Sur place

Comment y aller ?

De Paris, EasyJet vient de mettre à son catalogue une liaison aérienne quasi quotidienne pour Agadir. La bonne aubaine ! En s’y prenant un peu à l’avance, on peut disposer d’un vol depuis Paris-CDG à moins de 80€ A/R. Puis Aéroport d’Agadir – Akka en minibus via Igherm, Tagmoute et Tata. En grand taxi cela risquerait de prendre du temps... Le départ de cette randonnée s’effectue à proximité du bourg de Akka à 60km de Tata, à Toumdoult exactement et au milieu de nulle part. Compter 4 à 5h de voiture d’Agadir. La fin du trek se produit à quelques kilomètres d'Ait Baha à 50kms de l'aéroport d'Agadir (grand taxi pour Dh200). Mais au retour, on peut aussi envisager une journée farniente à Agadir, les hôtels, vides de touristes à cette période, n’attendent qu’à vous ouvrir leurs portes à un prix d’ami… même si le dicton marocain bien connu stipule clairement : "Marrakech arnakech, Essaouira ça ira et Agadir, rien à dire", ce qui n'est pas loin de la stricte vérité...

La dépression de Tagmoute

Logement et nourriture

Ravitaillement possible dans les boutiques de quelques villages traversés (Tisselguit, Annamer) avec quand même un risque de manque de produits frais (légumes, fruits, viande,...). Mis à part Tafraoute où l'on trouve de tout (épiceries, restaurants, pharmacie, mécecin, banques, ATM, poste, transports, etc.), pas de passage dans un village disposant d'un souk hebdomadaire. Si besoin, on pourra demander à une "bonne âme" de nous convoyer vers le bourg le plus proche pour un ravitaillement en produits frais (Akka, Icht, Ida Ougnidif). Un seul gîte d’étape recensé à Tagdicht au pied du Djbel Lekst, ailleurs c'est en autonomie. On demandera aux villageois un emplacement où monter la tente sans oublier de dédommager le propriétaire des lieux… On trouve de l’eau partout dans les villages mais aussi dans les quelques sources mentionnées (utiliser systématiquement des pastilles purifiantes) au printemps c’est assuré, en automne cela dépend…

Centre d'intérêt

Partant du pied du Djbel Bani, dernier rempart montagneux avant le Sahara, et arrivant tout au N de l'Anti-Atlas, le circuit proposé est une traversée intégrale du massif. Vous y rencontrerez des paysages variés et des habitants issus de nombreux groupes ethniques. Côtés paysages, vous aurez droit à tout ce que vous n'espériez pas en venant dans ce coin du Maroc très peu connu pour sa capacité à contenter les randonneurs au long cours. Et pourtant :
- vous foulerez tout d'abord des déserts de pierre (les regs) avec le soleil qui plombe les longues journées,
- vous aurez l'occasion d'admirer des murs entiers de gravures rupestres datant du 5e millémaire avant JC,
- puis une fois que vous aurez basculé en direction du N, voici donc les profonds canyons qui s'annoncent,
- après ce seront quelques traversées de plateaux arides d'altitude (très épuisantes lorsque le vent souffle du N car rien ne peut l'arrêter),
- vous traverserez la cuvette enchanteresse de Tafraoute, ses chaos granitiques ocres, rouges et roses avant de rejoindre la sublime et verte vallée des Ameln où vous retrouverez un climat quasi tempéré,
- vous vous mesurerez à la "haute" montagne en franchissant la barrière du Djbel Lekst par un itinéraire peu emprunté,
- et pour terminer, vous cheminerez en up/down à la découverte d'espaces historiquement cultivés et traverserez de nombreux villages isolés dans la montagne à l'approche d'Aït Baha.

Pour les amateurs de flore, février et mars seront les dates-clés qu'il ne faudra pas manquer : amandiers en fleur, plantes grasses et cactées et une foultitude de plante à l'aspect méditerranéen (bien que l'on ne soit qu'à quelques kms de l'Atlantique) et qui s'exposent aux regards du randonneur botaniste pour une collection de photos qu'il analysera à son retour. Car je vais vous confier un secret : ces beaux spécimens de l'Anti-Atlas sont assez spécifiques à la région.

Au milieu des terrasses d'Ait Iftène