[GTL] - Circuit n°3 - De Zangla à Sangtha
Ce topo correspond à la troisième partie du « Grand Tour du Ladakh » proposé en 47 jours. Le point de départ est le village de Zangla, accessible depuis Padum en 1h de taxi. Son but est de vous guider en une douzaine de jours au cœur du Zangskar en vous dirigeant vers le SSE pour rejoindre le sillon creusé par la Tsarap chu un peu plus bas que le village de Shade. Auparavant, ce ne seront pas moins de trois cols altiers qu’il va falloir franchir et pas des moindres ! Encore quatre cols derrière pour traverser la chaîne de montagnes de la Zangskar range et nous serons de retour à Sangtha proche de Yagang, point de départ de la première partie de ce « Grand Tour du Ladakh ». La boucle sera bouclée… Le retour sur Leh s’effectue en voiture en 5h en remontant vers le N sur la NH-1 qui relie Manali à Srinagar et en franchissant le plus haut col de cette route, le Taglang La qui mesure sous la toise 5328m. Pour mémoire, la première partie présentait le jour par jour de cette circumambulation initialisée à Yagang et rejoignait le sillon creusé par la Zangskar Chu du côté de Chilling. La deuxième partie poursuivait le circuit par une transversale de Sumda Do à Zangla (vallée de Padum) via le nord du massif passant par Wanla et Kanji.
LE TREK JOUR PAR JOUR
Jour 1 : Camping de Zangla - Zangla - Camp dans la Zumlung chu
5h45 / +750m / -250m + éventuel temps de visite du village de Zangla.
Depuis Padum, on atteint le village de Zangla en 1h de taxi. Noter que le camping se situe 3 kms avant le village de Zangla au niveau des sources chaudes identifiables aux deux bâtiments construits à flanc de falaise et destinés à accueillir les candidats à la douche tiède…
Du camping de Zangla, on remonte vers le NW en suivant la route goudronnée. On franchit le pont puis, 400m après, on laisse le goudron partir sur la G en direction du pylône télécom et on s’engage sur une piste qui monte vers le village de Zangla. Diaporama Le village (35mn, 3620m, téléphone satellite, home stays basiques) possède quelques curiosités à visiter. En premier, il y a le Royal Palace au centre du village, construit il y a 700 ans, et sur le toit duquel on peut monter. Là, se trouvent le gonpa et la salle de séjour du Rimpoche.
A 500m au N du village en suivant la piste, on peut se rendre à la nonnerie, surtout pour admirer le cadre alentour car les bâtiments sont assez quelconques bien qu’étant mis en valeur par la présence de parterres de fleurs. Ah ! cette petite touche féminine… Diaporama De retour au centre du village, on s’engage sur la piste tracée à flanc de pierrier qui conduit au pied du Old Palace, vieux de 1000 ans et perché sur son piton rocheux. Imaginons qu’à l’époque les maisons du village de Zangla se serraient au pied de ce bâtiment… Dans le collet au pied du palais (20mn, 3700m), on dispose d’une belle vue plongeante sur la vallée de la Zangskar chu et sur les terrasses cultivées de Zangla.
Le palais peut se visiter, auquel cas, il faut au préalable rechercher dans le village la personne qui détient les clefs et qui montera avec vous ouvrir la porte (depuis le collet 15mn A/R, 3740m). De l’autre côté du collet où la piste se finit, on descend légèrement vers la vallée de la Zumlung chu. Au passage, on peut rendre une petite visite à la grotte des Rimpoche, Zangla étant très connu au Zangskar pour voir naître de nombreuses réincarnations d’illustres lamas bouddhistes. A la bifurcation des chemins (10mn, 3655m), on poursuit sur la G en courbe de niveau sans descendre de suite rejoindre la rivière mais en évoluant à mi-hauteur au-dessus de la vallée. On atteint le large canal d’irrigation au-dessus d’un village en ruines et on le suit vers la G.
On passe une source (15mn, 3620m) qui coule d’un petit vallon verdoyant au pied de tufs que l’on aurait bien situés en Cappadoce… Puis, après une marche étale, on rejoint le lit de la rivière (5mn, 3620m) pour la première traversée à gué. Dès à présent, prenons en compte que ce n’est pas une traversée occasionnelle mais que le « régime sandales aux pieds » va perdurer les 2h30 de temps que vont prendre la remontée de la gorge dans laquelle la Zumlung chu a fait son passage (et par laquelle l’itinéraire est tracé…). Juste après la première traversée, on s’engage entre deux parois assez rapprochées et au milieu desquelles il faut obligatoirement marcher dans le courant pendant 200 à 300m…
Les aiguilles détritiques de part et d’autre sont spectaculaires. A la sortie de ce défilé, un sentier en RG propose un moment de répit en évoluant à mi-hauteur de la rivière mais il se termine assez rapidement par une nouvelle traversée entre deux falaises resserrées (30mn, 3635m). Ca n’arrête pas ! On a bien fait d’investir dans de bonnes sandales ; elles sont vraiment très utiles dans cet étroit corridor… On passe un abri sous roche (35mn, 3700m) puis c’est à nouveau une traversée à gué pour suivre un petit bout de chemin en RG (5mn, 3705m). Les traversées s’enchaînent les unes aux autres jusqu’à une avant-dernière (35mn, 3745m) située juste avant de monter passer un collet dans une arête rocheuse (10mn, 3800m). On descend légèrement de l’autre côté rejoindre le lit de la rivière encombré d’arbustes pour la dernière traversée pile poil à la sortie de la gorge. On prend pied en RD sur une banquette sableuse à l’approche de Zangla sumdo (20mn, 3860m). Au milieu des bosquets, on laisse partir sur la gauche (très peu visible…) l’itinéraire du Charchar La, un col que l’on franchit pour rejoindre la vallée de la Kharnag chu et au-delà le village de Dad au SE ou Shang sumdo au NE.
