[Changthang] - Circuit n°4 - De Chushul Gonpa à Mahe

Ce topo correspond à la quatrième partie de l'Exploration du Changthang proposée en 30 jours. Accessible depuis Leh en 6h de voiture, son but est de vous guider sur les chemins de l'E du massif. Il est toutefois conseillé d'accomplir au moins le circuit de la première partie qui explore la partie NW du Changthang à des fins de bonne acclimatation à l'altitude. A minima, en complément des 3 jours à Leh, vous pouvez envisager de passer une ou deux nuits à 4600m d'altitude en préalable au début du trek dans l'un des villages de vacances au bord du Pangong Tso à 4600m d'altitude. C'est mieux que rien mais à mon avis pas suffisant pour l'épanouissement de vos globules rouges et les doper à l'EPO naturelle...

Jeux de couleurs et de formes sur le Pangong Tso

L'itinéraire a pour origine la cuvette lacustre situé au milieu de la plaine humide qui s'inscrit au S de Chushul Gonpa et présente une traversée qui se termine à l'issue de 5 jours à la route qui se faufile au coeur des gorges de l'Indus (entre Mahe et Chumathang) avec un retour sur Leh en 4h de route. La liaison fait la part belle à la traversée de plateaux lacustres aux paysages enchanteurs et, une fois n'est pas coutume, se déroule à l'E de la Ladakh range dont on ne traverse que le dernier col, géographiquement parlant, l'Umlung La à 5480m. Au-delà de cette ultime épreuve, on connaîtra un parcours en up / down assez peu marqué pendant lequel on pourra se consacrer à déguster les merveilleux paysages glaciaires proposés une chaîne de montagne orientée N-S, celle au milieu de laquelle culmine le Chakula et ses plus de 6500m.

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 30 : Bivouac au lac de Chushul Gonpa - Bivouac à Peldatle

3h15 / +735m / -0m.
Au départ du camp situé à 4375m (C AIRTEL, BSNL, JIO) et à 3kms à vol d'oiseau du gonpa de Chushul, en se dirigeant vers le SE, on arrive à la confluence de 2 vallées :
- celle de gauche, la plus large, y voit s'écouler la rivière Chushul Chu : elle est bordée de camps militaires et du BRO, les bataillons du Génie chargés de développer et entretenir les routes stratégiques, militairement parlant, au Ladakh et en Himachal Pradesh ; elle accueille en son sein une route qui conduit à Mahe dans la vallée de l'Indus en franchissant deux cols, le Thato La et le Kaksang La. Autrefois itinéraire de transit de marchandises à dos de mules, son intérêt pour les trekkers s'est amoindri depuis la création de la route.
- celle de droite remonte une large et profonde vallée et s'est vue dotée récemment d'une piste provisoire (en 2025, les travaux sont en cours pour la viabiliser...) qui rejoint en 50kms le village de Chumathang dans la vallée de l'Indus, à une vingtaine de kilomètres de Mahe. Elle traverse la Ladakh range au niveau de l'avant dernier col de la chaîne côté oriental au Kaskar La à 5570m. C'est cette dernière vallée que l'on va suivre pendant presque 2 jours jusqu'à arriver au pied du Kaksar La avant de basculer sur la G pour une dernière exploration du périple à la découverte de 4 lacs que l'on espère enchanteurs... et ils le seront !

Au départ du lac de Chushul Gonpa (à l'horizon, le sommet du Kakset)

Donc, du camp auprès du lac de Chushul Gonpa, on suit la piste vers le SE pour contourner la colline aux blockhaus (des fois que les Chinois voudraient revenir...). On pénètre dans la vallée à main D en suivant la piste tracée en RG de la rivière. Vers 4500m, la piste passe en RD et poursuit sa remontée de la vallée assez minérale. En 2025, on suit la piste d'exploitation (elle a été creusée le plus rapidement possible le long de la rivière et elle sert à acheminer les engins de travaux qui construisent la route définitive avec de beaux lacets et une largeur de bande de roulement d'au moins 12 mètres, nécessité des convois militaires oblige...). A partir de 4600m, on laisse la nouvelle piste partir en larges lacets dans le coteau pour poursuivre sur la piste d'exploitation en bord de rivière. Va-t-elle perdurer une fois les travaux accomplis ? La description de l'itinéraire qui suit emprunte cette piste. On rejoint une doksa (2h, 4800m) et au-delà on incline sur la D à 4840m pour passer RG de la rivière. Si d'aventure la rivière n'était pas franchissable ici, on peut remonter en suivant la RD de la rivière sur des banquettes herbeuses pour trouver un peu plus haut l’opportunité de traverser sur des pierres émergées (vers 4865m par exemple).

