[France] Corse - Niolo, Deux Sevi, Filosorma et Cortenais

Le circuit décrit se propose de vous faire traverser quatre régions montagneuses du nord de cette grande île de la Méditerranée. Au cours de ses différents périples sur les sentiers balisés que propose le P.N.R.C, le randonneur, au fil des ans de plus en plus amoureux de la Corse, traversera des paysages qui lui donneront l’envie de pousser tout naturellement un peu plus loin, un peu plus haut, vers ces crêtes et ces sommets qui l’entourent. Il partira à la recherche de passages plus confidentiels (et aussi moins peuplés de bipèdes…), s’immergeant dans une nature à l’état brut. En suivant cette idée, deux topos-treks à la difficulté graduelle sont déjà parus:

  • A travers la Corse qui présente une randonnée itinérante de 3 semaines, intégralement sur sentier balisé, empruntant les liaisons historiques inter-villages afin que le randonneur puisse aller à la rencontre les habitants lors des traversées de villages ou à l’étape. Elle lui permet également de pénétrer dans l’espace montagne hors du GR20 pour élargir son domaine de connaissance. Sac léger, hébergement en gîte d’étape dans les villages et refuge en montagne, ravitaillements quasi-quotidiens, bref, une randonnée tout confort mais très enrichissante, qui lui permet de tester son aptitude à la randonnée itinérante un peu engagée, du moins sur la longueur.
  • Balagne, Ghjunsani et Agriate est une randonnée de 2 semaines qui vous emmène dans des coins secrets peu parcourus, majoritairement sur des sentiers balisés (vieilles traces de peinture ou cairns) mais délaissés des grands itinéraires. Quelques portions d’étape se déroulent hors sentier. L’hébergement y est plus rudimentaire : principalement bivouacs dans des bergeries, des refuges de montagne sans oublier quelques gîtes d’étapes dans les vallées. Attention ! S’engager sur cet itinéraire nécessite une très bonne connaissance du trekking en autonomie : maîtrise de l’orientation indispensable, respect des horaires et portage en sus...

Chevaux sur le Pianu Campotile

Pour cette randonnée Niolo, Deux Sevi, Filosorma et Cortenais, on part sur les mêmes bases que la précédente, à la découverte d’autres coins sauvages encore préservés, qui offre ses moindres recoins à qui veut bien aller les chercher, total wilderness ! Là on ne rigole plus : on passe de 2 à 3 semaines de randonnée itinérante, une bonne partie du temps sur des sentiers oubliés voire hors-sentiers, grosses dénivelées et portage assurés ! L’hébergement se fait la plupart du temps dans des bergeries de montagne sans négliger les gîtes d’étape lors des nécessaires descentes dans les vallées ne serait-ce que pour le ravitaillement. Une bonne douche chaude, un excellent repas corse et un lit n’ont jamais rebuté le trekkeur…

 

Lever de soleil du côté du Monte Cardo


Mais, il serait criminel de le cacher, le programme est de (très) haut niveau. Au cours du périple de Corte à Porto et retour à Corte, nous traverserons quatre régions :
- le Niolo où l’on trouve les plus hautes montagnes de l’île dominant de somptueuses forêts de feuillus et de pins laricci heureusement épargnées par les feux. Très minéral, le Niolo dispose de nombreux lacs si bien dans les combes encaissées autour des sommets qu’au milieu de larges prairies.
- les Deux Sevi, cette vallée d’au-delà de la Bocca di Verghjo en se dirigeant vers la mer du côté de Porto, possédant les plus grandes forêts de pins laricci et où les rivières se faufilent entre les aiguilles rocheuses dont la couleur rose explose littéralement au moment du coucher de soleil.
- le Filosorma qui présente un caractère montagneux affirmé même si la majorité des randonneurs n’en connaissent que la partie côtière au travers du sentier Tra Mare e Monti Nord qui ne fait que l’effleurer. En son cœur, c’est un florilège de sommets pointus, d’aiguilles de granit ou de porphyre émergeant de vallons envahis par la végétation arbustive.
- le Cortenais que nous explorerons à l’aller en nous dirigeant vers le Monte Cardo et par lequel nous finirons en beauté en descendant la sublime vallée du Tavignano.

Le Niolo vu depuis la Bocca san Petru

 

Pour vous les amoureux des randonnées itinérantes engagées, j’ajouterai « à l’ancienne », suivez nos pas au cœur de l’île nature, celle qu’il n’y a pas longtemps une publicité qualifiait de « la plus proche des îles lointaines »… Eh bien, engagez-vous ! La somme des efforts que vous dépenserez sur cette randonnée sera largement compensée par la richesse des paysages que vous aurez l’occasion de traverser. Puisse l’itinéraire que je vous propose de suivre vous fasse découvrir une autre Corse distante du GR20 (nous en suivrons quand même les marques entre Manganello et Restonica) et de sa surpopulation estivale, ce dernier étant devenu au fil des ans et malgré lui un lieu de compétition sportive bien peu passionnant. Les paysages y sont splendides, certes, mais quand vous aurez goûté à la tranquillité dans ces coins reculés dans lesquels je vous propose de passer, quelle collection d’images trottera dans votre tête : vous n’êtes pas près d’oublier ce périple, je vous le promets !

La carte interactive est disponible sur Google Maps et n'oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d'autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF :  Pdf image 1 Carte Niolo, DeuxSevi, Filosorma et Cortenais

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Paris - Aéroport de Bastia - Casamozza - Corte

2h d’avion, 15mn de taxi et 1h15 de train
Diaporama Vol easyJet en milieu de journée depuis Roissy vers Bastia-Poretta, taxi jusqu’à la gare de Casamozza (8 km) puis train jusqu’à Corte (été 2009, 15h20 à 16h34 ou 17h08 à 18h28). Ravitaillement en gaz et produits frais pour les 3 jours qui suivent. Nuit en hôtel à côté de la gare (Hôtel HR réservation au +33 495451111).

La citadelle de Corte

Jour 2 : Corte - Poggio-di-Venaco (MaM nord)

4h / +800m / -600m.
Première journée pour se mettre en train : du pont sur la Restonica, on emprunte le sentier Da Mare a Mare Nord variante (MaMNv) balisé en orange qui conduit dans un premier temps au travers du maquis puis au cœur d’une forêt de feuillus au col qui se situe au pied de la Punta Cisterna (2h, 1050m). Après avoir basculé de l’autre côté, on atteint la Fontaine de Sambuco (20mn, 930m, eau) avant de poursuivre en forêt puis dans le maquis jusqu’à la RN193 (40mn). Suivre à D la RN193 sur 200m et emprunter la petite route qui descend sur la G et qui se transforme bientôt en sentier. Aux pancartes qui indiquent la direction des villages de Casanova à droite et de Poggio à gauche, poursuivre vers Poggio-di-Venaco. Nuit au gîte d’étape (réservation au +33 495470745, cuisine à disposition).