On poursuit le long de la rivière dans une large courbe qu’elle effectue vers la D. On traverse la Zumlung chu (5mn, 3865m) pour trouver quelques centaines de mètres plus loin, en suivant un sentier tracé en bordure de la rivière en direction du SSE, le terrain de camping de Zangla sumdo (10mn, 3880m, source). Au-delà, on évolue parfois sur des banquettes d’herbe, parfois au milieu des bosquets de jeunes arbustes dont il faut se méfier des retours de branchages… Un moment, on s’échappe de cet « enfer vert » mais bien vite on y retourne. Le sentier « officiel » traverse plusieurs fois la rivière mais avec un peu de perspicacité vous n’aurez pas à vous mouiller les pieds par exemple en suivant des traces de coupeurs de bois sur la rive opposée et, de ce fait, en n’ayant à sauter que deux fois sur des pierres apparentes. A vous de jouer ! La gorge se resserre à présent à l’approche d’un vallon encaissé qui vient de la droite (1h, 4000m). Un tout petit peu plus loin, un sentier tracé à flanc dans du petit éboulis face à un vallon sortant de la gauche propose d’évoluer un peu en hauteur. Bien prendre garde à ne pas redescendre lorsque l’on croit qu’il est terminé car il se poursuit de manière étale caché derrière un petit béquet rocheux… On reste sur la RG et, par une série de up / down, on arrive sur une « plage » dans un méandre de la rivière, lieu choisi pour établir le camp (25mn, 3985m, eau dans le torrent, mais assez peu d’herbe pour les mules).
Jour 2 : Camp dans la Zumlung chu - Pandang La - Yarinchun
5h30 / +1200m / -645m.
Diaporama Du camp au bord de la rivière, on poursuit la remontée de la vallée en RG dans les bosquets qui encombrent le lit de la rivière. On vient à être bloqué par une falaise (25mn, 4025m, franchissable en II avec de beaux grattons mais ce n’est pas nécessaire de vouloir rester en RG puisque la suite de l’itinéraire se déroule en RD…). Donc, on traverse à gué et on suit le bon sentier en RD jusqu’au confluent de trois vallons : celui de gauche présente une pente d’éboulis à rebuter un yack, celui d’en face dispose bien d’une trace en RD mais cela ne conduit qu’au pied de montagnes glaciaires, reste celui de D pour lequel une indication K peinte en jaune sur un rocher et un cairn sur la rive opposée nous invitent à remonter (15mn, 4055m, et pas 4210m comme indiqué sur la carte Olizane… ).
Pourtant la moraine est bien peu engageante mais un sentier cairné part sur la moraine latérale en RD et remonte jusqu’à une selle pour rejoindre un replat où l’herbe réapparaît. On traverse la rivière (15mn, 4130m). On poursuit en direction des pics rocheux élancés et on s’engage dans un thalweg boisé après avoir traversé la rivière pour cheminer en RD. On suit un sentier à flanc de moraine qui s’en va franchir une épaule et au-delà descend légèrement rejoindre le cours d’eau. On le traverse dans les bosquets d’arbustes (20mn, 4210m). Les cairns indiquent au bout d’une centaine de mètres de suivre un sentier qui part vers la droite. C’est le bon itinéraire mais celui-ci fait un large détour par le fond d’un vallon. Il est bien préférable de suivre les petits cairns posés directement dans le lit de la rivière et qui indiquent le départ d’un chemin « officieux » qui s’en va cheminer sur la RD de la rivière. On entre dans le vallon de G. On vient buter sur la base d’un mamelon, là où les deux itinéraires convergent, et on escalade en larges lacets la pente assez relevée pour se retrouver sur un alpage d’altitude où le sentier se perd un peu (35mn, 4400m). Maintenant, on peut constater l’étendue du travail qu’il reste à faire pour aller franchir le col dont on voit (tout…) au loin le dernier rempart, une bosse de petit schiste noir.
On monte en biseau sur la D pour retrouver le sentier qui traverse les alpages en direction du SE et vient passer auprès d’une source (10mn, 4455m). Ensuite, c’est une grosse montée en zigzags serrés sur une trace sableuse jusqu’à trouver le départ d’un sentier à la pente moins prononcée qui se dirige vers le lointain col. Celui-ci court à mi-hauteur de la rivière et rejoint la base d’une prairie que l’on remonte en larges lacets sur la G pour atteindre un collet (50mn, 4720m). Au-delà, on suit un petit bout de chemin étale jusqu’à traverser un thalweg puis on subit une montée redressée jusqu’au moment où on pose le pied sur un replat herbeux (40mn, 4900m). La « petite » bosse en schiste noir est maintenant à portée. On oserait presque penser que la moraine à traverser n’est qu’un faux-plat et que l’affaire est gagnée… Que nenni ! La pente est horriblement pentue et la traversée avec un point visé qui ne se rapproche pas de manière assez rapide peut décourager les impétrants…
On rejoint un petit thalweg (20mn, 5000m, eau) et on poursuit la montée pour atteindre la base de la « petite » bosse et la gravir par un sentier qui part vers la D. Une dernière grimpette dans le prolongement de la bosse (25mn, 5110m, cairn) et on s’engage sur un sentier en faux-plat montant qui aboutit au Pandang La (10mn, 5150m). Du col, on domine à l’arrière le cirque d’alpages ceints de belles aiguilles rocheuses et au loin on distingue le passage du Charchar La au bout du sillon qu’a creusé la Zumlung Chu. A l’avant, quelques montagnes glaciaires montrent le bout de leur nez mais c’est à l’horizon que les regards se portent avec la vision du Lar La et du Rotang La, les cols des deux jours qui suivent et qui défendent l’accès à Shade, ce village enclavé, mythique du Zangskar.
La descente du col commence par un plateau au milieu duquel coule un petit torrent venant des montagnes qui bordent au S le col du Siachun La qui, à plus de 5300m, permet de rejoindre le village de Tsazar dans la vallée de la Zangskar Chu, un peu plus haut que Zangla (départ du sentier à D directement au niveau du col marqué par un cairn, imprécision sur la carte Olizane ). On poursuit la « descente » sur un plateau caillouteux rigoureusement plat jusqu’à une épaule (10mn, 5120m). Là, enfin, commence la « vraie » descente hyper-tranquille sur un sentier sablonneux mais pas trop, agréable sous les pieds après la bambée de la matinée… Un peu plus bas, le vallon présente des alpages verdoyants propices à l’élevage de bovins en altitude. On dépasse un emplacement de camp (25mn, 4860m, source) puis on continue toujours en RG du vallon.
On traverse un deuxième emplacement de camp (15mn, 4720m, eau 30m en contrebas dans la rivière) avant de suivre le sentier qui descend doucement au travers des alpages jusqu’à un groupe de bergeries ruinées (20mn, 4570m) situées sur un monticule à l’endroit où la vallée s’incurve vers la gauche. Au pied des bergeries non loin de la rivière, on établit le camp sur de larges banquettes gazonnées au lieu-dit Yarinchun (5mn, 4540m, source, herbe pour les mules).
