[Maroc] GTAM n°6 (Aït Bou-Oulli - Setti Fadma)

 

INTRODUCTION GTAM
GTAM

Le tracé de cette GTAM, la 6ème du nom, a été construit comme une alternative à la toute première GTAM, la n°1..., effectuée en 2005. Celle-ci suivait un itinéraire conventionnel, pour ne pas dire touristique, au cours de laquelle j'avais découvert les "joies" de la randonnée itinérante dans l'Atlas marocain, même si ce n'était pas la première fois que j'en arpentais les sentiers puisque présent depuis 1991... Pour cet opus, 20 ans après, j'ai voulu enchaîner nombre de passages dont je ne pensais même pas qu'ils puissent exister à l'époque (les méconnaissances d'une première..., mais il faut bien commencer un jour !), mais aussi insérer dans l'itinéraire quelques unes des découvertes opérées lors de la réalisation de circuits régionaux et accéder à des sommets un peu à l'écart voire emprunter des voies peu usitées pour accéder à d'autres.

Le far-west américain ? Non, le plateau de Telouat...

Certaines journées de marche pourront vous paraître courtes. Rien ne vous empêche d'adapter la longueur des étapes à vos capacités et à votre convenance ! Le contexte dans lequel la GTAM6 a été réalisée au début juillet a milité au respect des organismes (hommes et bêtes) en période de très forte chaleur. C'est la raison pour laquelle le groupe a essayé de réduire les amplitudes de marche aux seules matinées en partant "à la fraîche", se posant dès le début de l'après-midi pour profiter de l'ombre bienfaisante de la khaïma. Quelques fois, il a été possible de compléter l'étape par une remise en marche en toute fin d'après-midi après une pause conséquente. Ceci dit, ce n'est pas vraiment sympa pour les muletiers de charger et décharger les animaux de bât plusieurs fois par jour... Les seules grandes bambées qui ont été accomplies avaient pour cadre des traversées de crêtes et de sommets comme le M'Goun. Mais là, seul le groupe de randonneurs était concerné puisque mules et muletiers empruntaient un itinéraire plus direct par la vallée pour rejoindre l'étape.

Dès potron-minet sur les crêtes de l'Ighil M'Goun

Le tracé de cette GTAM s'est voulue explorer les à-côtés de la GTAM1. Toutefois, Brahim, notre guide, originaire de la région et fin connaisseur de ces espaces, a su magnifier la qualité de ce que j'avais pu construire. Des exemples ? La traversée des plateaux sur lesquels les Aït Tessaout passent l'été, possibilité que je n'avais même pas imaginée un seul instant, et cette descente de canyon depuis le tizi n'Iblouzène...

Sur les plateaux au-dessus d'Amezri avec les troupeaux des Aït Tessaout

La chaîne de l'Atlas marocain est-elle suffisamment large pour envisager 2 circuits en parallèle ? La réponse est oui ! Et même 3 ou 4 si l'on veut... Le potentiel est immense et une bonne connaissance des vallons, des passages et des sources permet d'envisager la création de nombreux itinéraires qui ne se recouvrent qu'épisodiquement. Pour cette GTAM6, le tracé est radicalement différent de la GTAM1 à l'exception de 3 portions : entre le refuge de Tarkeddit et Idroumamène puis entre Taouadja et Tighouza et enfin la dernière journée du trek sur le Yagour. Ca fait 3 journées sur la vingtaine du circuit. Et encore parce qu'il n'y a pas vraiment d'alternatives quand on veut passer par le sommet du M'Goun, côtoyer le lac de Tamda ou partir à la découverte des gravures rupestres du célèbre plateau...

Le Yagour est si vaste qu'il aura du mal à rentrer dans un smartphone...

Après en avoir terminé avec cette GTAM6, je m'aperçois avec stupeur que je n'ai plus assez de vocabulaire pour qualifier la beauté des espaces naturels de la montagne marocaine que j'ai la chance de découvrir in situ et que je vous fais partager. Toutes les GTAMs précédentes avaient leur charme :
- la GTAM1 était la première et donc celle de la découverte avec une grande claque dans la gu...,
- la GTAM2, celle qui permettait de toucher du doigt, par le nombre de villages traversés, la complexité de la vie de montagne au Maroc,
- la GTAM3, celle qui nous faisait découvrir les confins du moyen Atlas et des espaces moins montagneux, quoique...,
- la GTAM4, celle qui a permis d'ouvrir un itinéraire entre Imlil, la "Chamonix" marocaine et l'Atlantique, composée au jour le jour avec les acteurs locaux de la montagne, villageois ou bergers,
- la GTAM5, la seule réalisée en autonomie sans intendance muletière, destinée à valider, du fait de ses passages audacieux sur les crêtes, s'il était possible de la reproduire avec des mules (le verdict fut OUI...), la seule aussi dans le sens Ouest - Est.
Mais la GTAM6 me semble réunir les points forts de chacune des précédentes avec une composante particulière, celle de la découverte d'espaces très peu connus même des locaux...

Combien d'entre vous êtes allés au sommet du Rat comme Brahim ?

Avec mes amis marocains Brahim, (vrai...) guide, Majhid et Mohamed, les muletiers aguerris, sans oublier leurs valeureuses compagnes, et en étant accompagné d'Eric qui avait bien voulu me faire confiance pour sa découverte du haut-Atlas, nous avons pu créer un itinéraire novateur qui, chose étonnante..., opportunité des repérages oblige, donne les bases d'une 7ème traversée GTAM afin de compléter la connaissance de cette montagne marocaine si plaisante à traverser grâce à la profusion de sentiers de bergers... A vous de jouer ?

Et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF :  Pdf image 1 Carte - GTAM n°6

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

 

Jour 1 : Europe - Aéroport Marrakech - Voiture jusqu'au Tizi n'Tighrist - Abachkou (Ait Bou-Oulli)

3h de vol & 4h de voiture.
Diaporama Depuis l'aéroport de Marrakech transfert en voiture vers Abachkou via Demnat, Imi n'Ifri et le tizi n'Tighrist. Après la visite du site de gravures rupestres situé au pied des remparts septentrionaux du Rat, descente sur Abachkou (1665m, C). Nuit au gîte d'étape Adrar situé à l'extrémité E du village.

Les gravures rupestres du tizi n'Tighrist

Jour 2 : Abachkou (Aït Bou-Oulli) - Taghia - Traversée du plateau du Tafenfent - Bivouac au NE du plateau du Tafenfent

4h50 / +815m / -190m.
Du gîte d'Abachkou situé à 1665m, on remonte à D pour rejoindre le centre du village (souk le samedi) pour suivre sur la G la piste qui mène à Ghougoult et franchir l'asif Abachkou. Puis on remonte franchir une épaule détritique pour descendre dans le vallon de l'asif Ghougoult que l'on traverse. Juste après le pont, on commence à suivre sur la G peu ou prou le canal d'irrigation avant que l'on ne descende directement dans le lit de la rivière à cause des arbres qui obstruent le passage.

Samedi, jour de souk à Abachkou

Après avoir dépassé la confluence avec l'asif Abachkou, on avance jusqu'au pont effondré pour sortir momentanément du lit de la rivière et suivre un petit sentier en RD sur les banquettes alluvionnaires cultivées. On s'éloigne du lit de la rivière pour retrouver au pied des éboulis un bon chemin qui dessert les jardins. On retrouve le canal d'irrigation que l'on suit pour dépasser un vieux moulin. En poursuivant à hauteur on débouche, après avoir contourné une belle maison, sur la rivière qui descend du tizi n'Aguerd (45mn, 1635m, voir fin du topo Tour du Ouaougoulzat). On descend le lit de la rivière à sec pour rejoindre le canal d'irrigation qui traverse le lit de galets par une canalisation. On monte sur la D pour prendre pied sur les bords du canal puis à G pour suivre la bordure des cultures avant d'incliner sur la G et prendre pied sur un large sentier qui suit à distance l'asif Iguelouane. On se dirige vers l'E pour arriver au pied du village de Taghia (n'Aït Bou-Oulli). On incline sur la D pour emprunter une sente qui remonte assez directement en direction ds premières maisons dans de la terre rougeâtre et sur laquelle on commence à repérer des traces de peinture jaune (ces traces de peinture seront notre fil conducteur pour toute la journée : elles balisent un itinéraire de trail, une boucle entre les Aït Bou-Oulli et les Aït Bouguemez).

Depuis les hauts de Taghia, la haute vallée de l'asif Iguelouane

On dépasse l'école primaire du village toute colorée avant de poursuivre vers le haut du village sur une sente en zigzags. On remonte ainsi jusqu'aux maisons les plus hautes du village (50mn, 1755m, C). Belle vue arrière de l'enfilade de la vallée de l'asif Iguelouane avec Abachkou et à l'horizon les montagnes du Tignousti sur la gauche et du Rat sur la droite). A nos pieds s'étale le village de Taghia dont les différents hameaux occupent tous les recoins de la combe.

Taghia n'Aït Nou-Oulli

Le sentier se poursuit en forte montée au-delà des dernières maisons en direction de l'E pour prendre pied sur le rebord d'un plateau cultivé. On incline vers le SE en laissant à main droite une ferme alors que l'on s'élève à flanc dans un coteau planté de genévriers épars. La montée est régulière et la pente maîtrisée. Un peu plus haut, on retrouve des cultures juste avant que l'on ne dépasse un enclos à bestiaux (1h25, 2200m, C). On traverse une zone gravillonneuse couverte de genévriers et de chênes-verts face au sommet émergent du djbel Tifdaniwine. Devant un second enclos à 2275m, on incline sur la G pour descendre traverser un petit plateau terreux et remonter en face sur sa RD avant de s'éloigner vers la G. Tout au long du parcours on croise des genévriers séculaires dont les troncs sont torturés à la manière des bonzaïs, mais ici rien n'est dû à la main de l'homme... Et depuis quelques années le manque de précipitations, pluie et neige, leur rend la vie de plus en plus difficile et nombre d'entre eux périssent.

Forêt de genévriers sur le plateau du Tafenfent

Après le plateau, voici que l'on doit contourner un mamelon rocheux. On accède au sentier de contournement par une série de lacets avant de reprendre une direction E quasi étale pour atteindre une large crête à 2330m d'où l'on distingue au loin les verdoyantes prairies de la partie orientale du Tafenfent. En légère descente, on rejoint un espace d'estive doté de plusieurs bergeries dont une remarquable sous roche (1h05, 2270m, source). Depuis la source, on tourne fortement sur la G pour descendre traverser le lit à sec d'une rivière et on remonte sur un petit sentier en RD du vallon qui se présente orienté au N, lui aussi disposant de nombreuses bergeries. Par la suite, on traverse un plateau terreux sur lequel ne poussent que des euphorbes. Puis le sol devient plus caillouteux alors que l'on franchit un large collet à 2300m d'où l'on domine un immense plateau gazonné qui atteste assurément d'un passé lacustre (identiquement au lac d'Iferd du plateau du Yagour...). Aujourd'hui asséché, cet espace doit quelquefois se reconstituer en partie lors de fortes précipitations.

Le plateau lacustre asséché du plateau du Tafenfent

Tout au fond des deux vallons qui débouchent sur ce "lac", on identifie la barrière rocheuse du djbel Tarkeddit au milieu duquel se situe le tizi n'Aghouri qui permet de relier Ikkis au plateau de Tarkeddit, un sentier très utilisé par les touristes dans leur quête du sommet du M'Goun... Du plateau lacustre, on poursuit la montée au NE dans un dédale de cailloux roses pour traverser une "forêt" de genévriers qui précède l'accession à une crête à 2320m de laquelle on découvre en contrebas une cuvette plane parfaitement circulaire dotée d'un point d'eau.

La vallée des Aït Bouguemez vue depuis le rebord NE du plateau du Tafenfent

Avant d'y descendre, il est conseillé de poursuivre à main D sur le sentier balisé en jaune pour rejoindre le rebord septentrional du plateau du Tafenfent, pour un point de vue imprenable sur les vallées des Aït Bou-Oulli et des Aït Bouguemez (45mn, 2315m, C). C'est d'ici que démarre le sentier de descente vers la vallée mais ce sera pour demain ! Pour ce soir, dos au vide, et descente dans la caillasse afin de rejoindre le centre de la cuvette gazonnée pour établir le bivouac (5mn, 2290m, eau, C depuis le belvédère).

