[Inde] Jammu & Kashmir - Entre Indus, Shyok et Nubra

Ce trek combine deux traversées de la Ladakh range, cette chaîne de montagnes dont une partie (assez méconnue il est vrai...) s'inscrit entre deux grosses vallées fluviales, celles où coule l'Indus au S et celle où coule la Shyok (que l'on nomme plus généralement "vallée de la Nubra"). Il est possible de construire un itinéraire "en boucle" (ou ressemblant...) en prévoyant un transfert automobile d'une quarantaine de kilomètres le long de la Shyok pour passer d'une vallée à l'autre et en profiter pour se ravitailler au bazar de Diskit.

Marché aux légumes sur Main Bazar à Leh

La région que l'on va traverser n'est pas en reste par rapport aux autres parties du Ladakh côté paysages contrastés, peut-être côtoie-t-on de manière plus aisée les paysages de haute montagne qu'ailleurs ? Il est vrai que les deux cols, le Largyap La et le Lasermo La qui dépassent les 5400m et que l'on va franchir durant cette grosse quinzaine de jours de marche, nécessiteront que l'on marche sur un glacier, oh, rien de difficile ni de technique, ce sera sans crampons ni piolet car les pentes sont très faibles, il n'y a pas de crevasses et la glace est croûtée ou revêtue de petits gravillons. D'ailleurs, la caravane de mules qui assure le portage de toute l'intendance suivra le même chemin... On ne rencontrera quasiment pas de touristes sauf sur la troisième étape après Skyindiang où l'on va suivre le tracé du "baby trek", celui qui est décrit dans le topo De Likir à Wanla. C'est une excellente occasion de découvrir cette région en partie oubliée par les agences de trekking et profiter de l'opportunité de se trouver dans la vallée de la Nubra pour aller rendre une visite au vieux monastère de Diskit et à son monumental Bouddha du Futur, assis comme vous et moi et trônant sur son monticule. Un peu kitsch tout de même mais on a vu bien pire dans le monde bouddhiste...

Le Bouddha du Futur qui trône au pied du monastère gelukpa de Diskit

N’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1 Carte Entre Indus, Shyok et Nubra

Inde himalayenne indus shyok et nubra

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Europe - Delhi

8 à 10h d'avion selon la compagnie.
Arrivée en toute fin de journée au T3 de l'IGIA de Delhi ou bien en pleine nuit. Après avoir récupéré ses bagages, on se dirige vers le hall "Départs domestiques" de l'un des terminaux T3 (c'est dans le même bâtiment), T2 (juste à côté du T3) ou T1, le plus ancien, joignable en taxi ou en métro jusqu'à Aerocity puis navette bus, pour opérer la correspondance vers Leh (Vistara, GoAir, Air India ou SpiceJet).

Jour 2 : Delhi - Leh

1h30mn d'avion.
Départ entre 5h30 et 9h du matin avant qu'il ne fasse trop chaud sur la vallée de l'Indus et que les avions aient du mal à atterrir ou décoller par manque de portance. Une fois à Leh, remontée vers la capitale du Ladakh en taxi pour se poser à l'hôtel ou à la guest-house puis repos ! On est à 3500m, il ne faut pas rigoler avec les phases d'acclimatation... En fin d'après-midi, on peut quand même sortir pour une petite découverte de la ville mais sans excès. Entre autres, on est pas obligé de monter immédiatement au Royal palace ni au vieux fort. Mal de tête quasiment assuré et souffle court... Mais on peut se faire déposer en taxi à Tsemo gompa pour descendre tranquillement jusqu'à la vieille ville de Leh au milieu de laquelle il est VRAIMENT conseillé de visiter l'Asian museum consacré à l'histoire du Ladakh. Noter au passage que la visite du Royal palace à Rs300 est totalement évitable ! Nuit en guest-house.

Leh (Tsemo gompa)

Jour 3 : Leh - Visite de monastères situés dans la vallée de l'Indus côté est

3 à 4h de voiture.
Au choix : Matho, Shey, Spituk, Stakna, Tikse (faire défiler les Diaporamas). Retour à Leh. Derniers achats avant le départ pour le trek. Nuit en guest-house.

Le Dalaï Lama lors d'un enseignement à Leh fin juillet 2018

Jour 4 : Leh - Basgo - Saspol - Alchi

3h de route.
De Leh, on part vers l'W en suivant la NH-1. On dépasse la confluence de la Zangskar chu avec l'Indus à Nyimo avant de passer au fort de Basgo (visite possible : on se fait déposer en haut et on retrouve la voiture en bas des escaliers). Quelques kilomètres plus loin, on dépasse le village de Saspol pour trouver juste à la sortie la route d'accès aux grottes ornées du village et datant du XIIème siècle. A ne pas rater ! Puis, une fois que l'on est de retour sur la NH-1, on la suit pendant quelques centaines de mètres avant de tourner sur la G pour emprunter la route qui mène au village d'Alchi. Ici, visite de deux monastères construits par le même architecte au XIème siècle, Alchi et Tsatsapuri, les deux disposant de peintures murales exceptionnelles de beauté mais se dégradant d'année en année puisqu'il n'y a pas de véritable programme de restauration supporté par une association internationale ou l'Unesco... Nuit dans une des guest-houses du village (T, C, E). Pour disposer des illustrations (et même celles de l'intérieur...), faire défiler les Diaporamas.

L'entrée ouvragée d'un des temples d'Alchi

Jour 5 : Alchi - Man Gyu - Domkhar barma - Samun La (3850m) - Camp de Smolchang

2h de voiture + 2h35 / +650m / -400m.
D'Alchi, on reprend la route d'accès par laquelle on est arrivé hier mais à l'approche du pont sur l'Indus, on poursuit sur la petite route en RG, petite route qui conduit jusqu'au village de Man Gyu. Ce village recèle un bijou de gonpa qui a été construit par le même architecte que ceux d'Alchi. Si vous les avez appréciés, celui-ci ne vous décevra pas... Pour disposer des illustrations, faire défiler les Diaporamas.

