[France-Suisse] Valais - Tour des Dents Blanches

Le massif des Dents Blanches… Hum, céquoidon…? Assez peu de randonneurs ont entendu parler de cette zone de montagnes calcaires coincée entre le Chablais au nord et le massif du Mont-Blanc au sud. La proximité des Dents du Midi, barrière incontournable à l’E du lac Léman, a peut-être semé la confusion dans nombre de têtes quant à l’identification de ce massif. Et pourtant ! On a tous entendu parler du Désert de Platé, cet « océan de calcaire » qui domine Sallanches entre le Rocher des Fiz et Flaine (la fameuse station de ski). Eh bien, le massif des Dents Blanches s’inscrit dans la continuité de ce site en proposant d’autres étendues de lapiaz, en conformation identique à celle d’un glacier fleuve qui aurait figé... Il y a une vingtaine d’années, une idée forte avait germé dans l’esprit des gardiens de refuges et des associations locales de randonnées (suisses et françaises) : ouvrir ce domaine plus largement à la randonnée, c’est-à-dire engager des actions de viabilisation des sentiers existants, de balisage mais aussi d’engagement sur le long terme à les entretenir. En 1996, la FFRP sortait un topo-guide « PR : Tour et Massif des Dents Blanches » qui permettait d’asseoir définitivement la légitimité de ce circuit et récompenser ce travail. Tout est en place pour vous proposer une randonnée itinérante, de refuge en refuge, dans un cadre très sauvage et préservé. Celle proposée dans ce topo s’inscrit sur une période de deux semaines et ne se limite pas au seul périmètre du massif des Dents Blanches. Le circuit est élargi au massif du Mont-Blanc, des Aiguilles Rouges et une brève incursion au sommet de la Haute Cîme des Dents du Midi.

La carte interactive est disponible sur Google Maps et n'oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d'autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1 Carte Tour des dents blanches

Le lac de Vogealle

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Les Houches - Refuge de la Flégère

2h30 / +750m / –0m.
Diaporama Petite mise en train, c’est le cas de le dire : rejoindre la halte "La Joux" sur la ligne SNCF St Gervais - Vallorcine. Trouver le chemin à G qui conduit en pente douce au travers de la forêt de sapins et de mélèzes au replat sur lequel le refuge est construit, à proximité de la station de téléphérique. En cas d’arrivée tardive dans la vallée, vous pouvez emprunter le téléphérique depuis le village des Praz en fin d’après-midi au moins jusqu’à 16h30. Repas et nuit au refuge de la Flégère (+33 603582814).

Le Mont-Blanc après l'orage

Jour 2 : Refuge de la Flégère - Tré-le-Champ - Le Tour

5h / +400m / –1000m.
Direction le lac Blanc avant que la foule des touristes n’arrive par les premiers téléphériques. Suivre les panneaux indicateurs et en moins d’une heure, vous arrivez aux refuges (le neuf et l’ancien). Vous continuez à monter plus avant pendant 30mn dans le vallon sur la droite du lac principal, vous vous posez sur une pierre et là, profitez de la vision idyllique de la chaîne du Mont-Blanc. Le silence règne, que c’est bon de se lever tôt…

Le lac Blanc (image d'archives...)

Revenus aux refuges, une petite descente abrupte sur la G nous conduit bientôt aux lacs des Cheserys puis par un droite-gauche savant on se retrouve bientôt sur le chemin de l’Aiguillette d’Argentière et les quelques échelles à franchir. Le panorama est toujours grandiose nous faisant découvrir les bassins glaciaires d’Argentière et du Tour. Continuez vers Tré-le-Champ. Arrivé à la route, remontez-la en direction du col des Montets pendant 300m (attention à la circulation !) avant de trouver sur la D la direction du village du Tour par le chalet du Chaleyre. Le sentier musarde dans la forêt et bientôt le village du Tour se précise. En bas du parking, prenez la ruelle en direction du glacier, passez devant la maison de Michel Croz, le vainqueur du Cervin, pour arriver au Centre de Montagne du CAF qui vous hébergera pour la nuit (réservation indispensable au +33 450540416).