AU campement sur le plateau du Tafenfent

Il n'y a pas de miracle pour que l'eau sourde ici : elle arrive des montagnes qui ferment le plateau côté S par un tuyau qui traverse tout le plateau et descend jusqu'au village de Tighouza 600m plus bas. Intelligemment, les concepteurs de cet ouvrage ont prévu à l'endroit de la cuvette une dérivation pour rendre l'eau disponible sur ce lieu de bivouac. Sympa !

Jour 3 : Bivouac au NE du plateau du Tafenfent - Arous (Aït Saïd) - Bivouac d'Ikkis

3h15 / +445m / -500m.
Du camp au milieu de la cuvette gazonnée on rejoint le rebord de la falaise (5mn, 2315m) avant de trouver sur la D le sentier de descente balisé en jaune. Admirablement tracé, il descend en lacets serrés dans la falaise détritique avant de partir vers la D. Attention ! A la fourche de chemins à 2140m, on suit celui de D qui évolue en balcon au-dessus de Tighouza pour atteindre une épaule (1h, 1965m) que l'on franchit pour passer du côté de la vallée de l'asif Arous.

Dans la descente vers Arous

De suite après le franchissement de l'épaule, on laisse partir le balisage jaune vers le bas en direction de Tighouza alors que l'on poursuit tout droit à hauteur. On commence à se rapprocher des premières maisons de la vallée et on effectue le contournement de la vallée à hauteur des vergers en restant toujours au-dessus du canal d'irrigation. Ainsi, on atteint le hameau d'Aït Saïd appartenant au village d'Arous (40mn, 1870m, C, gîte d'étape). On rejoint la piste en contrebas du village et on la suit vers le S alors qu'elle s'apprête à entrer dans les gorges de l'asif Arous. On traverse la rivière sur un petit pont de bois et une fois en RD on poursuit sur un morceau de piste où l'on retrouve un balisage jaune, celui du trail. La réalisation de la piste que les terrassiers ont essayé de creuser le long de la rivière est vouée à l'échec du fait des trop nombreux éboulements qui se produisent de part et d'autre de l'étroite gorge. On retrouve par endroit quelques portions préservées mais il y a toujours un couloir d'avalanche qui vient la croiser et patatras ! c'en est fini du bel ordonnancement... On croise une source (20mn, 1965m) avant de descendre traverser la rivière à gué à 1980m. La remontée de la vallée de l'asif Arous se poursuit en RG par paliers jusqu'à atteindre le début de l'espace de cultures du village d'Ikkis (40mn, 2130m, bar). La vallée s'élargit progressivement et les couleurs des champs cultivés égaient le paysage : roches rouges ou oranges, champs jaunes, vert fluo voire rouge vif à la saison des coquelicots...

Féérie des couleurs à Ikkis

On s'élève en bordure des terrasses jusqu'à atteindre le gîte d'étape "La Tulipe" (20mn, 2240m). On poursuit vers toujours vers le S pour laisser partir à main droite l'itinéraire qui rejoint directement le plateau de Tarkeddit en franchissant le tizi n'Aghouri alors que l'on franchit un thalweg et que l'on se retrouve en bord de rivière sur une banquette alluvionnaire cultivée. Bien avant d'atteindre une falaise noire, on traverse l'asif Arous pour établir le bivouac sur une banquette en hauteur à la confluence avec le ruisseau d'eau salée qui descend du vallon de l'ighil n'Ighoudamène (c'est celui que l'on va remonter demain pour se rendre par un itinéraire de nomades à l'un des camps de base alternatifs du M'Goun...). Au bivouac, pas mal d'emplacements plans pour dresser les tentes (15mn, 2245m, l'eau de source se trouve en RG de l'asif Arous au pied des falaises noires).

Jour 4 : Bivouac d'Ikkis - Tizi Asdremt n'Aït Bou-Oulli - Bivouac aux azibs Izabine

3h / +930m / -205m.
De la plateforme du bivouac on traverse la rivière salée à hauteur pour trouver en RD le chemin, là encore, balisé en jaune. On repasse bien vite en RG pour s'élever sur des pentes de sel affleurant sur la terre humide. On atteint une bergerie (20mn, 2375m) qui ferme le thalweg par un enclos à bestiaux.

Remontée du vallon de la rivière salée

On incline sur la D pour remonter un large thalweg envahi par les herbes folles et on débouche sur un immense plateau incliné. La remontée de ce plateau conduit en direction de la base des falaises de l'ighil n'Ighoudamène. Alors que la pente se redresse, le sentier propose de s'élever en larges lacets avant de partir vers la D. Vers 2800m, on négocie une série de zigzags serrés pour accéder à une vire en balcon, vire qui conduit jusqu'au pertuis dans l'arête W de l'ighil n'Ighoudamène, il s'agit du tizi n'Asdremt n'Aït Bou-Oulli (1h25, 2920m). Belle vue plongeante sur les gorges d'Arous en contrebas et à l'horizon sur la chaîne moutonnée de l'ighil M'Goun terminée à sa droite par le tizi n'Oumsod qui donne accès au plateau de Tarkeddit dominé à sa droite par le djbel Tarkeddit.

Franchissement du tizi n'Asdremt n'Aït Bou-Oulli (Ikkis en bas)

On descend du col en lacets serrés avant de partir sur la G vers l'E pour aller traverser la rivière qui descend du tizi n'Tanout (35mn, 2720m, eau non polluée par les troupeaux). On remonte en RG sur un bon sentier tracé dans les pentes rougeâtres. De lacet en lacet, on rejoint les strates de lave qu'ont laissées les anciens volcans qui sévissaient il y a quelques millions d'années par ici. Au milieu de deux d'entre elles, on croise une source permanente (35mn, 2910m) à laquelle il est conseillé de faire le plein d'eau en prévision du bivouac de ce soir sur le rebord du plateau à l'amorce de la crête du tizi n'Aghmar que l'on empruntera demain pour se rendre au sommet du M'Goun.

A la source providentielle au pied des azibs Izabine

Encore quelques lacet et une traversée ascendante vers la D pour prendre pied sur le plateau quelques dizaines de mètres en contrebas des azibs Izabine où l'on établit le camp (10mn, 2970m, C très intermittent). Du camp, belle vue périphérique d'ensemble avec la crête de l'ighil M'Goun au S, le plateau de Tarkeddit à l'W, la vallée de l'asif Arous et l'ighil n'Ighoudamène avec des ensembles dolomitiques, mais de couleur rouge..., au N. Il n'y a que le tizi n'Tanout qui reste un peu occulté à l'E par le mamelon sur lequel sont érigés enclos et bergeries.

Jour 5 : Bivouac aux azibs Izabine - Crête W de l'Ighil Tinoughrine - Tizi n'Aghmar - Crête N du M'Goun - Combe de l'Oulilimt - Sommet du M'Goun - Crête W - Refuge de Tarkeddit

7h45 / +1250m / -1300m.
Départ des azibs à la frontale vers 5h00 du matin en direction du SW pour s'élever légèrement et contourner un mamelon qui donne accès à la fin de la crête de l'ighil Tinoughrine d'où l'on descend vers la D sur le tizi n'Aghmar (35mn, 2990m). On croise le chemin qui relie la vallée d'Osighimt au plateau de Tarkeddit (voir J13 du topo Tour du Ouaougoulzat, noter que si les prévisions météo n'étaient pas parfaites pour réaliser la traversée des crêtes du M'Goun, c'est l'itinéraire bis, celui que vont emprunter mules et muletiers, qu'il faudrait suivre (très beau aussi...)).

Lever de soleil sur le (pas si...) lointain Ouaougoulzat depuis le tizi n'Aghmar

On poursuit en face plein S en suivant le chemin qui court sur la crête débonnaire. A 3180m, on trouve un beau morceau de plat jusqu'à que vienne se raccorder à notre chemin celui qui arrive de la gauche, du bivouac d'Oulilimt Oufella (50mn, 3190m, cairn). Au-delà, quelques zigzags permettent de descendre croiser le torrent qui descend de la combe du M'Goun (15mn, 3205m). On remonte RD pour une alternance de petites montées et de faux-plat montant. La première grosse difficulté apparaît vers 3550m où l'on est confronté à une grimpette plutôt sévère sur un lit meuble de cailloux. Éreintant ! Au-delà, cela ne s'arrange pas vraiment, si l'on rencontre encore quelques portions à la pente maîtrisée, on est très vite devant une série de zigzags serrés qui remontent le coteau oriental de la combe et toujours avec un chemin caillouteux sur lequel on évolue avec grand' peine.

Apparition du soleil sur les crêtes qui bordent la combe de l'Oulilimt

A la fin des zigzags, le sentier propose une traversée à flanc vers la D pour rejoindre une première bande de schistes. Celle-ci est suivie de deux ou trois autres que l'on traverse en biais sur l'amorce du sentier "dré dans l'pentu" qui va nous permettre de rejoindre la crête de l'ighil M'Goun (2h45, ~4000m, C intermittent) pour un panorama qui embrasse si bien les vallées du S que celles du N.

A la sortie de la combe de l'Oulilimt

On suit le sentier qui suit la crête vers la G pour atteindre le sommet de l'ighil M'Goun qui se nomme l'Oumsod (15mn, 4071m, noter la présence d'un sentier qui se poursuit au-delà du sommet vers l'E et qui permet de descendre vers les villages situés dans la vallée de l'asif M'Goun).

Au sommet de l'Oumsod, point culminant de l'ighil M'Goun

Du sommet, on reprend le sentier d'ascension pour passer devant la sortie de celui par lequel on a débouché sur la crête en provenance de la combe de l'Oulilimt. On poursuit sur le bon sentier tracé sur la crête (c'est la voie "normale" d'ascension que 99% des touristes suivent après une nuit passée au refuge de Tarkeddit...). La crête occidentale de l'ighil M'Goun est bien loin d'être de tout repos et elle propose un up / down permanent parfois avec de belles dénivelées pour franchir quelques sommets mineurs. Entre ciel et terre, le parcours va permettre d'enchaîner les 3 combes minérales qui s'ouvrent côté N et qui sont ornées de pénitents. A l'arrière, le sommet de l'Oumsod s'éloigne peu à peu et on atteint la bifurcation de sentiers (1h15, 3960m). On suit celui de D qui propose une traversée à flanc d'un piton détritique et permet de revoir à main droite l'enfilade des 3 combes et à l'horizon l'Oumsod. Mais, est-il loin...!

Sur la crête de l'ighil M'Goun, vue plongeante sur l'une des combes septentrionales

Au bout de la traversée à flanc, on prend pied sur un plateau rocailleux incliné sur lequel sinue le sentier de descente (car maintenant, il n'y aura que de la descente, ouf !). On descend par à-coups sur des moraines dont la présence atteste d'un passé glaciaire. Puis de banquette en banquette on vient poser le pied sur la pelouse du plateau de Tarkeddit. Encore 1,5km pour le traverser et rejoindre le refuge (1h50, 2920m, nuit en dortoir, eau de source).

Jour 5 : Plateau de Tarkeddit - Source de la Tessaout - Azibs Wandras - Tizi n'Asdrem - Bivouac à Idroumamène

3h50 / +350m / -710m.
Au départ du refuge, on poursuit la traversée du plateau sur lesquels de nombreux nomades ont établi le camp pour l'été, les Aït Afanne et le Aït Iqantula (ces derniers traversent, en venant du S, l'ighil M'Goun au niveau du large col que l'on voit à main gauche et qui présente une profonde entaille dans la masse noire de la chaîne montagneuse : à 3640m, c'est le tizi n'Oumsod, souvent appelé tizi n'Iqantula en raison du nom des familles de nomades qui le traversent... La vision des caravanes de mules accompagnant les bergers et leurs troupeaux de chevaux, moutons, chèvres et dromadaires bien sûr est un spectacle à ne pas rater si on a la chance de pouvoir y assister à la fin du printemps dès que le col est libre de neige).

Au départ du refuge de Tarkeddit pour rejoindre l'entrée du canyon de Wandras

Tiens ! Le sentier est balisé de marques de peinture rouge... Il suit le petit ruisseau (souvent à sec) qui démarre de la source face au refuge et trace sa route sur la D du plateau sous les pentes rocheuses du djbel Tarkeddit. On atteint le site de la source de la Tessaout (50mn, 2850m, bivouac possible si eau à disposition...). C'est ici que s'initialise le parcours de canyoning qui descend les gorges de Wandras au creux desquelles coule la rivière (en fin d'été l'eau n'apparaît qu'assez bas). En tous les cas, ce n'est pas un itinéraire qu'il faut prendre à la légère et qui nécessite d'être correctement équipé avec baudrier, cordes de rappel, mousquetons et sangles... C'est une descente de canyoning très engagée !

