[France] Alpes - Les Mourres du Verdon
Après avoir effectué un petit séjour au printemps 2024 dans cette région des gorges du Verdon pour quelques repérages d'itinéraires et de viabilité de passage par certains sommets et crêtes, voici le premier opus d'une série de mini-treks plutôt engagés (celui-ci sera bientôt suivi d'autres, j'en suis persuadé...). L'idée de ces mini-treks est de proposer une découverte de l'espace naturel présent autour des sublimes gorges du Verdon. Pas ou peu de villages pour se ravitailler (Saint-Jurs, Moustiers, La Palud, Rougon, a minima...) mais on peut compter sur la présence de gîtes ou de campings pour s'éviter une difficulté supplémentaire, celle du portage en autonomie. Au printemps, certes, il y a de l'eau partout, des cabanes ouvertes, basiques certes, pour se poser, des prairies à l'herbe rase et surtout pas de troupeaux sur les alpages d'altitude chaperonnés par leurs gardiens aux mâchoires acérées, le bonheur quoi ! C'est d'ailleurs le point primordial à prendre en compte lors de la réalisation de cet itinéraire : les bergers ont déjà assez de travail avec la protection de leurs troupeaux contre les prédateurs qu'il ne s'agit pas de la emm... davantage sur LEUR terrain par notre présence inopportune sur des itinéraires officieux dévolus à l'estive. Alors, pour effectuer vos randonnées "hors des sentiers battus", privilégiez les longues journées d'avril à mi-juin dès que la neige a disparu, reprenez à la mi-septembre jusqu'aux frimas de l'hiver. De toutes les manières, l'été, il fait trop chaud... Et remplissez vos pupîlles de ces exceptionnels panoramas à 360° sur les Alpes franco-italiennes, les Préalpes de Digne, les Baronnies et les reliefs qui s'inscrivent jusqu'aux rivages de la Méditerranée. Et, au gré des rencontres avec les acteurs du tourisme et de l'agriculture et de l'élevage, échangez vos impressions avec ces personnes qui font vivre une région tout entière et qui ne se résume pas au seul spot des gorges du Verdon. Soyez-en sûrs, après ces explorations de l'arrière-pays, vous en redemanderez !
N’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage et bien d’autres choses encore.
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LE TREK JOUR PAR JOUR
Jour 1 : La Palud-sur-Verdon - Rougon
2h / 7kms / +275m / -230m.
Diaporama On commence par une petite mise en train qui va permettre de relier La Palud-sur-Verdon (915m, parking à la sortie E) à Rougon en suivant la variante du GR4 (proposant un profil moins chahuté, elle permet d'éviter la remontée des gorges, remontée qui pour certains pourrait occasionner des problèmes de vertige au niveau des échelles de la Brèche Imbert...). On suit la RD952 en ayant soin, après 200m, de laisser partir sur la gauche l'itinéraire balisé en jaune en direction de Châteauneuf-lès-Moustiers qui remonte le ravin du Brusquet (c'est par là que l'on reviendra...). On poursuit sur le goudron et on voit arriver de la droite le GR4 en provenance du village. 80m plus loin le balisage blanc-rouge invite à quitter le goudron et à incliner légèrement sur la G pour emprunter le Chemin du Pigeonnier, parallèle à la route.
On évolue un peu à hauteur de la vallée pour passer au-dessus d'une ferme équestre (25mn, 835m) avant d'entamer une descente tranquille pour rejoindre le fond du ravin dans lequel s'écoule le ruisseau du Baou (15mn, 705m, poteau indicateur "Vallon du Baou"). Un petit gauche-droite permet de poursuivre sur le GR et traverser le ruisseau à l'aide d'une passerelle de bois. On débouche sur la route d'accès à la ferme de Faucon, celle-la même où réside le père Guy Gilbert (connu il y a de nombreuses années pour le livre "Un prêtre chez les loubards" et d'autres... aujourd'hui âgé mais poursuivant son oeuvre au sein d'une association visant à l'éducation d'adolescents, entre autres par la médiation animale et le travail manuel, voir explications ici et là). On suit la petite route goudronnée sur la D jusqu'à venir frôler la RD952 (20mn, 741m) avant de poursuivre à main G sur un chemin caillouteux pour un parcours qui fait la part belle à la contemplation du panorama sur l'entrée des gorges du Verdon, le fameux Couloir Samson.