L'un des deux Bouddhas levés de Man Gyu

Depuis Man Gyu, on rejoint le village de Domkhar (100kms à l'W de Leh par la NH-1). A Khalsi (Khalatse), on poursuit en RD de l'Indus sur une quinzaine de kilomètres alors que tout le trafic automobile traverse l'Indus pour poursuivre vers Kargil et Srinagar. On atteint le village de Domkhar et on pénètre sur la D dans la vallée très resserrée de la Domkhar togpo pour rejoindre après 10kms le village de Domkhar barma à 3285m.

Domkhar

Diaporama De Domkhar barma, on poursuit à pieds sur la route pendant 500m. Juste après avoir dépassé l'école, on quitte la route pour descendre à main D suivre un chemin qui conduit à la rivière. On la traverse sur un pont de bois puis on emprunte sur la G la piste qui passe un peu plus haut. Aux maisons ruinées (20mn, 3320m, cairn), on sort de la piste pour monter sur la D entre deux murets de pierres pour rejoindre l'entrée d'une gorge étroite. On remonte dans le lit du torrent à sec sur une trace bien balisée de cairns. C'est un sentier utilisé par les villageois de Domkhar pour conduire leur cheptel sur l'alpage de Smolchang (on y sera ce soir...) afin que les bêtes ne soient pas tentées d'aller se régaler dans les champs du village de la bonne orge qui y pousse. Quant aux groupes de touristes, ils y sont rares voire inexistants. On évolue au milieu d'un paysage minéral de toute beauté aux couleurs et formes de roches très différenciées.

Les pics composés d'agglomérats autour de Domkhar

A la confluence de rivières à sec vers 3480m, on s'engage dans celle de G pour rejoindre une verte prairie au milieu de laquelle coule une source (35mn, 3515m). On poursuit en montée jusqu'à un cairn placé au milieu d'une petite étendue sablonneuse (5mn, 3550m) qui indique de sortir du lit de la rivière pour s'engager dans la pente de D et remonter un coteau détritique. On franchit une petite brèche à 3620m pour retrouver le lit de la rivière un peu plus loin. Puis c'est une belle grimpette en zigzags dans de l'éboulis pulvérulent bien pentu qui se présente à main D pour franchir une arête rocheuse (45mn, 3750m) et redescendre brièvement retrouver le lit de la rivière à sec. Nous voici dans les pentes terminales donnant accès au col convoité, le Samun La, marqué de quelques confidentielles guirlandes de lungtas (20mn, 3850m). On découvre côté E un superbe ensemble de chaînes de montagnes détritiques (ce conglomérat ressemble en tout point à ce que l'on peut voir du côté du djbel Aklim au Maroc) qui offre des reliefs qui se jouent des rayons du soleil. Splendide ! On descend du col en larges lacets très poussiéreux pour rejoindre le fond du thalweg au niveau d'un verrou rocheux faisant partie d'un large défilé tracé au milieu de blocs de couleur orange. On poursuit la descente plutôt en RD du torrent à sec avant de découvrir une verte prairie couverte d’edelweiss (25mn, 3590m, source). Toujours en descente sur la prairie humide, on atteint le camp de Smolchang (5mn, 3540m, source).

Dans le vallon de Smolchang

Jour 6 : Camp de Smolchang - Kebechen La - Skyindiang

6h / +850m / -840m.
Diaporama Du camp situé en RD, on traverse le ruisseau pour suivre le chemin qui s'élève à l'E dans la pente d'éboulis jusqu'au premier collet de la journée (20mn, 3620m) duquel la vue arrière sur les pics détritiques est superbe. On domine le camp de la nuit précédente posé au fond du thalweg en bordure de la prairie. On poursuit à flanc pour contourner un bastion rocheux en suivant un sentier en up / down qui s'en va franchir un second collet (30mn, 3650m). Puis on s'engage dans une légère descente pour pénétrer à mi-hauteur dans le creux d'un thalweg issu d'un col, col que l'on rejoint par une série de zigzags (30mn, 3770m).

Montée au-dessus de Smolchang

A l'opposé du col, on descend dans le thalweg jusqu'à rejoindre le rebord d'une falaise sableuse où l'on trouve un cairn qui indique de ne pas poursuivre vers le S sur l'évident sentier qui se présente mais d'incliner la marche sur la G pour s'engager sur une trace qui descend rejoindre la partie supérieure de l'alpage bien vert de la doksa du village de Narmu (20mn, 3560m, source). On remonte en RG du thalweg dans une pente d'éboulis qui donne accès au niveau de la brèche à un sentier en quasi courbe de niveau qui permet d'aller franchir un collet (30mn, 3640m). On évolue dans un paysage ruiniforme aux formes et couleurs variées de toute beauté (par moment assez ressemblant à des portions de la traversée du haut Atlas marocain...).

Franchissement du premier col

Tout au fond à l'horizon on peut distinguer à présent l'évident passage du Kebechen La dont la traversée nous occupera une bonne partie de l'après-midi... Le sentier à flanc permet d'explorer quelques combes détritiques qui composent un paysage d'une rare qualité picturale. Incroyable ! On rejoint une prairie (10mn, 3650m, source). On se trouve maintenant dans la vallée qui est issue du col convoité. On remonte la vallée en RD de la prairie en direction d'une cabane de bergers (15mn, 3720m). 100m avant, on suit le chemin qui s'en va franchir sur la D une petite moraine sableuse pour retrouver derrière le mamelon le lit de la rivière à sec. On le suit pendant 1km jusqu'au départ d'un sentier qui se présente sur la D (20mn, 3810m, source). On franchit par deux lacets un verrou morainique au sommet duquel on retrouve le lit de la rivière (15mn, 3885m). On évolue à présent en RD du thalweg en faux-plat montant (c'est une vraie montée, peut-être la portion la plus difficile de cette ascension...) jusqu'à venir buter sur les pentes terminales du col convoité, pentes auxquelles on évite de se mesurer directement en les contournant par un excellent sentier à main G. On franchit le Kebechen La (35mn, 4060m).

