallée. Derrière, c'est une petite grimpette qui s'atténue par la suite en faux-plat montant. On suit la rivière à mi-hauteur dans un environnement de toute beauté. On dépasse les azibs n'Amenzel (25mn, 2410m) où l'on passe RD grâce à un superbe pont de bois et de pierres.

Traversée des azibs n'Amenzel

La zone de la confluence des deux vallées que l'on aborde est assez chaotique : on rejoint une cabane isolée en pierre qui trône sur un mamelon (10mn, 2440m) puis on suit peu ou prou l'une ou l'autre des lignes de cairns qui se dirigent vers la RD de la vallée principale de l'assif n'Oufra, celle de D. Pas vraiment de trace pour rejoindre un enclos à bestiaux qui semble abandonné. En amont, on découvre une belle source (10mn, 2475m, camp possible) et on retrouve un chemin qui louvoie entre les rochers de granit gris. A l'approche des azibs Boukchoud, on identifie bien l'emplacement de camp... qui se trouve en RG de la rivière. Ne reste plus qu'à traverser pour établir le bivouac (20mn, 2565m, source sur le tapis de gazon, GPS 31°8'30"N 7°44'59"W). Nuit sous tente au pied de l'imposant et relévé tizi n'Oumchichka !

Jour 4 : Azibs Boukbhoud - Tizi n'Oumchichka - Azibs Taroutoult - Camp au-dessus des azibs Adouz

4h15 / +730m / -600m.
Diaporama Le sentier d'ascension vers le col démarre du haut du tapis de gazon du camp en RG de l'assif Oufra. On s'élève en direction des bergeries puis une ligne de cairns invite à incliner la marche vers la G. Le sentier est excellemment bien tracé en zigzags. On atteint ainsi le 1er col (1h10, 2920m) d'où l'on découvre le Toubkal, le Tichki, l'Aksoual, le Bou Iguenouane et surtout l'Annrhemer, le plus proche. On poursuit à flanc sur la G pour rejoindre le 2ème col, celui du tizi n'Oumchichka (15mn, 2981m, C INWI). Large vue là aussi en ajoutant les sommets vers l'E comme le Dôme d'Ifni et l'Iferouane, le presque 4000 du coin... On descend dans la large combe herbeuse côté W face au Bou Iguenouane et à l'Annrhemer (une bien belle "bête" de près de 3900m d'altitude...).

Au tizi n'Oumchichka (Bou Iguenouane et Annrhemer)

Les larges lacets permettent de rejoindre en contrebas la paroi de la RG (40mn, 2670m, source). On remonte franchir une épaule à 2710m d'où l'on déouvre dans toute sa longueur la vallée de l'assif Tinzar. On poursuit en descente jusqu'à croiser un torrent issu des pentes N de l'adrar Taroukht (25mn, 2540m). Et on se refait une petite butte à 2580m pour basculer dans une combe cultivée en terrasses. On descend quelque peu avnt d'incliner sur la G hors sentier vers 2550m pour faire le tour de la combe en essayant de garder la même altitude, l'idée étant de venir passer au pied de la bergerie reconnaissable au noyer qui se trouve dans le jardinet. On se trouve aux azibs Taroutoult (30mn, 2565m, erreur de nom sur les cartes...). Au-delà de cette bergerie à l'arbe, on poursuit en courbe de niveau pour croiser le torrent et suivre en face en RG du thalweg un chemin tracé à flanc qui reste étale un petit moment avant de monter doucement pour franchir une épaule de basalte (10mn, 2615m).

Sur le sentier-balcon entre les azibs Taroutoult et Adouz (Annrhemer)

On continue à main G pour en surmonter une deuxième (20mn, 2670m) et voir apparaître, quasiment à niveau, les azibs Adouz, un ensemble très étendu de bergeries et de champs en terrasses. On reste à flanc pour passer sous un premier groupe d'habitations. D'ici, comme on ne se trouve pas sur l'itinéraire touristique, il va falloir chercher un peu son chemin pour pouvoir se rendre de l'autre côté de la combe ! Par le haut, à G de la bergerie qui trône sur le sommet de la moraine centrale mais il faut monter. Le choix de contourner cette même bergerie par sa base de D sans sentier et sur les rochers mais en restant à la même hauteur paraît préférable. On se retrouve alors à l'entrée du vallon verdoyant, vallon qu'il faut traverser (30mn, 2665m). On poursuit en montée au travers d'une zone humide. On traverse 2 canaux d'irrigation avant de prendre pied sur un bon et large chemin qui par un lacet s'en va franchir la moraine latérale à 2690m. On pénètre alors dans le vallon du tizi n'Tougroudadène (voir le J9 du topo Les cols secrets du Toubkal si l'on veut réaliser l'ascension de l'Iferouane en remontant ce vallon...) où il ne reste plus qu'à descendre jusqu'à la rivière pour établir le camp : un bivouac avec très peu de places pour les tentes et vraiment caillouteux (15mn, 2690m, GPS 31°6'3"N 7°47'21"W).