Sous peu, dans la vallée de l'Umlung Togpo, les yacks regarderont passer les touristes... mais en voiture !

On évolue à présent sur la piste d'exploitation passée en RG. On longe un plateau herbeux incliné sur lesquels paissent les yacks jusqu'à atteindre la doksa de Tamba Tongsa (40mn, 4980m, C JIO, places de bivouac très humides...). Au-dessus, du fait du resserrement de la vallée, la piste d'exploitation s'est transformée en piste principale et on la suit jusqu'à 5080m où l'on traverse la rivière pour retrouver en RD le chemin historique sur lequel on poursuit en montée pour effacer un petit rognon morainique et prendre pied sur un plateau caillouteux au bord de la rivière et ses banquettes herbeuses. On établit le camp au lieu-dit Peldatle (40mn, 5110m, GPS : 33°33'45"N 78°32'51"E).

Jour 31 : Bivouac à Peldatle - Umlung La - Lac supérieur des sources de la Chushul Chu (Tseng Nagpo Tso)

3h / +370m / -50m.
Du camp, on retraverse la rivière pour poursuivre la remontée de la vallée de l'Umlung Togpo. On évite les tourbières en rejoignant au plus tôt la RG de la vallée puis on évolue entre rochers et banquettes d'herbe sèche avec comme point visé la montagne de blocs de granit qui s'inscrit à l'horizon. On rejoint la piste d'exploitation (20mn, 5160m) et on la suit sur une portion plutôt plane. Puis elle s'élève pour franchir un éboulement de gros rochers derrière lequel on arrive à une doksa (40mn, 5240m).

La doksa au-dessus de Pedlate (à droite, l'Umlung La, à gauche le Rasar La)

Au-delà, c'est encore un petit raidillon pour se retrouver face au large passage de l'Umlung La. A main gauche, les pentes herbeuses suivent un ruisseau qui est l'exutoire d'un lac, le Namjom Tso. Noter la possibilité de variante à la description proposée ci-dessous en montant à ce lac puis en franchissant le Rasar La à 5470m pour rejoindre le plateau lacustre sur lequel on aura établi le bivouac au-delà de l'Umlung La.

Sur la variante, vue du Namjon Tso depuis le Rasar La (Photo : X.Schneider)

Pour poursuivre vers l'Umlung La, on poursuit sur la piste d'exploitation qui commence à présenter de belles grimpettes, courtes mais sévères... On se rapproche du col. La piste contourne par la D la combe N du col, humide à souhait et bien que l'on ait croisé le sentier historique, il est préférable de suivre la piste.

La vallée de l'Indus, c'est pas encore pour demain...!

Depuis celle-ci on commence à voir apparaître par-dessus le large col des montagnes glaciaires. A 5450m, on laisse la piste monter tout droit vers le Kaksar La et poursuivre sa progression vers Chumathang alors que l'on incline légèrement sur la G afin de rejoindre le col en faux-plat montant au travers de tourbières. On franchit l'Umlung La (1h35, 5480m) d'où l'on découvre un immense plateau ceint de montagnes glaciaires.

Franchissement de l'Umlung La

A la droite de la plus imposante (c'est la chaîne de montagnes qui sépare les vallées qui descendent vers Mahe à gauche et Chumathang à droite et qui se termine, mais on ne le voit pas, par le Chakula et ses 6534m...), on devine le passage du Kaksar La. Tout au fond de la vallée, on découvre le lac Tseng Nagpo Tso et juste derrière légèrement sur sa droite la "porte de sortie" qui va permettre d'accéder aux plateaux lacustres suivants (mais ce sera pour demain...) et au travers de laquelle on peut repérer 2 sommets proches du lac du Tsomo Riri, le Shukule et le Chalung.

