[France] Alpes - Tour de l'Oisans
Pendant plus de quinze ans, l’Oisans a été le terrain de jeu estival de mes parents. Chaque été, notre famille se déplaçait depuis la banlieue parisienne pour investir une chambre d’hôtel à Bons de Mont-de-Lans, un hameau situé juste au-dessus du lac du Chambon. Oh, nous ne profitions pas beaucoup des infrastructures hôtelières car leur centre d’intérêt se trouvait au dehors, tout autour, vous avez déjà deviné, ça tient en un seul mot : la Montagne, bien sûr ! C’est dans ce lieu idéal qu’ils m’ont initié, tout d’abord en me faisant participer à de petites randonnées à la demi-journée avant de durcir le programme (doucement d’accord...) lorsque nous partions ensemble la journée entière pour un aller-retour jusqu’à un lac ou un refuge. Un peu revêche au début, il m’a fallu du temps pour que j’y trouve un intérêt. Ce n’est que beaucoup plus tard, ayant atteint l’âge adulte, que je me suis mesuré au Tour de l’Oisans, honneur à lui, me permettant de découvrir la partie sud du massif sensiblement différente de celle que j’avais explorée jusqu’à présent.
La première fois, j’ai suivi à la lettre les indications du topo-guide GR54 de la FFRP. Le périple intégralement accompli, j’y suis revenu quelques années plus tard avec l’idée en tête de sortir des sentiers battus. Pour ce faire, je me suis naturellement inspiré des cartes Didier-Richard au 1/50000ème et des recueils de randonnées associés. Quelle révélation ! Il m’est difficile de nier que ma passion actuelle pour les itinéraires peu conventionnels soit née à cette période. Le plaisir était si grand de passer ailleurs et cent fois sur le métier d’y remettre l’ouvrage...
Vous connaissez maintenant le contexte qui fait de cette superbe région de France celle qui m’est la plus chère. Alors, comme je souhaite vous faire partager ce plaisir de parcourir monts et vallées entre Isère et Hautes-Alpes, je vous ai donc concocté un Tour de l’Oisans à ma façon. Basé sur la trame de l’itinéraire conventionnel, il comporte nombre de variantes alpines de difficulté modérée, toujours sur sentier, pour vous conduire à des points d’intérêt majeur (et parfois même le sac léger...). J’ai également pensé à la récupération en ménageant des journées moins denses le lendemain de grosses bambées.
Initialement prévu pour s’inscrire dans une quinzaine de jours, le Tour de l’Oisans conventionnel qui suit le GR54 est déjà un bel itinéraire que l’on pourrait comparer en difficulté au mythique GR20 Fra li monti en Corse mais opérant sur des sentiers sensiblement moins rocailleux. Les sentiers que je vous propose de suivre ont été historiquement empruntés alors que ceux qui servent de support au GR20 ont été en grande partie créés pour l’occasion, le GR54 passe de vallée en vallée alors que le GR20 essaie de suivre des crêtes, le GR54 possède une histoire, celle que peuvent raconter les bergers, les chasseurs, les colporteurs, les ouvriers, le GR20 n’a qu’une quarantaine d’années d’existence et n’a jamais intéressé que les randonneurs et maintenant les sportifs. C’est fondamentalement différent ! Loin de moi l’idée de dénigrer l’un par rapport à l’autre mais juste de réhabiliter à sa vraie valeur le Tour de l’Oisans. Je m’adresse à ceux qui encensent exagérément le GR corse en le qualifiant de « plus dur parcours de randonnée en Europe » et qui au passage égratignent le reste de nos itinéraires. Le Tour de l’Oisans est un gros morceau à ne pas prendre, lui non plus, à la légère... La version que je vous en propose s’inscrit sur trois semaines et va explorer, en complément du tour proprement dit, vallons et pics auprès desquels vous passeriez sans imaginer qu’ils existent alors que ce sont des endroits essentiels pour la connaissance de la région.
Arrêtons les palabres ! Je vous souhaite bonne route et ouvrez grand les yeux, les paysages que je vous propose de (re)découvrir ne devraient pas vous laisser insensibles et pour nombre d’entre eux, personne ne vous gâchera le plaisir de la contemplation !
La carte interactive est disponible sur Google Maps et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage et bien d’autres choses encore.
LE TREK JOUR PAR JOUR
Jour 1 : Bons de Mont-de-Lans - Le Sapey - (Le Pied Moutet) - La Danchère
4h30 / +450m / -900m
Cette journée de mise en train au départ de Bons (1306m, parking à la sortie W du hameau, fontaine à proximité de la chapelle) peut être construite de trois manières de difficulté graduelle. Au tout début, le parcours commun s’initialise au milieu du carrefour de la route qui part en direction de Ponteil et des Travers. On prend le sentier balisé en blanc et rouge (parcours commun des GR50 et GR54var) qui part en légère montée, croise un peu plus loin les câbles du télésiège du Fioc avant d’entrer dans une forêt de feuillus. Au point 1424 :
- cas 1 : on prend à main D en laissant le balisage pour rejoindre le village des Travers puis La Faurie. On rejoint le village du Sapey (1h30, 1530m) après un passage en forêt et la remontée d’une combe.
- cas 2 : on prend à main G direction S (balisage blanc rouge) pour monter en direction du Pied Moutet, le sommet pointu qui se dresse devant nous. On atteint une bergerie (1h40, 1710m). De ce point, on descend en 40mn sur le Sapey en suivant les marques blanc rouge vers la D.
Au Sapey, on suit vers l’E un sentier en balcon qui domine la vallée du Vénéon, cette rivière à la couleur bleu de jade. Qu’est-ce que c’est beau ! Au-dessus du hameau des Ougiers, incliner vers la D pour descendre vers le Vénéon (c’est l’itinéraire du seul GR50, la variante du GR54 continue tout droit jusqu’à Venosc). Arrivé à la route, la suivre vers la D sur 500m avant de traverser la rivière juste avant le hameau des Ougiers. Une fois sur la RG, continuer sur le goudron au choix vers la G pour rejoindre le hameau de La Danchère (circulation importante en saison) ou vers la D en passant par les Gauchoirs. Au milieu du hameau, on trouve les marques blanches et rouges du GR54 que l’on suit à G en direction du Lac de Lauvitel et de la Danchère (980m). Nuit au gîte d’étape Le Lauvitel (réservation au +33 476800677).
