[Népal] Du Mustang à Phu
Un itinéraire exceptionnel qui tutoie les cimes en suivant deux allées serties de diamants bruts : Non ! Vous ne rêvez pas, cela existe vraiment tout au N du Népal… Cette allégorie dessine les contours d’une randonnée à nulle autre pareille : il ne s’agit pas seulement de grimper sur un sommet comme ça vite fait bien fait, non, de faire le tour de quelque chose, non plus… mais de s’adonner au fil des jours à un apprentissage tout empreint de lenteur, de connaître une élévation progressive à la découverte de contrées à la forte connotation historique dont on ne soupçonnait pas qu’elles existassent avant qu’un génie (non, le mot n’est pas trop fort), à la découverte d’une micro-région perdue entre deux pôles médiatiques, soit assez « fou » pour nous la faire aimer bien avant que nous n’y mettions les pieds. Merci à Paulo Grobel d’avoir partagé cette découverte ! Ce guide de La Grave parcourt depuis de nombreuses années ces contrées limitrophes du Tibet et fait naître en nous des idées de treks en tout point différentes de ce qui est couramment proposé et pratiqué. Cette fois-ci, il s’agit du Damodar himal composé de deux chaînes de montagnes quasiment parallèles qui proposent un élégant passage altier entre le royaume du Mustang, secret car longtemps fermé (ou tout du moins limité) au tourisme de masse, et les vallées fréquentées de l’Annapurna, mondialement connues des trekkers de tous pays puisque terrain de jeu de milliers d’entre eux chaque année. J’avais eu l’occasion quelques années auparavant de monter jusqu’à Phu et avait gardé en mémoire de cette excursion un souvenir ému et empreint d’un « il faut que j’y revienne » et j’aurais pu ajouter à l’époque sans savoir que cela pouvait être possible « par le haut »… Eh bien, l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir lorsque s’est présentée à moi la possibilité de me joindre à un groupe constitué et proposé sur le site du voyagiste Allibert, spécialiste des treks engagés. Je savais qu’il m’était impossible de monter moi-même cette randonnée du fait du caractère très engagé de la traversée, surtout si la météo devenait soudainement moins conciliante…
Voici donc le topo détaillé de cette expédition (et les photos…) mais ne nous le cachons pas, il ne s'agit pas d'un trek habituel : on est à l'extrême limite de l'expédition en très haute montagne et vouloir réussir cette traversée nécessite une intendance bien supérieure à celle des "Tours de…". Entre autres, l'aspect suivi médical, touristes et népalais, est primordial et conditionne bien évidemment la réussite de l'entreprise. Le moindre bobo, la plus petite défaillance, peuvent avoir des conséquences très graves, voire irrémédiables alors que l'on est "prisonnier" entre deux barrières montagneuses et que le retour en arrière nécessite de repasser plusieurs cols pour s'en sortir… Il convient de s'assurer au préalable des services d'une agence népalaise habituée des expéditions au-delà de 7000m, d'un staff médical doté d'une réserve conséquente de médicaments multi-pathologie, des services d'un guide de haute montagne rompu aux conditions que l'on rencontre dans ces contrées reculées, d'une base arrière à Katmandou que l'on peut solliciter via téléphone satellite pour déclencher des secours. Ne pas négliger non plus le contrôle permanent de l'acclimatation jour après jour avec un saturomètre, permettant de déterminer une éventuelle faiblesse. Et bien sûr, disposer d'un caisson hyperbare, seul appareil en dehors du masque à oxygène et ses bouteilles à pouvoir éventuellement atténuer les effets néfastes du mal des montagnes, le fameux M.A.M.
Ce trek ne s'improvise pas, loin de là ! Si vous voulez tenter un "coup", n'hésitez plus, ce circuit est fait pour vous ! Mais attention, pas question de tricher avec soi-même, les fabuleux paysages auxquels on accède de l'autre côté du Saribung La ne se dévoileront à vous qu'au prix d'une préparation physique et mentale sérieuse. Vous aurez besoin de volonté et d'abnégation pour les conquérir, la récompense se distillera jour après jour, des collines, canyons et plateaux du Mustang aux contreforts du Damodar himal, à l'éventuelle ascension du Saribung peak et lors de l'interminable descente vers les premiers villages habités de Phu et Naar, deux authentiques joyaux de vie pastorale sertis au creux de pics élancés dont la plupart d'entre eux ne sont même pas baptisés… Et en prime, si vous avez respecté votre feuille de route, offrez-vous une dernière grimpette au Kang La avant la déprime des trois derniers jours à patauger dans le chantier du percement de la piste de Besisahar à Manang. Bonne découverte !
Et n'oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d'autres choses encore.
Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Carte Mustang-Phu
LE TREK JOUR PAR JOUR
Jour 1 : Katmandou - Pokhara
40mn d’avion.
Visite de la ville chito (rapide en népalais) et derniers achats pour combler les manques. Change de l’argent. Diaporama En début d’après-midi, direction l’aéroport de Katmandou (vols intérieurs) pour se rendre à Pokhara (nombreuses compagnies Agni, Yeti, RNAC, Buddha, etc.). Nuit à l’hôtel Angel (res +977 61464713) sur Lake Side. Une dernière pizza avant de partir en trek ? Une bonne adresse : Caffe Concerto à deux pas.
Autre possibilité en prenant un vol en milieu de matinée : une fois à Pokhara, on peut se balader au bord du lac mais aussi se diriger à l'W de l'aéroport où l'on peut rendre visite à l'International mountain museum qui comme son nom ne l'indique pas serait plutôt un musée ethnologique avec une petite partie réservée à la montagne...
Jour 2 : Pokhara - Jomosom - Kagbeni
20mn d’avion + 40mn de 4x4
Diaporama Vol en tout début de matinée (twin-otter 20 places) à cause du vent fort qui balaie la vallée de la Kali Gandaki à partir de 11h du matin et qui anihile toute velléité d’atterrissage des avions sur l’altiport de Jomoson. Rencontre du sirdar, du cook et des porteurs qui sont arrivés ici par les moyens terrestres depuis qu’une piste relie désormais Jomosom à Beni. Répartition des bagages :
- chargement sur des mules, direction Luri gonpa, de tout l’équipement de haute montagne qui servira uniquement dans la deuxième partie du trek (piolets, crampons, baudriers, cordes, etc.).
- le reste, acheminé par porteur, suivra le groupe et sera disponible chaque soir.
Départ du trek en tout début d’après-midi : traversée du village-rue de Jomoson (2700m, C, E) direction N pour aller emprunter la passerelle sur la Kali Gandaki et rejoindre la RG. A 300m du pont, on trouve le service de jeep pour Kagbeni (40mn de piste un peu défoncée, Rs350/personne). On longe la RG de la Kali Gandaki parfois en hauteur mais aussi dans le lit de la rivière car la piste subit les outrages des saisons et se trouve coupée en maints endroits. La vallée est très large et on commence à découvrir les couleurs particulières des roches du Mustang. On croise beaucoup de trekkers qui descendent du Thorong La. Malheur à eux ! Le vent violent qui souffle du S soulève des monceaux de poussière et le passage des jeeps n’arrange vraiment rien… C’est assurément désagréable après l’air raréfié mais pur qu’ils ont respiré là-haut au moment où ils tutoyaient les cimes. Diaporama Arrivée à Kagbeni (2840m, lodges, épicerie, camping, check-post, Téléphone fixe, Cellulaire, Electricité), visite des ruelles et du monastère (entrée Rs100).
Depuis le toit du gonpa, belle vue sur le Thorong La. Dans le village, remarquer les chörtens aux formes particulières et les « demons catchers » cloués au-dessus de nombreuses portes destinés à éloigner les démons. On trouve aussi Mémé, une sculpture murale représentant un grand-père (… !), le vit dressé, qui est considéré comme un « protecteur de porte » (dieu local). Un peu plus loin on rencontrera aussi Iwi, la grand-mère, attributs sexuels exposés... Nous ne sommes pas au bout de nos surprises dans cet ex-royaume du Mustang dont nous partons à la découverte. Nuit en lodge ou sous tente à proximité d’un lodge.
Jour 3 : Kagbeni - Chele
4h40 / +550m / -280m
Diaporama Magnifique lever de soleil sur les faces N des Nilgiri et du Tilicho peak. On traverse le village de Kagbeni (2840m). Au passage, on peut remplir les gourdes à la boutique à proximité du pont au centre du village et qui met à disposition des trekkers une eau d’excellente qualité traitée à l’ozone (Rs35/litre qui permet de ne pas avoir à recycler une bouteille plastique et qui coûte au minimum Rs70/litre et jusqu'à Rs200 plus on s'éloigne de Jomosom…). On passe par le check-post de validation du permis spécial acquis à Katmandou. Autrefois : "On suit la piste en RG de la Kali Gandaki. De l’autre côté de la vallée, on dépasse le village de Tinigaon (45mn, 2915m) dans lequel arrive le sentier qui débouche du Haut-Dolpo. Un peu plus loin, on remarque sur la droite les vestiges du sentier historique bien mis à mal maintenant puisque délaissé par les habitants de la vallée. On arrive à un croisement (45mn, 2900m). On laisse partir sur la gauche le chemin qui descend dans les gorges et on poursuit sur la piste en montée. On dépasse la confluence de la Kali Gandaki avec la Chilumpa khola (panorama superbe). On franchit un collet (30mn, 3055m) juste avant de s’engager sur un plateau désertique. A l’autre extrémité, désescalade sur une trace qui serpente entre les pénitents d’agglomérats de galets et de sable qui ne demandent qu’à s’écrouler… On retrouve la piste dans un thalweg et on la suit en face vers la G pour entrer dans le village de Tangbe (40mn, 3010m, T, C, E)". En 2019, avec la construction d'une piste de 20m de large, cela ne sert VRAIMENT plus à rien de parcourir à pieds cette large piste poussièreuse où les jeeps, les motos et les camions se suivent, sans répit pour le randonneur. Il est vraiment préférable de reprendre une jeep, au moins jusqu'à Tangbe et demandant quelques arrêts photos au conducteur (s'il est bien luné...).
