[France] Alpes - Tour de la Vanoise

La Vanoise, premier parc national français, a fêté ses quarante ans d’existence depuis peu (ce topo a été rédigé en 2005...). Cet espace a su, au fil des ans, repousser les assauts répétés du mercantilisme des sports d’hiver pour conserver une qualité rare : la beauté de la Nature. Même si quelques sites sont pollués visuellement par les splendides poteaux des remontées mécaniques ou les pistes d’exploitation qui défigurent le paysage, j’en prends pour preuve le panorama du col de Fresse (vue splendide sur l’espace 4x4 de Val d’Isère), les domaines skiables de Tignes, Val d’Isère, Courchevel ou des Arcs, il n’en reste pas moins que ces exemples restent cantonnés à la zone périphérique, devenant de facto un no man’s land pour le randonneur avide de paysages sauvages.
 

Vraiment hors du périmètre de ce tour, techniquement parlant, vous aurez peut-être envie de vous mesurer à la Grande Casse ?

Le circuit proposé s’inscrit sur une période de 20 jours et est accessible à tous les randonneurs, un peu sportifs quand même, qui se plaisent à réaliser un « truc » pas comme les autres, sans difficulté technique notoire à l’exception de quelques traversées de névés. Je leur propose de découvrir des petits coins en dehors des chemins battus. Comme il faut bien initialiser la boucle quelque part, convenons que le départ ait pour cadre le plateau sur lequel est situé le lac de Tignes, mais pourrait aussi bien débuter d’un quelconque autre endroit du massif (Modane, Aussois, Bessans, Les Arcs, Courchevel…). L’intérêt de cette randonnée consiste en une exploration des sites préservés du Parc de la Vanoise et vous conduit sur des lieux plutôt confidentiels et sauvages. Prenez autant de plaisir que j’ai pu en connaître au moment où je l’ai accompli !

La carte interactive est disponible sur Google Maps et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1 Carte Tour de la Vanoise

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Tignes - Col de la Sachette - Refuge d’Entre-le-Lac

5h / +900m / -850m.
Départ de notre randonnée itinérante au rond-point (rive N du lac). Nous sommes à 2000m et nous nous élevons sur un large chemin qui s’incurve vers la D et propose un itinéraire balcon sur la retenue de barrage du lac du Chevril. Le sentier suit la courbe de niveau, on passe au-dessus du village des Boisses et nous retrouvons sur la droite le chemin qui en arrive. En face de nous, l’imposant Dôme de la Sache (3604m) nous domine et présente ses glaciers suspendus. A présent, direction W puis SW en remontant tout d’abord le vallon de la Sache puis, après être passé à proximité de petits lacs, le vallon qui nous conduit jusqu’au col de la Sachette à 2713m (3h). L’ambiance est très minérale. L’itinéraire se poursuit maintenant vers le bas sur les nombreux névés qui encombrent le fond du vallon. Ceux-ci permettent d’atteindre plus rapidement le Plan de la Sache et par une dernière descente le Plan de la Plagne sur lequel sont construits quelques chalets. Nous traversons la rivière et remontons le sentier qui conduit au Refuge d’Entre-le-Lac, construit dans les bâtiments d’une ancienne bergerie (tel : +33 479042044). Il est posé à 2145m à quelques centaines de mètres en amont du lac de la Plagne et dispose d’une vue splendide sur les 3779m du Mont-Pourri.

Le Dôme de la Sache et le Mont Pourri derrière

Jour 2 : Refuge d’Entre-le-Lac - Col de la Grassaz - Refuge du Plan des Gouilles

7h / +1500m / -1300m.
Traverser plein E le Plan de la Grassaz en 15mn et hors sentier pour retrouver le GR5 qui passe au-dessus de la bosse herbeuse qui nous fait face. Suivre quelques minutes à D les marques blanc-rouges en direction du col du Palet avant de bifurquer vers le col de la Grassaz. Nous passons au chalet des Aimes puis à proximité du lac de Verdet et atteignons le col à 2652m. Nous découvrons la spectaculaire face N de la Grande Casse (3855m) entourée de superbes glaciers.

La Grande Casse vue du col de la Grassaz

Le col de la Grande Casse (ne pas confondre avec le col de la Vanoise duquel on admire aussi la Grande Casse mais côté W…) est masqué par l’Aiguille et les Pointes de l’Epena. La traversée de ce col est une course de haute montagne permettant aux débutants d’assimiler la technique de marche sur glace avec piolet et crampons. Nous basculons de l’autre côté du col de la Grassaz jusqu’à arriver à 2062m au Chalet de la Glière. De là, nous continuons sur la piste dont on peut couper quelques lacets. Elle nous conduit jusqu’au Laisonnay d’en bas à 1560m (4h), terminus de la route qui monte de Champagny. 3kms de goudron nous séparent du repas de midi que l’on peut prendre soit en pique-nique assis auprès du Doron de Champagny, soit au Refuge du Bois attablés au soleil sur la terrasse panoramique. Ne vous inquiétez pas, la montée de l’après-midi vous permettra de dissoudre les quelques graisses emmagasinées ce midi : montée abrupte en forêt puis à découvert pour atteindre en 2h30 le refuge CAF du Plan des Gouilles à 2350m (réservation au + 33 608981902) après avoir laissé partir sur la droite le sentier que l’on prendra demain.

