[France] Alpes - Pic de l'Etendard (1988)

Carte topographique IGN au 1/25000e 3335 ET Le Bourg-d'Oisans / L'Alpe d'Huez / Grandes Rousses / Sept Laux

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Flash back en 1988, plus précisément le 14 juillet pour l'ascension du Pic de l'Etendard, un 3000 et quelques, hyper facile, en Oisans. Quelques jours après avoir j'ai la chance de faire partie de "collective" proposée par le bureau des guides de La Grave. Cette cordée est confiée à Max Liothier, celui qui a écrit quelques années auparavant un superbe livre sur le métier de guide "Celui qui va devant"... On pose la voiture au parking du col de la Croix de Fer et on se rend chacun de son côté au point de rendez-vous, le refuge de l'Etendard, tenu à cette époque par une "matronne" d'origine tchèque. Le repas, je m'en rappelle encore aujourd'hui, était un bortch bien revigorant, le café qui suivait était bien frappé et le pousse-café avait pris la forme d'un alcool de "contrebande" titrant plus de 70° élaboré dans son pays d'origine. Pfouh ! Une tuerie...La nuit est assez agitée, non pas à cause du pousse-café vespéral, mais par la présence d'un orage dantesque qui fait autant de bruit qu'un camion de ferraille sur une route en tôle ondulée. La grêle fracasse le toit du refuge. A 3h du matin, pas de réveil (alors que l'on est déjà réveillé...), on se rendort difficilement en se disant que "ce sera pour une prochaine fois"... A 5h, réveil en fanfare par la gardienne qui hurle dans le dortoir "Grand beau ! Ouste, petit déjeuner dans 5 minutes" ! On a peine à la croire mais il semblerait que le raffut se soit apaisé et qu'il pourrait être éventuellement possible d'engager un pied dehors... Le ciel est étoilé et totalement dégagé. Pas de vent non plus, on ne dirait pas que c'était l'apocalypse deux heures auparavant... Max nous briefe : "On va y aller doucement ; je suis le guide le plus lent de l'Oisans mais on arrive toujours les premiers...".

Montee au Pic de l'Etendard

Diaporama Effectivement, ça démarre pianissimo mais jusqu'au sommet on ne s'arrêtera qu'une seule fois, pour chausser les crampons... La grimpette est évidente, les crevasses peu nombreuses. Il y a juste le "mur" à l'aplomb du sommet qui oblige à puiser dans ses ressources mais le paysage est tellement beau ! Le glacier de Saint-Sorlin que l'on vient de quitter est un grand fleuve de glace qui démarre au col des Quirlies, vient lécher les pentes du Grand Sauvage et vient de terminer tranquillement part les lacs de l'Etendard. Au sommet du Pic de l'Etendard à 3464m, le Pic Bayle, le sommet central de Grandes Rousses, présente un caractère "montagne" affirmé, contrairement au Pic Blanc que l'on peut atteindre via un téléphérique. Côté N, on a même droit à la vue sur le massif du Mont-Blanc émergeant d'une mer de nuages. Course de haute montagne sympa, paysages grandioses, difficulté très modérée, que demander de plus ? Que ce moment puisse durer éternellement... Mais non, pas de chance : 2h du col de la Croix de Fer au refuge, 3h30 jusqu'au sommet et 4h pour revenir au parking (pour 1400m de dénivelées positive et négative), ce n'est pas si terrible que ça ! Mais alors quelle beauté et vous voyez, des souvenirs encore bien présents en mémoire...

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Commentaires

  • Mace Thierry
    • 1. Mace Thierry Le 04/09/2022
    J’ai eu l’occasion de faire le pic , la dernière fois en août 2017, avec mon fils et ma femme. Déjà à ce moment je suis dévasté de voir le recul des glaciers. La première fois c’était en 1993. Mais quel désastre de voir cela. Aujourd’hui je regarde de temps en temps et je me dis que c’est vraiment mal barré. Quel dommage.