Jour 3 : Yarinchun - Lar La - Ningri
6h / +600m / -780m.
La vallée de la Niri chu que l’on va suivre vers l’aval doit être impérativement parcourue le matin car elle est la voie d’écoulement de nombreuses rivières issues de montagnes glaciaires qui, l’après-midi, avec la fonte des neiges, viennent grossir de manière importante la rivière principale, en débit et en hauteur (ce qui sera problématique lorsqu’il faudra marcher dans l’eau au niveau du grand défilé).
Diaporama On poursuit la descente du vallon en RG jusqu’à arriver un peu avant la confluence avec un vallon venant de la gauche. On traverse la rivière au niveau d’une bergerie (20mn, 4455m). Puis on laisse un sentier partir à main droite escalader la moraine (la descente de l’autre côté est vraiment trop délicate dans du petit éboulis au-dessus de la rivière) et on descend traverser deux fois la rivière pour revenir RD de la Niri chu.
Pour l’instant, on suit gentiment la RD de la rivière jusqu’à être bloqué par une falaise. Il faut désormais passer RG où le sentier maintenant est tracé (50mn, 4380m). Un peu plus avant, on traverse le campement de Shade Pullu (20mn, 4360m, source). Puis on passe sous un drôle de monolithe de conglomérat avant de se trouver bloqué par une falaise noire de cendre (25mn, 4335m).
On chausse les sandales pour un petit moment (à vue de nez entre 600 et 700m) car à partir de cet endroit on entre dans un défilé où il n’y a plus de continuité de sentier sur une rive ou l’autre, voire plus de sentier du tout… On traverse un petit cours d’eau en RD qui sort d’un étroit vallon encaissé dominé à l’arrière par des pics bien redressés (20mn, 4330m) avec en prime une superbe "cheminée de fée" au chapeau à l’équilibre très précaire. On poursuit dans le défilé la plupart du temps les pieds dans l’eau (très froide…) et on rejoint en RG une large plage de galets (15mn, 4330m).
On peut rechausser les godasses de randonnée car on retrouve un espace suffisant pour avancer, espace qui se réduit parfois à un étroit passage entre la falaise et des aulnes envahissants. Un béquet de roche rouge peut bloquer le marcheur mais il est facilement contournable avec précaution par le haut (20mn, 4340m). Au-delà du béquet, on reste à flanc de moraine sur une trace qui s’en va rejoindre un premier thalweg. Le sentier continue bien en face mais il faut impérativement descendre vers la rivière dès maintenant car le sentier est détruit plus loin, au niveau de la descente dans le deuxième thalweg. Donc, on marche de nouveau sur le lit de galets jusqu’à être bloqué par une falaise de schiste noir. On remet les pieds dans l’eau pour franchir le petit obstacle et on poursuit en sandales pour traverser à gué la rivière qui vient de la gauche (25mn, 4330m). Bon, c’en est fini avec les « jeux d’eau » pour aujourd’hui, enfin presque…
On monte par un petit sentier en diagonale sur la moraine pour poser le pied sur un alpage d’où démarre l’itinéraire qui conduit vers le Lar La. On s’élève brièvement vers la G pour trouver une altitude de croisière aux alentours des 4360m, altitude à laquelle on va se tenir jusqu’au pied d’un collet que l’on franchit (55mn, 4430m) avant de redescendre juste derrière dans un vallon très vert au milieu duquel coule une rivière peu expansive.
En bas, on traverse cette rivière pour remonter le vallon en RG jusqu’à une source que l’on trouve en amont d’un muret de pierres sèches (10mn, 4365m). Le départ du sentier du Lar La n’est pas évident à identifier : face à la source, il faut monter en écharpe sur la D, puis, au milieu de la végétation, on part pleine pente avec comme point visé le pic pointu qui domine le vallon sur la droite. On rejoint le vrai sentier (10mn, 4420m) qui avait pour origine, on s’en aperçoit bien après, un groupe de bergeries beaucoup plus en amont dans la vallée que l’on vient de quitter. Si le départ du sentier n’était pas facilement identifiable, il n’en est pas de même pour la suite de la montée qui s’effectue sur une large trace en RG du vallon, en montée progressive entrecoupée de zigzags. On incline vers la D au niveau d’une source (55mn, 4700m) et on rejoint le passage du Lar La taillé dans l’arête W du vallon (5mn, 4740m). Etonnant ! Ce qui est encore plus étonnant, ce sont que les 4850m annoncés ne sont pas de mise… Heureuse surprise.
Du col, on dispose au N d’une belle vue plongeante sur l’itinéraire que l’on a suivi tout au long de la journée avec en perspective la vallée qu’a creusée la Niri chu. Du col, on part vers le S sur un sentier quasiment étale qui conduit à un deuxième col (5mn, 4735m) dans lequel on trouve le départ sur la G du sentier de descente vers Ningri. Au début, le sentier présente une très faible pente jusqu’à atteindre un passage dans une arête de rochers de couleur orange, puis, la pente s’accentue quelque peu pour rejoindre le fond d’un vallon où l’on retrouve un sentier qui fait une grande courbe par le fond du vallon en évitant les blocs détritiques. On reste sur du petit schiste gris et on rejoint le bord de la moraine. Ensuite, on part sur la G en pente, là encore, modérée considérant que le terrain est très friable avant de revenir vers la D rejoindre le groupe de bergeries de Ningri. Le camp est posé sur une banquette d’herbe près de la source en RG de la rivière (30mn, 4365m, herbe pour les mules), rivière qu’il va falloir traverser à gué… Une bonne occasion de se rafraîchir les pieds après la bambée du jour, n’est-ce pas ?
Jour 4 : Ningri - Rotang La - Shade
2h45 / +650m / -690m.
Attention ! Sur la carte Olizane le tracé du sentier de descente versant S du Rotang La est erroné : depuis le col, il ne suit pas le cours d'eau plein S mais va vraiment chercher très à gauche (direction E) le vallon où se trouve la bergerie de Gorteng puis longe la vallée principale de la Ritsemo chu (direction S) jusqu’à Shade. Ce n’est pas gênant pour la descente mais induira en erreur celui qui voudra monter vers le col depuis Shade…
Diaporama On part derrière le camp au bord de la rivière sur un bon sentier qui évite d’entrer dans le thalweg en s’échappant sur la D pour grimper sur la moraine latérale RG. Une fois en haut, on suit un bon sentier qui présente un faux-plat montant de près de 1000m de long. Puis on traverse la rivière pour rejoindre un campement de nomades (ils viennent de Shade chaque été pour faire paître la colonie de yacks du village) situé sur un plateau herbeux sous le col (30mn, 4550m, thé au lait et yaourt disponibles délicieux).