L'immense plateau du Teng Nagpo Tso qui s'étale entre l'Umlung La et le Kaksar La

Du col, en tournant le regard vers la gauche, on peut voir une montagne chinoise, le Jianshan (6173m), qui s'inscrit dans la vallée au sein de laquelle s'écoule le bras supérieur de la Chushul Chu. Pour rejoindre le lac Tseng Nagpo Tso il suffit de traverser en faux-plat descendant le plateau, un peu humide mais pas trop, pour rejoindre le bord de la rivière alimentée par de nombreux les ruisseaux qui descendent des glaciers qui ceignent le Kaksar La, et qui accessoirement vont composer le bras supérieur de la Chushul Chu. On établit le bivouac auprès de la rivière (30mn, 5435m, eau dans le rivière, GPS : 33°30'00"N 78°29'55"E). Le plateau lacustre où l'on fait étape est cerné de montagnes. Quel calme ! Juste le clapotis de l'eau de la rivière sur les galets. On n'est pas loin d’avoir débusqué notre Shangri-La...

Plateau supérieur des sources de la Chushul Chu

Excursion facultative (mais intéressante) : Une opportunité très intéressante d'embrasser du regard la totalité des plateaux lacustres de ce coin du Changthang est de monter sur le petit sommet à 5620m qui domine le bivouac sur son flanc E. Certes, ce n'est qu'un empilage de blocs de granit rose auquel on accède depuis les rochers de la cascade par une montée directe sur l'arête mais quelle récompense lorsque l'on en atteint la cime ! Un sacré belvédère pour bien comprendre la géographie des lieux... (compter 1h30 A/R / +180m / -180m).

Vue plongeante sur le lac Tseng Nagpo Tso depuis le belvédère (Photo : X.Schneider)

Noter l'erreur sur la carte Olizane Centre de 2008 qui fait s'écouler la rivière du plateau vers le N, dans l'Umlung Togpo. Ce qui n'est pas banal car comme la mention de l'Umlung La a été omise sur la carte, le tracé de la rivière remonte (si, si...) les 50m de dénivelée positive pour franchir le col avant de s'écouler dans la vallée de l'Umlung Togpo... Désolé, messieurs les concepteurs de la carte, toutes les eaux du plateau (celle du lac et celles qui descendent du Kaksar La) convergent bien en un torrent qui forme une cascade à la sortie NE du plateau pour suivre la vallée au fond de laquelle on voyait le sommet du Jianshan pour se mêler avec l'exutoire du second plateau lacustre situé plus au S, le Kavit Tso, où l'on passera demain, pour former la Chushul Chu !

Panaorama depuis le belvédère qui surplombe le lac Tseng Nagpo Tso (Photo : X.Schneider)

Jour 32 : Lac supérieur des sources de la Chushul Chu (Tseng Nagpo Tso) - Lac inférieur des sources de la Chushul Chu (Kavit Tso) - Ordong Tso - Bivouac au Yashu Tso

2h35 / +70m / -210m.
On franchit la rivière à gué (il y a des opportunités de ne pas se mouiller les pieds dès le matin en remontant de 200m vers l'W...) pour prendre une direction S et passer au sommet du mamelon granitique duquel on dispose d'une vue splendide sur la cuvette lacustre et les montagnes environnantes (15mn, 5460m).

Le lac Tseng Nagpo Tso vu depuis le sommet du mamelon

On y retrouve un sentier historique qui reliait Chumathang à Chushul Gonpa via le Kaksar La. On le suit pour franchir le large collet à 5440m qui donne accès à un vallon en légère descente qui incline vers la G au pied des deux montagnes glaciaires et d'où l'on découvre le plateau occupé par le Kavit Tso, le lac inférieur des sources de la Chushul Chu.

La cuvette du lac Kavit Tso avec à l'arrière-plan l'Ordong Tso

On descend en tirant un peu à D pour rejoindre au travers de pentes herbeuses parfois humides la RG du lac et en laissant partir sur la gauche le sentier qui emprunte la vallée dans laquelle coule l'exutoire après être passé à proximité d'une doksa. Sur la rive du lac (55mn, 5315m), on revoit quelques uns des sommets qui entouraient le camp hier ainsi qu'en direction du N le belvédère à 5620m coiffé d'un drôle de rocher duquel on avait dégusté l'inoubliable panorama.