Si on se sent déjà en pleine forme, on peut profiter de l’occasion pour faire l’ascension du Pied Moutet. Dominant la station des Deux-Alpes, il propose un belvédère de premier ordre sur les imposants pics qui lui font face, l’Aiguille de Venosc à droite et la Roche de la Muzelle à gauche. Au-delà, on s’amuse à suivre du regard l’enfilade du vallon dans lequel le Vénéon a creusé son lit depuis le cœur du massif des Ecrins. Pour atteindre la cime, le chemin est simple : depuis la bergerie à 1710m (1h40 de Bons), c’est tout droit plein S jusqu’à une dépression à la G du sommet (2058m). Un moment de répit avant de reprendre l’ascension jusqu’à l’antécime à 2281m. On finit sur un chemin de crête pour rejoindre le point culminant (2h, 2339m). Descente par le même itinéraire jusqu’au col à 2058m et descente sur les Deux-Alpes à pied en 1h en suivant la piste d’exploitation ou plus directement les poteaux de la télécabine de Super-Venosc. En bas, se diriger vers l’extrémité S de la station pour emprunter à proximité de la gare d’arrivée de la télécabine de Venosc le sentier de descente qui débouche en plein cœur du village de Venosc 650m plus bas… Au pied du village, poursuivre la descente jusqu’à la rivière, la traverser et trouver les marques blanches et rouges du GR54 en RG. On le suit à présent vers la D le long du Vénéon avant d’atteindre en 30mn par une dernière petite montée le hameau de la Danchère. Intégralement effectuée à pied, l’étape de Bons à La Danchère présente un cumul de 8h / +1100m / -1500m. Compter 1h45 de marche en moins si vous décidez de ménager vos genoux en empruntant les deux tronçons de télécabine. Il est vrai qu’il en reste tant à faire qu’il est inutile de se griller de suite, il y aura bien d’autres occasions…
Jour 2 : La Danchère - Lac Lauvitel - Col du Vallon - Refuge de la Muzelle
5h45 / +1650m / -450m
A l’extrémité du hameau de la Danchère, prendre le chemin qui louvoie entre les champs en limite de forêt jusqu’à un barrage. Suivre l’un ou l’autre des itinéraires proposés (on va privilégier celui de droite en RG du torrent) pour rejoindre le déversoir du lac Lauvitel (1h30, 1513m). Site hyper touristique s’il en est mais d’une beauté époustouflante. Si vous n’avez pas traînassé sous la couette jusqu’à pas d’heure en bas, vous pourrez profiter de ce moment rare où le site sort tout juste du sommeil nocturne, calme et détendu... Après, disons d’ici une à deux heures, le lac, objet de toutes les convoitises familiales, va se transformer radicalement, passant de la quiétude du petit matin à l’agitation d’une cour de récréation d’école maternelle… Noter qu’il est interdit de poser le pied sur la rive opposée du lac, celle qui est tout au fond, le site étant une réserve naturelle intégrale. Deux moyens pour s’échapper :
- par la D en direction du lac de Plan-Vianney et la brèche du Périer pour un parcours rocailleux qui nous conduit en une très longue journée (10h de marche) au choix à Valsenestre (notre village étape de demain soir) ou au col d’Ornon,
- par la G et le col du Vallon pour basculer dans le vallon de la Muzelle.
Une fois au lac et si l’on est arrivé par le sentier de D, traverser en 10mn la zone de gros blocs vers l’E pour rejoindre le départ du sentier du col du Vallon (c’est là que débouche le sentier RD en provenance de la Danchère). On remonte péniblement le coteau sur un sentier en lacets en direction du col. Au fur et à mesure de l’ascension, chaque mètre gagné nous permet d’ouvrir la vue sur la cuvette du lac Lauvitel jusqu’à l’embrasser d’un seul regard. C’est qu’il est immense le bougre ! Au col du Vallon (2h30, 2541m) situé au pied de la Tête de la Muraillette, un 3000 rocailleux à souhait et assez pénible à escalader, on dispose d’une large vue sur la Roche de la Muzelle (3465m). Noter son imposant glacier qui entoure le fameux « Œil de la Muzelle », ce rognon rocheux circulaire caractéristique. A ses pieds, le lac, de taille réduite comparée au précédent, s’inscrit dans la large cuvette herbeuse. Il présente une couleur laiteuse caractéristique des lacs de moraine, couleur due à la présence de particules en suspension. Descente en 1h sur le déversoir en prélude à une toute petite remontée sur le refuge de la Muzelle (2119m, réservation au +33 476790201).
Noter la possibilité d’effectuer deux petites excursions sans sac en complément de la journée :
- en 30mn A/R, la visite de la tourbière, longtemps exploitée par les habitants de la vallée pour se chauffer et qui se trouve sur le chemin principal d’accès au refuge quand on monte depuis la vallée du Vénéon,
- en 1h30 A/R, la montée vers les cargneules, ces concrétions rocheuses caractéristiques qui ont laissé sur place une arche que l’on rejoint en empruntant le chemin d’ascension de la Roche de la Muzelle (départ juste derrière le refuge).
Jour 3 : Refuge de la Muzelle - Col de la Muzelle - Valsenestre
4h30 / +500m / -1350m
Descendre dans la cuvette et longer le lac sur sa D en suivant le balisage blanc et rouge du GR54. Le parcours en courbe de niveau conduit au pied du couloir schisteux au sommet duquel se trouve le passage. Bien faire attention en début de saison lors de la traversée du névé. Il persiste parfois jusqu’au milieu de l’été. La pente est relevée pour atteindre le col de la Muzelle (1h30, 2625m). Au-delà, côté S, un large vallon se présente. Aucune difficulté si ce n’est une première partie de la descente pentue que l’on effectue sur un sentier correctement tracé d’abord dans du petit schiste friable puis sur des banquettes de pelouse.
La pente se fait moins forte. On passe au lieu-dit « La Cantine des Carrières » où subsistent quelques ruines d’habitations du temps où les ouvriers extrayaient le marbre blanc au milieu du XIXème siècle. On poursuit la descente jusqu’au point 1490, là où démarre le sentier du col de Côte Belle, notre itinéraire de demain. Il ne reste que 200m de dénivelée à accomplir le long de la rivière jusqu’au charmant hameau de Valsenestre dépendant de la commune de Valjouffrey située un peu plus bas dans la vallée. Nuit au gîte d’étape Le Béranger (réservation au +33 476302088 et mceruti@eyenet.fr).
Jour 4 : Valsenestre - Col de Côte Belle - Le Désert-en-Valjouffrey
5h45 / +1000m / -950m
Remontée le long de la rivière pour rejoindre le départ du sentier de Côte Belle (40mn, 1490m). On incline sur la D pour attaquer une pénible montée bien que sur un bon sentier mais dans un univers quelque peu austère dû à la présence de marnes schisteuses de couleur grise au milieu desquelles s’immiscent de minces rayures de calcaire bleuté. C’est du minéral à l’état pur ! On s’élève jusqu’au col (3h, 2290m) situé au pied du Pic de Valsenestre qui culmine à 2752m. Descente tranquille par le verdoyant vallon des Marmes jusqu’au Désert-en-Valjouffrey, un hameau encore une fois bien sympathique avec ses petits jardins fleuris au milieu desquels trônent quelques maisons en bois. Nuit au gîte d’étape (réservation au +33 476302145) ou en chambres d’hôtes à L’Eterlou (réservation au +33 476302512).
Jour 5 : Le Désert-en-Valjouffrey - A/R refuge de Font Turbat
5h30 / +950m / -950m
Journée sac léger pour aller explorer le vallon de Font Turbat au milieu duquel est construit le refuge éponyme (3h15, 2194m, tel +33 476302923). Le site est un belvédère incontournable sur les faces W de l’Aiguille d’Olan et NW du Pic de l’Olan. Cette montagne est devenue par les exploits de nombre d’alpinistes un des sommets mythiques de l’Oisans. Elle présente des voies d’escalade à la difficulté graduelle mais les plus aisées se trouvent sur la face S (voie normale) au pied de laquelle nous passerons d’ici à deux jours. Quant à nous, notre journée de randonnée se déroule sur un bon sentier dans une ambiance montagne entre pelouses alpines et moraines arides en grande partie le long de la rivière du coin : la Bonne. Dans la partie basse de la vallée, on ne peut pas rater la cascade de la Pisse qui présente un jet de belle grandeur. Deuxième nuit au Désert-en-Valjouffrey.