On se dirige ensuite dans la large combe vers la G. Vers 4700m, la pente se redresse un peu alors que l’on remonte une pente caillouteuse avant de terminer l’ascension par franchissement d’un mamelon herbeux qui garde le col. On débouche au Rotang La (1h10, 5000m).
Belle vue au S sur la suite du périple (au moins les deux prochains jours…) avec l’enchaînement du Nialo Kontse La et du Gotunda La, ce dernier étant aisément reconnaissable à son V très marqué. Par contre, pas de village de Shade à l’horizon, on devine que celui-ci reste caché au creux du large vallon de la Ritsemo chu que l’on voit partir vers la droite. On descend tranquillement dans une large prairie. On passe un emplacement de camp (15mn, 4705m, source 30m à D dans le vallon) puis on remonte légèrement un peu plus loin pour passer une petite épaule schisteuse (10mn, 4630m). Derrière, on plonge dans la vallée vers la G et on la suit jusqu’aux chörtens qui annoncent l’entrée sur le domaine du village de Shade (25mn, 4355m). L’emplacement de bivouac se situe 500m en amont du village accroché plus bas en RD de la vallée (5mn, 4310m, source, herbe pour les mules). Après-midi de farniente bienvenue après les trois précédentes journées un peu denses…
Jour 5 : Shade - Tantrak - Tso Tok - Nialo Kontse La BC
4h25 / +400m / -500m.
Diaporama Du camp au-dessus de Shade, on descend en RD pour passer au pied du petit village (5mn, 4290m) puis on descend la vallée à travers les champs en suivant l’enchaînement de chörtens et de murs de manis. On continue RD le long du petit ruisseau qui court au milieu de la prairie humide à l’herbe bien verte avant de pénétrer dans un défilé rocheux. Le sentier passe RG et conduit jusqu’au-dessus de la confluence avec la Niri chu (que l’on retrouve après l’avoir laissée il y a deux jours au moment de l’ascension du Lar La). C’est également ici qu’aboutit l’itinéraire qui passe par le sTongde La, le plus emprunté par les touristes qui viennent de Padum (40mn, 4080m). Noter en contrebas la jolie descente en zigzag sur un escalier maison… On part sur la G pour longer un bel ensemble Rigzum Gonpo et un peu plus loin un lhato.
Le large sentier évolue une cinquantaine de mètres au-dessus de la rivière. La gorge se termine et la vallée s’élargit. On traverse maintenant un plateau tabulaire (15mn, 4100m) sur lequel on voit au loin perchée le gonpa de Trantrag (et caché derrière, le village… indication erronée de son emplacement sur la carte Olizane). Au niveau du mur de manis (15mn, 4100m) on peut continuer tout droit sur le sentier en courbe de niveau mais il est conseillé de faire le détour pour rendre une petite visite au village de Trantrag. A mi-chemin, on passe une source située à proximité d’un arbre solitaire (5mn, 4115m) puis on finit de monter au village en passant par la droite sous le rocher du gonpa (5mn, 4130m). On redescend du village par une trace en diagonale qui retrouve le sentier qui continuait de manière étale sur le plateau après avoir dépassé le mur de manis, et on poursuit en légère descente pour passer sous des falaises en bordure de champs cultivés avant de rejoindre le lit de galets de la rivière. On y marche quelques centaines de mètres jusqu’à dépasser une belle falaise verticale au pied de laquelle se trouve le camp de Tsakta (20mn, 4000m, source).
Au-dessus du camp, le sentier s’en va franchir une épaule morainique (5mn, 4045m) et poursuit à flanc un moment avant qu’il ne descende en zigzags franchir le thalweg étroit de la Tok chu sur un pont de bois (10mn, 4015m). On laisse partir tout droit le sentier qui s’en va vers Phuktal (il continue son parcours à flanc de vallée de la Niri chu), pour s’engager vers la G le long de la Tok chu dont l’eau est d’une remarquable limpidité et d’une incroyable pureté (le peu de temps que l’on pourra la suivre car elle court, comme on le verra en remontant la vallée vers le lac de Tso Tok, pendant la majorité de son parcours sous la moraine fluviale).
On passe en RD de la vallée (15mn, 4045m) en laissant partir sur la D l’itinéraire principal du Nialo Kontse La. On poursuit sur une trace en RD en direction du fond de la vallée avant de descendre marcher sur les galets au milieu de la vallée fluviale. On dépasse la sortie d’un étroit vallon qui vient de la gauche puis on s’échappe des galets (15mn, 4080m) pour y revenir assez vite. Le parcours se poursuit en RD avec une progression qui est loin d’être de tout repos… Le torrent réapparaît au niveau d’un chaos morainique. Ensuite, c’est selon, RD ou RG, avec une préférence pour la RG que l’on rejoint le plus tôt possible afin de pouvoir traverser la rivière de manière confortable en profitant de gros blocs émergés. Puis c’est l’ascension finale d’un verrou morainique assez austère qui, en suivant les cairns judicieusement placés, conduit à un petit « col » duquel on surplombe le bijou turquoise enchâssé dans un cirque de montagnes et pour lequel on a fait le déplacement.
On descend sur la plage du lac Tso Tok (40mn, 4190m). D’une longueur estimée de 3kms, il est quasiment impossible d’en faire le tour à pied sauf en montant assez haut dans les alpages sur la gauche (on pourrait même envisager de monter directement au Gotunda La par le vallon peu redressé qui démarre au fond à droite) tant les falaises qui défendent l’accès aux rives d’un côté ou de l’autre tombent directement dans les eaux profondes. En hiver, les locaux accédent à l’extrémité du lac en marchant sur les eaux prises par les glaces…
On redescend par le même itinéraire jusqu’au pied de la falaise qui précède le petit vallon (40mn, 4100m) pour trouver en RG un cairn indiquant le départ d’un sentier qui rejoint directement le vallon N d’accès au Nialo Kontse La. Pas de concession : il escalade le flanc de la moraine de manière très abrupte. En haut (15mn, 4150m), il poursuit en montée un peu moins relevée dans de l’éboulis, retrouve le sentier « officiel » que l’on avait laissé ce matin, et rejoint rapidement l’emplacement de bivouac (15mn, 4210m, source, herbe pour les mules).