Jour 5 : Camp au-dessus des azibs Adouz - Assif Tinzar - Azibs Tamenaft - Azibs Amtou - Tizi n'Tifourhate - Azibs Tifni

4h / +880m / -720m
Diaporama Du camp situé dans le vallon qui conduit au tizi n'Tougroudadène et au sommet de l'Iferouane, on descend dans le vallon le long de la rivière pour rejoindre la partie des azibs Adouz qui se trouve en RG de la combe (20mn, 2550m). On suit le sentier tracé en courbe de niveau à flanc d'éboulis pour franchir une épaule cotée 2590 et découvrir la vallée de l'assif Tinzar au niveau des azibs Likemt. A l'horizon se dressent le Toubkal et ses satellites de même que l'Aksoual au pied duquel on va se rendre pour le camp de la fin de journée. Mais, en attendant, on poursuit en up / down incessant sur un sentier arraché à la falaise en cheminant à belle hauteur du fond de vallon. On croise une cascade (40mn, 2515m) puis on dépasse les azibs Akoutchim puis les azibs Likemt posés en RG de la vallée de l'assif Tinzar que l'on domine toujours.

Sur le sentier-balcon au-dessus de l'assif Tinzar (azibs Likemt sur la rive opposée)

On voit arriver de la droite le sentier qui arrive des azibs Likemt. On poursuit tout droit à hauteur jusqu'à la fourche de chemins (30mn, 2535m) où on laisse le sentier se poursuivre en montée sur la gauche en direction du village d'Amsouzart via le tizi n'Ouraï alors que l'on incline sur la D en descente rejoindre la base des azibs Tamenaft pour traverser l'assif Tinzar au niveau de sa sortie des gorges (5mn, 2495m). On traverse l'azib en direction de l'WNW pour emprunter le sentier qui court le long de l'assif Tifni en RD. Celui-ci se termine et on est obligé de traverser la rivière sur de gros rochers pour se retrouver en RG (10mn, 2505m). On remonte par de larges zigzags la pente herbeuse pour prendre pied sur un plateau incliné sur lequel sont dessinées de vagues terrasses.

Traversée de l'assif Tifni au niveau des azibs Tamenaft

On poursuit en biais hors sentier et en traversant des zones humides et des canaux d'irrigation vers l'WNW en direction des bergeries situées au bout du plateau, les azibs Amtou (15mn, 2590m). On n'a toujours pas retrouvé de bon chemin "officiel", celui qui arrive des azibs Agoudem et Likemt. On poursuit en montée face au sommet arrondi de l'Aksoual (c'est le n°2, le n°1 à 1912m étant caché derrière la paroi austère). On franchit le canal d'irrigation et par quelques lacets dans les éboulis nous voici à 2655m sur le chemin "officiel" qui conduit aux azibs Tifni. "Officiel" n'est pas vraiment le mot car les azibs dans lesquels on se rend appartiennent aux villageois de la vallée de Tissaldai, donc géographiquement à l'opposé, et le sentier que l'on emprunte pour s'y rendre n'est pas le vecteur des transhumances estivales donc très peu entretenu... On suit le chemin caillouteux vers la G en montée régulière face à la combe SE de l'Aksoual. On passe auprès d'une grosse bombe de basalte (30mn, 2775m, abri sous roche). Un peu plus haut, à 2800m, on franchit le torrent pour se retrouver RD et longer la base des parois détritiques noires de jais. Puis on se retrouve plein centre du thalweg dont la pente commence à se redresser.

Franchissement du tizi n'Tifourhate dans une tempête de sable (3110m quand même...)