Le passage historique du col de Turbat s’est malheureusement dégradé au fil des ans. Il permettait il y a encore vingt ans de franchir l’arête qui lie l’Olan au Pic de Turbat pour rejoindre la combe de Côte Belle au pied du Pas de l’Olan (nous y passerons dans deux jours). Il présente aujourd’hui des difficultés telles qu’on ne peut plus parler de « sentier » et que la seule manière d’y passer c’est en hiver à skis alors que la rocaille d’éboulis est stabilisée par le manteau neigeux qui la recouvre. Donc, pour nous randonneurs, malheureusement, à oublier…
Jour 6 : Le Désert-en-Valjouffrey - Col de la Vaurze - Refuge des Souffles
5h30 / +1200m / -530m
Dès le torrent de la Bonne franchi, on aborde une montée un peu délicate au cours de laquelle il est conseillé de suivre scrupuleusement les marques blanches et rouges du GR54. On atteint la cabane des Echarennes (2h15, 1888m). Au-delà, le vallon resserré nécessite une attention de tous les instants lors de la traversée des torrents et dans le passage au pied de barres rocheuses (risque de chutes de pierres). On atteint le col de la Vaurze (2h, 2490m). Splendide panorama sur le massif du Chaillol au S alors que vers le N, on se plait à apprécier le bout de chemin accompli depuis le début de notre périple en retrouvant les cols que nous avons franchis au milieu de ce dédale de crêtes et de pics. L’Oisans, c’est rocheux, impossible d’en douter ! Et c’est loin d’être fini… Descente côté S en laissant à main droite l’itinéraire de cabri qui rejoint la vallée de la Séveraisse bien en aval de Villar-Loubière. Nous poursuivons jusqu’au refuge des Souffles d’abord en désescaladant une portion de gros blocs puis en traversant une large pelouse alpine avant d’emprunter un sentier à flanc dans les contreforts du Pic de Turbat. Nuit au refuge CAF des Souffles à 1960m (réservation au +33 492552291).
Jour 7 : Refuge des Souffles - Lac Lautier - Pas de l’Olan - Refuge de l'Olan - La Chapelle-en-Valgaudemar
6h30 / +1200m / -1600m
Le GR54 plonge dans la vallée en direction de Villar-Loubière puis rejoint La Chapelle-en-Valgaudemar en faisant un large détour par les hauteurs sur la RG du vallon de la Séveraisse. A partir des Andrieux, 30mn après avoir quitté Villar-Loubière, plutôt que de suivre le GR qui monte abruptement en forêt, continuez le long de la route pour atteindre en 40mn le village étape et n’ayez plus en tête que votre sieste réparatrice de cet après-midi. Depuis le refuge des Souffles compter moins de 3h. C’est l’itinéraire que vous emprunterez si d’aventure vous vous sentiez la nécessité de vous octroyer une journée de « repos » ou si la météo était vraiment peu engageante.
Au lieu de cela, je vous convie de suivre l’itinéraire alpin qui franchit le Pas de l’Olan taillé dans l’arête S de l’Olan. Excellent sentier et paysages alpins d’une qualité rare, une halte roborative bienvenue au cours de la descente au refuge de l’Olan et une transition brutale du minéral à la verdure pour rejoindre la Chapelle-en-Valgaudemar. On part donc du refuge des Souffles plein E pour une petite grimpette jusqu’au col des Clochettes à 2185m avant de basculer sur le lac Lautier (1h, 2360m). Quelques instants plus tard on franchit le col des Colombes à 2410m avant d’aborder une légère descente en lacets dans le vallon du torrent du Clot. Noter qu’en cas de dégradation météo, il vous est possible de rejoindre directement la Chapelle-en-Valgaudemar en moins de 3h en suivant vers la D le sentier qui longe le torrent du Clot.
Nous poursuivons tout droit à flanc en direction de la combe de Côte Belle et passons au pied du col de Turbat mais cette fois-ci versant S. Le sentier tracé dans les éboulis prend péniblement de la hauteur mais ce n’est vraiment qu’après avoir atteint la base du couloir en haut duquel on identifie les vestiges du glacier du Clot en face S de l’Olan, que le sentier va se redresser pour nous permettre d’escalader les 300m restants et atteindre ainsi le Pas de l’Olan (1h40, 2695m), dessiné au pied de l’arête rocheuse S de l’Olan. Ambiance haute montagne garantie ! Au-delà du passage, nous abordons un cirque grandiose de montagnes dominé par la Cime du Vallon et ses 3409m. Descente sur un bon sentier caillouteux jusqu’au refuge de l’Olan (1h, 2345m, tel +33 492553088). Prenons le temps de lézarder au soleil car je vous promets une descente cassante mais très verdoyante le long du torrent de Combefroide et ses cascades rafraîchissantes. On rejoint la route peu de temps après avoir croisé une dernière cascade, celle de Combefroide. A D pour 1km de goudron d’une platitude déconcertante, certes, mais bien reposante. Entrée dans le village de La Chapelle-en-Valgaudemar (3h30, 1100m, supérette, poste). Nuit en gîte d’étape (Les Mélèzes au +33 492552301 ou Jamivoï au +33 492552856). Noter un autre gîte d’étape au hameau du Casset au +33 492552272 à 2km du village en remontant la vallée de la Séveraisse.
Jour 8 : La Chapelle-en-Valgaudemar - Rif-du-Sap - Lac du Lauzon - Refuge du Pigeonnier
5h / +1300m / -0m
Départ du village sur une piste qui traverse les champs et suit de loin la Séveraisse (balisage blanc-rouge du GR54). Arrivé au Casset, on poursuit RG jusqu’au hameau du Bourg où l’on traverse la rivière. On continue en RD jusqu’au hameau du Rif-du-Sap et au-delà jusqu’au refuge CAF du Clot (ex-Xavier Blanc, tel +33 492552790). Le sentier longe le torrent jusqu’à un croisement de chemins (2h, 1450m). Le GR54 incline vers la droite pour aller franchir une passerelle et poursuivre son chemin vers le col de Vallonpierre. Nous, c’est à G que l’on se dirige pour remonter d’une centaine de mètres jusqu’à la route et atteindre la belle bâtisse de granit que jouxte un immense parking (30mn, 1622m). Nous sommes arrivés au refuge du Gioberney.