Visite des ruelles et lunch à proximité de la fontaine au N du village. Possibilité de grimper en 10mn sur le tertre coiffé de chörtens rouges pour une vue plongeante sur le village entouré de nombreuses cultures de céréales mais aussi de vergers (les pommes sont en tout point extraordinaires, n’hésitez pas à en acheter !). Diaporama Continuation vers le N mais il faut monter au-dessus de la piste une dizaine de mètres pour trouver le sentier qui suit la ligne électrique jusqu’à un collet (15mn, 3090m). On s’aperçoit que la piste a souffert des éboulements de terrain et est coupée en de nombreux endroits (réparations à l'automne 2011). Un peu plus loin il va falloir emprunter une trace poussiéreuse un peu touchy pour éviter une paroi rocheuse verticale (30mn, 3000m).
On retrouve une portion de piste en meilleur état juste avant d’entrer dans Chhusang (30mn, 2950m, lodges, épicerie, T, C, E). Au bout du village, on traverse le lit de la Yak khola et on remonte en face. On passe devant quelques lodges puis on descend dans le lit de la Kali Gandaki avant de suivre la RG sous d’impressionnantes falaises ocre jusqu’à l’entrée d’une gorge étroite (30mn, 2980m). Noter qu’au niveau du pont en RG, des cavités ont été creusées dans la paroi pour servir d’hébergement à des écritures sacrées afin qu’elles protègent les voyageurs de passage. On traverser sur le pont pour rejoindre la RD et on attaque la montée en lacets jusqu’au village perché de Chele (15mn, 3075m, lodges, camping, T, C, E). Nuit en lodge ou sous tente à proximité d’un lodge.
Noter depuis 2014 l'ouverture d'un service de bus et de jeeps entre Jomosom, Kagbeni et Chhusang (compter dans les Rs800/pers).
Jour 4 : Chele - Ranchung (Chungsi Cave) - Ghilling
6h / +1400m / -900m
Pour des raisons d'acclimatation à l'altitude (on va bientôt commencer à frôler les 4000m), on peut envisager de couper cette longue journée en deux parties en faisant étape à Samar (3620m, lodges, épicerie, T, C, E). Ou mieux encore : depuis que le sentier entre Chele et Samar à été détruit au début de l'année 2019, de poursuivre en jeep jusqu'à Samar et enchaîner la journée de marche vers Ghilling via Chungsi cave et Syangmoche.
Diaporama On part de la fontaine à côté du lodge en direction du haut du village. Montée ardue jusqu’au rebord d’un plateau très minéral (20mn, 3185m). Belle vue dégagée au loin sur le Tilicho peak et la dépression du Mesokanto La. On poursuit tout droit en direction des montagnes grises qui ferment l’horizon. On suit la piste avant de l’abandonner dans un virage vers la droite pour suivre en face le sentier sableux historique en lacets. On laisse partir la ligne électrique sur la gauche en direction du village de Ghyakar (pas encore visible). Poursuite de notre progression sur un rein au milieu de belles concrétions géologiques (15mn, 3235m) avant de contourner la montagne par sa G et entrer dans une superbe vallée avec le village de Ghyakar perché en RD du canyon, ensoleillé et entouré de nombreux vergers.
On continue en RG de la vallée sur un sentier balcon tracé à flanc de falaise (20mn, 3320m). On remonte la vallée en épousant tous les contours de la roche avant d’incliner la marche vers la D sur un chemin un peu plus plat. En 2019, on est contraint soit de franchir la passerelle métallique pour prendre pied sur le plateau de Gyakar avant de remonter vers le NW sur une piste et rejoindre le Dajori La soit on continue sur la piste principale (plus court).. On rejoint la ligne électrique. A l’arrière, large vue sur le Nilgiri N, le Tilicho peak et le Thorong La entre autres… On débouche dans un col, le Dajong La (1h05, 3600m), duquel la fertile vallée de Samar s’ouvre à nous. Il suffit de suivre le chemin sur la G pour rejoindre les premières maisons du village que l’on découvre tardivement dans un virage où sont érigés trois chörtens couleur Mustang : rouge (la divinité de la connaissance), blanc (la compassion) et le bleu-noir (la déesse qui combat les démons). Les chörtens assurent pour les villageois une protection contre les démons des trois mondes : le souterrain (lu), la terre (tsen) et le ciel (lha). Pour des explications complémentaires sur Rigzun Gönpo, cliquer sur ce lien ou celui-là. Ils renvoient vers le site de Paulo Grobel sur lequel vous disposerez d’explications et de clichés illustratifs.
On entre dans Samar (15mn, 3620m, lodges, épicerie, T, C, E). On traverse le village pour monter sur le tertre au-dessus des chörtens et disposer d’un panorama étendu sur le Nilgiri N, le Tilicho peak, le Glacier Dôme et le Roc Noir appartenant à la crête E de l’Annapurna I, le Khatung Kang, le Thorong La, le Yakwa Kang et complètement sur la gauche le Damodar himal (ou Surkhang himal) au sein duquel doit se trouver le sommet du Saribung encore caché derrière de plus hauts pics glacés. Descente de la colline pour rejoindre le village et partir sur la D en franchissant la porte. Diaporama Grosse descente dans une première gorge suivie d’une petite remontée qui conduit à un chörten (20mn, 3650m). Bifurcation de sentiers : à gauche, version courte par le haut pour se rendre à Syangmoche via le Bhena La en 2h (c'est la piste automobile d'aujourd'hui...), à droite, version longue qui passe par la gorge de la Bhena khola et Chungsi cave. On suit l’itinéraire du « bas » qui plonge sur la D pour toucher le fond d’un canyon. Remontée rapide en face sur un plateau gazonné avec une kharka (10mn, 3630m). Ne pas partir sur la gauche rejoindre l’évident sentier de la version courte mais poursuivre tout droit au-delà de la kharka dans une forte montée jusqu’à un col dont on distingue tout là-haut les lungtas flotter au vent. Montée ardue dans les pentes sablonneuses pour un panorama de légende (30mn, 3830m). On poursuit en courbe de niveau pendant 10mn vers un deuxième col. Panorama encore plus large pour le déjeuner sorti du sac (pack-lunch). De nombreux vautours-fauves tournent dans cet endroit.
Du col, descente sur la G en direction du fond du canyon aux parois ourlées : on se croirait presque au-dessus du Grand Canyon du Colorado, toutes proportions gardées mais quand même… On traverse le torrent et on remonte la gorge sur la G sur 400m (40mn, 3440m) jusqu’à la base de l’escalier de 30m de dénivelée qui conduit à Chungsi cave, haut-lieu de la religion bouddhiste au Mustang. Diaporama Visite de la grotte (entrée Rs100) au milieu de laquelle s’est érigée une très imposante stalagmite. Pas mal de ferveur sur le site car le lieu est sensé avoir accueilli Padma Sambava dit Guru Rimpoche.
On revient sur nos pas pour se diriger vers la G sur un sentier qui franchit un ressaut. Il donne accès au fond de la gorge que l’on suit en s’élevant jusqu’à sa sortie. On traverse brièvement un plateau avant de rejoindre la piste à l’entrée de Syangmoche (1h, 3800m, 2 lodges, C, E). Le passage du Syangmoche La est une pure formalité (10mn, 3850m). La vue sur le massif des Annapurna et du Damodar himal est immense et si le vent ne nous poussait pas à déguerpir, on pourrait y rester un bon moment à contempler les cimes enneigées… Au N, on peut apprécier la vue sur d’immenses plateaux veinés de profonds canyons qui se perdent à l’infini. On emprunte la piste jusqu’à un extraordinaire chörten en face duquel démarre le sentier coupe-lacets pour se rendre à Ghilling. Le haut Mustang nous attend, ne le faisons pas attendre plus longtemps ! Descente par la piste jusqu’à une bifurcation sur la D dans un virage pour suivre en contrebas la ligne de murs de manis et de chörtens jusqu’à l’entrée du village (45mn, 3680m, lodges, camping, T, C, E). Nuit en lodge ou sous tente à proximité d’un lodge.
Jour 5 : Ghilling - Dhakmar
4h10 / +700m / -580m
Noter que depuis 2011, les nombreuses explorations de sentiers que j'ai pu mener m'ont conduit à valider d'autres itinéraires bien plus passionnants que celui décrit ci-dessous. Laissez la piste poussièreuse de côté et engagez-vous sur les crêtes ! Allez donc jeter un coup d'oeil au autres circuits "Mustang" décrits sur le site...
Diaporama Visite du village en tout début de matinée (2 beaux chörtens et 2 monastères, l'ancien en haut et le nouveau en dessous) avant de prendre la direction du fond de la vallée sur un sentier en faux-plat montant jusqu’à dépasser le village de Chhunkar. Diaporama On retrouve la piste venant de la gauche (50mn, 3800m) et on emprunte un large sentier coupe-lacets où la pente se redresse nettement jusqu’au Nyi La (25mn, 3995m). Côté S, large vue dégagée sur l’Annapurna himal avec l’Annapurna I qui se détache maintenant vraiment du Tilicho peak. A l’opposé, côté N, ce sont les hauts plateaux du Mustang qui s’étalent à perte de vue. On imagine sans peine au-delà l’immensité du plateau tibétain…
Du col, descente directe en face sur un chemin pentu qui rejoint la piste un peu plus bas. On croise de nombreuses familles des villages du Mustang qui se dirigent vers Pokhara pour passer l’hiver au chaud. A la source (30mn, 3775m), on laisse partir la piste vers la droite et on continue sur un bon sentier à main G en courbe de niveau pour atteindre le Ghemi La (15mn, 3745m). Ne pas hésiter à grimper sur le tertre de droite pour élargir la vue si bien sur l’Annapurna himal que pour disposer d’une vue plongeante sur la vallée de Ghemi bordée de falaises grises et ocre aux formes très particulières (10mn A/R, 3765m).