Vue en enfilade du plateau de Tarkeddit depuis le sentier qui monte vers les azibs Wandras

C'est pourquoi l'itinéraire conventionnel s'élève en écharpe sur la D dans les pentes rocailleuses pour largement contourner cet écueil. Vers 3000m, on prend pied sur un plateau incliné couvert de buissons épineux. Vue arrière sur l'enfilade du plateau de Tarkeddit et dans le lointain le sommet du Tagafayt. Et, de part et d'autre du plateau, à gauche le djbel Tarkeddit et à droite l'ighil M'Goun. Sur le plateau que l'on est en train de remonter, le balisage rouge invite à incliner très légèrement sur la D pour rejoindre les azibs n'Wandras (50mn, 3070m). Si le chemin d'accès traversait des pentes de lapiaz vraiment usées, ici, le lapiaz est réellement impressionnant alors que l'on sinue entre les blocs de calcaire pour atteindre un collet.

Aux azibs Wandras

Le sentier se poursuit à flanc en contrebas de falaises de grès rose et reste à hauteur d'un thalweg qui descend rejoindre les gorges de Wandras. On le traverse dans sa partie haute puis le sentier incline vers la G pour un long parcours en faux-plat montant en direction du tizi n'Asdrem, un peu perdu quelque part au rebord de cet immense plateau caillouteux... On traverse un groupe d'azibs aux nombreuses cabanes (45mn, 3130m, abri possible) avant d'en terminer avec l'ascension. On atteint le tizi n'Asdrem (25mn, 3170m, C) d'où l'on domine à l’horizon SW le tizi n'Oulaoun dans lequel passe la route qui relie la vallée de la Tessaout à Ouarzazate, le groupe de montagnes de l'Aourir n'Ouzald qui domine une région de collines qui cache le village de Megdaz, à l'W le sommet de l'Anghomar qui domine le lac de Tamda (caché...), le plateau du djbel Mabhoub derrière lequel passe la route du tizi n'Tichka et enfin au NW le synclinal du Rat, un peu occulté par le sommet du Tignousti.

Vue plongeante sur la vallée de la Tessaout depuis le tizi n'Asdrem

Du col, la descente s'initialise en zigzags. Là aussi, il s'agit d'un itinéraire très emprunté par les mules des caravanes de touristes et c'est aussi le seul lien qui permet de passer de la vallée de l'Osighimt à cette de la Tessaout d'où la qualité de viabilité du sentier. Et pourtant, il n'est pas facile... A la fin des zigzags dans une pente gravillonneuse, voici que l'on prend pied sur une vire une fois que l'on est venu toucher le lit du torrent. Le sentier reste à belle hauteur du thalweg et court à la base des falaises. Impressionnant, spectaculaire d'y voir les caravanes de mules s'y mouvoir mais rien de difficile !

Descente au pied des falaises depuis le tizi n'Asdrem

Un passage étroit aménagé en zigzags serrés avec de larges marches étayées par des troncs de genévriers permet le passage de la vire à la moraine fluviale caillouteuse sur laquelle on descend sur un sentier bien tracé en lacets. A 2670m, on laisse le sentier se poursuivre à droite vers la vallée de la Tessaout et le village de Tasgaïwalt pour poursuivre tout droit en RG de la vallée caillouteuse (croix de peinture rouge à franchir...) sur un bon sentier qui permet de rallier directement la source qui sourd au lieu-dit Idroumamène (1h, 2550m, le genévrier en berbère, eau à la source à toute période de l'année, C). Le camp est établi à 50m de la source sur la plateforme qui domine à belle hauteur la sortie des gorges de Wandras. Nuit sous tente.

Nuit agitée à Idroumamène

Jour 6 : Bivouac d'Idroumamène - Tizi n'Ghougoult - Azibs Amezri

4h25 / +610m / -620m.
Du camp sous les genévriers on se dirige vers le NW pour rejoindre la base du thalweg qui descend du tizi n'Ghougoult. Par une remontée en lacets RG, on atteint le col (45mn, 2850m) pour une vue plongeante sur le pays des Aït Bou-Oulli avec le djbel Rat et le djbel Tadaghast qui dominent la région d'Abachkou. Quel panorama !

Franchissement du tizi n'Ghougoult pour une vue panoramique sur le pays des Aït Bou-Oulli

On laisse partir tout droit en descente le sentier qui va aller se faufiler dans les gorges de l'asif Waqqa n'Ddaghour pour rejoindre le village de Ghougoult (voir J15 du topo Tour du Ouaougoulzat). Cette fois-ci, on incline sur la G pour franchir une petite crête rocheuse et basculer de l'autre côté sur un col secondaire dans lequel passe le sentier qui relie Ghougoult à Tasgaïwalt (5mn, 2860m). On le suit vers la G sur une centaine de mètres avant de le laisser descendre vers la vallée de la Tessaout. A la fourche de chemins, on incline sur la D pour rester en courbe de niveau et croiser très vite une source au-dessus d'une bergerie. Dans le collet suivant, on tourne sur la D pour suivre une trace mal marquée au sol et franchir une épaule qui donne accès à un vallon assez détritique en haut duquel sont construits des azibs.

Traversée à flanc depuis le tizi n'Ghougoult

On poursuit tout droit sur l'un des chemins qui se présentent et qui vont permettre de franchir un éboulement sablonneux jaune (a priori, celui qui se trouve le plus haut dans la pente est le plus sécuritaire...). Au-delà de cette traversée qui mérite un peu d'attention..., on se retrouve des pentes de gros éboulis dans lesquelles le sentier est parfaitement bien tracé. 200m après avoir pris pied sur l'éboulis, il convient de ne pas se laisser aller en descente comme le propose le sentier mais d'éventuellement (selon le tracé précédent que l'on a choisi...) monter d'une petite dizaine de mètres dans la pente pour rattraper le sentier qui contournait la portion sablonneuse par le haut. Une fois sur le sentier-balcon, on évolue à belle hauteur de la vallée de la Tessaout avec une vue en enfilade sur Tasgaïwalt et Amezri immergés dans une végétation quasi paradisiaque.

Vue plongeante sur la vallée de la Tessaout depuis le sentier-balcon

Noter sur la gauche l'apparition du vallon caché où se niche le village de Tessaout n'Oufella. On remarque aussi encore plus à gauche la sortie de la Tessaout des gorges de Wandras, celles que l'on a évité de descendre (avec raison car c'est du canyoning de haute volée...) hier lorsque l'on a quitté le plateau de Tarkeddit. Le sentier-balcon sur lequel on évolue semble pas mal emprunté par les convois de mules en attendant de découvrir un peu plus tard la profusion de bergeries qui ont été construites sur le plateau situé au pied du djbel Tignousti côté S. En attestent les griffures blanches sur les roches basaltiques laissées par les fers des mules.

Aux azibs Amezri, chevreau de la semaine cherche désespérément Maman...

En montée régulière on franchit une épaule de laquelle on découvre une enfilade de plateaux à perte de vue avec à l'horizon le djbel Tignousti. On traverse la première partie des azibs Amezri (ils sont disséminés en longueur sur l'enchaînement des plateaux...) et on poursuit tout droit pour franchir un collet (1h20, 3000m). Toujours direction W, on découvre la suite des plateaux et une cuvette lacustre asséchée au milieu de laquelle on trouve un puits. C'est ici que les familles de bergers viennent à l'estive remplir leurs bidons du précieux liquide...

A l'un des puits des azibs Amezri

On descend un peu pour passer à faible distance sur la D du puits et prendre une direction pile poil face au sommet du Tignousti qui s'inscrit dans un col (25mn, 2980m) duquel on domine une ex-vallée fluviale bordée en RD d'azibs. Sur la droite, au-dessus de la bergerie, s'ouvre le tizi n'Wani qui permet de rejoindre le tizi n'Iblouzène (l'étape de demain au pied du djbel Rat...) mais les bergers déconseillent de l'emprunter avec des mules du fait d'un entretien défectueux. A pied, ça passe...

Suite des azibs Amezri avec le tizi n'Wani sur la droite

Alors, on descend dans le creux de la vallée, vallée qui incline vers la G, et l'on découvre depuis une cassure de pente une nouvelle dépression qui occupe l'espace entre le djbel Tignousti à droite et l'Aghoulid n'Ichabakène à gauche (c'est le rebord des impressionnantes falaises qui dominent la vallée de la Tessaout lorsque l'on suit l'itinéraire de la GTAM1...). A l'horizon lointain, on identifie l'Anghomar, ce sommet situé au-dessus du lac de Tamda. Mais, à présent, c'est bien de rejoindre les contreforts du djbel Rat qui nous occupe ! On descend en pente douce, certes, mais assez malaisée car il n'y a pas vraiment de trace et le terrain est très caillouteux. Après avoir parcouru 150m de dénivelée négative, voici que l'on prend pied sur le plateau et son terrain gravillonneux et c'est tout de suite plus agréable ! Il ne reste plus qu'à louvoyer entre les buissons ras épineux (les "coussins de belle-mère"...) qu'il vaut mieux regarder de loin. On atteint le puits (40mn, 2750m, eau).

Troupeau au puits

Pour aller quérir l'eau qui autrefois affleurait (on est là aussi sur un ancien plateau lacustre aujourd'hui asséché...), les bergers doivent chaque année au début de l'été creuser de nouveaux puits, les précédents se comblant chaque hiver. Ils ont besoin d'un peu d'aide financière pour réaliser ces nouveaux forages et doivent acheter et faire venir de la vallée, voire de plus loin, les troncs d'arbres qui vont étayer la construction. Si vous voulez participer à cette œuvre, vous pouvez contacter Mohamed Kasi Oualli au +212 639252729 qui se fera un plaisir de vous indiquer les nécessités des bergers au moment présent. Merci d'avance pour eux ! L'eau, c'est la vie...

Au centre, Mohamed, et ses amis bergers incessants creuseurs de puits...

On poursuit notre chemin vers l'W sur une prairie d'herbes folles. On laisse partir sur la gauche un des sentiers qui descend vers la Tessaout et Amezri (15mn, 2745m). On suit le creux du vallon à la pente très en douceur jusqu'à découvrir une nouvelle cuvette lacustre asséchée. Au début de la descente, on incline un peu sur la D sans réelle trace à l'WSW pour rester à hauteur de la cuvette et rejoindre directement un vallon caché sur la D au pied du sommet du Tignousti.

Sur ces infinis plateaux, on avance de cuvette en cuvette...

On franchit une large épaule, on découvre de nouveau au loin une large cuvette lacustre asséchée mais avec la particularité d'être recouverte d'herbes folles. Sur sa partie droite, dans les pentes du djbel Tignousti, sont construites de nombreuses bergeries. Là encore, elles font partie des azibs Amezri... On descend traverser la "cuvette-prairie" pour en rejoindre la "rive" occidentale et y établir le camp à proximité du puits (55mn, 2650m, eau (pour quérir le liquide situé a 7m de profondeur sous terre, attendre la venue d'une personne qui puisera de l'eau avec sa corde et son seau et vous remplira les gourdes...)).

Soirée très agitée à proximité des azibs Amezri...

Jour 7 : Azibs Amezri - Crête W du djbel Tignousti - Camp sous les azibs Iblouzène

3h30 / +670m / -270m.
Du camp près du puits on remonte vers l'WNW en direction d'un large collet au pied de la crête S du djbel Tignousti. On passe en dessous des bergeries construites dans les pentes herbeuses qui dominent la cuvette lacustre asséchée. On s'élève tranquillement jusqu'à prendre pied sur un nouveau plateau, cette fois-ci pas lacustre... et dont l'entrée est marquée d'un gros rocher (20mn, 2750m).