Par une montée régulière sous les frondaisons, on rejoint la RD17 (25mn, 855m). On continue sur un coupe-lacets qui aboutit à proximité de la chapelle Saint-Christophe située à l'entrée du village de Rougon (20mn, 945m). De la chapelle, il ne reste plus qu'à suivre le goudron vers l'E, emprunter la rue principale du village jusqu'à traverser une placette et atteindre côté E le gîte d'étape Le Mur d'Abeilles (10mn, 970m, accueil hyper sympa du couple de propriétaires, chambres et dortoirs, 1/2P et pique-niques, réservation hautement conseillée tel : +33 492313809) que jouxte la crêperie-bar éponyme. Dans le village, il y a quelques commerces de bouche : restaurants, bars et même une épicerie ouverte 2h le matin et 2h en fin d'après-midi. Et si on en a encore la force, rien n'empêche d'aller faire un tour sur le rocher du château : pour s'y rendre, il y a deux chemins certes mais rien de plus aisé, il faut commencer par descendre, un peu... avant de remonter !
Jour 2 : Rougon - Crête des Traversières - Le Pioulet - Crête de Berbené - Colle Basse - Blieux
7h50 / 19kms / +1150m / -1120m.
Diaporama Depuis le gîte d'étape, retour quasiment à l'entrée du village où l'on va suivre sur la D en montée le GR4 (c'est ici que variante arrivant de La Palud-sur-Verdon et sentier principal sortant des gorges se rejoignent...). Après avoir suivi une sente entre les maisons puis au-dessus des jardins, on se retrouve à marcher sur une piste qui remonte le coteau détritique en larges lacets et finit par déboucher au niveau d'un collet duquel se dévoile à l'avant le Plateau de Suech. On laisse partir à main droite le sentier d'ascension de la Barre de Catalan et on avance de 250m vers le N pour atteindre une fourche de sentiers (55mn, 1210m).
Ici, on laisse partir à droite le GR4 et ses marques blanches et rouges vers Castellane alors que l'on incline au NW sur une trace balisée en jaune qui sinue entre les buis et les lapiaz. A proximité du rebord du coteau qui surplombe le plateau de La Palud, on dispose sur la droite d'une large vue sur le Sommet de Pré Chauvin et sa longue crête qui le relie aux Cadières de Brandis (voir topo de la rando). Les plaques de lapiaz que l'on traverse recèlent malgré leur aspect plutôt détritique une flore qui s'insinue dans chaque anfractuosité de la roche : on découvre de multiples sortes d'orchis (dont les militaris), des iris sauvages et tant d'autres...
Il ne faut pas s'interdire de jeter un regard en arrière pour contempler, alors que l'on prend progressivement un peu de hauteur, l'enfilade du Couloir Samson au milieu duquel se faufile le Verdon et à l'arrière les immensités du Plateau de Canjuers, haut lieu réguliers d'entraînement des militaires. Au poteau indicateur "Peicard" (30mn, 1325m), on incline la marche à D pour passer à la D de la ferme ruinée qui atteste de la présence humaine il n'y a pas si longtemps... Quelques restanques qui ne sont pas totalement écroulées devaient servir de terrasses de culture pour des céréales ou du pois-chiche, histoire de disposer d'alimentation pour les gardiens de troupeaux de chèvres et de brebis.
Par un sentier à la pente régulière et maîtrisée, on rejoint l'épaule occidentale de la Crête des Traversières (45mn, 1615m). Côté S, on domine la plateau de La Palud et au-delà l'horizon lointain est composé du Coudon, de la Sainte-Baume, le la Chaîne de l'Etoile et de la Sainte-Victoire. Quel belvédère ! Côté N, on n'est pas en reste : en contrebas, c'est le plateau d'alpages de Prau dominé par le Mourre de Chanier. Du point où l'on se trouve, on poursuit en descente tout en suivant le balisage jaune qui incline à mi-pente vers la D (imprécision sur le portail IGN, le sentier ne passe plus par la bergerie pour respecter la tranquillité des bergers pendant l'estive. Noter, si besoin, la présence d'une source au niveau de la bergerie...). Quelques cairns aident à la progression vers le NE.
Vers 1560m, on dispose de 3 possibilités pour se rendre à Blieux, le terme de l'étape :
1) suivre le balisage jaune qui franchit le large collet au-dessus de la bergerie (sentier officiel) mais c'est celui que l'on empruntera demain pour l'ascension du Mourre de Chanier...
2) se diriger vers le large collet mais incliner sur la D 200m avant de l'atteindre, alors que l'on se trouve au-dessus de la bergerie, pour remonter les pentes herbeuses afin de rejoindre le collet herbeux coté 1679 sur IGN ; de ce collet herbeux, poursuivre à main D pour rejoindre en écharpe, en louvoyant entre les barres, la Crête des Traversières au point 1715 bien au-delà du sommet de ladite crête coté 1745 sur IGN marqué d'un cairn et d'un poteau.