La face N de la Grande Casse

Itinéraire alternatif : proposition d'Isabelle (juillet 2019) "pour éviter la piste et la route, j'ai suivi un itinéraire hors sentier trouvé au refuge de la Glière. Je vous le mets en pièce jointe. On arrive au refuge du Plan des Gouilles et puis j'ai continué jusqu'au refuge du Grand Bec"

Planlac plangouilles 01

 

Planlac plangouilles 02

Jour 3 : Refuge du Plan des Gouilles - Refuge du Grand-Bec

4h30 / +1000m / -950m.
Tout d’abord, 150m de descente jusqu’au croisement de chemins d’hier, puis 500m supplémentaires pour arriver à Plan Fournier, un petit hameau dominé par des aiguilles élancées du groupe Becca Motta et Grand Bec. Il s’ensuit un petit parcours sur une piste jusqu’au ruisseau de Fontaine Froide. Nous sommes descendus à 1800m. Il ne nous reste plus qu’à reprendre tout ce que l’on vient de perdre pour rejoindre en 2h le refuge CAF du Grand Bec à 2405m. Le cirque de montagnes alentours est grandiose et le panorama sur la Vanoise ne l’est pas moins...

 

 

Jour 4 : Refuge du Grand-Bec - Col Rosset - Chalet des Gardes - Refuge du col de la Vanoise

6h / +1050m / -940m.
L’étape d’aujourd’hui est plutôt rocailleuse et physique, nous permettant d’évoluer dans un cadre sauvage. Du refuge, le sentier nous conduit, au travers d’éboulis de rochers et de névés en début de saison, à passer sous les Pointes du Vallonnet et de Leschaux, puis au niveau de l’Aiguille du Bochor d’emprunter un chemin plus chaotique où il faut parfois poser les mains (mais sans plus). Nous sommes partis depuis 4h et, cet obstacle franchi, le cirque du Creux Noir nous accueille. Il nous reste à remonter à main G les 200m de dénivelée du couloir du Col Rosset à 2545m et poursuivre de manière plus ou moins étale vers le Chalet des Gardes situé au-dessus du lac des Vaches. La fin est plus reposante : après être passés à proximité du lac Long, nous arrivons au Refuge CAF du Col de la Vanoise ex-Felix Faure à 2517m (réservation au +33 479082523). S’il vous reste encore quelques forces, allez donc vous promener en 1h A/R du côté du lac Rond entre Grande Casse et Réchasse, histoire de décompresser au milieu des espaces engazonnés…

La Grande Casse vue du col de la Vanoise

Si vous êtes "fondu" d'alpinisme, vous aurez donné rendez-vous à un guide qui pourra vous conduire en toute sûreté sur le sommet de la Grande Casse (voie normale AD en glace à 50°). Compter une journée de plus à votre périple mais que de belles émotions et surtout des panoramas à couper le souffle !

Les faces N de la Grande Casse vues du sommet

Jour 5 : Refuge du col de la Vanoise - Cirque du Grand Marchet - Refuge de la Vallette

6h30 / +1130m / -1140m.
Le sentier part plein W du refuge et rejoint bien vite le lac des Assiettes. Ce dernier se traverse sur de drôles de pierres plates posées à même le fond. Nous franchissons le collet et commençons à désescalader le vallon de l’Arcelin au pied de l’Aiguille de la Vanoise, haut lieu de l’escalade de la vallée de Pralognan. On peut constater combien l’arête sommitale est effilée… Nous retrouvons vers 1900m le sentier qui arrive directement de la vallée et nous préparons à monter en lacets serrés dans un chaos d’éboulis rocheux au col du Grand Marchet à 2490m (3h50). A notre droite, le Grand Marchet et ses 2651m dominent encore. Il s’ensuit une descente de 200m plutôt brutale en préalable à une remontée au col du Tambour. De là, le sentier poursuit au-dessus du lac de la Vallette jusqu’au refuge de la Vallette posé sur une croupe herbeuse à 2510m et 2h40 de marche du col du Grand Marchet (réservation au +33 479229638).

