Préparatifs

Documentation et cartographie

Les livres et guides papier :
Quelques livres pour vous mettre dans l’ambiance avant de partir :
- Le léopard des neiges de Peter Matthiessen (Ed. Gallimard)
- The Bön landscape of  Dolpo de Marietta Kind (Ed. Peter Lang)
- Expressions du Sacré dans les villages de l'aire culturelle tibétaine d'Etienne Principaud (à compte d'auteur) que l'on peut commander ici.

- Trek Magazine n°188 (printemps 2019) quasiment intégralement consacré au Dolpo :
     1) 1ère traversée Gamgadhi - Mustang qui est devenue du fait de la météo une Gamgadhi - Jomosom... (par Laurent Boiveau)
     2) une kora religieuse du pays de Dho (par Paulo Grobel et Etienne Principaud)
     3) un circuit des alpages au nord de Dho qui propose une kora du Phoksumdo tal

Un document concocté par Etienne Principaud et destiné à mieux appréhender la religion pré-bouddhique Bön :

Pdf image 1 Une histoire de famille chez les Böns

Et spécifiquement consacré aux itinéraires de treks, le Lonely Planet – Trekking in the Nepal Himalaya qui présente des propositions de circuit relativement détaillées sur le Haut-Dolpo.

Les cartes topographiques (erreurs à gogo) :
- La carte Himalayan Map House NP109 au 1/150000e (et double face plastifiée s’il vous plaît...) est la moins mauvaise de toutes.
- Les cartes au 1/50000e (ou 1/25000e) établies sur la base des fonds de plans finlandais et que l’on peut trouver à Kathmandu du côté de New Baneswor à 250m à l’W de l’Everest Hotel à la boutique Maps of Nepal. Pour ce trek, vous pourrez avoir besoin des feuilles au 1/50000e suivantes : 2982 05, 2982 06, 2982 07, 2982 04&08, 2982 12, 2983 09, 2983 13, 2883 01, 2882 04 et 2982 16. A Rs200 la feuille, vous avez un fond de plan de superbe qualité. Restent que les chemins tracés en rouge ne sont pas des plus précis, précis...

Sur le web :
- le site www.dolpo-news.com concocté par Paulo grobel et Etienne Principaud, entièrement consacré au Dolpo.

Et avant de partir (ou au retour...) si le pays vous a "tapé dans l'oeil"... allez faire un tour sur le tout nouveau site web de la Maison culturelle du Népal où vous trouverez des tonnes de renseignements sur le pays, ses habitants, ses religions sans oublier l'art et l'histoire.

Encadrement et équipement

C'est bien simple : aujourd'hui, les agences de trekking qui veulent bien organiser des treks dans la région du Dolpo se comptent sur les doigts d'une seule main ! (trop de problèmes, trop d'incertitudes sur les liaisons aériennes,...). Ce trek (proposé par l'agence Tamera de Lyon dans le cadre de sa Traversée de l'Himalaya népalais), a été réalisé avec le support des équipes de Dhane Gurung, le directeur de l'agence Happy Yeti de Kathmandu. J'étais seul avec une équipe très légère : le guide Mane Gurung et deux porteurs, Kessap Gurung et Khansa Gurung. Pas mal pour construire un jour par jour équilibré et adapté aux conditions météo ou de forme avec suffisamment de jours en réserve évitant de ce fait un déroulé très stakhanoviste pour respecter un jour par jour établi... En plus, le fait d'être en équipe légère oblige à devoir penser ravitaillement (quasiment impossible sur une grosse semaine entre Mugu et Pho...) et emplacements de bivouac pour disposer de bois sec pour cuisiner. Eh oui ! Cuisine au feu de bois... car l'alimentation de 3 népalais costauds ça se nourrit de riz et de pommes de terre mais impossible de faire cuire sur des petites recharges de gaz ! Donc, à l'ancienne...

Corvée de bois...!

L’altitude maximale atteinte lors de ce trek dépasse les 5500m : il y a donc à redouter des effets du MAM, certaines personnes puissent être touchées dès 3500m. Prêter une attention particulière à faire une montée progressive vers le Chyargo La. Et bistare, bistare… Côté équipement, privilégiez les systèmes trois couches ainsi que de bonnes chaussures de rando. On peut réaliser le trek en chaussures à tige basse. N’oubliez pas de glisser dans votre sac des chaussures pour traverser les rivières et marcher sur les galets. Les bâtons de marche pourront vous sécuriser sur des sentiers balcons. Prévoir un sac à dos pour vos affaires de la journée, plusieurs gourdes d'eau (il faut beaucoup s'hydrater à ces altitudes) et un sac marin le plus étanche possible pour le reste. Et lorsque vous montez en altitude n’oubliez pas de toujours avoir à portée de main le trio « chaleur garantie » comprenant gants, bonnets (ou encore mieux cagoule enveloppant le visage et le cou) et chaussettes : protéger les extrémités, c'est empêcher le refroidissement de s'opérer et la sanction immédiate du mal de tête de se déclencher.