3) monter complètement à main D par l'évidente trace qui rejoint le sommet de la Crête des Traversières et au-delà poursuivre vers l'E sur le fil de la crête pour retrouver le point 1715.
Un fois sur la crête à l'E du sommet de la Crête des Traversières (40mn, 1715m), on va s'engager sur un itinéraire totalement hors sentier en bord des falaises qui dominent de belle façon le cirque au milieu duquel se trouve le village de Blieux. Aucune difficulté pour évoluer sur la première partie de la crête bien large. Alors que l'on se dirige vers le Sommet du Pioulet (c'est le premier sommet qui termine la Crête des Traversières et pas le 2ème, plus haut, qui correspond au début de la Crête de Berbené...), on peut éviter une excroissance en suivant une large vire côté N qui passe à la base (on peut aussi en faire l'ascension...) pour se retrouver de l'autre côté où l'on suit uneclôture installée côté S destinée à contenir les troupeaux à distance du précipice. Celle-ci a été posée avec intelligence puisque l'on dispose la plupart du temps d'une bonne vingtaine de mètres de large pour marcher. Merci !
Sur ce parcours en up / down sans réelle difficulté (attention toutefois par grand vent !), on peut contempler les horizons du N au S depuis la montagne d'Aurouze (le Pic de Bure...) jusqu'au massif du Mercantour en passant par les Ecrins (la Roche de la Muzelle, le Vieux-Chaillol, le Râteau, la Meije, la Barre des Ecrins, l'Ailefroide, le Pelvoux, etc.), les Préalpes de Digne (les Monges), la Tête de l'Estrop, le Mont Pelat, et des centaines d'autres et parmi eux l'Argentera, point culminant du Mercantour sis en Italie... Au SW, Grand Margès, Sainte-Baume, Sainte-Victoire... Après cette deuxième partie plutôt "roulante", nous voici devant le Pioulet : on peut le franchir par son sommet ou alors le contourner, là encore, par une vire un peu plus osée que la précédente côté W (à epmrunter uniquement les jours sans vent et sans pluie !). Dans les deux cas, il faut d'abord rejoindre la selle à laquelle on accède en traversant une "forêt" de buis calcinés (pas cool...!). Une fois sur cette selle, c'est à droite ou à gauche... De toutes les manières, on se retrouve de l'autre côté face aux Cadières de Brandis dans le creux du Ravin de Combone naissant (1h15, 1650m) avec à l'avant le sommet du point culminant de la journée, celui de Berbené à 1771m.
A partir de là et jusqu'à atteindre les rochers occidentaux du Piton de Roque Blanque situé à 1200m de là, on va un peu souffrir car le cheminement est loin d'être de tout repos depuis qu'un incendie a brûlé les buis et les genêts et a transformé la plasticité légendaire de ces arbustes en troncs et ramures durs comme du "béton". Pas d'itinéraire précis à suivre : c'est vraiment "comme on le sent"... Impossible de suivre le rebord de la falaise et faire attention à ne pas descendre trop bas (rester une trentaine de mètres de dénivelée en contrebas du fil de la crête)... Alors, on louvoie deci de là au gré des possibilités de passage en essayant de rattraper, dès que l'on en a la possibilité, le fil de la crête par des semblants de larges chemins herbeux (qui n'en sont pas, d'ailleurs...). La progression est fastidieuse et la délivrance (tardive...) prend la forme d'un collet herbeux dégagé précédant un béquet calcaire (1h10, 1640m). Encore un petit effort pour contourner ce béquet par les rochers côté S avant de déboucher dans un 2ème collet à 1649m situé à l'aplomd des rochers occidentaux de Roque Blanque. On profite encore des panoramas quasiment à 360° puisqu'à présent on va entamer la descente.
Celle-ci s'effectue côté N en biais face au Sommet de Pré Chauvin pour rejoindre une trace en contrebas, trace assez bien marquée dans les pentes herbeuses. Une fois dans la forêt de pins, la trace se perd un peu mais on finit toujours par trouver une possibilité d'avancer en biais vers l'ENE pour rejoindre le passage de Colle Basse et sa prairie dégagée (35mn, 1446m). Ici, on retrouve le sentier officiel balisé en jaune qui relie Chasteuil à Blieux. On le suit en descente vers la G. On évolue sous les frondaisons jusqu'à croiser une source à 1375m, origine du ruisseau qui descend le Ravin de la Castelle. Tout au long de la descente vers l'Asse de Blieux (c'est la rivière du coin...), on dispose de vues spectaculaires sur les falaises des crêtes de Berbené et des Traversières, celles-là même que l'on a suivies une bonne partie de la journée...
