De retour de l'Anti-Atlas

Mes amis, quelle découverte ! Quel terrain de jeu que ce massif granitique situé à l'E d'Agadir. La traversée NW-SE que nous avons initialisée a été un franc succès et nous a permis de découvrir cet espace pour y créer de nouveaux itinéraires. Et nous espérons bien que vous serez vous aussi tentés par cette destination. Le programme théorique sur lequel nous étions partis était plutôt bien conçu puisque nous aurions pu le réaliser en l'état dans le nombre de jours prévus. Mais l'Anti-Atlas a connu à l'entrée de cette année 2010 les plus gros cumuls de précipitations jamais enregistrés de mémoire d'homme. Et cela a eu une incidence directe sur la longueur des étapes et la praticabilité du terrain.

Un constat : la région a été dévastée. Routes, pistes, chemins et villages ont subi de grosses coulées de boue alors que les oueds coulant dans les profonds canyons chariaient troncs d'arbres arrachés et poteaux télégraphiques écimés. Apocalyptique à n'en pas douter ! Et nous n'avons vu que le résultat : des portions de goudron emportées sur des centaines de mètres, des éboulements rocheux, des sacs plastiques accrochés à 4 mètres de hauteur dans les arbustes qui colonisent le cours des rivières, etc. Des passages de rivières théoriquement à gué qui deviennent un casse-tête par la force du courant et le niveau de l'eau. Et encore, on est passés 15 jours après le déluge. Les berbères nous ont parlé de grande peur...

Quelques points positifs quand même (si l'on peut se permettre de réagir de cette façon en n'omettant pas de parler des drames vécus par les locaux) : le terrain était souple à fouler et les paysages que nous traversions étaient très contrastés, la roche noire ou rouge tranchant sur le vert de la végétation ravie d'avoir si bonne fortune, vous savez ce vert printannier que l'on rencontre dans nos randos de début d'année dans la plaine du Luberon... Et puis, l'eau, même si elle a emporté une partie des plantations dans les oasis, reste un bienfait pour les cultures en devenir...

Côté intendance, nous avions choisi de nous adresser à l'agence d'Agadir Trekking au Maroc pour monter ce circuit. Les aléas météorologiques ont conduit l'organisateur à se replier sur la formule assistance camion en lieu et place de ce que nous avions requis (la rando en autonomie) sans modification du prix initial annoncé. Un beau geste commercial que nous apprécions à sa juste valeur (merci Brahim Moudoud)... L'intendance a été parfaite : les bivouacs, les repas, les transports confortables et jusqu'à la nuit d'hôtel*** prévue en fin de séjour et qui nous a été bien agréable pour nous remettre des difficultés du trekking : car ne nous méprenons pas, cette rando n'a pas été de tout repos ! Le terrain y est exigeant...

D'ici quelques jours je rédigerai le topo de cette superbe randonnée agrémenté des photos prises à l'occasion et une carte de la région en PDF. Ceci, je l'espère, vous convaincra d'aller tester cette destination de printemps (la période s'inscrit plus largement de février à novembre en évitant les mois d'été quand même un peu chauds), vous détournant une fois n'est pas coutume des sempiternelles destinations que sont le Toubkal, le M'Goun ou le désert. Et n'oubliez pas, avec la nouvelle destination d'EasyJet sur Agadir, le prix affiché à la semaine est plus que compétitif.

La vallée des Ameln depuis le chaos granitique de Tafraoute

 

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