[France] Alpes - Crêtes et autres canyons du Verdon

Après avoir réalisé le trek des Mourres du Verdon, il me paraissait intéressant de revenir rapidement sur ce "terrain de jeu" pour compléter mes connaissances (et incidemment les vôtres...) sur cette splendide région qui n'est malheureusement connue que pour ses célébrissimes gorges et son sentier Blanc-Martel... Mais, l'arrière-pays du Verdon est un miracle de biodiversité et on s'y déplace avec bonheur tant et soit que l'on respecte le travail des acteurs de la régions, les bergers : en effet, qui dit "hors des sentiers battus" implique des transits via des sentiers oubliés, sur les crêtes ou des sommets qui traversent des espaces sur lesquels les troupeaux de brebis viennent "prendre du gras" entre le 1er juillet et la mi-septembre. Partager l'espace naturel, c'est aussi, pour nous les randonneurs, ne pas déranger cette estive de quelques semaines et donc s'interdire de fouler ces lieux afin de ne pas perturber le travail des bergers et ne pas donner au patous l'opportunité de goûter à vos mollets... Et en plus, comme la chaleur est assez insupportable et que les quelques sources présentes au printemps réduisent leur débit à peau de chagrin, il est préférable de s'adonner à d'autres activités que celle de la randonnée !

La Baisse du Montdenier, face au Chiran et au Grand Mourre, et un vaste plateau dévolu à l'estive

Le suivi sur le terrain de ce topo est un tout petit peu plus engagé que celui des Mourres du Verdon tout en restant accessible au plus grand nombre des randonneurs aguerris. On y trouve pas mal de sentiers balisés mais aussi de nombreux suivis de crêtes panoramiques avec un peu de recherche d'itinéraire, au moins une courte descente en "mode sanglier" et même la traversée d'un canyon, celui de Trévans, qui mériterait à lui tout seul la classification Icone 3 tant le "sentier" qui le parcourt est très fatigant du fait de sa connotation sauvage à l'extrême un peu "olé-olé" dirons-nous...

Les gorges de Trévans

Pour compenser, on ira dormir au sommet du Chiran, le second en altitude après le Mourre de Chanier, sur lequel a été implanté il y a une cinquantaine d'années un observatoire qui, lorsqu'il a été abandonné par le CNRS pour aller vers des cieux plus transparents, au Chili et à Hawaï, a été repris par une association de Blieux. Accueillis par Isabelle et Vincent, vous pourrez assister, chaque soir ou presque, à une soirée astronomie pendant laquelle ses adhérents proposent une découverte des étoiles et autres globuleuses, comètes, galaxies, planètes (rocheuses ou gazeuses, si, si...) par le "petit bout de la lorgnette". De quoi s'occuper une bonne partie de la soirée (d'où l'importance de la mini-journée de marche au jour 4 pour pouvoir profiter de la soirée après avoir fait la petite sieste règlementaire du début d'après-midi...).

L'observatoire au sommet du Mont Chiran

Pareillement au trek des Mourres du Verdon, on remarquera l'accueil attentionné dans les gîtes, refuges et petits hôtels. Et que dire des paysages ? Somptueux jusqu'à l'infini et aptes à susciter dans votre for intérieur la volonté de poursuivre alentour la découverte de cette merveilleuse région au-delà de ces deux topos. Ils sont complémentaires et ne se chevauchent que très partiellement pour accéder aux étapes. Après avoir accompli ces deux circuits en boucle, au besoin complétés des randonnées à la journée décrites dans la page Verdon des Randonnées d'un jour dans les Alpes de Haute-Provence, vous disposerez, je le pense, plus que d'un aperçu superficiel... et serez attachés, du moins par la pensée, à cette région qui mérite bien plus qu'un "J'ai fait le Verdon car j'ai suivi le GR4 sur le sentier des Gorges..." alors que vous aurez découvert ce pays du Verdon sous de multiples facettes...

N’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF :  Pdf image 1 Crêtes et autres canyons du Verdon

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Saint-Jurs - Serre du Montdenier - Crête du Serre du Montdenier - Baisse de Montdenier - Gîte de Vénascle

7h / 20kms / +1150m / -1070m.
Diaporama Du parking au centre de Saint-Jurs à 890m d'altitude, on suit le sentier PR balisé en jaune qui remonte au NE vers le haut du village passer sous l'église et le château. Arrivé à la route goudronnée, on effectue un petit A/R sur la G pour rendre une visite au belvédère pour une vue plongeante sur le plateau de Valensole et la vallée de l'Asse.