Petite halte rafraîchissement à l’auberge avant de poursuivre plein N sur 300m de plat et trouver sur la G l’indication de direction du lac du Lauzon. Le sentier très emprunté contourne par la D une barre rocheuse de belle grandeur avant de revenir plein S passer au-dessus du plateau du Gioberney juste à l’aplomb de la cascade du Voile de la Mariée. Toujours direction S, on atteint bientôt après quelques lacets un belvédère sur le cirque de montagnes composé entre autres du Sirac, de la Pointe de Verdonne, des pics Jocelme et des Aupillous au S, les Bans, dominateurs, et le Mont Gioberney à l’E, les Pics du Vaccivier et les Rouies au N. Maintenant c’est plein N qu’il faut se diriger pour atteindre le site verdoyant du lac du Lauzon (1h15, 2023m). Chemin étale par la suite jusqu’à la traversée du torrent de la Muande-Bellone et remontée d’une série de lacets parfois encombrés d’un vestige de névé en direction de la crête de l’Orient avant d’atteindre le refuge CAF du Pigeonnier perché sur son rognon (1h15, 2430m). Nuit au refuge (réservation au +33 492552782).
Jour 9 : Refuge du Pigeonnier - Col du Gioberney - (Mont Gioberney) - Refuge du Gioberney
6 à 7h / +800m / -1630m.
Avertissement préalable : cette excursion jusqu’au col du Gioberney et au-delà sur le sommet du Gioberney est exclusivement réservée aux randonneurs très expérimentés dès que l’on aborde la partie qui se déroule au-delà du passage du câble de l’Aiguille de la Vache. Il conviendra pour l’organisateur de la randonnée de bien évaluer les possibilités individuelles de chaque participant du groupe afin de ne pas risquer d’emmener des personnes d’un niveau insuffisant jusqu’au col et éventuellement au sommet. Le verdict doit être sans appel : leur indiquer le chemin de la descente dès le départ du refuge ou au croisement de chemins suivant (bifurcation après 1h30 de marche) pour qu’ils rejoignent la vallée en passant par les cabanes du Vaccivier et du Gioberney (sentier de retour des ascensionnistes dans l’après-midi). Compter pour eux une journée de marche de 2 à 3h.
Contourner la crête rocheuse sur laquelle est adossé le refuge puis 10mn après le départ, prendre le sentier qui se dirige en montée vers le Pic du Says et le col du Chardon qui ferment ce vallon minéral. Le cheminement s’effectue à peu près en courbe de niveau jusqu’au passage à l’aplomb de l’Aiguille de la Vache (1h30, 2530m). Peu de temps avant, vous aurez négligé le sentier sur la droite qui partait désescalader le vallon. Ce sera celui de notre retour dans la vallée cet après-midi. Une fois le passage du câble franchi, on aborde un espace minéral intégral plutôt instable fait d’éboulis qu’il va falloir traverser et escalader avec une méfiance de tous les instants, à l’écoute des bruits de la moindre chute de pierres, naturelle ou provoquée par un de nos congénères. Il ne faut pas se le cacher l’endroit est hyper dangereux. Une attention particulière en début de saison due à la présence de plaques de neige durcie par le vent dans lesquelles il est parfois nécessaire de tailler des marches et de s’aider du piolet. On retrouve parfois de belles portions de l’antique sentier mais cela ne dure jamais longtemps. Celui-ci nous emmène passer bien en dessous de la Pointe Richardson avant de revenir par une traversée rocheuse chaotique sur l’échancrure du col (2h, 3233m). Vue élargie sur le cœur du massif des Ecrins du bassin de la Pilatte aux Ailefroide. Pour disposer d’un belvédère encore plus étendu à 360°, suivez la crête vers la G en bordure du glacier et rejoignez le départ du sentier qui parcourt la crête du Mont Gioberney jusqu’à son sommet (1h A/R, 3351m). La Barre des Ecrins vous apparaîtra alors dans toute sa grandeur avec l’ensemble de ses vassaux ramassés à ses pieds. Retour au col et désescalade des éboulis que l’on a parcourus à la montée. Passage du câble puis descente directe en 3h sur le refuge du Gioberney par un excellent sentier passant par les cabanes du Vaccivier et du Gioberney. Nuit réparatrice au refuge du Gioberney (réservation au +33 492552750).
Jour 10 : Refuge du Gioberney - Refuge de Chabournéou
3h30 / +650m / -50m
Après la randonnée éprouvante mais ô combien passionnante d’hier, il s’agit de se ménager une pause à mi-parcours de notre circuit. Une journée plus calme nous attend avec un temps de marche réduit à la seule matinée pour rejoindre un refuge situé hors GR.
Du refuge du Gioberney, remonter en direction de la cabane du Gioberney et trouver rapidement à main D le départ d’un sentier qui passe RG du torrent du Gioberney. A la cote 1719, tourner franchement à D et remonter l’ancien sentier en lacets de la mine du Tranchet jusqu’à l’altitude de 2100m (1h30). Sur la D, on suit à présent un sentier en faible pente qui parcourt à flanc les contreforts de la crête de Chauvetane pour atteindre le point 2238. Puis c’est une descente en direction du ravin de la Beaumette pour traverser le torrent qui descend du Pas des Aupillous au niveau de la cabane du Pis (1h, 2038m). On poursuit en face pour une descente nous permettant de contourner les contreforts W du Pic Jocelme avant de reprendre une marche ascendante jusqu’au torrent de Chabournéou en prélude à l’arrivée au refuge CAF de Chabournéou à 2020m. Nuit au refuge (réservation au +33 492552780).
Une variante de l’itinéraire proposé passe par le "sentier du Ministre". On rejoint le refuge en suivant un sentier le long de la Séveraisse. En faible pente sur la quasi-totalité de l’itinéraire, il ne se redresse qu’à l’aplomb du refuge. Compter 3h de route tranquille et une sieste sur les banquettes herbeuses du refuge dans l’après-midi.
Jour 11 : Refuge de Chabournéou - Col de Vallonpierre - Col de Gouiran - Col de la Vallette - Refuge du Pré de la Chaumette
6h / +1000m / -1500m
C’est la journée des trois cols. Tour d’abord un passage par la « glacière » matinale sur le sentier qui parcourt la base de l’impressionnante face N du Sirac avec la traversée délicate d’un torrent sur des pierres plates parfois givrées. Montée jusqu’au refuge de Vallonpierre pour découvrir au soleil le lac posé au milieu d’une pelouse herbeuse bien sympathique (1h15, 2271m). Au-delà, ce sont 45mn de grimpette qui se terminent dans du petit éboulis schisteux. Nous sommes au col de Vallonpierre à 2271m.
Retournons-nous et profitons un instant du panorama offert côté N avec la contemplation de bien beaux sommets recouverts de glaciers : les Bans, les Rouies, les Pics du Vaccivier, le Pic Jocelme… A notre droite, la voie normale du Sirac austère et rocailleuse, se présente à nous. On imagine aisément que ce ne doit pas être une partie de plaisir… Son ascension n’est pas au programme de la journée, tant mieux ! Au S, le relief du Champsaur se fait moins rude et déjà presque méridional. Au-delà de l’Aiguille de Cédéra et de la Pointe des Estaris, on devine les plaines du Gapençais en prélude aux montagnes calcaires des Alpes de Haute-Provence. C’est bien ici que nous stoppons notre descente vers le S et que nous apprêtons à nous diriger vers l’E dans notre mouvement de contournement de ce massif alpin.