Des cairns et des marques de peinture rose indiquent l'itinéraire et invitent à suivre à main G la série de zigzags et de lacets jusqu'à franchir une épaule (35mn, 2975m). Une traversée ascendante à flanc du coteau détritique conduit jusqu'au passage du tizi n'Tifourhate (20mn, 3110m). Il s'en suit une descente en lacets en direction du plateau verdoyant où sont construits les bergeries des azibs Tifni. On établit le camp à hauteur en RG du plateau au milieu des bergeries (30mn, 2850m, eau dans le canal d'irrigation, GPS 31°6'0"N 7°51'35"W).

Jour 6 : Azibs Tifni - Tizi n'Terhaline - A/R optionnel au sommet du Tichki - Tizi n'Tagharat - Camp de Tigouna

4h50 / +880m / -845m.
Les muletiers de passent pas par le tizi n'Terhaline mais se rendent directement en suivant le fond du vallon de l'assif Tifni au tizi n'Tagharat.

Diaporama Du camp situé à hauteur en RG du vallon, on descend franchir le ruisseau pour remonter traverser les azibs de la RD et trouver le large chemin des transhumances estivales qui franchit le tizi nTerhaline avant de basculer vers Tissaldai. On s'élève tranquillement jusqu'à traverser le ruisseau à 2880m et ocier quelques lacets pour suivre sur une grande transversale au bout de laquelle on devine le passage du col. A l'arrière, comme on s'éloigne de la barrière noire de l'Aksoual, on identifie les sommets n°2 à droite, n°1 coté 3912m au centre et les Tours d'Aksoual à gauche.

Au départ des azibs Tifni (au fond, Azrou n'Tamadot et Aksoual)

En plein centre de cet ensemble très minéral, on peut suivre la combe S, plus que minérale elle aussi, que l'on a parcourue lors de la haute route n°3 (voir le topo du J4) à la descente du sommet. Impressionnante de verticalité ! Et pourtant, ça passe... Mais revenons au chemin que l'on suit : la transversale vient buter sur un plateau d'altitude incliné et, par quelques lacets bien larges, on atteint le tizi n'Terhaline (1h40, 3305m). On découvre d'en haut la vallée de l'assif n'Tisgui dominée au S par un ensemble de sommets qui appartiennent au massif rapproché du Toubkal : le Dôme d'Ifni, le Toubkal lui-même, l'Afekhoï (voir le J12 du topo Les cols secrets du Toubkal pour l'ascension de ce sommet) et bien d'autres encore...

Sur le Fil (Dôme d'Ifni et Djbel Toubkal)

Ensuite, c'est à D que se poursuit la grimpette par un sentier muletier balisé de marques de peinture rose très bien tracé qui parcourt le "Fil" ("Irhil n'Tifilit" en berbère...) d'abord en remontant une combe puis en prenant pied sur le bord d'une arête effilée (d'où le nom de "fil"...) avant de rejoindre un plateau caillouteux (1h, 3665m) d'où l'on découvre le sommet du Tichki (si vous voulez accrocher ce sommet de 3753m au panorama de légende, il suffit depuis le col de suivre peu ou prou le fil de l'arête NE, de traverser à flanc le dernier rempart ; une fois au sommet, vue très étendue sur la quasi totalité du massif du Toubkal ; pour la descente, pleine pente sur la RG de la combe N pour retrouver le sentier "officiel" en contrebas ; compter 1h de plus au cumul horaire de la journée). Du col à 3665m, on suit la ligne de cairns qui va nous conduire jusqu'au tizi n'Tagharat (30mn, 3460m).

A la sortie du Fil, un plateau en descente douce conduit face au Tichki vers le tizi n'Tagharat

Descente sur la G. Très vite, on entre dans le vif du sujet, ce que les berbères appellent Ahnboub (très étroit). C’est un couloir extrêmement resserré avec une pente importante. Le sentier dessine ses lacets entre les parois. C’est réellement dantesque, le mot n’est pas trop fort ! Quand on pense que les mules chargées sont rompues à cet exercice de descente, alors là, chapeau ! Les virages sont bien étayés, les lacets bien dessinés, mais on est quand même impressionné… Alors, qu’en penser sous la pluie et éventuellement l’orage ? Tout au fond de la gorge, le sentier de l’autoroute du Toubkal nous nargue… On descend face à la barrière rocheuse qui va de l'Akioud à l'Aguelzim N en passant par les Afella, les Clochetons, le Biguinoussène, Tadat et l'Aguelzim S.