A l'approche de la rive W du Kavit Tso

On poursuit au S le long du Kavit Tso à l'eau légèrement salée, pour s'en aller franchir un collet à 5325m qui donne accès à un 3ème plateau lacustre, celui de l'Ordong Tso, cet immense lac enserré sur sa gauche par des moraines détritiques et sur sa droite par la chaîne de montagnes glaciaires qui s'inscrit entre le Kaksar La et la vallée de l'Indus et dont le sommet principal est le Chakula et ses 6500m et quelques...

Au N de la cuvette de l'Ordong Tso (le sommet du Chakula est celui du milieu...)

On choisit de suivre la RG du lac au pied des moraines, un itinéraire un peu plus long que celui de la RD mais qui fait la part belle au lac, miroir des montagnes qui se reflètent dans les eaux bleutées du lac, aux couleurs changeantes selon l'ensoleillement et la présence de nuages. En s'étant déplacé vers l'E, on a maintenant accès à la vision du Chakula dont le sommet se présente, de ce côté-là, sous la forme d'un roc noir proéminent.

Sur la rive orientale de l'Ordong Tso, et ses tourbières...

Le parcours sur la rive orientale n'est pas de tout repos car on évolue sur des tourbières. Mais c'est un mal pour un bien car les vues sur les montagnes glaciaires sont de haut niveau même s'il faut en permanence faire attention où l'on pose les pieds... Le lac est très étendu, plus de 3kms de long. La vallée présente un léger coude vers la gauche et voici que l'on découvre (enfin...!) la terminaison du lac au pied d'un petit monticule morainique coiffé d'un lhato. A l'horizon, on distingue dès à présent le large col que l'on devra franchir demain pour rejoindre la vallée de la Bao Lungpa qui descend vers Mahe mais aussi à l'arrière-plan les montagnes glaciaires qui précèdent le lac du Tsomo Riri au N, le Shukule et le Chalung ; on peut même distinguer, juste devant ces pics glaciaires, la barrière noire du Ribil La (voir J10 du topo De l'Indus à la Chandra).

Le Chakula se mire dans les eaux de l'Ordong Tso

On atteint l'extrémité de l'Ordong Tso duquel sort une rivière qui va se jeter dans le lac suivant, le Yashu Tso. Sur le rebord de la moraine, on incline sur la G pour suivre un petit chemin qui se dirige vers la rive orientale du lac. Dans la première combe herbeuse qui se présente, on établit le bivouac face à un tableau de première qualité picturale (1h30, 5295m, eau de source, bonne herbe pour les mules, GPS : 33°25'51"N 78°29'37"E).

La chaîne du Chakula de reflète dans le Yashu Tso

Noter, cette fois-ci encore, une erreur sur la carte Olizane Centre de 2008 qui fait s'écouler les lacs les uns dans les autres du S au N, du plus petit Yokang Tso dans le Yashu Tso (ce qui est vrai...) puis le Yashu Tso dans l'Ordong Tso (ce qui est faux puisque c'est l'inverse...) et poursuivant la même démarche l'Ordong Tso dans le Kavit Tso (ce qui est là aussi pas possible puisque l'Ordong Tso est 10m plus bas que le Kavit Tso...). Le bon ordonnancement des choses est celui-là :
- le Kavit Tso est le seul à former le bras inférieur des sources de la Chushul Chu,
- L'Ordong Tso se déverse dans le Yashu Tso du N au S,
- et on ne sait pas où se déversent les eaux du Yashu Tso récupérant les eaux de deux lacs qui s'y déversent ainsi que les eaux d'infiltration en provenance des moraines glaciaires puisqu'il est intégralement ceint de remparts bien plus hauts que lui... "Mystère et boule de gomme...!"

