[Provence] La Croix-de-Provence (traversée Plaideurs - Imoucha)

6h de marche / 14kms / +810m / -830m.
Carte topographique IGN Top25 3244 ET Montagne Sainte-Victoire / Aix-En-Provence / Gardanne / Trets
Départ : Terminus de la ligne 140 « Vauvenargues - Gouirand » (17kms au NE d'Aix-en-Provence)
Arrivée : Arrêt de la ligne 140 « J09 - Le Barrage » (1km du parking du lac de Bimont et 10kms au NE d'Aix-en-Provence)
Avertissements préalables : Prenez de l’eau en quantité pour la totalité de la randonnée ! Et surtout, allez chercher l'information sur le site de la Préfecture des Bouches-du-Rhône quant aux restrictions d'accès (possibilités de fermeture du massif en été par grand vent et/ou grosse chaleur à cause du risque d'incendie).
Comment augmenter mon bilan carbone...? Prendre la voiture depuis Aix-en-Provence (ou autres lieux...) et se poser au grand parking de Vauvenargues mais... on ne redescend pas de la Sainte-Victoire du même côté. Il est donc nécessaire de faire 8 kms de route goudronnée à pieds ou alors emprunter le bus 140 de « J09 - Le Barrage » à « Vauvenargues - Gouirand » pour y retrouver sa voiture... Vous voyez bien que c'est beaucoup plus facile pour cette excursion d'emprunter des bus de la ligne 140 de la métropole aixoise, non ? 
En savoir plus et composer soi-même ses propres itinéraires en boucle sur un ou plusieurs jours ? Pensez à vous munir du document Sainte-Victoire à pied réalisé et mis à jour chaque année par l'association des Excursionnistes Provençaux et qui recense tous les sentiers et leur niveau de difficulté. Et, bien utile pour ne pas se retrouver « le bec dans l'eau »..., ceux qui sont fermés pour diverses causes.

Diaporama

Carte croix de provence traversee plaideurs imoucha 6h 14kms 810m 830m    Pdf image 1 Téléchargez la carte au format PDF

Cette randonnée en ligne propose une traversée de la moitié occidentale de la barre calcaire de la Sainte-Victoire. Ce massif qui s'est créé il y a quelques millions d'années lors de la surrection de la chaîne pyrénéenne s'élève au beau milieu de la campagne aixoise et la domine de quasiment un millier de mètres. C'est peu de dire que l'on attend de cette randonnée de disposer d'opportunités pour contenter le regard de larges panoramas ! Eh bien, c'est vraiment le cas... et à 360° s'il vous plaît ! Par contre, effectuer cette bambée pourra sembler à certains une épreuve physique d'ampleur car le terrain est loin d'être facile entre les traversées de lapiaz sur la crête, la remontée du sentier d'accès (dit des « Plaideurs ») assez relevée et chaotique par ses strates de calcaire d"un à deux mètres sur lesquels il faut grimper sans oublier, « cerise sur le gâteau » la descente par le sentier Imoucha qui est, à elle seule en cette fin de journée, une épreuve pour les muscles, les articulations et les plantes de pieds... Etonnamment, lors de la randonnée La Croix-de-Provence par le sentier Imoucha, la montée n'avait pas semblé difficile mais, là, en descente, c'est loin d'être une partie de plaisir ! Heureusement que les paysages sont exceptionnels de beauté, cela atténue (partiellement....) les souffrances...

Vauvenargues (château)

Du terminus du bus 140 à Vauvenargues au-dessus du parking Gouirand à 395m d'altitude, on descend en contrebas pour longer le parking automobile et passer à distance du château qui a appartenu à Pablo Picasso et où il a passé pas mal des dernières années de sa vie (il y est d'ailleurs enterré dans le jardin...). On trouve très vite un premier balisage jaune qui va nous aider à nous orienter sur les chemins dans la traversée de la vallée de la Cause, la petite rivière du coin. On traverse le cours d'eau et 100m plus loin, on quitte la piste et le balisage jaune pour s'engager sur la G dans un chemin tracé en RG du vallon de La Cause (balisage vert) et qui passe au-dessus de la station d'épuration de Vauvenargues. A la fourche de chemin, on incline sur la D pour monter jusqu'à la piste et trouver un peu sur la G le départ du sentier des « Plaideurs » (25mn, 490m, balisage vert).

Sur le sentier des Plaideurs (Vauvenargues et Grand Luberon)

On descend légèrement pour aller croiser l'Infernet, un ruisseau à sec la plupart du temps. Puis, c'est un peu de up / down transversal qui nous attend afin de rejoindre la base de la remontée plutôt directe de ce sentier des « Plaideurs » qui va nous conduire 450 mètres plus haut jusqu'au col de Suberoque. Le sentier sur lequel on évolue est pas mal cassant car il est impossible de s'imposer un rythme du fait des nombreuses cassures de terrain qu'il faut surmonter. Durant les reprises de souffle l'horizon se découvre peu à peu et on voit apparaître au N le sommet du Grand Luberon avec légèrement sur sa droite la montagne de Lure et au NE, au second plan, le massif des Ecrins duquel émergent dans la brume matinale la Barre de Ecrins, le Sirac, les Bans et le Pelvoux ainsi que plus à l'E le massif des Monges. Mais ce n'est qu'un début...!