Une fois revenu au col, descendre à D sur un sentier en forte pente et entrer dans le village de Ghemi (25mn, 3560m, lodges, épicerie, T, C, E). La visite vous réservera la découverte de nombreux coins intéressants et entre autres un chörten à tête de Bouddha, assez rare dans cette partie du Népal. Possibilité de prendre le lunch dans le Mustang hotel, ancienne demeure de la sœur du roi du Mustang, une maison richement décorée. Au sortir du lodge, partir sur la D pour longer le mur de manis dans lequel sont insérés de nombreux moulins à prières puis passer auprès d’un édifice rouge dans lequel on peut tourner un modèle de moulin un peu plus imposant. Descendre derrière le bâtiment jusqu’à la rivière, franchir le cours d’eau sur une passerelle en bois et remonter le thalweg une centaine de mètres sur la G avant de partir à D sur un bon sentier en lacets et atteindre un collet sur une épaule (35mn, 3740m) donnant accès au vallon des pénitents rouges que nous avons pu admirer ce matin du haut du Ghemi La. On suit à présent un sentier balcon qui se rapproche peu à peu du fond de la vallée. Juste derrière une maison isolée (30mn, 3735m), on tourne à G à travers champs pour rejoindre un hameau lové au pied des falaises couleur ocre.
On poursuit au-delà du village toujours vers le fond de la vallée. On fait un grand détour à droite pour venir raser les falaises et ainsi éviter une zone humide. On atteint le haut du village de Dhakmar (30mn, 3800m, lodges, camping, T, C, E). Nuit en lodge ou sous tente à proximité d’un lodge au pied des falaises au milieu desquelles certains pénitents ont autrefois été creusés pour servir d’habitation et de réserves de blé et d’orge.
Jour 6 : Dhakmar - Lo Ghyekar gompa - Marang - Tsarang
3h30 / +400m / -600m
Diaporama Du haut du village, monter vers le fond de la vallée puis incliner à D dans une gorge de pénitents gréseux qui contourne le massif par la G. La montée est rude mais le minéral qui domine invite en permanence à l’arrêt photo. Et puis, si vous avez de la chance, vous pourrez agrémenter cette ascension d’un arrêt contemplation d’un groupe de bharals, ou blue sheeps, qui colonise cet espace. Le bharal est un animal préhistorique datant d’avant le « schisme » qui a vu se séparer les ovins et les caprins. Moment d’émotion…
On débouche dans un premier col (30mn, 4020m) donnant accès au rebord d’un plateau. On poursuit tout droit pour passer une bosse et accéder à un deuxième col, le Mui La (20mn, 4140m). A l’arrière, la vue est très étendue sur le massif de l’Annapurna himal. De l’autre côté, on voit nettement le village de Marang qui nous attend. Mais on va partir en premier sur la G rejoindre un haut lieu du bouddhisme, à savoir le monastère de Lo Ghyekar, premier monastère ayant jamais été construit au Mustang et datant du XIème siècle. Diaporama Descente sur un bon sentier et arrivée par le haut au niveau de chörtens rouge vif (30mn, 3935m). Si vous avez la chance que le gardien soit présent sur site, visite absolument indispensable de l’édifice religieux (Rs100, pas de photos à l’intérieur).
Il recèle de nombreux trésors : dans la première salle, les murs sont tapissés d'ardoises sculptées et peintes tandis que dans la deuxième ils sont recouverts de peintures datant de la date de construction du monastère et qui n’ont miraculeusement pas été touchées depuis… Une merveille ! Du toit, le panorama est immense sur le Damodar himal, objet de notre convoitise pour la semaine prochaine.
Diaporama Après la visite, laisser partir sur la gauche le sentier direct de Lo Manthang via le Chogdo La et descendre sur une épaule morainique où sont érigés murs de manis et chörtens jusqu’à la rivière, la traverser et la suivre quelque temps en RG jusqu’à une maison isolée. Prendre à G afin de rester à hauteur et ainsi atteindre le village de Marang (40mn, 3760m). Du centre du village, prendre à D et plonger entre les pénitents de grès jusqu’à une clairière formée de trois ormes colossaux puis continuer un peu sur la D pour remonter vers la passerelle métallique et franchir la rivière. A G pour longer à mi-hauteur la rivière bordée de splendides ensembles de pénitents blancs et jaunes. Exceptionnel ! On commence à voir quelques champs clos en contrebas du chemin peu de temps avant de découvrir le Royal Palace de Tsarang qui se dresse dans le lointain au bord du plateau.
On poursuit jusqu’à l’ensemble de chörtens duquel on dispose d’une belle vue d’ensemble sur le village (1h20, 3620m). Partir sur la D puis à G et rejoindre le haut du village de Tsarang (10mn, 3600m, lodges, camping, épicerie, T, C, E). Diaporama Une fois le camp dressé, il est indispensable de partir à la découverte de ce splendide village. Quelques dizaines d’années auparavant, Tsarang était une ville importante car elle avait été la première capitale du royaume du Mustang avant que la cour royale ne se déplace vers Lo Manthang où nous serons demain midi. Entre les chörtens, le gonpa et le Royal Palace, on pourra disposer de nombreux points de vue sur le village et sur les alentours, sans oublier de flâner au gré de ses envies dans les ruelles où l’on croise pas mal de monde. Les habitants assis sur le seuil de leur porte profitent des derniers rayons de soleil de la journée. Nombreux échanges de « Tashi Delek » et grands sourires assurés... Nuit en lodge ou sous tente à proximité d’un lodge.
Les porteurs et le staff de cuisine sont montés directement au-dessus du camp de Dhakmar en empruntant le chemin qui démarre à droite des cavités creusées dans la roche (départ près du chörten avec les drapeaux à prières). Cet itinéraire leur a permis de rejoindre Tsarang en moins de 2h.
Jour 7 : Tsarang - Lo Manthang
3h / +675m / -300m
L'itinéraire décrit n'est pas le plus sympa de tous car il suit la piste poussiéreuse... Je vous conseille d'emprunter les liaisons décrites dans "Mustang hors des sentiers battus" (Tsarang - Dhi La suivi d'un Dhi La - Lo La (il est décrit en sens inverse Lo La vers Dhi La plus loin dans ce topo, mais ce n'est pas grave de le faire dans les deux sens car les panoramas sont tellement somptueux qu'on ne les voit pas de la même manière...)) ou dans "L'essentiel du Mustang" via Lo Ghekar et le Chogdo La.
Diaporama Du village de Tsarang, on rejoint les chörtens de couleur jaune et on descend vers la rivière à 3480m pour passer le pont. En chemin, on passe à proximité d’un superbe chörten avec de vieilles peintures à l’intérieur. On monte en face sur la D pour rejoindre la piste en provenance de Marang puis un premier collet situé juste en face du village de Tsarang (40mn, 3600m). Incliner légèrement à G à l’ENE pour suivre la piste principale d’abord en courbe de niveau puis en pente ascendante pour passer un deuxième collet (15mn, 3660m). On poursuit de manière monotone sur la piste direction N en longeant à belle distance la RD du canyon. On atteint bientôt le superbe chörten de Sungda (35mn, 3750m).
Il s’ensuit une petite montée pour atteindre le rebord du plateau, le Sungda La (3910m). La traversée du plateau est là aussi monotone et sans intérêt jusqu’au col du Lo La (1h, 3975m) duquel on domine la large cuvette où est érigée la capitale du Mustang, Lo Manthang. Du haut, le village paraît bien ténu entouré de ses hauts murs de protection au milieu de l’immensité des champs cultivés. Seuls les gonpas rouge vif tranchent avec la blancheur du sable alentours. Descente sur la large piste vers le village avant de traverser la rivière et remonter jusqu’au pied des remparts du village fortifié. Tourner sur la D et se poser dans un des lodges ou campings hors les murs (30mn, 3830m, lodges, campings, épiceries, T, C, E). Nuit en lodge ou sous tente à proximité d’un lodge.
Jour 8 : Lo Manthang
Journée repos et d’acclimatation en altitude. Diaporama Possibilité de visiter la ville fortifiée et ses alentours. La ville est ceinte de murs blancs et ne possède « officiellement » qu’une seule entrée au N (depuis le temps, un certain nombre de portes annexes ont été creusées ce qui fait dire aux habitants que la "walled city" s'est muée en "holed city"…). Trois monastères et un musée sont à visiter (1 ticket groupé à Rs1000 pour l’ensemble, à acheter juste à la porte du monastère de Choede gonpa). Les trois sites religieux (Choede gonpa, Jampa gonpa et Thupchen gonpa) et le musée hébergé dans l’enceinte de Choede gonpa recèlent de multiples merveilles et entre autres des peintures originelles datant du XIIIème siècle. Munissez-vous d’une lampe de poche à faisceau puissant pour pouvoir les examiner. Malheureusement, pas de photos afin de protéger les œuvres des pillages.
Le problème principal pour aller d’un site à l’autre sera de trouver la bonne personne qui détient les clefs, ce qui vous permettra à l’occasion de découvrir les ruelles de la ville et, au passage, ses nombreux chörtens. Vous pourrez aussi regarder de l’extérieur le palais royal dans lequel réside en permanence le roi du Mustang (même déchu au moment de l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, il est encore respecté par les Lopa, les habitants du Mustang). Peut-être aurez-vous même l’occasion d’être reçu au palais royal dans l’après-midi lors d’une audience collective (compter un droit d’entrée de Rs200). Il est décédé le 16 décembre 2016 à Kathmandou. D’autre part, quelques boutiques de souvenirs, toutes situées sur la place centrale du village devant le palais royal, proposent à la vente de pures merveilles en provenance du Mustang ou du Tibet (la frontière est à 20 kms). Dans l’après-midi, vous pourrez aller vous promener (à cheval ou à pieds) autour de Lo Manthang : une idée, suivez la clôture E des jardins en partant des chörtens hors les murs et descendez au S jusqu’aux ruines du vieux fortin (compter 30mn) et revenez par le côté W (40mn de plus). Vous apprécierez sûrement la couleur des roches et le fameux « cône glacé » de la Sakau danda qui dégouline (très imagé). En tous cas, balade très sympa... Nuit en lodge ou sous tente à proximité d’un lodge.
Noter que l'on peut rester beaucoup plus de temps sur Lo Manthang pour explorer la région des plateaux et de canyons située au N de la capitale du Mustang. Par exemple : le fort Ame Pal, les crêtes de la Sakau danda, la grotte de Konchok Ling, les gonpas de Chhoser et les grottes de Jhong, l'ermitage de Samdrubling, etc. Toutes les excursions sont décrites sur ce site dans les topos relatifs au Mustang.