A la clairière (35mn, 1090m), le sentier incline à G pour aller traverser le ravin à gué avant de se poursuivre à hauteur sur la RG jusqu'à rejoindre le fond de la vallée de l'Asse de Blieux. En premier on traverse le Ravin de Chaudane (40mn, 870m) avant de tourner à G et atteindre le Chemin de Plan Pinier. On poursuit sur la D sans balisage pour traverser l'Asse de Blieux et on suit à main G la petite route goudronnée. Dans le virage serré à D autour du hangar, on peut :
1) poursuivre sur le goudron vers le N pour rejoindre la RD21 avant de poursuivre à G vers l'oratoire qui se trouve à l'entrée E de Blieux ;
2) emprunter, s'il n'est pas fermé, le chemin agricole terreux et parfois boueux qui remonte par les prairies jusqu'à l'oratoire.
A l'oratoire (20mn, 930m), la journée de marche n'est pas encore terminée : Blieux est composé de deux blocs d'habitations, en bas et en haut, et bien sûr le gîte d'étape La Chambrette est dans celui du haut...! On poursuit vers l'W sur la RD21 (belles vues arrière du Sommet de Pré Chauvin au Grand Mourre en passant par les crêtes de Berbené et des Traversières, le Mourre de Chanier et le Petit Mourre). Au poteau indicateur, on poursuit 500m pour passer devant la mairie et traverser le Ravin de Riu sur un pont routier. Après le pont, c'est à D en direction de la ferme équestre mais, dans la première épingle à cheveux, on tourne franchement sur la G pour rejoindre le gîte d'étape La Chambrette (30mn, 975m, res : +33 771132663, 1/2P, accueil attentionné du propriétaire qui distille d'excellents conseils sur les activités pédestres de la micro-région, il fait partie de l'association "Astro Blieux" qui gère l'observatoire du Chiran).
Jour 3 : Blieux - Vallon de Prau - Mourre de Chanier - Petit Mourre - L'Argilas - Les Bondils
6h30 / 17kms / +1040m / -800m.
Diaporama Depuis le gîte situé dans la partie haute du village, pas besoin de faire le grand tour du vallon pour rejoindre le départ du sentier officiel qui monte vers le vallon de Prau. On rejoint la fontaine située à 50m vers le S sur la placette pour trouver à main G l'opportunité de descendre par une petite sente rejoindre la RD21. On avance sur le goudron vers l'W sur une centaine de mètres et, à main G, on emprunte de nouveau une sente qui nous permet d'atteindre le fond de la vallée de l'Asse de Blieux. On traverse la rivière sur un pont routier puis on tourne à G pour suivre la piste qui longe le cours d'eau jusqu'à sa confluence avec le ruisseau de Riu où l'on retrouve le balisage jaune qui arrive du village inférieur de Blieux quelques mètres au-dessus du pont romain. On reste sur la piste pour négocier un large virage sur la D et atteindre une piste qui arrive de Plan Pinier. On l'emprunte sur la D pour traverser le village de Thon et arriver au hameau de La Tuilière (45mn, 910m).
On s'engage à D sur le Chemin de la Tuilière (balisage jaune) et on suit le chemin caillouteux qui côtoie le canal d'irrigation. Puis on croise un torrent à quelque hauteur du fond du vallon qui concentre les eaux de plusieurs ravins qui descendent des pentes du Mourre de Chanier et du Pioulet. Au lieu-dit "Pré Rouyer", impossible en début de saison de ne pas déchausser pour traverser le torrent à gué (30mn, 965m) avant de poursuivre en RD et s'élever sur les pentes par à-coups, certaines portions étant plutôt relevées. On alterne immersion en forêt et traversée de zones à découvert avant de rejoindre la base détritique de la Crête des Traversières parcourue hier, mais tout là-haut...
On remonte sur le fil d'une roubine pour croiser une source à main D (1h20, 1390m). Le chemin incline progressivement vers la D pour venir passer sous les barres rocheuses alors que la pente se fait moins rude avec comme point visé le large col herbeux qui marque la fin du vallon d'altitude de Prau. Au col (35mn, 1570m), nul besoin de descendre vers la bergerie (à moins qu'il y ait besoin de faire le plein d'eau...) ni de poursuivre sur le sentier à main gauche balisé en jaune qui se dirige vers Rougon (c'est celui que l'on a emprunté hier avant que l'on ne choisisse de grimper et de suivre le fil des crêtes...). Non ! L'itinéraire d'ascension vers le Mourre de Chanier dont le sommet reste encore occulté par son antécime, se trouve à main D : il est bien marqué au sol, balisé de cairns et s'élève à flanc d'un coteau recouvert d'une végétation méditerranéenne (orchis, buis, genêts, primevères, gentianes printanières, myosotis, iris, anémones de plusieurs sortes, pivoines sauvages, etc.). Il permet de franchir une épaule avant qu'il ne nous conduise à une large baisse située sur la crête entre les sommets du Mourre de Chanier à gauche et son antécime cotée 1817 à droite (50mn, 1803m). Le panorama à quasi 360° est somptueux et aussi complet que celui contemplé hier sur les crêtes d'en face !