Les gorges rutilantes dans la descente du Kebechen La

La descente du versant opposé commence abruptement sur un sentier en zigzags serrés dans un mélange de sable et de galets. Plus on descend, plus la viabilité du sentier se dégrade jusqu'à devoir négocier quelques portions (heureusement courtes...) bien glissantes et pentues... Vers 3800m, plus de véritable sentier tracé mais un parcours directement au fond d'une gorge étroite taillée dans des roches de couleur orange. Le ruisseau confidentiel, la majeure partie du temps enterré, apparaît ça et là pour donner la possibilité de quérir de l'eau si besoin. Puis, tout "plaisir" ayant une fin, on sort de la gorge (1h, 3660m) pour retrouver en RD un chemin bien large et agréable à fouler. Un peu plus bas, à la confluence d'une large vallée fluviale, on retrouve la végétation arbustive et l'on vient buter sur le mur d'une ferme (15mn, 3595m). Il faut en convenir, vouloir rejoindre le village de Skyindiang en arrivant de ce vallon ressemble à un parcours du combattant ! Devant le mur de la ferme, on identifie à main G un cairn confidentiel qui indique de traverser le canal d'irrigation et de s'engager dans un chemin qui se faufile au-delà entre deux murets de galets. On rejoint ainsi la rivière que l'on franchit sur une passerelle de bois. En face, on suit le chemin délité vers l'aval avant de remonter traverser un nouveau canal d'irrigation qui donne accès à un plateau sur lequel on dépasse quelques séries de chörtens blancs. Puis on poursuit le chemin en inclinant légèrement sur la G pour retrouver le chemin qui relie le village au gonpa situé sur la gauche. On l'emprunte en descente vers la D. En longeant le canal d'irrigation et les murets qui délimitent les champs, on atteint le bâtiment de l'école. Par le petit portail, on pénètre dans la cour pour descendre traverser le domaine et sortir par la grille en contrebas. Une fois "dehors", on tourne à G pour traverser le champ et trouver l'échelle en bois qui permet de pénétrer dans l'enceinte du camping de Skyindiang (30mn, 3550m).

Le village de Skyindiang

Jour 7 : Skyindiang - Tea doksa

4h20 / +955m / -510m.
Aujourd'hui, on va retrouver quelques touristes puisque l'on va suivre l'itinéraire d'une des étapes du "baby trek" reliant Skyindiang à Tingmosgang (voir le topo de ce trek qui relie  Likir à Wanla).

Diaporama Au S du terrain de camping, on traverse le ruisseau pour emprunter le chemin délité qui monte dans la pente d'éboulis jusqu'au collet aux chörtens blancs (15mn, 3610m).

Le collet aux chörtens blancs au-dessus de Skyindiang

On poursuit derrière dans le petit thalweg en montée régulière pour atteindre une source qui permet à une grande prairie d'exister (20mn, 3720m). On progresse dans le thalweg de G puis on le quitte pour monter à main D dans une pente un peu plus affirmée et franchir une arête d'éboulis (25mn, 3870m). On poursuit à flanc sur une excellente trace bien marquée et on franchit le Timo La (25mn, 4030m). La descente en faible déclivité est tranquille. Elle se déroule dans un large vallon minéral aux multiples facettes pour se terminer entre deux blocs rocheux juste avant de traverser la rivière qui arrive des pentes S du sommet du coin, le Spangpochigo (25mn, 3650m).

Descente du Timo La

On traverse également le canal d'irrigation qui court en RG et on le suit vers l'aval sur un large chemin sableux jusqu'au mur de manis (5mn, 3615m) où l'on descend sur la D pour retrouver une piste 100m plus bas. On suit la piste en descente. Au niveau du gonpa, dans un virage serré sur la G (30mn, 3530m, C), on découvre vers le N la profonde vallée de la Phacha togpo que l'on va remonter durant les prochains jours. On laisse sur la droite partir la route vers le village de Tingmosgang qui s'étale en contrebas au milieu d'une végétation arbustive. On poursuit tout droit et on commence à monter sur le goudron jusqu'à trouver à main D la possibilité d'aller traverser la rivière sur une passerelle métallique et remonter en face jusqu'au temple bouddhiste (15mn, 3600m).

Dos à Tingmosgang, on remonte la vallée de la Phacha togpo

On emprunte sur la D le large chemin qui s'en va un peu plus haut traverser une piste en construction pour s'engager dans un capharnaüm de blocs rocheux. Le sentier est bien tracé et permet par une série de lacets de franchir une épaule morainique (35mn, 3780m). Puis on descend légèrement contourner par sa D une doksa avant de franchir un collet sur lequel est posée une bergerie (35mn, 3875m, source). Le sentier se perd un peu par la suite alors que l'on remonte des pentes gazonnées sur lesquelles courent des myriades de ruisselets. On passe sous un lhato perché sur la moraine de D et on poursuit tout droit entre cailloux et bancs d'herbe en direction d'une cabane construite sur un monticule. Au pied du monticule, on incline la marche légèrement vers la G pour remonter jusqu'à un petit plateau gazonné dont l'accès est marqué par deux cairns. On se trouve au niveau de l'alpage supérieur de Tea doksa et on établit le campement pour la nuit sur cette verte prairie où l'eau ne manque pas (30mn, 3985m).