Nota : si on se « sent bien », on peut poursuivre le chemin en direction du col 1h et 270m de plus pour atteindre le replat sur lequel on trouve l’emplacement du camp avancé, l’étape du lendemain en sera ainsi écourtée…
Jour 6 : Nialo Kontse La BC - Nialo Kontse La - Gotunda La - Normoche
6h45 / +1200m / -1420m.
Attention ! Sur la carte Olizane le tracé du sentier de descente est erroné : depuis le Gotunda La, il n’existe qu’un seul sentier de descente et il se trouve réellement au milieu des deux itinéraires tracés sur la carte. Il rejoint directement Normoche sans que l’on ait à suivre la Tsarap chu. Ce n’est pas gênant pour la descente mais induira en erreur celui qui voudra monter vers le col depuis Normoche…
Diaporama On contourne sur la G un gigantesque éboulis de cailloux puis on marche directement dessus pour aboutir jusqu’à un petit replat herbeux (20mn, 4335m). On s’attaque ensuite à une bosse en partant en zigzag sur la G. On rejoint un deuxième replat (20mn, 4430m) en haut duquel se trouve un emplacement de camp et par incidence un peu de verdure (10mn, 4485m, source). C’est encore une fois sur la G que l’on part pour passer au-dessus de la bosse herbeuse qui domine le camp avant que l’on ne se dirige vers la D en suivant un petit thalweg. On pose le pied sur un espace plan recouvert de nombreux buissons ras et qui pourrait bien concourir pour le plus bel emplacement de camping de la région s’il n’y manquait le principal : l’eau…
On poursuit en montée sur un faux-plat bien reposant mais le sentier repart illico en sévère montée pour escalader les pentes terminales du col. Le panorama à l’arrière est immense et on se plaît lors de petites pauses pour reprendre sa respiration à contempler les vastes étendues et rechercher le sillon de la Niri chu, le fil conducteur de ces derniers jours, et on finit par trouver tout au bout là-bas le Pandang La qui a donné un peu de fil à retordre… Sur la droite, le Rotang La est facilement identifiable grâce à la montagne blanche qui surplombe Shade. On atteint ainsi le premier col de la journée, le Nialo Kontse La (45mn, 4850m).
Du col, on part légèrement sur la G en direction du vallon que l’on devine creusé à gauche de la montagne pointue. Le sentier est étale et fait le grand tour pour éviter de perdre trop d’altitude. Il franchit une épaule rocheuse (25mn, 4870m) avant de se diriger au NNW vers la selle du Tsore Konta (15mn, 4795m) de laquelle on a une vue plongeante sur la vallée de la Tok chu en amont du lac Tso Tok, qui lui, reste invisible. Pour la petite histoire, les anciens du village de Trantrag se rappellent qu’à la place de large vallée fluviale qui s’enfonce au creux des montagnes, existait un deuxième lac, là où aujourd’hui le lit de la rivière est recouvert d’arbustes. On constate d’ailleurs, depuis le promontoire, la présence d’un verrou morainique qui a cédé et qui a eu comme incidence de vider le lac et de laisser en lieu et place du lac une vallée lacustre très verdoyante. On avance sur le fil de la crête et le bijou turquoise auquel on a rendu visite hier apparaît sous le soleil avec cette couleur flashy totalement irréelle.
Après quelques moments de contemplation, on laisse ce panorama enchanteur à l’arrière et on s’en va traverser une cuvette herbeuse qui donne accès à une montée au milieu des buissons ras avec, en visée directe, le passage du Gotunda La, bien marqué à présent. On escalade en zigzags un béquet rocailleux (45mn, 4885m) pour trouver un sentier en courbe de niveau qui s’en va rejoindre un collet (10mn, 4920m, dernière apparition d’un bout du lac Tso Tok, terminaison du vallon venant du bout du lac). Au-delà, le sentier se poursuit de manière quasi étale et explore deux combes avant de franchir une épaule qui donne accès au thalweg principal du Gotunda La (15mn, 4950m).
On entame ensuite la montée progressive à flanc en RD du thalweg. Par une dernière pente un peu plus redressée, on atteint de Gotunda La (45mn, 5175m et pas 5100m…). On descend sur un bon sentier bien tracé dans un grand pierrier avant d’incliner un peu sur la G et franchir une épaule herbeuse derrière laquelle se cache un petit lac alimenté par une source d’eau claire (25mn, 4800m, camp possible si on est en retard). Attention ! Vous ne trouverez plus d’eau avant l’arrivée à l’étape.
De l’autre côté du lac, on remonte légèrement sur une trace à flanc de pierrier jusqu’à franchir une épaule de rochers détritiques (10mn, 4830m) et on poursuit de combe en combe quasiment en courbe de niveau jusqu’à une dernière épaule (15mn, 4760m). On domine une immense vallée morainique anciennement glaciaire au fond de laquelle on distingue le petit lac (turquoise lui aussi…) du Natsyang tso coincé entre la moraine et une énorme falaise. La suite de la descente part sur le fil d’une arête calcaire avant d’évoluer sur le flanc gauche d’une série d’aiguilles présentant une pente à 45°. On domine l’immense chaos morainique, assez assimilable au glacier du Miage italien… C’est dire !
On avance sans vraiment perdre d’altitude (on commence à en avoir l’habitude car depuis le petit lac on n’a perdu que 40m…) jusqu’à une petite dégringolade sur un sentier en zigzags qui louvoie entre les blocs de tuf et rejoint un plateau désertique dont les sables présentent des couleurs assez étonnantes. On traverse une « prairie », élément anachronique dans ce milieu entièrement minéral… (45mn, 4405m) avant de descendre au fond d’un petit thalweg qui, à son extrémité, donne accès à une deuxième dégringolade : en deux « épingles à cheveux », le sentier dévale un gigantesque cône de déjection pour rejoindre le lit du torrent émissaire du Natsyang Tso (30mn, 4100m). On suit la gorge vers l’aval et, après quelques méandres, on débouche sur un plateau morainique au-dessus de la Tsarap chu (20mn, 4000m). On pose le camp juste à la sortie de la gorge en face du village abandonné de Marshun posé sur la rive opposée. Pour l’eau, on remonte 200m dans la gorge pour aller la quérir à une source qui sourd en RG.
Jour 7 : Normoche - Tichip - Mune Le - Satok
4h50 / +400m / -325m.
