[Népal] Pike peak

Je vous propose une balade d'une dizaine de jours sur la route originelle de l'Everest du temps où l'altiport de Lukla existait pas et que l'on partait de Jiri à pieds pour rejoindre Gorakshep au pied de l'Everest (voir topo La route de l'Everest). Ce "petit" trek reprend une partie de la route en explorant d'autres possibilités d'itinéraires et plus particulièrement celle qui passe par un somptueux belvédère, tout aussi somptueux que méconnu, le Pike peak. A 4000m d'altitude et en retrait de montagnes qui pourraient occulter les panoramas, par temps clair, il est possible d'embrasser du regard 350kms de la chaîne de l'Himalaya népalais, de l'Annapurna I à l'W au Kangchenjunga à l'E. Avec bien entendu la totalité des sommets emblématiques qui se trouvent au milieu : Annapurna IV et II, Lamjung, Himalchuli, Ngadi peak, Manaslu, Ganesh himal, Langtang Lirung, Shishapangma, Dorje Lakpa, Gaurishankar, Melungtse, Numbur, Karyolung, Thamserku, Kangtega, Kusum Kanguru, Gonglha, Mera peak, Sagarmatha, Lhotse, Makalu et Chamlang. Excusez du peu !

Panorama du Gaurishankar à l'Everest depuis le col au S du Pike peak II

Ceci dit, sortir des sentiers battus nécessite de partir accompagné d'un staff népalais pour randonner à sa guise en autonomie. Car les occasions de croiser un lodge ne sont pas nombreuses et certaines étapes pourront paraître longues entre deux opportunités de couchage. Par contre, côté ravitaillement, on traversera suffisamment de villages pour refaire le complément dans les boutiques. Dernier point et pas des moindres : la région a été fortement impactée par les séismes du printemps 2015 et on croisera beaucoup de maisons écroulées qui ne seront jamais reconstruites, des villages désertés et des lodges abandonnés. En particulier, la liaison Junbesi - Shivalaya est celle qui a le plus souffert. Mais ce n'est pas une raison pour l'éviter ! Alors, bon trek, beaux panoramas, dégustez ce petit trek d'initiation à la culture népalaise des campagnes. En restant, à quelques mètres près..., sous la barre des 4000m, il permettra à des néophytes de goûter à l'ivresse des hauteurs et de se tester à cette altitude pour envisager, dans le futur, des randonnées un peu plus corsées...

N’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1  Carte Pike peak

Carte nepal Pike peak

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Katmandou - Bhitrikhani

7 à 8h de jeep.
Diaporama Le parcours automobile est partagé en deux : 3h30 de route goudronnée en passant par Dulikhel, Mulkot et Manthali (pause repas). S'ensuivent 3h30 à 4h de piste assez détériorée montant à Phurpu, puis rejoignant en courbe de niveau Rasnalu après avoir traversé le thalweg bien creusé et humide de la Palati khola ; de Rasnalu, ahanements continuels du véhicule pour passer à côté de Jhareni et enfin rejoindre la crête au hameau de Bhitrikhani où l'on établit le premier campement à 2800m. Nuit sous tente. Panoramas sur un entrelacs de vallées fluviales profondes et bien creusées dont certaines sont ouvragées en terrasses bien que la pente soit un tantinet abrupte.

Vue plongeante sur le rizières du côté de Manthali

Jour 2 : Bhitrikhani - Lapchane - Camp sous le sommet de l'Ekangnagi

3h / +230m / -500m.
L'étape peut éventuellement se faire en jeep dans la continuité du jour 1 mais... la piste est vraiment pourrie (le mot n'est pas galvaudé) et on a toutes les chances de rester planté au milieu de nulle part avec une jeep embourbée et devoir passer la nuit sur place en attendant qu'une hypothétique autre jeep arrive le lendemain (c'est du vécu à l'automne 2017 !). C'est pourquoi, je propose de faire le parcours à pieds et profiter durant toute la journée des panoramas dispensés. Vous pouvez aussi suivre le sentier de crête jusqu'à Lapchane (demander aux locaux la viabilité actuelle du chemin, je ne l'ai pas parcouru).
Donc, de Bhitrikhani, par la piste, on suit les traces de pneus des jeeps et on essaie d'éviter de marcher dans les flaques d'eau qui peuvent cacher de belles ornières de précédents embourbements... Il faut à peu près 3h de marche jusqu'à Lapchane et 1h de plus d'abord en descente en lacets puis en légère remontée pour atteindre le camp en bord de piste au S du sommet de l'Ekangnagi. Le camp se situe sur la D de la piste dans un virage prononcé à gauche, 400m après être passé auprès de 2 ou 3 maisons simples. C'est un emplacement plan pouvant accueillir plusieurs tentes avec une source d'eau 50m en contrebas à G de la piste (2530m). Possibilité de rejoindre Bhamti Bhandar en 1h30 supplémentaires en suivant les indications du jour 3. Nuit sous tente.

Sur les crêtes de l'Ekangnagi

Jour 3 : Camp sous le sommet de l'Ekangnagi - Bhamti Bhandar - Camp au bord de la Likhu khola

3h20 / +100m / -1050m.
Diaporama Du camp en bord de piste boueuse car traversant pas mal de petits bouts de forêt, on poursuit vers le SE. Au croisement de pistes (20mn, 2500m), on s'engage sur celle de G puis tout de suite à D sur le vieux sentier marqué d'une chautara. Un peu plus bas, on retrouve la piste (35mn, 2225m) et on la suit sur la G pendant 500m. Au croisement de pistes (15mn, 2230m), on incline vers la G pour pénétrer dans le village de Bhamti Bhandar (20mn, 2200m, lodges, bhattis, nombreuses boutiques, service de transport mais je crois avoir déjà évoqué le sujet..., C, E). On descend la rue principale pavée et très commerçante pour partir au bout sur la G. On traverse un petit ruisseau et on laisse momentanément la piste pour emprunter légèrement sur la D (5mn, 2160m, chautara) un ancien sentier où l'on retrouve en bordure les lodges d'une époque que "les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître...", celle de la Route de l'Everest qui passait par là. On ajoutait 10 jours d'acclimatation à l'altitude et à la civilisation des campagnes népalaises. Aujourd'hui, l'A/R au camp de base de l'Everest est proposé en 17 jours Paris - Paris et laisse évidemment de côté, en se servant à l'aller et au retour de l'altiport de Lukla, cette portion peu intéressante en visions de montagnes mais pourtant si passionnante en découverte de l'autre. Maintenant, tout doit aller vite, dommage !