Jour 3 : Poggio-di-Venaco - Bergerie de Polvarella

4h / +950m / -50m.
De Poggio-di-Venaco, on emprunte la portion du sentier balisé Da Mare a Mare Nord variante qui passe par les villages de Riventosa et Casanova. On quitte le MaMNv à l’entrée du village de Santo-Pietro-di-Venaco au pied du Monte Cardo. On remonte la rue principale du village avant de traverser le ruisseau de Misongno et suivre sur la D la piste qui conduisait autrefois à une carrière (1h30, 950m).

La chapelle Santo Eliseo au pied du Monte Cardo


Un peu plus haut, juste avant qu’elle ne se termine, emprunter le sentier sur la G direction SW balisé en orange. Noter si besoin une fontaine accessible en 5mn : depuis la plateforme terminale de la piste sur laquelle est abandonné un camion de travaux, suivre le sentier en forêt, balisé en jaune ; au moment où il sort de la futaie, tourner à G pour emprunter un sentier qui vient de la G sur 50m. Depuis la fontaine, on peut rejoindre, également en 5mn, le sentier du Cardo en continuant le sentier de la fontaine en courbe de niveau. La montée est ardue jusqu’à la chapelle Santo Eliseo (2h25, 1555m) entre portions de maquis et forêts de feuillus. A noter la journée du 29 août qui voit ce coin tranquille soudainement s’agiter au moment du pélérinage annuel du village : si vous recherchez la tranquillité, c’est loupé, il y aura beaucoup de monde... Nuit à la bergerie de Polvarella à 5mn au-dessus de la chapelle (couchage pour 4 à 6 personnes). S’il n’y a pas d’eau au tuyau, il vous suffit de suivre les marques oranges qui se dirigent au SW en direction de la bergerie de Coda a u Pratu où vous tomberez après 10mn de chemin sur une source abondante qui sourd au milieu des fougères.

Jour 4 : Bergerie de Polvarella - A/R Monte Cardo

5h30 / +900m / -900m.
Attention ! Prévoir de se munir de la quantité d’eau nécessaire pour la journée. De la bergerie de Polvarella, sac léger, se diriger vers le bosquet directement à l’W (cairns). Le sentier suit la ligne de crête et au-delà du bosquet débouche dans un petit col. On poursuit tout droit en forte montée jusqu’à une belle bergerie positionnée sous les escarpements rocheux du plateau de Polvarella (45mn, 1710m). Vers la G, dans un maquis ras d’épineux, on remonte un couloir rocheux pour prendre pied sur le plateau incliné de Polvarella. La trace est balisée en vert et quelques cairns permettent de compenser les outrages du temps… On traverse un ruisseau (1h, 1900m) et, par un chemin plus chaotique, on suit le bord G du plateau pour contourner les buissons d’aulnes qui ont colonisé l’espace. A présent on prend une direction générale SW pour aborder une succession de larges dalles inclinées. On les remonte sans difficulté toujours en suivant les indications et on atteint le pied d’un col (1h, 2250m). Louvoyer entre les buissons d’aulnes pour rejoindre le col avant de partir sur la D le long du précipice. Grimper par un pierrier bien peu commode jusqu’à un col à G de la Punta Lattiniccia (40mn, 2361m) sur l’arête faîtière du Cardo. En partant sur la G, atteindre le sommet proprement dit par une large arête pierreuse (20mn, 2453m).

Entre Lattiniccia et Monte Cardo

Au sommet, on domine à présent la vallée de la Restonica. Au NW, la crête qui s’abaisse au niveau du plateau d’Alzo nous permet de contempler l’intégralité de la Grande Barrière qui sépare l’île d’E en W avec le Monte Cinto au centre. On devine plus à gauche dans la partie haute de la vallée la cuvette des lacs Melo et Capitello au pied du Lombarduccio et du Capu a Chiostru. En poursuivant le tour d’horizon, nos yeux tombent sur l’enfilade de la crête qui relie Cardo à Rotondo toute en ondulation et qu’il est préférable de parcourir en sens inverse pour des raisons de disponibilité d’eau. Descente par le chemin de montée avant de passer une deuxième nuit à la bergerie de Polvarella. Noter que depuis le col à 2250m, il était possible autrefois de descendre dans le vallon et ainsi rejoindre la bergerie de Coda a u Pratu mais la végétation a maintenant colonisé le vallon et il ne serait pas sage de s’y engager. On ne va quand même pas tout de suite faire apparaître des zébrures sur notre bronzage naissant…

Depuis le sommet du Monte Cardo débute la crête qui le relie au Monte Rotondo

Jour 5 : Bergerie de Polvarella - Venaco - Camping de Savaggio

3h / +100m / -1100m et 25mn de train.
De la bergerie, aller en direction du fond du vallon sur le sentier de ronde (on passe à la source) en suivant les marques oranges. Par une petite montée, on atteint la bergerie de Coda a u Pratu (40mn, 1655m). On passe 100m en-dessous de la bâtisse. Le sentier se poursuit sur l’autre versant de la vallée et conduit en pente modérée au milieu de chênes-verts jusqu’à un collet qui nous plonge brutalement dans le maquis et incidemment dans la chaleur.

Chardon

Descente abrupte jusqu’à la bergerie de Tataralla (35mn, 1400m, source) puis 10mn plus avant à un bel ensemble de bergeries. Le maquis se fait à nouveau envahissant : attention à ne pas rater la bifurcation à D (5mn, 1250m) marquée d’un cairn (le sentier principal que l’on suivait jusqu’à présent conduit jusqu’à Santo-Pietro-di-Venaco). On descend principalement dans le maquis avant d’aborder une forêt de pins. On suit les cairns disposés çà et là, indications bientôt complétées du balisage orange historique retrouvé. A 920m, on laisse partir à D le sentier de la Piscia di l’Onda et ses marques jaunes. Continuer la descente jusqu’aux réservoirs qui dominent la RN193. Descendre par la piste, traverser la petite route asphaltée, prendre la ruelle en face et déboucher sur la RN193 auprès d’une fontaine (1h, 660m). Traverser la RN193 et descendre dans le village (cafés, boulangerie, épicerie, poste,…) puis en passant à côté de l’église, atteindre la gare de Venaco. Ravitaillement pour les 5 jours qui viennent. Train pour Savaggio (été 2009, 11h33 à 11h57 ou 16h54 à 17h18, arrêt facultatif, demander l’arrêt au contrôleur). Nuit en tente ou en gîte au camping de Savaggio à 30m de la gare (réservation au +33 495472214, repas sur demande, cuisine à disposition).