Diaporama Du campement de Normoche sur la moraine, on descend longer la Tsarap chu après avoir traversé les ruines de bergeries. On poursuit à flanc de moraine dure sous le pied (bon réveille-matin…!) puis le sentier évolue en courbe de niveau une vingtaine de mètres au-dessus de la rivière. On rejoint le site abandonné de Chomo gonpa juste en face du village autant délaissé que Yarshun. Il semblerait bien que ce soit le lieu commun dans cette vallée de la Tsarap chu où tous les villages, et on le constatera tout au long de la journée jusqu’à Satok, ont été abandonnés il y a une dizaine d’années : ici 5 familles, là 8, ailleurs seulement 3… Pourtant la « civilisation » n’était pas si loin que cela, deux jours de marche pour rejoindre Padum et qui plus est sur un excellent sentier muletier. Shade ou Trantrag, où nous sommes passés il y a quelques jours, se trouvent bien plus enclavés et pourtant les villageois sont restés… Va comprendre, Charles ! Passées les ruines de Chomo gonpa, on descend de la moraine vers la rivière et on s’en va longer la base des concrétions morainiques au bord de l’eau (pas trop tard dans la journée car certaines parties du chemin peuvent être inondées).
Après 600m, on reprend pied sur une banquette sableuse (35mn, 3980m, noter que les villageois de Yarshun traversaient la Tsarap chu ici même, à gué…) et on part légèrement sur la G suivre la trace qui remonte sur la moraine. On s’en va traverser un thalweg (20mn, 4020m) et on poursuit à hauteur de la rivière. La vallée est très large et on évolue sur des plateaux morainiques successifs entrecoupés de thalwegs dans lesquels il ne doit pas faire bon traîner lors des pluies diluviennes… Un grand plateau précède une descente olé-olé sous des pénitents détritiques jusqu’à la confluence de Tichip (1h, 3995m).
Traversée à mi-cuisse (parfois plus...) de la Zara chu qui vient de la gauche. Une fois de l’autre côté, on reprend la marche en RD de la Tsarap chu d’abord en suivant la rive sous des falaises de sable puis à hauteur après une remontée plutôt pentue. On laisse sur la droite un pont (où aboutit le sentier de la RG de la Tsarap chu qui desservait Yarshun et Marshun) pour continuer le long des berges sableuses (30mn, 4000m). On entre maintenant dans une superbe gorge dans laquelle la Tsarap chu s’engouffre. On remonte un peu passer une épaule (30mn, 4065m) puis retour à la rivière de l’autre côté pour poursuivre toujours en RG. On remonte encore une fois pour franchir un torrent de montagne qui sort d’une gorge (35mn, 4070m) et on descend tranquillement rejoindre l’ancien village de Mune Le posé sur un plateau où l’on imagine sans peine que quelques années auparavant il devait y avoir de nombreux champs cultivés (15mn, 4035m, source).
On traverse le plateau pour trouver derrière la maison ruinée le sentier qui descend traverser une rivière émissaire puis remonte de l’autre côté du thalweg sur le plateau morainique. On traverse cette étendue plane jusqu’à s’élever pour franchir une épaule rocheuse détritique suivie d’une traversée délicate à flanc d’un large couloir d’éboulis un peu redressé (30mn, 4100m). Puis on enchaîne avec une nouvelle traversée de plateau qui se termine au fond d’un vallon au pied d’une cascade (10mn, 4090m). On traverse à flanc une zone d’éboulis au-dessus d’un joli méandre que fait la Tsarap chu avec sur la rive opposée un bel ensemble de pénitents et on repart pour une traversée de plateau morainique (15mn, 4100m). On domine à présent une cassure dans le lit de la rivière qui a pour effet, entre les gros blocs effondrés, d’accélérer le débit et le grondement associé. Au bout du plateau se trouve un chörten qui annonce l’arrivée sur le domaine de Satok. On laisse un chemin partir sur la gauche et on descend rejoindre les maisons basses du village. On traverse les champs laissés en jachère pour passer à proximité des maisons abandonnées et remonter sur un petit promontoire (35mn, 4085m). Le bivouac est installé dans le thalweg juste derrière, au niveau du lit du torrent (5mn, 4075m, source, herbe pour les mules dans le fond du vallon).
Jour 8 : Satok - Umlung - Tsokmetsik
4h30 / +900m / -770m.
Diaporama A l’opposé du village on monte jusqu’au chörten pour une vue sur le village gagné peu à peu par les rayons du soleil matinal (5mn, 4100m). Puis on s’en va en direction du S traverser un plateau herbeux pour attaquer ensuite une partie très délicate (ce sera la seule de la journée, alors, un peu de courage…) de marche à flanc sur un pierrier très pentu dans de l’éboulis fuyant sous le pied et avec un peu de « gaz ». Sur la centaine de mètres qu’il faut traverser, il n’y a réellement que deux passages de quelques mètres qui posent un réel problème.
Juste après, on passe au niveau de la source Bouddha Chen chumik (25mn, 4115m) qui alimente Satok par un tuyau. Puis on retrouve un plateau morainique au bout duquel une grosse montée en écharpe permet de franchir une large épaule. Au niveau de l’anté-col, ne pas hésiter à laisser le chemin principal pour partir à D longer la falaise de lapiaz et profiter d’une vue exceptionnelle sur le sillon creusé par la Tsarap chu qui coule 300m plus bas (45mn, 4375m).
On rejoint le col et on poursuit légèrement en descente sur la G. On s’éloigne un peu de la rivière mais c’est pour ne pas trop perdre d’altitude. On s’en va chercher un vallon qui remonte jusqu’à un collet. Après, c’est du up / down de légende ! On évolue de cuvette en cuvette. Au début, c’est « marrant », on monte de 30m pour en redescendre 30… Et ainsi de suite. Sur la gauche, on est surplombé par de belles coulées de basalte d’un rouge sombre. On traverse une étendue de gazon jauni (20mn, 4400m) avant une petite grimpette jusqu’à un collet (10mn, 4420m) duquel on dispose d’un panorama très étendu sur la suite de l’étape. Les paysages sont vraiment beaux entre les pentes détritiques à droite et les pentes gazonnées à gauche. Et au milieu, tout en bas, coule une rivière…
Là où cela devient moins « marrant » c’est lorsque l’on commence les up / down en +100m / -100m, et il va y en avoir quelques uns de bien sévères… D’ailleurs, on s’essaie sur le premier avec une descente dans un thalweg : d’un collet (25mn, 4330m) où se termine le sentier-balcon on descend de manière prononcée sur la G jusqu’au ruisseau qui sort d’une gorge creusée entre deux murailles de basalte. Le site se nomme Umlung et dispose d’une source (5mn, 4240m). Attention ! C’est la seule avant l’arrivée à Tsokmetsik. On remonte à flanc sur la D pour aller franchir un collet sous un monolithe (25mn, 4385m). On domine un méandre de la Tsarap chu au niveau de la bergerie de Chodongma, construite à la sortie de la gorge de la Pukongma chu. Derrière, on redescend dans un thalweg bien creusé (10mn, 4330m) pour repartir vers un nouveau col (25mn, 4470m).