Les maisons colorées de Bhamti Bhandar

Bon, après ces digressions, retour à la piste pour 400m avant de descendre à D rejoindre le Maya lodge (25mn, 2055m). On suit la piste sur la G pour rapidement rejoindre une boutique (5mn, 2045m) où l'on descend à D juste avant la bâtisse en suivant un petit chemin qui évolue en bordure de terrasses plantées d'éleusine (ou millet). Suivre cet antique chemin va permettre de se retrouver en RD du thalweg creusé par la Serma khola. Après avoir franchi un torrent sur un petit pont, on emprunte un chemin bucolique bordé de fougères arborescentes. On croise une première fois la piste (10mn, 2005m) pour poursuivre sur le sentier d'en face et traverser une rivière. On rejoint ainsi la rue principale de Dokhapa (5mn, 2015m, boutiques, bhatti). On suit la piste sur la G et, après 300m et un virage à gauche de la piste, on prend à D pour franchir une rivière sur un pont de bois et trouver de suite sur la G le sentier sableux qui évolue en RD. Ce petit détour permet de négocier à pied sec la traversée de la rivière alors que si l'on suivait la piste... On revient sur la piste qui effectue un large virage à droite suivi de quelques maisons. Avant d'arriver au lacet sur la gauche, on trouve à main G le départ du 1er sentier coupe-lacet qui sera suivi de 2 autres, en fin de compte des réminiscences du sentier historique...

Les succulentes mandarines népalaises (suntala)

Retour sur la piste pour 400m avant de descendre à main G pour le 4ème coupe-lacet qui passe au-dessus de fermes. Retour à la piste (45mn, 1765m) pour trouver en face le départ du 5ème coupe-lacet. Puis, en face de la maison, c'est le départ confidentiel du 6ème. Au bout du 6ème on rejoint un virage prononcé de la piste (10mn, 1665m) et on la suit en descente en égrénant les larges lacets alors qu'il faut désescalader une pente détritique très inclinée. En bas, on traverse la Serma khola sur un pont en béton (10mn, 1560m) et la piste descend jusqu'à un hameau au bord de la Likhu khola (c'est la partie basse de la rivière que l'on a suivie entre le Gyajo La et Lachhewar lors du trek La route des kharkas). Nuit sous tente ou en lodge hyper simple (mais propre...) en attendant de traverser la rivière demain et s'attaquer à la grimpette sans concession vers les Pike peaks (10mn, 15mn, C, E).

La vallée de la Likhu khola au petit matin

Jour 4 : Camp au bord de la Likhu khola - Chaulakharka - Namkheli - Ningali

3h15 / +1120m / -0m.
Diaporama On rejoint en direction de l'E la passerelle métallique permettant de traverser la Likhu khola. En face commence la longue remontée du coteau en forêt au milieu des plantations de cardamome. Les marches sont parfois un tantinet hautes comme dans nombre de régions de la campagne népalaise. On croise une source (20mn, 1600m) puis on traverse le village de Chaulakharka (5mn, 1625m, C, E). Au détour d'un virage du sentier, voici qu'apparaît dans l'alignement de la vallée de la Likhu khola le massif du Numbur qui émerge de derrière les collines boisées. On dépasse un abri (15mn, 1700m) et, un petit peu plus haut, on s'engage sur la D à la fourche de sentiers sur une portion étale "reprise de souffle"... On dépasse un lodge pour continuer en face sur une série d'escaliers. La montée s'opère "dré dans l'pentu" sur le côté des terrasses plantées de millet. Puis c'est à D (25mn, 1800m) pour passer au-dessus d'une maison, traverser la forêt et rejoindre un virage en lacet de la piste (5mn, 1810m, camp possible, eau). La campagne népalaise sous les rayons du soleil matinal est vraiment belle : c'est un dégradé de verts et de jaunes qui tranchent avec le blanc et l'ocre qui recouvrent les maisons. Et ce ciel d'un bleu... népalais. Les montagnes glaciaires sont encore lointaines (on a entraperçu le Numbur et le Khatang) mais quelques belvédères offrent des points de vue de premier ordre. Ne nous laissons pas distraire par les panoramas !

La vallée de la LIkhu khola lors de la montée vers Namkheli

Retour à l'itinéraire : on poursuit sur la piste en légère montée jusqu'à un hameau (10mn, 1820m). Puis on grimpe les escaliers sur la G jusqu'à croiser la piste (25mn, 1965m) avant de poursuivre en face sur le petit sentier herbeux qui lui aussi grimpe droit dans la pente avant d'atteindre une chautara (10mn, 2015m). Belle vue au S sur la basse vallée de la Likhu khola. On poursuit sur la G pour passer à côté d'une autre chautara (10mn, 2090m) et en rejoindre encore une autre (20mn, 2200m). Juste après, on passe auprès d'une cabane en bambou (10mn, 2250m, eau) et, au chörten qui suit (5mn, 2320m), on poursuit droit en montée avant de longer un mur de manis (5mn, 2355m) qui marque l'entrée de Namkheli. Par la suite, le sentier s'aplanit quelque peu et on revoit les montagnes du Rolwaling (Panayo Tippa, Teng Kang Poche, Bigphera Go auxquelles on ajoute le Chukima Go et le Tsobuche qui viennent de sortir de derrière la crête sur la gauche).