Descente de 200m dans les schistes jusqu’au "vallon Plat" dans lequel on retrouve un peu de verdure. Négliger le sentier qui descend à D vers la vallée. Continuer à suivre le balisage blanc-rouge du GR54 qui remonte tout droit vers le col de Gouiran (1h, 2597m). Descente dans le vallon de Gouiran où réside en début de saison un laquet avant de repartir vers le haut pour 150m de marche dans des éboulis schisteux instables jusqu’à atteindre le col de la Vallette (1h, 2668m). Il ne reste plus qu’à descendre dans le vallon de la Vallette puis dans celui de la Pierre pour atteindre la « cabane » pastorale de Champoléon qui accueille un bien beau refuge, celui du Pré de la Chaumette (2h, 1790m, réservation au +33 492559534).
Jour 12 : Refuge du Pré de la Chaumette - Pas de la Cavale - Col de l’Aup-Martin - Refuge des Bans
8h / +1500m / -1200m
Le topo officiel du GR54 prévoit une étape de 9h20 pour rallier Vallouise sans proposer une quelconque possibilité de se poser quelque part. Il faut dire que les sites que nous traverserons sont particulièrement reculés et sauvages. Un refuge construit du côté de la cabane de Jas Lacroix pourrait être d’un grand intérêt mais ça n’existe pas : il va donc falloir faire avec… A quelque chose malheur est bon ! Comme je souhaite vous faire passer par un endroit encore plus sauvage demain, nous allons nous poser au refuge des Bans à 1h de marche seulement d’Entre-les-Aygues. On réduit ainsi le temps de marche de la journée d’1h30 tout en évitant les 2h20 de marche, pour moitié sur goudron, jusqu’à Vallouise.
Partir de bon matin et adopter un rythme de croisière de bon niveau car la journée risque d’être très longue si l’on n’y prend pas garde. Du refuge du Pré de la Chaumette, remonter le long du torrent du Drac Blanc et trouver l’entrée du vallon de Rougnoux (le remonter vers le S permet de rejoindre le Grand Lac des Estaris en passant par les cols du Cheval de Bois et de Prelles pour une belle excursion à la journée voire envisager de rejoindre Orcières-Merlette en une bonne journée de marche). Cette fois-ci, nous allons suivre à G le balisage blanc-rouge pour grimper abruptement en lacets d’abord vers le Pas de la Cavale (3h, 2735m) avant de réaliser une traversée à flanc jusqu’au col de l’Aup-Martin (30mn, 2761m) sous le Pic de la Cavale.
Ce sommet ferme l’interminable vallon du Fournel qui descend jusqu’à la vallée de la Durance du côté de l’Argentière-la-Bessée. On peut se rendre compte, une fois sur le col de l’Aup-Martin, que la descente de la face N n’est pas à prendre à la légère : il n’est pas rare d’y trouver, même en fin de saison, un névé glacé de belle ampleur qui complexifie grandement le cheminement. Prendre garde à ne pas glisser et s’aider du piolet (un petit bout de corde sorti du fond du sac pourra aider à rassurer les sceptiques…). On s’engage d’abord dans un passage d’éboulis en RD avant d’opérer une traversée complète sous le col et prendre pied en RG sur des rochers un peu plus solides. Une grosse demi-heure d’attention soutenue et tout rentre dans l’ordre. Peu à peu le minéral laisse place aux pelouses alpines et avec la traversée du torrent de Canteloube et la Pointe de Verdonne en arrière-plan, vous oublierez les désagréments précédents tant le coin est d’une beauté époustouflante. La cabane de Jas Lacroix nous accueille en milieu d’après-midi pour une halte goûter bien méritée. Encore 1h pour rejoindre le parking d’Entre-les-Aygues sur un bon sentier dominé par les falaises luisantes de la Pointe de l’Aiglière. Impressionnant !
Arrivé au parking (1h, 1615m, buvette en saison, possibilité de descente à Vallouise en stop), se diriger à main G pour pénétrer dans le vallon des Bans. Suivre le torrent avant de s’en éloigner quelque temps pour une petite montée en lacets. Le refuge apparaît droit devant, bien petit au milieu de ce cirque rocheux dominé par les Bans et le Pic des Aupillous à l’W, le Pic de Bonvoisin au SW et l’austère crête de Malamort plein S. Nuit au refuge CAF des Bans (1h20, 2076m, réservation au +33 492233988)
Jour 13 : Refuge des Bans - Collette de Rascrouset - Ailefroide
6h30 / +1200m / -1700m
Refuge principalement fréquenté par les alpinistes, ce n’est pas le lieu pour envisager une grasse matinée. Le gardien vous le fera rapidement sentir. Vous serez levés à l’aube et nulle possibilité d’y couper ! C’était comme cela il y a encore quelques années, pourquoi cela aurait-il changé ? Pendant le grand nettoyage des locaux, vous serez conviés à aller voir dehors si les alpinistes partis avant l’aube avancent bien sur le chemin du col des Aupillous ou de la face E des Bans… Vous attendrez donc patiemment sur la terrasse que le soleil fasse son apparition et là, moment de grâce, vous constaterez que le disque solaire se présente dans l’enfilade de la vallée, illuminant de ses rayons les rochers alentours et les parant de couleurs irisées. Splendide et rare !
Puis, le spectacle achevé, reprenant votre sac à dos, vous descendrez jusqu’au parking d’Entre-les-Aygues (45mn, 1615m). Le sentier est tout de suite à G et attaque dans le « bois dur » dès le début : ça monte fort et pas qu’un peu ! A ce rythme-là, sûr qu’on va battre des records… Juste un premier petit passage délicat après la traversée d’un torrent suivi d’un autre pour déboucher dans un vallon toujours aussi pentu. Suivre les cairns pour rejoindre l’évident passage entre les pointes de Clapouse à droite et du Rascrouset à gauche (3h30, 2796m). Après avoir bien sué en montée, voici maintenant venu le temps de la (longue) descente vers le vallon de Celse-Nière et Ailefroide. Quelques névés encombrent la moraine du vallon de Clapouse. On peut s’en servir pour descendre plus rapidement mais attention quand même à la chute au cas où la neige serait gelée par endroit. On passe une zone de gros blocs avant de sortir du vallon et apprécier la superbe vision panoramique sur le Pelvoux, massif et tentateur. Tout en bas, au pied, au-delà de la forêt de mélèzes, c’est le village d'Ailefroide. Cela ne parait pas si loin mais quand même… Il va nous falloir désescalader sur un abrupt sentier en lacet le long de la cascade de Clapouse (2h, 1900m) en préalable à la traversée, beaucoup plus bas, du torrent de Celse-Nière, directement issu du vallon du Sélé, dominé par les trois sommets de l’Ailefroide. On termine tranquillement en 20mn alternativement sur sentier jusqu’au camping puis sur une petite route jusqu’au village (1500m, café, hôtel). Nuit au gîte d’étape Leï Mendi à 500m au S du village au bord de la route qui mène à Vallouise (réservation au +33 492235595).
Jour 14 : Ailefroide - A/R refuge du Glacier Blanc
4h / +750m / -750m.