Jour 9 : Lo Manthang - Dhigaon
4h / +400m / -750m
Sûrement l'une des plus fantastiques balades du Mustang avec l'accession à la grotte de Konchok Ling (non proposée sur ce topo). Et pourtant si peu connue puisque le sentier n’était pas mentionné sur les cartes topographiques... Cela a été corrigé en 2015 sur les cartes concoctées en collaboration avec Paulo Grobel. Diaporama De Lo Manthang (3830m), on retourne sur le Lo La par où nous sommes arrivés dans la vallée il y a deux jours. Au col (45mn, 3975m), le panorama à 360° est d’une beauté époustouflante si bien au N sur les hauts plateaux du Mustang qu’au S lorsque notre regard se pose à l’infini sur les montagnes glacées de l’Annapurna himal, éclatantes sous les rayons du soleil matinal.
Diaporama Continuer 200m au-delà du col et tourner sur la G plein S sur un sentier duquel on déguste, à chaque collet que l’on franchit, la beauté sans cesse renouvelée des horizons proposés. On chemine en courbe de niveau à flanc de colline sur de hauts plateaux sableux profondément entaillés de canyons. Devant nous, les montagnes du Damodar himal réapparaissent. A notre gauche, les hauts plateaux s’étendent à perte de vue. De combe en combe, nous cheminons entre terre et ciel et l’on s’éleve doucement jusqu’à dominer de belle façon la faille que l’on suivait pourtant déjà à belle hauteur. On s’arrête à un belvédère 500m avant un col (1h05, 4050m). On surplombe le canyon et tout au fond on reconnaît le « cône glacé » de la Sakau danda qui ferme la vallée de Lo Manthang. On poursuit jusqu’au col (15mn, 4100m). Belle vue sur le Nilgiri N, l’Annapurna I et le Dhaulagiri I. On peut apprécier la profondeur du bassin fluvial de la Kali Gandaki au niveau de Marpha : pratiquement 6000m ! La suite de l’itinéraire s’effectue toujours en balcon, dominant sur la droite la piste que nous avions empruntée pour venir de Tsarang. On identifie même, tout en bas, l’imposant chörten de Sungda, bien petit depuis notre belvédère. On arrive dans un nouveau col (20mn, 4075m). On bascule sur la G et on passe du blanc écru qui nous accompagnait depuis ce matin au rouge. Un massif torturé se présente devant nos yeux. Incroyable ! Et le Damodar himal qui s’expose à présent en totalité à l’horizon… Maintenant on s’engage dans une descente en direction d’un large col qui domine la vallée de la Kali Gandaki. De ce col (25mn, 3980m), un sentier de chèvres part sur la droite rejoindre Tsarang que l’on voit au loin posé au bord de son plateau. Descente à G. Elle se déroule au milieu d’un des plus beaux panoramas que l’on puisse contempler au Monde : les montagnes tabulaires ruiniformes rivalisent d’audace pour présenter une palette de couleurs du blanc au rouge carmin et passant par le jaune et l’ocre… A l’horizon, toujours l’immensité du Damodar himal. On reste sans voix… Impossible de regarder ses pieds tant le paysage proposé est exceptionnel et pourtant il va bien le falloir car une descente abrupte nous attend pour nous conduire à un col, le Dhi La (20mn, 3838m). Arrêt contemplation du paysage multicolore et des nombreuses concrétions rocheuses avec quelques vautours-fauves qui planent gracieusement et détournent notre attention. On est vraiment bien…
Et c’est là que le délire va commencer (ou plutôt se poursuivre) : la descente de ce col s’effectue sur la G (on a laissé dans le col partir le chemin « officiel » de Tsarang sur la droite) dans un abrupt goulet poussiéreux au milieu d’un ensemble de pénitents blanc écru pour atteindre avec plaisir pour nos narines un petit plateau bien dégagé (20mn, 3680m). Le répit est de courte durée car il s’ensuit une autre descente encore plus pentue, limite vertigineuse si elle ne se produisait pas dans une pente de sable mou bien rassurant pour garder l’équilibre. On domine en permanence les champs cultivés de Dhigaon et, du village, tant la déclivité est importante, on n’en voit que les toits… Diaporama On louvoie deci delà entre des pénitents de grès et on débouche enfin dans la partie haute du village avant de pénétrer dans des ruelles agréables (20mn, 3470m, lodges, campings, T). Nuit en lodge ou sous tente à proximité d’un lodge.
Jour 10 : Dhigaon - Yara - Tashi Kabum - Luri Gonpa
4h / +650m / -175m
Diaporama Du centre du village à 3400m, descendre passer la Kali Gandaki soit sur la passerelle métallique en amont, soit sur un pont de bois (gelé le matin…) en aval. Suivre la RG en descente et incliner à G pour s’engager dans la large vallée fluviale de la Puyung khola (on peut aussi passer par le haut...). On dépasse le village de Surkhang (c’est de là que démarre l'un des sentiers de Tangge permettant de rejoindre Muktinath en 3 longues journées de marche) avant de s’enfoncer dans de superbes gorges blanc écru. Le filet d’eau devient de plus en plus ténu alors que nous arrivons au pied des pénitents en forme de lame de couteau que nous avions vu dans le lointain lors de notre descente sableuse d’hier sur Dhigaon (45mn, 3535m). On quitte le lit de la rivière pour s’élever en lacets en RD en direction du village de Yara. On évolue dans un paysage ruiniforme avec en arrière-plan les fameux pénitents. C’est superbe sous les rayons du soleil matinal. Les ombres portées dessinent vraiment les échancrures et l’effet de relief est saisisssant. Et dire que ce n’est que du sable durci par le vent et modelé par la pluie et le gel….
On traverse un chaos rocheux alternant les couleurs de roches entre jaune et gris foncé. Attention tout de même où l’on met les pieds car cet empilage reste très fragile et friable. On commence à distinguer les premières maisons de Yara et le plateau des pénitents nous réserve une bien belle surprise : il y a une autre série de pénitents, aussi impressionnante que la première, sur l’autre face du plateau. Par un virage à G suivant le passage dans une gorge resserrée, on atteint l’entrée du village de Yara. Pas d’unité architecturale dans ce village au sein duquel il n’est pas aisé de trouver sa route. Par quelque chemin que ce soit (...!), il vous faut rejoindre le ruisseau et le suivre vers la montée jusqu’à distinguer la canalisation d’eau. Une centaine de mètres avant, partir sur la D et rejoindre un chörten massif de couleur rouge (50mn, 3630m). Belle vue sur l’ensemble des pénitents et sur les champs en terrasse de Yara. Diaporama Continuer tout droit en inclinant légèrement sur la G pour passer au-dessus d’un laquet. Une flèche jaune invite à partir sur la G et, quelque temps après, on rejoint le lit de la rivière.
On suit maintenant le fond de la gorge. Peu de temps avant d’arriver à un îlot directionnel (50mn, 3760m), on est passé au lieu-dit Tashi Kabum où de nombreuses cavernes ont été creusées dans la roche à belle hauteur : les premiers H.L.M… (Diaporama en 2019, visite possible pour Rs200, demander en passant la clef au lodge Saribung de Yara). On laisse à droite le départ "officiel" du sentier indiqué "Damodar kunda" que l'on suivra demain et on poursuit au fond de la gorge jusqu’à voir un antique gonpa accroché à la roche sur notre G. Nous sommes au pied de Luri gonpa. Il ne reste plus qu’à rejoindre le sommet du tertre sur lequel est construit le nouveau gonpa (35mn, 3900m). Diaporama de 2010 et Diaporama de 2019 Pas d’emplacement dédié au camping sur le site mais il n’y a aucun problème pour se poser tout autour du gonpa. Le staff de cuisine dispose d’une pièce pour œuvrer et les porteurs pourront dormir au chaud. Dans l’après-midi, visite de l’antique gonpa accroché à la falaise et de la grotte à l’intérieur duquel un chörten orné de rares peintures très anciennes (elle sont datées du XVème siècle) et comme protégées par une pellicule de cire qui résistent vaillamment au temps qui passe (1h A/R +100m / -100m). Au retour, vous aurez peut-être la chance de pouvoir assister à une ou deux pujas, ces ferventes danses monastiques bouddhistes. En tout cas, la plupart du temps, l’endroit est grandiose et calme. Reposez-vous bien, le trek d’altitude démarre demain…
Jour 11 : Luri Gonpa - Ghyuma Thanti
5h / +1200m / -350m
Avertissements préalables : Premier point, c’est une étape qui présente un dénivelé important (plus de 1000m positifs qui plus est au-dessus de la barre des 4000m d’altitude…) car il n’y a pas de possibilité d’établir de camp intermédiaire. Deuxième point, il n’y aura pas d’eau sur la totalité de l’étape : comme il faut beaucoup boire en altitude, prenez vos précautions en vous chargeant d’au moins 3 litres de liquide.
Diaporama Du nouveau gonpa de Luri gonpa à 3875m, descendre rejoindre la rivière et la suivre sur 300m dans le sens de la descente. Emprunter le raccourci qui monte sur la G et rejoint rapidement le sentier "officiel" au-dessus du thalweg. On suit le chemin en montée vers la G avant d’aborder un plateau duquel la vue sur le haut Mustang est très étendue. A nos pieds, on devine le vieux gonpa rouge accroché à la falaise. En s’écartant vers la gauche, on peut voir le village de Ghara et même les falaises sableuses qui dominent Dhigaon. On vient buter sur la base d’un mamelon (1h25, 4150m). On attaque une montée en lacets serrés. Le Dhaulagiri himal commence à sortir de derrière la crête herbeuse. Le Dhaulagiri I flanqué de ses deux satellites, les Tukuche peaks, domine le massif. Derrière nous, on peut apprécier l’étendue du plateau du Mustang.