Poursuite de la traversée des plateaux des azibs Amezri

On poursuit à l'WSW pour traverser une zone de blocs effondrés avant de dépasser à distance les azibs Ichabakène. Le plateau lacustre est bien là, en contrebas, avec son puits au pied des bergeries avec à l'arrière-plan la chaîne de montagnes qui borde la vallée de la Tessaout au S et qui émergent à l'arrière du rebord du plateau. On domine de bien beaux espaces de steppe. Le sentier incline un peu vers l'W et à partir de 2810m vers le NW pour traverser la sortie d'un large thalweg à la pente bien redressée. Il descend de la crête du djbel Tignousti (40mn, 2850m). Pas question de remonter directement ce couloir bien que le point que l'on vise pour basculer dans le vallon d'Iblouzène soit bien celui que l'on identifie tout en haut. On poursuit au NW en traversant en biais des pentes de lapiaz érodé et découvrir à l'avant un large panorama sur la moyenne vallée de la Tessaout avec à l'horizon le proéminent djbel Anghomar. Quel paysage !

Le gros rocher qui marque la bifurcation vers la crête

Au niveau du cairn érigé à 2940m, plusieurs chemins se séparent : il y a celui qui descend à gauche vers des azibs, il y a celui qui se poursuit au NW et qui est une possibilité d'itinéraire mais très long puisqu'il va chercher l'extrémité W de la crête que l'on doit rejoindre et la parcourt en sens inverse, et il y a le "raccourci" qui suit des traces de vieux sentiers. C'est pour ce dernier que l'on opte et donc on prend une direction NNE en remontant le coteau en zigzags serrés. En RD, on se rapproche du thalweg pour le traverser à 3000m et poursuivre sur la RG avec le même type de progression qu'auparavant sur des pentes gravillonneuses et terreuses peu inclinées dans lesquelles on louvoie entre les buissons épineux. Vers 3100m on voit apparaître le sommet du djbel Tignousti et il devient notre point de mire pour un moment. A main droite, on embrasse la totalité des plateaux que l'on a parcourus ce matin. Au-delà de la supposée falaise qui borde le profond sillon de la Tessaout, la chaîne de montagnes de sa RG se redresse, toute minérale, assez austère dirons-nous... Elle est le dernier rempart de l'Atlas avant le désert, à ses pieds, côte S, c'est Skoura, la vallée de l'asif M'Goun et puis le sable, ou presque...

Traversée du thalweg vers 3000m d'altitude

On infléchit notre orientation au N pour viser à présent le large collet qui s'inscrit sur la G du djbel Tignousti. Ce plateau incliné n'en finit jamais ! Vers 3200m, on voit émerger de l'arrière de la supposée crête le bastion du djbel Rat. Un peu plus haut, on incline un tantinet sur la D pour rejoindre la partie médiane de la crête (1h35, 3250m, C) d'où l'on découvre la vallée d'Iblouzène qui s'est creusée au milieu d'un délire géologique aux couleurs vives. Un panorama exceptionnel de beauté et de variété de formes s'offre à nos yeux ! En RD, la vallée est dominée par les remparts SW du djbel Rat.

Panorama sur le djbel Rat et le vallon d'Iblouzène depuis la crête du Tignousti

Sur la crête que l'on vient de rejoindre, on retrouve un beau chemin (il s'agit de celui de la variante longue que l'on n'a pas suivie au cairn à 2940m...). On en suit la trace en montée sur le rebord des falaises détritiques jusqu'à 3300m pour découvrir au loin le tizi n'Iblouzène qui s'inscrit entre deux géants : le djbel Rat à gauche et le djbel Tignousti à droite (c'est l'une des voies d'accès au sommet du djbel Rat et c'est celle que l'on empruntera demain...).

Le vallon d'Iblouzène vu depuis le sentier de descente de la crête

Le sentier de crête bascule ici côté Iblouzène sur la G. Un peu dégradé au départ, on doit désescalader sans difficulté une dizaine de gradins dans une bande de schiste avec des prises pour les mains partout... Au pied, on retrouve le sentier que l'on suit sur la D. Large et tracé en écharpe dans des pentes détritiques, il permet de rejoindre sans difficulté le fond du thalweg qui descend du djbel Tignousti (40mn, 3120m, eau).

Dans la traversée à l'approche du vallon d'Iblouzène

On suit le ruisseau en descente sur 50m avant de passer RD et s'engager sur un chemin de contournement d'une des épaules du Tignousti. Le départ, peu évident, est ponctué d'une ligne de cairns qui aide à ne pas trop descendre dans le vallon verdoyant en contrebas. On atteint le collet d'une nervure gravillonneuse rouge carmin d'où l'on découvre le haut du vallon d'Iblouzène et sa série de bergeries. Pas vraiment d'emplacements plats pour se poser plus haut dans le vallon. Le mieux est de descendre traverser le ruisseau et remonter de quelques mètres en face pour établir le camp (15mn, 3050m, eau dans le ruisseau).

Mule heureuse au camp d'Iblouzène

Jour 8 : Camp sous les azibs Iblouzène - A/R Djbel Rat

4h / +800m / -800m.
Du bivouac au pied des azibs Iblouzène à 3050m, on remonte le vallon verdoyant en direction du col jusqu'à dépasser la 4ème bergerie et traverser RG pour prendre pied sur des banquettes herbeuses. On finit l'ascension sur des pentes gravillonneuses.

Au tizi n'Iblouzène

Au tizi n'Iblouzène (50mn, 3301m, C), on est dominé à droite par les pentes austères du djbel Tignousti et on dispose côté E d'une vue plongeante sur la vallée de l'asif Aït Mallal et ses villages qui s'enchaînent 1000m plus bas entourés de leurs champs d'orge.

La profonde vallée de l'asif Aït Mallal coincée entre deux geants : le Rat à gauche et le Tignousti à droite...

Côté W, c'est la longue crête du djbel Aguenssou n'Issis qui domine la vallée d'Iblouzène avec à l'horizon lointain le proéminent djbel Anghomar. On suit sur a G une sente plutôt bien marquée au sol qui s'élève peu ou prou sur le fil de la crête débonnaire. La rigueur de la pente est maîtrisée jusqu'à rejoindre le bord de la falaise côté Aït Mallal et poursuivre en larges lacets dans un coteau herbeux et atteindre un premier abri de bergers (40mn, 3550m). A l'orient, vue lointaine à contre-jour sur l'Azourki qui émerge à l'extrémité de la vallée des Aït Bouguemez, à sa droite le Ouaougoulzat puis la chaîne de l'ighil M'Goun, l'ighil n'Ikiss et le djbel Tarkeddit.

Traversée du col rouge au pied duRat

Les falaises S du synclinal du Rat sont impressionnantes : hautes, verticales et détritiques à souhait... On rejoint bientôt le sommet de la crête et on bascule sur le col rouge (10mn, 3590m, C). Côté occidental, on domine un vallon minéral au pied duquel on repère les azibs Imazaïn. Ici s'initialise un sentier qui va permettre de remonter les pentes SW du bastion qui domine le col rouge. Il commence par une traversée vers la G sur un lit de cailloux bien stabilisé (rien à voir avec la remontée de la combe de l'Oulilimt au M'Goun...!). Il s'élève ainsi jusqu'à rejoindre la RG d'un éboulis à la pente redressée. Le sentier tourne sur la D et s'élève en zigzags serrés. Très bien tracé, on arrive rapidement sur un petit sommet qui domine un col dans l'arête S du synclinal du Rat (35mn, 3760m).

Sur la crête du Rat à la sortie du couloir d'éboulis

On domine les remparts S du Rat qui eux-même surplombent la profonde vallée de l'asif Aït Mallal de plus de 1500m ! Côté E, on embrasse un large panorama. Sur la crête où l'on évolue sur la G on rivalise de hauteur avec le voisin djbel Tignousti qui nous dépassera toujours d'une grosse dizaine de mètres...

Sur la crête du Rat, vue sans entrave du voisin d'en face, le Tignousti, de l'autre côté du col rouge

On atteint l'un des sommets du synclinal du Rat (10mn, 3797m). Parmi la bonne dizaine de sommets qui ceinturent les plateaux centraux du Rat, celui-ci est le plus haut. La vue à 360° est exceptionnelle et porte jusqu'à Ouarzazate au S, au djbel Mahboub et au tizi n'Tichka à l'E. Au N, la piste tracée pour les nomades depuis le tizi n'Tighrist et qui remonte la totalité du synclinal du Rat dessert à son extrémité un relais télécom. Mais pas de chance ! Les antennes sont orientées vers les vallées, walou ! pas de réseau au sommet du Rat...

Au sommet du Rat à 3797m d'altitude

Après avoir dégusté les paysages depuis le sommet du Rat, retour par le même itinéraire pour rejoindre le col rouge en contrebas du bastion du Rat. Un peu d'attention dans la négociation des zigzags de l'éboulis en descente (pas vraiment de danger car le lit de cailloux sur lequel on évolue est bien stabilisé, bâtons de randonnée utiles quand même...). Au col rouge (30mn, 3590m), on contourne le premier mamelon de la crête par sa D car la descente est prévue directe sur le campement sans passage par le tizi n'Iblouzène. On rejoint ainsi un collet duquel démarre un large thalweg. On incline légèrement sur la G pour descendre progressivement en biais sans excès en s'éloignant de la crête sans pour autant emprunter le thalweg, rocailleux dans sa partie médiane.

Descente directe sur le camp

Le but est de rejoindre un sentier de nomades qui relie les azibs Imazaïn et Iblouzène. Vers 3500m, on repère au sol quelques traces ténues de ce vieux sentier plutôt intermittentes. C'est le moment choisi pour incliner dans la pente pour descendre avec en point de mire la khaïma blanche du bivouac. Après être passé sous une bergerie construite sur un béquet rocailleux on arrive de suite au camp (55mn, 3050m).

Jour 9 : Bivouac sous les azibs Iblouzène - Azibs Imi n'Tisgui - Imi n'Tisgui

4h / +200m / -1100m.
Après être resté une grosse semaine en haute montagne, cette étape va nous faire redescendre vers la "civilisation", les villages et les cultures en terrasses. Un intermède de deux jours, aujourd'hui et demain, qui va permettre de se ravitailler avant de repartir pour une portion de haute montagne. Cette journée de marche est loin d'être inintéressante car elle va nous faire découvrir deux "bijoux" naturels, en l'occurrence deux canyons, le premier quasiment oublié puisqu'une piste a été tracée au-dessus et que les locaux n'y passent plus guère, le deuxième, encore plus exceptionnel de grandeur et de minéralité, est le lieu d'une intense activité tout au long de l'année puisque l'audacieux chemin qui y est tracé permet aux villageois d'Imi n'Tisgui de se rendre sur le plateau fertile où sont localisées leurs cultures.

Au départ du camp dans le vallon d'Iblouzène

Du bivouac sous les azibs Iblouzène à 3050m, on se dirige vers l'W en restant à hauteur de la rivière en RD pour suivre un beau sentier qui surplombe la gorge dans laquelle la rivière plonge.niveau de l'enclos à 2985m, le sentier se perd un peu dans les herbes folles. On descend sur la G quelques dalles lisses et on le retrouve un peu plus bas dans le coteau herbeux avec son alternance de lacets qui permet de rejoindre la rivière à 2915m. Ici, on le retrouve mieux marqué au sol, tracé qu'il est le long de la rivière. On descend pendant 150 à 200m face au tizi n'Imazaïn, cette échancrure bien marquée dans la crête du djbel Aguenssou n'Issis qui sépare le vallon d'Iblouzène de celui d'Imazaïn. Puis on traverse la rivière pour s'élever sur un chemin qui permet de contourner une nouvelle gorge dans laquelle la rivière s'enfile.

Descente du vallon d'Iblouzène

On prend pied sur une selle de gravillons rouges (45mn, 2900m) où le sentier incline sur la G pour contourner une prairie d'herbes folles sur une nerveuse gravillonneuse entre deux thalwegs. Il aboutit à la confluence des deux thalwegs à 2840m. On suit le lit de la rivière à sec vers l'aval sur 250m avant de s'échapper de nouveau sur la G pour contourner une gorge. On passe entre deux gros blocs effondrés de grès rouge avant d'incliner légèrement à G pour descendre en RD le thalweg qui se présente. On vient traverser un autre thalweg qui arrive de la G (20mn, 2775m, eau) et on continue à suivre le sentier qui se poursuit en balcon en direction de l'W pour franchir un collet et continuer tout droit, toujours en balcon, au-dessus d'un nouveau thalweg. Puis c'est la descente d'une prairie d'herbes folles face à un pic pointu à la gauche duquel est construite une bergerie.