Yashu Tso

Jour 33 : Bivouac au Yashu Tso - Col en contrebas du Yokang Tso - Bivouac au S de Yaye (vallée de la Bao Lungpa)

3h30 / +100m / -650m.
Du camp, on suit le chemin tracé à hauteur de la rive orientale du Yashu Tso sans vouloir descendre exagérément. On traverse une combe humide avant de remonter en écharpe les pentes herbeuses qui conduisent au col (45mn, 5350m). On laisse à main droite le mamelon morainique qui cache le petit lac de Yokang Tso et on poursuit tout droit pour accéder vers le S, au-delà du large col, au sommet du petit monticule coiffé d'un gros rocher de granit (15mn, 5345m) duquel on voit à l'horizon, au-delà de la profonde vallée de l'Indus, les sommets du Handlung (au-dessus des Kyun Tso), le Shukule (au-dessus du Tsomo Riri) et le Chalung à l'arrière du col du Ribil La.

Le long du Yashu Tso

En contrebas du monticule s'étale un grand plateau herbeux sur lequel une imposante colonie de yacks est à l'estive. En se retournant, on peut revoir au N un sommet qui dépasse les autres, le Ponka Kangri. On descend du monticule vers le S avant d'incliner sur la G pour s'engager dans le large vallon qui descend en direction d'une doksa. On évolue à flanc d'une moraine herbeuse à hauteur en RG de la vallée orientée à l'E. On dépasse la doksa située sur la RD de la rivière à 5250m. On commence à suivre un chemin plutôt bien tracé pour traverser une autre doksa  cette fois-ci en RG (35mn, 5200m).

Dernière image du Yashu Tso depuis le large col au S du plateau

Puis on enchaîne par une zone caillouteuse assez désagréable où le sentier se faufile entre les pierres sans toutefois les éviter. On se rapproche de la rivière à 5100m et on se dit en voyant un joli sentier en RD que c'est une bonne opportunité d'en finir avec les cailloux... On traverse la rivière et 200m plus loin, c'est la déception, on retrouve le même type de terrain qu'en face... Alors, à 5050m, on revient sur la RG pour subir une descente plutôt peu agréable jusqu'à atteindre une doksa perchée au-dessus de la rivière Bao Lungpa qui descend du Kaksang La et en face de la route goudronnée qui relie Chushul Gonpa à Mahe (50mn, 4915m).

Dans la vallée de la Bao Lungpa

On descend rejoindre la RD de la rivière Bao Lungpa et on évolue à présent sur de bien sympathiques banquettes d'herbe avec très peu de portions de tourbières. On sent que le sentier que l'on suit est encore pas mal emprunté de nos jours par les bergers et leurs troupeaux malgré la présence de la route en RG. Bien viabilisé, le sentier propose même, à l'endroit où la rivière vient lécher de trop près la moraine, un diverticule tracé dans la moraine qui permet de franchir ce passage. Plus loin, on quitte définitivement le bord de la rivière pour s'élever sur la moraine détritique et dépasser un piège à loups. 250m plus loin, on contourne un latho garni de dizaines de taluchos (35mn, 4845m).

Au pied de la chaîne du Chakula, un lhato dans la vallée de la Bao Lungpa

On se retrouve à passer, 500m de dénivelée en contrebas du col qui terminait le plateau d'altitude à 5350m, celui sur lequel paissent les yacks juste avant que l'on incline sur la G pour s'engager dans la vallée. On aperçoit dans la pente des traces de 4x4 (de l'armée, à coup sûr, vue la rigueur de la pente...) qui valident le fait que l'on pourrait tracer directement vers le S depuis le monticule à 5345m et gagner 2 heures de marche en évitant la vallée caillouteuse !

Emplacement du dernier bivouac du trek dans la vallée de la Bao Lungpa

On poursuit sur la moraine en direction du SW pour venir buter sur une petite rivière que l'on longe jusqu'au moment où son cours incline vers la G. Ici, on poursuit au SW pour aller trouver, au-delà d'un éboulement de rochers de granit rose, un emplacement de bivouac non loin de la grande pelouse humide qui précède un laquet situé à l'entrée d'une gorge resserrée (50mn, 4765m, eau dans un ruisseau qui descend du cône de déjection, GPS : 33°21'09"N 78°28'58"E).