Les montagnes du Rolwaling et le Numbur

On repart en montée modérée sous un couvert végétal puis on atteint une maison ruinée, ancien terrain de camping (15mn, 2485m). Le sentier rentre en forêt alors que l'on croise un temple dédié à Shree Seti Singha Devi (10mn, 2530m). La forêt devient plus dense et l'on peut reconnaître parmi les arbres les plus hauts les essences de rhododendrons recouvertes de fougères épiphytes (au printemps, les forêts d'ordinaire vertes se parent de couleurs rouges et roses pour composer un surprenant tapis). On peut aussi, côté faune, apercevoir fugitivement quelques daims porte-musc au pelage roux. La grimpette du jour se termine au niveau d'une maison isolée disposant d'emplacements de camping, une aubaine avant la crête (15mn, 2620m, eau, C). Nous sommes à Ningali. Nuit sous tente, assurément un peu plus froide que la nuit dernière mille mètres plus bas...
Si l'on veut atteindre un lodge il va falloir se rendre à Gali gonpa, 50mn et 300m plus haut...

Le sommet du Numbur flamboie au coucher de soleil

Jour 5 : Ningali - Goli gompa - Ngawar

3h20 / +850m / -100m.
Diaporama On poursuit la remontée du coteau au-dessus du camp jusqu'à une plateforme (40mn, 2875m) de laquelle apparaissent au loin l'Annapurna himal, le Manaslu himal, et beaucoup plus proches le Ganesh himal, le Langtang Lirung et le Dorje Lakpa. Encore quelques lacets en forêt et on débouche dans un col marqué d'un beau mur de manis (10mn, 2945m, bhattis, lodges, C, E). Le panorama s'ouvre à l'E sur des pentes ensoleillées et cultivées dans lesquelles s'étalent les maisons du village de Goli gonpa. Du Bigphera Go au Karyolung en passant par le Numbur et le Khatang (pour les plus célèbres...), les montagnes glaciaires composent aux scènes campagnardes un arrière-plan d'une grande beauté.

Goli gompa

Et en se retournant, vers l'W, toujours la vision de la chaîne de l'Himalaya de l'Annapurna himal jusqu'au Dorje Lakpa. Un endroit incontournable pour les contemplateurs de beaux paysages ! Du col, on part vers la G en longeant le mur de manis puis aux différentes fourches de sentiers on prendra G, D et D pour rejoindre la piste en suivant le sentier de contournement de la combe. On croise de nombreux murs de manis sur ce sentier en courbe de niveau.

Numbur et Khatang vus depuis Goli gompa

Puis on emprunte la piste défoncée en descente vers la D jusqu'au croisement de pistes où l'on poursuit tout droit jusqu'à franchir un large col (40mn, 2845m). Belle vue (encore...) sur les montagnes frontières du Rolwaling et de Solukhumbu. Maintenant on attaque la remontée, d'abord sur la piste puis, une fois le hameau de Lamomane traversé (5mn, 2855m, bhatti), on trouve 200m plus loin sur la G le départ du sentier en escaliers qui va évoluer en forêt jusqu'à que l'on atteigne une kharka (20mn, 2950m, eau). On poursuit sur le sentier de G qui suit la crête et présente une belle série d'escaliers au sein d'une forêt de rhododendrons géants.

Sur la crête entre Goli gompa et Ngawar

Plus haut, on retrouve un petit bout de piste pour une courte grimpette avant de poursuivre à main G sur un sentier qui démarre au niveau d'un arbre décoré de drapeaux religieux (10mn, 3010m). Puis, c'est de nouveau la piste que l'on va suivre sur 200m avant de la laisser définitivement en bifurquant à D afin de rester sur le fil de la crête. Montée en lacets serrés en forêt côté N de la crête avant de basculer au S (et son soleil rassérénant...) sur une portion quasi plane que l'on qualifiera "reprise de souffle" (20mn, 3130m). La montée se fait par à-coups jusqu'à une clairière occupée par un imposant mur de manis (35mn, 3260m). Encore une montée en pente maîtrisée pour atteindre le col dans lequel est posé le "village" de Ngawar (20mn, 3370m, lodges, eau, E). Nuit sous tente ou dans le lodge aux chambres proprettes qui est situé à main gauche au-dessus du chemin d'accès au village.

Les ice-flutes du sommet du Numbur

Jour 6 : Ngawar - Pike peak II & I - Dolakurche kharka

4h15 / +850m / -765m.
Diaporama On traverse le "village" en direction de l'E pour emprunter le vieux sentier sur la G (il existe un nouveau sentier qui contourne la crête par la droite et qui permet de rejoindre un lodge situé sous le sommet du Pike peak II). Le vieux sentier escalade le coteau boisé sur le fil de la crête. Bien suivre le balisage de ronds de couleur orange dessinés intelligemment sur les arbres pour ne pas se retrouver sur un diverticule non souhaité...

AU départ de Ngawar

Le sentier est pas mal abîmé car non entretenu et peu parcouru mais il n'y a pas de problème au cours de l'ascension. On zigzague entre les troncs des rhododendrons avant de déboucher à découvert dans une kharka d'où le panorama sur les montagnes du Rolwaling et du Khumbu est encore meilleur que depuis le village étape. Il s'ouvre à l'W sur le Langtang, le Ganesh, le Manaslu et même sur le couple Annapurna II & IV. A l'opposé, vers l'E, on découvre le Mera peak qui à plus de 6500m s'impose comme une véritable montagne, bien au-delà de sa simple classification en trekking peak. Et au centre du panorama, le Gaurishankar que l'on peut contempler avec suffisamment de recul pour apprécier la conformation particulière de son sommet.

