[France] Alpes - Hauts Plateaux du Vercors

Les hauts plateaux du Vercors font partie des Préalpes. A l’instar des massifs de la Chartreuse, des Bauges, du Chablais ou du Giffre…, c’est un navire calcaire, mais de plus grande dimension (80 kms de longueur sur 40 de large), qui est venu à l’ère Secondaire s’échouer en périphérie de montagnes en pleine surrection et qui forment aujourd’hui le massif de l’Oisans (4103m à la Barre des Ecrins). L’altitude moyenne tourne autour de 1800m avec un point sommital au Grand-Veymont à 2341m. Tout autour, ce sont des vallées profondes formées par la Drôme au Sud, le Rhône à l’Ouest, l’Isère au Nord ou le Drac à l’Est. Côté routes, pas de grands axes de communication : c’est un massif dont on fait le tour…! C’est une région très préservée par sa difficulté de pénétration (falaises imposantes, peu d’affaissements géologiques) et ses conditions météorologiques parfois sibériennes (neige et vents violents). Cette région est attractive tout au long de l’année que ce soit pour ses immenses étendues de neige immaculée pendant l’hiver et le printemps, ou par les paysages variés qu’elle propose pendant l’été ou l’automne. Hauts plateaux certes, mais avec un équilibre entre pâtures et minéralité qui lui confèrent un caractère assez unique en France somme toute assez différent des sites karstiques du sud du Massif Central (plateaux de l’Aubrac ou du Larzac, région des Causses,…). Et puis cette impression d’être seul au monde…

Le circuit proposé s’inscrit sur une période de 10 jours et est accessible aux randonneurs confirmés ayant une maîtrise de l’orientation (cartes au 1/25000ème et utilisation simple d’une boussole).

La carte interactive est disponible sur Google Maps et n'oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d'autres choses encore.

Téléchagez la carte du circuit au format PDF :  [France] Carte Hauts Plateaux du Vercors

LE TREK JOUR PAR JOUR

6h / +1400m / -1200m.
Diaporama Arrivée en autocar à l’arrêt « Les Jaux ». Prendre le GR9 et suivre les marques blanc-rouge vers le S. Descendre en direction du Furon que l’on traverse sur une passerelle. Une grosse montée en forêt s’en suit pour aboutir à Saint-Nizier-du-Moucherotte, célèbre station de ski de la région de Grenoble. Continuer sur le parcours commun GR9 - GR91 en direction du Moucherotte par pistes et sentiers. La montée se fait moins rude, on arrive bientôt sur un plat. Encore quelques efforts, le sommet est juste au-dessus. La vue plongeante sur Grenoble est stupéfiante comme comme si l'on se trouvait à bord d’un avion. Les brumes de pollution donnent un aspect irréel de la vallée du Drac. Quelle belle entrée en matière ! La suite de l’itinéraire se poursuit sur le GR9 en descente progressive jusqu’à la station de la Sierre que l’on traverse dans toute sa longueur. On quitte la route pour prendre la piste qui mène au collet du Furon dans lequel se situe le restaurant des Allières. Peu après, on rencontre une source au bord du chemin avant de quitter le GR9 et emprunter le sentier de Pays « Grande Traversée du Vercors » jusqu’à La Conversarie. Le gîte d’étape L’Essendole aux Mourets n’est plus très loin (tel : +33 476950571)

5h / +900m / -500m.
Remonter à La Conversarie puis prendre à D de sentier de Pays « Grande Traversée du Vercors » (route puis sentier). On s’élève dans la forêt en direction du col Vert mais arrivés au refuge-bivouac du Roybon à 1450m, laisser l’itinéraire qui monte au col et prendre un sentier-balcon sur la D à travers champs qui va longer pendant 1h les arêtes qui composent la muraille Est du massif du Vercors.