Jour 3 : Le Tour - A/R La Croix-de-Fer - Lac d’Emosson

6h30 / +1600m / –1000m.
Voila la première véritable journée de marche. Du village du Tour, reprenez brièvement le sentier par lequel vous êtes arrivés, puis inclinez de suite à droite en direction de l’Aiguillette des Posettes. Une montée soutenue s’en suit jusqu’au sommet 750m plus haut. La vue est incroyable sur la vallée de Chamonix. On poursuit sur la crête vers le col des Posettes puis le col de Balme. A l’Hôtel Suisse, prendre à G en direction du sommet de la Croix de Fer pour profiter de la vue panoramique sur la vallée du Rhône 2000 mètres plus bas (30mn A/R depuis le collet dans lequel démarre le sentier qui permet de rejoindre le village de Vallorcine). Descendre sur Vallorcine d’abord à découvert puis en forêt. Traverser le chemin de fer et la RN506 pour prendre auprès de l’école le Chemin du hameau du Mollard. On poursuit sur le sentier qui se dirige vers le lac d’Emosson en passant à proximité de la cascade de Barberine (2h30 d’efforts). Traverser à D sur le barrage et remonter sur l’esplanade où se trouve l’Auberge de la Gueulaz. Nuit et repas au gîte d’étape (+41 277681274).

Le massif du Mont-Blanc vu depuis le lac d'Emosson

Jour 4 : Lac d’Emosson - Sommet du Cheval Blanc - Refuge du Grenairon

7h / +1000m / –1000m.
Bien que l’étape d’aujourd’hui ne soit pas totalement tracée sur les cartes topographiques, les sentiers existent, ne sont pas « techniques » et il y a peu de (mal)chance de se perdre… Quoique, si vous n’êtes pas à l’aise avec l’orientation, il est conseillé de réaliser cette étape par météo stabilisée et les sommets dégagés.

Le lac d'Emosson

Donc, traverser le barrage et continuer la route d’exploitation jusqu’au 2ème lac (le Vieux Emosson) que l’on atteint en 1h30. Prendre le chemin qui contourne sur la droite le lac et arrive en pente modérée sur le site des traces de dinosaures. C’est assez intéressant de passer un moment à contempler ces traces fossiles marquées dans une grande dalle inclinée. Revenus au replat, prendre sur la droite le sentier qui monte vers le Col du Vieux au pied du Cheval Blanc, le sommet de la journée. Le vallon qui s’ouvre devant vous en celui de Tré-les-Eaux, très confidentiel, dominé par le Buet (3091m) nommé aussi "Mont-Blanc des Dames"… Un dernier effort pour suivre un sentier très bien tracé qui vous permet de grimper sur le Cheval Blanc à 2831m. Panorama à 360° sur la région. On distingue en enfilade le Pic de Tenneverge, le Grand Ruan et la Tour Salière.
Le lac de Vieux Emosson

Par la suite, restez sur la crête frontière jusqu’au col du Genévrier (reconnaissable au passage d’une ligne électrique THT) et descendre dans le vallon de D, le balisage étant assuré par les pylônes (bien pratique en cas de brouillard). On arrive au lac du "Plan du Buet" où l'on quitte notre balisage des temps modernes... Le sentier se dirige à plat puis en légère montée vers les "Frêtes du Grenier" (de la Commune, c’est le nom de l’alpage au-dessous). La dernière heure et demie de marche nous permettra de louvoyer sur la crête au milieu d’impressionnants monolithes : c’est d’ailleurs le seul passage envisageable si l’on considère les 1200m de trou à gauche au fond duquel on distingue le hameau des Fonts (le bien nommé…) et à droite celui du cirque du Fer à Cheval avec ses 1800m, vallée que nous aurons l’occasion de remonter demain. Accueil très sympathique au refuge du Grenairon. Nuit, repas et douche chaude possible (+33 450344731). 