Descente du vallon d'Iblouzène

Au croisement avec un sentier transversal qui permet d'accéder à une bergerie située à droite, on suit ce sentier en descente sur la G pour traverser le thalweg en contrebas. Un autre sentier d'accès à une bergerie vient se joindre au nôtre et poursuit pour pénétrer dans la gorge. C'est le début d'une piste désaffectée (15mn, 2710m) que l'on suit en descente jusqu'à atteindre le fond de la gorge où elle traverse la rivière principale qui arrive du vallon d'Iblouzène. Ici, on laisse la piste remonter sur la droite (c'est l'itinéraire qu'emprunteront mules et muletiers pour rejoindre les azibs...) alors que l'on s'engage sur la G sur un vieux sentier oublié qui permet de parcourir en descente l'intégralité du canyon. Les banquettes sont couvertes de "menta", cette menthe très odorante endémique du haut-Atlas marocain.

Sur le sentier historique qui parcourt la gorge minérale

Le parcours de la gorge est très facile et ludique. Qui plus est, il est aussi olfactive grâce à la très odorifère "menta"... Après de nombreux méandres au milieu de parois rouge carmin plutôt rapprochées, on arrive devant un muret de gros galet qui marque une limite domaniale d'où l'on découvre à l'avant un verdoyant plateau (45mn, 2530m). A la sortie de la gorge, on prend pied en RG sur une piste désaffectée. Belle vue à main droite sur les remparts occidentaux du synclinal du Rat. En poursuivant sur la piste vers l'aval, le sommet du Rat à 3797m se découvre d'un coup de même que le vallon minéral dominé en haut par le col rouge et au pied duquel se trouvent les azibs Imazaïn.

A la sortie de la gorge, arrivée sur le plateau des azibs Imi n'Tisgui dominés par le Rat

Au bout de la piste qui se termine à la rivière, on ne remonte pas en face mais on suit le lit de la rivière vers la G en étant aidé par moment par les canaux d'irrigation. On traverse les champs en terrasses cultivées d'oignons, de blé et d'orge. On se trouve au milieu des jardins des azibs d'Imi n'Tisgui. A la fin des champs, on passe en RD pour remonter vers les dernières maisons de l'azib (1h, 2300m) pour y trouver un bon sentier qui descend traverser la rivière à l'entrée des gorges avant de se poursuivre en balcon en RG à belle hauteur du fond de la gorge. A maints endroits, le sentier est étayé de troncs de genévriers qui soutiennent les rochers. On monte franchir une dernière épaule pour basculer dans une impressionnante descente vers le village (25mn, 2370m).

L'audacieux tracé du sentier de liaison entre le village et les azibs

Ambiance minérale quasi intégrale garantie pour cette portion de sentier tracée en lacets serrés à flanc de falaise dont les couleurs de roches varient du rouge carmin au noir de jais brillant sous le soleil. A l'entrée d'Imi n'Tisgui, on traverse la rivière et le canal d'irrigation pour établir le bivouac sous les premiers noyers en terrasse que l'on rencontre (35mn, 2130m, boutiques, C sur le haut du village).

Jour 10 : Imi n'Tisgui - Tissili - Tessaout - Ifoulou - Tagoukht

3h35 / +330m / -415m.
Depuis la noyeraie en haut du village, on suit le canal d'irrigation pour passer au pied des maisons et des 4 boutiques pour atteindre la piste qui arrive de la vallée de la Tessaout. On la suit en descente pour traverser le village d'Inflas et atteindre l'entrée de celui de Tissili (45mn, 2010m). Ici, on laisse la piste pour aller chercher un peu de fraîcheur en contrebas du village en suivant le chemin qui descend sur la G rejoindre le lit de la rivière avant de retrouver la piste, et son soleil..., en aval. Et c'est reparti jusqu'au village suivant, Izertane, où l'on quitte définitivement la piste pour traverser quelques jardins et suivre le lit à sec de l'asif n'Tissili. Le parcours est un peu plus chahuté mais aussi moins monotone...

Descente de la vallée de l'asif n'Tissili

La vallée descend plein S, dépasse l'épaule terminale du djbel Toudserte avant que l'on en termine au pont en béton sur lequel passe la route goudronnée de la vallée de la Tessaout (1h10, 1810m). On suit le goudron sur la D pendant 1km jusqu'à l'entrée du villa d'Ifoulou où l'on s'échappe sur la G pour descendre suivre le lit de la rivière Tessaout. Au pont, on franchit la rivière pour emprunter la piste de Tagoukht (15mn, 1750m, petit souk en bas du village le lundi).

Le long de la Tessaout à l'approche d'Ifoulou

La suite et fin de la journée n'est pas des plus réjouissantes : c'est piste, piste ou piste ! La première partie se clôt au village de Tasselmt. La seconde partie permet de se rapprocher de l'entrée des gorges étroites de l'asif n'Tagoukht. Le passage qui donne accès au plateau de Tagoukht est très rocailleux et s'apparente à certaines portions de pistes audacieuses creusées dans l'Himalaya indien ou népalais...

A l'approche de Tagoukht

A l'approche du village, on laisse la piste pour descendre vers la rivière et la suivre alors qu'elle passe à bonne distance des maisons d'une première partie du village. Au moment où apparaît la seconde partie du village, on remonte sur les banquettes terreuses pour le traverser et remonter jusqu'au plateau sur lequel a été aplanie une surface noirâtre qui fait office de terrain de foot. Le bivouac est établi sur le plateau (1h25, 2065m, eau au village, boutique bien achalandée même en produits frais à 50m du camp).

Jour 11 : Tagoukht - Col sous le djbel Tifardzine - Taouadja - Tizi n'Fedghat - Azibs Tamzrit

4h / +600m / -325m.
Du camp, on part vers le SW en suivant un sentier cairné qui passe au-dessus des terrasses cultivées du fond du vallon. On quitte le sentier cairné peu après avoir croisé un thalweg pour monter dans la pente en RD et face au mamelon pointu rejoindre à 2110m un beau sentier qui arrive du premier village. On le suit vers la G en montée maîtrisée jusqu'à qu'il s'élève plus fortement en lacets serrés dans le coteau pour rejoindre le sommet d'une épaule détritique (30mn, 2200m). A l'avant, on distingue le col que l'on va franchir dans l'épaule septentrionale du djbel Tifardzine avec au deuxième plan de djbel Anghomar, le sommet au pied duquel on va passer demain...).

En route pour le col de Tifardzine

Côté levant, ce sont bien les remparts SW du Rat qui émergent à l'horizon. On poursuit en balcon au-dessus de la vallée pour pénétrer dans une "forêt" de chênes-verts au sein de laquelle on croise au moins 3 bergeries. On s'élève progressivement à flanc de coteau pour atteindre le large col lunaire (30mn, 2275m).

Traversée du col de Tifardzine

On en suit la crête détritique vers le S pour rejoindre l'épaule du djbel Tifardzine (10mn, 2310m, C). On domine la vallée et le village de Tighfist dominé par un immense plateau. Côté E, le Rat a disparu mais on vient de trouver le Tignousti... L'étape suivante est celle du plateau de Taouadja situé de l'autre côté de la grande combe qui se présente vers l'W. Tout d'abord, on descend jusqu'à traverser les azibs en contrebas où l'on incline sur la G pour suivre un petit chemin en up / down qui traverse un thalweg de schiste noir de jais bien creusé puis un de terre rouge. On poursuit vers l'W en direction du large col. Un regard vers l'arrière au passage permet de revoir Tignousti et Rat séparés par le col rouge. On efface une petite épaule derrière laquelle on prend pied dans un vallon verdoyant. On le remonte en sinuant pour trouver peu à peu des petites cuvettes d'eau. On est dans le vallon qui descend de la source de Taouadja, source permanente que l'on trouve un peu plus haut à 2315m et située un peu en contrebas d'un plateau herbeux (5mn, 2320m, bivouac possible).

A la source du plateau de Taouadja

Du plateau, on se dirige vers l'W pour franchir le large col qui s'inscrit au pied de l'arête N du sommet de Taouadja (15mn, 2330m) et on poursuit à flanc au-dessus d'un vallon bien creusé. On croise une source (5mn, 2300m) juste avant de traverser un azib au pied duquel on trouve le début d'une piste désaffectée. On la suit en courbe de niveau vers la G mais comme elle a subi quelques éboulements et qu'il n'a pas été possible de la réparer au passage d'un thalweg bien creusé, on doit descendre d'une trentaine de mètres puis remonter d'autant en face pour traverser le canyon détritique. On reprend pied sur la piste en RG du thalweg et on la suit. On évolue en balcon pour passer à belle hauteur au-dessus du village de Fedghat avant qu'elle ne descende jusqu'à la route goudronnée en aval du tizi n'Fedghat (45mn, 2155m).

Au tizi n'Fedghat (au fond, le massif de l'Anghomar)

On la suit en montée sur la G sur 150m avant de s'échapper sur la D afin de rejoindre une plateforme gravillonneuse sur laquelle est érigé un pylône THT (5mn, 2180m). D'ici, on dispose d'une large vue sur le col lui-même et vers le S jusqu'à Ouarzazate et son projet novateur de ferme solaire qui brille dans la brume de chaleur. Au-delà du pylône, on emprunte un petit morceau de piste désaffectée qui se transforme rapidement en sentier. Il suit le fil de la crête détritique puis se poursuit à flanc de coteau jusqu'à un collet orienté face au S (25mn, 2245m). Ici, on incline à D pour avoir à main droite les sommets du Rat et du Tignousti qui sortent à l'horizon séparés par le rognon rocheux rouge qui ornait le col de Taouadja. Après avoir parcouru le fil des crêtes, voici une petite grimpette courte mais bien sévère sur un lit de gravillons qui permet de franchir une arête rocheuse (15mn, 2350m) avant de poursuivre derrière en courbe de niveau et découvrir au passage de l'épaule suivante l'emplacement du bivouac en bordure d'un plateau à la présence inattendue ici car recouvert d'herbe bien drue où pullulent les eugasters et sur lequel on trouve de nombreux vertébrés d'époque antédiluvienne (5mn, 2360m, C).

Franchissement du collet qui donne accès à la pelouse du bivouac (à l'arrière, Rat et Tignousti)

Descente tranquille jusqu'au plateau (5mn, 2340m, C intermittent). Un seul problème dans cet endroit idyllique, celui de l'eau. On peut en trouver à 5mn de là dans le premier vallon, mais pas sûr... sinon sur le chemin de demain à 20mn où la source est permanente à l'année mais... les villageois de Tamzrit ont interdit le bivouac à proximité avec une forte amende. Résumons :
- vous apportez de l'eau depuis la source que vous croisez en descendant du col de Taouadja,
- vous en trouvez à côté, tant mieux...
- sinon c'est à 40mn A/R...
Noter que la source suivante se trouve en bas du col qui donne accès au vallon de Tamda à 2h30 de là avec un bon emplacement de bivouac... A vous de voir...!

Bivouac aux azibs Tamzrit​​​​​​​

 

Jour 12 : Azibs Tamzrit - Tizi n'Tamda - Vallon de la cascade de Tamda - Lac Tamda - Azibs Anfergal

4h50 / +600m / -820m.
On traverse la pelouse du plateau vers le SW pour descendre légèrement et aller chercher la sortie du premier vallon (possibilité de disponibilité d'eau). On poursuit à flanc de coteau pour rejoindre le milieu du deuxième vallon, beaucoup plus large, et rejoindre le lit de la rivière à sec (20mn, 2320m, eau en permanence 50m au-dessus, rappel : bivouac formellement interdit !).

Remontée du plateau vers le tizi n'Tamda (emplacement de la source auprès de laquelle le bivouac est prohibé...)

On traverse le lit de galets pour prendre pied en RD du vallon caillouteux et suivre un excellent sentier qui remonte les moraines fluviales en lacets bien ordonnés. Un bonheur d'ascension vers le collet qui s'inscrit à la gauche des murailles S de l'Anghomar. Vers 2550m, le sentier propose une traversée ascendante à flanc en RG d'un thalweg pour rejoindre l'épaule S de l'Anghomar (1h15, 2710m, C).

Franchissement de l'arête S de l'Anghomar

Au-delà, le sentier se poursuit à flanc en faux-plat montant. Tout au bout, deux ou trois zigzags permettent d'accéder au tizi n'Tamda (30mn, 2800m, C). On bascule vers le N pour descendre en lacets jusqu'au fond du vallon de Tamda. On est dominé par la crête altière et caillouteuse de l'Anghomar (il s'élève jusqu'à 3610m !). On atteint le lit de galets (10mn, 2700m, eau (la seule source du vallon de Tamda)).