Au départ du village de Saint-Jurs

De retour à la route, on marche 20m sur la G pour trouver la suite du sentier sur la D. On franchit une passerelle de bois au-dessus du fossé puis on s'élève entre les genêts jusqu'à s'engager à D sur une piste pour passer au pied du réservoir d'alimentation en eau du village. Ensuite, le balisage jaune invite à suivre un chemin vers l'E pour remonter un coteau planté de pins et atteindre le poteau indicateur sur lequel est mentionnée la direction du col de Saint-Jurs complètement sur la G (Attention ! Tout droit, on se rendrait également au col de Saint-Jurs mais en effectuant un détour par le sommet de l'Agar, un itinéraire non dénué de charme mais assez consommateur de temps (voir le jour 4 du topo Les Mourres du Verdon décrit en sens inverse)).

A l'approche du col de Saint-Jurs (la montagne de l'Huby)

La montée est régulière sur un large sentier duquel on dispose sur la gauche de belles échappées sur le sommet de l'Huby et la vallée de l'Asse au niveau d'Estoublon. On débouche en aval du col sur une large piste stabilisée, piste que l'on suit sur la D pour atteindre le carrefour de pistes situé à 200m de là et marqué du poteau indicateur "Col de Saint-Jurs" (1h25, 1315m). Au col, on incline sur la G pour suivre le balisage jaune de la piste inférieure sur 200m avant de s'en échapper à main D au niveau d'une citerne DFCI (poteau indicateur "Ravin de la Colle") et suivre une piste herbeuse qui se transforme en chemin pour aller rejoindre la piste supérieure. Au poteau indicateur à 1380m, on laisse partir tout droit le sentier vers le sommet de l'Agar alors que l'on poursuit sur la piste en montée sur la G jusqu'à l'épingle à cheveux (25mn, 1450m, poteau indicateur "Sous le col de la Cabane") où l'on s'engage à G sur un petit chemin en direction du sommet du Serre du Montdenier. Sentier bucolique s'il en est, qui plus est, étale au coeur d'une pinède.

Sur le chemin d'ascension du Serre du Montdenier

Puis c'est le début de la vraie montée : on commence par la 1ère partie qui se termine à l'arrivée de la droite le sentier du col de la Cabane à 1465m. On poursuit sur la G pour la 2ème partie de nouveau au profil étale mais qui commence à prendre une pente ascendante toujours en forêt. A 1540m, fin du parcours sous les frondaisons. Il reste 200m de dénivelée pour avoir le plaisir de fouler le sommet et cette 3ème partie va s'effectuer à découvert pleine pente dans une prairie.

Depuis le sommet du Serre du Montdenier, vue sur Majastres et les montagnes des Baronnies

Au sommet du Serre du Montdenier (50mn, 1751m), on dispose d'un panorama à 360° :
- au S, le plateau de Valensole, le lac de Sainte-Croix et le Grand-Margès ;
- à l'E, le Mourre de Chanier et le Chiran ;
- au NE, les Préalpes de Digne avec le Cheval Blanc et les Monges ;
- au N, la montagne de Céüse et le pic de Bure (montagne d'Aurouze) ;
- à l'W, les vallées de l'Asse et de la Durance et la montagne de Lure ; 
- au SW, le Mont-Ventoux et le Grand-Luberon.

Depuis le sommet du Serre du Montdenier, vue sur la crête que l'on va suivre...

Du sommet, on va entamer la traversée longitudinale du Serre du Montdenier en suivant le fil de la crête sommitale en direction du SE. Dans un premier temps, on louvoie entre les herbes folles de la prairie sur une trace peu marquée au sol mais bien présente. Un ancien balisage jaune est encore présent, peu utile dans cette portion tranquille. On évolue en up / down sans difficulté en bénéficiant de vues panoramiques exceptionnelles sur toute la région du Verdon (à l'exception notable des célébrissimes gorges...). Tous les Mourres sont présents à l'appel, les plateaux et vallons du N du Verdon nous offrent une composition picturale de premier choix alors que l'on marche entre ciel et terre... A nos pieds sur la gauche, c'est la vallée de l'Estoublaïsse qui nous sépare de la crête qui descend du Chiran (c'est celle que l'on parcourra au jour 5...), une rivière qui descend vers le N pour pénétrer dans les gorges de Trévans avant de mêler ses eaux à celles de l'Asse à Estoublon ; sur la droite, c'est le plateau de Valensole, le lac de Sainte-Croix et au pied de la crête du Serre du Montdenier le départ des ravins, aujourd'hui bien secs, de Mouresse, du Colostre, de Riou, de Font Rouit, etc.