Noter qu'à partir du col du Genévrier, il est possible de monter sur la cime du Buet à 3096m. Il suffit de continuer sur la crête, de franchir le ressaut équipé de grosses chaînes avant de suivre la large crête schisteuse jusqu'au sommet. La vue au sommet s'étend sur l'ensemble du massif des Aiguilles Rouges, au Mont-Blanc et bien au-delà... Revenir sur ses pas et trouver un passage qui descend sur le Plan du Buet plus directement que de revenir au col du Genévrier. Ce détour rajoute 2h au temps de parcours indiqué.

Le massif du Mont-Blanc vu du sommet du Buet

Jour 5 : Refuge du Grenairon - Refuge de Vogealle

8h / +800m / –800m.
Descente soutenue jusqu’au télésiège puis, plus ou moins à niveau, rejoindre l’alpage de Commune. Avant le hameau des Praz, descendre à gauche dans la forêt, au point 1412m incliner vers la droite pour traverser 30mn plus tard le Nant de la Combe Saillet en prélude à l’arrivée sur la route. A ce point, ne partez pas à droite vers le parking mais inclinez légèrement à G pour reprendre après 100m sur la D le sentier qui, après la passerelle, longe la RD du Giffre. Ce chemin vous gardera encore un moment loin de la foule... Continuez jusqu’aux chalets de Prazon et, selon vos envies, prenez l’un des deux chemins qui conduisent au refuge de Vogealle : à G directement par le pas du Boret (très pentu et mains courantes), tout droit par le fond de vallée vous permettant d’admirer de plus près les nombreuses cascades du cirque du Fer à Cheval (30mn de plus mais montée plus progressive). Au chalet du Boret (buvette tenue par le gardien du refuge), le parcours devient commun et monte pleine pente en 1h jusqu’au refuge de Vogealle. Nuit et repas assurés (+33 660162755).

Le cirque du Fer à Cheval

Jour 6 : Refuge de Vogealle - Cabane de Susanfe

5h / +900m / –700m.
L’étape n’est ni longue, ni soutenue, mais "Va savoir ! Y’a quelque chose qui cloche...!". On commence benoîtement à musarder au lac de Vogealle, les Dents Blanches posées à l’horizon. On revient un peu sur ses pas et sur la G on prend le sentier balisé qui monte vers le col de Sageroux. Nous sommes à l’extrémité du cirque du Fer à Cheval. Quelle beauté !

De passage au col de Sageroux

Le sentier repart vers le haut pour rejoindre la Tête des Ottans avant de basculer sur la G en descente prononcée dans un pierrier. On se demande où il nous emmène car tout autour, nul passage évident ne nous apparaît… Stop ! Un poteau indicateur présente des flèches inclinées vers le bas, pointant un trou dans le bord de la falaise, aussi large que le chas d’une aiguille.

Une petite pause avant de s'engager dans le chas de la fenêtre des Ottans

C’est bien là que vous allez devoir vous glisser (sac à dos compris, hé, hé…) pour atteindre le premier barreau de l’échelle. Bon ! C’est osé mais en redoublant d’attention et avec les encouragements du public, les 80 mètres de désescalade se transformeront en un merveilleux souvenir de vacances. Une fois les échelles passées, ne relâchez pas votre attention sur le parcours (souvent) neigeux qui vous attend sur un névé parfois gelé par la bise nocturne. Traversant les pentes de neige, on retrouve bientôt un sentier qui nous conduit jusqu’au torrent. Il ne reste plus que 30mn de marche pour atteindre la Cabane de Susanfe, typique du refuge suisse avec ses petits rideaux aux fenêtres. Cosy, n’est-il pas ? Réservation impérative au +41 244791646.