Au choix, journée de repos ou excursion à la journée sac léger. Le village d’Ailefroide est idéalement placé pour envisager de réaliser un grand nombre de randonnées. Comme on est arrivé du vallon de Clapouse et que le circuit de notre tour de l’Oisans se poursuit le long du torrent d’Ailefroide en direction de la commune de Pelvoux, il vous reste encore quelques possibilités d’aller randonner :
- en 6h A/R jusqu’au refuge du Sélé et son cirque prestigieux de montagnes,
- en 5h30 A/R jusqu’au refuge du Pelvoux rendre visite à ses marmottes grasses à souhait gambadant au milieu des pelouses,
- en 6h30 A/R jusqu’au pied du couloir du col de la Temple en suivant les moraines du Glacier Noir pour y admirer les parois du Pelvoux, du Pic sans Nom, et en point d’orgue, l’étonnant glacier suspendu de l’Ailefroide Occidentale,
- en 4h A/R jusqu’au refuge du Glacier Blanc pour la proximité du superbe glacier qui descend de la face N Barre des Ecrins.
Pour une première en Oisans, il est difficile de passer à côté de la beauté du site du Glacier Blanc même si ce n’est assurément pas le plus confidentiel… C’est d’ailleurs le seul point positif de la foule, c’est qu’elle est motorisée ; le stop marche bien entre Ailefroide et Le Pré de Madame Carle, terminus de la seule route d’accès. Vous économiserez ainsi 1h50 de montée le matin et une 1h15 de descente en fin d’après-midi. Du parking du Pré de Madame Carle (1874m), se diriger vers le refuge-buvette Cézanne, le dépasser pour traverser deux torrents sur des passerelles avant de trouver à main D le départ du sentier qui escalade la moraine en larges lacets (20mn, 2037m). Si l’on continuait tout droit, on remonterait le fil de la moraine latérale du Glacier Noir. Mais on va vers le Glacier Blanc.... Alors, après 1h de montée, on se retrouve dans le vallon du Glacier Blanc pour aborder une légère descente à 2250m afin de traverser le torrent émissaire à quelques centaines de mètres en dessous de la langue glaciaire.
Celle-ci ne cesse de reculer depuis 20 ans. On remarque d’anciennes échelles sur les roches lisses qui bordent le vallon en RG, elles n’ont eu d’emploi que quelques années durant, au moment où le glacier avait décidé de n’en faire qu’à sa tête et de se remettre à grandir, comme ça, d’un seul coup, emportant tout sur son passage, digue et sentier… Il avait donc fallu trouver rapidement un itinéraire de contournement d’où les échelles installées à distance respectable du fleuve de glace. Poursuite de la randonnée en prenant pied sur l’autre rive en suivant un nouveau tracé du sentier. Quelques lacets bien serrés plus loin et nous voici abordant un site enchanteur dans lequel est posé un laquet non loin des ruines de l’antique refuge Tuckett (30mn, 2438m). C’est sûrement le plus bel endroit pour tirer le portrait du Pelvoux avec l’eau stagnante du laquet en premier plan. A travers des pelouses d’herbe rase, on poursuit l’ascension 20mn supplémentaires pour atteindre le refuge CAF du Glacier Blanc perché sur son rognon à 2550m d’altitude (tel +33 492235024). Belle vue encore de nos jours sur la chute de séracs de la langue glaciaire même si celle-ci a méchamment régressé et qu’elle s’est payée une cure d’amaigrissement… Descente sur Le Pré de Madame Carle par le même sentier et retour à Ailefroide en stop.
Jour 15 : Ailefroide - Lac de l’Eychauda - Col des Grangettes - Le Casset
7h / +1250m / -1230m.
Du gîte, remonter sur le village pour franchir le torrent et passer RG contourner les contreforts de la Cime du Paillon. On retrouve une piste puis une autre que l’on suit vers la G jusqu’à Le Serre, hameau duquel part à main G le sentier qui va nous permettre de rejoindre le vallon de l’Eychauda bien en dessous des chalets de Chambran. A 1550m, on retrouve les marques blanches et rouges du GR54 et on les suit vers le N. On se rapproche peu à peu de la piste jusqu’à la rejoindre avant de la suivre et arriver aux chalets de Chambran (1h40, 1719m). Maintenant c’est un parcours pratiquement plat qui nous attend pour rejoindre la bifurcation de chemins et abandonner une fois de plus le GR54 (15mn, 1749m). Nous laissons les balises blanches et rouges s’élever vers la droite le long du ruisseau de Sastrière en direction du col de l’Eychauda. Tout droit, la pente du sentier devient plus relevée au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans le vallon de Chambran jusqu’à venir buter au pied du rognon morainique qui ferme le cirque du lac de l’Eychauda et retient les eaux. On franchit l’obstacle par quelques lacets serrés avant de redescendre sur le lac (1h45, 2513m). Dominée par le Rocher de l’Yret, l’étendue d’eau à la couleur bleu de jade compose un ensemble du plus bel effet. C’est d’ailleurs un endroit très touristique vous vous en apercevrez rapidement…
RG du lac, suivre le sentier caillouteux qui permet de rejoindre le col des Grangettes (20mn, 2684m) juste à la gauche du Roc de la Montagnole. Splendide belvédère sur la Montagne des Agneaux, le Grand Galibier et plus largement sur le Briançonnais (si vous êtes intéressés, cette région est couverte par le topo Tour des Cerces et Mont Thabor). Basculement plein N pour rejoindre le vallon de la Montagnole par un sentier scabreux à prendre avec beaucoup de précautions du fait des pierres qui peuvent se détacher sous les appuis et faire dégringoler le plus habile des descendeurs. Arrivé sous le Pas de l’Âne (le passage permet éventuellement de retrouver le GR54 une fois qu’il a franchi le col de l’Eychauda), la descente devient moins dangereuse. De la gauche débouche la voie de descente du col du Monetier qui suit le vallon du Grand Tabuc, une course d’alpinisme qui, au départ du refuge du Glacier Blanc, permet de passer du massif des Ecrins au Briançonnais. Au lieu-dit "Les Grangettes" (1h45, 1730m), on retrouve le GR54 et ses balises blanches et rouges que l’on suit à présent pour nous diriger vers le village du Monetier-les-Bains (45mn, 1480m, supérette, poste, gîte d’étape, autocars VFD pour Grenoble ou Briançon). Un dernier petit effort sur une piste plane qui serpente au milieu des champs de céréales puis le long de la Guisane pour rejoindre le Casset (30mn, 1512m). Nuit au gîte d’étape Le Rebanchon (réservation au +33 680233303).
Jour 16 : Le Casset - Lac de la Douche - Col d’Arsine - (Lac d'Arsine) - Refuge de l’Alpe de Villar d’Arène
5h / +950m / -400m.
On quitte le village du Casset et son sympathique gîte d’étape pour entrer en forêt et suivre un large sentier en montée. La première étape en est le lac de la Douche et sa couleur laiteuse caractéristique (1h20, 1901m). On le contourne par sa gauche en préalable à la courte mais rude montée d’une moraine frontale. Cet obstacle franchi, on retrouve un sentier en pente maîtrisée qui chemine le long du torrent du Petit Tabuc jusqu’à arriver aux chalets ruinés d’Arsine où le torrent s’oublie en méandres gracieux au milieu des pelouses. On dirait presque des pozzines. Puis c’est l’arrivée au col d’Arsine (1h20, 2376m) et son panorama sur les pics de Neige Cordier et de Chamoissière.