Le Gaurishankar

On poursuit en pente moins affirmée jusqu'à un collet (55mn, 3680m) et au-delà on suit le large sentier qui a été tracé au milieu des buissons de rhododendrons. Puis c'est une planèze d'altitude qui nous accueille avec son paysage d'herbe rase et jaunie (10mn, 3730m). D'ici, le paysage est grandiose sur les collines du S du Solukhumbu et vers l'W de l'Annapurna himal au Gaurishankar. Quelques dizaines de mètres plus avant, on découvre pour la première fois, côté Khumbu, le massif du Lhotse et à sa gauche, pointant son nez derrière une montagne rocheuse, le sommet de l'Everest, Sagarmatha en personne ! On complète le panorama vers la droite avec le Thamserku, le Kangtega, le Kusum Kangguru, le Gonglha et dans un deuxième plan, eh oui, la superbe pyramide du Makalu. On poursuit sur la D en empruntant un sentier qui évolue en courbe de niveau alors que l'on contourne les Pike peaks par le S jusqu'à atteindre une maison isolée (20mn, 3740m, eau, camp possible). Noter la présence du lodge Pike peak BC à 10mn vers le S en poursuivant le sentier à flanc vers Jhapre (et où arrive le nouveau sentier de Ngawar).

Dans les dernières pentes du Pike peak II

Le sentier d'ascension des Pike peaks démarre d'ici sur la G : on rejoint vers le N la source marquée d'une guirlande de taluchos avant de louvoyer entre les buissons de genévriers pour atteindre le fil de la crête (15mn, 3840m). Ensuite, c'est pleine pente sur la D en suivant les traces de sentiers jusqu'au sommet du Pike peak II (40mn, 4065m). Evidemment, là-haut, c'est le même panorama qui se présente mais on y rajoute le Kangchenjunga, ce qui fait que ce sont 350kms de l'Himalaya népalais que l'on embrasse du regard. Pas mal, non ?

Entre Pike peaks II et I, la vue porte jusqu'au Kangchenjunga

Du sommet coiffé d'un labtse dans lequel sont plantés de multiples drapeaux, on descend dans les pentes E mais légèrement sur la G de l'arête afin d'éviter les blocs rocheux. On atteint ainsi le large col qui sépare les deux pics. Ici, il y a possibilité de ne pas faire l'ascension du Pike peak I en descendant à main droite rejoindre le sentier de contournement S que l'on empruntera sur la gauche jusqu'à une kharka posée sur un béquet rocheux. Sinon, en avant pour la grimpette du sommet principal, dans des pentes un peu plus affirmées que pour le précédent. On atteint le sommet (25mn, 4070m) coiffé d'un mur de manis et, concession à la modernité, d'une antenne relais de télécommunications.

Le Makalu vu depuis le Pike peak I

Le Pike peak I est plus rocailleux que son "petit" frère et la descente plein E qui pourrait se révéler intéressante pour la suite de l'itinéraire, ne semble pas être la meilleure solution... Pour évoluer sur des pentes herbeuses, il va falloir se diriger vers le S et zigzaguer dans les pentes en choisissant les meilleurs passages pour rejoindre la bergerie posée sur le béquet rocheux évoqué un peu plus haut (15mn, 3850m, source sur le chemin à 100m vers l'E). Le sentier tracé sur les flancs SE du Pike peak I évolue en faux-plat descendant jusqu'à que l'on rejoigne un large col (15mn, 3810m). On passe devant un abri fermé pour suivre vers l'E une crête rocailleuse ponctuée de nombreux murs de manis et de chörtens. On dépasse une maison verte (15mn, 3750m) puis on s'engage dans une descente d'escaliers aux marches très irrégulières "pas piquée des hannetons" pour rejoindre les deux lacs du lieu-dit Seke pokhari (30mn, 3635m). Quelques marches sur la D conduisent à une kharka.

Gentianes acaules

Au-delà, le sentier de crête étant devenu dangereux à suivre, il a donc été créé, côté S, un nouveau sentier passant par le bas. Il descend donc sur la D et pénètre en forêt au S de la kharka. On descend tranquillement sur ce chemin bucolique en croisant pas mal de sources. Un large sentier arrive de la droite et on le suit vers la G jusqu'à rapidement se retrouver devant une fourche de chemins. On remonte sur celui de G pour atteindre l'emplacement de la kharka de Dolakurche (25mn, 3455m). Nuit sous tente et eau une cinquantaine de mètres avant la bifurcation.

Jour 7 : Dolakurche kharka - Denasa gompa - Loding - Beni

5h45 / +600m / -1650m.
Diaporama On monte sur le chemin un peu abîmé derrière la kharka puis il se fait de plus en plus petit au fur et à mesure que l'on prend de l'altitude. On atteint une prairie (15mn, 3510m) où il faut incliner à main G pour rejoindre une bergerie ruinée (20mn, 3600m) et poursuivre au-delà au NNE en bordure de plateau. Le point visé est le large col couvert de grands pins. Ne pas monter trop haut sur la gauche car il ne faut pas rater le départ d'un petit chemin (5mn, 3640m) qui va conduire bien tranquillement en forêt et en courbe de niveau sur la droite du col visé.

Sur la crête au-dessus de Dolakurche kharka

A cet endroit (10mn, 3640m), on retrouve, arrivant de la gauche de Seke pokhari, le sentier de crête. On l'emprunte sur la D en légère montée jusqu'à 3670m (on croise un chörten au passage) puis on entame la descente avec un grand D ! On passe tout d'abord au niveau d'un collet (15mn, 3535m, arrivée du sentier "officiel" ne passant pas par la kharka de Dolakurche mais continuant sur la droite à la bifurcation juste avant la kharka) puis on sort à découvert pour traverser dans sa longueur une prairie posée sur la Thuwa danda (5mn, 3520m).