L'entrée de la fenêtre des Ottans

Jour 7 : Cabane de Susanfe - A/R Haute Cime des Dents du Midi - Alpage de Barme

8h30 / +1500m / –2100m.
En option, certes (mais comment pourrait-on rater la vue d’un tel belvédère ?), la montée avec sac léger au sommet de la Haute Cime des Dents du Midi à 3257m. Beaucoup plus aisée qu’il n’y paraît : la pente est certes relevée mais le sentier est très bien tracé dans des pierriers qui "habillent" cette montagne.

En avant pour l'ascension de la Haute Cime des Dents du Midi

Même la descente est un plaisir et s’effectue en un temps record… Ben alors, banco ! Départ du refuge au point du jour, direction col de Susanfe, passage évident en fond de vallée. Au col, on incline vers la gauche et on franchit allègrement les 800 mètres restants. Le belvédère sur le Valais est époustouflant ne serait-ce qu’en se penchant précautionneusement pour jeter un coup d’œil sur le Rhône qui coule 3000 mètres plus bas… Le Monde est petit, petit…! De retour au refuge, petite collation et descente vers le pas d’Encel. Le chemin est tracé au-dessus du torrent qu’on entend rugir au fond des gorges. Imaginez un peu une transhumance de moutons dans cet endroit : eh bien, elle a lieu chaque année, à la montée et à la descente…

Le Mont Ruan vu du sommet de la Haute Cime des Dents du Midi

Des milliers de moutons sur un si petit sentier à côté d’un si gros précipice, ce doit être flippant pour les bergers ! Après ce passage scabreux, continuer sur le plat vers la buvette de Bonavau (croûte réparatrice) puis monter à main gauche dans le pré pour rejoindre rapidement le col au pied du Signal de Bonavau. A gauche encore, en suivant le sentier qui descend doucement vers les chalets de Barme. Deux gîtes à disposition : La Cantine des Dents Blanches (+41 244791212) et La Cantine de Barmaz (+41 244791163). Accueil là aussi des plus sympathiques.

La sympathique et authentique cantine de Barme

Jour 8 : Barme - Col de Coux - Col de Bostan - Refuge Bostan-Tornay

5h30 / +800m / –500m.
Remonter le vallon de Barme en direction du col de Coux pendant 45mn. En contrebas du col, au moment où la piste vient buter sur la paroi et fait un grand virage vers la droite, prendre un petit sentier sur la gauche qui monte abruptement dans les banquettes d’herbes pour rejoindre le pas de la Bide (un gros rocher coincé qui laisse peu de place pour passer, suivi de quelques mètres de main courante). Passés ces obstacles, un replat herbeux s’offre à nous pour une petite halte avant de se mesurer à la montée rocailleuse jusqu’au col de Bostan. En se retournant, le regard porte jusqu’aux Dents du Midi tandis qu’à droite le massif des Dents Blanches vous nargue déjà. Mais ce sera pour demain… Ne pas prendre le sentier de descente conventionnel mais s’engager à main D sur le sentier en écharpe sous la Tête des Verdets et qui conduit en 30mn à la Tête de Bostan. Descendre par la suite sur la crête au milieu des alpages (le sentier peut être très glissant). Au point 1775m, tourner à G sur le sentier qui se présente (variante du GR5) pour rejoindre en quelques minutes le refuge de Bostan-Tornay (+33 610221289).

Le col de Bostan

Jour 9 : Refuge Bostan-Tornay - A/R Dent Blanche Occidentale - Refuge du Folly

7h / +1200m / -1400m.
Montée au col de Bostan par le sentier "officiel". Prendre à D la trace balisée qui conduit au sommet de la Dent Blanche Occidentale à 2706m après une montée abrupte dans un pierrier puis un très court parcours d’arête. Au sommet, tout autour de vous, ce n’est qu’enchantement des yeux. Revenir sagement par l’arête rocheuse et au col qui se présente : soit vous descendez pleine pente dans l’infâme couloir droit devant, soit si vous ne le "sentez" pas, vous reprenez le sentier de montée (cela vous "obligera" à descendre puis remonter plus que nécessaire). Le point à viser est le Pas au Taureau, non pas la première échancrure que vous croiserez (la Golette de l’Oule était l’ancien "sentier" de descente) mais la deuxième sous la Corne au Taureau qui termine à l’E la chaîne des Dents d’Oddaz.