Petit détour passionnant pour aller rendre une petite visite en 1h A/R et hors sentier au lac du Glacier d’Arsine (2451m) situé au pied de la Montagne des Agneaux. Lac de moraine, il est extrêmement surveillé du fait que le « bouchon » qui retient l’eau est susceptible de flancher à un moment ou un autre sous une pression trop forte. Le barrage naturel explosant, l’eau de fonte contenue se répandrait et dévalerait jusqu’au Casset. Vous imaginez les dégâts… Pour étayer mes dires, visez donc un peu la cabane de chantier sur la moraine frontale : vous ne trouvez pas qu’elle est un petit peu (beaucoup) de travers ? C’est que ça bouge là dessous… Retour au col pour continuer sur le GR54 et se poser au refuge CAF de l’Alpe de Villar d’Arène (40mn, 2017m, réservation au +33 476799466).
Jour 17 : Refuge de l’Alpe de Villar d’Arène - A/R Refuge Adèle Planchard
7h / +1200m / -1200m.
Journée sac léger pour aller explorer le vallon de la Romanche jusqu’à sa source puis monter jusqu’au refuge Adèle Planchard (4h, 3173m). Construit au bord du glacier supérieur des Agneaux, on peut contempler deux sommets rocheux prestigieux du massif des Ecrins, la Pointe Brevoort plus connue sous le vocable de Grande Ruine et la Roche Méane, alors que dans le lointain la crête de coq parée de glace vive de la Barre des Ecrins apparaît par-dessus la brèche d’Alvau. Belle journée de haute montagne sans aucune difficulté technique. La descente permettra aussi d’apprécier l’aspect très sauvage du vallon de la Plate des Agneaux bordé de cet enchaînement de sommets rocheux typiques de l’Oisans, de la Tête de Charrière aux Pics de Chamoissière en passant par la Roche Faurio et le Pic de Neige Cordier. Brrr… !
Noter la possibilité d’une autre « balade » vers le lac et le refuge du Pavé, sensiblement moins longue en temps mais plus technique dans son approche.
Jour 18 : Refuge de l’Alpe de Villar d’Arène - Sentier des Crevasses - Col du Lautaret - Le Pied du Col - Refuge du Goléon
7h / +1100m / -700m.
Reprenons le GR54 pour descendre vers la vallée mais je vous propose de le laisser continuer tout droit en direction du Pas de l'Âne à Falque désescalader le long de la superbe cascade et atteindre le Pied du Col et nous diriger au point 2058 (10mn après avoir quitté le refuge) à D sur le sentier des Crevasses. Le parcours dure 1h30 et contourne la base du massif des Combeynot pour rejoindre le col du Lautaret. Restant à peu près étale, il nous permet durant toute cette période de visionner l’un des plus beaux panoramas des Alpes, à savoir le massif de la Meije, côté du glacier du Lautaret. Pourquoi ce vocable de "Sentier des Crevasses" ? Eh bien, il nous fait passer dans la totalité des ravins qui lardent les pentes du massif des Combeynot, certains passages devant être abordés avec prudence par temps de pluie même s’ils ont été sécurisés par la pose de mains courantes. Sinon, que du bonheur ! Croyez-moi sur parole.
Une fois au col du Lautaret que l’on rejoint à la sortie du sentier en suivant la RN91 (2050m, hôtels-restaurants, autocars VFD pour Grenoble ou Briançon), il s’agit de retrouver au milieu des boutiques de souvenirs la marque blanche et rouge du GR50 pour le suivre jusqu’au hameau du Pied du Col (1h, 1705m). On laisse partir à G le GR50 rejoindre le GR54 pour remonter en direction du hameau des Cours (25mn, 1779m). Au-delà, on poursuit en montée par la petite route jusqu’à l’embranchement du sentier du lac du Pontet (il est fortement recommandé d’aller lui rendre une petite visite pour son belvédère unique sur la montagne des Agneaux et son sommet bifide, l’un noir, l’autre blanc…). Compter 40mn A/R, tour du plan d’eau compris. Retour à l’embranchement pour continuer sur le sentier qui conduit au hameau de Valfroide et passant au pied d’une éminence appelée l’Aiguillon (2059m). Le sentier débouche à l’extrémité N du village (1h, 1874m). Pour finir la journée en beauté, rien ne vaut une petite grimpette le long du torrent du Maurian à contre courant des excursionnistes à la journée en direction du spectaculaire lac du Goléon (1h45, 2438m). Belvédère de qualité à l’instar de celui du lac du Pontet mais encore plus ouvert sur le massif de la Meije puisque perché 500m plus haut. Il ne reste plus qu’à se diriger par la RD à l’extrémité du lac pour rejoindre en moins de 20mn le nouveau refuge du Goléon (réservation au +33 687264654).
Noter qu’au moment du passage au col du Lautaret il est possible de visiter le splendide jardin alpin (bien compter 1h30 de visite). Normalement, les photographes sont comblés : petites fleurs alpestres en macro, massifs multicolores et arrière-plan de génie pour les paysages… mais la journée est quand même longue, c’est un point à ne pas négliger. Si l’on veut couper l’étape en deux, noter qu’il existe plusieurs gîtes d’étape au village de Villar d’Arène juste en dessous du lac du Pontet.
Jour 19 : Refuge du Goléon - A/R Col Lombard - Signal de la Grave - Le Chazelet
8h / +1250m / -1950m.
Excursion sac léger pour aller rendre visite au col Lombard, point de vue remarquable sur l’au-delà de l’Oisans, à savoir le pays d’Arves et le massif de la Vanoise. Montée dans une combe assez austère où le minéral est roi. Juste faire attention à ne pas se tromper de vallon : à la cote 2561, prendre l’itinéraire de G qui conduit vers le glacier du Goléon et les Aiguilles de la Saussaz mais orienter sa marche plein N à 2781m pour aborder une pente relevée souvent encombrée de névés. On débouche au col (2h30, 3092m) pour une vue sur l’enfilade des Aiguilles d’Arves, sommets à la forme particulière bien reconnaissable. Descente sur le refuge pour récupérer les affaires, se prendre une petite collation avant de continuer sur le hameau de Valfroide (2h15, 1874m). Traverser le village et commencer à descendre la route. Trouver à main droite le sentier de La Sauce et remonter les pentes SE du Signal de la Grave de manière frontale ou en faisant un large détour par le NE. A 2180m, passer auprès de bergeries ruinées avant d’incliner plein W et finir l’ascension du sommet convoité (2h, 2446m).
Encore une fois, panorama de choix sur le massif de la Meije mais aussi sur l’immensité du Plateau d’Emparis. Suivre au SW la ligne de crête et incliner à D vers 2100m lorsque l’on rejoint le téléski pour emprunter la piste d’exploitation ou alors pleine pente toujours en direction SW pour arriver au Chazelet par les pentes gazonnées (1h15, 1800m). Nuit en gîte d’étape (Jacquier au +33 476799262 ou l’Auberge ensoleillée au +33 476799745).
