Du Mera peak à l'Everest, le plus beau trek de montagne ?
- Le 26/12/2014
- Dans Voyages
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Au retour de ce trek d'exception, une mini-expédition, on peut raisonnablement se poser la question... Avoir pu réaliser cette "balade" au coeur du massif du Khumbu me laisse encore des frissons tant elle se propose de nous immerger dans un coin du Népal dont on a l'impression d'être à mille lieues d'un coin civilisé alors que l'on se trouve dans les vallées voisines de celles où passent des milliers de touristes chaque année, je fais référence à celles qui conduisent au camp de base de l'Everest. Certes, durant ce trek et bien que les ascensions étaient prévues au programme, j'ai été contraint de laisser de côté des deux trekking peaks qui dépassent largement les 6000m. Je ne me suis pas senti la force, le mot le plus approprié serait motivation, de me rendre si bien au sommet du Mera peak qu'à celui de l'Island peak. Passer des cols, même à 6000m et plus, afin de poursuivre de l'autre côté un périple en itinérance, "aller voir ce qu'il y a derrière"... est vraiment ma motivation, mais "faire" un sommet pour l'accrocher "à mon tableau de chasse", non ce n'est pas ma "tasse de thé" ! Trekkeur (engagé) je suis, summiter je ne suis pas et (je crois...) ne le serai jamais. Surtout quand les panoramas obtenus depuis les cols, ou même depuis les camps avancés, ont pleinement assouvi mon désir de contempler des espaces naturels que je ne connaissais pas auparavant. Pourtant, le reportage web qu'Anthony avait mis en ligne sur trekmag.com avait été le déclencheur pour m'inscrire sur le programme d'Atalante, mais sur place, bien que parfaitement acclimaté après les deux treks Indigenous People Trek et La route des kharkas (lire aussi le billet de blog sur la première partie de la saison 2014), j'ai connu, comme souvent à l'approche de ce genre de performance à réaliser, "un coup de moins bien..."
Ce trek d'une grosse quinzaine de jours permet d'explorer les vallées de l'Hinku, de l'Hunku et de l'Imja, trois vallées himalayennes dans lesquelles les touristes ne se rendent que très rarement. Pourquoi donc ? Eh bien, il y a un "os" juste au milieu du périple : c'est l'Amphu Lapsa, un col à 5800m que l'on rejoint en louvoyant entre les séracs d'un glacier et duquel on descend en face N par un "sentier" souvent enneigé et glacé sur lequel on est quasiment obligé de poser des cordes fixes et faire un petit rappel. Et quand la queue d'un typhon comme Hudhud le 14 octobre 2014 s'en vient déposer une couche de neige fraîche de 40 à 50cm en une nuit, neige qui gèle immédiatement derrière sous l'effet du froid (il y a un peu beaucoup de glaciers tout autour...) et des rafales de vent, on peut s'inquiéter sur la manière de désescalader une telle pente... Oh ! Il n'y a juste "que" 200m de dénivelée, comparés aux 15 jours de trek, ce ne sont que 2 heures de galère, mais... Alors, pour profiter des exceptionnels paysages que propose cette circumambulation, autant bien s'entourer : il y a suffisamment d'agences népalaises qui sont capables de vous accompagner pour sécuriser votre expédition dans les passages glaciaires et qui connaissent parfaitement LEURS montagnes (je ne parle pas des 1500 "agences" qui pullulent dans Thamel mais des 4 ou 5 vraies agences de qualité dont vous saurez débusquer des références en parcourant les sous-rubriques Préparatifs attachées à chaque topo de trek mis en ligne sur ce site.
Le départ de Lukla est rude : face W et brouillard, on ne doit pas voir souvent le soleil dans le coin en cette saison. En plus, il fait froid et humide. Quand on lève les yeux et que les nuages nous laissent voir les pentes qui conduisent au Zatr Og, le col qui permet de passer dans la vallée de l'Hinku khola, on s'aperçoit de suite que dès demain, toute l'équipe, staff népalais compris bien évidemment..., sera "dans le dur" car Hudhud nous a laissé sur 400m de dénivelée une belle couche de neige qui assurément sera bien glacée. Crampons aux pieds ? On se prépare... Le lendemain, le plus dur n'est pas de remonter sur une pente glacée surtout quand on dispose du matériel et qu'on l'utilise (je suis désolé mais il n'y a pas plus c... que de mourir d'une glissade sur un chemin glacé alors que le piolet et les crampons sont accrochés au sac à dos !). Pour les porteurs c'est un peu plus délicat car, bien entendu, les agences ne les dotent pas de crampons pour affronter avec leur charge ce genre de terrain. Le "crampon" népalais des porteurs c'est une cordelette nouée plusieurs fois autour de la basket chinoise et qui permet de "moins glisser" en montée. Par contre, en descente, c'est aussi casse-gueule que de ne rien avoir...