Au milieu du couloir issu du tizi n'Tagharat (Ahnboub)

On dépasse une source confidentielle (3200m, 30mn) puis une autre plus fournie (2945m, 30mn). Le sentier à présent devient moins pentu et l’on peut profiter du merveilleux paysage proposé, sans oublier de jeter un coup d’œil derrière pour se rendre compte du trajet accompli… On franchit un ruisseau (eau fraîche agréable en ce milieu d’après-midi) avant de rejoindre un superbe emplacement de bivouac au pied d’un gros rocher (2730m, 15mn, lieu-dit "Tigouna" ou "grosse pierre") disposant de nombreux aménagements pour dresser les tentes et une cascade pour la douche, assurément fraîche...

Jour 7 : Camp de Tigouna - Sidi Cham'Arouch - Aremd - Aït Souka (Imlil)

2h30 / +70m / -1000m.
Diaporama Du camp de Tigouna au pied du gros rocher, on poursuit la descente du couloir, certes un peu moins scabreuse, mais quand même...! On croise plusieurs fois le torrent puis on va chercher la suite du chemin en RD du vallon au pied des parois de basalte des contreforts de l'Azrou n'Tamadot. On évolue un moment en courbe de niveau avant de découvrir en contrebas les boutiques qui entourent le marabout de Sidi Cham'Arouch. Vers 2400m, on dépasse un azib accroché comme il le peut à la pente et voici que se présente le premier genévrier. Ca faisait un bail...! La rigueur de la pente s'apaise et le chemin présente un enchaînement de lacets face au bastion S de l'Aguelzim N. En laissant toujours le marabout à main gauche, voici que l'on rejoint l'"autoroute" du Toubkal (1h 2280m).

Vallée de l'Aït Mizane (Sidi Cham'Arouch et Djbel Toubkal))

On prend sur la D pour croiser de suite une gargotte où l'on peut déguster un bon jus d'orange bien frais. Ensuite, on déroule la descente en croisant de nombreux groupes qui se rendent à l'un des deux refuges du Toubkal pour y passer la nuit et le lendemain tenter de surmonter les 960m de dénivelée jusqu'au sommet. On prend pied sur la plaine de galets d'Aremd (45mn, 1950m) où l'on reste bien en RD pour rejoindre la base du village d'Aremd au niveau du pont. On suit la route sur la D en légère montée au milieu des habitations et en haut de la butte (10mn, 1900m). On poursuit sur la piste qui conduit d'Aremd à Aït Souka sans passer par la case "Imlil" (noter qu'avec la création récente de cette piste, l'ancien sentier qui suivait le canal d'irrigation s'est très vite dégradé et qu'il convient d'oublier cet ancien itinéraire...). En se retournant, dernière belle vue sur le sommet du Toubkal (au second plan derrière les rochers de l'Ikhibi N). Pour l'Aguelzim N, pas de problème, c'est la montagne emblématique vue du village-étape.

Sur la piste entre Aremd et Aït Souka, vue plongeante sur la vallée verdoyante d'Imlil

Une fois sur la piste, on évolue à hauteur de la vallée de l'Aït Mizane pour se connecter à la route d'Imlil à Tamatert à 1820m. Il ne reste plus qu'à négocier un petit gauche-droite pour descendre traverser le thalweg et remonter par le petit boyau cimenté jusqu'à la base du village d'Aït Souka. A la fin du boyau, c'est à G sur 200m pour atteindre la porte du gîte "Dar Aït Souka" 30mn, 1800m).
Possibilité de se rendre dans l'après-midi à Imlil pour y faire des achats (compter 40mn A/R / +80m / -80m).

Jour 8 : Aït Souka - Tizi n'Tamatert - Tachedirt

3h35 / +740m / -300m.
Diaporama Dos à la porte du gîte "Dar Aït Souka" à 1800m d'altitude, on suit le chemin bordé de murets qui sur la D monte au travers des champs cultivés en terrasses. On débouche sur la route goudronnée où l'on incline à G pour rejoindre la maison d'hôtes "la Kasbah d'Imlil" pour trouver à main D le canal d'irrigation. On le suit puis on trouve un peu plus loin un chemin pavé qui permet ainsi de remonter jusqu'à la mosquée du village de Tamatert (20mn, 1905m). On suit le chemin qui s'élève sur la G pour rejoindre plus haut la route goudronnée où l'on retrouve les mules qui sont passées par la route. On suit le goudron vers la D sur 300m jusqu'à l'épingle à cheveux où l'on trouve tout droit le départ du sentier historique d'ascension vers le tizi n'Tamatert.