Sur la crête, au coeur d'une forêt de feuillus

Encore un peu d'herbes folles avant de commencer une belle descente en forêt de pins. On en sort (30mn, 3250m) pour descendre à flanc de prairie en direction N en RG d'un thalweg. On dépasse une kharka (20mn, 3065m) puis on s'attaque à une nouvelle grosse descente en lacets dans une forêt de pins. On atteint un chörten (25mn, 2840m) qui marque l'entrée du domaine religieux de Denasa. A la fourche de sentiers qui suit, on part sur la D pour atteindre le gonpa ruiné (5mn, 2840m). Ici, la vie monastique s'est arrêtée à midi pile le 25 avril 2015 lors du tremblement de terre : ce ne sont que ruines qui restent, salle de prières, salles de classes, habitations des moines... Ambiance, ambiance...! On poursuit au N à travers un pré aujourd'hui rempli d'herbes folles en suivant la ligne électrique avant de franchir le muret d'enceinte par la désescalade d'une échelle en bois. Juste après, on emprunte un petit sentier, encore bien tracé, qui descend en zigzags en forêt jusqu'à sortir à découvert (30mn, 2500m) au niveau du village de Dojum Surke. Le sentier de gauche conduit jusqu'à une maison mais on poursuit en descente sur la D avant que le sentier n'incline plus bas sur la G pour rejoindre le pont de bois qui permet de franchir la Loding khola au pied de l'école du village (15mn, 2450m). On suit la piste RG de la Loding khola en descente vers la D. A l'arrière, on peut jeter un coup d'oeil sur cette belle vallée fermée par le Jasmane La flanqué à sa gauche du Pike peak I (mais on ne verra pas le n°2...).

Loding avec au fong le Jasmane La et le Pike peak I

On quitte la piste 100m après avoir dépassé une maison blanche construite dans le coteau (15mn, 2420m) pour emprunter une sente à main G qui s'en va rejoindre un réservoir (5mn, 2420m). On monte sur la G la série de marches en pierre pour atteindre un terrain de sports. Ici, c'est à D sur une sente qui longe les terrasses plantées de millet puis traverse la cour d'une maison avant de se poursuivre au-delà et croiser le sentier principal qui monte vers Mathung (10mn, 2480m, ce petit diverticule évite de perdre trop d'altitude si l'on suivait la piste en descente jusqu'à l'embranchement "officiel", C, E). On monte sur la G. Le départ est un peu rude, dirons-nous, mais un peu plus haut on évolue sur une portion plane ou en faible montée en forêt. A présent, on distingue nettement sur le coteau opposé, au SE, la piste en dur de l'altiport de Phaplu et à sa droite le bourg commerçant de Salleri. Alors que l'on est sorti à découvert pour évoluer sur un sentier-balcon, on rejoint les maisons du village de Mathung en ayant pris soin à chaque fourche de sentiers de partir sur la G (il suffit malheureusement de suivre le balisage "papiers gras"...). Deux-trois maisons le long du chemin (30mn, 2660m) et nous voici sous la couverture des arbres en train de poursuivre l'ascension sur des escaliers un peu glissants. On sort à découvert alors que l'on franchit une épaule à 2710m et que l'on s'engage sur un sentier-balcon tracé à flanc de falaise.

Sur le sentier-balcon au-dessus de la Junbesi khola

On poursuit sur le sentier de D en descente pour dépasser une source et après une légère descente on atteint une école (35mn, 2650m). On poursuit vers le bas pour traverser le village de Lekhani avant d'obliquer à G après avoir longé un champ (10mn, 2560m). On descend gentiment passer une petite combe traversée par un torrent avant de se remettre à monter et incliner sur la D alors que l'on se remet à descendre (15mn, 2460m). On traverse la cour d'une maison (5mn, 2440m) à Charghare pour poursuivre la descente vers le NW au milieu d'une zone de travaux de création d'une piste (une de plus...!). On traverse la Junbesi khola sur un pont de bois et on s'en va rejoindre en biais sur la D la passerelle métallique permettant de franchir la Dudh Kund khola mais sans l'emprunter. On descend les quelques marches sur la G de la passerelle et, en restant en RD de la rivière, on rejoint rapidement le terrain de camping de Beni situé vers l'amont (15mn, 2400m, C). Nuit sous tente.

Traversée de la Junbesi khola au départ de Beni

Jour 8 : Beni - Ringmu - Junbesi

5h25 / +950m / -635m.
Cette journée de randonnée permet d'explorer la basse vallée de la Dudh Kund khola avant d'emprunter un sentier panoramique offrant de splendides vues sur le Lower Solu. Les porteurs pourront rejoindre le village étape de Junbesi en 1h30 par la piste qui vient d'être créée au départ de Beni.
Diaporama Du camping de Beni en RD de la Dudh Kund khola, on revient à la passerelle métallique pour cette fois-ci l'emprunter afin de traverser la rivière et prendre pied sur la RG. On monte sur la G par le chemin qui rejoint un peu plus haut la piste que l'on suit en montée jusqu'à la quitter dans un virage (20mn, 2480m). On s'engage sur la G dans un sentier qui rejoint un peu plus haut l'ancien sentier de Salleri à Ringmu. On l'emprunte sur la G pour traverser le village de Phera tout en prenant de l'altitude. Au chemin bucolique se substitue peu à peu une piste infâme qui va se connecter à la nouvelle piste qui vient de Salleri (30mn, 2610m). Puis on descend explorer une 1ère combe où il faut traverser à gué une grosse rivière avant de regagner l'altitude que l'on avait perdue. Voici de suite la 2ème combe, pire que la 1ère du fait que le torrent s'étale à gros bouillons sur 30m de piste... Par la suite, les 3ème et 4ème combes sont acceptables bien que boueuses à souhait. Et la difficulté de la 5ème se contourne par un diverticule en contrebas. On dépasse le mur de manis qui marque l'entrée de Ringmu (1h, 2720m, lodges simples, T, E). On poursuit sur la piste (ou sur les résidus du sentier historique réduits aujourd'hui au simple rôle de coupe-lacet...). En levant les yeux vers le fond de la vallée, on découvre le couple Numbur - Khatang.