Sur la crête du Serre du Montdenier, à la fin du 1er tiers de la progression

Au premier tiers de la traversée (25mn, ~1700m), un bosquet de fayards (à ne pas rater, il n'y en aura pas d'autre...!) offre une ombre bienfaisante pour la pause repas, une protection d'autant plus appréciable qu'elle va permettre de reprendre des forces. Car la suite du parcours va s'avérer beaucoup plus technique et chahutée. A partir de là, on n'aura de cesse de contourner les béquets rocheux qui encombrent le fil de l'arête, souvent côté S, dans un maquis de genêts et de buis. Par contre, sur ce deuxième tiers de parcours, peu de difficulté à trouver les passages si ce n'est la nécessité de monter et descendre...

Sur la crête du Serre du Montdenier, dans le 2ème tiers de la progression

Le troisième tiers de la traversée est un tantinet plus problématique : après être passé au départ d'un impressionnant couloir rocheux qui déchire la face NE du Serre du Montdenier, voici un gros béquet rocheux qui nécessite un contournement assez marqué côté SW, contournement qui se prolonge plus que de raison. La densité du maquis de buis sur les 500m qui se présentent ne contribue pas vraiment à la facilité de l'opération. Enfin ! On prend pied sur le haut de la prairie d'herbe rase du "Clot du Roi" (1h15, 1620m) pour un moment de répit sous la forme d'une descente tranquille face au sommet du Pavillon avec au deuxième plan le Grand-Margès qui marque la sortie des Gorges du Verdon et toujours à main droite le lac de Sainte-Croix.

Sur la crête du Serre du Montdenier, dans le 3ème tiers de la progression juste avant de devoir contourner le béquet rocheux

On s'oriente vers le SSE pour rejoindre une large baisse à 1560m en laissant bien à gauche l'impluvium construit plus haut un peu en contrebas de la continuité de la crête du Serre du Montdenier. Une fois la baisse atteinte, il ne reste plus qu'à descendre les 70 mètres de dénivelée en "mode sanglier" dans un maquis assez dense de genêts et de buis pour atteindre la route forestière du Montdenier (35mn, 1485m). Noter que très récemment une piste a été creusée dans la forêt par les bergers 100m à l'E en parallèle du tracé que l'on a suivi dans le maquis (on la repère sur Google earth...) : sûrement moins difficile à suivre que de traverser le maquis ! Elle rejoint la route forestière du Montdenier quelques dizaines de mètres plus au SE (à essayer et à valider...).

Vue plongeante sur le lac de Sainte-Croix depuis le haut de la prairie du Clot du Roi

Une fois sur la route forestière, on la suit vers le SE en montée régulière jusqu'au poteau indicateur "Baisse de Montdenier" (15mn, 1540m) où l'on s'échappe de la piste sur la D dans la prairie pour suivre le sentier balisé en jaune qui descend en larges lacets dans un coteau de genêts en direction de Vénascle. On traverse le "Plan de la Charité" avant de s'engouffrer entre les parois détritiques du ravin de la Cine et suivre un sentier en forte déclivité qui ne l'est pas moins et assez casse-gu...  jusqu'à rejoindre une piste en contrebas (1h, 1060m) sur laquelle on négocie un large virage avant de s'échapper sur la D pour poursuivre sur un chemin forestier jusqu'à atteindre la route goudronnée au niveau du parking des Plaines (20mn, 970m). Il ne reste plus qu'à suivre le goudron sur la G pour rejoindre l'oratoire de Vénascle où l'on incline sur la G pour en terminer à la porte du gîte de Vénascle (10mn, 957m, 1/2P en chambre ou dortoir, res : +33 622087676).

Descente du ravin de la Cine entre la Baisse de Montdenier et le gîte de Vénascle

Jour 2 : Gîte de Vénascle - Crête de l'Ourbes - GR4 - Col de l'Âne - Plateau de Barbin - La Palud-sur-Verdon

5h25 / 18kms / +830m / -880m.
Diaporama Du gîte, retour à l'oratoire pour s'engager à G sur la route goudronnée qui se transforme rapidement en piste stabilisée pour traverser le ravin de Vénascle et remonter légèrement pour longer sur sa RG le ravin de Font-Rouit. Au poteau indicateur "Font-Rouit" (25mn, 880m), on incline à D sur le sentier balisé en jaune (bien suivre les marques pour ne pas se tromper au niveau d'une fourche de chemins...), sentier tracé au coeur d'un maquis ras et qui descend traverser le torrent de Vallonge à 816m avant de remonter en lacets serrés en forêt jusqu'à atteindre le lieu-dit "Saint-Martin". Ici, on prend pied à D sur une allée forestière bien fraîche qui permet de récupérer de l'entame plutôt sévère qui nous a conduit à cet endroit depuis "Font-Rouit". Cette allée se termine par la traversée de prairies d'herbes folles avant que l'on ne débouche sur le sentier qui relie Moustiers-Sainte-Marie et La Palud-sur-Verdon, support du GR4. On poursuit en face sur une cinquantaine mètres jusqu'au belvédère de la crête de l'Ourbes (1h10, 962m). Belle vue plongeante sur le lac de Sainte-Croix, le col d'Illoire et le plateau de Valensole.