Et pourtant, une simple paire de crampons forestiers (ça se positionne autour des chaussures avec un caoutchouc et les petites pointes accrochent bien même sur de la glace à contition que la pente ne soit pas trop relevée quand même... à Thamel, on peut acheter des modèles chinois à moins de 15€ la paire, chez nous, au Vieux Campeur par exemple, ça vient de Chine, de Corée ou d'Italie et selon les modèles on est entre 20 et 40€). C'est ce que j'utilise sur les terrains non techniques et je peux vous dire que "l'essayer c'est l'adopter !", ça se positionne sur n'importe quel type de chaussures, même les basses, c'est léger à transporter en permanence au fond du sac à dos et c'est vraiment solide. Plutôt que de jouer "la fille de l'air" dans des figures improvisées typées "Lac des Cygnes" et tomber ou de se faire un tour de reins, n'hésitez plus, adoptez-en une paire !
Avec le retour du soleil, dès le deuxième jour, on se doutait bien que le trek risquait d'être beau, en tout cas moi j'étais venu pour ça..., mais qu'il allait demander d'être en bonne forme... On commence à voir que le peuple sherpa a "humanisé" cet axe très couru que les alpinistes parcourent en aller-retour (je le rappelle, le Mera peak est avec ses 6470m l'un des deux plus hauts trekking peaks du Népal avec le Tharpu chuli du côté de l'Annapurna) en assurant tout au long du chemin un service de buvette, la bhatti (souvent 4 murs recouverts d'une bâche en plastique de couleur flashy, identifiable même par temps de brouillard...) qui fait aussi mini-boutique où l'on peut se faire servir un repas local avant de pouvoir s'allonger sur un bon lit (de branchages séchés... ne rêvez pas !) à l'abri du vent et à proximité d'un poêle à bois ou plus simplement d'un âtre. Et jusqu'au pied du Mera peak, vous en trouverez à peu près toutes les 2 heures de marche. Sympa non ? Dans les structures fermées (dans les vraies maisons en pierre), on vous sollicitera entre Rs200 à plus de Rs2000 par personne pour "participer" à une petite chauffe dans le poêle central de l'unique pièce à vivre, poêle très vite phagocyté par la troupe népalaise présente. Pourquoi de tels écarts de prix ? Parce qu'à partir de 4000m, il n'y a plus de forêt et que les propriétaires des lodges doivent organiser des coupes de bois en aval et les faire convoyer parfois sur 2 ou 3 jours à dos de yack. Quelques photos suivent des différents types d'habitation qui "équipent" la montagne.
Après le Zatr Og et son compère le Zatrwa La qui suit, on descend dans la vallée de l'Hinku khola et on découvre le massif du Mera peak juste avant de se retrouver immergé dans une forêt quasi primaire et dans les nuages qui en cette saison remontent les vallées de l'Himalaya chaque début d'après-midi. En gros, tant que l'on se trouve en dessous de 4500m, il est préférable de marcher d'une traite le matin sous les rayons du soleil, d'arriver à l'étape en tout début d'après-midi, de manger au chaud avant d'aller se payer une petite sieste réparatrice au fond du duvet et revenir pour le repas alors que la température intérieure du lodge se réchauffe un peu. A partir de Khote, le matin de 4e jour, le minéral devient le lot commun et on se dirige plein N en direction du Cervin local, le Kyashar. C'est qu'il a de la gueule ! Le Zermatt local se dénomme Thangnag mais le train n'arrive pas jusqu'ici... On peut s'élever à pieds jusqu'à une crête qui s'inscrit 700 à 800m au-dessus du village, le Thangnag Ri, et qui a le mérite d'offrir un superbe panorama à 360° sur le cirque de montagnes jusqu'au Mera La, le col qu'il est prévu de franchir dans deux jours. Par contre, pas de Mera peak, juste les contreforts W, en gros une falaise verticale "abomi-freuse" de près de 2000m, juste le double de celle hyper connue de l'Eiger en Suisse... On peut contempler à loisir cette face austère "qui fait froid dans le dos" depuis le belvédère du Thangnag Ri jusqu'au moment où les nuages vont décider d'envelopper la vallée. Et là, c'est "clap de fin"...