La crête du Numbur et le Khatang au fond de la vallée de la Dudh Kund khola

Face au lodge blanc et bleu (10mn, 2710m), on quitte la piste pour descendre à main G sur un sentier qui rejoint la passerelle métallique permettant de traverser la rivière (15mn, 2610m). On remonte en face en passant entre deux pierres couvertes de mantras peints marquant le caractère sacré de la rivière descendant d'un lac vénéré si bien par les bouddhistes que par les hindouistes (voir le J14 du topo La route des kharkas).

Les pierres gravées de Ringmu

Après une petite grimpette qui suit la traversée d'un torrent, on suit le chemin de G pour franchir un nouveau torrent et remonter jusqu'à une maison ruinée (25mn, 2700m, source). On poursuit en montée pour passer devant l'infirmerie de Ringmu (il faut faire -100m / +100m et retour pour se faire soigner quand on est malade au village !). La montée se poursuit par à-coups pour aller franchir une épaule à 2860m. Il s'ensuit la traversée d'un petit couloir d'avalanches (25mn, 2870m). Sur ce sentier-balcon, la montée est maintenant beaucoup plus régulière et l'on atteint le village de Salung (25mn, 2955m). On est pile poil en face des maisons des hauts de Ringmu, maisons qui s'étalent de manière éparse dans les pentes au-dessus desquelles trône le monumental chörten marquant le passage du Tragsindo La. On poursuit au-delà du village sur le sentier-balcon.

Fougères épiphytes

On franchit une épaule sur laquelle a été posé un chörten (10mn, 2975m) puis on atteint rapidement le village de Phurteng et son célébrissime Everest View lodge (15mn, 3000m, bhattis, C, E) duquel on voit le sommet de Sagarmatha s'inscrire entre le Thamserku et le Kusum Kanguru, ça c'est quand il n'y a pas de nuages sinon c'est Everest NO View lodge... On poursuit sur le chemin qui prend une direction N pour suivre à belle hauteur tout de même la vallée de la Junbesi khola. On évolue en up / down en traversant quelques hameaux isolés dont Namuche (35mn, 2915m) avant de descendre plus franchement mais sans excès jusqu'au pont métallique situé au pied du village de Junbesi (30mn, 2665m). On remonte vers le stupâ pour trouver juste derrière le khani l'enfilade des lodges (5mn, 2685m, boutiques, lodges, campings, C, E). Nuit en lodge ou sous tente.

Le chörten de Junbesi

Jour 9 : Junbesi - A/R Thubten Chöling

2h15 + visite / +350m / -350m.
Diaporama On sort du village par le N pour passer au gonpa du village avant de poursuivre RD de la vallée d'abord sur un chemin sympa avant qu'il ne devienne une piste infâme et boueuse... On traverse la rivière sur un pont de bois pour retrouver la piste principale qui arrive de Junbesi. On aperçoit au loin, accroché à la pente relevée, l'immense complexe monastique de Thubten Chöling : les guirlandes de drapeaux en haut, les maisons d'habitation au milieu et le bâtiment du gonpa en bas.

Le monastère de Thubten Chöling

On dépasse un gros chörten (40mn, 2800m) et on poursuit sur la piste. Celle-ci incline vers la D laissant à la gauche le fond de vallée fermé par la crête de la Kala danda. Au niveau du groupe de maisons appartenant au village de Mopung (10mn, 2845m), la piste prend une direction E et s'élève en lacets serrés pour franchir une épaule détritique. On pénètre dans le domaine de Thubten Chöling (20mn, 2930m) en empruntant une route cimentée en forte pente bordée de moulins à prières hydrauliques. On rejoint le bâtiment principal du gonpa par une rampe d'escaliers (5mn, 2980m).

La cour intérieure de Thubten Chöling

Beaucoup de vie dans ce lieu monastique au sein duquel se côtoient 100 moines et 300 nonnes, habitant toutes et tous dans les petites maisons qui dominent le gonpa. Il réside ici une ambiance très chaleureuse et l'on ne peut que s'y sentir bien. Visite de la salle de prières aux peintures murales splendides et en relief.

Préparation du fromage au monastère

Passage obligé dans les cuisines dignes d'un château féodal avec les immenses gamelles destinées à préparer les boissons et les repas qui vont sustenter les 400 habitants de ce "village". Impressionnant de vie ! Et puis ne refusez pas de partager cet instant avec l'équipe de cuisine qui vous offrira bien volontiers de déguster le fameux thé salé au beurre de yack qui aura glouglouté de longues heures dans les fameuses gamelles. Un exceptionnel moment de partage au milieu de cette communauté Nyingmapa... Retour à Junbesi en moins d'1h.

Dans les cuisines du monastère

 

Amicale rencontre avec des nonnes résidentes

Jour 10 : Junbesi - Lamjura La - Kande - Sete

5h / +955m / -1030m.
Diaporama Du centre du village, on contourne la cour de l'école par le haut pour partir à G dans la ruelle et juste à la sortie emprunter le sentier en escaliers sur la D. On s'élève dans le coteau pour aller franchir une épaule au S de la Hillary school (40mn, 2875m). Belle vue arrière sur le Numbur et le Khatang et à leur pied le monastère de Thubten Chöling accroché à la pente, bien loin devant cependant... On pénètre dans la vallée de Taktor avec le Lamjura La qui s'affiche tout au fond.