Le cirque de l'Arcellin

Jour 6 : Refuge de la Vallette - Sommet du Petit Mont-Blanc - Pralognan

7h15 / +1030m / -2080m.
Du refuge, nous poursuivons notre chemin vers le S pour atteindre le chalet des Nants après un belle descente dans les alpages. Prendre le chemin sur la G pour continuer à longer, pratiquement de niveau, la muraille au-dessus de laquelle on devine la froide solitude des glaciers de la Vanoise. Une heure après le chalet des Nants, le sentier amorce une descente vers le hameau de Montaimont, un regroupement de bergeries astucieusement construites pour résister aux avalanches qui pourraient descendre des couloirs pentus qui le domine. En nous retournant, le cirque glaciaire du Génépi compose un ensemble élégant au sein duquel on identifie les sommets du Dôme de l’Arpont à gauche et la Pointe du Génépi à droite. Nous traversons le Doron de Chavière à l’aplomb du refuge du Roc de la Pêche (2h15) et trouvons la piste qui remonte le vallon jusqu’au refuge de Péclet-Polset (dans les années 40, il avait même été envisagé une route goudronnée de Pralognan à Modane via le col de Chavière qui, bien heureusement, n’a jamais vu le jour…). Nous l’empruntons 5mn vers le bas et bifurquons à G sur un sentier en direction du col du Mône. Admirablement tracé dans du pierrier friable, il conduit en moins de 2h à 2533m. L’effort n’est pas totalement fini : encore 150m de montée sur l’arête jusqu’au sommet du Petit Mont-Blanc et son ambiance peu commune : ce ne sont que trous et bosses modelés dans un gypse d’une blancheur éclatante (le gypse étant plus léger que d’autres roches métamorphiques, celui-ci s’est retrouvé à la surface de la mer à l’Ere Secondaire et s’est posé sur les roches solides qui composaient le manteau terrestre. Eh oui ! Imaginez que l’on était sous l’eau à cet endroit avant la surrection des Alpes…). Le panorama à 360° est sublime puisque l’on embrasse en un regard la totalité de la calotte glaciaire de la Vanoise de la Pointe de l’Echelle à droite jusqu’à la Grande Casse à gauche. L’endroit est quand même bien sympathique pour casser une petite croûte (on peut d’ailleurs finir tout ce qu’il y a dans le sac puisque ce soir c’est ravitaillement). Il reste 3h de descente se décomposant ainsi : 30mn jusqu’au col des Saulces (arrêt photo quasi obligé…), 1h30 de descente abrupte et casse-genoux et 1h à plat le long du torrent jusqu’à l’entrée de Pralognan. Pas mal de petits hôtels ou de gîtes sur place, le chalet Isertan, un peu en dehors du village à proximité du camping municipal, est un lieu d’accueil très sympa (réservation au +33 479087311).

Jour 7 : Pralognan - Dents de la Portetta - Lacs Merlet

6h15 / +1800m / -820m.
Il y a encore quelques années on traversait les Dents de la Portetta en empruntant un « sentier » qui remontait un couloir tout en éboulis jusqu’à une brèche étroite entre deux aiguilles. Aujourd’hui, la trace s’est tellement dégradée qu’il n’est pas sérieux de s’engager dans cette montée directe sans compter les nombreux parpaings qui dévalent sans prévenir. Que faire ? Le tour bien évidemment… Hier, nous étions au col des Saulces, on ne va pas y remonter de suite, surtout que la descente a laissé quelques traces, ça va les genoux…? Donc, passons par la D. Traversons le Doron de Chavière et dirigeons-nous vers le Bois de Chollière. Prendre sur la D le goudron du « périphérique de Pralognan » sur quelques centaines de mètres avant de trouver une piste qui part sur la G à l’entrée du hameau du Plan. La suivre, ou le sentier qui coupe quelques virages, jusqu’à la véritable première épingle à cheveux où nous la quittons pour nous engager dans le thalweg pentu jusqu’au hameau de la Montagne. Nous poursuivons notre montée sur la G en remontant le couloir de la Grande Pierre jusqu’au col à 2403m (3h15 depuis le gîte). Nous sommes exactement positionnés dans l’enfilade des Dents de la Portetta. Une descente s’ensuit jusqu’à un croisement de chemins (en 2h30 A/R il est possible de grimper à la brêche côté W pour disposer d’un époustouflant panorama sur la vallée de Pralognan 1300m en contrebas). Nous nous remettons à monter en suivant dans sa continuité la base de la barrière rocheuse. Revoilà le col des Saulces, mais aujourd’hui nous prenons à D pour rejoindre à travers les alpages la piste qui démarre à proximité du lac Blanc (bon, d’accord, un laquet…). Suivre la piste et rejoindre le fond de la vallée, traverser le ruisseau et remonter au refuge de Grand Plan à 2300m (réservation au +33 617850171) ou, plus loin, au refuge des Lacs Merlet à 2417m à 15mn juste après une dernière petite montée (3h depuis le col).

Jour 8 : Lacs Merlet - Col de Chanrouge - Col du Soufre - (Lacs du Mont-Coua) - Refuge de Péclet-Polset

6h / +1250m / -1180m.
Montée aux lacs Merlet avec le soleil dans le dos (important pour la photo…). Le premier est situé à proximité du refuge éponyme, le second se découvre en pénétrant plus avant dans le cirque dominé par l’Aiguille du Fruit. Compter 1h A/R depuis le refuge. De retour au refuge, se diriger plein S vers le col de Chanrouge que l’on atteint sans difficulté en 1h. Un nouveau vallon s’ouvre devant nous, l’ambiance minérale persiste, au loin quelques points le long de la rivière que l’on identifie comme les chalets du Saut (possibilité d’hébergement, réservation au +33 678869188). Nous nous dirigeons vers ces habitations en suivant le ruisseau de Chanrouge (1h depuis le col).  Pour cette fin de journée, il ne reste plus qu’à remonter au col du Soufre en suivant le glacier de Gébroulaz, seul glacier propriété privée en France. A noter au début de la montée du vallon, la possibilité, en sus, de faire un détour aux lacs du Mont-Coua en 2h30 et randonner en boucle dans une combe minérale très sauvage (bébêtes qui bondissent…). La montée au col du Soufre est longue mais sur un sentier toujours bien tracé. La proximité immédiate de la langue glaciaire apporte un intérêt supplémentaire à la montée. Le passage du col révèle un paysage étonnant aux couleurs resplendissantes et chamarées. Descente aisée sur le lac Blanc puis passage du verrou lacustre avant d’atteindre le refuge CAF de Peclet-Polset à l’architecture moderne (3h depuis le Saut, réservation au +33 479087213), face à la Pointe de l’Echelle.