Depuis le tizi n'Tamda, vue sur le vallon de la cascade et la crête orientale de l'Anghomar

Noter qu'ici il est possible d'établir un bivouac avec eau en permanence qui descend du vallon à main droite si l'on souhaite épingler à son "tableau de chasse" les 3610m du djbel Anghomar : la montée s'effectue par le vallon de droite jusqu'à rejoindre l'arête caillouteuse puis à gauche pour s'élever sur le fil de cette arête jusqu'au sommet ; la descente se fait par la combe SE, plutôt directe..., pour atteindre le lac de Tamda (compter 4h30 et +800m / -900m). L'intérêt de la chose, même si l'on doit ajouter une journée au périple est que dans la même journée à la suite de l'ascension on finit la journée aux azibs Anfergal. Au lac de Tamda, IL N'Y A PLUS DE SOURCE ; celle qui se situait au pied des premiers lacets de la descente vers la vallée ne donnera plus, la suivante ne se trouve qu'aux azibs Anfergal !

Le vallon de Tamda au bout duquel se trouve le lac au pied du djbel Zarzemt

Une fois sur le lit de galets dos au "vallon de la cascade de Tamda", on le suit vers l'aval pour passer au pied de quelques bergeries, découvrir que le lac de Tamda a perdu en 20 ans plus des 2/3 de sa capacité (et que ça ne va pas s'arranger dans les années à venir...), suivre le sentier en RD au-dessus de la cuvette du lac et rejoindre la moraine frontale qui a permis l'existence du plan d'eau (35mn, 2635m). On se retrouve surplombés par deux crêtes de belles hauteur : de part et d'autre de la cuvette du lac, à gauche c'est l'Anghomar dont il a été question un peu avant, à droite celle du djbel Zarzemt, moins haut mais assez impressionnant surtout quand on se retournera dans deux heures de temps dans la descente vers les azibs Anfergal...

La cuvette du lac de Tamda

La descente s'initialise par la traversée d'une petite cuvette lacustre asséchée de laquelle on remonte pour franchir un repli de terrain. La descente vers la vallée de l'Ounila commence ici. On négocie quelques zigzags pour passer devant la source tarie puis on va descendre de banquette en banquette pour croiser les premières bergeries à 2550m. Puis c'est la traversée d'un plateau recouvert d'herbes folles qui se termine par la vision en RD d'imposantes bergeries sous roche (50mn, 2440m).

Les bergeries sous roche creusées dans les falaises à la base de l'arête occidentale de l'Anghomar

Juste après, c'est une "grosse" dégringolade dans un large canyon qui permet de rejoindre à 2330m un premier plateau sablonneux recouvert de buissons ras et dominé par d'autres bergeries. Encore un autre que l'on traverse et au bout duquel on en reprend pour un tour en préalable à une descente en RG sur des cailloux. Tiens ! Un genévrier. Ça faisait un petit bout de temps que l'on n'en avait pas croisé... Un petit coin d'ombre pour s'octroyer une pause bien méritée... (35mn, 2280m). Un peu plus bas, on vient traverser une piste désaffectée à usage des nomades que l'on suit peu ou prou tout droit avec quelques passages effacés où un sentier s'y substitue. Encore un peu de descente tranquille pour croiser une source aménagée (25mn, 2185m, eau très pure, C) dont l'eau alimente un canal d'irrigation. Dans ce coin-là, ne rien perdre...!

Passage à la source au-dessus des azibs Anfergal

Depuis la source, on négocie un large arc de cercle vers la G pour passer en bordure des champs en terrasse des azibs Anfergal (les habitations sont situées un peu plus haut sur la droite...) pour rejoindre un emplacement de bivouac situés au pied de falaises de brèche à deux pas de la rivière, l'asif Ounila (15mn, 2120m).

Bivouac sous les falaises de brèche en aval des azibs Anfergal

Un petit mot sur les azibs Anfergal : c'est un endroit paradisiaque pour les troupeaux, les cultures (c'est plat, il y a de l'eau à profusion...) et l'espace ne manque pas. Pourquoi donc ne voit-on que peu de monde à l'estive ? Quel gâchis ! Eh bien, il y a quelques années un conflit de voisinage et de dépendance de ce plateau s'est produit entre le village de Tamzrit et Tighouza qui revendiquaient tous deux la possession des azibs Anfergal. C'en est venu aux mains puis aux armes, il y a eu plusieurs morts et l'armée est intervenue pour calmer tout ce beau monde... Depuis, les champs sont à l'abandon, plus personne n'est autorisé à s'y rendre de l'un ou l'autre des deux villages... L'endroit, qui autrefois devait résonner des bruits d'une activité agro-pastorale intense est mort et le silence est pesant !

Jour 13 : Azibs Anfergal - Tighouza

1h30 / +80m / -265m.
Journée réduite à la portion congrue avec une petite marche matinale (pour ne pas perdre l'habitude...) et une journée consacrée à la récupération, au ravitaillement (boutique au village ou transports locaux vers la grande ville Telouat et son souk du jeudi) et aux nécessaires tâches ménagères (lessive, qu'est-ce qu'on bouffe comme poussière !).

Le sentier de descente suit le lit de l'assif Ounila en passant au pied des terrasses abandonnées et que le temps et les inondations finiront de faire disparaître si rien de "politique" ne se passe dans les années qui viennent... Une fois en RD et à l'amorce de la gorge de couleur gris rose, les premiers lauriers ajoutent la couleur de leurs fleurs à l'ambiance générale. Vers 2020m, on commence à rencontrer une végétation arbustive composée de peupliers, d'amandiers et de genévriers. Les lauriers, eux, colonisent le lit de la rivière.

Descente de la verte vallée de l'Ounila

Alors que l'on dépasse une bergerie sous roche située en RG, le sentier reste à hauteur et évolue en balcon au-dessus de gorges resserrées au grès dont l'intensité du rose ne faiblit pas. Puis on reprend la descente tranquille pour traverser des jardins verdoyants à l'excès. Au détour du franchissement d'une épaule rocheuse, voici qu'apparaîssent les premières maisons de Tighouza (1h15, 1925m, C).

Tighouza

On trouve de suite une piste poussiéreuse en courbe de niveau qui se sépare en deux un peu plus loin. On suit la branche de D pour rester à hauteur et traverser le village supérieur. On passe devant la boutique puis au-dessus de la mosquée pour finir par retrouver une piste qui arrive du bas de la vallée et dessert le deuxième groupe de maisons du village supérieur. On remonte à D pour passer au pied d'un raid de luxe avant de s'arrêter au gîte d'étape Riad Bouchahoud (15mn, 1935m,, tel : +212 666163488).

Jour 14 : Tighouza - Plateau de Tayssed - Aït Hammou Ali - Timjoujte - Bivouac avant Ouzlim

5h / +350m / -400m.
Depuis le gîte on descend par la piste jusqu'au croisement. On incline à D et en bas de la descente encore à D pour s'engager sur la route d'accès au village. On suit la vallée de l'Ounila. A l'entrée d'une petite gorge, on trouve 2 sources (15mn, 1845m) et on continue sur la route pour traverser le village d'Ighris (2 boutiques). Cette vallée de l'Ounila sent déjà le Sud avec son pourtour de montagnes érodées et des couleurs de roches qui épousent la quasi totalité de celle de l'arc-en-ciel.

A la sortie de Tighouza

Dans le village suivant (20mn, 1845m), on s'échappe de la piste principale au moment où elle fait un large virage sur la gauche. On monte fortement sur la D en direction d'une maison cubique blanc écru avant d'incliner sur la G et terminer sur une plateforme panoramique de laquelle partent plusieurs chemins. On suit celui du milieu tracé à flanc de coteau en courbe de niveau sur quelques dizaines de mètres avant qu'il ne reparte en montée.

La vallée de l'Ounila et Annemiter

On franchit une épaule détritique pour s'engager à D sur un chemin qui va traverser un 1er thalweg avant de remonter en RG du 2ème. A 1920m, on prend pied sur un plateau incliné. Le sentier, bien marqué au sol et encore de nos jours bien emprunté, se poursuit en courbe de niveau en direction de l'W offrant sur la gauche une vue plongeante sur le gros village d'Annemiter. Une petite montée jusqu'à 1960m permet de découvrir la suite du plateau. On reste à hauteur d'un vallon aux couleurs jaune, rose, rouge et noire. On s'élève pour traverser un azib (50mn, 2010m). La montée conduit sur un nouveau plateau couvert de buissons ras sur lequel l'Office des Forêts tente de replanter des pins (15mn, 2110m). On emprunte la piste qui se présente et on franchit une clôture de barbelés par une ouverture "officielle". On suit la piste face au tizi n'Telouat, reconnaissable à la kyrielle de pylône de la ligne THT qui l'emprunte.

Traversée du plateau de Tayssed

Après 500m, la piste propose un virage serré sur la droite puis sur la gauche pour passer au pied d'un mirador de surveillance du domaine. Ici, on peut suivre la piste (on retrouvera l'itinéraire que l'on va suivre un peu plus tard en passant par le côté N du plateau...) mais on peut aussi suivre le sentier historique, encore cairné, qui part tout droit vers l'WSW pour nous conduire dans un vallon situé au pied des dernières parcelles régénérées avant d'incliner au NW. Un seul problème : le domaine est ceinturé d'une quadruple ligne de barbelés et, bien évidemment, il n'a pas été prévu par les concepteurs du site de proposer un petit passage pour les randonneurs sur le sentier existant... On doit trouver un endroit où il est possible de ramper sous la clôture (il y en a...) et sortir de l'enclos. Une fois l'obstacle franchi, on poursuit sur le chemin historique toujours cairné à l'WNW au milieu d'un espace très sauvage jusqu'à atteindre un collet (30mn, 2110m). On laisse le chemin incliner vers la droite alors que l'on va continuer tout droit face au tizi n'Telouat jusqu'à un belvédère duquel on domine l'immense plateau de Telouat avec comme horizon de droite à gauche l'adrar Agouti ???, le tizi n'Telouat, l'adrar Ouzlim, le djbel Mahboub, l'adrar Tircht, l'adrar Meltsène et pour finir le Taska n'Zat. Pfouh...! C'est grandiose et ça présente le terrain de jeux des 5 jours de trek qu'il reste à accomplir pour terminer notre saute-montagnes sur la plateau du Yagour...

Descente vers le plateau de Telouat

A présent, il faut retrouver le chemin historique car, entre ici et le plateau au bout duquel on doit se rendre, il va tout d'abord falloir franchir deux ou trois canyons détritiques. On suit vers le N le rebord du premier pour aller le contourner à son origine et derrière s'élever sur les flancs d'un mamelon caillouteux pour en rejoindre le sommet coiffé de deux minuscules genévriers (20mn, 2120m). Une fois en haut, on incline à D pour retrouver notre sentier un peu en contrebas et on le suit pour traverser le profond thalweg, le 2ème..., issu des pentes du Tayssed. En face, on suit la suite du sentier tracé à mi-hauteur en RD avant de s'éloigner vers l'W jusqu'à rejoindre la piste d'accès au domaine de replantation (20mn, 2050m). Un beau raccourci ludique ! On suit la piste en descente pendant 350m pour s'échapper à D sur le chemin historique retrouvé marqué de cairns et qui traverse une forêt de jeunes pins. Fin du plateau ! On s'engage en RD d'un petit canyon détritique au pied duquel on rejoint une source captée (15mn, 1935m, eau à disposition).

Passage à la source captée

Le sentier se poursuit en direction de l'W en sinuant entre les petits thalwegs colorés. On retrouve une piste désaffectée que l'on suit dans son parcours en balcon au-dessus du plateau de couleur rouge carmin. Après un passage resserré entre deux roches sombres veinées de blanc, voici qu'elle descend traverser la rivière qui vient du fond du vallon de Tasga au pied du village de Tabougamt (15mn, 1885m). On remonte en face le coteau de terrasses cultivées au NNW avec comme point visé une bâtisse effondrée. C'est à son pied que l'on retrouve un beau chemin ainsi qu'une source au débit plus que surprenant (10mn, 1900m). On suit le sentier vers la G pour passer à la D du village et traverser le goudron pour continuer en face sur un petit chemin bordé d'un ligne électrique BT. Après 150m, on le quitte pour incliner vers la G face au tizi n'Telouat. On traverse une nouvelle route goudronnée et on poursuit quasiment en face sur une sente qui traverse les jardins avec comme point visé le magnifique grenier à blé du village d'Aït Hammou Ali.