Sur le sentier des Plaideurs au col de Suberoque)

A nos pieds les vallons de La Cause et de l'Infernet sont noyés dans une végétation arbustive composée de chênes-verts, mais pas que... car un trouve aussi pas mal d'autres essences à connotation méditerranéenne comme le génévrier et le buis. Le village de Vauvenargues se présente étalé lascivement sur l'adret de la vallée et reçoit les rayons du soleil toute la journée... alors que le château se détache à l'avant de la composition picturale. A partir du cairn à 730m, on sort progressivement à découvert et la qualité du chemin s'en ressent : il y a du mieux et la progression devient d'un coup plus facile.

Arrivée au col de Suberoque (le Bau de Vespres)

Au NW, on découvre un petit bout du lac de Bimont auprès duquel on passera en toute fin de journée. Après avoir traversé en long un collet sur une épaule qui descend perpendiculairement de la crête de la Sainte-Victoire, le sentier reprend une inclinaison relevée mais les écueils sont moins fréquents. vers 800m d'altitude, le Mont-Ventoux apparaît à l'arrière du Grand Luberon. Encore quelques zigzags entre les arbustes et nous voici prenant pied dans le col de Suberoque sur la crête orientée EW de la Sainte-Victoire (2h, 941m, fin du balisage vert). On incline à D pour suivre à présent le balisage blanc et rouge du GR9 (il arrive de la gauche de Puyloubier et propose une traversée intégrale d'E en W de la crête de la Sainte-Victoire). Le balisage est bien souvent complété de cairns monumentaux aidant au repérage du meilleur itinéraire sur les plaques de lapiaz. Car du calcaire, il y en a, et pas qu'un peu...! Il est toujours aussi peu aisé de garder un rythme car il faut en permanence contrôler où l'on pose les pieds afin de ne pas chuter et se blesser sur les arêtes coupantes.

Traversée du Plan de la Crau

La traversée de la crête propose un profil en up / down et s'initialise par une montée pour atteindre le sommet du Bau de Vespres à 1010m et traverser pas la suite le Plan de la Crau. Panoramas à 360° avec à l'ESE l'Esterel (si, si...), au SE le massif des Maures et la portion varoise de la Sainte-Baume, et pour finir, au S, la portion bucco-rhodanienne de la Sainte-Baume et le massif de l'Etoile. A l'W, le pays aixois est occulté par les rochers qui composent la Croix-de-Provence mais au NW se dégage le large sillon qu'a creusé la Durance et qui arrive du col de Montgenèvre au-dessus de Briançon après un parcours de plus de 300kms. Afin de profiter de belles vues contemplatives sur les parois S de la Sainte-Victoire, il ne faut pas négliger de commettre, avec les précautions idoines, des infidélités au tracé du GR9 en s'autorisant quelques incartades au bord des falaises qui dominent de belle façon la vallée du Bayon.

A l'approche du Signal

On atteint le sommet du Signal (1h, 960m) d'où on peut prendre le temps, avec le soleil qui s'éloigne de l'orient, de décrypter l'horizon alpin qui nous est proposé. Certes lointaine, on découvre la Tête de Garnesier (elle fait partie du Dévoluy, voir le J2 de ce topo...) et en dirigeant le regard vers l'E on identifie avec précision l'Olan, la Barre des Ecrins, le Sirac, les Bans et le Pelvoux. Au-delà, ce sont les Monges et le Mont-Pelat, etc.

Zoom sur le massif des Ecrins (Barre, Coolidge, Ailefroide, Bans et Pelvoux)

Entre le sommet du Signal et celui de la Croix-de-Provence, il y a peu de distance mais le sentier redevient très chaotique du fait d'un rétrécissement de la largeur de la crête. On rejoint la fourche de « sentiers » au pied de la Croix-de-Provence et on remonte l'excroissance vers la G (balisage en pointillés rouges et blancs) pour déboucher par l'une ou l'autre des traces caillouteuses sur la plateforme coiffée d'une croix en fer monumentale (20mn, 946m).

A l'approche de la Croix-de-provence

Bien que ce ne soit pas le point le plus haut de la Sainte-Victoire (il se trouve bien plus à l'E et se nomme le Pic des Mouches culminant à 1011m...), la vue est assez exceptionnelle vers l'occident et le regard embrasse la totalité du bassin aixois et au-delà jusqu'aux Alpilles, l'étang de Berre, la plaine de la Crau, la Côte Bleue et la rade de Marseille. Après avoir dégusté ces paysages, on redescend jusqu'à la bifurcation pour retrouver le GR9 et le suivre en descente vers la G pour rejoindre par quelques zigzags malcommodes l'entrée orientale du prieuré de la Sainte-Victoire (10mn, 875m).