Au belvédère de la Crête de l'Ourbes

Dos au vide, on suit une trace vers la D dans le maquis ras pour retrouver le fil du GR4 (balisage blanc-rouge) et monter jusqu'à 1212m pour disposer d'un point de vue superbe sur le lac. Il s'ensuit une descente plutôt chaotique sur le col de l'Âne (1h, 1095m, pylône THT). La suite est assez tranquille pour rejoindre le col de Plein Voir (20mn, 1169m, pylône THT là aussi...). Au-delà, toujours en suivant le GR4 en direction de La Palud-sur-Verdon, on foule un excellent sentier en faux-plat montant. On évolue à présent en contrebas du bord de falaise (les panoramas, c'est fini...!) avec de belles portions de fraîcheur (buis, chênes-verts puis mélézin). On traverse le plateau de Barbin pour atteindre le poteau indicateur éponyme (40mn, 1200m, départ sur la droite de la variante possible pour rejoindre le village étape en suivant le sentier du Bastidon via le belvédère de Meyreste (compter 1h30 de plus...)).

Du côté du col de Plein-Voir sur le GR4

On reste sur le GR4 pour croiser le ravin de Barbin avant d'incliner 250m plus loin sur la D pour suivre une allée forestière à la pente maîtrisée dans une jolie hêtraie. On rejoint une piste (40mn, 1340m) pour y négocier une épingle à cheveux avant de s'échapper à main D sur un sentier qui conduit jusqu'au poteau indicateur "Adrech de Barbin" (5mn, 1365m). On poursuit à D sur le GR4 par une descente tranquille sur un sentier-balcon tracé dans les flancs méridionaux de la Cime de Barbin à belle distance des emblématiques Gorges du Verdon. Au franchir d'une épaule, voici que l'on découvre le plateau agraire sur lequel est construit le village de La Palud-sur-Verdon. La déclivité se fait plus affirmée et la qualité du sentier n'est plus aussi optimale : à présent caillouteux, on rejoint dans un premier temps la route d'accès au gîte de Caunier pour trouver en face la poursuite de la descente, encore plus pourrie... Enfin ! A 960m, on est heureux de prendre pied sur le goudron que l'on suit en descente pour atteindre le centre du village (1h, 933m, bars, restaurants, ATM à La Poste, hôtels, supérette, taxis, bus de ligne, etc.). Nouveauté 2025, noter à 300m au S du village la réouverture des bâtiments de l'ancienne Auberge de Jeunesse fermée depuis 2017 en auberge collective sous le vocable Hostel du Canyon (1/2P en chambres et dortoirs, accueil impeccable et attentionné, repas et petit-déjeuner très goûteux, res : +33 675700201).

A l'approche de La Palud-sur-Verdon

Jour 3 : La Palud-sur-Verdon - Châteauneuf-lès-Moustiers - Crête du Montdenier - Col de l'Abbesse - Les Bondils

6h / 20kms / +860m / -580m.
Diaporama De l'auberge collective, on rejoint le centre du village par la RD23 avant d'incliner à D sur la RD952 pour passer devant la supérette, La Poste, l'église et sortir côté E pour dépasser le parking et rejoindre le poteau indicateur "Ravin du Brusquet" (10mn, 907m). On suit la piste caillouteuse sur la G en direction de Châteauneuf-lès-Moustiers (balisage jaune). Vers 960m, on quitte la piste pour s'engager à G sur une sente étroite coincée entre l'orée du mélézin et la clôture électrifiée d'une prairie. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer avant de retrouver un bon sentier plus haut, sentier beaucoup plus large qui vient se terminer en aval du col de la Croix de Châteauneuf sur la RD123. Quelques mètres de goudron avant d'incliner sur la G pour atteindre le poteau indicateur "Col de la Croix de Châteauneuf" (40mn, 1045m).