Les fameuses vasques du Manganello

Jour 6 : Camping de Savaggio - Vallée du Manganello - Refuge de Petra Piana (MaM nord + GR20 + liaison)

6h / +1150m / -50m.
Diaporama Du terrain de camping (755m) longer la voie ferrée sur 200m au-delà de la halte pour rejoindre le MaMNv balisé en orange qui arrive du bourg de Vivario. Descendre à G et suivre un passage entre les haies de mûriers pour atteindre la route. Poursuivre à D la route sur 2km jusqu’à son terminus à Canaglia (45mn, 705m, fontaine, restaurant). Dès le village franchi, on est accueilli dans une splendide pinède au milieu de laquelle coule le Manganello. La randonnée est agréable et l’on peut apprécier la beauté du site, mais le plus beau reste encore à venir… On laisse partir le sentier MaMNv vers la G et la Bocca d’Oreccia pour emprunter à D la passerelle de Tolla (1h, 940m). Nous sommes maintenant guidés par les marques blanc-rouge du GR20. On aborde une petite grimpette sous le chaud soleil de ce milieu de matinée pour bien vite se replonger sous les futaies et arriver à la bergerie de Tolla (25mn, 1010m, source à D au pied du gros châtaigner, ravitaillement). Le sentier se poursuit en forêt le long de la rivière présentant parfois quelques montées sérieuses mais heureusement brèves. Arrêt baignade quasi-obligé auprès de superbes vasques (1h, 1150m). Pause repas, sieste à l’ombre des pins laricci… Au réveil, le plus dur reste à accomplir : montée jusqu’à 1450m où l’on vient buter sur la falaise sur laquelle est posé le refuge de Petra Piana puis traversée sous la cascade avant de s’élever en lacets serrés tout d’abord jusqu’à la bergerie de Gialgo en prélude au dernier coup de rein pour atteindre le refuge du PNRC de Petra Piana à 1850m. Nuit en dortoir ou bivouac en tente aux abords du refuge. Ravitaillement possible auprès du gardien (large choix de consommables continentaux ou corses, Pietra et Serena à volonté).

La vallée du Manganello vue depuis Petra Piana


Si l’on n’a pas trop traîné dans la remontée de la vallée, on peut envisager de faire un détour par les bergeries de Muraccioli : à D à la cascade pour 45mn de montée sur un sentier cairné jusqu’à 1610m avant de prendre le sentier de liaison peu ou prou en courbe de niveau et rejoindre en 1h15 le refuge de Petra Piana. Les deux dernières heures de la journée seront étonnamment calmes et vous apprécierez la solitude des lieux après avoir subi la promiscuité touristique de la basse vallée. Au passage, saluez donc Fanfan, le locataire de la bergerie, toujours d’attaque pour une petite causette… Un personnage sympa et attachant. Compter 1h à ajouter au temps prévisionnel de l’étape.

Jour 7 : Refuge de Petra Piana - A/R Monte Rotondo

4h30 / +850m / -850m.
Par un sentier un peu scabreux balisé de cairns et qui part sur la D derrière la maison du gardien, on rejoint un col (1h20, 2250m) en préalable à une petite redescente d’un cinquantaine de mètres jusqu’à un laquet. Ensuite, toujours en suivant la lignée de cairns, on incline légèrement à G pour franchir le verrou morainique qui donne accès au Lavu Bellebonne (30mn, 2321m), superbe lac glaciaire qui occupe la combe du Rotondo : une merveille. Contourner le lac par la D et trouver rapidement le départ d’une trace cairnée qui s’élève vers le col du Fer de Lance marqué d’une aiguille rocheuse dressée vers le ciel. Au col, suivre l’arête rocheuse sans difficulté et prendre pied sur le sommet (30mn, 2622m) après être passé à proximité de l’abri Helbronner, une cabane dans laquelle le bivouac ne doit pas être de tout repos, si d’aventure le vent ou la froidure sont vos compagnons de soirée... Superbe panorama à 360° pour ce sommet tant apprécié des corses, beaucoup plus que le Cinto qui n’est qu’une excroissance sur la longue crête de la Grande Barrière. Redescente par le même itinéraire. Deuxième nuit au refuge de Petra Piana.

Le cirque du Rotondo qui accueille le lavu Bellabona

Jour 8 : Refuge de Petra Piana - Brèche de Goria - Refuge de Manganu (GR20 + liaison)

7h30 / +950m / -1200m.
Montée pleine pente au milieu des buissons d’aulnes au-dessus du refuge pour atteindre un collet sur l’épaule de la Punta Muzzella. Ensuite c’est un sentier qui s’élève en écharpe jusqu’à la Bocca Muzzella ou col de la Haute-Route (1h30, 2206m). Après le col, on traverse un ensemble de pozzi (on voit le lac de Rinoso en contrebas) avant d’attaquer une descente scabreuse au milieu de gros blocs rocheux effondrés en direction de la Bocca Soglia (1h15, 2052m).

Le lac de Rinoso que l'on découvre après avoir franchi le col de la Haute Route

Un peu avant le col, laisser le GR20 et ses marques blanc-rouge s’élever sur la crête rocheuse en direction de la Punta alle Porta pour descendre légèrement sur la D jusqu’à une prairie où l’on trouvera une trace balisée en jaune. Celle-ci, peu marquée au début et en restant à niveau, nous permet d’atteindre le lac de Capitello (1h, 1930m). Désescalader le verrou morainique par le chemin « touristique ». A mi-chemin du lac de Melo, trouver sur la G une trace au pied du Lombarduccio qui, au travers des aulnes, se dirige dans un couloir pierreux assez redressé. La brèche de Goria est maintenant bien visible. On remonte le vallon recouvert d’éboulis et à quelques endroits envahi d’aulnes. Par un petit pas d’escalade, on prend pied dans l’échancrure rocheuse avant de descendre de quelques mètres côté N pour s’imprégner de la vision du lac de Goria en contrebas (1h15, 2143m). Sans sac, emprunter une trace qui part sur la D et remonte les pentes d’éboulis (présence d’un sentier par instant) permettant de prendre pied sur le sommet W du Lombarduccio (20mn, 2261m) pour un panorama étendu sur la ligne de partage entre Restonica et Tavignano. Le Monte Rotondo dont nous foulions le sommet hier paraît déjà bien loin...

A la brèche de Goria on découvre en contrebas le lac éponyme


Retour à la Brèche de Goria. Négocier au mieux les 30 premiers mètres de désescalade délicate dans un couloir très raviné avant de trouver un sentier caillouteux mais mieux tracé jusqu’au déversoir du lac de Goria (1h, 1852m). Après le lac, il faut encore négocier deux passages rocheux sur des dalles inclinées (de l’attention par temps de pluie) avant de définitivement rejoindre un bon sentier RG du ruisseau de Giovannaccia et aborder le site où les bergeries de Lenze sont construites (40mn, 1593m). Encore un petit effort pour atteindre le refuge de Manganu par le sentier qui domine le Pianu di Campotile et une dernière petite grimpette. Nuit en dortoir ou bivouac en tente aux abords du refuge. Ravitaillement possible auprès du gardien.

Jour 9 : Refuge de Manganu - Punta Artica - Bergerie de Colga (GR20 + liaison)

5h20 / +800m / -1000m.
On démarre la journée par une traversée du Campotile, cette grande étendue triangulaire d’herbe rase bien verte. On arrive très rapidement aux bergeries de Vaccaghia (1621m). Vente de produits locaux de superbe qualité (charcuterie, fromages, dont un brocciu à s’en damner…).