Sur la plateforme sommitale de la Croix-de-Provence en regardant vers l'E

Hors-saison c'est un lieu assez calme et ombragé. On peut faire un A/R de quelques mètres jusqu'au belvédère qui plonge sur le profond Garagaï et jeter un coup d'oeil à l'intérieur de la chapelle au travers de la grille de fer forgé.

Dans l'enceinte du prieuré de la Sainte-Victoire

On sort de l'enceinte du priéuré par le porche principal côté W (oui, oui, le GR9 traverse bien la cour du prieuré...!) et on descend tranquillement jusqu'à la prochaine fourche de sentiers (10mn, 860m, départ à droite du sentier des « Venturiers » support du GR9, le moins chaotique de tous les sentiers de la Sainte-Victoire qui permet de rejoindre la vallée de La Cause entre Bimont et Vauvenargues et le bus 140, voir itinéraire décrit en fin du topo Croix-de-Provence par le sentier Imoucha). On poursuit la descente tout droit en empruntant le sentier Imoucha, cette fois-ci en descente en suivant les marques de peinture bleue. On traverse le Pas du Moine (15mn, 770m, départ à gauche d'un sentier de descente vers le parking du refuge Cézanne situé en contrebas dans la vallée du Bayon), là où se trouve la fin du mur d'enceinte en pierres sèches du domaine des moines de la Sainte-Victoire. On poursuit vers le NW sur le fil de l'arête pour franchir le Pas de l'Escalette à 686m (noter, comme au Pas du Moine, la présence d'un sentier qui part sur la gauche et qui permet, si besoin est, de descendre côté S...).


 

Le parcours de la crête que l'on suit est aussi éprouvant que ce que l'on a connu auparavant... à ceci près que les plaques de lapiaz sont usées par le frottement des milliers de paires de chaussures des randonneurs qui empruntent ce sentier chaque année. Attention donc par temps humide, le gadin n'est peut-être pas très loin...! La course s'oriente plein W alors que l'on suit le rebord de la crête des Costes Chaudes à la fin de laquelle on atteint (avec un bonheur non dissimilé...) la base du pylône de la ligne électrique HT (55mn, 472m). Tout n'est pourtant pas à jeter dans cette descente car à de nombreuses fois on se sera retourné pour constater que la Croix-de-Provence est toujours aussi belle, et davantage car prenant de l'importance et de l'amplitude au fur et à mesure que l'on s'en éloigne. Magique, non...?

Descente par le sentier Imoucha (Pas du Moine)

Du pylône, on incline légèrement sur la G pour suivre une large piste forestière encore un peu caillouteuse (mais pas trop...). Après 400m, bien faire attention à s'échapper sur la D de la piste (5mn, 425m) pour suivre un petit bout de chemin plutôt caillouteux. D'un coup, le sentier s'aplanit et se met à sinuer entre les genévriers, les bruyères, le romarin et les chênes-verts. Il nous gratifie même d'une petite grimpette en RG d'un thalweg (bien suivre les marques bleues !). Il reprend, comme si de rien n'était, son cheminement étale 35 mètres plus haut et finit par rejoindre la piste qui arrive des Roques Hautes (voir la fin du topo Sur les chemins de Cézanne) un peu en amont du barrage qui retient les eaux de La Cause pour former le lac de Bimont (25mn, 365m).

Le barrage de Bimont

On y retrouve les marques blanches et rouges du GR653A, marques que l'on suit sur la D pour traverser la vallée en empruntant la route construite au-dessus du barrage. On s'arrête sur les deux belvédères qui proposent de belles vues sur l'ouvrage d'art et, au-delà, on rejoint l'entrée du parking automobile en RD de la vallée (10mn, 360m). De suite à D (on laisse le GR653A se poursuivre vers le barrage Zola, voir le début du topo Sur les chemins de Cézanne...) pour suivre sur une centaine de mètres en montée la route d'accès au parking avant de trouver le balisage jaune qui invite à quitter le goudron et pénétrer sous les frondaisons pour suivre une allée forestière dans la pinède. Elle ne s'éloigne pas vraiment de la route. Juste tracée une vingtaine de mètres en contrebas, elle permet d'éviter de marcher sur le goudron et d'être éloigné du flot des voitures. 150m avant d'arriver à la RD10, le chemin se termine et on suit la petite portion de goudron restante pour rejoindre de part et d'autres de la RD10 les arrêts d'autobus « J09 - Le Barrage » (20mn, 370m, à gauche vers Vauvenargues, à droite vers Aix-en-Provence).

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