Entre Tamatert et le tizi n'Tamatert

On vient croiser le fond du thalweg (10mn, 1955m, source) et on poursuit la montée en zigzags dans le creux du thalweg dans la pinède (balisage jaune et bleu) jusqu'à retrouver une centaine de mètres de goudron et reprendre la litanie des zigzags. A nouveau on croise la route (30mn, 2110m) pour un gauche-droite qui permet de poursuivre sur le sentier historique. Vue arrière sur le massif du Toubkal, de l'Aguelzim à l'Afella et jusqu'au sommet du Toubkal. On atteint le tizi n'Tamatert (35mn, 2240m, débit de boissons, C Maroc Télécom). On découvre les montagnes qui bordent en RD la vallée de l'assif Imenane (l'adrar n'Oukaïmeden et l'Angour avec le tizi n'Eddi en plein centre). Vers la droite au-delà de l'Angour c'est le tizi n'Tachedirt dominé par la barrière rocheuse de l'Annrhemer. A nos pieds, on surplombe les villages de Tinghorine, Ouaneskra et Tachedirt vers lequel on va à présent se diriger.

Au tizi n'Tamatert, découverte de la la vallée de l'assif Imenane

Pas d'autre alternative que de suivre la route goudronnée qui fait le tour de la combe de l'assif Imenane. Après 4kms, celle-ci part sur la droite ans un virage serré où l'on trouve la buvette-restaurant Amgdoule (50mn, 2170m). Ici on peut poursuivre sur le goudron mais c'est hyper long et peu varié. Il est fortement conseillé de suivre les anciens sentiers pour rejoindre le village de Tachedirt adossé aux pentes austères de l'Angour. On laisse donc le goudron pour poursuivre sur une piste en légère descente qui s'en va croiser le vallon de l'assif Tirgat, un torrent qui descend directement des combes relevées des faces N de l'Aksoual. Une fois en RD, on laisse la piste descendre vers Ouaneskra alors que l'on suit un large chemin pierreux qui monte sur la D et traverse les terrasses (10mn, 2150m).

Traversée de l'assif Tirgat sous les faces S de l'Aksoual

Peu avant de rejoindre une bergerie isolée, on tourne franchement sur la D pour suivre un muret de basalte (de toutes les manières il n'y a pas grand chose d'autre comme minéral dans le coin...). Très vite on incline sur la G pour remonter pleine pente une prairie à l'herbe rase avec comme point visé une captation d'eau. En la laissant à main D, on poursuit jusqu'au bosquet de jeunes pins derrière lequel on découvre une piste désaffectée (15mn, 2260m, source à 50m vers le SW, camp possible GPS 31°8'56"N 7°51'4"W, C). On suit la piste vers le NNE, piste qui après une légère descente propose une remontée pour contourner une combe verdoyante et très humide, ceci expliquant cela... On laisse à main gauche en contrebas le "stade de foot" pour descendre traverser l'assif Imenane (attention, le sentier étant détruit en fond de vallée il est conseillé de dévaler le coteau détritique pour rejoindre la rivière à 2270m). En RD, on suit sur une centaine de mètres le canal d'irrigation puis on s'en échappe dès que l'on trouve le départ du sentier en marches d'escalier qui permet de rejoindre à pied sec, ou presque, le centre du village de Tachedirt (40mn, 2320m, plusieurs gîtes d'étape, boutiques, transports en commun vers Asni deux fois par jour 7/7j, T, C, E).