Il marque une frontière dans la structure des paysages : on quitte les falaises rocheuses qui ont agrémenté le périple depuis le début de la matinée (et même hier après la traversée de la Zara chu) pour évoluer à présent dans un contexte beaucoup plus aride et détritique. On descend en pente douce à flanc de moraine pour rejoindre le plateau sur lequel se trouve le village abandonné de Lahaul (2 familles il y a 40 ans, mauvais emplacement sur la carte Olizane). A l’extrémité G du plateau, on s’engage sur le sentier qui permet de rejoindre le bord de la Tsarap chu au milieu d’un ensemble de pénitents (30mn, 4175m, enfin des arbres…!). On remonte de suite en écharpe rejoindre un nouveau plateau morainique (15mn, 4250m, au passage un piège à loups). Le plateau n’est pas très grand et on redescend immédiatement sur une large « plage » de sable fin en bordure de la Tsarap chu (5mn, 4190m), « plage » que l’on traverse dans sa longueur pour se mesurer à la dernière côte de la journée au milieu de pénitents un peu délabrés. On accède à un plateau gazonné (10mn, 4425m). On le traverse puis, à l’autre bout, on descend la moraine par degrés jusqu’à longer un espace arboré au bord de la Tsarap chu. Ensuite, on côtoie un espace verdoyant à la sortie du vallon de la Marang togpo, et une fois que l’on a traversé la petite rivière, le bivouac ne se trouve plus très loin : juste à 300m, au milieu d’un espace gazonné libre de végétation (15mn, 4205m, eau dans la Marang togpo, herbe pour les mules).
Jour 9 : Tsokmetsik - Tranbok - Marang La - Marang La BC N
5h10 / +1200m / -675m.
Diaporama On part dans le vallon étroit dos à la Tsarap chu le long du petit torrent. On traverse une gorge sur une centaine de mètres puis le vallon s’élargit et on trouve un chemin en RG. La vallée se rétrécit à nouveau et, bien que le chemin existe, celui-ci n’est pas débroussaillé et il faut continuellement se frayer un chemin. La végétation arbustive disparaît et on s’insinue dans un thalweg détritique où l’on marche directement dans le lit du torrent (pas besoin de sandales). On sort du thalweg (25mn, 4275m) pour trouver sur la G le départ d’un sentier cairné à flanc de moraine et qui s’éloigne du lit de la rivière. Après une petite montée bien redressée, on évolue quelques temps sur le fil de la moraine (10mn, 4350m) jusqu’à retrouver le torrent et pénétrer de nouveau momentanément dans une gorge. La rivière part sur la droite (15mn, 4365m). On la laisse partir pour s’élever sur un sentier sur la G en direction d’un collet verdoyant (10mn, 4445m) dans lequel se trouve la bergerie ruinée de Tranbok yogma (camp possible). On poursuit en courbe de niveau au milieu d’une zone de blocs effondrés avant de retrouver la rivière à un confluent (10mn, 4400m).
On part en forte pente sur la G en remontant un large couloir minéral le long d’un petit torrent pour déboucher sur un replat bordé sur la gauche de collines recouvertes de buissons ras. On se trouve à Tranbok gongma (20mn, 4535m, camp de base « officiel » du Marang La, eau dans le torrent, herbe pour les mules). On poursuit vers le fond du vallon pour partir vers la D dans un couloir d’éboulis. La pente s’adoucit quelque peu (25mn, 4705m) sur une sorte de replat mais repart de plus belle à l’approche du fond du vallon en haut duquel on commence à discerner le col. Le chemin est excellemment tracé et on s’élève « rapidement ». Il faut dire qu’autrefois c’était le passage privilégié pour les échanges commerciaux entre le plateau de Kharnag et la vallée de la Tsarap chu et de nombreux troupeaux franchissaient le Marang La en suivant cet itinéraire.
Au confluent de deux couloirs d’éboulis, on passe au niveau d’un petit emplacement de camp (20mn, 4800m, eau à la cascade sur la droite mais pas d’herbe pour les mules). On suit le chemin qui remonte dans le thalweg de G puis un peu plus haut on oblique sur la D pour franchir une épaule au-dessus d’aiguilles rocheuses (1h10, 5050m). De l’épaule, le sentier escalade en zigzags la selle d’éboulis en partant vers la G et rejoint un petit replat.
De ce replat, on part sur la D sur un sentier en pente affirmée mais qui se dirige vers le col en diagonale. On atteint le Marang La situé au pied d’une barre d’aiguilles (1h, 5300m). Descente dans une infâme moraine de petit éboulis au début puis de gros cailloux après où il est bien peu aisé de marcher alors que l'on recherche le meilleur chemin. Mais, après avoir rejoint le torrent et perdu la route à plusieurs occasions, on retrouve une trace en RG du torrent au niveau d’un resserrement du thalweg et on établit le camp sur le premier replat herbeux qui apparaît (35mn, 4680m, eau dans le torrent, herbe pour les mules).
Si l'on n'est pas pris par le temps, noter qu'il existe un meilleur emplacement de camp à 35mn et 200m plus bas avec de l'herbe pour les mules en poursuivant la descente de la vallée (voir descriptif au début du jour 10).
Jour 10 : Marang La BC N - Tozak - Bong La - Lungo
3h45 / +200m / -500m.
Diaporama On poursuit la descente de la vallée fluviale issue du Marang La, large d’une quarantaine de mètres, sur le lit de galets jusqu’à un emplacement de camp en RD au lieu-dit Takstago (35mn, 4535m, source, camp possible). Il précède un resserrement drastique de la vallée puisque le torrent va se faufiler dans une gorge étroite. Un sentier de contournement part sur la D et on retrouve de suite la vallée fluviale juste après l’obstacle. Celle-ci part sur la G et s’élargit. Un chemin tracé au milieu des bruyères en RG conduit au pied d’une concrétion en forme de champignon (30mn, 4485m).