Le puits sur la Plaine de Châteauneuf

On poursuit sur la piste de D, le Chemin d'Acle, pendant 30m avant de tourner à D face au Chiran et au Mourre de Chanier (bien suivre le balisage jaune mis en place pour contourner la propriété privée de la ferme du Plan). Au sortir du chemin, on reprend 70m de goudron pour s'engager à D sur un coupe-lacet tracé au coeur de la pinède. On se dirige ensuite vers le N avant de tourner à D alors que l'on arrive au-dessus de la Plaine de Châteauneuf. Ensuite, à l'extrémité de la piste, le balisage nous invite à suivre sur la G le goudron de la RD123 pour dépasser un puits et atteindre juste après une fourche de routes marquée du poteau indicateur "Le Plan de Châteauneuf". Ici, c'est à G pour passer devant la ferme du Plan et rejoindre l'intersection avec la route d'accès à la ferme de Maubec à 1035m où l'on tourne à D pour remonter la piste caillouteuse en lacets jusqu'à atteindre le pied du village ruiné de Châteauneuf-lès-Moustiers datant du XIIème siècle (55mn, 1119m, oratoire).

Les ruines du château de Châteauneuf-lès-Moustiers

On passe au pied de l'oratoire pour atteindre le poteau indicateur "Châteauneuf-lès-Moustiers" à 1130m avant de suivre sur la D le sentier découverte ponctué de potelets en bois et dotés de numéros pour accomplir une visite du village ruiné abandonné au début du XXème siècle. On passe successivement devant le cimetière, puis quelques maisons, une auberge, le château ; on termine par l'église perchée sur son monticule avant de revenir au N du cimetière rejoindre le large col herbeux.

Le village ruiné de Châteauneuf-lès-Moustiers vu depuis le départ du sentier de traversée de la crête du Montdenier

La piste, côté N, descend dans le vallon du Bau et reprend le tracé de l'ancienne "voie romaine", ou plutôt de l'audacieuse voie médiévale car construite au Xème siècle... Elle conduit jusqu'au hameau des Bondils en moins de 2 heures. C'est l'étape de ce soir. Si la météo est bonne, il est vraiment conseillé de se lancer dans la traversée longitudinale de la Crête du Montdenier (Attention ! Il ne s'agit pas de celle du Serre, parcourue il y a 2 jours, celle-ci est beaucoup plus facile que l'autre...). Il suffit de repérer dans le col herbeux le premier cairn qui marque vers l'W le départ du sentier (20mn, 1135m) et c'est parti ! Le sentier sinue entre les buissons ras avant de s'élever pour traverser une prairie aux herbes folles vers 1180m où l'on incline légèrement sur la D pour retrouver une montée dans la pinède, les genévriers et les buis. Maintenant à découvert, on dispose de belles vues à main droite sur la Coulole, le sommet qui précède le Mourre de Chanier, et le sommet de la Crête des Traversières (voir jour 2 du topo Les Mourres du Verdon).

Remontée des landes de la crête du Montdenier

Un peu plus avant, c'est le sommet du Chiran qui apparaît émergeant d'une lande de buis, reconnaissable à la présence à son sommet d'un observatoire astronomique (on sera là-haut demain vers midi...). Vers 1290m, on dépasse un cairn monumental et on poursuit la montée dans les landes de buis pour atteindre un plateau aux plaques calcaires qui s'effritent vers 1420m. Sur la gauche, on revoit l'enfilade de la crête que l'on a parcourue la veille, de gauche à droite, Cime de Barbin, col de Plein-Voir, col de L'Âne, crête de l'Ourbes) alors que sur la droite, face au hameau des Chauvets, on domine le vallon du Bau et le ravin de Vignerouès. Tout droit en suivant le fil de la crête sur laquelle on évolue, c'est bien la Crête du Serre du Montdenier (voir jour 1) que l'on peut contempler dans son intégralité depuis le sommet du Serre jusqu'au "Clot du Roi".

Sur la crête du Montdenier, vue sur le Chiran

On franchit un mamelon à 1462m pour descendre dans un collet et remonter derrière pour traverser le mamelon coté 1479. Puis, c'est la descente sur l'impluvium (45mn, 1468m). L'itinéraire se poursuit côté D de l'impluvium par une montée dégagée des genêts (ailleurs, c'est assez inextricable...!) sur une pente d'herbes folles non loin du rebord de la falaise pour se retrouver au point 1496m d'où l'on découvre un chalet d'alpage en bois en contrebas. On passe à proximité de la bâtisse pour suivre au NNW les traces de véhicules dans la large prairie d'herbes folles. Tout au bout, on rejoint côté W de la prairie le départ d'une piste stabilisée qui remonte sur les flancs du Pavillon (c'est le sommet du coin...) et rejoint le croisement de chemins marqué d'un poteau indicateur (30mn, 1510m).