La Pte de Golette vue depuis le Pas du Curé

Une fois dans le col, le sentier de descente est étonnamment bien tracé dans un large couloir herbeux qui soutient parfaitement le tracé. S’orienter vers la D pour remonter sur un tertre (la Pointe Droite) qui donne accès aux lapiaz de la "Combe aux Puaires". Bien suivre le balisage, garant du meilleur passage. La taille des crevasses rocheuses est impressionnante et le rocher est coupant comme du verre. Ayez donc le pied sûr ! Rejoignant le sentier qui arrive du refuge de Vogealle, on continue à descendre dans le vallon pour arriver sur le refuge du Folly, terme de cette belle journée. L’accueil est particulièrement amical et attentionné, le gardien a toujours beaucoup d’anecdotes à conter sur sa région. Posons-nous et écoutons-le nous narrer son pays… (réservation au +33 450901091).

Le lapiaz de la Combe aux Puaires

Jour 10 : Refuge du Folly - Pointe de Bellegarde - Sixt (Salvagny)

7h / +1000m / –1700m.
La journée promet d’être passionnante avec la montée au lac des Chambres, pratiquement toujours gelé quelque soit le moment de l’année. Auparavant, vous serez passés devant l’entrée du gouffre Jean Bernard (un des plus profonds du monde avec ses 1602m). Passé le lac, vous continuez dans le milieu du vallon le plus souvent sur des névés avant d’incliner sur la D au pied du col des Chambres pour rejoindre la Pointe de Bellegarde à 2514m. Redescendant de quelques mètres, on trouve sur la G une banquette rocheuse que l’on emprunte à découvert avant de devoir se faufiler dans un trou de souris "La Boîte aux Lettres" qui donne accès aux pentes herbeuses qui ferment la vallée. On rejoint en 30mn l’alpage de Salvadon par des pentes herbeuses plutôt pentues et retrouvons une piste d’exploitation qui descend abruptement à l’entrée du village de Sixt. Après le ravitaillement, remonter plein sud la D29 pendant près de 2kms pour atteindre l’auberge de Salvagny qui fait gîte d’étape (réservation au +33 450344764).

La cascade du Rouget (Sixt-Salvagny)

Jour 11 : Sixt (Salvagny) - Refuge de Sales

4h / +1000m / –50m.
Petite journée qui permet de se remettre un peu des émotions des jours précédents. Prendre la RD29 et retrouver le parcours commun de la variante du GR96 et du GR5 un peu avant le pont de Sales. Suivre le balisage blanc-rouge jusqu’au Lignon tout au bout de la route (l’itinéraire présente des raccourcis qui permettent de couper quelques virages de la route). Au cours de la montée, on passe devant la splendide cascade du Rouget. En continuant sur la piste, on quitte bientôt le GR5 qui part sur la gauche vers les chalets d’Anterne. On poursuit tout droit sur le GR96 pour croiser plusieurs cascades et arriver au refuge de Sales. Après-midi de repos sur l’herbe bien grasse. Nuit et repas au refuge (réservation au +33 450344701).

Sur le plateau de Sales

Jour 12 : Refuge de Sales - A/R Tête de Sales - Refuge de Platé

5h30 / +1400m / –1200m.
Sac léger, on prend une trace dans les lapiaz à l’E du refuge pour rejoindre une trace qui monte sur les banquettes herbeuses et rocheuses en direction de la Tête de Sales. Suivre les cairns qui balisent l’itinéraire. Traverser une combe souvent neigeuse puis se hisser vers la cime sans difficulté (1h45).