A l'approche de Tea doksa

Jour 8 : Tea doksa - Camp à 4510m

2h10 / +550m / -20m.
Journée courte pour le respect des paliers d'acclimatation. Si vous êtes déjà acclimaté, possibilité (mais non obligation...) d'enchaîner la journée suivante décrite au Jour 9.
Diaporama On remonte en direction du N les pentes herbeuses pour rester en premier lieu sur la RG de la vallée (sens orographique du terme...) en bordure des éboulis. On retrouve par la suite un bon chemin balisé de cairns, chemin qui se faufile au milieu des blocs effondrés. Vers 4050m, alors que l'on se rapproche de la rivière, le sentier part brusquement sur la D pour rester à hauteur et franchir un thalweg. Vers 4100m, on s'éloigne davantage du lit de la rivière pour franchir par à-coups plusieurs moraines. On croise à présent pas mal de sources. Vers 4250m, à l'arrière, c'est l'apparition fugitive du massif du Kun et du Nun, les deux 7000 du Zangskar (on le verra mieux lorsque l'on sera plus haut...). On atteint la prairie de Chutangma (1h30, 4380m, possibilité de camp, eau) et on poursuit au-delà pour traverser des alpages à yacks avant de descendre longer la Phacha togpo (15mn, 4410m). Puis à nouveau on s'éloigne de la rivière pour suivre le fil d'une moraine depuis laquelle on découvre à main droite une vaste prairie située à l'aplomb d'un couloir rocailleux servant d'exutoire au glacier E du Temogoang (possibilité de camp mais présence intermittente d'eau...). 300m plus loin, on atteint une autre prairie où l'on établit le camp pour la nuit (25mn, 4510m, eau).

A l'approche de Chutangma dans la haute vallée de la Phacha togpo

Jour 9 : Camp à 4510m - Dakstang yogma

2h25 / +450m / -0m.
Journée courte pour le respect des paliers d'acclimatation. Journée "sandales aquatiques" également à cause des nombreux torrents à traverser...
Diaporama On poursuit la remontée de la vallée de la Phacha togpo, toujours verdoyante, en direction de la confluence des trois vallées que l'on distingue tout au fond. On reste RG pour traverser à gué un premier torrent qui arrive de la droite des glaciers du Temogoang (20mn, 4600m) puis un second et enfin un troisième (10mn, 4640m). Vers 4720m, le minéral prend le dessus alors que l'on découvre à l'avant sur la G le vallon en haut duquel se trouve le col convoité (c'est pour demain...). Toujours en suivant la ligne de cairns, on traverse un quatrième torrent (35mn, 4740m). On poursuit en RG de la rivière principale sur les banquettes morainiques. A l'arrière, les sommets qui encadrent la vallée de la Phacha togpo émergent de leurs contreforts détritiques pour présenter de biens beaux glaciers. Une rupture de pente permet d'effacer un verrou rocheux pour retrouver en haut une marche étale jusqu'aux cinquième et sixième rivières à franchir à gué (50mn, 4920m). Il ne reste que quelques centaines de mètres à parcourir vers le N pour atteindre le plateau caillouteux sur lequel on établit le campement à proximité d'un lac et au milieu d'un cirque de montagnes ruiniformes de toute beauté (15mn, 4960m, eau). Et en fin d'après-midi lorsque le soleil va disparaître, on peut déguster de splendides paysages contrastés. Un enchantement des yeux !

Le plateau de Dakstang yogma (Largyap La BC Sud)

Jour 10 : Dakstang yogma - Largyap La (Tia La) - Larsey Spangpoche

4h10 / +500m / -500m.
Diaporama Du camp de Dakstang yogma à 4960m, on évite par la D le lac supérieur qui occupe le fond de la combe minérale pour s'engager dans la petite baisse qui se présente au pied du pic détritique. Dans le collet à 5020m, on incline légèrement sur la G pour monter en biais sur la moraine caillouteuse et traverser un plateau à l'herbe rase jusqu'à venir côtoyer le lac de Yuma tso (30mn, 5090m). On poursuit en montée en direction de la pointe effilée pour découvrir en contrebas sur la gauche un lac glaciaire de couleur turquoise.

Le lac turquoise juste au-dessus de Dakstang yogma

A présent, on suit le fil de la moraine en direction du col et l'on vient buter sur un "mur" de cailloux sur lequel on grimpe "dré dans l'pentu" (35mn, 5200m). En haut, le sentier part sur la D pour louvoyer entre les blocs de rochers et rejoindre la base d'un couloir d'éboulis en RG de la vallée (40mn, 5365m) où se trouve le départ du sentier en zigzags qui conduit au col qui se trouve 80m plus haut. On égrène les lacets du sentier pas si mal tracé que ça et on franchit le Largyap La (ou Tia La) au milieu des guirlandes de lungtas (20mn, 5410m).

Franchissement du Largyap La (5410m)

Depuis ce col panoramique qui permet de passer de la vallée de l'Indus à celle de la Shyok, on peut déguster de superbes panoramas de haute montagne comme il en existe assez peu au Ladakh : pics acérés, glaciers noirs, crêtes rocheuses... On ne sait plus où donner de la tête ! Par contre, il y en a tant et tant que le géographe n'a pas pris le temps de leur donner un nom... Contrairement à ce qui est indiqué sur la carte Olizane N, la descente ne s'effectue vraiment pas sur la gauche mais à l'opposé en traçant en biais dans la moraine avant de poser le pied sur un glacier débonnaire (15mn, 5380m) et le traverser en légère descente pour rejoindre la moraine latérale RD caillouteuse à souhait (25mn, 5240m). Ce parcours est sans danger car la déclivité est faible, il n'y a pas de crevasses et la glace est recouverte de graviers ou de grattons glacés.

Depuis le milieu du glacier N s'ouvre la vallée de la Spangmarmo togpo

Juste prêter attention lors de la traversée des deux ou trois bédières, ces torrents qui se forment à la surface des glaciers et qu'il faut enjamber en toute sécurité. Une fois sur la moraine latérale, on suit la ligne de cairns qui balise un itinéraire à flanc afin d'aller franchir quelques moraines centrales avant que l'on puisse poser le pied sur une banquette herbeuse (25mn, 5140m). On désescalade un verrou rocheux par la G et, au moment où l'on rejoint la rivière, on pénètre sur une longue pâture de yacks (5mn, 5090m). On poursuit vers le N en up / down jusqu'à devoir traverser la rivière, assez aisément en sautant de pierre en pierre puisqu'elle occupe toute la largeur du vallon (35mn, 5040m). Le sentier continue en face en ascendance. Ce tracé fait suite à l'éboulement de la montagne située en RD qui a contraint la rivière à se frayer un passage en souterrain... Derrière l'épaule caillouteuse on découvre une large prairie verdoyante sur laquelle on va poser le camp en RD de la rivière (20mn, 4960m, eau).