A l'extrémité W de la crête du Montdenier, vue sur le Pavillon et le Serre du Montdenier

A D toute avec le balisage jaune retrouvé pour descendre sur un excellent sentier en premier lieu au travers des genêts puis au coeur de la pinède avant d'atteindre la RD17 (ici, la RD17, c'est une piste caillouteuse...) au niveau du col des Abbesses (30mn, 1286m, erreur d'altitude sur le fond de plan IGN qui stipule 1246m...). On suit la piste vers la D en légère remontée pour rejoindre l'épingle à cheveux située à 1km du col où, à 1302m d'altitude, on quitte la piste pour s'engager tout droit sur un vieux sentier qui évite le large détour par la RG du vallon. On repère quelques vieilles marques de balisages jaune et orange sur ce sentier plutôt bien viabilisé. Pas de risque de se tromper jusqu'à atteindre le fond du vallon où l'on traverse le Bau à gué pour poursuivre en face en légère remontée et tomber sur un cairn monumental à 1125m.

Sur le sentier de descente vers Les Brochiers

Ici, il faut incliner fortement à D pour descendre traverser dans un coin de forêt non entretenu le ravin des Louches sur des troncs enchevêtrés. Une fois en RD du ravin, on remonte la rivière pour franchir un portail qui donne accès au départ d'un sentier qui présente deux lacets (à D puis à G) en montée au milieu des buis avant de se poursuivre tout droit le long d'une clôture avant de rejoindre le poteau indicateur "Les Brochiers" à 1145m (on y retrouve le balisage jaune qui arrive du col de Châteauneuf-lès-Moustiers, la variante par mauvaise météo...). On suit le balisage jaune à G sur une petite portion de route goudronnée avant que cette route ne se transforme au-delà des maisons en piste caillouteuse et ce jusqu'au hameau des Bondils (1h15, 1220m). Nuit au gîte d'étape tenu par Luce, une dame d'origine belge, qui propose un hébergement en chalets ou en yourte ; sur demande, elle peut "officieusement" proposer des dîners et des petits-déjeuners. Un endroit verdoyant super sympa où l'on se repose de la journée au milieu des paons et des lamas. A connaître !

Jour 4 : Les Bondils - Portail de Blieux - Sommet du Chiran

2h35 / 6kms / +700m / -30m.
Comme indiqué dans l'introduction de ce topo, cette journée sera courte afin de rallier le refuge du Chiran pour midi, se faire concocter une excellente omelette aux chanterelles (du coin, Vincent est un infatigable cueilleur de champignons...) et à la poitrine (de la boucherie d'Annot) avant de s'adonner à une petite sieste préventive à la prolongation de la journée pour assister à la soirée astronomie (entre 17 et 23€/pers selon l'intervenant).

Diaporama On remonte du gîte des Bondils pour prendre pied sur la RD17 et suivre le goudron vers l'W pour rejoindre la petite chapelle Saint-Pierre du hameau des Chauvets (10mn, 1260m). Au poteau indicateur on quitte la RD17 (elle se dirige vers le col de l'Abbesse...) pour s'engager à D sur la piste caillouteuse, le Chemin des Paluds, qui dessert la ferme au-dessus. A la sortie du large virage à droite qui précède l'arrivée à la ferme, il ne faut pas rater le départ du chemin balisé en jaune qui monte en écharpe sur la G en direction du N. Puis on croise une source, celle du ruisseau qui a façonné le ravin de Mal Vallon (30mn, 1405m), et par une montée régulière on rejoint le sommet du mamelon situé à l'W du Portail de Blieux géographique (45mn, 1615m).

En chemin pour le Portail de Blieux (Le Chiran)

Au poteau indicateur, le sentier qui part vers le N conduit jusqu'à Blieux. On suit sur la G le chemin tracé dans l'herbe pour prendre pied sur la piste qui arrive de Majastres au niveau d'une de ses épingles à cheveux à 1646m. Ensuite, sur les 250m de dénivelée qui restent à accomplir pour se mettre les pieds sous la table, on égrène les lacets de la piste d'accès au sommet. Dessinée dans le coteau E du Chiran, elle permet de s'élever sans difficulté notable en présentant de beaux panoramas sur le Grand Mourre derrière lequel apparaît très vite la forme pyramidale du Mourre de Chanier. A la gauche de ce point culminant du massif des Mourres du Verdon (voir topo Les Mourres du Verdon pour le descriptif de parcours de tous ces sommets et crêtes), on voit sortir le sommet de Pré Chauvin flanqué sur sa droite des Cadières de Brandis.