Maintenant que l'on est bien acclimaté, on poursuit en direction du Mera La jusqu'au village de lodges de Khare, un endroit assez incroyable de modernité que l'on n'attend pas trouver ici même : à 5000m d'altitude, il y a tout pour passer un bon séjour qui plus est avec un niveau de services proposés au clients : d'abord les technologies de la communication, du téléphone satellite au WiFi, de l'électricité fournie par une "batterie" de panneaux photovoltaïques, une boutique bien achalandée à des prix qui restent corrects, des chambres proprettes équipées de fenêtres à double vitrage (mais le courant d'air passe sous la porte...), un poêle à bois dans lequel on peut enfourner du bois, certes c'est fait pour cela, mais les branches doivent être serties de pierres précieuses au prix demandé... Il y a même en bas et en haut du village deux DZ pour hélicoptère (hélicoptère qui a malheureusement été appelé pour un de mes camarades de cordée qui avait contracté une mauvaise bronchite, altitude et bronchite ne font vraiment pas bon ménage...).
La montée vers le Mera La est assez aisée si on ne tient pas compte de l'altitude, juste 400m sur un bon sentier puis une grimpette dans une moraine détritique "dré dans l'pentu" avant de rejoindre le large col sur un glacier débonnaire. Une petite descente d'une vingtaine de mètres sur de la glace vive dans laquelle sont fichés des petits cailloux pour rejoindre l'emplacement du camp de base du Mera peak. Ah, la vue est exceptionnelle sur ce beau massif entièrement recouvert de glace aux plusieurs sommets qui s'inscrivent entre 6000 et 6500m. Recouvert de glace certes, à l'exception d'un béquet rocheux au pied duquel les gens du coin ont aménagé un camp avancé sur lequel on peut y dresser plusieurs tentes. C'est d'ailleurs là que nous nous rendons avec Rémi le lendemain, un "saut de puce" de 400m de dénivelée, pour atteindre 5800m. Mais le parcours, très facile techniquement (c'est une pente entre 20 et 30° sur de la neige bien tassée), se révèlera être pour moi une épreuve titanesque en devant lutter de face contre un vent glacial de 100km/h. Trois heures dans ces conditions-là m'ont laissé exangue et sans force jusqu'au lendemain matin (minuit trente le départ prévu vers le sommet...). 45mn après le départ du camp, il m'a été impossible de suivre le rythme. Et pourtant, il ne restait que 500m pour atteindre le sommet... Mon camarade de cordée connaîtra la même mésaventure moins d'une heure plus tard. Même pas question de se reposer une journée et de re-tenter le sommet le lendemain. Nous n'avons qu'une idée en tête : descendre retrouver un peu de verdure sur les pelouses alpines. C'est ce que nous ferons en cours de matinée en revenant au camp de base où la quasi totalité du staff était restée et en descendant jusqu'à Kongme dingma. On est 1000m plus bas et ça change tout ! Et en plus avec une météo revenue au beau qui va nous offrir une descente de toute beauté avec le livre d'images du Khumbu ouvert devant les yeux. Les quatre 8000 du coin : Makalu, Lhotse, Sagarmatha et Cho Oyu en face de nous... Et, pour compléter, en tournant un peu la tête sur la droite, le cinquième 8000 qui n'est autre que le lointain Kangchenjunga. Vision régérénatrice !
La suite de l'itinéraire remonte la vallée de l'Hunku khola (ne pas confondre avec la précédente !) et le seigneur des lieux va se trouver être le Chamlang, un massif assez complexe avec plein de vallons morainiques et des lacs bleu pétrole tout autour. A proximité du Kali himal, notre itinéraire partira sur la gauche rejoindre une immense cuvette caillouteuse qui héberge les lacs de Panch pokhari. Là, c'est un peu beau ! On est au pied de l'Amphu Lapsa, ce col qui va nous permettre de "sortir par le haut" de cette vallée plutôt profonde puisque l'endroit où l'on va passer la nuit se trouve à plus de 100kms à vol d'oiseau (mais qu'est-ce qu'il viendrait f... ici, le piaf !) si l'on suit la Hunku khola vers l'aval jusqu'à Kharbari, le plus haut village relié au réseau routier népalais... Aux Panch pokhari, le seigneur des lieux, maintenant que Sagarmatha et les Lhotse ont été occultés par le Kali himal, c'est le Baruntse et c'est un sacré morceau. Au fait, juste sur sa droite, il y a le West col à travers lequel passe l'itinéraire du Great Himalaya Trail, eh bien, il ne parait pas vraiment sympa, sympa...