Les lapiaz qui défendent l'accès à la pointe de Sales

Le belvédère est de tout premier ordre pour contempler à 360° les différents massifs alpestres du Chablais au Mont-Blanc avec une mention particulière pour le panorama du Haut-Giffre au sein duquel vous reconnaîtrez aisément le circuit que vous venez d’effectuer. Retour par le même chemin. Reprendre le GR96 en direction du S au travers des alpages puis de lapiaz jusqu’au col de la Portette. De part et d’autre du passage, deux gigantesques océans de calcaire. On bascule sur le Désert de Platé et en quelques minutes nous arrivons au refuge CAF de Platé (réservation au +33 450931107). A moins que le temps ait été à la pluie pendant la période précédent votre venue, ne comptez pas sur une douche réparatrice : pas de source mais de l’eau de pluie collectée dans une citerne.

Jour 13 : Refuge de Platé - A/R Tête de Coloney - Refuge de Varan

6h30 / +700m / –1270m.
Encore une matinée sac léger. Partez au point du jour vers le col du Coloney puis obliquez vers la G en direction de la Tête de Monthieu puis celle des Lindars. Vous êtes au pied de la Tête de Coloney dont vous atteindrez le sommet à 2692m par une pente de neige et quelques rochers en 2h30 (parcours d'arête à faire avec attention !). La vue, là aussi, est spectaculaire et vraiment irréelle tant ce calcaire marbré par les zébrures nous fascine. Plus bas, beaucoup plus bas, Sallanches et sa vallée semblent bien lointains. On redescend au col des Lindars pour rejoindre par une trace le refuge de Platé d’abord direction S puis plein E (retour en 1h30). Au refuge, on reprend le sentier par lequel nous venons d’arriver mais, très vite, on laisse la direction du col des Lindars sur la droite et suivons le balisage qui louvoie entre les lapiaz et les banquettes rocheuses pour buter sur les contreforts de l’Aiguille de Varan au col de Barmerousse. De là, une descente très abrupte, pleine pente, nous conduit en moins de temps qu’il ne faut pour le dire 700m plus bas, à proximité du refuge de Varan (réservation au +33 450936198).

Jour 14 : Refuge de Varan - Refuge de Moëde Anterne

5h30 / +600m / -400m.
Par la piste de Charbonnière, rejoignez Plaine-Joux puis par une petite route en 30mn le Lac Vert. Continuez après le parking sur un sentier en direction du gîte d’étape du Châtelet d'Ayères. Arrivés à la piste, continuez jusqu’aux chalets de Souay. Poursuivez en direction du lac de Pormenaz par l'un des deux itinéraires proposés juste après avoir commencé la montée en RG du torrent (par les Argentières ou la Chorde) puis remontez le vallon jusqu’au refuge de Moëde Anterne. Posez vos sacs et montez légers jusqu’au col d’Anterne d’où vous disposerez d’une vue intéressante sur la cuvette (malheureusement le lac d’Anterne reste occulté par un gros mamelon en 1h A/R pour le col et 30mn de plus côté N pour pouvoir contempler le lac depuis le haut du ressaut schisteux) d’un côté et la chaîne du Mont-Blanc de l’autre. Redescendez par le même chemin. Nuit et repas au refuge de Moëde Anterne (+33 450936043). Equipe super-sympa.

Jour 15 : Refuge Moëde Anterne - Le Brévent - Refuge de Bellachat

6h / +1100m / –700m.
Avant-dernière journée du raid et pas la plus moche… Grande descente par le GR5 retrouvé dans les alpages jusqu’au Pont d’Arlevé puis remontée progressive de l’autre côté au milieu des buissons de rhododendrons. Peu à peu, le minéral se fait plus présent et dans un dernier coup de collier on arrive bientôt au col du Brévent. Quelle vision soudaine sur le Mont-Blanc qui durant cette matinée s’est grandement rapproché…