Vue arrière sur le glacier N alors que l'on a retrouvé le gazon...

Jour 11 : Larsey Spangpoche - Lharmarmo doksa - Largyap gongma

5h15 / +120m / -1100m.
Diaporama On poursuit la descente de la vallée de la Spangmarmo togpo entamée hier après le franchissement du col du Largyap La. On reste en RD pour traverser de nombreuses tourbières et des zones humides avant de se retrouver sur la rive en amont d'un lac (35mn, 4865m) pour chausser les sandales aquatiques afin de la traverser à gué. Une fois passé de l'autre côté, on peut ranger les sandales jusqu'à l'étape puisque l'itinéraire décrit se situe intégralement en RG de la Spangmarmo togpo.

Le lac de Larsey Spangpoche

On dépasse le lac puis on doit traverser à pied sec un torrent qui arrive de la gauche d'un vallon glaciaire (35mn, 4845m). On dépasse une belle prairie propice à l'établissement d'un camp (35mn, 4730m) et on traverse un alpage sur lequel on croise beaucoup de yacks pour atteindre Lharmarmo doksa, une bergerie où l'accueil est effusif (25mn, 4630m, possibilité d'acheter du fromage et du lait de dimo, la femelle du yack). Les bergers viennent en été ici faire paître leur troupeau fort de plus de 3000 têtes !

Lharmarmo doksa

Au-delà de la doksa, on poursuit le long de la rivière pour rejoindre une seconde doksa (50mn, 4535m). Puis on laisse provisoirement de côté le minéral pour marcher sur une zone de prairies humides assimilables aux pozzines corses. L'ambiance change du tout au tout alors que l'on s'engage juste après dans une descente à flanc de moraine sableuse et que la rivière jusque là assez calme se met à gronder... Le sentier semble pas mal emprunté par les bergers du coin et même si la trace n'est pas très large il n'y a pas de réel danger de glissade. On rejoint le bord de la rivière (55mn, 4330m). On poursuit alternativement entre brefs passages sur la moraine et marche sur les bancs de galets humides. Une "dernière" petite grimpette (30mn, 4300m) et on découvre au loin et en contrebas le village de Largyap gongma au milieu de sa végétation arbustive, la première présence humaine depuis trois jours (exceptés nos charmants bergers de la doksa)...

L'un des bergers de Lharmarmo doksa

Derrière la butte, on descend en biais et à hauteur de la rivière traverser divers espaces d'éboulements colorés. Au Ladakh, ça va finir par devenir une généralité, mais ce n'est pas le fait des villageois de "soigner les pénétrantes" de leurs villages. Et pour celui-ci c'est un beau b...! On sait qu'un pont vient d'être construit mais c'est une véritable "course" d'orientation qui s'engage au milieu des champs de blocs rocheux erratiques, les canaux d'irrigation et les banquettes d'herbe... Par miracle, ou presque, après des prises de décision au feeling, on finit par retrouver un bon sentier qui descend de la moraine détritique pour nous conduire au fameux pont sur la Spangmarmo togpo (45mn, 4100m). Une fois en RD de la vallée on se dit qu'il suffit de partir sur la gauche suivre un bon chemin pour rejoindre le village... Eh bien, pas vraiment ! On est loin d'en avoir terminé avec les écueils : du pont, on remonte légèrement sur le coteau pour aller traverser le canal d'irrigation, large et profond, puis on le suit vers la G jusqu'à s'en échapper pour monter jusqu'aux chörtens qui marquent l'entrée haute du village et enfin venir buter sur un mur de galets sous lequel passe un nouveau canal d'irrigation ; celui-là, aussi large que le précédent, se doit d'être franchi, de même que le suivant pour avoir accès à une ruelle qui conduit jusqu'au terrain de camping du village (15mn, 4080m).

Arrivée à Largyap gongma sous une pluie battante...

Jour 12 : Largyap gongma - Largyap yogma - Pachatang - Hundar - (Diskit)

1h / +20m / -250m et 2h30 de voiture.
On descend des hauteurs du village de Largyap gongma pour aller traverser les champs plantés d'orge. Attention au franchissement des canaux d'irrigation parfois bien cachés au milieu des plants de céréales ! On s'en va passer à la D de deux maisons isolées sur un petit monticule pour trouver (enfin !) un bon chemin bien large qui tourne un peu sur la D et permet de descendre rejoindre le lit de la Tharu togpo que l'on traverse sur un pont de bois (et les lendemains de pluie, une petite surprise juste après...). On remonte en face sur la moraine détritique pour trouver le départ d'une piste (20mn, 4010m). On la suit jusqu'au village suivant de Largyap yogma (40mn, 3850m, lodge) où l'on peut se faire récupérer par une voiture afin d'éviter de descendre à pieds sur la piste caillouteuse sur 14kms jusqu'au croisement de la route principale qui suit la vallée de la Shyok à 3070m (C). Il reste une trentaine de kilomètres à parcourir vers l'E pour rejoindre Hundar (T, C, E), le premier bourg d'importance où l'on trouvera de quoi se loger.

Le monastère de Diskit

Dans l'après-midi, il est vraiment conseillé de se rendre à Diskit (Diaporama T, C, E) qui ne se trouve qu'à une dizaine de kilomètres à l'E de Hundar juste à la confluence de la Nubra et de la Shyok pour visiter le complexe monastique (gonpa du XIVème siècle et gigantesque statue moderne d'un Bouddha du Futur assis) et par la suite faire un tour au bazar très bien achalandé. On revient sur Hundar où l'on pourra faire le détour par les dunes de sable naturelles sur lesquelles on peut assister à des départs de "méharées" organisées pour les touristes indiens (des villes...) bien amusantes sur le dos des chameaux de Bactriane Diaporama.