Face au refuge de Péclet-Polset, la Pointe de l'Echelle

Jour 9 : Refuge de Péclet-Polset - Col d’Aussois - Refuge du Fond d’Aussois

5h30 / +1080m / -1200m.
Du refuge, descendre un peu sur la piste pour trouver les marques blanches et rouges du GR55 qui arrive du col de Chavière. Suivre la piste vers le bas pendant 1h jusqu’à trouver le chemin du col d’Aussois dont l’embranchement se trouve au hameau de Ritord. Quittant le GR, de ce point et selon votre forme du moment, il vous faudra entre 1h30 et 2h30 pour atteindre le col à 2916m sur un itinéraire alternant sentier dans les pentes d’herbe rase, les éboulis et enfin quelques traversées de névés peu pentus. Au col, la vue s’élargit et le site nous offre un somptueux panorama sur les Alpes Grées qui s’inscrivent entre deux sommets emblématiques de la région, la Dent Parrachée et la Pointe de l’Echelle. Histoire de faire un petit 3000 sympa, ne pas négliger de monter en 1h A/R à la Pointe de l’Observatoire à 3015m dont l’intérêt principal est quand même de nous offrir une vue d’en haut sur la vallon de Chavière en contrebas et jusqu’aux sommets des Aiguilles de Péclet et de Polset. De retour au col, le refuge CAF du Fond d’Aussois n’est plus qu’à 1h sur un sentier qui emprunte des banquettes herbeuses bien reposantes (réservation au +33 479203983).

Franchissement du col d'Aussois à presque 3000m

Si vous êtes "fondu" d'alpinisme, à la descente du col d'Aussois, obliquez à G et remontez passer la nuit au refuge de la Dent Parrachée. Vous aurez donné rendez-vous à un guide qui pourra vous conduire en toute sûreté sur le sommet de la Dent Parrachée (PD en mixte). Compter une journée de plus à votre périple mais que de belles émotions et surtout des panoramas à couper le souffle !

Les pointes de la Fournache

Jour 10 : Refuge du Fond d’Aussois - Col de la Masse - Râteau d'Aussois - Refuge de l’Orgère

6h30 / +1180m / -1560m.
Se diriger vers le bas de la vallée, passer à proximité de la chapelle Notre-Dame des Anges, et au moment où l’on arrive à un belvédère au-dessus du lac de Plan d’Amont, emprunter sur la D le chemin balisé en blanc-rouge support du GR5. Il s’élève vers l'Wpour franchir un ressaut morainique avant de tourner sous les murailles austères du Râteau d’Aussois pour rejoindre Modane dans la vallée de la Maurienne.

Notre-Dame des Anges au Fond d'Aussois

Le col de la Masse est devant nous, juste à gauche de la Pointe de l’Echelle. On quitte le GR5 après une petite montée pour continuer tout droit et arriver en 1h30 au col à 2923m (2h30 depuis le refuge). Nous quittons cet itinéraire pour suivre à main G une trace balisée de cairns qui nous conduit en 1h15 et sans difficulté, de banquettes rocheuses en résidus de moraines, au sommet du Râteau d’Aussois à 3131m pour un panorama de légende (la Dent Parrachée et le vallon de la Fournache dans toute leur magnificence). Descente par le même itinéraire pour retrouver le sentier principal que l’on a laissé tout à l’heure. On traverse vers la D pratiquement à plat pour passer un deuxième col et entamer la descente dans un vallon très rocailleux encadré par l’aiguille Doran à droite et le Râteau d’Aussois à gauche. Le refuge de l’Orgère est atteint en 2h de marche sur un sentier en zigzags serrés le long du torrent de Masse puis beaucoup plus aisément en empruntant la piste d’exploitation EDF (réservation au +33 479051165).

Au col de Masse

Jour 11 : Refuge de l’Orgère - Col Barbier - Sardières

7h30 / +1370m / -1800m.
Journée ravitaillement qui nécessite de descendre en « ville ». De l’Orgère, atteindre en quelques minutes le fond du vallon pour traverser le torrent et trouver les marques du GR5. Le suivre sur la G en direction de Plan Sec. Monter d’abord dans une belle forêt de conifères puis à découvert jusqu’au col Barbier à 2287m pour trouver un petit sentier qui dévale la pente et permet d’atteindre le barrage du Plan d’Aval.