A la sortie SW de Junbesi à proximité de la Hillary school

On poursuit sur le chemin un peu cassé en contrebas de la piste, ou sur la piste elle-même, mais à la fin c'est piste de toutes les manières. On retrouve le chemin avant d'entrer et de traverser le village dans sa longueur (25mn, 2870m). On commence à monter légèrement jusqu'aux ruines d'une maison (5mn, 2900m, bhatti, eau). A présent, on évolue sur un beau sentier empierré en montée régulière puis on dépasse une maison (15mn, 2990m, eau) et un peu plus haut un groupe de maisons anciennes (5mn, 3015m, bhatti). On atteint le Shanti Chhetra lodge (15mn, 3095m, possibilité de camp). Au-delà, le chemin est bucolique à souhait. Une seule réserve pourtant : le passage incessant des avions et des hélicoptères un jour de beau temps qui opèrent la liaison Katmandou - Lukla... Ils franchissent le Lamjura La à très très basse altitude et c'est vraiment dérangeant alors que l'on est immergé dans une végétation luxuriante quasi primaire. Depuis la terrasse d'un lodge abandonné, on domine un large espace de prairies humides où paissent quelques yacks. Puis on entre dans une forêt au milieu de laquelle se trouve une maison (25mn, 3220m). Les dernières pentes sous le col sont bien relevées et le sentier zigzague entre les troncs des pins et des rhododendrons. Et toujours le ballet des machines volantes qui ne connaît pas de cesse... Gonflant ! On sort de la forêt pour négocier les derniers lacets et on franchit le Lamjura La et ses labtse détritiques (45mn, 3550m). Côté W juste sous la crête on trouve une bhatti qui propose des repas simples mais un accueil des plus chaleureux... D'ici, on dispose d'une large vue sur la vallée de la Likhu khola vers laquelle on va se diriger afin de terminer le périple. Ouille, ouille, les genoux...!

Franchissement du Lamjura La

On entame les 2000m de descente par une transversale vers la G en quasi courbe de niveau sur le versant W de la crête puisqu'il est impossible de la suivre car envahie par les buissons de rhododendrons. Ca doit être la fête aux couleurs au printemps de ce côté-là ! On dépasse un chörten (15mn, 3540m) qui annonce la proximité des lodges de Kande (5mn, 3510m). 500m plus loin, la descente s'initialise à 3490m au niveau d'un belvédère duquel on admire les Pike peaks et à leur gauche le Jasmane La. On suit la crête. On est améné à croiser de nombreux lodges, tous fermés car devenus insécuritaires après les séismes du printemps 2015 (on s'apercevra que la région a été énormément impactée, et ce jusque sur le chemin du retour à Lamosangu, soit plus de 100kms à l'W (maisons fragilisées ou détruites, généralisation de l'habitat en tôle ondulée, routes dégradées, etc.).

Sur le fil de la crête en direction de la vallée de la Likhu khola

Mais revenons au chemin : la descente qui présentait une pente jusque là tranquille devient plus chaotique au milieu des arbres déracinés. On atteint le Tashi Delek lodge reconstruit (15mn, 3230m) qui annonce le village de Goyam. Plus bas, aucune bâtisse n'est restée debout et on traverse une série de hameaux, bien tristounette. Au lac (25mn, 2965m), on suit le chemin sur la G pour passer le village de Dagchu posé sur la crête face aux Pike peaks. Ici, les constructions paraissent avoir été moins touchées (5mn, 2935m, lodges). Un peu plus bas, on poursuit à main G vers la maison en bois qui précède un long mur de manis. La descente reprend sur la côté SW de l'arête jusqu'à atteindre le haut du village de Sete (35mn, 2620m). A la fourche de sentiers qui se présente, on poursuit à G jusqu'au Solukhumbu Sherpa Guide lodge (5mn, 2590m). Nuit sous tente ou en lodge.

Au cours de la descente vers Kinja

Jour 11 : Sete - Bhamti Bhandar

4h50 / +690m / -1100m.
Diaporama On poursuit la descente entamée hier pour aller traverser le village de Chhimbu (40mn, 2130m). A présent, c'est une descente encore plus prononcée qui nous attend avec des séries d'escaliers jusqu'à Kinja (40mn, 1600m, lodges, boutiques). Le village a lui aussi été pas mal touché par les séismes.

Au cours de la descente vers Kinja

On part sur la G traverser la Kenja khola sur une passerelle métallique. Au-delà, on part sur la D pour une centaine de mètres avant d'emprunter à main D le petit chemin qui entre en forêt. Après avoir dépassé la maison, on descend sur la D en suivant le chemin en descente qui traverse les plantations de cardamome. On évolue en up / down à belle hauteur de la Likhu khola et surtout à l'ombre des frondaisons contrairement à ceux qui auront choisi de passer directement RD pour suivre la piste poussiéreuse. On finit le périple en RG de la rivière par une traversée des champs à l'extrémité desquels on franchit la Likhu khola sur une passerelle métallique d'époque quasi antédiluvienne (45mn, 1500m).