La crête du Serre du Montdenier vue depuis Peire Naisse

On débouche sur le plateau herbeux de "Peire Naisse" qui s'inscrit entre les deux sommets du Chiran. On dispose d'une belle vue plongeante depuis le cairn monumental érigé en bord de la falaise sur la vallée de l'Estoublaisse, la Baisse de Montdenier, le sommet du Pavillon et la longue crête du Serre du Montdenier. Il ne reste plus qu'une cinquantaine de mètres de dénivelée pour atteindre le refuge posé en contrebas de l'observatoire (1h05, 1890m). Noter la présence d'une table d'orientation sur la plateforme sommitale bien renseignée et de laquelle on embrasse un large paysage à 360° sur un rayon de plus de 100kms (Montagne d'Aurouze, Pic de Bure, montagne de Céüze, le massif des Ecrins, les Préalpes de Digne, le Mercantour, le Grand-Margès, le Coudon (au-dessus de Toulon), la Sainte-Baume, la Sainte-Victoire, le Grand Luberon, la Mont-Ventoux, etc.).

L'observatoire et le refuge au sommet du Mont Chiran

Nuit au refuge du Chiran tenu par Isabelle et Vincent pour l'association Astro Blieux (ouvert grosso modo de mai à septembre, 3 dortoirs pour 17 places au total, 1/2P, pas d'eau de source sur place mais acheminée en 4x4 depuis la source de Majastres dans des bidons ou eau en bouteilles, reservation préalable souhaitable au +33 689450319)

Soirée astronomie à l'observatoire du Chiran

Jour 5 : Sommet du Chiran - Majastres - Cabane des Blaches - Pont de Tuf (Gorges de Trévans) - Col de Saint-Jurs - Saint-Jurs

9h35 / 29kms / +850m / -1865m.
Une journée très longue, assez éreintante par son profil en up / down mais qui réserve, en suivant le tracé proposé, des spots d'intérêt touristique majeurs. Il est toutefois possible de squeezer la portion (très) technique des gorges de Trévans en décidant, une fois que l'on sera rendu à Majastres, de suivre la piste qui conduit directement au col de Saint-Jurs. La journée se verra amputée de 3 à 4 heures de marche et d'au moins 600m de dénivelées positive et négative. Le parcours se fera à l'ombre de la sapinière sur les flancs N du Serre du Montdenier mais ne sera en aucun cas plaisant : piste, piste et piste. Vous reprendrez bien un peu de piste, non...?

Depuis la table d'orientation du Chiran, vue du profil de la descente vers Majastres

Diaporama Du refuge on redescend par la piste au niveau du petit parking qui se situe au-dessus du plateau de Peire Naisse où l'on s'échappe dans la prairie sur la D pour descendre en direction du N une large prairie inclinée à bonne distance du rebord de la falaise occidentale. On suit une large trace directe qui vient passer entre un impluvium et un chalet d'alpage. Au-delà, on laisse la trace des véhicules s'orienter progressivement vers la droite alors que l'on poursuit tout droit plein N pour descendre traverser un thalweg. A partir d'ici, le sentier est cairné (35mn, 1700m) pour contourner à mi-hauteur le sommet émergent présent sur la crête occidentale du Chiran..

Entre le Chiran et Majastres

Une fois l'épaule franchie, on reprend la descenrte dans un vallon verdoyant en direction du village de Majastres. Sans vraiment remonter, on franchit un collet (25mn, 1640m) pour basculer dans un nouveau vallon où l'on découvre une zone détritique sablonneuse que l'on contourne par sa G avant de rejoindre à son extrémité une source (20mn, 1600m). Le sentier se poursuit en balcon bien au-dessus de la vallée de l'Estoublaisse dominé en RG par les falaises assez impressionnantes du Serre du Montdenier. Au croisement du Villard (1h, 1230m), plusieurs sentiers balisés se proposent. Au poteau indicateur, on choisit de descendre à main G vers le village de Majastres situé en contrebas dans lequel on débouche au niveau de l'église (10mn, 1150m).

Sur le sentier-balcon à l'approche de Majastres (Serre du Montdenier)

On suit sur la G la route goudronnée pendant 50m avant de descendre à main D passer devant la fontaine du village et poursuivre sous les frondaisons franchir le ravin de Ville et atteindre une épingle à cheveux de la piste au lieu-dit "Les Fourches" à 1092m. (noter qu'à cet endroit le balisage jaune sort tout droit de la piste pour suivre un chemin qui descend traverser l'Estoublaisse avant de rejoindre la RD17 : c'est l'itinéraire de la variante par la piste qui ne passe pas par les gorges de Trévans). Notre itinéraire se poursuit à D sur la piste en direction de l'W avec un profil plutôt étale. On avance ainsi jusqu'à traverser une prairie d'herbes folles (40mn, 1070m) où l'on emprunte sur la G un ancien sentier (le départ n'est pas très visible mais la viabilité du sentier après les premières dizaines de mètres est parfaite...).