Jour 20 : Le Chazelet - A/R Pic du Mas de la Grave
6h30 / +1280m / -1280m.
Encore une journée sac léger pour atteindre le sommet du coin, le Pic du Mas de la Grave (à ne pas confondre avec le Pic de la Grace qui se trouve à l'opposé en haut du glacier des Ruillans !), empilage de couches de schistes noir et grisâtre du haut duquel la vue est tout simplement fabuleuse. Du Chazelet, suivre la piste au NW et au-delà remonter le long du torrent du Gâ jusqu’aux chalets de la Buffe (1h15, 1950m). Sur le chemin, bien prendre garde lors de la traversée des deux torrents qui descendent du col de l’Infernet. Quitter le lit du torrent pour contourner par la G un gros massif rocheux et atteindre les chalets de Rochas (1h15, 2356m). On laisse maintenant partir le sentier vers le col des Trente Combes pour incliner vers la D sur une trace schisteuse qui suit grosso modo la ligne de crête et atteint le sommet (1h30, 3020m). Descente sur le Chazelet par le même itinéraire en 2h30. Nuit en gîte d’étape au Chazelet.
Jour 21 : Le Chazelet - Lac Lérié - Lac Noir - Lacs Cristallins - Chalets du Fay - Mizoën - Barrage du Chambon - Bons de Mont-de-Lans
7h / +950m / -1450m.
Dernier jour panoramique à souhait. Le circuit proposé suit la vallée de la Romanche plus de mille mètres au-dessus des flots qui bouillonnent au fond de la gorge dans laquelle elle a creusé son lit. Vous parcourrez de larges étendues de pelouse alpine du Plateau d’Emparis plantées d’edelweiss à ne plus savoir qu’en faire (si justement ! Les laisser où ils se trouvent…). Et vous allez vous rendre compte de son immensité ! Sens de l’orientation souhaité… Du Chazelet, monter au SW le long des câbles du téléski en suivant les marques blanches et rouges du GR54 pour atteindre le sommet de la bosse herbeuse. Atteindre ainsi les chalets de la Loge (1h20, 2200m). Peu après on abandonne le GR54 pour partir sur la G en direction du lac Lérié. Le site est enchanteur : un diamant dans son écrin de verdure avec le massif de la Meije comme horizon. On comprend l’engouement touristique du coin qui fait plus ressembler le site à un jardin d’attraction pendant l’été qu’inciter au recueillement. Mais comme vous serez partis à la fraîche, vous bénéficierez d’un profond silence pour contempler la beauté des paysages proposés.
Se diriger vers l’W pour rejoindre le lac Noir avant de partir sur de vagues traces en direction du NW pour atteindre les lacs Cristallin (30mn, 2354m). Toujours NW, descendre au mieux une dépression rocheuse de quelques dizaines de mètres pour aller traverser le torrent du Rif Tort et prendre pied juste derrière sur la piste. Votre parcours hors sentier se termine ici avec les retrouvailles des balises blanc rouge du GR50, itinéraire que vous allez suivre jusqu’à la fin de la journée. Confortable, non ? On passe auprès des chalets du Fay (45mn, 2258m, gîte d’étape du Fay tel +33 476802412 et 200m plus bas le gîte Les Mouterres tel +33 476802405) avant de basculer sur un sentier qui démarre à main gauche dans un virage de la piste. On rejoint le haut de la cascade de la Pisse puis, précautionneusement, on descend dans le schiste souvent humide le long de l’impressionnant ravin brillant.
Arrivée au hameau du Clot (1h45, 1540m, gîte d’étape Les Clots tel +33 676800174). Encore un bout de sentier schisteux à suivre avec un peu d’attention à flanc de montagne avec le lac du Chambon bien en évidence 500m plus bas… Après, c’est un bout de piste puis la route que l’on suit jusqu’aux Aymes puis Mizoën (1h10, 1185m). Descente directe sur le barrage du lac du Chambon et traversée jusqu’au petit parking face au bar buvette (30mn, 1035m, arrêt des autocars VFD pour Grenoble ou Briançon). Se diriger le long de la route des Deux-Alpes pour trouver 300m à D le départ du sentier balisé qui coupe les deux lacets de la RD213 avant de la retrouver un peu plus haut pour pénétrer dans le village de Mont-de-Lans. La traversée du village accomplie, poursuivre sur la route jusqu’à l’entrée de Bons de Mont-de-Lans, emprunter sur la D la rue d’accès au village, passer devant l’hôtel du CRE RATP, remonter la ruelle jusqu’à la chapelle (vieilles maisons intéressantes) et enfin déboucher sur le parking où votre voiture vous attend.
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Commentaires
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- 1. Kty Chansard Le 01/05/2010
Bonsoir,
Nous aimerions faire le tour de l'Oisans la dernière semaine de juin.
Malheureusement nous ne pouvons le faire qu'en maximum 7 nuits... Je sais , beaucoup trop court pour une si beau trek!!!
Pouvez-vous nous faire bénéficier de votre expérience et nous donner un itinéraire, des refuges à ne pas rater,quelques conseils sur le matériel à emporter...
Nous sommes deux bons marcheurs et avons l'habitude de marcher 7h-8h/ étape.
Je suis à votre disposition si vous souhaitez d'autres renseignements sur notre niveau de trek.
Je vous remercie de l'intérêt que vous porterez à ma demande.
Bien cordialement
K.Chansard -
- 2. marmotte2 Le 01/05/2010
Merci pour ce beau récit du tour de l'Oisan. Je prépare mon itinéraire pour cet été. Je me doutais que le refuge des bans et chambournéou devaient valloir le détour. Je peux y consacrer près de 3 semaines et je retiens volontiers vos propositions.
Cordialement
Marmotte2 -
- 3. RG Le 22/08/2011
BRAVO pour ce magnifique récit -
- 4. Philippe Le 04/12/2013
Bonsoir,
Félicitations pour l'exceptionnelle qualité de votre site, de votre récit, des photos, des annexes....que du bon
Je vais beaucoup m'inspirer de vos propositions pour préparer mon itinéraire que je compte réaliser en 2014 car le votre est très original (au sens noble du terme). Encore bravo, vraiment!
Cordialement
Philippe. -
- 5. Matthieu Le 17/05/2020
Bonjour Pierre et sans faire dans l'originalité, commencer par vous remercier pour l'excellente qualité de votre site et de vos topos, une vraie mine d'or comme on en trouve peu sur le net !
Je n'arrive pas à ouvrir l'itinéraire via Google Maps, aurais-tu une version pdf dispo comme sur tes autres articles?
Dans tous les cas, merci mille fois, c'est un régal de naviguer sur ton site!
Bonne journée, Matthieu-
- PIERRE MARTINLe 17/05/2020
Bonjour Je n'ai pas de problème pour ouvrir le fichier Google Maps. Je l'ai quand même exporté en KML (qui ouvre en Google Earth). J'aurais bien aimé positionner un lien dans l'introduction du topo. Mais le CMS que j'utilise ne me le permet pas. Dommage ! Comme tu ne m'as pas indiqué de mail, il m'est peu aisé de te le transférer. Mais j'attends ta demande complémentaire pour te l'envoyer... Cordialement Pierre
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