Sur le Pianu Campotile


Des bergeries, suivre le GR20 en direction du lac de Nino avant d’obliquer à D, au confluent du Tavignano et du ruisseau de l’Inzecche, en visant les bergeries. Au-dessus des bâtiments, rejoindre au feeling, en composant avec la pente et la présence de buissons d’aulnes et d’épineux, le point 2091 sur la crête qui descend de la Punta Artica. Sans sac, suivre la crête vers la D jusqu’au sommet (2h30, 2327m). Retour au col et continuation sur le fil de l’arête jusqu’à la Bocca a Stazzona, le col rocheux qui ferme à l’W la cuvette du lac de Nino (1h30, 1750m). Trouver le « sentier » de descente balisé en jaune qui conduit à la bergerie de Colga (1h, 1411m). Nuit dans la bergerie (couchage pour 6 personnes, source permanente au bord de la rivière en contrebas, vasque pour la baignade).

Nota : on peut aussi choisir de ne pas monter sur le sommet de la Punta Artica. On passe alors par le lac de Nino pour rejoindre la Bocca a Stazzona. Toutefois, il est intéressant de quitter le GR20 et rejoindre les bergeries de l’Inzecche afin d’emprunter le sentier RG, à mon avis beaucoup plus calme et présentant la cuvette du lac de Nino sous un angle un peu différent.

Les pozzi du lac de Nino

Jour 10 : Bergerie de Colga - Bocca San Pedru - Marignana (GR20 + liaison + MaM nord)

5h30 / +150m / -850m.
Diaporama De la bergerie, poursuivre quelques minutes vers la vallée jusqu’à la cote 1362 et emprunter à G le sentier de ronde de Valdu Nielu (attention le départ du sentier n’est pas évident à trouver au milieu des branches d'arbres tombées à terre…). Charmant épisode que cette marche au cœur d’une superbe forêt de feuillus. Quelques pancartes et un antique balisage nous indiquent le chemin. 1h après s’être mis en marche, nous rencontrons une source. On retrouve le GR20 juste après avoir franchi le ravin de Mezzanotte. Grimper sur la G pour rejoindre la Bocca San Pedru (30mn depuis la source, 1452m).

A la bocca San Petru

Continuer de monter de quelques mètres à G au-dessus de l’oratoire qui marque le col pour trouver sur la D, marqué d’une série de cairns, le sentier de descente. On passe d’abord sous de gros châtaigners avant d’obliquer vers la D pour suivre une trace qui se faufile dans le maquis en direction des bergeries de Capelacce que l’on devine posées sur l’éminence rocheuse au-dessus de laquelle passe la ligne Haute Tension. Faire bien attention à ne pas aller traverser le ruisseau de Faeta à G du vallon au risque de rejoindre le col de Sevi… Tout en suivant les cairns disposés sur le « chemin » et les quelques antiques marques jaunes, on arrive à une bergerie ruinée à la cote 1124m en prélude à une descente dans le fond du vallon. Plutôt que de remonter aux bergeries de Capelacce, suivre à G le lit de la rivière et trouver rapidement une piste qui descend le vallon de la Tavulella jusqu’au village de Cristinacce. Quelque soit le point de sortie (sentier ou piste), une fois arrivés sur la route, prendre à D. Au tout début du village (2h30, 830m), noter la présence d’un couple d’artisans qui propose une gamme de spécialités corses (charcuterie, confitures et pâtisseries maison). Arrêtez-vous donc chez Nicole et Pascal Santucci pour goûter les produits de qualité qu’ils proposent, c’est assurément un excellent moment de convivialité !

Tassu

Après cet intermède, continuer sur la route et descendre sur la G au premier embranchement à G que vous rencontrerez (marques orange) pour rejoindre le pont de Seghia (vasques accueillantes pour une pause trempette sous les frondaisons) avant de rejoindre le village abandonné de Tassu (1h, 700m). Assez émouvant de parcourir les ruelles désertes envahies par le maquis. On se questionne sur l’origine de cette désaffection… On a retrouvé le Mare e Monti Nord (MeMN) en provenance d’Evisa. Il va nous conduire d’abord par une forte montée sous les châtaigners puis en courbe de niveau jusqu’à Marignana (30mn, 715m). Gîte d’étape à la sortie du sentier (réservation au +33 595262121, cuisine à disposition, repas sur demande, camping possible). Ravitaillement pour la journée possible à l’épicerie du gîte.

A l'approche de Marignana

Jour 11 : Marignana - Bergeries du Vitullu - Piana (MaM nord + liaison)

8h / +1000m / -1200m.
Avertissement préalable : L’itinéraire proposé sur cette journée s'adresse uniquement aux randonneurs expérimentés du fait de la longueur exceptionnelle de l’étape et de la nécessité de trouver son itinéraire lorsque les cairns se font moins présents entre autres du côté de la Bocca a u Fussu ou de la bergerie du Vitullu. Pour ne pas avoir de surprise, partir très tôt à la « fraîche », par temps stabilisé et avec la réserve d’eau nécessaire et suffisante pour assurer toute l’étape, les sources mentionnées sur le topo n’étant absolument pas certaines de vous offrir ce que vous êtes venu y quérir... Si d’aventure, vous n’arriviez pas à tenir les temps de passage indiqués, il conviendrait de s’échapper du circuit à la Bocca a u Fussu, à mi-chemin de Piana, pour rejoindre le sentier MeMN qui passe en contrebas et revenir sur Marignana. Dernière précision : un service de car opère du lundi au samedi en saison d’été entre Corte et Porto. Il s’arrête sur la RD84 au niveau du Pont de Tavulella aux alentours de 10h.

Sur les crêtes entre Marignana et Piana

Du gîte, remonter vers le haut du village en suivant le balisage orange. Quittant les dernières maisons, on atteint bientôt le stade puis la Bocca a u Mamucciu (30mn, 824m). On poursuit le Mare et Monti Nord sur 500m avant de le laisser partir à G vers Carghèse pour continuer à D sur la piste qui rejoint la crête à Culetta a e Conche (30mn, 1027m). En suivant les cairns, on passe tout d’abord par les ruines de chapelle de Santa Degna (les fondations datent du VIIIe siècle) puis on atteint la Bocca di Femina Morta (1h, 1060m). Noter une source intermittente 40m en descendant sur la D du col.

A la bocca di Femina morta

 

On poursuit la randonnée sur le sentier de desserte bien conservé de la mine de fer aujourd’hui désaffectée qui escalade la falaise en lacets serrés. Par un petit pas de grimpette équipé d’un câble, prendre pied sur un belvédère sur le golfe de Porto (30mn, 1160m). On se dirige à présent vers le Capu Macenule que l’on gravit en écharpe par ses pentes S. Le balisage est approximatif mais il convient de toujours aller vers le haut (40mn, 1230m). Ensuite, nous abordons une vaste dépression, la Bocca a u Fussu, que l’on atteint par une descente dans le maquis avant de remonter en face avec comme point visé un arbre solitaire de belle taille aux branches mortes : juste derrière on retrouve la série de cairns que l’on avait momentanément perdue (30mn, 1100m). Monter sur le Calle e Perelli puis enchaînant montées et descentes, on atteint le sommet du Capu a u Curnacchia. Encore quelques minutes pour atteindre un col au pied de la face E du Capu a u Vitullu (40mn, 1060m). Noter juste avant de descendre dans le col, une banquette ombragée bien propice à la pause repas de midi (c’est la première portion du circuit à l’ombre depuis que l’on est parti, encore faut-il ne pas arriver trop tard, c’est d’ailleurs un bon test pour identifier si vous êtes dans les temps de passage…).