Pour ce trek, il ne faut pas compter sur la présence de lodges. Seulement entre Gamgadhi et Mugu puis plus rien pendant une semaine avant de disposer d'infrastructures en dur de manière ponctuelle (une tous les 2 ou 3 jours) plus on descend vers le S vers Dunaï jusqu'à Juphal. L’électricité est présente nulle part (ou presque...) et il n’est pas aisé de pouvoir recharger ses batteries d’équipements électroniques. Soyez donc prévoyants ! Une possibilité est l’utilisation d’un système solaire attaché sur votre sac (ou que vous déployez le midi au moment du lunch) et qui recharge une batterie tampon, ça fonctionne vraiment bien (ex : panneau MyMobilePower 20w associé à une batterie Tekkeon 3450). Attention toutefois au phénomène de décharge de certains types de batteries lorsqu’il fait froid.

Le relais télécom à Bhijer

Quant au mobile GSM (NTC), il est présent au tout début de Gamgadhi (4G avec internet la 1ère journée puis seulement téléphonie) à Mugu. La connexion disparaît totalement jusqu'au sommet du Nyingma Gyantzen La (le plus haute cabine téléphonique du Dolpo située sur un itinéraire référencé à 5565m !). On le retrouve à Bhijer et lors du passage de quelques cols d'altitude avant de le perdre jusqu'à Rike. A Dunaï, on retrouve de la 4G et à Juphal de la 3G+. Le roaming est possible mais il est vraiment préférable d'acheter une carte SIM Namaste (NTC) et acquérir des recharges de Rs500 à Kathmandu avant de partir dans la pampa (elles sont rares après, on ne trouve que des Rs200, Rs100 ou Rs50 qui ne correspondent qu'à 6, 3 ou 1mn de communication vers le reste du Monde en utilisant la connexion internationale en VoIP à seulement Rs30/mn en ajoutant avant le numéro que vous appelez le préfixe 1424 soit par exemple 142433123456789).

Quand y aller ?

Du fait du régime de moussons auquel le pays est soumis (même si le Dolpo est sensé être épargné par les pluies et les fortes chutes de neige), les deux saisons de trek au Népal sont généralement le printemps (mi-mars à mi-mai) et l'automne (mi-octobre à mi-décembre) mais nul n'est à l'abri d'une queue de mousson ou d’un hiver précoce qui dérègle les statistiques... Et puis il y a ces fameux flux d’ouest qui viennent se glisser derrière la barrière de l’Himalaya et bloqués par le froid intense qui règne sur les plateaux tibétains : ceux-ci, lorsqu’ils arrivent, vous gâchent votre trek d’abord en empêchant toute velléité d’atterrissage d’un avion sur le Dolpo, se conjuguent au froid ambiant autour des cols apportant des cumuls de neige importants (et incidemment empêchant de les franchir...) et rendent les chemin des caravanes de mules tracés dans les forêts et les campagnes boueux au possible. A côté de cela, n’espérez pas voir grand-chose car le plafond nuageux est bas, très bas même... Mais cela ne se produit que très rarement, heureusement ! Sinon, le haut Dolpo peut se parcourir en été mais les hautes montagnes seront souvent cachées par les nuages et le franchissement de certains cols s'effectuera dans le brouillard. Ceci dit, dans la même journée, attendez-vous à passer de 10°C à 30°C si la couverture nuageuse se déchire. Souvent, ce sera parce que vous venez d'essuyer une belle averse (et qu'une deuxième est en train de pousser la première...).

Sur les crêtes à 5600m au-dessus de Pho (Haut-Dolpo)

Par contre, sur ce trek spécifique, on est sensé passer d'une zone sous influence mousson (les districts de Humla et de Mugu à une zone plus froide, celle de la très haute montagne. La confrontation de ces deux régimes produit au niveaux des 3 premier cols "frontière" une instabilité climatique qui augure de pouvoir connaître en une même journée les 4 saisons ! Attendre octobre n'est pas sage car pénétrer au haut Dolpo par le versant occidental c'est sujet au risque de ne pas pouvoir franchir les premières chaînes de montagnes (cols à 5200m, 5450m et 5565m, quand même...) ou les franchir avec grande difficulté en étant soit gavés de neige fraîche et devoir marcher dans 1m de poudreuse ou pire se retrouver au milieu d'une pente glacée par le vent. Donc, en résumé, départ au plus tard de Gamgadhi le 10 septembre !

Les falaises de Yak kharka recouvertes de neige...