La pente continue d’être soutenue jusqu’à un autre belvédère encore plus extraordinaire (1h15, 4550m). Grande pause pour déguster le panorama. Le chemin se poursuit en pente adoucie jusqu’à s’aplanir totalement. On contourne un mamelon par la G pour entrer dans un vallon à l’herbe rase. On remonte à présent à belle hauteur en RG d’un profond canyon, partie terminale de la Puyung khola, jusqu’à un grand pré. Toujours tout droit, on escalade une butte herbeuse puis suivre le fil d’une crête qui semble partir vers l’infini du ciel. On arrive sur un grand alpage d’altitude (50mn, 4750m) avec la cime du Dhaulagiri I qui réapparaît. Quitter le sentier vers la D pour aller admirer la vallée de la Kali Gandaki à hauteur de Tsarang avec pour horizon la chaîne de montagnes qui borde le Mustang à l’W. Pause repas avec les pack-lunchs sortis du sac dans ce merveilleux endroit.
On attaque l’après-midi par une montée régulière dans un pré (cairns) qui conduit à un col (10mn, 4840m). Au-delà, on chemine en courbe de niveau à travers des alpages. Peut-être aurez vous la chance, là aussi, de contempler dans les pentes à gauche une horde de bharals qui profite des rayons de soleil et de la maigre pitance qui lui est proposée pour nous régaler de leur contemplation. Le Dhaulagiri I, un instant caché, se montre de nouveau, toujours dominateur, juste avant que l'on franchisse le large col (15mn, 4900m) dans lequel le Damodar himal s’étale sous nos yeux. Ce sera le plus haut point de la journée. Descente en deux parties, d’abord jusqu’à un belvédère duquel on peut revoir quelques montagnes du Mustang sur la droite, puis dans un pierrier à la pente sévère jusqu’à une kharka (40mn, 4670m). Après une petite remontée et un bout de sentier plat, on débouche à Ghyuma Thanti (10mn, 4730m, 2 cabanes, emplacements de camping, eau de ruissellement sur la G) sur un plateau au bord d’une petite gorge que nous remonterons demain. Nuit sous tente à proximité des cabanes.
Jour 12 : Ghyuma Thanti - Camp dans la gorge de la Bharche khola
3h30 / +700m / -530m
Diaporama Descendre à la rivière (4700m) et remonter la gorge sur une trace qui colonise souvent le lit du ruisseau. Au niveau d’un rétrécissement de la gorge (35mn, 4820m), partir sur la G en lacets pour s’élever au-dessus de la rivière et prendre pied sur un alpage. On part légèrement sur la G pour s’enfoncer dans un large vallon sur une moraine d’abord herbeuse puis pierreuse. On s’élève de belle manière jusqu’à voir le Dhaulagiri I apparaître derrière une croupe. Quelques mètres plus loin, on aborde un replat sur lequel on peut s’octroyer une pause bien méritée. Nous sommes à peu près à mi-pente (1h, 5100m). Le panorama est étendu sur le Dhaulagiri himal et les montagnes du Mustang qui bordent le lit de la Kali Gandaki. Au-delà du replat réparateur, la pente redevient soutenue jusqu’à déboucher dans le large col sans nom qui donne accès à une vision de plus en plus rapprochée sur les montagnes du Damodar himal (45mn, 5340m). Descente du col sur un sentier bien viabilisé en pente douce jusqu’à atteindre le fond d’un thalweg abrité du vent (25mn, 5150m, eau). Après une petite remontée d’une quarantaine de mètres, on retrouve un sentier en courbe de niveau qui parcourt à flanc de vastes pentes sans végétation d’où émergent quelques pitons ruiniformes. On atteint un belvédère au-dessus du canyon de la Bharche khola en préalable à une désescalade sur de larges lacets jusqu’au fond de la gorge au milieu de pitons rocheux de belle facture. Le camp au bord de la rivière est composé d’une guérite en tôle avec plein de place pour planter les tentes en bordure de la rivière (45mn, 4900m, eau dans la rivière). Endroit assez froid dès le milieu de l’après-midi car, entouré de toute part de hautes falaises, le site se retrouve très rapidement plongé dans l'ombre.
Jour 13 : Camp dans la gorge de la Bharche khola - Lacs de Damodar Kunda
5h / +800m / -730m
Diaporama Du camp à 4900m, remonter la gorge sur 500m pour trouver le départ sur la D d’un sentier bien tracé qui escalade un coteau pentu par de larges lacets jusqu’à une épaule où l’on retrouve (enfin…) le soleil. La pente s’adoucit alors que l’on aborde un plateau d’altitude (1h10, 5200m). On domine à présent la gorge de la Bharche khola. Devant nous, le col que nous convoitons luit sous les rayons du soleil matinal.
On poursuit en légère descente pour aller chercher le fond d’un thalweg avant d’attaquer la remontée d’une large selle. Le sentier redevient étale jusqu’au fond d’une combe (45mn, 5300m). Dernier effort pour ce matin avec la remontée d'une nouvelle épaule qui amène directement au passage du col (30mn, 5500m). La vue est étendue, si bien à l’arrière avec le proéminent Dhaulagiri I qu’à l’avant où l'on peut apprécier l’enfilade de la chaîne montagneuse du Damodar himal. De l’autre côté du col, descente en douceur dans du petit pierrier bien commode à fouler alors que le Damodar himal se découvre de plus en plus. On poursuit la descente du plateau jusqu’à un belvédère (50mn, 5300m) qui nous permet de deviner l’emplacement de la cuvette des lacs du Damodar, terme de notre journée. Tout autour de nous, on ne peut qu’apprécier l’élégance de ces enfilades de pics glacés, la plupart d’entre eux sans nom. Maintenant, on s’engage dans la désescalade d’une forte pente à l’herbe maigre. Le sentier historique qui passait RG du vallon a été emporté par un gigantesque éboulement. Un nouvel itinéraire a été ouvert en RD et rejoint l’ancien au niveau de la traversée de la rivière (40mn, 4800m). Franchir le cours d’eau du mieux que l’on peut (pas de pont...) et remonter en face en direction des montagnes enneigées. Puis s’enfoncer dans la combe, passer à proximité de deux groupes de kharkas (c'est le French camp cher à Paulo Grobel, point de départ de la traversée du Mustang vers le N le long de la frontière tibétaine) avant de remonter sur un large plateau herbeux pour atteindre un belvédère sur la cuvette des lacs de Damodar (45mn, 4990m). Ne nous le cachons pas, on s’attendait à mieux… Mais bon ! Descente sur le camp auprès des lacs (5mn, 4970m, 2 cabanes en tôle, emplacements de camping, eau à 100m à l’E du camp dans un thalweg). Nuit sous tente.
Jour 14 : Damodar Kunda - Japanese Base Camp
2h40 / +390m / -130m
Diaporama Partir du camp vers l’E et rejoindre le chörten qui trône sur son tertre (5mn, 4990m). C’est peut-être de cet endroit que le site est le plus photogénique avec ces cuvettes glacées qui composent un premier plan aux montagnes du Damodar himal. On s’enfonce dans le vallon en direction de l’émergent sommet du Lagula. On parcourt en up / down tous les fonds de combes avant d’arriver sur un large plateau où sont édifiées des kharkas (1h, 5000m). Mais pour arriver là, il va falloir se mesurer à un "sentier" qui a subi les affres de l'érosion : chaque contournement de mamelon détritique impose maintenant de passer par le haut tant la trace est abîmée (compter un peu plus de temps de parcours en 2016 qu'en 2010 !) Le site recèle de nombreux fossiles (saligrams) et quelques trophées ont été exposés par les bergers, entre autres un ensemble de cornes de bharal et un autre de mouflon de Marco Polo. On continue notre progression vers le fond de la vallée dans des alpages avant d’aborder une zone plus perturbée où l’on sent que le rivière doit en permanence creuser son lit après chaque éboulement de terrain (40mn, 5100m). La suite du parcours se déroule en montée progressive sur des résidus de moraine jusqu’au Japanese Base Camp, vaste espace au fond d’une combe dominée par d’impressionnantes moraines latérales de plus d'une centaine de mètres de hauteur. On peine à imaginer l’épaisseur du glacier qui existait à cette place (1h, 5250m, emplacements de camping, eau de fonte dans le torrent). Nuit sous tente.
Jour 15 : Japanese Base Camp - Camp avancé Thulo Dunga
5h / +700m / -200m
Attention ! La description de cette étape présente la remontée d'une langue glaciaire en RG orographique. Itinéraire ouvert il y une dizaine d'année par Paulo Grobel, il s'est aperçu au printemps 2015 lors de sa descente du Futi himal que le "sentier" avait été bien abîmé par des éboulements et pouvait se révéler très dangereux. Vous pouvez aller sur la page de son site qui aborde en photos ce problème et je vous en ai extrait une de ses photos sur laquelle on voit quel itinéraire privilégier maintenant : le tracé rouge en lieu et place du bleu. Certes ce doit être moins passionnant que la remontée de l'allée des pénitents mais sûrement plus sécuritaire... En tout cas, merci à lui de nous dispenser ces informations !
Diaporama Remonter la vallée glaciaire en RD et en arrivant sur le plat, incliner sur la D pour rejoindre le départ d’une trace cairnée dans un ressaut morainique. Cette trace est mal commode à suivre. La présence de nombreux cairns ne gomme pas les incessantes ruptures de pente et à plus de 5000m c’est épuisant. Un petit plateau est l’occasion de s’octroyer une pause (1h, 5370m). On poursuit en montée moins marquée avant de descendre vers le glacier et franchir le torrent (1h35, 5500m). On s’engage à présent RG du glacier dans un couloir d’une quarantaine de mètres de large. Le parcours est de toute beauté car bordé de part et d’autre de pénitents de glace de belle hauteur.
On quitte à regrets cette « allée des pénitents » en s’échappant sur la G à la cote 5675m où l’on remonte d’une vingtaine de mètres pour prendre pied sur la langue principale du glacier. Il s’agit maintenant de traverser en biseau l’immense champ de glace et de neige en louvoyant entre les crevasses évidentes et les séracs émergents. On se dirige alors vers le pied de l’impressionnante barre rocheuse qui borde le glacier sur sa RD avant de nous poser sur le fil de la moraine latérale (2h25, 5750m, emplacements pour 6 tentes, eau de fonte). Ce belvédère est exceptionnel du fait de la vue étendue sur le bassin d’alimentation du glacier et les sommets de toute beauté qui le bordent. Ceux-ci ont été explorés en 2008 par Paulo Grobel et Jean Annequin. Demain, nous passons du Mustang à la région de l’Annapurna par le Saribung La que nous ne pouvons pas voir depuis le camp, caché qu'il est par l'impressionnante falaise rocheuse du Kharsang peak. La nuit promet d’être courte mais très froide... Nuit sous tente.