Sur le sentier de liaison entre Majastres et la cabane des Blaches

On évolue sur un balcon en courbe de niveau avant de descendre pour croiser un ravin (20mn, 955m) avant de remonter sur les flancs d'un éboulis alluvionnaire pour prendre pied sur une clairière  que l'on traverse pour atteindre un 2ème ruisseau. Une fois traversé, on remonte une prairie pour atteindre la cabane de Blaches (25mn, 955m, cabane tout confort avec électricité, lits, frigidaire, etc. proposée à la location en groupe sur le site web de l'O.N.F, par contre, pas d'eau à la fontaine mais dans le ruisseau eque l'on vient de traverser en contrebas).

A la cabane des Blaches

Depuis le côté W de la cabane, on descend longer la prairie sur une centaine de mètres avant d'obliquer sur la D pour pénétrer dans le ravin de Feston. C'est ici que les "affaires" sérieuses commencent ! Une pancarte de mise en garde barre le chemin et invite à ne pas le suivre à moins d'être encordé... Bravant ce conseil, la descente vers l'Estoublaisse prend la forme d'une série de lacets serrés à la déclivité affirmée qui plus est gravillonneux qui plonge vers l'entrée des gorges de Trévans. Utilisation de bâtons de randonnée ou alors des nombreux troncs d'arbres placés de part et d'autre du sentier. Ambiance, ambiance...!

Au-dessus du ravin de Feston à l'approche du Pont de Tuf

Nous voici tout en bas à franchir la rivière sur un pont naturel composé d'un agrégat de végétal, les racines des arbres, et de minéral, les alluvions charriées par l'eau au fil du temps : bienvenue au Pont de Tuf ! (30mn, 865m). Sur l'autre rive, le sentier est beaucoup plus heurté et remonte sur des gradins rocheux. Il est parfois nécessaire de s'aider des mains pour progresser. Là aussi, pas mal de troncs d'arbres pour faciliter la progression. Mais attention, le chemin est très étroit, parfois en dévers, et plus on prend de l'altitude (c'est du up / down permanent...) moins on a l'impression d'avancer. Nécessité d'avoir le pied sûr...! La marche est assez éprouvante et il n'y a pas beaucoup d'agrès ou de mains courantes pour sécuriser l'avancée à hauteur du fond des gorges de Trévans. Une seule zone dispose d'une main courante et d'un petit pont de bois pour franchir une portion délitée à la base d'une falaise.

En RG des gorges de Trévans sur le sentier olé-olé...

Tout en progressant vers le N avec l'aide de quelques cairns rassurants, on traverse 3 éboulis rocheux. On est toujours au régime up / down et le sentier ne s'élargit toujours pas ! Enfin, dès l'orée de la sapinière de Malbois (1h10, 860m), c'est avec un plaisir non dissimulé que l'on se retrouve à fouler un tapis d'épines dans une ambiance un tantinet plus fraîche. On dirait bien que le plus dur est derrière nous... On n'a pas tort : on franchit la pancarte de mise en garde similaire à celle précédemment rencontrée au début de la traversée et après quelques zigzags en forêt on débouche sur un carrefour de sentiers (10mn, 850m, à droite en descente la cabane de Valbonnette). On s'engage sur le magnifique sentier forestier à G qui remonte en RD du ravin de Mayaiche. Bien que non surligné de rouge sur le portail IGN, il est parfaitement viabilisé et dispose même d'un balisage de couleur rouge. La montée est régulière et la pente maîtrisée, quoi de mieux pour de remettre des émotions précédentes ? Vers 1160m, le profil devient quasi étale avant de sortir à découvert alors que l'on domine le vallon de Mayaiche.

La retenue d'eau de Mayaiche et la source

A la fourche de chemins renseignée d'un panneau, on choisit celui de droite pour passer près d'une retenue d'eau dans laquelle se déverse une source d'eau fraîche, une étape bienfaisante au demeurant (1h30, 1170m, bivouac possible). Au-delà, on poursuit sur une piste herbeuse jusqu'à 1266m où, après avoir négocié deux larges virages, on trouve à main D le départ du sentier forestier qui va permettre de rejoindre, autrement que par la piste, le col de Saint-Jurs (poursuite du balisage rouge). On débouche sur la piste à 1310m au niveau de la citerne DFCI et on la suit sur la D pour rejoindre le poteau indicateur qui marque le col de Saint-Jurs (1h, 1315m).

Depuis le col de Saint-Jurs, coucher de soleil sur le Mont-Ventoux

Il ne reste plus qu'à suivre le balisage jaune du sentier de pays qui part du poteau indicateur sur la G en direction du village de Saint-Jurs (c'est celui que l'on a emprunté il y a 5 jours au début de ce circuit mais en sens inverse...). Retour au parking du village de Saint-Jurs (1h, 890m).

 

5 jours de marche / 30h / 93kms / +4400m / -4400m.

Relevés de terrain juin 2025

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