Retour de la caravane chamelière touristique

Jour 13 : Hundar - Lodge de Wachan

1h de voiture (ou 4h de marche sur la piste automobile).
Diaporama Après une matinée de repos dans un resort ou un lodge, on remonte en début d'après-midi les gorges étroites de la Sniamo togpo pour un parcours en voiture, certes assez bref, 1 heure, mais rempli d'émotions tant la remontée sur la piste hyper caillouteuse et bien peu viabilisée laissera dans les esprits, une fois descendu de la voiture, un souvenir indélébile... Quelle audace de la part des constructeurs ! Et aussi des conducteurs...

La piste de Wachan au départ de Hundar

La piste s'arrête au niveau d'un lodge à 3900m, assez loin du village de Wachan (terrain de camping à côté du lodge). Quand on regarde vers le NE dans l'enfilade des gorges de la Sniamo togpo on distingue deux montagnes glaciaires qui semblent bien hautes : il s'agit à gauche du Plateau peak et à droite du Saser II qui mesurent plus de 7300m et appartiennent au massif du Saser Kangri.

Un petit air de Patagonie, non ?

Jours 14 et 15 : Lodge de Wachan - Brog gongma - A/R Dawa Peak ABC - Wachan

L'excursion qui va être présentée ci-après décrit la marche d'approche nécessaire pour rejoindre le camp de base avancé du Dawa peak, un sommet glaciaire à presque 6000m. Ce camp de base avancé se situe à 5040m et mérite à lui seul le déplacement pour la beauté des aiguilles rocheuses au pied desquelles il se trouve. L'aller-retour depuis Wachan s'effectue en 2 jours pour la seule partie relevant du trek. Et il serait dommage de ne point aller explorer cette vallée de la Phalzomphu togpo qui présente de splendides paysages détritiques comparables, à une échelle très réduite, à ceux du Mustang au Népal. Une fois au camp de base avancé, on revient directement au village de Wachan sans avoir besoin de repasser par le lodge qui se trouve sur le plateau morainique en RG de la Phalzomphu togpo.

L'un des pics du massif du Saser kangri

J1 - 2h45 / +600m / -40m.
Journée courte pour le respect des paliers d'acclimatation.
Diaporama Depuis le terrain de camping à l'entrée de Wachan, on se dirige vers l'E comme si l'on voulait aller vers les maisons du village situées sur la moraine qui sépare les vallées de la Phalzomphu togpo et de la Sniamo togpo. On descend à flanc de moraine rejoindre la Phalzomphu togpo pour traverser ses eaux bouillonnantes sur un frêle pont de bois et se retrouver RD au milieu d'un ensemble de moraines détritiques formant un paysage assez austère. On remonte à flanc de moraine en direction de l'E. Une fois que l'on se trouve sur un petit espace plan (25mn, 3960m) on laisse partir le chemin tout droit pour s'engager hors sentier, mais avec un balisage de cairns, afin de rejoindre un des sentiers qui arrive du village. On poursuit toujours vers le haut pour trouver un peu plus loin un sentier beaucoup plus large et viabilisé qui va permettre de remonter en RD la vallée minérale de la Phalzomphu togpo.

Un petit air de Mustang lors de la remontée de Phalzomphu togpo

On évolue très vite en quasi courbe de niveau alors que l'on est amené à traverser de nombreux éboulis. La rivière se rapproche peu à peu au moment où on longe la base d'une falaise détritique composée de sable et de galets (50mn, 4115m). Ne pas trop s'attarder quand même... Puis c'est la traversée d'un petit torrent bucolique dont les rives sont couvertes d'herbe bien verte (30mn, 4180m, abri sous roche 50m plus haut). On louvoie sur le fil d'une moraine pour atteindre une prairie à l'herbe bien drue au milieu de laquelle coule un ruisseau d'eau claire (20mn, 4275m, abri de berger). On poursuit légèrement à G pour franchir un collet dans la moraine centrale avant de s'élever entre les petites bosses afin de rejoindre le plateau herbeux sur lequel est construite la bergerie de Brog gongma (40mn, 4460m). On se trouve au pied de l'Ajangliung, un sommet de tout juste 6000m. En se retournant vers le N on peut voir réapparaître la chaîne de montagnes du Saser Kangri.

Au-dessus de Brog gongma

J2 - 2h15 / +580m / -0m et retour à Wachan village en 2h30 / +0m / - 1045m.
Diaporama On reste en RD du plateau herbeux pour trouver 300m après la bergerie le départ d'un sentier qui s'élève d'abord doucement puis de manière plus affirmée en direction de la base de l'éboulis rouge. Puis le chemin propose une remontée en zigzags et louvoie entre les blocs de rochers couverts de lichens oranges jusqu'à un méplat duquel on commence à (re)voir les aiguilles rocheuses. On poursuit la montée plus directement en RD de ce vallon orienté au S pour se retrouver sur un plateau incliné à l'herbe rase (1h, 4750m) duquel on distingue à la droite des aiguilles rocheuses une ouverture occupée par une langue glaciaire et à l'arrière une crête mi-roche mi-glace. On continue la remontée du vallon en restant RD pour franchir un collet dans une moraine (15mn, 4810m). Sur la droite, on peut apprécier la vue de la deuxième langue glaciaire du sommet de l'Ajangliung. Le sentier, maintenant plus ou moins bien tracé, se poursuit RD et franchit plusieurs monticules morainiques.