Le grenier à blé d'Aït Hammou Ali

Au N du grenier à blé, on suit la piste sur la G pour sortir du village et au-delà poursuivre sur un chemin qui s'initialise au niveau d'un très vieux marabout érigé au milieu d'un cimetière (35mn, 1965m). On continue d'avancer vers l'W pour passer sous la ligne électrique THT qui traverse le tizi n'Telouat. Puis, on remonte jusqu'au village de Timjoujte (boutique basique) pour en sortir côté W en ayant retrouvé momentanément quelques balises roses de la GTAM sur une centaine de mètres (portion de sentier entre Telouat et tizi n' Telouat). A la sortie du village, on incline sur la G pour suivre un sentier qui part vers l'W et en terminer avec cette traversée longitudinale du plateau de Telouat, un tantinet longuette...

Sur la route de Telouat à Ouzlim

On rejoint la piste (autrefois goudronnée...) qui arrive de Telouat (45mn, 1900m) et on la suit à D sur près de 2kms pour rejoindre l'emplacement du bivouac qui se situe sur une belle prairie rase au pied d'un complexe agro-économique local d'Ouzlim (20mn, 1880m, eau à disposition au robinet situé en bord de route dans le muret du complexe agricole, C). Quelle vue exceptionnelle depuis ce plateau ! De gauche à droite : Tizi n'Telouat (un peu occulté...), Anghomar, tizi n'Tamda, djbel Zarzemt, djbel Tafdjat, l'enfilade de la vallée de Telouat et au-delà en aval...

Jour 15 : Bivouac d'Ouzlim - Col sous le djbel Mahboub - Azibs n'Tichka

5h / +900m / -655m.
De la prairie sur laquelle a été établi le bivouac à 1880m, on retrouve la piste pour monter vers l'W en direction du village d'Ouzlim. Après 1km, à la fourche de pistes, on suit celle de G pour passer sous le premier hameau d'Ouzlim situé au pied de l'adrar Ouzlim. Au carrefour de pistes qui suit à l'entrée du deuxième hameau (20mn, 1925m), on poursuit à D et 150m plus loin à G après avoir traversé un "ruisseau". On le suit à hauteur sur sa RD puis on s'élève en zigzags sur la D pour passer à côté de la mosquée du troisième hameau, celui qui est perché sur la colline rocheuse. 50m plus loin, emprunte sur la G une petite ruelle (coupe-lacet de la piste...) pour rejoindre les maisons les plus hautes.

Passage au pied du 1er hameau du village d'Ouzlim

Ici, on suit un large chemin quasi étale d'où l'on domine le plateau et au-delà la vallée de Telouat. A 2050m, on pénètre sur la D dans un vallon et en suivant le canal d'irrigation on rejoint la source d'alimentation en eau du village d'Ouzlim (50mn, 2105m, C). Sur un bon sentier muletier, on remonte le vallon principal en direction de l'W pour atteindre un plateau gazonné situé à la confluence de 2 vallons. On poursuit dans celui de G jusqu'à rejoindre une autre confluence (45mn, 2300m).

Remontée du vallon en direction du col au pied du djbel Mahboub

On poursuit tout droit à flanc de thalweg en face de la source. Quelques dizaines de mètres plus loin, on passe RG pour s'élever en lacets sur la moraine qui sépare les deux vallons. La rigueur de la pente s'affermit alors que l'on contourne un enclos et que l'on vient côtoyer le rebord du 2ème vallon ers 2370m avant de s'en éloigner par une transversale vers la G pour s'engager dans une nouvelle série de larges lacets dans la pente herbeuse ponctuée de rochers de grès rose.

Vue arrière sur le plateau de Telouat et au-delà sur l'Anghomar et le Zarzemt

A l'approche du col, on traverse un plateau gazonné incliné (20mn, 2450m, azib). Pour rejoindre l'évident col, le chemin se perd un peu au milieu du dédale de rochers. A l'arrière, on peut profiter des moments de reprise de souffle pour profiter de la belle vue panoramique sur le plateau de Telouat avec à l'horizon oriental l'Anghomar et le djbel Zarzemt entre lesquels, maintenant qu'on le sait..., se tient le lac de Tamda. On franchit le col à 2560m pour découvrir vers le SW le massif du Siroua (le sommet à 3305m est reconnaissable à sa "boule" sommitale...). Également, à l'arrière des falaises détritiques colorées, on entraperçoit la palmeraie d'Aït Benhaddou ainsi que le célèbre village ruiné. En fait, le col n'en était pas un... mais seulement le rebord d'un plateau incliné vers le S. On remonte à flanc sous la crête aux multiples sommets du djbel Mahboub pour rejoindre la crête rocheuse que l'on voit au SW.

Franchissement du col au pied du djbel Mahboub (vue sur le haut-Atlas occidental)

Une fois la crête rocheuse atteinte à 2640m, celle-ci se révèle n'être qu'un anté-col séparé du véritable col par une cuvette poussiéreuse. On traverse la cuvette pour rejoindre la vrai col qui s'inscrit sur l'arête SE du djbel Mahboub et découvrir côté W les premières montagnes du haut Atlas occidental (1h, 2650m) : de gauche à droite, Iferouane, Taska n'Zat, Arjoût, adrar n'Tircht, adrar n'Assaoul, le plateau d'Afra et en direction de Marrakech le djbel Ourgouz.

Vue plongeante sur le vallon de Titula

Dès le début de la descente en lacets pour rejoindre le plateau herbeux en contrebas on découvre le village de Titoula et son vallon coloré par lequel passe l'itinéraire alternatif de la GTAM (voir J10 et J11 du topo GTAM1) traversant le tizi n'Telouat et se terminant en aval du tizi n'Tichka côté N à Taddert. Arrivé sur une petite crête de gravillons rouges, le sentier se perd. Il faut descendre vers la G rejoindre le plateau gazonnée d'herbe jaune puis remonter vers ce qui semble être un col (mais, une fois encore, qui se révèle ne pas en être un...) pour descendre derrière au mieux des possibilités en louvoyant entre les blocs de grès rose. On aboutit sur un plateau gazonnée sur lequel se trouve une bergerie (35mn, 2460m).

A la bergerie, au pied du collet d'où démarre le sentier de descente sur le tizi n'Tichka

Ne reste plus que la petite remontée vers la crête en visant le collet qui s'inscrit à la G du pic rocheux pointu. De la crête à 2490m, quelle vue ! En plus de ce que l'on avait dégusté depuis le précédent col, on domine les multiples vallons et thalwegs à l'ordonnancement complexe situés de part et d'autre du tizi n'Tichka. On peut d'ailleurs suivre des yeux le cheminement de la route sur plusieurs kilomètres...

Franchissement de l'épaule rocheuse pour basculer sur le sentier de descente vers le tizi n'Tichka

De la crête, pas question d'envisager une descente directe dans des pentes relevées de gravillons. Alors ? Eh bien, le sentier retrouvé et cairné poursuit en montée sur le fil de la crête en direction du pic avant d'obliquer côté W pour franchir une épaule rocheuse et ainsi pouvoir rejoindre le crête N du pic (qui n'est plus aussi pointu qu'il y paraissait...). Là, s'initialise un très beau sentier de descente qui zigzague sur différents types de minéral. Après une traversée d'un collet détritique, il s'engage sur la G sur les flancs d'un béquet rocailleux qu'il contourne.

Au mitan de la descente vers le tizi n'Tichka

Malheureusement, le sentier très peu utilisé à subi les affres du temps et de l'érosion dans sa course directe vers le bas. Aujourd'hui, pour des raisons de sécurité, il faut incliner sur la G dans les pentes de rochers et de buissons épineux pour descendre en lacets serrés jusqu'à rejoindre le fond d'un joli canyon (55mn, 2190m). On le suit vers l'aval sur 200m jusqu'au moment où se propose à main D une opportunité d'emprunter un chemin en parallèle. Ce dernier retrouve le lit schisteux du lit de la rivière à sec pour arriver au bivouac établi sur les banquettes herbeuses face aux azibs n'Tichka (15mn, 2120m, eau disponible au tuyau un peu en hauteur sur la RD de la vallée, C).

Bivouac aux azibs n'Tichka

Jour 16 : Azibs n'Tichka - Plateau d'Afra - Assats

4h / +250m / -850m.
Du camp, on suit le vallon en descente jusqu'à la route goudronnée RN9, celle qui relie Marrakech à Ouarzazate (10mn, 2080m, café). Face au café, on le contourne par la G pour rejoindre en contrebas sur la D de vieilles bâtisses datant du protectorat français et qui sont occupées aujourd'hui par diverses familles. On descend jusqu'à la rivière sans la traverser. En RD, on franchit une épaule puis on descend en direction du fond du canyon.

Descente dans le canyon au N du tizi n'Tichka

Mais on ne va pas jusqu'à la rivière qui descend de la droite puisque l'on va suivre un sentier racé à hauteur en RG du canyon. On débute par traverser un petit thalweg sous une cascade (15mn, 2010m) avant de longer la base des falaises en descente progressive jusqu'à 1935m. Au-delà, le sentier est toujours viable mais il en faudrait peu pour qu'il se dégrade davantage et que l'on ne puisse plus l'emprunter, les mules en premier, les hommes par la suite... Certaines portions croisent des couloirs d'éboulis dans lesquels les orages font chuter des pierres et fragilisent l'assise du sentier. Un pont de ferraille et de béton s'est même substitué au chemin au pied d'une falaise verticale. Sans quelques travaux, ce sentier stratégique pour la GTAM (sinon c'est 2 bonnes heures de marche sur la route jusqu'à Taddert et la remontée sur la piste d'Afra...) risque de disparaître à tout jamais...

Mules et muletiers à rude épreuve sur le sentier-balcon

Au-delà des passages dégradés à flanc de falaise, on poursuit en montée régulière sur un bon sentier jusqu'à atteindre le rebord du plateau d'Afra et le sommet du petit monticule sur la D sur lequel était arrimé un pylône de téléphérique qui reliait le carreau de la mine du tizi n'Tichka à celui d'Afra et continuait jusqu'à Assats (45mn, 2030m, eau dans le canal d'irrigation qui démarre de la cascade, C). Belle vue plongeante sur la gorge dans laquelle les villages de Taddert sont construits, immergés dans la végétation.

Dans la traversée vers le plateau d'Afra au-dessus de Taddert

On entame la descente longitudinale du plateau agraire d'Afra. Aux 2/3 de la traversée on prend pied sur une piste (30mn, 1935m). On la suit au travers d'une zone caillouteuse autrefois verdoyante sous de belles aiguilles rocheuses de basalte de couleur violette. Au-delà, la piste fait deux lacets en descente et atteint le centre du village d'Afra (25mn, 1845m, boutique). On poursuit la descente sur la piste de G (elle se dirige vers la vallée du Zat alors que celle de droite descend vers Taddert...). Pas d'autre alternative que de suivre la piste qui a phagocyté le sentier historique jusqu'à atteindre le village de Tidsi. Mais, avant d'atteindre le village, on aura pu apprécier la profondeur du vallon qui descend du col qui s'inscrit entre adrar n'Tircht à gauche (un presque 3600 quand même...!) et le djbel Aghoujdid à droite.

A la fin de la traversée du plateau d'Afra

A 1750m, la piste tourne fortement vers la gauche pour desservir le village. Dans ce virage, on retrouve le sentier historique qui descend les gorges jusqu'à Assats. le sentier est tracé en RD et remonte franchir une épaule au milieu d'un chaos de blocs effondrés rouge carmin (45mn, 1770m) avant de descendre en lacets serrés pratiquement jusqu'à la rivière.

Au coeur du chaos rocheux entre Tidsi et Assats

On s'engage par la suite sur un sentier-balcon audacieusement taillé dans la falaise à belle hauteur (attention pour les muletiers, certains passages en encorbellement, au moins 2..., sont à négocier avec prudence !). On évolue en up / down avant de descendre rejoindre le lit de la rivière et passer en RG (15mn, 1660m). Et c'est reparti en balcon, toujours en up / down au gré des épaules à franchir mais ici le sentier est moins chaotique.