De la baisse sur la crête, on continue vers le NW en suivant le sentier cairné qui remonte en lacets le lapiaz sommital pour déboucher sur une étonnante pelouse alpine que coiffe un quadripode rouillé marquant le point culminant du Mourre de Chanier (20mn, 1930m). On domine la région entière et la contemplation de tous ces sommets alentours donne une folle envie de composer de nouvelles itinérances au coeur de cette région somptueuse. En délaissant les horizons lointains et en se cantonnant dans un rayon de 40 à 50kms, on dispose d'une vue imprenable au S sur le lac de Sainte-Croix et le plateau de Valensole, et, en déplaçant le regard vers la gauche, on identifie bien la faille des gorges du Verdon dominée par le Grand Margès, plus loin à gauche le Roubion, les Cadières de Brandis qui précèdent Castellane, puis les Préalpes de Digne, les monts et plateaux qui bordent le cours supérieur de l'Asse du côté de Barrême jusqu'à l'W avec la montagne de Lure.
Au NW, on suit la crête herbeuse en direction de l'impluvium. On passe au-dessus des cabanes de Chanier avant de poursuivre au N jusqu'au sommet du Petit Mourre duquel on dispose d'une vue plongeante sur le cirque de Blieux (20mn, 1877m). Retour à l'impluvium pour passer sur sa D et descendre hors sentier dans les pentes herbeuses en direction du SW prendre pied sur la Grande Plaine. On y rejoint, côté S, le départ d'un sentier de descente original et très peu fréquenté par les randonneurs. Il se situe à mi-chemin entre le Grand Mourre à droite et le Mourre de Chanier à gauche et présente un énorme avange : celui de se retrouver très rapidement sous la douche...! Noter qu'avant de descendre vers les Bondils, on a la possibilité d'épingler à son "tableau de chasse" le sommet du Grand Mourre : en suivant la crête qui borde la Grande Plaine côté septentrional jusqu'au sommet et en passant par le plateau pour rejoindre le départ du sentier de descente (compter 45mn en plus au cumul horaire journalier).
A 1765m, un cairn marque le début de la descente en RG d'un large couloir pierreux à faible déclivité. Le sentier est bien viabilisé et les cairns admirablement positionnés ne laissent pas la place à l'incertitude d'être ou ne pas être sur le bon itinéraire... Le sentier incline progressivement vers l'aval alors que l'on parcourt la base de la prairie de l'Argilas puis descend plus directement sur le fil d'une épaule caillouteuse encombrée de buissons. On dépasse une source (40mn, 1620m, 30m sur la D du chemin) puis on louvoie entre buis et genêts pour rejoindre le fil d'une moraine herbeuse qui s'inscrit à hauteur entre deux vallons fluviaux, celui de la source à droite et celui du Ravin de la Grave à gauche. Le sentier est évident et de belle facture...
A la terminaison de cette moraine, on désescalade sur la D pour traverser le torrent issu de la source précédente et arriver un peu plus loin au niveau d'un grand escace pierreux à découvert à 1365m. Ici, la ligne de cairns se poursuit de manière évidente vers la D en direction de la chapelle Saint-Pierre située sur le hameau des Chauvets (on y retrouvera la RD17 pour descendre au gîte des Bondils...). Un autre itinéraire est possible pour rejoindre de manière plutôt directe le hameau des Bondils : caché derrière un empilement de pierres grises, on découvre à main G un cairn qui marque le départ de la "directissime". L'itinéraire, bien que référencé sur mapy.com (je ne suis pas fan des applications GPS, loin de là..., mais en phase d'exploration elles prennent tout leur sens...!), n'est absolument pas démaquisé et il faut un peu de perspicacité pour se frayer un passage entre les arbustes et les buissons pour désescalader le coteau et aussi suivre les traces des sangliers (voire de quelques humains...) qui l'ont suivi.