Jour 16 : Camp avancé Thulo Dunga - Saribung La - Brikuti Shail BC S
8 à 10h / +500m / -1200m
Attention à l’horaire très tendu sur cette étape. Quatre facteurs sont à prendre en compte : tout d’abord la qualité de la neige sur la montée au col, puis l’éventualité d’accrocher à votre palmarès le sommet du Saribung peak à 6328m, la longueur de la descente et enfin la forme de l’équipe (touristes et porteurs).
Diaporama Remonter le fil de la moraine sur laquelle est posé le camp d’altitude. On laisse sur la gauche l’évident De Hults pass (à oublier car les champs de crevasses sur l’autre versant sont problématiques à aborder) pour continuer en direction de l’imposant Khumjunggar himal, la plus haute cime du Damodar himal. La moraine se termine au pied de la paroi rocheuse du Kharsang peak. S’élever en forte pente sur une selle neigeuse avant de découvrir loin devant le Saribung peak et à sa gauche le passage du Saribung La.
Toujours en montée mais maintenant avec une déclivité atténuée, on marche à flanc avant de franchir (rapidement…) un passage sous une barre menaçante de séracs. Puis on incline à G pour entreprendre la remontée de l’interminable "faux-plat" qui conduit au col (2h30 à 4h selon les conditions de neige, 6040m). Si vous êtes dans la limite basse de l’horaire, vous pouvez envisager l’ascension du Saribung peak (3h A/R non comptées dans l’horaire indiqué, F+) mais dans le cas contraire, oubliez, car la neige ne sera pas meilleure là-haut… Du col, belle vue plongeante sur les montagnes de l’Himlung himal (les deux sommets de l'Himlung, le Nemjung et de Gyaji Kang) et toute la haute vallée de Phu, ce "Little Mustang" dans lequel nous allons maintenant pénétrer.
Descente pleine pente sur le large glacier peu crevassé en 2010 (mais qui a tendance depuis 10 ans à se crevasser davantage avec le réchauffement climatique...) dans sa partie haute jusqu’à un replat (30mn, 5750m). On découvre sur la droite les sommets du Chhib himal et du Shasar. Au-delà de ce replat, le glacier devient plus perturbé et il est fortement conseillé de s’encorder et de chausser les crampons. Garder cette configuration jusqu’à l’extrémité de la langue glaciaire (1h, 5570m, possibilité de camp de fortune en RG de la moraine si on est en retard, eau de fonte dans le torrent).
La suite de l’étape est une interminable descente en up / down d’un glacier recouvert de débris morainiques. On suit la ligne de cairns pour se retrouver au camp de base S du Brikuti Shail (4h15, oui ! vous avez bien lu quatre heures quinze..., 5017m, emplacements pour 6 tentes, eau dans le torrent qui sort de la moraine latérale RG au pied du vallon duquel émerge le sommet glacé du Lagula peak). On est au milieu de nulle part : impressionnant de solitude et un silence oppressant... Au loin, on devine l’étroit sillon au pied du Gyaji Kang dans lequel nous allons nous rendre demain et où se trouve le village de Phu, mais il y a encore un long chemin à parcourir…
Jour 17 : Brikuti Shail BC S - Nagoru - Phu
6h / +400m / -1300m
Diaporama Du camp sur la moraine, on poursuit la descente jusqu’à rejoindre la RG d’un torrent qui s’en va rejoindre la Layju khola. A l’horizon, l'Himlung, le Nemjung et le Gyaji Kang nous présentent leurs belles parois glacées et composent un bel ensemble. Nous entrons dans un défilé duquel nous sortons assez rapidement au moment où les parois se resserrent (1h, 4750m). On franchit un mamelon morainique sur la G avant de descendre traverser un torrent. En face, on remonte à mi-pente pour un parcours de quelques minutes à flanc. Puis soudain, c’est la désescalade rapide pour rejoindre le bord du torrent et l’initialisation d’un parcours chaotique. On va passer 30mn assez angoissantes au bord du torrent sous la menace constante de chutes de pierres. La moraine latérale au pied de laquelle nous évoluons est réellement délitée et les groupes de bharals qui évoluent une cinquantaine de mètres au-dessus de nous ne sont pas un gage de stabilité du terrain…
Enfin, c’est la délivrance (1h30, 4575m). 300m plus avant, on laisse l’itinéraire RG le long de la rivière pour s’élever d’une centaine de mètres fortement dans la pente sur la G et rejoindre un excellent sentier d’altitude (20mn, 4630m) qui vien(drait...) du Tibet en franchissant un col à plus de 6000m. Renseignement pris auprès de Paulo Grobel, le sentier rejoint un ensemble de kharkas à la limite de la moraine et s'arrête là : ça faisait pourtant un bel alibi pour retourner une fois de plus marauder dans le coin... Tant pis ! La portion que nous allons suivre, elle, est bien réelle et d’excellente viabilité. On domine la gorge de la Layju khola à belle hauteur et les paysages proposés sont superbes. Le sentier-balcon franchit de nombreux fonds de combes dominés de splendides pénitents rocheux, à l’instar de ceux que l’on avait connus du côté du Mustang. Le Pisang peak apparaît sur la droite alors qu’au moment de franchir un dernier virage sur la G, on découvre le village khampa de Nagoru (1h, 4550m), abandonné il y a quelques temps par ses habitants d’origine tibétaine et en rebellion contre l'envahisseur chinois (un peu contre leur gré quand même, bien aidés par la C.I.A qui les a abandonnés un peu plus tard, ah la géopolitique !). Même dans un coin aussi désert, revoilà quelques marques de la civilisation que nous avions laissée il y a quelques jours du côté de Yara, au Mustang, si loin déjà...
Diaporama Après le lunch, descente pour traverser une petite rivière, longer les terrasses incultes et aboutir à une deuxième rivière que l’on traverse également (20mn, 4500m). En face, on remonte un excellent sentier en lacets jusqu’à un chörten (20mn, 4680m). Le belvédère est encore une fois exceptionnel sur les montagnes frontière du Tibet et permet d’apprécier le chemin parcouru depuis ce matin. Vers l’avant, le Kanguru himal et le Pisang peak nous invitent à les rejoindre, ou tout du moins les longer par leur base pour retrouver le riant pays des Annapurna. On emprunte un sentier-balcon qui passe par un deuxième chörten (10mn, 4675m) puis un troisième (10mn, 4660m). Au passage on croise un drôle de monolithe rouge planté sur le bord du chemin, plutôt du genre hindouiste. Renseignement pris, il s'agit d'une pierre levée érigée en mémoire des 7 gorkhapa assassinés en juin 2009 par des habitants de la vallée de Naar alors qu'ils cueillaient une plante médicinale très recherchée (et donc à très grande valeur marchande...) : la yarsagumba. Enfin, cette journée se clôt par une descente pentue vers la vallée de Phu (belle apparition sur la gauche de l’Himlung himal) avec une partie délicate au moment de contourner l’éperon sur lequel est érigé le nouveau monastère du Phu (terrain sableux lors du franchissement de cônes de déjection). On entre dans Phu (1h, 4100m) par le petit pont de bois (passerelle métallique 200m à D), on part sur la G et on se pose soit sur une des terrasses du village si les cultures ont été récoltées (se renseigner au « bar » de Kharsang situé juste au début de la ruelle d’entrée dans le village), soit au terrain de camping "officiel" de l’autre côté de la rivière en redescendant traverser la Phu khola par la deuxième passerelle métallique en aval du village. Nuit en lodge ou sous tente.
Jour 18 : Phu
Journée de réserve et visite du village (lodge, camping, T). Diaporama L’endroit est paisible, quelques yacks paissent dans les champs alentours. On peut être déçu car il y a quand même peu de montagnes enneigées à l’horizon à l’exception notable du géant Kang Guru. Gageons qu’en prenant un peu d’altitude, cela va se résoudre… A droite, les maisons sont disposées en arc de cercle, accrochées qu’elles le sont au terrain friable. Les banquettes successives orientées vers le sud dominent le vallon au milieu duquel les champs en terrasse ont été créés, patiemment, année après année... En empruntant des ruelles étroites et pentues, on poursuit l’ascension vers le sommet du village pour apprécier la topologie du site. Flânez le long des ruelles, posez-vous et laissez-vous imprégner de cette atmosphère particulière de bout du Monde. D’ailleurs, vous aurez sûrement l’occasion de rencontrer quelques personnages dont le souvenir restera à jamais présent dans votre mémoire. N’hésitez pas à grimper jusqu’au vieux gonpa qui trône au sommet d’un monticule une cinquantaine de mètres au-dessus des maisons. Si vous avez le temps, depuis le gonpa, partez vers le fond du vallon pour effectuer une belle balade panoramique d’une petite heure de temps. Suivez le canal d’irrigation, allez jusqu’au fond de la combe et revenez en bord de plateau (en direction du Kang Guru) pour trouver le sentier de descente en lacets qui rejoint le torrent. Au retour, jetez un coup d’œil sur la falaise opposée au village, il n’est pas rare qu’une horde de bharals joue à nous faire peur, accrochée dans la paroi. En milieu d'après-midi, une fois le soleil occulté par la "falaise à bharals", pourquoi ne pas rejoindre Kharsang dans son "bar" et déguster bien au chaud un massala tea (ou autre chose comme le raksi...) ? Histoire de partager un moment de convivialité et attendre en excellente compagnie le repas du soir.
Jour 19 : Phu - Mahendra Pul
5h10 / +510m / -1080m
Diaporama Sortir du village vers l’aval et franchir la rivière sur la passerelle métallique. Laisser sur la gauche le terrain de camping de Phu et descendre RG jusqu’à un bel ensemble de chörtens en contrebas du chemin. Remonter sur le chemin et passer à la G du vieux fortin pour emprunter un sentier balcon au-dessus de la rivière qui s’enfonce dans d’étroites gorges. On rejoint bientôt Phu gate (mur de manis et porte ornée) avant de plonger sur un sentier en zigzags serrés jusqu’à la rivière qui sort d’en dessous de deux roches monumentales.