La crête W de l'Aksoual vue au travers de la fenêtre d'une des maisons de Tachedirt

Jour 9 : Tachedirt - Tizi n'Eddi - Camp à proximité des azibs Tiferguine

3h40 / +700m / -420m
Diaporama Du centre du village on remonte face à la muraille de l'Angour pour prendre pied sur la route (15mn, 2360m). Selon l'endroit où l'on a touché le goudron, il descendre ou remonter jusqu'au virage serré au-dessus du village duquel démarre le sentier du tizi n'Eddi. Après avoir traversé un thalweg verdoyant, on poursuit en courbe de niveau et c'est à partir d'ici que l'on va trouver les premières balises de couleur bleue, balises que l'on va suivre jusqu'à l'Oukaïmeden. A la fourche de chemins au-dessus de Ouaneskra (35mn, 2465m), une flèche bleue invite à suivre le chemin de D. A l'arrière, on dispose d'une large vue sur la chaîne de montagnes composée de l'Aksoual, du Tamda et du Bou Iguenouane (voir topo Haute route n°3 pour avoir la description du parcours de cette crête).

Au départ de Tachedirt (Aksoual)

Pour revenir au chemin, après une série de zigzags serrés, on franchit une épaule (10mn, 2530m) pour trouver de l'autre côté la suite du sentier tracée à flanc de coteau présentant une pente régulière. Après cet intermède, on repart dans une série de zigzags en préalable au franchissement d'une seconde épaule qui s'inscrit dans une ambiance très minérale (40mn, 2720m). A l'arrière, on a toujours l'Aksoual au premier plan mais au second plan apparaissent de gauche à droite les Afella, le Biguinoussène, le Tadat et l'Aguelzim alors qu'au troisième plan c'est bien le plateau du Tazaghart qui pointe le bout de son nez... Dans le lointain, vers l'W, on identifie les sommets du djbel Erdouz, de l'Imlit et du Gourza que l'on voit apparaître dans la brume de la plaine du Haouz (voir le topo de la Haute route n°4 pour la description du parcours de ces crêtes). On poursuit la montée à la base des contreforts occidentaux de l'Angour. En contrebas sur la gauche, on voit le sentier arrivant de Tamguist qui remonte la combe qui descend du tizi n'Eddi (mais la jonction avec le sentier que l'on suit ne se fera qu'au col même...).

A l'approche du tizi n'Eddi (Adrar n'Oukaimeden)

Notre sentier poursuit dans le minéral absolu et propose une longue série de zigzags alors que l'on louvoie entre les blocs de basalte. Vers 2860m, voici que l'on peut voir sur les pentes du djbel Oukaïmeden vers lequel on se dirige quelques uns des pylônes du télésiège de la station de ski. On franchit un collet entre deux aiguilles dressées (30mn, 2900m). Le col convoité est à présent visible et il ne reste plus qu'à parcourir un sentier tracé à flanc d'éboulis à la pente maîtrisée pour prendre pied dans le large passage du tizi n'Eddi qui s'inscrit entre l'Angour à droite et le djbel Oukaimeden à gauche (10mn, 2930m, C). Les faces N des deux sommets de l'Angour dominent la combe à la pente très relevée du tizi n'Itbir (voir topo Haute route n°3 pour l'ascension du sommet par cet itinéraire).

Franchissement du tizi n'Eddi (Tizi n'Itbir et Angour)

Du col, on suit les balises de couleur bleue qui permettent d'oublier les méandres de l'affreuse piste qui a été creusée il y a quelques années. On emprunte de nombreux coupe-lacets pour rejoindre la plaine alluviale de l'assif Aït Irène (à sec...) au niveau des azibs Talat Novamane. On suit l'allée de cailloux jusqu'à passer au pied des azibs Bou Idormane (45mn, 2650m, fontaine). Le ruisseau présente maintenant de l'eau et on poursuit en RD pour dépasser les azibs Guenzist (ils appartiennent aux villageois de Tachedirt...). On passe RG pour rejoindre le goudron et l'on descend jusqu'au parking qui précède l'entrée dans la station de l'Oukaïmeden. Ici, si l'on n'a rien à faire dans le village (boutiques, gîtes, refuges, bar-restaurant, T, C, E), il convient de partir sur la D hors sentier pour traverser le plateau herbeux afin de rejoindre en RD du lac de barrage la piste d'Agouns.

Sur le plateau de l'Oukaimeden

Elle pénètre dans le vallon verdoyant de l'assif Tiferguine où l'on retrouve la vision de ce "monstre" minéral de l'Angour. Le tizi n'Ouhattar se trouve sur la gauche du vallon et c'est par ce passage que l'on s'échappera de la vallée demain matin. En attendant, on établit le camp quelques 500m en aval des azibs Tiferguine qui restent cachés. Un emplacement de camp idéal en bordure du ruisseau avec beaucoup d'herbe pour les mules (50mn, 2600m, GPS 31°12'4"N 7°50'15"W).