Au coeur du vallon de l'Orgère, on voit le thalweg qui part du col de Masse

Suivre la rive D du lac (sens orographique) pour rejoindre le parking automobile (temps de parcours identique au passage sur le barrage mais beaucoup plus beau). Du parking, un sentier puis une piste nous permettent de nous élever jusqu’à la cabane du téléski de Plan Sec et en prenant sur la D, de retrouver le GR5. Nous le suivons jusqu’au moment où il passe sous le Roc des Corneilles. De cet endroit, on emprunte un sentier de descente un peu abrupt au départ qui s’assagit par la suite en rentrant dans la forêt avant de retrouver une piste d’exploitation EDF. Nous la suivons pendant 1km jusqu’au moment où l’on croise l’indication « monolithe de Sardières » sur la G. Nous traversons quelques hauts lieux de la varappe régionale et, une fois le monolithe dépassé, nous suivons les indications « Sardières » sur les panneaux de signalisation. On entre dans le village par le haut. Le gîte d’étape Le Relais du Monolithe (réservation au +33 479205055) nous accueille pour la nuit. Quelques commerces de proximité nous permettent d’effectuer le ravitaillement pour les trois jours qui suivent. 

Le lac du Plan d'Amont

Jour 12 : Sardières - Refuge de l’Arpont

5h30 / +1500m / -680m.
Reprendre le sentier par lequel nous sommes arrivés hier mais continuer tout droit pleine pente au croisement. On s’élève ainsi dans la forêt jusqu’aux bergeries de la Loza à 2350m (3h depuis notre départ). Le lieu prédispose au pique-nique face aux montagnes qui bordent au sud le Val d’Ambin. Il s’ensuit un parcours qui reste plus ou moins de niveau, passe dans une combe rocailleuse et austère sous la face S de la Dent Parrachée (bouquetins et marmottes), traverse plusieurs hameaux d’altitude abandonnés (la Ferrière, Montafia, la Juliette) avant d’atteindre le Mont. Il ne reste plus qu’une petite demi-heure pour atteindre le refuge de l’Arpont (PNV réservation au +33 479205151) perché sur son petit tertre au bord du chemin à 2309m. 

Coucher de soleil sur la Dent Parrachée

Jour 13 : Refuge de l’Arpont - Lacs de Chasseforêt - Pont de la Renaudière - Refuge du Plan du Lac

7h / +1570m / -1510m.
Commençez donc par une randonnée de mise en train sac léger en 2h A/R vers le lac de l’Arpont situé à 2666m. C’est un lac qui s’est créé avec le recul du glacier d’Arpont. La langue bleutée plonge dans l’eau et compose une rive lacuste assez peu commune. Vous cheminerez avec les groupes de glaciéristes qui partent juste avant l’aube avec comme point visé le Dôme de Chasseforêt (de toute façon avec le barouf qu’ils font dans le dortoir, vous aurez du mal à ne pas être réveillés, alors…).

Col du Pelve

Le sentier remonte le vallon à l’arrière du refuge, franchit un ressaut morainique juste avant que vous ne découvriez le lac, étendue bleu nuit dans le jour naissant. A l’heure qu’il est, vous aurez l’immense plaisir d’admirer la Dent Parrachée qui s’y inscrit comme dans un miroir. Qu’elle est belle cette Dent avec la chaude couleur rougeoyante du soleil levant qui l’habille ! Pendant que les groupes poursuivent sur le glacier, restez assis sur le petit promontoire et prenez le temps d’apprécier au fil des minutes l’évolution du dégradé de couleurs jusqu’au plein accomplissement du jour. Vous redescendez par le même chemin et récupérez les sacs au refuge. Il s’agit de se diriger maintenant vers le N en suivant les marques du GR5. Le premier collet à 2489m franchi, nous continuons encore quelques minutes puis trouvons une vague trace qui monte sur la G du chemin dans les pentes herbeuses du plateau qui nous domine. Peu ou pas de balisage mais une montée de ressaut en ressaut qui suit une direction WNW nous permettant d’atteindre le lac de Chasseforêt posé à 2777m sous les couloirs neigeux issus des glaciers de la Vanoise. Tout près, le Dôme de Chasseforêt pointe son nez. Il n’est pas impossible que vous retrouviez aux jumelles les compagnons glaciéristes de l’aube. Rester sur le côté droit du lac et suivre au travers des résidus morainiques une direction nord non balisée. De nombreux troupeaux de moutons paissent aux alentours.

Le Dôme de Chasseforet

Dirigez-vous toujours vers la muraille qui ferme votre horizon, en l’occurrence le Mont Pelve, et ce jusqu’à venir buter au pied de la moraine. En suivant le torrent de Letta vers la D vous rejoignez hors sentier le GR5 juste avant les lacs des Lozières, un endroit magique pour entamer le pique-nique de midi. De cet endroit, il vous reste deux bonnes heures pour rejoindre le refuge de ce soir. Selon votre forme, je vous propose une variante en boucle (non comptée dans le temps de la journée) pour explorer le site confidentiel dans lequel se cachent les lacs de la Roche Ferran et du Pelve (200m de dénivelée et 1h30 A/R). De retour aux lacs des Lozières, on poursuit sur le GR5 en légère descente avant d’en initialiser une autre plus prononcée jusqu’au pont de la Renaudière à 2053m. C’est à cet endroit que se trouve le terminus du service d’autocar mis en place par le village de Termignon. Pour quelque menue monnaie, il peut vous conduire au refuge du Plan du Lac si vous en avez plein les pattes (cela se pourrait bien vu le profil de la journée que je vous ai proposé…). Pour les braves, le GR5 remonte en zigzags pour franchir le coteau de rochers et de broussailles qui vous domine, atteint le plateau sur lequel est construite la chapelle Saint-Barthélémy et de laquelle il ne vous restera plus que quelques minutes pour clore cette journée. Ouf ! Nous sommes au refuge du Plan du Lac à 2364m (PNV réservation au +33 479205085) et la vue embrasse l’ensemble des glaciers de la Vanoise. Une petite mousse peut-être ? 