Au mitan de la descente, on franchit un fil de clôture avant de descendre assez directement d'abord dans un maquis plutôt dense mais où il y a toujours une possibilité de sentier puis, à partir du moment où l'on voit la route en contrebas, dans les pentes herbeuses pour atteindre la RD17 quelques mètres à la D du pont qui enjambe le Ravin de la Grave. En face, on suit la petite route goudronnée qui permet de descendre jusqu'au gîte d'étape des Bondils (1h, 1210m). Le gîte est tenu par Luce, une dame d'origine belge, qui propose un hébergement en chalets ou en yourte ; sur demande, elle peut "officieusement" proposer des dîners et des petits-déjeuners. Un endroit verdoyant super sympa où l'on se repose de la journée au milieu des paons et des lamas. A connaître !
Jour 4 : Les Bondils - Col de l'Abbesse - RF du Montdenier - Sommet de l'Agra - Saint-Jurs - Ferme de Vauvenières
6h20 / 25kms / +550m / -920m.
Diaporama Du gîte on remonte jusqu'à la RD17 et on l'emprunte sur la G pour passer au pied de la chapelle Saint-Pierre des Chauvets. Ici, on laisse partir à main droite la voie d'accès au sommet du Chiran. On poursuit tout droit sur un peu de goudron qui se transforme en piste stabilisée non revêtue. On croise le Ravin des Abris, un des nombreux thalwegs qui descendent des pentes méridionales du Chiran. C'est à partir de ce virage serré que l'on commence à s'élever plus sérieusement en lacets et coupe-lacet jusqu'à atteindre le col des Abbes (ou Abbesses, c'est selon..., 1h, 1288m).
On laisse la RD17 se poursuivre en descente vers le col de Saint-Jurs en traçant son sillon dans les coteaux NE du Serre du Montdenier alors que l'on emprunte sur la G un large sentier caillouteux qui s'élève dans la pinède. Le sentier est balisé en jaune et propose un large virage sur la G au milieu d'une grande prairie d'herbe rase. A l'arrière, on peut contempler la chaîne montagneuse qui relie le Chiran, le Grand Mourre et le Mourre de Chanier. On prend de la hauteur à flanc de coteau recouvert de buis et par un large virage sur la D on rejoint la route forestière du Montdenier au niveau d'un grand alpage à l'herbe rase au milieu de la crête du Serre du Montdenier au NNW et de la Crête du Montdenier au S. On la suit vers le N pour atteindre le poteau indicateur "Le pied du Pavillon" (50mn, 1510m, possibilité en 30mn A/R de faire l'ascension du Pavillon à 1625m, un beau belvédère lui aussi...).
Toujours au NNW, on rejoint le poteau indicateur "Baisse de Montdenier" (5mn, 1540m) où on laisse partir à gauche le chemin qui descend vers Vénascle. On continue tout droit en balcon sur la route forestière du Montdenier (balisage jaune) pour disposer d'une vue plongeante sur le plateau de Valensole, le lac de Sainte-Croix et à l'horizon les montagnes du Coudon, de la Sainte-Baume, de la Sainte-Victoire pour finir par la masse solitaire du Mont-Ventoux. A un croisement de pistes, c'est toujours tout droit en franchissant une barrière ONF. Après 300m, au lieu-dit "Chamante", le balisage invite à tourner sur la gauche pour descendre vers Vénascle et au-delà Moustiers-Sainte-Marie, là encore (35mn, 1465m). Mais il faut rester sur la route forestière du Montdenier qui poursuit son parcours quasi étale (sans balisage jaune) au coeur d'une pinède mise à mal par les chenilles processionnaires. Au niveau du "Coteau de l'Aigle" (30mn, 1400m), une piste arrivant de la gauche nous gratifie des retrouvailles avec un balisage jaune, balisage que l'on va suivre en up / down jusqu'au col de la Cabane (35mn, 1474m). Ici, on quitte la piste principale et son balisage pour s'engager à main G sur un large chemin herbeux vers l'W tracé sur une crête. On passe auprès d'une cabane avant de descendre pour retrouver un chemin balisé qui arrive du col de Saint-Jurs.
On le suit en montée vers la G pour une ascension plutôt directe qui conduit au sommet de l'Agra, un nid d'aigle à la vue imprenable sur le SW de la région (plateau de Valensole, vallée de l'Asse jusqu'à sa confluence avec la Durance à Oraison, montagne de Lure et Mont-Ventoux beaucoup plus loin à l'horizon...) tant et si bien que la plateforme sommitale accueille un poste de vigie pour la défense contre les incendies et sous lequel il est possible de s'abriter de la pluie (15mn, 1523m). Côté N, on n'est pas en reste puisque l'on domine un relief tourmenté creusé de profonds canyons comme ceux des gorges de Trevans.