Nous, on va se mesurer à l'Amphu Lapsa. On doit être le dernier groupe de la saison à vouloir le franchir : la trace est bien tassée, impossible de se tromper ou de tomber dans une crevasse... C'est au moins ça de gagné. Sur une neige comme celle-là et une pente en fin de compte assez peu relevée, les crampons forestiers font merveille (au cas où, j'ai quand même en réserve les "officiels" dans le sac...). On atteint le col sans difficulté notable si ce n'est que nous revoilà à 5800m. Il n'y a plus que 50% d'O² dans l'air. D'ailleurs les anglophones parlent de breathtaking pour qualifier un paysage "stupéfiant de beauté" ou mieux "à couper le souffle"... Là c'est au premier degré qu'il faut le comprendre : on a doublement le souffle coupé, suite à la grimpette assurément, mais lorsque l'on va découvrir la beauté de ce qui se présente de l'autre côté du col, on ne respire plus : c'est exceptionnel ! On domine un bassin minéral où de multiples glaciers convergent pour partir vers la gauche sous les pentes S des Lhotse. Une petite photo souvenir pour illustrer "ce dont je vous cause..."
Je ne m'en suis pas encore remis, tant c'est beau ! Juste une petite inquiétude toutefois, le gars en se retournant cherche vainement l'itinéraire de descente... et ne trouve vraiment pas grand chose comme solution ! "Damned, mais où c'est t'y donc ?" C'est bien d'être arrivé jusque là, mais encore faudrait-il que l'on puisse en descendre, et du côté opposé à la montée si possible, non ? Le "sentier" suit une petite vire et on reprend confiance avant de voir que toute l'équipe est affairée en contrebas, qui les guides en train de poser des cordes fixes, qui deux porteurs en train de faire glisser les paniers à l'aide d'une corde jusqu'à une plateforme 30m plus bas, qui d'autres désescaladant un goulet rocailleux gelé en moulinette... Ca ressemble de loin à une armée mexicaine mais, en fin de compte, si l'on s'intéresse à l'ordonnancement des tâches, pas du tout : c'est super bien organisé et le "chantier" avance positivement. Bon ! C'est vrai, on n'a pas envie d'y rester trop longtemps car on se trouve en contrebas de l'arête côté N et le soleil, c'est prévu le midi pour être au S... Donc, il fait frisquet pour ne pas dire plus ! En se penchant un peu sur le vide, on peut constater que le "cher" typhon Hudhud nous a laissé une belle couche de neige que le vent s'est empressé de façonner jusqu'à devenir une glace bien lisse et casse-gu... Mais positivons ! Il fait grand beau, les paysages sont splendides, nos guides ont sécurisé le passage pour tout le monde, un travail de qualité. C'est quand même impressionnant ce que peut contenir un sac de guide : on dénombre sur le terrain 2 cordes fixes de 100m, une corde en 8mm de 80m (peut-être même un peu plus longue...) et des pieux à neige "en veux-tu, en voilà..." + toute la quincaillerie mousquetons, sangles, broches à glace, etc. Avec tout ça, l'équipe en totalité va se retrouver en sécurité, moins de deux heures après, sur le plateau morainique 400m en dessous. Maintenant commence la descente sur le fil de la moraine pour un long long (long) chemin jusqu'à Chukhung que l'on espère atteindre pas trop tard... Heureusement qu'il y a de la matière à voir sur le chemin parce qu'on pourrait finir par trouver le temps longuet : la découverte s'initialise au détour d'un virage où se dévoile le fameux lac de l'Imja Tsho que tous les analystes prédisent qu'il va faire exploser sa moraine frontale un de ces jours et commettre un massacre en aval (il est vrai qu'il y a 20 ans, il n'existait pas, alors je peux comprendre qu'il puisse faire peur quand on constate la masse qu'il représente aujourd'hui...). Puis c'est le passage au pied des faces S des Lhotse, impressionnantes de verticalité. Encore inviolées à ce jour... Après, c'est côté gauche que cela se passe avec le passage au pied d'un bassin glaciaire de taille gigantesque, celui qui se trouve au pied de l'Ombigaichan. Et pour finir, c'est la découverte de l'Ama Dablam, pas sous son plus beau profil, en contre-jour (on a failli la rater...), mais bon, c'est ma montagne préférée... A Chukhung que l'on finit par atteindre quelques minutes avant que la nuit ne tombe (c'est brutal ici...), Rémi et moi devisons dans la salle du lodge sur la suite du programme et avons le sentiment commun de ne pas "avoir envie" de remonter la vallée pour faire l'ascension de l'Island peak alors qu'il nous semble que l'on a eu accès aux plus beaux panoramas sur ce bassin de l'Imja glacier. Il reste 6 jours avant le rendez-vous avec notre avion à Lukla. Seulement 3 sont nécessaires pour rejoindre l'altiport. "के गर्ने" (Ke garne ?) diraient des népalais ?