Sur les moraines menant au Dawa peak ABC, on dispose d'une large vue sur le massif du Saser kangri

Puis, la vallée se rétrécit et on rejoint un petit ruisseau que l'on franchit aisément (45mn, 4980m). Encore un monticule à effacer et nous voici sur un plateau humide sur lequel on commence à orienter la marche légèrement sur la D pour aller traverser deux torrents de pierre en pierre (10mn, 5030m). Et en se dirigeant vers l'ouverture qui se présente à la droite des aiguilles rocheuses, on est amené à traverser une large zone humide pour rejoindre le camp de base avancé du Dawa peak (5mn, 5045m, eau de fonte dans un ruisseau). Situé au pied de ces impressionnantes aiguilles rocheuses lardées de couloirs de glace, le lieu est enchanteur et si différent des paysages que l'on a l'habitude de contempler au Ladakh, assurément moins "alpin" que ceux auxquels on fait face. Pour info, l'itinéraire d'ascension du Dawa peak commence par la remontée du thalweg entre les deux moraines grises avant que l'on trouve en haut la langue glaciaire que l'on suivra sur la droite jusqu'au sommet. Lorsqu'on se retourne vers le NE on dispose d'un large panorama sur le massif du Saser Kangri avec l'apparition du sommet n°1 qui dépasse les 7600m, une bien "belle bête"...

A l'approche des pics du Dawa peak ABC

Depuis le Dawa peak ABC, le retour à Wachan via Brog gongma par le même itinéraire s'effectue en 2 à 3 heures. Pour continuer vers le Lasermo La, il n'est pas besoin de franchir la rivière sur le pont de bois mais il faut rester sur le sentier qui court à hauteur de la rivière et permet de rejoindre les maisons du village de Wachan à 4000m.

Lors de la descente du Dawa peak ABC, vue en enfilade de la vallée de la Phalzomphu togpo

Pour les personnes qui désireraient se mesurer à l'ascension du Dawa peak, depuis le Dawa peak ABC à 5045m, il leur faut compter 1 grande journée glaciaire + 2h30 de descente jusqu'à Wachan. Attention ! Gravir un sommet au Ladakh nécessite d'obtenir un permis d'ascension à Leh et d'être accompagné d'un officier de liaison, quoique vous puissiez passer outre si vous ne vous faites pas trop remarquer, l'endroit n'est quand même pas très prisé des touristes et des expéditions... Autre mise en garde, le Dawa peak est donné pour une cotation F+ Himalaya ce qui le situe en PD+ de nos montagnes européennes. Et certaines années, comme en 2018, le peu de neige tombé cet hiver-là n'a pas reconstitué le manteau sur la glace et la difficulté est augmentée du fait de la présence de crevasses et de rimayes ouvertes...

Jour 16 : Wachan - Sniamo sumdo - Prairie de Jhingmoche

3h10 / +545m / -30m.
Diaporama Depuis le village de Wachan à 4000m, le tracé du sentier qui remonte la vallée de la Sniamo togpo se confond avec celui du canal d'irrigation qui court à hauteur des champs en RG de la vallée. Après 1000 à 1500m de marche à plat, vers 4030m, on laisse le canal d'irrigation pour descendre à main G longer un muret de galets et passer auprès d'un alignement de chörtens situé au-dessus d'un lodge. Au-delà, on poursuit à hauteur de la rivière et on dépasse le village de Hundar dok situé sur la RD entouré de ses champs d'orge et de moutarde (20mn, 4040m). Le sentier en faux-plat montant conduit jusqu'au pont en bois (10mn, 4100m), pont que l'on emprunte pour traverser la Sniamo togpo. A l'occasion, on découvre un bien beau pic glaciaire qui sépare les vallées de la Sniamo togpo et de la Thanglesgo togpo. Encore un presque 6000 que les géographes n'ont pas daigné baptiser... On franchit une moraine pour prendre pied sur une prairie au milieu de laquelle coule un ruisseau. C'est bien agréable de fouler de l'herbe ! On suit le ruisseau jusqu'à 4200m avant de traverser la vallée en biais vers le SE pour rejoindre une drôle de moraine centrale sableuse sur laquelle a été tracé un chemin. En poursuivant vers le S, on rejoint le chörten qui marque l'emplacement de la confluence : Sniamo sumdo (45mn, 4255m).

A Sniamo sumdo, on emprunte la vallée de gauche

Sur la droite, la vallée bien ouverte de la Sniamo togpo laisse entrevoir l'envers des aiguilles rocheuses qui dominaient le Dawa peak ABC d'hier. Et puis juste derrière la partie basse du glacier E du Dawa peak. On traverse une zone humide pour pénétrer dans la vallée de G, celle de la Thanglesgo togpo. On s'en va trouver le départ du sentier très à G à l'aplomb des éboulis de la RD. Puis le sentier revient quasiment au centre de la vallée pour rejoindre le pied des moraines caillouteuses. Plus ou moins bien marqué et balisé de quelques cairns, le sentier se dirige à nouveau vers la G pour contourner les moraines et remonter un large couloir parsemé de blocs de rochers de couleur orange. On dépasse un abri de berger (55mn, 4435m). C'est juste après qu'il faut incliner la marche légèrement à D pour suivre la trace assez peu visible en l’occurrence (petits cairns disséminés ça et là de manière épisodique) pour revenir vers le centre de la vallée. On surmonte encore quelques mamelons morainiques avant de traverser une portion assez plane mais encore parsemée de cailloux. On se rapproche de la rivière pour découvrir la vaste prairie de Jhingmoche sur laquelle on établit le camp (30mn, 4515m).

Soir d'orage sur Jhingmoche

Jour 17 : Prairie de Jhingmoche - Lartse gongma (Lasermo La BC N)

4h / +575m / -0m.
Diaporama On remonte la prairie vers le S en RD de la rivière puis on s'en rapproche pour franchir une moraine et se retrouver sur une nouvelle prairie où pullulent les marmottes (30mn, 4590m). Après une légère montée on atteint rapidement la bergerie de Thanglesgo (15mn, 4635m, eau, vente occasionnelle de fromage). On poursuit toujours en RD de la vallée et on doit traverser plusieurs bras d'un fougueux torrent qui arrive de la gauche d'un vallon glaciaire.