Jour 34 : Bivouac au S de Yaye (vallée de la Bao Lungpa) - Yaye Tso - Col au-dessus du Yaye Tso - Descente vallée jusqu'à route le long de l'Indus entre Mahé et Chumathang

3h / +80m / -735m.
On commence la journée par la séquence d'activité ludique quotidienne depuis un mois... à savoir la traversée de la tourbière de 800m de large, qui plus est très humide, afin de rejoindre au S les banquettes sableuses à la base de la moraine. Une fois en sécurité, on suit à main G le petit sentier qui longe la RD de la tourbière puis du laquet avec comme but affiché de s'enfiler dans le goulet resserré qui sert d'exutoire. Comme le laquet vient tutoyer d'un peu trop près la base de la moraine, on doit emprunter un sentier tracé dans l'empilage de rochers une dizaine de mètres au-dessus de l'eau jusqu'à atteindre le déversoir.

Tundup en train d'analyser les possibilités de traversée d'une tourbière bien humide dans la vallée de la Bao Lungpa...

La piste d'exploitation, celle qui a été tracée pour servir de base à l'acheminement des machines pour les travaux de la route définitive, arrive de la RG et traverse l'extrémité du laquet au niveau d'un gué (35mn, 4760m). Nul besoin de se mouiller les pieds puisque l'on va rester en RD pour franchir le goulet et poursuivre sur la piste. On atteint un point de vue sur le plateau humide que l'on doit traverser pour rejoindre la rive N du lac Yaye Tso.

Le laquet à l'entrée de la gorge de la Bao Lungpa

A 4735m, on laisse la piste se diriger vers la gauche pour rejoindre la nonnerie construite à flanc de coteau morainique en RG de la vallée alors que l'on poursuit tout droit vers le S. Après la brève descente sur la piste, voici que l'on reprend l'activité favorite du Changthang, le saute mottes de tourbière. Afin de ne pas trop avoir à traverser de ruisseaux, on reste bien sur la RD de la vallée et on rejoint la rive NW du lac au pied d'un imposant mur de manis (35mn, 4720m).

Le lac Yaye Tso

Il marque le départ du petit sentier sur lequel on va s'engager. Celui-ci monte en écharpe à flanc de moraine sablonneuse et voici que l'on suit des traces de troupeaux qui s'élèvent progressivement au-dessus de la RD du Yaye Tso. Sans difficulté aucune sur ce sentier hyper emprunté par les bergers, on atteint un col, vraisemblablement utilisé comme base arrière militaire du temps de la guerre sino-indienne de l'automne 1962, et dans lequel les pentes sont percées de multiples cavités destinées à être utilisées comme casemates (25mn, 4780m). On y trouve beaucoup de bâtiments ruinés qui servaient d'habitations pour les soldats et même un mémorial, on suppose dédié au commandant de ce fortin mort le soir de Noël 1974...

Le Yaye Tso vu depuis le sentier de montée vers le col

Voilà ! Le trek se termine très bientôt et jusqu'à la route le long de l'Indus cela ne va être que de la descente. On en a fini avec les up / down...! On bascule vers la vallée transversale située à l'W du col et, une fois les dernières ruines dépassées, on descend dans la pente d'abord en empruntant les restes de la superbe piste construite par les militaires et présentant aux lacets bien dessinés et étayés. Puis, comme elle s'est dégradée au fil des années, on commence à faire comme tout le monde, on se retrouve sur l'ancien sentier coupe-lacets qui permet de rejoindre le fond de la vallée au niveau de la rivière à sec (25mn, 4500m).

Descente du col pour rejoindre la vallée de l'Indus

Il ne reste plus qu'à suivre la piste vers la G jusqu'en bas face à l'impressionnant bastion rocheux qui borde la vallée de l'Indus sur sa RG. Un mur ! Quelques coupe-lacets là aussi permettent de squeezer quelques virages aménagés de la piste. Beaucoup plus bas, au moment où une piste arrivant de la gauche vient se joindre à la nôtre, on laisse définitivement la piste (elle va se connecter à la route goudronnée beaucoup plus loin en aval de la vallée de l'Indus...) pour suivre la prairie humide qui se trouve au milieu d'un village ruiné et on atteint ainsi la route (1h, 4110m). Trek is finished !