 

Sur les crêtes entre Marignana et Piana (Capu d'Ortu)

 

Montée en face sur des roches plates entre lesquelles on retrouve un semblant de sentier. On s’échappe à D dans un collet encombré de gros blocs rocheux. Continuer en écharpe sur la G en courbe de niveau et rejoindre au mieux par la désescalade de banquettes rocheuses et une portion de maquis la bergerie ruinée du Vitullu (40mn, 1130m, source intermittente à G dans les fougères). A la bergerie, noter le cairn qui trône sur le muret et tourner franchement à G pour rejoindre à flanc de coteau une forêt et plus loin la base d’une falaise (noter une baignoire-abreuvoir). En suivant la lignée de cairns, monter sur le col juste en face (30mn, 1200m). Ouf ! Presque sauvés… Depuis ce passage, il vous est possible en 1h A/R, non compté dans le temps de parcours indiqué, de grimper par un sentier facile sur le faîte du Capu a u Vitullu pour disposer à nouveau à 1331m d’une superbe vue sur toute la région et en l’occurrence le splendide golfe de Porto et, plus loin au N, les rochers rouges de la Scandola (mais vous ne pensez peut-être à ce moment-là qu’à rejoindre au plus vite le village de Piana pour déguster une glace ou une boisson rafraîchissante...).

 

A l'approche de Piana

 

Il ne « reste » plus qu’à suivre le balisage pour rejoindre Piana en moins de 2h : nous passons sous le Foce d’Ortu avant d’atteindre la fontaine de Piazza Moninca à 900m (source très intermittente, dommage !) et suivre un sentier très rocailleux et mal commode au cœur de la magnifique pinède qui compose la forêt de Piana. Au réservoir, noter le départ d’un chemin à G qui permet de rejoindre Piana ou alors c’est la route sur 1,5km une fois passé le stade. Deux gîtes d’étape à Piana : l’un à l’entrée du village, le Giargalo (réservation au +33 495278205) et, un peu plus loin vers l’W, le Belvédère du Saliccio (réservation au +33 495278052). Ravitaillement possible aux épiceries ou à la supérette du village.

 

L'église de Piana

Jour 12 : Piana - Porto - Ota

Journée de repos. Descente par le service de car Ajaccio-Porto qui s’arrête vers 9h15 devant l’église de Piana. Belle balade de 30mn sur la route qui traverse les calanques (E Calanche en corse).

 

Vue plongeante sur la marine de Porto

 

Il nous dépose devant la supérette à 20mn à pieds de la Marine de Porto. C’est d’ailleurs là que nous opérerons le ravitaillement pour les 5 jours qui suivent ce soir en remontant de la plage. Vers 17h45, prendre le minibus pour rejoindre le village d’Ota (sinon ce sont 6km de route à se taper à pied sous la chaleur, le soleil dans le dos et 300m de dénivelée, 1h30). Sur place on trouve deux gîtes d’étape : Chez Marie (réservation au +33 495261137) et Chez Felix (réservation au +33 495261292). Demi-pensions pantagruéliques et de qualité. Ravitaillement possible aussi à l’épicerie du village.

 

Ota

Jour 13 : Ota - Vallée de la Lonca - Refuge de Puscaghja

6h / +1300m / -500m.
Diaporama Quitter Ota par l’E en suivant la RD124 sur 500m. Prendre le sentier balisé en orange et en bleu sur la G : il monte doucement vers un petit col qui permet de franchir la crête de Pinzu et donne accès à la basse vallée de la Lonca (50mn, 620m). De l’autre côté de la vallée, les Capu Casconi nous présentent leurs dents rougeâtres. Notez le petit sentier qui grimpe dans le couloir jusqu’au col entre les Capu Casconi mais que nous négligerons d’emprunter cette fois-ci étant donnée la charge que nous avons sur le dos... Pour le futur, il faut savoir que cette micro-région recèle de nombreux itinéraires que l’on peut réaliser à la journée sous forme de boucles à composer à l’envi… Pour notre équipée d’aujourd’hui, il ne s’agira « que » de remonter une partie de la vallée de la Lonca. La rivière prend sa source au pied du Capu a e Ghiarghiole, à plus de 2000m d’altitude, à proximité du refuge de Ciottulu di i Mori et, jusqu’à son confluent avec la rivière de Porto au Ponte Vecchiu, elle n’a de cesse de se faufiler au milieu des pitons rocheux présentant quelques intéressants spots pour les amateurs de canyoning à la bonne saison. Le refuge de Puscaghja récemment restauré par le PNRC et maintenant gardé s’inscrit dans un cadre sauvage au milieu de splendides aiguilles rocheuses. Mais la route est encore longue avant de profiter de ce cadre enchanteur.

Les Capu Casconi dans la basse vallée de la Lonca

Une fois atteint le bord de la Lonca (30mn, 500m), on laisse partir sur la G le balisage bleu qui prend la direction des bergeries de Corgola et plus loin la MF de Lumiu et le plateau d’Astenica (itinéraire maintenant balisé et qui permet d’opérer une boucle en 2 jours en dormant à Puscaghja). Puis c'est la traversée de la rivière pour rejoindre la RG (10mn, 535m, vasques accueillantes à l’ombre). Le sentier depuis quelques temps démaquisé prend progressivement de la hauteur par une série de montées et de descentes. Une dernière grimpette un peu plus prononcée que les autres nous conduit au fond d’un vallon où sont sensées se trouver les ruines des bergeries de l’Infurtaca (1h40, 875m). Traverser le lit du torrent presqu’à sec et emprunter sur 1600m une portion de piste forestière un peu envahie par la végétation et qui rejoint à 770m la piste principale de Verghiolu sur l’axe Pont de Serriera – Bocca di Cuccavera. Prendre à D et arriver à une source aménagée au bord de la piste (30mn, 780m). Pause repas agrémentée d’une eau bien fraîche.