Puis on traverse une étendue lacustre, asséchée en dehors du printemps au moment de la fonte des neiges. Le lieu se nomme Tozak et, juste derrière une petite moraine (20mn, 4480m), on trouve le départ du sentier d’accès au dernier col du périple, le Bong La. En trois lacets, on atteint l’anté-col qui marque le franchissement d’une épaule morainique (20mn, 4645m) avant de poursuivre en courbe de niveau sur un sentier qui fait le tour de la combe. On domine le sillon creusé par la Zara chu, oui, oui, celle que l’on a traversée à Tichip il y a 3 jours… On atteint le Bong La, pas vraiment un col mais plutôt une épaule (10mn, 4670m). On ne va pas faire la fine bouche…
Les premiers mètres depuis le col descendus, on suit un sentier balcon qui s’en va faire le tour de la vallée creusée par la Zara chu à belle hauteur (nota : encore une fois absolument pas ce qui est annoncé sur la carte Olizane… ). A partir d’un coude vers la gauche, la rivière s’étale de toute sa largeur entre deux moraines détritiques. Quelle différence avec les paysages des jours précédents lorsque l’on regarde à l’horizon les plateaux tabulaires de la région de Kharnag ! Le parcours étale se termine (50mn, 4685m) par une descente en zigzags en direction de la rivière jusqu’à un espace gazonné au fond d’un vallon (20mn, 4360m, eau).
On repart en face en petite montée pour franchir un bout de moraine et on redescend de suite de l’autre côté pour cette fois-ci rejoindre la rive de la Zara chu (15mn, 4325m). On remonte la large vallée fluviale en RG (donc en partant vers la D…) et on rejoint deux maisons isolées qui faisaient autrefois partie du village de Lungo, maintenant abandonnées (10mn, 4325m). On poursuit sur la banquette caillouteuse jusqu’au moment où l’on se trouve face à la sortie d’un petit canyon en RD. Il est temps de traverser la rivière (10mn, 4325m, plusieurs bras…) et rejoindre le grand espace de landes qui se trouve sous les pénitents. C’est l’autre partie du village de Lungo où l’on établit le camp (15mn, 4325m, source). L’endroit, si beau soit-il, n’empêche pas de ressentir un peu de tristesse à la vue, là aussi, que les villages qui hébergeaient quelques familles se sont, ces dernières années, vidés de leurs habitants. Et la vallée est malheureusement définitivement morte…
Jour 11 : Lungo - Yakru - Zabuk - Sangtha - Leh
3h20 / +200m / -100m + 4h30 de voiture.
Diaporama On traverse l’étendue gazonnée en direction du N pour passer au milieu du groupe de maisons du village abandonné de Lungo. On rejoint le bord de la rivière avec sur la RD la présence de quelques pitons ruiniformes. On passe auprès d’un lhato et juste derrière c’est la première traversée de la Zara chu (20mn, 4330m, plusieurs bras). Une fois sur la RG, on marche près de 600m pour retrouver l’eau et traverser dans un premier temps la Tozak chu et, juste après, la Zara chu pour poser le pied sur un endroit gazonné (25mn, 4335m, camp de Yakru, source à 400m au N juste après le thalweg).
On remonte en RD de la Zara chu dans des paysages qui s’apparentent à ceux d’Irlande ou d’Ecosse un des rares jours de beau temps qu’il peut y faire… La vallée est colonisée par les pozzines et on doit constamment faire des détours pour ne pas se tremper les pieds. Mais qu’est-ce que c’est bon de fouler des espaces tendres comme ceux-là… Puis on monte un peu sur la G longer des falaises pour couper un méandre de la rivière (30mn, 4355m). Le panorama à l’arrière est réellement superbe avec cette vallée vert fluo enchâssée dans des moraines et des falaises très minérales. A l’avant, on imagine déjà le changement de décor avec en RG l’apparition de plateaux morainiques et de mamelons caractéristiques de la région de Kharnag. Mais non, mais non ! La galerie de paysages façonnés par les délires géologiques de Mère Nature, on est bien loin d’en avoir terminé avec… On repart dans une vallée verdoyante avec sur la gauche une série de falaises à pic percées de cavités et ornées de pénitents. On s’en vient fouler un vaste espace de pozzines au lieu-dit Zabuk yogma (30mn, 4355m) où paissent en été les troupeaux de yacks.
On traverse le groupe de bergeries construit sous une aiguille au pied de laquelle trône un superbe ensemble Rigzum Gonpo (10mn, 4365m). On s’en va sur la G contourner une moraine et en escalader une seconde en laissant partir sur la G le sentier de Zabuk gongma qui suit le fond du thalweg (mauvais positionnement sur la carte Olizane ). En se dirigeant vers le NE, on retrouve le sentier balisé de murs de manis qui traverse le plateau morainique. On se rapproche de Sangtha et la hauteur des falaises en RD s’amenuise maintenant qu’elles font face aux plateaux désertiques de la RG.
On retrouve la Zara chu pour une nouvelle traversée (30mn, 4390m). On continue de remonter la vallée à présent en RG. On dépasse un piège à loups (25mn, 4415m) dans lequel on trouve de tout sauf l’intéressé : des restes de chèvre, de mouton, de bharal, et même un yack, mais de loup, point ! Il est trop rusé pour se faire attraper dans un piège aussi grossier… Et pourtant, ce ne sont pas les empreintes qui manquent alentour. On laisse sur la gauche un deuxième vallon qui conduit à Zabuk gongma alors qu’au loin se profilent les maisons du village abandonné (lui aussi…) de Sangtha (20mn, 4425m). Enfin, c’est une dernière série de murs de manis que l’on longe avant de clore cette circumambulation par… une traversée de rivière bien sûr (10mn, 4425m).
Diaporama Vous pouvez au-delà de Sangtha vous rendre à Yagang, point de départ de la première partie du « Grand Tour du Ladakh » mais ce sont deux heures de piste sableuse et monotone que l’on peut s’épargner surtout après la qualité des paysages que l’on a traversés tout au long de ces 43 jours de marche. Si vous n’avez pas prévu de rendez-vous taxi à Sangtha pour venir vous quérir vers midi, ce seront 20kms de marche auxquels il vous faudra vous soumettre sur une piste très monotone jusqu’à la route de Leh à Manali au lieu-dit Zara. Situé au S du plus haut col de la route, le Tanglang La qui franchit la Zangskar Range à près de 5328m d’altitude, vous pourrez aisément trouver à faire du stop vu le nombre de camions qui font la navette pour ravitailler la capitale du Ladakh.
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