Grande Casse et Grande Motte vus depuis le col de Lanserlia

Jour 14 : Refuge du Plan du Lac - Lacs de Lanserlia - Refuge du Vallonbrun

7h30 / +1500m / -1600m.
Après une nuit réparatrice, nous quittons le GR5 un moment pour monter pleine pente hors sentier aux lacs de Lanserlia, direction sud-est. Belle entrée en matière alors que, tout juste sortis du lit, le souffle un peu court sans pouvoir trouver son rythme, on essaie de louvoyer entre les touffes d’herbes et les replis schisteux. Après une bonne heure d’efforts, on atteint une crête herbeuse à peu près à la cote 2750 et tournons franchement à G pour la suivre vers le haut jusqu’à la Pointe de Lanserlia à 2909m. La vue est splendide de la Grande Casse à la Dent Parrachée et au-delà sur les Alpes Grées. On descend directement au premier lac en contrebas puis nous nous dirigeons vers un second qui donne accès à un thalweg rocailleux. Au fond, on distingue la Pointe du Grand Vallon. Sa face N n’est que la terminaison neigeuse du thalweg, et à l’arrière, ce ne sont que pierriers de petite rocaille à dévaler.

De cet endroit, trois possibilités :
- vous pouvez monter dans ce vallon et franchir le névé en forte déclivité sous la Pointe du Grand Vallon (3136m) puis descendre les pierriers jusqu’au Plan des Arioux précédant une descente dans une pente très prononcée jusqu’aux abords du refuge du Cuchet à 2160m (PNV non gardé).
- vous montez dans le vallon, et à proximité du petit lac vers 3000m, vous bifurquez sur la G, au pied du névé terminal, en direction du Roc Noir pour passer au col du Grand Vallon à 3124m. L’itinéraire de descente converge avec le précédent au niveau du Plan des Arioux.
- des lacs de Lanserlia, vous visez au S le col de Lanserlia et rejoignez le GR5 en dévalant un chemin le long du ruisseau du Piou. Le GR5 contourne la Pointe du Vallon et la grande crête de la Turra, descend fortement en zigzags dans la forêt avant de reprendre une inclinaison ascendante jusqu’au refuge du Cuchet.

Cela fait près de 5h que l’on marche, peut-être le moment de se poser pour le pique-nique ? L’étape de ce soir est à moins de 2h de route (deux départs depuis le refuge qui se rejoignent 1h plus tard, celui de gauche présentant une montée plus progressive). Le sentier croise plus loin le ruisseau du Diet d’où démarre l’itinéraire qui conduit au site remarquable de la Pierre aux Pieds (mais bon, on ne va quand même pas se taper tous les recoins !). La dernière demi-heure est tranquille pour rejoindre le refuge de Vallonbrun à 2270m (réservation au +33 479059393).

Jour 15 : Refuge du Vallonbrun - Bessans - Refuge des Evettes

7h30 / +1600m / -1300m.
Du refuge, descendre par le GR5 par les hameaux du Mollard et du Collet jusqu’à la RD902. L’emprunter sur 300m avant d’incliner à G sur une petite route qui longe l’Arc. 2h après notre départ, nous entrons dans le village de Bessans par le pont qui jouxte la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Après le ravitaillement, revenir à la chapelle et reprendre le sentier le long de la rivière. Quitter le GR5 pour prendre la direction du hameau du Villaron. Traverser le village et atteindre, par une petite route, la RD902 à la chapelle Notre-Dame des Grâces. Poursuivre en face jusqu’à la piste qui croise notre sentier un peu avant la Goulaz, hameau qui marque l’entrée de la vallée d’Avérole. Nous nous engageons à G sur la piste et suivons à présent le GR de Pays « Grand Tour de Haute Maurienne » nouvellement créé. Il monte sous l’Ouille Allegra, passe au pied de la Pointe d’Andagne, traverse une série de pistes de ski avant d’arriver à un ensemble de lacs (2h30 depuis Bessans). Une descente s’ensuit. Attention à bien trouver juste après la cabine du téléski de la Balme la trace qui poursuit vers le lit du ruisseau du Vallonnet. Traverser le cours d’eau et remonter sous le téléski au pied de l’Ouille du Midi (1h30 depuis les lacs). Il nous faudra encore 1h30 pour atteindre le refuge CAF des Evettes perché à l’entrée du cirque éponyme (réservation au +33 479059664).

Le cirque des Evettes


Si vous êtes fondu d'alpinisme, une fois que vous êtes au refuge des Evettes, et qu'au préalable vous aurez donné rendez-vous à un guide, vous pourrez le lendemain dès potron-minet tenter l'ascension du sommet de l'Albaron (PD en mixte). Compter une journée de plus à votre périple mais que de belles émotions et surtout des panoramas à couper le souffle !