Dans la basse vallée de la Lonca

Continuer la remontée et passer à une cabane de planches de bois (830m, abri momentané possible) à proximité des ruines de la MF de San Léonardo. Poursuivre sur la piste jusqu’à trouver le départ d’un chemin à G (35mn, 960m) et toujours en suivant les marques oranges, atteindre en 20mn de montée le départ d’un antique sentier génois du XVIème siècle bordé de murets de soutènement et servant à l’époque à l’exploitation du bois. Admirablement conservé, il nous conduit en l’espace de 20mn, en courbe de niveau à l’altitude de 1065m au travers d’une splendide pinède avant d’amorcer une descente d’une centaine de mètres par deux larges lacets. On atteint ainsi le ruisseau de Calavalonda et un peu plus loin les bergeries de l’Aghiunghientu (25mn, 990m) au bord de la Lonca. On traverse la rivière pour en suivre au milieu du maquis la RD et atteindre par une dernière montée le refuge de Puscaghja (1100m, couchages, bivouac, douches chaudes, restauration). Source à 100m au-dessus du refuge en RG de la Lonca. Autrefois, ce refuge restauré par le PNRC servait d’étape sur le sentier de transhumance du Filosorma au Niolo. Nous emprunterons d’ailleurs ce sentier dès demain vers le N pour passer la Bocca di Capronale et rejoindre la vallée du Fango.

Le refuge de Puscaghja dans la haute vallée de la Lonca

Jour 14 : Refuge de Puscaghja - Bocca di Capronale - Tuarelli (Sentier de la Transhumance)

6h / +350m / -1250m.
Du refuge, emprunter vers l’W puis le N le sentier de transhumance qui vient d’être restauré par le PNRC. Il est balisé en orange et mauve. Il s’élève progressivement jusqu’à la Bocca di Capronale (50mn, 1329m). 300m avant le col vous aurez pu noter à G le départ du sentier balisé en orange et qui traverse le plateau d’Astenica (voir Jour 13). Au col, belle vue plongeante sur l’enfilade de la vallée du Fango et la mer pour horizon.

Montée à la bocca di Capronale

Mais quel trou côté N ! Nos genoux vont assurément en prendre un coup… Eh bien, pas du tout. C’est un sentier magnifiquement conservé en l’état que vous foulerez pendant près de 2h (sa restauration date du Second Empire, Napoléon III souhaitait viabiliser la voie de communication Nord – Sud et avait engagé d’énormes travaux réalisés comme il se doit par la main d’œuvre servile de l’époque, les bagnards…). On passe auprès d’une première source (45mn, 950m) précédant une seconde 1km plus loin avant d’atteindre la piste de Barghiana. La suivre quelques minutes jusqu’à trouver l’embranchement du sentier de Mont Estremo toujours balisé en orange et mauve (45mn, 530m).

Franchissement de la bocca di Capronale

On l’emprunte pour un parcours à flanc de montagne pour rejoindre une petite rivière affluente du Fango qui présente de superbes vasques (45mn, 370m). Baignade avant le repas ? De l’autre côté de la rivière le sentier poursuit sa descente vers le village de Mont Estremo (1h, 270m, fontaine, gîte d’étape A Funtana, reservation au +33 495343603). Au choix pour rejoindre Tuarelli, descente des 7kms de route via Barghiana, le stop marche bien dans ce bout du monde, sinon par le sentier balisé en orange et mauve non répertorié sur la carte IGN qui reste RD du Fango, on rejoint Tuarelli en moins de 2h. Nuit à l’Alzelli (90m, gîte d’étape, camping, restauration, réservation au +33 495620175) dans un site enchanteur car construit juste au-dessus de piscines naturelles de belle grandeur. Plouf, fait le randonneur dans la vasque, Plouf aussi, le glaçon dans le Casa de l’apéro du soir…

Le Fangu à Tuarelli

Jour 15 : Tuarelli - Bonifatu (MeM nord)

5h30 / +1150m / -700m.
Avertissement préalable : Partir avec au moins 3 litres d’eau en réserve. Il fait très chaud et sur la totalité du parcours, il n’y a qu’un seul point d’eau à mi-chemin, dans le torrent (mettre des pastilles) et qui plus est au débit permanent non garanti.
Diaporama Prendre le sentier Tra Mare e Monti Nord derrière le camping du gîte l’Alzelli. Il conduit d’abord en pente modérée jusqu’à la Bocca di Lucca (1h15, 570m) avant d’aborder une portion en courbe de niveau qui explore la totalité des fonds de vallons. Par la suite, on amorce une montée jusqu’à une pinède (1h50, 865m, eau dans le torrent) avant d’attaquer une belle ascension en lacets jusqu’à la Bocca Bonassa (1h, 1153m).

Franchissement de la bocca Bonassa

Au col, deux possibilités :
- à G, on peut emprunter l’ancien tracé du MeMN maintenant rebalisé en rouge et qui débouche sur la route 1km avant Bonifatu.
- à D, le nouveau tracé propose un parcours intégral dans une forêt de pins et arrive directement à Bonifatu. Pour cela, du col, il va falloir gravir quelques 70m supplémentaires pour atteindre un beau point de vue sur la baie de Calvi (25mn, 1225m). On pourra aussi y apprécier les chaînes de montagnes qui composent le cirque de Bonifatu (Capu Ladroncellu, Monte Corona, Capu a u Dente et plus loin Monte Grosso). Du belvédère, on s’engage pour 1h30 de descente en pente douce sur un sentier en lacets dans une forêt magnifique, interminable… Attention à ne pas s’endormir en sursaut !

Nuit en gîte (chalets en pin très sympas) ou en tente à l’Auberge de la Forêt à Bonifatu (réservation au + 33 495650998, repas à l’auberge).

Au départ de Bonifatu

Jour 16 : Bonifatu - Refuge d’Ortu di u Piobbu (liaison GR20)

3h30 / +1100m / -100m.
De l’Auberge de la Forêt (536m), descendre en bas du parking et trouver le départ du sentier « Boucle de Ficaghiola ». On traverse la rivière sur une passerelle suspendue avant de remonter sur un beau sentier en lacets balisé en jaune et rouge jusqu’au Capu di Roncu (743m).

Coucher de soleil à Ortu di u Piobbu

A gauche pour atteindre la Punta Ficaghiola et son splendide point de vue (1h, 861m). On poursuit le chemin sur la crête jusqu’à un croisement (10mn, 920m). On prend à D et toujours en suivant les marques jaunes on atteint un autre point de vue sur la Balagne (20mn, 1040m). Ensuite, c’est un sentier en courbe de niveau qui nous permet de rejoindre le sentier principal de liaison entre Bonifatu et le refuge d’Ortu di u Piobbu (30mn, 960m) au cœur d’une belle pinède. On suit le large sentier pendant une quinzaine de minutes jusqu’à rencontrer le lit d’une rivière à sec. A gauche (pancarte et balisage jaune) pour une série de larges lacets dans la forêt de pins. On s’élève progressivement jusqu’à la crête (1h20, 1400m), on sort de la forêt pour voir apparaître le Capu a u Dente et le refuge juste sous la Bocca di Tartagine. Encore quelques minutes pour atteindre le refuge par une dernière pente un peu relevée. Nuit en dortoir ou en tente, accès au gaz, restauration sur demande, source abondante à 150m à D sous les peupliers.