Les sommets ont pour nom Cornafion, Ranc des Agnelons, Crêtes du Gerbier… Par une dernière grimpette très minérale, on arrive au Pas de l’Oeille. Le bassin du Trièves se découvre jusqu’aux sommets lointains du Dévoluy desquels émergent l’Obiou, le Grand-Ferrand et sur la droite, l'emblême du Trièves, j'ai nommé le mythique Mont-Aiguille. Après une descente rocailleuse qui mérite un peu d’attention, on retrouve un sentier étale qui conduit bientôt un peu au-dessus du col de l’Arzelier vers lequel on se dirige pour trouver le gîte d’étape La Soldanelle (1500m, tel : +33 476723881), un gîte d’étape des plus accueillants tenu par un couple de jeunes belges qui font de cet endroit, assurément, le plus haut estaminet belge de France. Et quel choix de bières trappistes ! La vue sur les deux pitons rocheux Agathe et Sophie qui nous dominent est spectaculaire et donne bien envie d’aller tâter du rocher et d’enfiler des chaussons d’escalade…

6h / +1000m / -1350m.
Diaporama Depuis le col de l’Arzelier, le chemin se dirige vers l’W, passant au pied des Moucherolle (Petite et Grande) jusqu’à rencontrer un sentier qui en lacets serrés monte vers la falaise. Le Pas de la Balme que l’on doit franchir s’atteint en parcourant des sangles (ce sont des banquettes herbeuses qui suivent les plissements de la roche).

Arrivé au Pas de la Balme, on abandonne le sentier qui conduit directement à Corrençon pour prendre à D une trace qui monte le long de la crête jusqu’à rejoindre le sentier de montée « officiel » de la Petite Moucherolle. Le sommet n’est plus très loin. Une fois arrivés au cairn sommital, on peut continuer jusqu’à la Grande Moucherolle (1h A/R à ajouter au cumul horaire de la journée).

Reprendre le sentier de montée mais continuer tout droit sur le sentier « officiel » en direction du Clot de la Balme. Le sentier est très pentu et traverse de nombreuses pistes de ski. On arrive au milieu de la station de sports d’hiver, bien triste en cette saison. Heureusement, l’appétit aiguisé par le bon air nous conduit directement pour un repas sur le pouce au Caribou. Sympa ! Plus que quelques minutes pour rejoindre le hameau des Ravauds par le chemin du réservoir où on pourra trouver des commerces (boulangerie, boucherie, supérette), afin d’assurer le ravitaillement pour les deux jours qui suivent, ceux-ci étant prévus en cabanes-refuges. On retrouve les marques du GR91 qui nous conduisent au gîte d’étape des Hauts Plateaux par la route du Clot de la Balme. Celui-ci se trouve au premier étage du club-house du golf (tel : +33 476958351). Un peu avant, on aura croisé le panneau indiquant la direction de la ferme « La Cabrioline » au hameau des Ritons où l’on peut acquérir directement chez le producteur quelques bons fromages de chèvre.

5h / +1000m / -500m.
Diaporama Important ! Faites le plein d’eau (voir le paragraphe « Logement et nourriture ») car les sources indiquées sur la carte peuvent être capricieuses…Du gîte d’étape, direction S. Nous traversons le terrain de golf puis, après avoir franchi le 45ème parallèle, nous entrons dans la forêt. Le sentier monte en pente douce jusqu’à la cabane de Carette. Nous continuons à suivre les marques blanches et rouges du GR91, passons un collet et descendons vers une grande étendue d’alpages au lieu-dit Darbounouse (bergerie au milieu de la clairière). Bien avant d’atteindre la bergerie, à la lisière de la forêt, prendre à gauche plein S.

Le sentier étale se remet à monter doucement, traverse quelques champs de lapiaz, ces « coulées » de calcaire et arrive aux ruines de Tiolache-d’en-Haut. En moins de 30mn nous arrivons bientôt à la cabane de la Jasse du Play. Nous posons notre sac et partons de suite à la quête de l’eau : pour trouver la source, continuer le GR91 vers le S, 150m après la stèle, obliquer à gauche (c'est le nouveau tracé du GR91 depuis 2020...). En traversant les étendues herbeuses direction SE, le sentier vous y conduit en 10mn, celle-ci sourd à l’aplomb d’un gros rocher au pied du Rocher de Séguret.

5h / +800m / -600m.
Diaporama De la barraque, reprendre le GR91 pendant 30mn jusqu’à la Jasse de la Chau puis prendre à gauche le GR de Pays « Sentier Central ». Suivre les marques jaunes et rouges pendant une petite heure jusqu’au Pas de la Ville. Ne pas descendre vers Gresse-en-Vercors mais prendre à main D le sentier bien tracé qui conduit au sommet du Grand-Veymont. Suit une apre montée d’abord dans les rochers puis au milieu des buissons. Le sentier atteint le sommet à 2341m, le randonneur dispose d’une vue splendide à 360° si le temps est au beau… Le Mont-Aiguille tout proche présente sa prairie sommitale, profitez-en, il n’y a pas beaucoup d’autres belvédères comme celui-là.