 

Dans la traversée du glacier au pied de l'Albaron

Jour 16 : Refuge des Evettes - Exploration du site - Refuge des Evettes

4h30 / +900m / -900m.
Journée « repos et contemplation » au cœur du sublime cirque des Evettes sous la protection bienveillante de la Petite Ciamarella et de l’Albaron réunis. Descendre en contrebas du refuge et trouver sur la G l’itinéraire du col de la Disgrâce, itinéraire que l’on suit jusqu’à prendre pied sur la langue de glace du glacier du Grand Méan. Un lac glaciaire a pris la place laissée libre par le retrait du glacier. L’endroit est sauvage et propose un superbe panorama sur l’Albaron.

Le lac glaciaire en RD du cirque des Evettes

Redescendre par le même chemin et incliner dès que possible vers la G pour rejoindre les rives du lac qui occupe le fond du cirque en tenant compte des possibilités de désescalade des banquettes rocheuses qui nous séparent du Plan des Evettes. Arrivés au bord du lac, remonter plein Wsur la moraine un peu à D du Pic Régaud. Trouver peu après, vers 2600m, le sentier de descente de la voie normale de l’Albaron (appelée la « Voie des Guides ») et le suivre vers la D jusqu’au refuge des Evettes. Nuit au refuge.

Un laquet sur la moraine N du cirque des Evettes

Si vous êtes (toujours) fondu d'alpinisme après votre ascension de l'Albaron (et pourquoi en serait-il autrement ?), l'excursion en A/R au lac glaciaire peut être remplacée par la traversée glaciaire entre les refuges des Evettes et du Carro (PD en mixte). Au-delà du lac glaciaire, le guide vous aide à franchir le col de Grand-Méan puis un peu plus loin celui de Trièves (derrière, une petite désescalade rocailleuse à gérer en rappel ou moulinette). Puis, une fois au fond du thalweg de l'Arc, remontez sur la moraine et après avoir franchi le col des Pariotes on rejoint le plateau sur lequel est érigé le refuge du Carro à proximité des deux lacs. Une exceptionnelle randonnée glaciaire ! Et là, vous regagnez la journée consommée pour l'ascension de l'Albaron...

Traversée du col de Grand Méan

Jour 17 : Refuge des Evettes - Col des Pariotes - Refuge du Carro

5h30 / +1200m / -1060m.
Histoire de ne pas faire comme tout le monde, on va redescendre par le sentier des gorges de la Reculaz (bien faire attention par temps pluvieux). Le sentier désescalade les 600m en peu de temps. Plutôt que de continuer jusqu’au hameau de l’Ecot et revenir sur ses pas par la suite, une fois sur le plat, traversez au mieux le torrent pour rejoindre sa RD avec comme point visé les cabanes de Trièves. Passer les habitations et continuer en RG de l’Arc jusqu’à trouver un endroit commode pour le traverser et rejoindre la piste. A la Duis, un sentier conduit directement au refuge du Carro, étape de ce soir.

A l'approche du refuge du Carro, vue arrière sur le col du Trièves (que l'on franchit à la toute fin de la route d'altitude qui passe par le col de Grand-Méan)

C’est le sentier que vous emprunterez si d’aventure le temps était peu engageant. Sinon, il est plutôt conseillé de poursuivre jusqu’aux sources de l’Arc dans le cirque sauvage des trois Levanna. Vers 2750m, obliquez franchement à G pour trouver un sentier qui escalade la falaise de l’Ouille des Pariotes et conduit au col des Pariotes (3000m). Nous dominons le cirque du Carro fermé au N par l’Aiguille Rousse et à l’W par l’Aiguille Pers et la Point du Montet. Nichés au creux du vallon, on distingue les deux lacs du Carro (un gris et un bleu) et à proximité, sur la gauche, le refuge CAF du Carro (réservation au +33 479059579). On l’atteint en suivant une trace plutôt RG sur moraine détritique au parcours entrecoupé de franchissements de névés. Dans l’après-midi, petite balade autour des lacs.

L'un des deux lacs du Carro avec la Levanna centrale à l'horizon

Comme vous êtes toujours fondu d'alpinisme, vous pouvez poursuivre le remplissage de votre collection de sommets avec la Levanna occidentale (F+ en mixte). Compter une journée de plus à votre périple mais que de belles émotions et surtout des panoramas à couper le souffle !

Au sommet de la Levanna occidentale

Jour 18 : Refuge du Carro - Pont de l'Oulietta - Pointe des Fours - Refuge du Fond des Fours