Jour 11 : Azibs Tiferguine - Tizi n'Ouhattar - Agouns - Timichi

4h15 / +550m / - 1165m.
Diaporama Du camp à 2600m, on poursuit sur la piste en direction des azibs Tiferguine. Puis on trouve à emprunter à main G un coupe-lacet qui permet de rejoindre les azibs supérieurs. Au moment où la piste va partir sur la gauche pour contourner l'adrar Ouhattar, on suit le chemin qui se propose à main D (20mn, 2685m). Il traverse les azibs avec comme point visé le col convoité (il s'agit du nouveau tracé...). Côté paysage, on peut noter qu'à main droite l'Angour commence à se parer de lumière avec les premiers rayons du soleil levant.

Montée au-dessus des azibs Tiferguine (Angour)

On s'élève en larges lacets sur une échine pierreuse.A parir de 3000m, le plateau du Tazaghart sort à l'arrière de l'arête N de l'Angour alors qu'à droite on domine le plateau de l'Oukaïmeden. Par des pentes moins sévères, on atteint le tizi n'Ouhattar (1h25, 3130m, C INWI, C Maroc Telecom intermittent). Très large panorama de l'adrar Meltsène à l'Iferouane en passant par le Tougroudadène et l'Arjoût. Et le seigneur des lieux en dehors de l'Angour, c'est bien l'Annrhemer. La descente sera longue et caillouteuse, qu'on se le dise !

Franchissement du tizi n'Ouhattar (dans le lointain, Iferouane et Annrhemer)

Heureusement que le sentier est bien entretenu... A l'approche du village d'Agouns, on incline la marche vers la G pour traverser une partie du village (1h30, 2410m) avant de descendre suivre la piste en fond de vallée. Côté paysage, ce sont les faces N de l'Angour qui écrasent tout. L'assif Agouns est issu du couloir E du tizi n'Itbir (24 heures plus tard on se retrouve de l'autre côté de ce col...). On passe au pied de la mosquée puis par un large chemin caillouteux on atteint la rivière et la piste (20mn, 2265m). On initialise une descente au sein d'une gorge très resserrée : villages à gauche, piste à droite et rivière au centre, et c'est tout ! Des blocs de rochers en suspension qui tiennent comme par miracle aux parois détritiques n'attendent assurément que la pluie d'orage prochaine pour rejoindre leurs congénères en fond de vallée...

Agouns au pied de l'Angour

A l'exception du vert étincelant des cultures d'orge et de maïs, l'austérité est de mise ! A main droite, on évolue sous la verticalité des parois de l'Angour où les blocs entassés de couleur rouge sombre rutilent sous les rayons du soleil. Et que dire de ces couloirs pentus au sein desquels les eaux des pluies d'orage doivent dévaler avec fracas. Monstrueux, tout simplement... En évoluant en RD de la vallée de l'assif Agouns (bien qu'il existe un sentier en RG...), on peut apprécier la vue sur les villages accrochés à la base des pentes détritiques. C'est d'abord Annemiter et ses champs cultivés en terrasses, puis c'est Timguist qui précède l'arrivée à Timichi. On s'en sort plutôt bien : un seul kilomètre de goudron ! Le village de Timichi est situé RG de l'assif Agouns, on se pose dans le gîte d'étape de Brahim Oussalem en RG, un lieu de quiétude immergé dans une végétation arbustive salutaire par temps de grosses chaleurs... Accueil et repas de qualité (40mn, 1985m, tel +212 666496730, 150Dh la 1/2P).

Sur la piste à l'approche de Timichi

Jour 12 : Timichi - Setti Fadma - Marrakech

1h de bus (15Dh/pers) ou 3h30 à pieds sur route goudronnée et piste.
Du gîte de Brahim, descendre traverser l'assif Agouns et remonter jusqu'à la route goudronnée qui passe à la base du village. Le départ 7/7j est à 7h00 tapantes, ou presque, précision berbère oblige... Une bonne quinzaine de kilomètres pour rallier la "grande ville" du coin où l'on trouvera les transports vers Marrakech (minibus ou taxis).

11 jours de marche / 36h / +6550m / -6000m.

Relevés de terrain mai 2022

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