La descente est à l’image de la montée toujours sur un sentier bien tracé mais pentu. Après un passage dans le vallon au pied de l’Aiguillette, appelée aussi Petit-Veymont, on arrive bientôt à la cabane des Aiguillettes. Passer la nuit dans ce lieu enchanteur est en tout point remarquable et vous laissera un souvenir impérissable, écoutez plutôt : le silence, la beauté des paysages alentours, le chamois qui s’inquiète de la porte ouverte et qui passe la tête par curiosité avant d’aller jouer dans la muraille rocheuse et surtout la présence d’une source persistante à 10mn au Col des Bachassons… Que peut-on vouloir d’autre ?

4h / +300m / -1000m.
Diaporama Revenir au col des Bachassons puis descendre dans le thalweg par un sentier très rocailleux au pied du Petit-Veymont. Vers 1350m, prendre une piste sur la droite qui reste à niveau pour rejoindre en 30mn le chemin principal du « Tour du Mont-Aiguille » (voir commentaire de juin 2022 en bas de page) que l’on emprunte vers le haut. Le sentier s’élève en forêt puis rejoint les contreforts de Mont-Aiguille jusqu’à presque le toucher… On arrive au col de l’Aupet à 1627m. Il ne reste plus qu’à descendre jusqu’au hameau de la Richardière. En chemin, n’hésitez pas à vous retourner pour profiter des vues spectaculaires sur cette canine dressée vers le ciel et qui vous domine.

Gîte d’étape à l’hôtel-restaurant « Au gai soleil du Mont-Aiguille » (tel : +33 476344171). Si vous n’avez pas trop flâné en chemin, vous pouvez même glisser les genoux sous une table pour un déjeuner plein de finesse. Ca change des jours précédents en refuge avec le jambon de pays, les pâtes et le riz… Dans l’après-midi, vous pouvez vous rendre en 1h A/R à Chichilianne par la route pour effectuer un ravitaillement.

6h / +1000m / -200m.
Diaporama De la Richardière, se diriger par la route puis la piste vers le départ du sentier du Pas de l’Aiguille au fond du vallon plein W. On remonte sur le plateau en 1h30 et on atteint un monument érigé en mémoire des résistants de la 2ème guerre mondiale puis une bergerie et enfin de refuge de Chamailloux tout de bois construit.

Sur ce plateau très herbeux, vous aurez accès à la dernière source de la journée. Remplissez vos gourdes car l’étape peut être longue et si d’aventure le soleil et le vent s’en mêlent, votre consommation risque d’être plus importante. Alors garde ! Prendre à hauteur du refuge la direction W où vous trouverez dans un petit lapiaz une trace balisée de cairns qui traverse les Hauts Plateaux du Vercors dans sa partie la plus étroite. On passe bientôt à côté d’une bergerie et gardant toujours le cap SW jusqu’à rejoindre au niveau d’un petit bosquet d’arolles le sentier, parcours commun des GR91 et GR93. Suivre quelques minutes à G les marques blanches et rouges jusqu’à une séparation de chemins : GR93 en face, GR91 à droite. Prendre le GR91 qui s’élève en pente de plus en plus soutenue en direction du Roc de Peyrole. Dernière bosse à franchir : le Pié Ferré à 2041m mérite un petit détour.

Au travers d’une végétation peu dense, on arrive au point où l’on domine le pré dans lequel se trouvent les cabanes de Châtillon. A peine arrivés, la visite de courtoisie au berger effectuée, on se dirige vers la source. Celle-ci se trouve à 10mn de marche sous le plateau. On y descend par le chemin de Châtillon-en-Diois et au niveau du pied des falaises, on oblique à G pour atteindre la source creusée à même la roche calcaire. L’eau est bien fraîche et pure. Penser à se munir d’un bol pour remplir les gourdes. Revenus à la cabane, ne pas oublier d’aller jeter un coup d’œil sur le rebord du cirque d’Archiane, aux dimensions vraiment imposantes. On y voit planer nombre de volatiles dont le vautour-fauve. Peu à peu le soleil au couchant habille les murailles de couleurs diverses. Quel calme !