La passerelle sur la Likhu khola

Une fois en RD, on suit la piste vers la G, on dépasse la passerelle de Chaulakharka par laquelle on a commencé notre ascension vers les Pike peaks (10mn, 1500m). La boucle est bouclée. Il ne reste plus qu'à remonter à Bhamti Bhandar et on sait, pour l'avoir parcouru à l'inverse à l'aller, que la montée ne va pas être de tout repos... 50m après avoir dépassé la passerelle, on s'engage sur un petit sentier à main D qui va longer les terrasses plantées et rejoindre le pont en béton sur la Serma khola. Ensuite, c'est l'enchaînement des lacets de la piste et les 6 sentiers coupe-lacets en forêt qui s'ensuivent. On retrouve la piste en haut 100m avant la maison dans un virage à gauche (1h45, 2000m). On rejoint Dokharpa mais, contrairement à l'aller, on poursuit sur la piste jusqu'à une fourche (25mn, 2090m) pour suivre celle qui part sur la G et juste derrière celle qui part à D. Après 200m, on franchit une rivière sur le pont de bois qui se propose à main G et on poursuit la montée sur la piste. On sort au niveau d'une vaste prairie humide située en contrebas du village et on incline à D pour passer à côté d'une scierie (15mn, 2170m) et rejoindre les premières maisons de Bhamti Bhandar (5mn, 2200m, lodges, boutiques en tout genre, liaison par jeep, et une église...). Nuit dans un des lodges qui jouxtent la "gare routière".

L'église de Bhamti Bhandar

Jour 12 : Bhamti Bhandar - Deorali - Shivalaya - Mali

4h50 / +1050m / -930m.
Diaporama On part de la "gare routière" en se dirigeant vers l'W en montée et passer à proximité de l'église. Le point visé de ce milieu de matinée est le large col qui domine Bhamti Bhandar sur lequel sont érigés des pylônes télécom. Bien qu'une piste ait été tracée récemment, il convient de suivre le sentier historique qui a été préservé. Une seule incartade à 2290m où l'on va emprunter la piste sur 200m à D. Un peu plus haut, on croise de nouveau la piste (20mn, 2350m) pour continuer en face et un peu plus haut pareillement (5mn, 2385m). D'ici, on domine le plateau sur lequel a été construit le village de Bhamti Bhandar avec quelques maisons regroupées autour de la rue principale et des commerces. La montée s'effectue en forêt le long d'un torrent. Itinéraire bucolique à souhait qui a perduré malgré la création de la piste. On dépasse une maison (15mn, 2485m, eau) avant de poursuivre en zigzags serrés et atteindre le col de Deorali (25mn, 2705m), ses pylônes télécom, ses murs de manis, ses lodges et ses bhattis.

Deorali

Du côté W, on dispose d'une large vue sur le district de Ramechhap avec en premier plan la vallée agraire de la Khimti khola. La descente s'effectue sur le chemin historique pavé qui évolue en forêt au milieu du thalweg, bien loin de la piste tracée à hauteur en RD. Certaines parties humides nécessitent de l'attention pour ne pas se tordre une cheville jusqu'à ce que l'on traverse un torrent (15mn, 2540m). Au-delà, le sentier est très sympa à suivre mais il ne faut pas regarder de trop près par terre car on foule un espace restreint couvert d'immondices (plastics en tout genre, papiers de bonbons, cannettes, bouteilles, etc.). Certes, c'est une forme de balisage mais avant tout une porcherie...! Heureusement que les petites cascades qui coulent dans les anfractuosités du coteau présentent quelques beautés de Dame Nature. On traverse un nouveau torrent sur un pont (15mn, 2440m) puis le chemin devient plus étroit pour serpenter entre les fermes avant de rejoindre la piste (45mn, 2230m, bhattis). On a tort de penser que le chemin est terminé et que la piste a tout supprimé. 200m après les bhattis, on va emprunter à main G 3 coupe-lacets pour rejoindre un groupe de maisons (20mn, 2050m). On suit la piste 100m en descente avant de retrouver le sentier historique pavé (aïe !) qui désescalade le coteau pentu en effectuant des centaines de zigzags.

Au-dessus de Shivalaya

On arrive (avec bonheur...) dans le bourg commerçant de Shivalaya (20mn, 1800m, lodges, boutiques, liaisons par jeep vers Those et au-delà vers Katmandou). On traverse la Khimti khola sur une passerelle métallique. En RD, on trouve pour la dernière portion de cet itinéraire un balisage de cercles oranges (qui sera d'utilité lorsque l'on abordera la montée vers le village de Mali). On suit le chemin qui longe à hauteur la Khimti khola puis on s'échappe légèrement à D pour pénétrer dans le thalweg qu'a creusé la Yelung khola qui descend directement des pentes S du Chordung peak. On franchit la rivière sur un pont métallique (15mn, 1845m) et on poursuit la montée en pente raisonnée en RD. On passe quelques fermes (laisser le large chemin qui part sur la gauche et qui conduit au village de Doban) et, après une belle bâtisse au toit de tôle bleue (15mn, 1930m), on attaque une grosse montée "dré dans l'pentu". On laisse à présent la rivière derrière soi pour croiser une source (15mn, 2030m). On poursuit la grimpette en lacets en forêt jusqu'à atteindre les premières maisons de Mali, un village qui a aussi bien souffert des séismes. On atteint la piste qui passe en haut du village de Mali juste après être passé à proximité d'un élevage de cochons (55mn, 2300m). On finit le périple en remontant le lacet de la piste qui se présente sur la G et se diriger ensuite vers le NW pour atteindre les maisons situées juste au pied du col (10mn, 2325m, bhatti, camping). Nuit sous tente.

Mali

Chaque matin à 6h pétantes, un bus fait la liaison de Mali à Katmandou via Jiri (7 à 11h de route cabossée bien qu'autrefois goudronnée). Si d'aventure le bus n'était pas au rendez-vous, il conviendrait de passer le col à pieds en suivant la piste et les sentiers coupe-lacets pour se rendre à Jiri (compter 2h de marche et +70m / -450m) où l'on trouvera les transports adéquats.

Jour 13 : Mali - Jiri - Charikot - Katmandou

7 à 11h de bus selon l'état de la route et la densité du trafic automobile.

Relevés de terrain octobre 2017

11 jours de marche / 45h30 / +7700m / -8150m.

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