A l'approche du village d'Assats

La vallée s'élargit pour accueillir l'arrivée d'un large thalweg qui descend de la crête du djbel Ourgouz. On commence à voir au loin les maisons du vieux village d'Assats mais ça n'en finit pas ! On descend peu à peu rejoindre le lit de la rivière après être passé sous les frondaisons des noyers. On se retrouve sur le début d'une piste que l'on suit en montée pour contourner le mamelon sur lequel le vieux village est érigé et on bascule côté Zat par 2 lacets pour traverser un petit thalweg (source au tuyau en remontant de 10m) avant de se poser sur une terrasse sous les noyers (40mn, 1525m, C intermittent sur la piste d'Assaka au dessus du terrain de foot et pas ailleurs...).

A la sortie d'Assats

Jour 17 : Assats - Tizi n'Assaka - Vallée du Zat - Ikiss

3h15 / +510m / -460m.
Du bivouac sous les noyers en aval du village d'Assats, on remonte sur la piste pour la suivre vers le SW jusqu'à la fourche de pistes. On s'engage sur celle de G qui passe au-dessus du terrain de foot (10mn, 1530m, C intermittent). On égrène les lacets et vers 1630m on voit arriver de la gauche un sentier issu du haut du village d'Assats (mais comme le bivouac était en aval, il était plus simple de passer par la piste...). A 1700m, on quitte la piste pour s'engager à D sur le sentier historique qui traverse la noyeraie au pied du village d'Assaka.

Sur le sentier du tizi n'Assaka au-dessus de la noyeraie

On franchit le thalweg (50mn, 1750m, source) pour se retrouver en RG et suivre un chemin en balcon en direction du col. Au tizi n'Assaka (15mn, 1835m, C), on dispose d'une belle vue plongeante sur la vallée du Zat avec en face le vallon d'Ikiss que l'on doit remonter en début d'après-midi dominé par la crête de l'adrar Meltsène dont le sommet émerge à l'arrière des béquets rocheux qui encombrent l'arête. A l'W, la longue chaîne du Taska n'Zat ferme au S le sillon des gorges du Zat.

Au tizi n'Assaka, on se trouve pile poil face au vallon d'Ikiss mais...

Objectif second de la journée : rejoindre la vallée du Zat 450m plus bas ! Plusieurs sentiers partent dans tous les sens depuis le col : il faut viser au centre du vallon côté Zat pour commencer la descente sur une pente gravillonneuse rouge en louvoyant entre les chênes-verts avant d'incliner sur la G pour suivre la ligne électrique BT. On s'en éloigne peu à peu et vers 1680m le sentier opère un virage vers la D pour la retrouver. De zig en zag au sein d'une végétation très méditerranéenne où l'on trouve pas mal de palmiers nains, on rejoint une selle gravillonneuse jaune (45mn, 1490m).

Au mitan de la descente vers la vallée du Zat

Au-delà, le sentier descend sur la G et effectue une grande traversée jusqu'à dominer une gorge calcaire avant d'incliner sur la D pour traverser en lacets une série de terrasses autrefois cultivées mais aujourd'hui désertées. On rejoint la route goudronnée du Zat (10mn, 1410m) et on la suit sur 100m vers la G jusqu'à pouvoir descendre traverser la rivière sur le pont de bois mis en place par le café-restaurant situé en RG (5mn, 1380m, boissons, tajines et piscine, si, si... fraîche quand même puisque c'est une retenue de galets sur le Zat).

Halte fraîcheur dans la vallée du Zat

On reste en RG du Zat et on remonte le lit de galets jusqu'à atteindre un deuxième bar-restaurant avec piscines (adultes et enfants...) situé au pied du pont de la piste d'Ikiss. Pas d'autre alternative que d'égrener là aussi la litanie des lacets. La chaleur ambiante est intense dans ce vallon resserré et à mi-chemin on dispose d'une halte fraîcheur sous les oliviers près d'une maison. Encore quelques lacets de la piste pour surmonter une épaule rocailleuse qui marque la fin de la piste devant une porte de garage (50mn, 1590m).

A l'approche du village d'Ikiss

L'emplacement "officiel" de bivouac du village se situe en bord de rivière dans la noyeraie. Pour le rejoindre depuis les premières maisons du village d'Ikiss, il reste à descendre à main G puis de suite à D dans une ruelle caillouteuse pour suivre un petit chemin qui traverse des terrasses à flanc de coteau puis dépasse une maison rose. On reste à hauteur encore une centaine de mètres pour pouvoir rejoindre le lit de la rivière et le traverser. On se pose sur les larges banquettes ombragées en RD de la rivière (10mn, 1570m, source).

Jour 18 : Ikiss - Tizi n'Ikiss (ou Ouarzazt) - Ouarzazt - Azibs Berkous

3h50 / +850m / -240m.
Du bivouac sous les noyers, on revient à l'entrée du 1er village d'Ikiss au niveau du garage. On monte en face sur des dalles gréseuses en zigzags serrés pour passer entre deux maisons isolées situées en hauteur. On poursuit les zigzags avant de s'orienter à l'W vers 1650m et se retrouver, par une traversée à flanc, au-dessus du village principal d'Ikiss, à peu près au niveau de l'école située en RD de la vallée.

Montée en zigzags au-dessus d'Ikiss

On repart dans une belle série de zigzags en direction du NW. On peut constater que le sentier est très emprunté par les villageois qui font la navette entre le village et les azibs situés sur le plateau du Yagour, en attestent les rayures faites par les fers des mules sur les roches tendres. A la fourche de chemins (50mn, 1800m), on poursuit tout droit en courbe de niveau pour pénétrer dans un vallon "caché". Bien vite, une autre fourche de chemins se présente et on s'élève à main G pour une nouvelle série de zigzags pour rejoindre le fil d'une crête gravillonneuse de laquelle on domine la vallée d'Ikiss.

Dans le collet où l'on bifurque vers la droite

Le sentier se poursuit à main D sur le fil de la large crête pour passer au niveau de la captation d'eau du village (10mn, 1850m, C). On s'élève en pente régulière en direction du SSW jusqu'à traverser un collet herbeux à 2020m. Puis c'est reparti en larges lacets à la pente peu prononcée tracés dans une pente gravillonneuse jusqu'à 2070m où l'on s'échappe sur la D pour contourner le sommet du mamelon.

A l'approche du tizi n'Ikiss

Au passage d'un thalweg (1h, 2160m), on change de minéral et aussi de couleur puisque du gris-jaune nous voici dans le rouge carmin. Par de grands lacets taillés dans une roche tendre, les mules ont creusé un profond passage. On approche de la crête et par des pentes peu relevées dans un espace vierge de végétation arbustive, on franchit le tizi n'Ikiss (ou n'Ouarzazt, 15mn, 2240m, C) duquel le regard peut embrasser la totalité du plateau du Yagour oriental, là où sont localisées les cultures. En bas, on remarque les trois hameaux et la mosquée qui composent le village de Ouarzazt et la piste qui le dessert depuis la vallée du Zat au départ d'Azgour.

Le village de Ouarzazt vu depuis le tizi n'Ikiss

Il ne reste plus qu'à rejoindre le hameau supérieur de Ouarzazt en suivant un sentier assez caillouteux tracé à flanc qui part sur la G du col. Arrivé au milieu du groupe de maisons (30mn, 2130m), on suit les terrasses sur la G pour retrouver le chemin principal de traversée du plateau du Yagour 400m plus loin. En le suivant, on enchaîne la traversée de plusieurs plateaux agraires sur lesquels sont disséminés des azibs jusqu'à atteindre une dépression autour de laquelle sont construites en plusieurs groupes les bergeries appartenant aux azibs Berkous. On descend dans le creux de la dépression pour établir le bivouac dans la cour d'une bergerie cachée sous les noyers, les seuls du coin, on ne peut pas se tromper... (55mn, 2180m, source).

Aux azibs Berkous

Noter sur le site la présence dans une zone de 300m au N du camp d'un immense collection de spécimens de pétroglyphes, entre autres à l'W des deux bergeries groupées dont deux des plus remarquables, les fameux "soleils", mais aussi alentour plusieurs dizaines de gravures rupestres y compris en suivant le rebord de la falaise vers l'ENE. A peu près à hauteur du bassin de rétention d'eau côté S, une pierre isolée arbore une superbe tête de "sorcier". Bonne quête !

Les gravures rupestres des azibs Berkous

Jour 19 : Azibs Berkous - Tizi n'Reilhis - Azibs Amddouz - Azibs Irani Berkane - Ouigrène - Imi n'Taddert - Route vers Marrakech

4h45 / +330m / -1140m & 1h de bus ou voiture.
Depuis le lieu de bivouac sous les noyers, on descend traverser le ruisseau avant de remonter pour contourner à hauteur par la G la grosse dépression qui se transforme en canyon. Après un peu de marche étale, on remonte franchir un pas qui donne accès à un plateau (40mn, 2240m) où l'adrar Meltsène apparaît à main gauche.

Les prairies grillées du plateau du Yagour en juillet (l'adrar Meltsène à l'horizon)

On descend doucement vers la vallée fluviale qui arrive de la droite des azibs n'Ouagouns pour entamer l'avant-dernière montée du périple, celle du tizi n'Reilhis (50mn, 2320m). A présent, descente RG du vallon pour passer au large des azibs Amddouz construits à 2200m dans les anfractuosités des falaises d'une gorge qui descend du lac d'Iferd. A l'entrée du plateau humide et verdoyant sur lequel paissent des vaches, on passe RD du vallon pour poursuivre sur un chemin avec le sommet du Tougroudadène en point de mire.

Du côté occidental du plateau du Yagour avec le Tougroudadène dans la brume de chaleur

Alors que la vallée vient à se resserrer, on repasse RG pour négocier le passage en hauteur au-dessus de la gorge dans laquelle une petite rivière a creusé son passage. On évolue en up / down jusqu'à atteindre la source qui précède l'arrivée aux azibs Arboni Irkane ( 1h05, 2125m, eau en permanence, bivouac possible 150 m l'W sur le plateau panoramique sur le massif du Toubkal).

Sous les azibs Arboni Irkane

Du plateau, on incline en descente sur la G pour suivre le fond du vallon qui s'inscrit en contrebas de la série de bergeries accrochées au coteau. A la bifurcation (20mn, 2020m, C), on incline sur le sentier de G (celui qui poursuit au creux du vallon finit à Annamer, accessible par la piste mais beaucoup moins fun comme village et assez peu desservi par les transports en commun pour un retour vers Marrakech...). Le sentier s'élève progressivement à flanc des falaises septentrionales du Foudrar (c'est bien la dernière montée du périple...!). Tout au long du parcours, on dispose d'une vue plongeante sur le plateau d'Annamer jusqu'à franchir un collet (30mn, 2020m, C) où l'on poursuit vers l'W en lacets serrés sur le fil de la crête qui d'un coup s'est parée d'une végétation de type méditerranéen et insulaire avec des pentes couvertes de palmiers des Canaries nains.

Descente sur Ouigrène

On rejoint un petit plateau à 1870m duquel part sur la G le superbe sentier en lacets qui va nous conduire jusqu'au village de Ouigrène, 200m plus bas (il remplace l'ancien sentier qui était tracé directement dans la pente au départ de l'école du village et qui passait sous une bergerie...). On rejoint la piste au-dessus du village (40mn, 1745m, C) et on la suit en descente jusqu'à l'école (5mn, 1710m). Ici, 2 possibilités pour en finir avec la descente :
- suivre en contrebas de l'école le sentier historique tracé à flanc de coteau (à midi, il y fait très chaud...!) ; il débouche sur la piste d'accès vers 1450m.
- poursuivre sur la piste : c'est un peu plus long mais on a la quasi certitude de disposer à de nombreux endroits de ventilation proposée par les courants qui parcourent la vallée de l'Ourika.

Arrivée à Imi n'Taddert imminente ! Fin du trek...

Quand les deux itinéraires ses rejoignent, il ne reste que 2 ou 3 épingles à cheveux de la piste à négocier pour atteindre l'Ourika, la traverser sur le pont en béton (ou sur la passerelle « himalayenne » pour le fun...) et prendre pied sur le goudron de la route de Marrakech au niveau du village d'Imi n'Taddert (45mn, 1370m, boutiques, bars, restaurants, pharmacie, hôtel simple en remontant à gauche sur 400m, transports vers Marrakech, C).

 

18 jours / 80 heures de marche / +10000m / -10300m.

Relevés de terrain en juillet 2025

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