La voie de descente se situe au S et louvoie au travers des buis qui colonisent au début une large crête. Puis le sentier incline vers l'W en proposant une lancinante série de lacets sans réelle perte d'altitude. Enfin, vers 1260m, ça se réveille avec la désescalade plutôt brutale d'un étroit couloir détritique qui s'est formé entre deux falaises et dans lequel on négocie quelques zigzags serrés avant d'atteindre le croisement de sentiers du "Collet" (45mn, 1170m, poteau indicateur). On tourne sur la D pour quelques dizaines de mètres avant d'obliquer sur la G en direction du village de Saint-Jurs (balisage jaune). En contrebas, on traverse une piste stabilisée pour arriver sur une piste d'exploitation forestière défoncée par le bûcheronnage. On la suit vers la G sur 300m avant de s'échapper à D sur un sentier étale et évoluer en contrebas d'une large piste avant de finir par la rejoindre, la suivre sur 200m et la quitter à main D. Puis on la retrouve dans un large virage à G (25mn, 1000m, emplacements de parking). Un nouveau tracé de l'itinéraire sous la forme d'un coupe--lacet est proposé sur la G en parallèle de la piste que l'on finit par retrouver et suivre... On descend sur la large piste poussièreuse jusqu'à dépasser un réservoir avant de s'engager dans un coupe-lacet qui permet de rejoindre rapidement les hauts du village de Saint-Jurs au prix d'un petit gauche-droite à la sortie du chemin pour reprendre un petit sentier bien agréable à fouler, d'abord herbeux puis caillouteux. Une fois arrivé au niveau des maisons du haut du village, on descend la ruelle sur la G pour atteindre la place du village (25mn, 875m, parking, bar-restaurant-épicerie).
On vient croiser le GR69 (la "Routo", le tout nouveau GR de la transhumance...!) et on suit les marques blanches et rouges vers l'W pour passer au milieu des maisons qui composent le bas du village jusqu'à en sortir. On laisse descendre à gauche successivement la route de Mérines puis la piste équestre de Puimoisson. Le GR69 se poursuit au-delà sur la G dans le Chemin des Treilles en direction d'une exploitation agricole que l'on traverse pour rejoindre la RD108 au poteau indicateur "Vauvenières". Hors GR à présent, on incline sur la 2ème piste à G pour passer sous le terrain de camping et en rejoindre le bâtiment de l'accueil (20mn, 845m, emplacements de tentes, location de mobil-homes ou de caravanes, cuisine hors-sac, res : +33 650743711).
Jour 5 : Ferme de Vauvenières - Négaras - Mouresse - Vénascle
3h30 / 16kms / +360m / -265m.
Maintenant que l'on a bien traversé d'E en W la région des Mourres et que l'on est arrivé au bout du plateau, il va bien falloir revenir au point de départ, La Palud-sur-Verdon. Deux jours sont nécessaires (ou une grande grande journée de marche sur pistes de 6h pour un peu plus de 30kms mais assez peu de dénivelée, il faut en convenir...). Il serait dommage de passer devant le gîte de Vénascle et ne pas s'y arrêter pour une soirée-étape gourmande et découvrir l'accueil des habitants du plateau qui y maintiennent une présence permanente et valorisent la somme de travail qu'ont accomplie les ancien(ne)s dans la rénovation de vieilles bâtisses afin d'offrir au randonneur de passage un endroit où se poser dans lequel ils ne peuvent que se sentir bien. Merci à Camille et Nicolas !.
Diaporama Du terrain de camping à 845m d'altitude, on revient vers Saint-Jurs en retrouvant le GR69 au niveau du poteau indicateur "Vauvenières". Après avoir traversé la ferme et rejoint la RD108 en contrebas du village, on laisse partir à droite la piste équestre vers Puimoisson et, 200m plus loin, avant que la RD108 ne s'élève vers le village perché, on s'engage à D sur la Route de Mérines en laissant les marques blanches et rouges du GR69 (si l'on a besoin de passer par le village pour un achat quelconque, on poursuit sur le GR69 jusqu'à la place d'où il descend vers Mérines par un chemin herbeux...).
On suit le goudron en descente pour franchir le ruisseau de l'Auvestre. Juste avant, on aura retrouvé les marques du GR69 qui arrivent de la gauche. On remonte sur le goudron pour rejoindre l'entrée du hameau de Mérines où l'on incline légèrement à G pour suivre une piste stabilisée (30mn, 855m) qui fait un large virage à G au-dessus d'un hangar agricole (5mn, 870m, abri possible en cas de pluie...). On laisse à main gauche la voie d'accès à la pente relevée qui dessert le stand de tir à l'arc pour avancer d'une cinquantaine de mètres et trouver à main G le départ d'un petit sentier sur lequel on s'engage en laissant les marques du GR69 se poursuivre sur la piste du bas. Pas de balisage à l'entrée du sentier mais on en retrouve quelques dizaines de mètres plus loin... Le sentier est tracé au milieu des buissons et descend pour contourner par en haut un circuit de moto-cross. Il convient de bien suivre le balisage pour trouver les bons passages dans les clôtures et rejoindre une large piste stabilisée à l'E du circuit. On suit la piste sur 100m avant de s'engager à main D sur un coupe-lacet qui conduit directement au poteau indicateur "Négaras" (35mn, 890m).