On reste RG de la Phu khola souvent à proximité de l’eau mais parfois, pour franchir des obstacles naturels (résidus morainiques, torrents déboulant de vallons pentus, etc.), on a souvent l’occasion de s’élever puis de redescendre peu après. La gorge est splendide de minéralité. On alterne parties ensoleillées et passages dans le congélateur. A l’extrémité de la gorge, le sentier a été construit à flanc de falaise. Il a été créé de toute main et de manière assez osée lors du franchissement de certains rognons rocheux. Visions impressionnantes de vide sans peur excessive (attention toutefois à la hauteur limitée…). On débouche sur les alpages riants et ensoleillés de Kyang (2h30, 3865m, eau de source, camping, « buvette khampa » en saison). L’Annapurna II apparaît à l’horizon alors que derrière nous de superbes falaises dolomitiques invitent à la pratique de l’escalade tout terrain... Endroit magique s’il en est, on s’y poserait bien ! Mais il nous faut bientôt repartir à l’assaut d’une première moraine, puis d’une deuxième, avant de descendre jusqu’à la Mjuru khola, bien grosse, car issue d’un important groupe de montagnes caché à main gauche : le Kechakyu himal dont le plus haut sommet se révèle être le Gyaji Kang (7074m mais invisible de cet endroit).
En face, on remonte en écharpe sur une autre moraine pour atteindre Chyakhu (1h, 3735m), vaste espace de prés cultivés et village saisonnier. On descend sur la D des champs (quelquefois des groupes de bharals colonisent les pentes inférieures du Kang Guru himal) avant de basculer dans le profond thalweg de la Junam khola issue des impressionnants glaciers du Kang Guru. Remontée bien cassante jusqu’à Junam goth (30mn, 3640m, "buvette khampa" en saison), village abandonné. La suite de la journée emprunte un sentier en up / down jusqu’à une bifurcation à D au niveau d’une bergerie sous roche (45mn, 3585m, le chemin tout droit conduit à Meta (en 25mn, lodge) et au-delà à la descente directe en 5h sur Koto, un village sur le Tour des Annapurna, par la gorge). On traverse une zone d’alpages avant d’aborder une descente très pentue au milieu d’un ensemble très érodé de pénitents sableux. Le « chemin » rejoint les ponts (ancien et nouveau) qui permettent de passer RD de la Phu khola. Le camp de Mahendra pul se trouve une vingtaine de mètres au-dessus (25mn, 3505m, eau, camping, tea-house). Nuit sous tente.
Jour 20 : Mahendra Pul - Naar - Kang La Phedi N
5h / +1250m / -100m
Diaporama S’élever derrière le camp et reprendre le sentier de montée de Naar vers la G. Bien tracé, le chemin présente de beaux points de vue sur la vallée de la Phu khola jusqu’aux sommets lointains du Chako et du Ratna chuli. Le Kang Guru commence à présenter ses glaciers sommitaux de belle importance. On arrive à Naar gate (1h, 3800m, la porte de Naar) juste avant de rejoindre en 10mn le haut d’un plateau pour une pause bien méritée. Le souffle retrouvé, on repart pour une grimpette jusqu’à un chörten donnant accès à un sentier qui fait le tour d’une combe bien pentue au-dessus de la Labse khola. Au fin fond de la vallée, on devine le passage du Teri La et à D les montagnes de l’Amatsan et du Jomsom himal (voir topo des 5 cols de l'Annapurna qui décrit cet itinéraire sauvage vers le Mustang). L’ascension recommence par quelques lacets et on prend pied sur un alpage. Devant nous, un mur de pierres plates conduit à emprunter un escalier mural sur la gauche de la porte. De l’autre côté, l’ambiance est plus tendue au moment où l’on traverse un alpage au milieu duquel paît un troupeau de yacks (plus ou moins placides…). Juste après, on rejoint un ensemble de chörtens et l’exceptionnelle vue sur le massif du Kang Guru dont on dispose depuis ce belvédère (1h, 4150m). On poursuit le chemin en encorbellement au-dessus des espaces cultivés qui annoncent le village de Naar, lové dans un creux de vallée sur la droite. Après la porte d’entrée S (décevante...), incliner vers le haut du village pour atteindre l’espace où sont construits les 4 lodges du village (20mn, 4270m, épicerie, T) pour le moment du lunch. Sinon, le village est superbe et totalement différent de Phu. Diaporama Dominant une vallée ouverte et ensoleillée face au Pisang peak, le parcours de ses ruelles animées permet de partir à la rencontre de villageois occupés à leurs tâches quotidiennes. Beaucoup de convivialité. Après le déjeuner, on traverse le village de Naar pour sortir par la porte peinte qui se situe au N.
Diaporama On remonte le thalweg qui nous fait face pour prendre pied sur un plateau en pente douce, véritable allée de géant entre deux barrières montagneuses. On traverse un alpage où paissent des dizaines de yacks (1h45, 4700m, soyons humbles...) avant d’incliner notre marche vers la G et entamer une descente à flanc de la moraine pour rejoindre le confluent de plusieurs cours d’eau. En plein milieu de cet espace colonisé par les galets, on trouve l’enclos édifié par les népalais pour accueillir l’équipe : nous sommes à Kang La Phedi, le pied du col (45mn, 4650m). Nuit sous tente.
Pour le repas de midi, on peut recommander le lodge historique Shanti dont le propriétaire Nima est un personnage extraordinaire et haut en couleurs. Il peut vous proposer des balades à dos de cheval à prix d’amis sur le plateau mais aussi, à condition que la neige ne soit pas trop présente, jusqu’au passage du Kang La. Ces chevaux râblés sont réellement vaillants et ont le pied sûr. Il ne leur faudra que 3 à 4 heures de temps depuis Naar pour avaler les 1200m de dénivelée positive. Dans ce cas, vous pourrez alors descendre en 1h30 jusqu'au camp côté sud, le Kang La Phedi S. Ce sera assurément un excellent souvenir de voyage que vous rapporterez de cette expérience à nulle autre pareille. Protégez-vous bien du froid en montant, la partie de votre corps non exposée aux rayons du soleil pourrait bien se rappeler douloureusement à vous... Si vous choisissez cette option d'ascension, vous pourrez rester à Naar pour la nuit et disposer d'autant de temps que vous le désirez pour partir à la découverte de ce charmant village.
Jour 21 : Kang La Phedi N - Kang La - Kang La Phedi S - Ngawal
4 à 6h / +650m / -1500m
Diaporama Partir du camp pas trop tard et escalader les quelques lacets abrupts que l’on distingue sur la D. On atteint un replat alors que l’on s’est déjà bien élevé au-dessus du confluent de rivières. Le chemin continue peu ou prou en courbe de niveau vers le N et rejoint le torrent (1h, 4900m). Traverser le cours d’eau et s’élever sur une épaule morainique par un bon sentier en lacets jusqu’à passer sous le déversoir d’un petit lac gelé. On s’en éloigne vers la droite avant de parcourir un petit plateau en direction du col que l’on distingue droit devant marqué par ses lungtas flottant au vent. A l’arrière on découvre le Kang Guru, le Cheo himal mais aussi le Manaslu sous un profil peu connu.
Diaporama Devant, la chaîne des Chulu se présente à nous et entre autres le Chulu Far East. Dernier coup de collier pour atteindre le passage du Kang La (1h40, 5315m, C), taillé sur une arête effilée. De l’autre côté, on découvre la partie E de l’Annapurna himal nous proposant une vue inédite sur les Annapurna II et IV. La descente côté W commence dans de l’éboulis jaune bien pentu avec une falaise imposante à main D. Il faut bien peu de temps pour que l’on dépasse cette muraille et que l’horizon ne s’élargisse au Gangapurna et au Tilicho peak alors que l’on suit une trace bien commode dans laquelle on s’enfonce avec délectation… On traverse une zone de gros blocs tombés (30mn, 4900m) avant de suivre le fil d’une moraine en RD du thalweg (camp du Kang La Phedi S vers 4530m, eau). Tout au fond de la vallée, on commence à distinguer quelques uns des villages du Tour des Annapurna ainsi que la piste de l’altiport de Humde. A la fin de la moraine, obliquer sur la G et par quelques lacets sableux du chemin, atteindre une fontaine (20mn, 4500m). Poursuivre sur la G et rejoindre la RG du vallon au niveau d’une kharka située sur un belvédère de premier ordre sur la vallée (15mn, 4275m). On distingue parfaitement bien à présent sur la droite le tracé de l’itinéraire qui remonte depuis Manang jusqu’au lac Tilicho. On continue la descente en empruntant un sentier balcon et 10mn après avoir dépassé la kharka, incliner à D pour suivre le sentier direct de descente vers le village de Ngawal perché sur son tertre. La fin de la journée s’opère en désescaladant la ligne de chörtens et de mats habillés de darchoks qui surplombent le village. Entrée dans le village (30mn, 3800m, lodges, campings, T, C, E). Nuit en lodge ou sous tente à proximité d’un lodge.
Jour 22 : Ngawal - Ghyaru - Pisang - Bhrathang
5h45 / +300m / -1250m
Diaporama Partir du centre village vers la G lorsque l’on fait face à la vallée dominée par l’Annapurna II. On suit un sentier-balcon avec des vues imprenables sur l’Annapurna himal jusqu’à un chörten. On poursuit en descente encore sur 300m avant de trouver à main G dans une forêt de pins bleus de l’Himalaya l’itinéraire du village de Ghyaru. Ce village positionné en dehors du circuit "officiel" du Tour des Annapurna est resté dans l’état initial et c’est un plaisir rare que de suivre les ruelles étroites entre les habitations posées au-dessus des étables où meuglent buffles, vaches et dzos (1h45, 3670m, lodges). Sortir du village par le bas et suivre un sentier en larges lacets qui conduit jusqu’à une passerelle précédant un imposant mur de manis (30mn, 3280m). On dispose de belles échappées sur la vallée de la Marsyangdi khola au N au fond de laquelle on devine Braga et Manang. Il s’ensuit un parcours à plat dans une forêt de jeunes épicéas. Profitons-en pour dire adieu au Gangapurna, à l’Annapurna III et au Tilicho peak au moment où l’on "tombe", en ayant bien pris soin de suivre le petit chemin à main D, sur un petit bijou de lac d’eau pure aux reflets de couleur verte (1h, 3205m). Un site enchanteur au pied de cette montagne de géant, l’Annapurna II ! Whaou...!