Franchissement du col du Brévent

On perd bien vite la vision pour repasser côté vallée de la Diozaz, atteindre quelques échelles et câbles, pour rejoindre la piste au pied de la station de téléphérique qui coiffe le sommet du Brévent à 2525m. Montez sur la plateforme au milieu des nombreux touristes fraîchement débarqués de la benne. Manger face à la chaîne du Mont-Blanc, quel plaisir ! Eh bien, entrez donc dans le restaurant qui présente une carte aux mets de qualité, proposés à des prix honnêtes, accompagnée d’une carte des vins étoffée en produits régionaux. Essayez-donc le Chignin-Bergeron : un délice ! La suite de la randonnée se dirige vers le lac du Brévent auprès duquel vous pouvez descendre, trouver un coin tranquille (difficile en pleine saison ou le week-end…) et somnoler. Une dernière remontée vers le refuge de Bellachat terminera cette merveilleuse journée de randonnée. Installez-vous sur la terrasse de bois et dégustez jusqu’à plus soif (et sans modération...!) la sensationnelle vision de la totalité de la chaîne du Mont-Blanc dont vous verrez changer les ombres et les couleurs en cette fin d’après-midi. Nuit et repas (réservation au +33 450534323).

Le massif du Mont-Blanc fait face au refuge Bellachat

Jour 16 : Refuge Bellachat - Les Houches

3h / +50m / –1200m.
Afin de prolonger encore un peu le bonheur, prenez la direction de la réserve de Carlaveyron. Ce chemin traverse des zones humides d’altitude et rejoint un sentier de descente au pied de l’Aiguillette des Houches. On passe aux chalets de Chailloux puis on arrive bientôt au parc animalier de Merlet où l’on retrouve le sentier balisé du TPMB (Tour du Pays du Mont-Blanc). Suit le belvédère du Christ-Roi et la dernière descente sur la gare SNCF des Houches, le long de l’Arve. Pour rejoindre le village des Houches, reprendre la petite route qui traverse la RN506 sur un pont.

Retour dans la vallée de Chamonix aux Praz

Relevés de terrain juillet 1999 et mise à jour août 2007

16 jours de marche / 93h / +14900m / - 15000m.

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Commentaires

  • Moreau Isabelle
    • 1. Moreau Isabelle Le 18/08/2018
    Bonjour,
    Me voici de retour après ce splendide itinéraire qui n'est pas pour les Mickey !
    Beaucoup de sensations,d'émotions et de rencontres en 11 jours de périple.
    Quelques petites anecdotes :
    *montée au lac du Vieux Emosson par la gorge de la Veudale. Malheureusement , je n'ai pas pu effectuer la montée au Buet car beaucoup de brouillard et je n'avais pas envie de faire du dénivelé sans vue. Refuge du Grenairon super sympa.
    *Au départ de la Vogealle, la montée au col des ottans fut boueuse et avec peu de visibilité. J'ai galéré pour trouver les fameuses échelles dont j'avais entendu parler toute la soirée ! Le premier pas est très difficile à poser (surtout vu mes petites jambes) ensuite c'est impressionnant mais ça passe. Il parait que c'est moins compliqué dans l'autre sens mais je n'ai pas testé !
    Soirée népalaise à la cabane de Susanfe : un sherpa nous a concocté le menu et la gardienne a généreusement reversé la recette du soir à son association qui vient en aide aux veuves et enfants des sherpas décédés.
    *la montée de la dent blanche occidentale reste un grand moment, quel panorama !
    *ma pire journée : montée du lac des chambres au col des chambres sous une grosse pluie et dans le brouillard , pour atteindre la pointe de Bellegarde très fastidieux car on ne voyait rien et j'étais trempée,frigorifiée. La boîte aux lettres pourrait être mieux indiquée car dans la purée de pois c'était pas évident.
    *A partir du refuge de Sales, le gardien m'a conseillé de prendre un itinéraire balisé en orange un peu plus loin que les chalets.Celui-ci nous conduit aux laouchets et on rejoint le gr ensuite.
    *coup de coeur pour le lac de Pormeraz !

    Voilà pour mon retour, un énorme merci pour cette découverte. Je suis admirative de votre sens de l'itinéraire et une fan absolue .

    Amitiés sportives,

    Isabelle