A la fourche de pistes, on suit celle de G pour franchir une barrière ONF et après 200m on s'échappe à D sur un sentier qui descend rejoindre le lit du Colostre (la rivière prend naissance dans le cirque de Mouresse et se jette dans le Verdon quarante kilomètres plus bas juste avant Oraison...). Toujours en suivant les balises jaunes, on s'éloigne du Colostre pour s'élèver jusqu'au croisement de pistes marqué du poteau indicateur "Ravin de Balène" avant de poursuivre sur la G en courbe de niveau jusqu'à atteindre la maison forestière de Mouresse (30mn, 960m, bâtisse ouverte et étanche, totalement vide, étage pour éventuellement y dormir en amenant ses matelas et duvet, eau à proximité dans le ruisseau émissaire du Colostre).
Depuis la maison, retour au poteau indicateur précédent pour poursuivre à G et rejoindre au niveau supérieur une large piste stabilisée, la route forestière de Mouresse. On la suit sur la D pour traverser le Colostre. A 1022m, au carrefour de pistes, on laisse momentanément le balisage jaune pour suivre un coupe-lacets balisé VTT seul. On rattrape la piste à 1045m et on la suit jusqu'au "Carrefour de Giousse" (35mn, 1069m, poteau indicateur). Tout droit, voici que s'initialise la descente qui traverse un plateau herbeux où l'on voit arriver de la droite une route goudronnée.
Au poteau indicateur "Collet de Naverre", on suit le goudron sur la G. Plus bas, on dépasse le poteau indicateur "Naverre" (990m, possibilité en 20mn A/R de rendre visite au site de la cascade de Riou). Encore plus bas, on traverse le Riou qui va s'engager dans un canyon pour rejoindre Moustiers. Après la descente, une petite grimpette permet de remonter sur le plateau juste avant de croiser la ferme de Vincel et un peu plus loin le camping de Montdenier. Puis voici l'oratoire (1h, 945m) où on laisse la piste pour bifurquer sur la G avant de tomber après 250m sur le gîte de Vénascle (5mn, 957m, 1/2P en chambre ou dortoir, res : +33 622087676).
Jour 6 : Vénascle - Col de la Croix de Châteauneuf - La Palud-sur-Verdon
2h50 / 14kms / +240m / -200m.
Diaporama Depuis le gîte de Vénascle, retour à la piste pour la suivre sur la G (balisage jaune) jusqu'à Font Rouit à 875m où on laisse partir à D l'itinéraire vers Moustiers et La Palud-sur-Verdon qui emprunte en contrebas le GR4 du côté de la Crête de l'Ourbes, un maquifique belvédère sur la sortie des gorges du Verdon (ce sera pour une autre fois...). On continue en up / down sur la large piste argilo-sablonneuse (un peu collante aux semelles s'il a plu...). A la ferme de Nauvin (1h25, 900m), on s'échappe de la piste principale pour descendre à D traverser à gué le "torrent" de Valonge et suivre en montée sévère une piste équestre balisée en orange. Ensuite, c'est une longue montée progressive à la pente apaisée qui n'en finit pas jusqu'à sortir à découvert et voir en enfilade Châteauneuf-lès-Moustiers (45mn, 1040m).
Après une portion quasi étale, voici que l'on débouche au col de Châteauneuf-lès-Moustiers (10mn, 1045m, poteau indicateur) pour venir croiser quelques dizaines de mètres plus loin le goudron de la RD123. On a retrouvé un balisage jaune et il nous invite à suivre le goudron vers la D sur une trentaine de mètres avant que l'on ne s'échappe à main G pour s'engager sur un petit chemin qui louvoie entre les buis. On rejoint une piste stabilisée (10mn, 965m, poteau indicateur "Ravin du Brusquet"). Il ne reste plus qu'à suivre la piste en descente sur la D pour suivre les méandres du Ravin du Brusquet et arriver en contrebas du village de La Palud-sur-Verdon sur la RD952. 200m sur la D, on rejoint le parking (20mn, 920m). Dans le village, tous commerces (supérette, poste d'essence, bars, restaurants, gîtes et hôtels, bus vers Moustiers et Riez).
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