Le refuge d'Ortu di u Piobbu

Jour 17 : Refuge d’Ortu di u Piobbu - Monte Corona - Bocca di l’Ondella - Asco

6 à 7h / +850m / -1450m dont 8kms de route de Ghiunte au village d'Asco.
Diaporama Rejoindre la Bocca di Tartagine au-dessus du refuge par un sentier bien tracé en forêt et balisé en jaune (40mn, 1853m). Du col, la vue sur le Capu a u Dente est impressionnante de même que la vue plongeante sur la vallée du Tartagine encore prise dans une brume matinale. Monter par un chemin sur la D et suivre au mieux au travers des buissons d’aulnes les indications de direction données par les cairns et le balisage bleu.

A la bocca di Tartagine, à droite toute pour s'engager sur la crête qui conduit au sommet du Monte Corona

On arrive à une première crête sur laquelle on évite les gendarmes rocheux par un passage sur le versant E. Le Monte Corona de pierres rouges vêtu est maintenant en point de mire. On retrouve un chemin qui en escalade les pentes N pour déboucher au sommet (45mn, 2144m) et disposer d’une vue étendue sur tout le nord de l’île.

Au sommet du Monte Corona

 

A nos pieds, Bonifatu à l’W, Tartagine à l’E et au S, à gauche du Capu Ladroncellu, la Grande Barrière où trônent les grands sommets du Capu Falu au Capu Biancu et terminée par les aiguilles de Popolasca et Rundinaia. Quel florilège ! Se diriger maintenant en désescalade facile d’un pierrier vers le SE pour rejoindre en 10mn un col à 2082m sur la crête qui relie le Monte Corona au Monte Padru. On évite par la D le Capu a u Corbu en restant à flanc sur un semblant de sentier et passer juste au pied des falaises. Premier collet à 1975m avant d’en rejoindre un second bien plus large (40mn, 2000m), cette fois-ci sur une trace bien stabilisée dans un pierrier. Incliner légèrement sur la G en direction de la crête (mais en veillant à bien rester en-dessous) pour atteindre un troisième collet duquel on peut pour la première fois de la traversée distinguer la Bocca di l’Ondella. Descendre jusqu’à un pin solitaire et toujours à flanc arriver au col (30mn, 1845m).

 

Dans la traversée hors des sentiers battus entre le Monte Corona et la bocca di l'Ondella

 

Descente côté vallée d’Asco par un sentier cairné tracé tout d’abord dans les éboulis puis au cœur d’une jeune forêt de pin (on commence à trouver de l’eau dans le torrent). Depuis le col, on peut aussi aller faire un détour sur le beau sentier historique en lacets magnifiquement tracé dans les pentes de la Cima e Statoghia. Ceci dit, la trace est beaucoup moins aisée à parcourir que l’on a imaginé car le sentier a subi les outrages du temps et on est très vite confronté à devoir revenir au centre du vallon au travers des buissons d’aulnes pour retrouver le balisage… Globalement, le sentier de descente suit la RD de la rivière jusqu’à tomber sur la Maison Forestière (1h, 1400m).

 

La maison forestière que l'on croise à la descente de la bocca di l'Ondella

 

Il s’ensuit une pénible désescalade le long de la cascade pour descendre jusqu’au ruisseau de Petrella et atteindre sur la rive opposée la bergerie ruinée de Tassinetta (30mn, 1150m, abri possible). Ensuite le sentier musarde en forêt un peu au-dessus du ruisseau de l’Ondella jusqu’à Ghiunte (45mn, 950m) où l’on rejoint la route qui descend de Haut-Asco. Au choix : 8kms à pieds vers Asco, stop ou service de bus en été (tph M. Grisoni +33 760650302 pour connaître les horaires de passage qui évoluent d’année en année : en 2011, HA vers PL à 9h, PL vers HA à 11h30 et HA vers PL à 16h, 15€/personne). A pied, suivre la route sur la G, traverser la rivière au Pont de Roggia et atteindre une fontaine de bord de route à proximité du départ du chemin d’ascension au Monte Padro. Quelques minutes plus avant, entrer dans le bas du village d’Asco par la petite route (1h30mn, 600m). On passe devant l’église puis l’école avant de déboucher au niveau de l’épingle à cheveux, endroit bien sympa pour une restauration rapide accompagnée d’une Pietra bien fraîche (ou deux…) à la pression. Malheureusement pas de ravitaillement possible dans ce village… Nuit en chambre d’hôtes à l’Acropole (réservation au +33 495478353) ou E-cime (réservation au +33 495478184).

 

L'église du village d'Ascu

Jour 18 : Asco - Bergerie de la Menta (Sentier Ile Rousse - Corte)

5h / +1350m / -250m.
Diaporama Après cet intermède réparateur, reprise de l’itinérance pour les quatre derniers jours de notre périple. Des chambres d’hôtes, traverser le village d’Asco et descendre en direction de la rivière pour franchir le pont génois où l’on retrouve les marques orange du sentier Ile Rousse - Corte vers le S (30mn, 535m).

Remontée du vallon de Pinara

Remonter en RD du ruisseau de Pinara (plusieurs fontaines en cours de chemin). Le vallon est superbe et bucolique. On marche principalement à l’ombre. En se retournant, on peut constater que le Monte Padro est bien présent et que sa masse rocheuse de belle ampleur en impose. Traversée du ruisseau (1h30, 880m) avant que le sentier ne se redresse au passage d’un hameau abandonné et de ses jardins en terrasse. Juste au-dessus des dernières ruines, on atteint une bifurcation de chemins (20mn, 1000m). Poursuivre tout droit pour aller longer le torrent (belles vasques) avant d’aborder une zone de landes et de maquis ras. On traverse un petit ruisseau (source) avant de se diriger sur la G pour arriver à la bergerie de Cabane (30mn, 1205m, hébergement réservé aux chasseurs d’Asco). Une source se trouve derrière la bergerie (suivre le tuyau).

Un peu plus haut dans le vallon de Pinara

 

Depuis la « table d’hôtes » située à l’ombre du sorbier, la vue s’étend du Capu Biancu au Cordonello et à la large crête dans laquelle s’inscrit la Bocca di Laggiarello. Après la pause, on repart sur un sentier qui se redresse fortement pour escalader la pente sur la G. Admirablement balisé de nombreuses marques orange défraîchies mais hautement salutaires, il louvoie au milieu d’un maquis de génévriers avant de pénétrer dans une forêt d’aulnes de la plus stricte obédience corse… Il nous reste 200m de grimpette et on sent que le terme n’est pas galvaudé. Au village, les locaux nous avaient bien dit : « Après la bergerie, ça monte… ». Bien obligé de les croire, on est en plein dedans. Impossible de garder son rythme tant la pente est ardue et les méandres du chemin parfois déstabilisants.