Diaporama On poursuit le long de la Marsyangdi khola pour franchir une passerelle et entrer dans Pisang, gros bourg commerçant (30mn, 3205m, lodges, camping, T, C, E). Poursuite de la descente de la vallée en pente douce au travers d’un paysage de taïga dominé par l'impressionnante dalle rocheuse inclinée de la Swargadwari danda (4895m) qui n'est autre que l'envers de la falaise qui domine la gorge de la Naar-Phu khola. On se pose à Dhikur pokhari pour le lunch (1h, 3060m). Reprise de la descente dans une forêt de pins bleus avant de dévaler jusqu’au fond d’une gorge austère dans laquelle bouillonne la Marsyangdi khola. Traversée de la rivière sur une passerelle avant de suivre à mi-hauteur un large chemin en RG parfois taillé à même la falaise. La gorge s’élargit un peu à l’entrée de Bhrathang, hameau de quelques habitations resté nature, type Tour des Annapurnas des années 60… Nuit en tente dans l’arrière-cour d’un lodge (1h, 2840m).
Jour 23 : Bhrathang - Chame - Dharapani
5h30 / +400m / -1350m
Diaporama Démarrage dans la froidure matinale de Bhrathang pour rejoindre Talekhu (1h, lodges) puis Chame, le chef-lieu du secteur (25mn, 2670m, lodges, campings, commerces, banque, T, C, E, etc…). Puis c’est la descente vers Koto (20mn, 2600m, T, C), point de convergence du sentier qui descend des vallées de Naar et Phu par la gorge en passant par Meta et Dharamsala (compter 1j de marche depuis Meta). Au-delà, on remonte vers Thanchok (45mn, lodge, C) en traversant une belle forêt de pins. Du plateau, on désescalade un chemin sablonneux pour aller franchir une passerelle et remonter vers une bhatti isolée avant de rejoindre le village de Timang (1h15, 2800m, lodges, T, C, E). Belle vue sur toute la chaîne du Manaslu himal au milieu de laquelle on peut aisément identifier le Peak 29 (Ngadi peak) et l’Himalchuli. Descente en forêt sur Danakyu avec les singes langurs qui jouent dans les arbres et égaient notre marche. Quelques centaines de mètres après Danakyu, on entre dans Bagarchap pour retrouver une piste terreuse qui nous emmène à notre village étape de Dharapani, porte de sortie du Tour du Manaslu (1h45, 1900m, lodges, campings, T, C, E).
Jour 24 : Dharapani - Tal - Syange
7h / +450m / -1300m
Diaporama Poursuite de la descente de la vallée de la Marsyangdi khola en up / down jusqu’à Tal (2h30, 1610m, lodges, campings, commerces, T, C, E). Après Tal, nous entrons dans un espace qui a été massacré, le mot n’est pas trop fort, par le creusement à tout prix de la piste qui sera sensée dans quelques années relier Besisahar à Manang… Quelle désolation ! Nous marchons heureusement sur la rive opposée aux travaux. On rejoint toujours en up / down le village de Chyamje (2h30, 1300m, lodges, commerces, T, C, E) avant de retrouver un embryon de piste jusqu’à Jagat (45mn, 1250m, lodges, commerces, T, C, E). Le village, si coquet autrefois, est sinistré par la présence de boue et de cailloux en provenance du chantier de contournement du village… Par pudeur, je passerai sous silence l’horreur du parcours de descente entre Jagat et Syange. Celui-ci s’effectue sur une piste empruntée par quelques 4x4 moribonds et dont la construction a lardé la falaise d’une hideuse marque en zigzag. Affreux… ! On entre dans Syange (1h15, 1050m, commerces, lodges, T, C, E, 4x4 pour Besisahar à Rs350/pers). Traverser la Marsyangdi khola sur la passerelle pour se poser au camping officiel en RG de la Marsyangdi khola.
Jour 25 : Syange - Bahundanda - Bhulbule
4h15 / +250m / -400m
Diaporama Après notre journée galère d'hier, il va s'agir de retrouver un peu de sérénité matinale en prenant pied sur le plateau de Ghermu (lodges, C) où se déroulent quelques scènes pastorales de labour et de battage. On poursuit à flanc jusqu’à Bahundanda que l’on atteint au prix d’une grimpette coupe-souffle (2h, 1230m, lodges, commerces, camping, T, C, E). Ce village de brahmanes a perdu de son activité depuis que la piste amène directement les trekkeurs à Syange voire Jagat par l’autre rive de la Marsyangdi khola. Heureusement qu’il reste l’école et les cris des enfants ! A travers champs, on descend rejoindre Ngadi (1h15, 930m, T, C, E) pour retrouver des jardins exotiques à la flore luxuriante. Mais l’horreur ne nous sera pas épargnée : la fin du trek sera à nouveau perturbée par la construction de la piste d’accès au village de Bahundanda... Lui aussi aura droit à sa part de bonheur ! Entrée dans Bhulbule (1h, 850m, lodges, campings, commerces, T, C, E).
Jour 26 : Bhulbule - Besi Sahar - Dumre - Kathmandu
1h15 en bus sur une mauvaise piste jusqu’à Besisahar (Rs300/pers) puis 5h en bus (Rs650/pers) sur le goudron via Dumre et Mugling (pause lunch). Essayer d’arriver sur Kathmandu avant 3h de l’après-midi à cause des embouteillages qui se produisent chaque jour au niveau du col de Thankot (on peut perdre facilement 3 à 4h de son temps sur ces 15 derniers kilomètres…).
Jour 28 : Kathmandu - Europe
Derniers achats et peut-être encore une petite visite ? Envol du Tribhuvan International Airport de Kathmandu à toute heure de la journée (plusieurs vols par jour selon les compagnies) à destination d’un des émirats du Golfe Persique ou de l'Inde avant de rejoindre l’Europe.
Jour 29 : Paris
Arrivée à Roissy-CDG en tout début de matinée.
Relevés de terrain novembre 2010 et repérages en novembre 2011 et mai 2012. Correction du J15 en juin 2015. Correction du J14 en décembre 2016. Nombreuses corrections sur la partie Mustang en juin 2019 dues à la réalisation de la route entre Jomosom et Lo Monthang.
23 jours de marche / 103h / +14300m / -16300m.
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Commentaires
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- 1. Florence et Alain Huchon Le 11/12/2010
Bien contents d'avoir refait le voyage par la pensée et le texte ; d'accord avec toi pour dire la galère du tri des photos (mais il y en a de pires). Pour avoir suivi au quotidien l'élaboration de ta chronique, nous pouvons témoigner de sa véracité ; trek magique par la diversité des paysages, la richesse culturelle des villages rencontrés, l'accueil des lopas, la sauvagerie des zones traversées, mais physiquement rude malgré la qualité de l'équipe locale. Un joyau qui se mérite...
On t'embrasse -
- 2. joelle Huysecom Le 19/12/2010
Bonjour,
Nous nous sommes croisés à Lo Manthang (Joelle et Edith, les deux belges d'accord de devenir française à condition que vous changiez de président ;-) Super de lire le récit de votre parcours dont une partie correspond à celui que nous avons réalisé ! Que de souvenirs...
Bravo pour ce site plein d'infos, je le garde dans mes favoris en vue de mes prochaines vacances !
Joelle -
- 3. laugier Le 22/12/2010
bravo Pierre pour ce reportage hors des sentiers battus comme on aime
j'ai suivi ton fil rouge pour effectuer le trek des Ganesh/Paldor, sympa sur une vingtaine de jours (mais pluie + neige)
encore merci
Gérard -
- 4. chauvire Le 07/04/2019
Bonjour,
Merci pour cette bible du Népal et autres, véritable invitation à la marche et source d'informations précieuses !
Nous préparons un voyage de 2 mois au Népal, qui s'articulerait probablement entre manaslu / anapurna / mustang. Y a-'il une raison particulière pour effectuer mustang-phu dans ce sens ?
Quel serait le meilleur moyen de bénéficier d'un maximum d'autonomie tout en respectant les règles selon toi ?
Merci d'avance et beaux prochains voyages
Marion-
- PIERRE MARTINLe 11/04/2019
Bonjour Merci pour vos encouragements ! Pour le Saribung La, il n'y a pas de raison spéciale pour le faire dans le nord-sud comme sud-nord... Ceci dit, c'est une partie certes très belle mais qui nécessite tout l'équipement d'alpinisme y compris de quoi se sortir d'une crevasse (il y a de plus en plus de crevasses côté S). Et c'est lourd de le porter pour un seul passage glaciaire de tout votre périple. Je vous engagerais plutôt à traverser le Teri La pour atteindre le Mustang (voir le trek des 5 cols de l'Annapurna). En fonction du temps disponible vous pourriez rejoindre Luri gompa et aller vers les Damodar (passer par le sommet coté 5642 pour la vue du cirque du Damodar côté N) puis suivre le tracé du Grand tour du Mustang à l'envers (les cartes sont dans la sous-rubrique Documents de voyage). Par contre pour les régions de Naar Phu, Manaslu et Mustang vous devez être au moins 2 et obligatoirement accompagné d'un guide népalais assermenté. Pour Naar Phu 90$ pour 7 jours, Annapurna 20$ pour 1 mois et Mustang 50$/jour/pers. Pour l'agence qui vous le fournit vous pouvez passer par mon ami Chhetup Tamang qui vous trouvera l'une des personnes qui a fait ces circuits avec moi et connaît les passages. Comme vous êtes règlementairement obligés d'être avec quelqu'un... autant prendre celui qui connaît ! Si vous avez besoin de renseignements complémentaires, n"hésitez pas. Pierre
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