Je propose que nous allions le lendemain escalader le sommet du Chukhung Ri qui s'élève directement au-dessus du village et dont le panorama sur l'Ama Dablam doit "valoir le coup" puis sur les deux jours qui suivent de lui faire découvrir le Khumbu glacier et le sommet de Sagarmatha depuis le Kalapattar. On traversera le massif sous le Pokalde en franchissant le Kongma La (que je ne connais pas), un col un peu délaissé au profit des deux autres Cho La et Renjo La, mais le Kongma La va se révéler le plus spectaculaire des trois cols du Khumbu (j'avais franchi Cho La et Renjo La en 2008 lors du trek Du Khumbu au Rolwaling passant par le Tesi Lapsa). A plus de 5500m, le chemin d'accès au Kongma La traverse de nombreuses moraines aux cuvettes lacustres du plus bel effet lorsque que l'on se retourne et que l'on a sous les yeux des larges panoramas vers le S et le SE. Du col, rejoindre Lobuche est aussi une partie de "plaisir" avec la traversée en toute fin de journée du glacier du Khumbu (alors que la nuit est en train de tomber...), ce gigantesque fleuve de glace recouvert de blocs morairiques arrachés aux pentes des plus hauts sommets du Monde et sur lequel, comme sur l'Imja glacier du côté de Chukhung ou le Ngozumpa glacier de la vallée de Gokyo, des lacs glaciaires occupent les cuvettes qui se sont creusées au milieu des séracs.
On retrouve l'"autoroute de l'Everest" à Lobuche, c'en est fini de notre tranquillité mais il reste quand même un "truc" superbe à voir : le triptyque Lho La - Sagarmatha - Nuptse depuis le sommet de la bosse du Kalapattar. On est début décembre, il y a (un peu) moins de touristes qu'en haute saison et on termine ce trek "Du Mera peak à l'Everest" par ce petit aller-retour panoramique qui me fascine toujours autant. Une nuit à Gorakshep, un lieu que j'ai découvert il y a 16 ans lors de mon premier trek et où il n'y avait qu'un seul lodge, qui aujourd'hui est devenu un endroit hyper connecté (3G+ et WiFi), qui dispose d'une impressionnante capacité de logement, etc. Enfin... De là-haut, 400m au-dessus de Gorakshep, au pied de l'arête S du Pumori, c'est très sympa surtout en fin d'après-midi où l'ensoleillement est parfait (on se demande pourquoi 80% des touristes y vont tôt le matin alors que l'on est à contre-jour...), et puis comme cela, j'ai pu enfin disposer de photos numériques (en 98, j'étais en diapos et les diapos scannées, c'est pas tout-à-fait ça...)
De Gorakshep, la descente jusqu'à Lukla via Namche est loin d'être passionnante : ce ne sont qu'enfilades de lodges et de commerces et à partir de Namche on retrouve les caravanes de mules qui nous laissent cet olfactif souvenir de leur passage. C'est absolument dégoûtant mais il faut bien faire manger tout ce beau monde de touristes en convoyant depuis Jiri les tonnes de ravitaillement et les bouteilles de bière... Mais où sont donc mes petits sentiers de la Route des kharkas et dans une moindre mesure ceux que j'ai pu fouler durant ce merveilleux trek Du Mera peak à l'Everest dont je viens de vous conter (seulement) quelques anecdotes ? Il ne vous reste plus qu'à vous y rendre pour vivre les mêmes aventures en suivant le jour par jour que j'ai eu grand plaisir à vous décrire dans le topo que j'ai mis en ligne sur le site ici. Bonne lecture, beaux diaporamas à faire défiler (juste après que j'ai eu le temps de les ordonnancer...) et faites de beaux rêves ! Du rêve à la réalité, il ne faut des fois que quelques clics de souris sur un ordinateur et on se retrouve avec un billet d'avion aller-retour pour Kathmandou, un contact avec une agence népalaise qui va vous organiser ce qui deviendra le "voyage de votre vie" avant de se transformer l'année suivante en "c'était mon premier voyage dans l'Himalaya népalais" alors que vous êtes en train de vous engager sur le deuxième... Je peux en attester après mon seizième voyage cette année... : Le Népal, ça vous gagne (vraiment) !
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