 

A l'approche de la bocca di Serra Piana, vue arrière sur le vallon de Pinara

 

Merci quand même aux défricheurs car sans leur travail, cela aurait été une tout autre galère ! Par un étonnant dernier bout de sentier en courbe de niveau (Tiens, ça peut exister dans le coin ?), on atteint la Bocca di Serra Piana (2h, 1846m), un des points de faiblesse dans la crête qui barre l’île d’E en W. Le Capu Biancu qui nous a dominé pendant toute la montée est décidément un bien beau sommet. Descente sur la bergerie de la Menta en suivant au mieux les indications données par le balisage historique. Nuit aux abords de la bergerie. Deux sources sur le site : la première au milieu des aulnes juste avant d’arriver à la bergerie (vous tomberez dessus si vous avez bien suivi le balisage), la seconde 30m derrière la bergerie (bien suivre les indications).


A la bergerie de Menta

Jour 19 : Bergerie de la Menta - Corscia (Sentier Ile Rousse - Corte)

3h15 / +150m / -1050m.
Emprunter le sentier en courbe de niveau et à flanc de montagne qui se dirige vers la vallée pendant une quinzaine de minutes avant de trouver sur une pierre au sol une flèche orange indicatrice au moment d’un croisement de chemins. On part sur la G dans un maquis ras de genévriers un peu irritant pour les mollets en se concentrant sur le cheminement aidés en cela par les marques de peinture orange (le balisage est toujours discret…) parfois suppléées par des cairns. Viser la bergerie sous roche au pied de la Punta di Grotta Rossa (au muret, laisser partir tout droit l’itinéraire d’accès aux lacs de Lancône peu marqué et suivre à G le tuyau d’alimentation d’eau). Tourner à D juste avant le bâtiment pour rejoindre le lit du ruisseau en contrebas, traverser sur un pont et poursuivre RG jusqu’à la bergerie de Caracuto (1h, 1320m). Le balisage orange qui nous servait de fil conducteur disparaît totalement et laisse place à une série de cairns. Le sentier s’élève maintenant en lacets pour franchir successivement trois collets dont le dernier culmine à 1420m. En ayant pris du recul, le cirque de montagnes prend une dimension grandiose : de la Punta di Grotta Rossa aux aiguilles de Rundinaia, nos yeux explorent un vaste espace comblé par les sommets du Capu a u Verdatu et du Capu Biancu dominateurs et le Capu di Lino. Le parcours de cette crête et l’ascension de ces sommets a été décrite précédemment dans un topo (voir la traversée Scaffa-Ercu).

Dans la descente vers Corscia

Descente sur la Fontaine de Callarola (1h, 1350m). On aborde par la suite une portion de maquis ras dans lequel le balisage réapparaît comme par enchantement. On atteint bientôt un belvédère (20mn, 1100m) duquel on domine le village de Corscia. Eviter les rochers par la G puis 200m après tourner à D pour emprunter le vieux sentier de desserte des champs aujourd’hui abandonnés. Descente sur le village que l’on aborde à 885m à proximité de l’église. Suivre la route jusqu’au gîte communal situé au 1er étage de la mairie (réservation au +33 495480204).

Nota : vous pouvez décider d’arrêter le périple en fin d’après-midi en terminant en beauté par la portion du sentier de transhumance qui vient d’être restaurée entre Corscia et la Funtana di Vignenti (2h d’un chemin panoramique au-dessus des Gorges de la Scala di Santa Regina, balisage orange et mauve) et prendre le bus qui passe vers 16h en direction de Corte.

A l'approche de Corscia

Jour 20 : Corscia - Refuge d’A Sega (MaM nord)

4h45 / +550m / -1000m.
Descendre par la RD618 jusqu’à Cuccia. Eviter le grand virage en coupant sur un sentier et retrouver la RD84 1km au S de Calacuccia. Détour vers la D si vous devez vous ravitailler (épicerie, café, service de bus en été vers Porto à 8h30, vers Corte à 15h30) sinon descendre par la petite route pour traverser le Golo sur le barrage (1h, 800m) avant de remonter en face en s’aidant des indications un peu défraîchies de couleur orange du MaMN jusqu’à la Bocca a l’Arinella (2h30, 1560m). Basculant côté S, une fois le sentier retrouvé entre les bergeries, on descend jusqu’au refuge d’A Sega (1h15, 1190m, réservation au +33 610717726, cuisine, repas sur demande).

Jour 21 : Refuge d’A Sega - Corte (MaM nord)

4h / +30m / -710m.
Descente tranquille le long du Tavignano se découpant en deux parties égales de 2h chacune, d’abord du refuge à la passerelle tout en forêt (pause vasque conseillée) puis de la passerelle à Corte en RG ensoleillée de la rivière. On débouche au N de la citadelle. Pour rejoindre la ville basse (supermarché et gare), descendre à D sur la petite route avant de traverser le Tavignano puis la Restonica sur deux ponts génois. Nuit en hôtel à côté de la gare (Hôtel HR réservation au +33 495451111).

Corte

Jour 22 : Journée de détente à Vizzavona

2h de train A/R et 2h de marche A/R.
Diaporama Départ du train de la gare de Corte à 9h18. Arrivée à Vizzavona à 10h16. Suivre le GR20 et ses marques blanc-rouge vers le N dans une superbe forêt de feuillus. On traverse plusieurs petits torrents avant d’arriver aux premières cascades (45mn, 1050m, buvette). Continuer RD du torrent de l’Agnone pour rejoindre des vasques un peu plus confidentielles aux alentours de 1200m d’altitude (25mn de plus). Nous sommes sur le site de la Cascade des Anglais : on y trouve, sous les frondaisons, de belles cascades invitant à la baignade. Calme en matinée, le site se remplit de touristes en tout début d’après-midi. La quiétude des lieux n’était qu’éphémère…

Vizzavona

Retour à Vizzavona par le même chemin en moins d’1h. Inutile de compter les personnes que l’on va rencontrer, cela dépasse l’entendement… De retour à la place de la gare, si on faisait une pause déjeuner au restaurant du Chef de Gare ? Belle cuisine de terroir où le brocciu se marie dans l’assiette avec une charcuterie de qualité et les produits frais. Une petite boutique jouxte le restaurant : on peut y trouver quelques produits de montagne goûteux à ramener demain sur le continent. Jean-Baptiste les a testés... c'est un gage de qualité. Retour sur Corte soit par le train de 16h15 ou celui de 18h08 (horaires été 2009).

Jour 23 : Corte - Lucciana - Aéroport de Bastia - Paris

1h15 de train, 45mn de marche et 2h d’avion.
Train pour Lucciana 9h53 à 11h10 (attention arrêt facultatif, demander au contrôleur). Taxi jusqu’à l’aéroport (tel +33 495360465) ou 45mn de marche (suivre la route qui longe les voies en direction de Bastia puis à D sur la route d’accès à l’aéroport), puis vol easyJet pour Roissy à 14h40 (ou autres).

La gare de Vizzavona

Relevés de terrain août 2009

19 jours de marche / 100h / +14600m / -14600m.

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Commentaires

  • Georges
    Bravo pour ce parcours de trois semaines effectivemet tout à fait hors des
    sentiers battus... avec des descriptions précises pour permettre de partager cette belle expérience, en totalité ou en partie !
  • Annick
    • 2. Annick Le 08/09/2010
    Bonjour,
    Superbe site, des infos précieuses Bravo