5h / +1150m / -1350m.
Partir du refuge plein W en direction de l’Ecot. Dix minutes plus tard, à Plan Sec, négliger la descente qui s’amorce vers la gauche et continuer le long du ruisseau. Le traverser au pied de la falaise. Maintenant, nous sommes sur le sentier-balcon qui contourne le massif montagneux du col de l’Iseran de manière plus ou moins étale. Le panorama sur la vallée de la Maurienne est merveilleux et nous permet d’admirer les montagnes frontalières. Nous retrouvons la RD902 au Pont de l’Oulietta à 2476m. Cruel dilemme : continuer sur la route en lègère montée mais c’est un parcours un peu dangereux du fait de la présence d’un flot de voitures continu, ou descendre rejoindre le GR5 et remonter au Pont de la Neige (-200m / +250m) où l’on trouvera notre sentier (3h30 depuis le refuge en passant par la route, 45mn de plus par le fond du vallon). Une sente cairnée remonte en direction du glacier de la Jave (un grand névé), atteint une bosse derrière laquelle se cache un lac de grande importance souvent recouvert de glace. Le sommet qui le domine se nomme la Pointe des Fours. Nous allons en viser le sommet. Pour l’atteindre, il s’agit de s’élever à D dans l’évident col des Fours en suivant un sentier en zigzags serrés. Au col, se diriger à G et en 30mn le sommet à 3072m nous accueille. Vue étendue sur le vallon des Fours fermé au S par la barrière glacée au sein de laquelle émergent la Pointe et le Signal de Méan-Martin à plus de 3300m (1h30 depuis la route). Du sommet, deux possibilités :
- revenir sur ses pas et descendre sur un sentier bien tracé en 1h jusqu’au refuge
- descendre au mieux dans les éboulis schisteux d’abord SW puis W pour rejoindre le lit du ruisseau des Fours et arriver au refuge.
Nuit au super sympa refuge du Fond des Fours (PNV, réservation au +33 479061690).

Le sommet de la Tsanteleina vu du col de l'Iseran

Jour 19 : Refuge du Fond des Fours - Col de la Rocheure - Refuge d’Entre Deux Eaux

5h / +700m / -1120m.
Remonter le petit thalweg dans lequel se jette le torrent des Fours pour rejoindre l’étendue caillouteuse qui précède le glacier des Fours. Une trace cairnée vous indique d’obliquer légèrement sur la D pour franchir le rebord W du plateau morainique. Après une remontée d’une centaine de mètres, nous croisons quelques laquets et, continuant notre marche ascendante, nous arrivons au col de la Rocheure au-dessus d’un magnifique lac (2h). Sur la G , nous entreprenons la descente du vallon de la Femma. En 1h15 d’efforts bien soutenus sur un sentier admirablement tracé, nous arrivons au refuge de la Femma (2352m). Il nous reste moins de 2h à accomplir cet après-midi. Et si on se tapait une petite croûte (aux sens réel et figuré, ce merveilleux plat roboratif composé d’une grosse tranche de pain imbibée de vin blanc, surmontée de morceaux de jambon de Savoie, de rondelles d’oignon (en option), le tout enseveli sous des tranches de Beaufort et couronné d’un œuf sur le plat et 20mn à four chaud) arrosée comme il se doit d’un vin blanc savoyard du genre Chignin ou pourquoi pas Chignin-Bergeron. Cet après-midi, vous apprécierez tout particulièrement la descente digestive en pente douce le long du torrent, d’abord sur un petit chemin, puis sur une piste jusqu’au Pont de la Renaudière. Une fois le pont franchi, une remontée de 15mn nous attend avant d’atteindre le refuge d’Entre Deux Eaux à 2120m (réservation au +33 479052713).

Jour 20 : Refuge Refuge d’Entre Deux Eaux - Col de la Leisse - Col de Fresse - Tignes

5h / +900m / -900m.
Dernière journée de marche sous les murailles austères des faces sud de la Grande Casse et de la Grande Motte. Nous remontons le vallon de la Leisse en passant tout d’abord au Pont de Croë-Vie (à gauche la remontée abrupte vers le col de la Vanoise par le GR55). Tranquillement, nous nous élevons le long du torrent de la Leisse. 1h30 après notre mise en route, nous arrivons au refuge du PNV situé à l’aplomb de la Grande Motte reconnaissable aux piliers des téléskis qui la coiffent. Nous poursuivons sur le Plan des Nettes et arrivons au lac des Nettes. Plutôt que de poursuivre sur le GR55, quittons l’itinéraire évident et enfonçons-nous sur la D entre creux et bosses pour passer aux confidentiels lacs de la Leisse. Au troisième, prendre une direction N pour retrouver le GR que nous suivons un moment, le temps de trouver l’indication du col de Fresse (2h depuis le refuge de la Leisse). Dans 10 minutes, vous serez confrontés à une vision d’horreur : au col, quel panorama délicieux nous attend ? La Tsanteleina, la Grande Sassière, le Mont Pourri,… Certes ils sont tous là mais, car il y a un mais, on découvre malheureusement trop vite l’espace 4x4 de Val d’Isère dont le tracé des pistes a ravagé le paysage en contrebas. Fermons bien vite les yeux, repensons aux paysages splendides que nous avons appréciés les 19 jours précédents, retournons-nous pudiquement et descendons retrouver le GR55. La dernière heure sera à l’image de la vision d’apocalypse du col de Fresse : la descente sur le Val Claret puis le Lac de Tignes pour retrouver le véhicule est assurément désolante mais c’est si joli en hiver quand toutes les horreurs sont cachées sous un manteau neigeux…

Le col de la Tourne, la porte de sortie du plateau de Tignes utilisée au départ de ce circuit...

20 jours de marche / 120h / +24400m / -24400m.

Relevés de terrain juillet 2005

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