Dans la vallée de l'Indus entre Mahe et Chumathang

Si l'on n'a pas pu pu convenir à l'avance d'un rendez-vous avec les chauffeurs des véhicules qui doivent ramener les trekkers, le staff et l'équipement jusqu'à Leh (noter qu'il n'y a aucune couverture téléphonique entre Mahe et Chumathang...!), il est très facile de faire du stop sur cet axe moyennement fréquenté pour rallier Chumathang qui se trouve une dizaine de kilomètres en aval et retrouver une couverture téléphonique, voire des taxis qui pourront convoyer hommes et matériel jusqu'à la capitale. C'est aussi ici que l'on dit au revoir aux muletiers et à leurs compagnes. Ils rentreront à pattes...

Jour 35 : Leh

Journée de sécurité. Journée libre pour aller visiter l'Asian museum, le Royal palace (expositions très décevantes pour les 300INR demandées, une visite que l'on peut zapper) et surtout ne pas omettre de monter à Tsemo Gonpa d'où la vue en deuxième partie d'après-midi est splendide. Nuit en guest-house.

Leh - Royal palace et Tsemo Gonpa

Jour 36 : Leh - Aéroport IGIA de Delhi (T1 ou T3 selon compagnie) - Agra

15mn de voiture + 1h30 d'avion + 4h de voiture.
Départ en matinée de l'aéroport de Leh à destination de Delhi. Et pourquoi donc ne pas envisager de faire une excursion jusqu'à Agra ? Le vol vers l'Europe est prévu le surlendemain aux alentours de 1h du matin ! On aura convenu à la sortie du terminal d'un rendez-vous avec un taxi touristique (le chauffeur indépendant Gurbeep est un maître en la matière, tel : +91 9958557125) qui vous conduira jusqu'à Agra, la ville, entre autres, du Taj Mahal. Nuit en hôtel (par exemple : Golden Tulip Agra à 40€ la nuit + petit-déjeuner avec piscine sur la terrasse et chambres spacieuses avec climatisation, res : +91 7454802181).

Agra - Taj Mahal renversant...

Jour 37 : Agra (Taj Mahal & Red Fort) - Fatehpur Sikri - IGIA Delhi T3

20mn de voiture + 2h & 2h de visites à Agra +1h de voiture + 2h de visite à Fatehpur Sikri + 4 à 6h de voiture.
Visite du Taj Mahal à partir de 5h30 puis retour vers 8h00 à l'hôtel pour le petit-déjeuner. Puis, trempette dans la piscine puis douche avant d'embarquer à 9h30 tous les bagages dans la voiture et rejoindre le Red Fort.

Agra - Red Fort (Lal Qila)

Fin de la visite à 11h pour le départ vers Fatehpur Sikri avec lunch buffet à 700INR en cours de route, 5kms avant d'entrer en ville (par exemple : Ganpati Resort). Visite du site de Fatehpur Sikri (compter 2h30 tant c'est étendu et passionnant...!) puis retour à la voiture à 15h00 pour le voyage de retour vers Delhi (prévoir un peu large pour se retrouver vers 22h00 au comptoir de dépose des bagages du T3 de l'aéroport de Delhi.

Le palais de Fatehpur Sikri (Uttar Pradesh)

En Inde, les "autoroutes" que le chauffeur va emprunter n'en sont pas vraiment et, même s'il y a des péages tous les 40kms, la circulation est très dense entre deux barrières de péage (le trafic local n'est pas payant...) et des bouchons se produisent toujours lors des traversées des villes puisque ces itinéraires ne sont pas tracés à l'écart ! Du contre-sens, des vélos, des mobylettes, des charrettes à chevaux, et des milliers de camions qui occupent les voies de circulation de droite (sensées être les plus rapides en Inde puisque l'on circule à gauche...), simplement canibalisées par les conducteurs de camions afin de ne pas être gênés par les véhicules pénétrant sur l'axe "à haute vitesse" sur lequel ils roulent. Comme ils doivent respecter une limite de vitesse de 40 ou 60km/h selon les portions, garder son élan est primordial...!

 

Relevés de terrain août 2025.

5 jours / 16h30 / +1400m / -1650m.

Lien vers la 1ère partie de l'exploration du Changthang

Lien vers la 2ème partie de l'exploration du Changthang

Lien vers la 3ème partie de l'exploration du Changthang

Lien vers la page principale de l'exploration du Changthang

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