4h30 / +300m / -1400m.
Des cabanes, prendre la direction de Châtillon-en-Diois, descendre sur un sentier bien tracé en suivant les marques blanches et rouges du GR91. Au croisement avec la piste forestière, la prendre sur la G pour contourner le rocher qui finit la Montagne du Glandasse au S. Dans un parcours en forêt suivre les indications de direction d’Archiane (quand il y en a…) sur le sentier balcon du Glandasse en restant à niveau. On descend dans le vallon et on entre dans le village d’Archiane. A côté du lavoir se trouve le gîte d’étape (tel : +33 475212447).

7h / +1200m / -900m.
Diaporama C’est une journée « immersion et perdition »… Donc à faire par temps clair et stabilisé. Ne pas oublier les réserves d’eau. Si le temps n’est pas franchement engageant, une variante courte est possible : faire en A/R la randonnée jusqu’au carrefour des Quatre Chemins de l’Aubaise (le sentier qui passe au milieu des falaises est vraiment superbe) puis, de retour au vilage d'Archiane, prendre le GR93 vers le S pendant une heure jusqu’au village de Bénévise.

Monter par le GR93 en direction des falaises. Après avoir traversé une zone de cultures, le sentier rejoint le pied des falaises RG orographique. Attention aux chutes de pierres au passage sous la Tête du Jardin : marcher l’un derrière l’autre avec un écart d’une vingtaine de mètres pour prévenir le randonneur précédent. On arrive enfin… en haut du vallon au carrefour des "Quatre Chemins de l’Aubaise". Le GR93 tourne brutalement à gauche pour rejoindre le croisement d’il y a deux jours. Nous laissons les marques blanches et rouges et prenons à D dans un petit chemin qui s’élève en zigzags et qu’il faut poursuivre dans une direction NE en suivant des séries anarchiques de cairns.

Au bout de 30mn, incliner franchement à l’E pour trouver (si possible) en 1h la bergerie du Jardin du Roi. Sinon, se repérer sur le sommet qui domine le plateau : la Croix de Lautaret (1950 m) sur lequel on arrive si l’on a bien continué vers l'E.
 

Une fois au sommet, rejoindre plein S à travers pentes herbeuses et lapiaz la piste que l’on voit au loin dans la Plaine du Coureau. Au bord du précipice, on croise les bergeries de Tussac puis la piste descend en larges zigzags vers la route. On prend à D pour arriver en peu de temps au village étape. Nuit au gîte de Bénévise (tel : +33 475211614). Accueil de qualité.

Depuis les Quatre chemins de l'Aubaise, une variante à la traversée par le Jardin du Roi serait de longer les falaises du cirque d'Archiane en passant au sommet de la Tête du Jardin pour rejoindre le vallon de Coureau. Cet itinéraire m'a été proposé postérieurement à la réalisation de cette randonnée. Gageons que celui-ci devrait être très intéressant car disposant de merveilleux panoramas. Juste un peu de prudence au bord des falaises mais là, on a quand même moins de "chance" de se tromper car il suffit de suivre les replis du terrain...

7h / +1000m / –1150m.
Diaporama C’est la dernière, dommage… Après la journée « je n’ai pas eu besoin de balisage pour me retrouver… », nous partons sur le GR93 et ses rassurantes marques blanches et rouges. On passe au hameau des Nonnières puis on remonte en direction du col de Jiboui en passant par la Ferme du Désert.

Quelques flottements quant au balisage : avant la ferme, bien quitter la piste après la traversée du torrent au moment où celle-ci fait un virage à 180° à D, et dans le pré où la ferme est construite, continuer à découvert jusqu’à voir des marques sur les premiers arbres. D’ailleurs, c’est ici que l’on quitte le GR93 pour prendre à G un sentier qui rejoint directement le col de Menée. La suite se déroule sur une piste balcon à l’opposé de la route jusqu’à l’ermitage de l’Esparron. Une dernière grimpette au col du Prayet nous donne accès à un sentier (balisage jaune) qui nous conduit en 1h à Chichilianne. Sur la Route des Oches, juste à la sortie du village, incliner dans une sente à G pour rejoindre la Route de Clelles et poursuivre sur le goudron jusqu’à rencontrer sur la D un chemin de terre qui conduit à la gare de Clelles-Mens, terme de notre randonnée.

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