Au départ de la prairie de Jhingmoche

On enchaîne les franchissements à gué puis on dépasse un mur de manis (30mn, 4680m) pour se lancer dans une grimpette (à la pente modérée...) afin de franchir un éboulement. Au-delà, retour à la verdure pour passer auprès d'un drôle de cairn en forme de croix (30mn, 4775m). Après, c'est une partie un peu pénible qui attend le marcheur qui se mesure à la remontée d'une vallée fluviale d'une platitude désarmante : la traversée de zones humides interminables, ou alors entrecoupées d'éboulis. On atteint une cabane de bergers (20mn, 4800m) pour poursuivre en zone humide où l'on saute de motte en motte avec le risque que l'une d'elle ne tienne pas sous le pied et fasse chuter le marcheur-sauteur. Un peu éprouvant pour celui ou celle qui n'a pas le pied sûr, ou des chaussures hautes un tant soit peu étanches...

Remontée de la vallée de la Thanglesgo togpo

La fin des zones humides se présente (25mn, 4870m) avec une vraie grimpette le long du torrent dont le lit s'est bien étalé. On rejoint un nouveau plateau (30mn, 4960m) d'où l'on peut maintenant distinguer la crête glaciaire qui ferme la vallée de la Thanglesgo togpo et sur laquelle se trouve, encore occulté, le passage du Lasermo La que l'on imagine sur la gauche. On traverse l’espace herbeux de Lartse yogma (10mn, 4985m, eau, possibilité de camp) pour poursuivre toujours en RD de la vallée. On s'élève jusqu'à l'emplacement où la vallée tourne vers la G pour établir le camp sur les banquettes herbeuses de Lartse gongma (55mn, 5090m, eau). Nuit un peu fraîche et humide à cause de la présence de nombreux glaciers alentours.

A l'approche de Lartse gongma

Jour 18 : Lartse gongma - Lasermo La - Murobok

5h15 / +560m / -1485m.
Diaporama On remonte la moraine herbeuse et caillouteuse pour rejoindre un cairn évident placé sur une arête (20mn, 5175m). On poursuit en montée progressive RD de la vallée sur un chemin quasiment étale tracé au milieu des blocs de rochers morainiques. On franchit le torrent (30mn, 5235m) pour continuer la montée un peu plus relevée indiquée par la ligne de cairns, bien utile... On atteint la limite du glacier (15mn, 5290m) et on commence à remonter la langue glaciaire débonnaire. On part plutôt sur la G pour rechercher la moindre pente avant de tourner franchement à D lorsque l'on atteint un semblant de plateau. Et puis, le tracé est balisé, eh oui, par les déjections équines, non mais !

La caravane de mules s'apprête à nous dépasser à l'approche du Lasermo La

Cela crée sous le pied un tapis mi-graviers mi-herbe qui, mélangé à la neige un peu croûtée permet de ne pas glisser... On atteint le passage du col (35mn, 5450m) mais il faut aller chercher 200m plus loin sur la D les autres guirlandes de lungtas qui marquent le départ du sentier de descente vers le S. Belle vue périphérique avec ambiance haute montagne et glaciers qui ont dus être qualifiés autrefois de "fleuves" mais qui sont bien mis à mal aujourd'hui par les modifications climatiques. Pour certains d'entre eux, il ne reste plus trop longtemps à vivre... Quant aux horizons, pas grand chose à se mettre sous la dent. Peut-être qu'en s'élevant sur le sommet de gauche (sens de l'arrivée), celui qui présente une montée en neige et glace qui paraît assez aisée, il serait possible d'en voir plus ? Par beau temps ça doit être magnifique... Diaporama (aimable autorisation des ed. Lovenia) Compter 1h A/R depuis le col.

Passage du Lasermo La

La descente s'initialise au SW sur un surprenant sentier terreux bien agréable à fouler et à la pente étonnamment très peu affirmée. Pas d'éboulis, pas de zigzags féroces, non, non, descente tranquille. D'ailleurs, la descente sera trop tranquille jusqu'à l'étape. S'il n'y avait pas les traversées de rivières en équilibre sur des rochers, on en serait presque à s'ennuyer... Vers 5050m, une fois que l'on a atteint le lit de cailloux de la rivière, on joue à saute-pierres au milieu de la rivière qui s'est élargie et on passe (enfin...) RD (1h, 4990m). On remonte sur la moraine pour passer près d'un lac asséché avant de descendre brutalement traverser la rivière (15mn, 4950m). On évolue maintenant en RG sur des banquettes herbeuses bien sympathiques sous le pied et après deux descentes successives on se retrouve à devoir traverser à nouveau la Lunatchmo chu (50mn, 4670m). C'est une traversée difficile à négocier car en début d'après-midi la hauteur d'eau et le courant peuvent être importants. On remonte légèrement jusqu'à passer aux bergeries de Yanog (10mn, 4640m, camp possible) d'où l'on voit au loin le large sillon terreux de la vallée de l'Indus bordé au S par la chaîne de montagne du Stok Kangri.

Les champs de Murobok

On descend (vraiment...) progressivement sur des plateaux morainiques herbeux où l'on devine aisément qu'il devait y avoir une activité agricole d'été il n'y a pas si longtemps que ça... Puis, soudainement, on doit traverser un thalweg détritique bien creusé typé Mustang (50mn, 4270m). Descente puis remontée en face sur une trace de sentier à recréer après chaque épisode de pluie intense, il va sans dire... Sur la berge opposée, on retrouve une piste... qui se termine de suite pour reprendre une allure de chemin sableux. Un peu plus bas, alors que l'on distingue en contrebas les champs de Murobok, on s'engage dans un chemin caillouteux pour rejoindre la "vraie" piste au niveau d'un chörten blanc (20mn, 4075m) et terminer cette randonnée itinérante en "roue libre" en atteignant les maisons de Murobok (5mn, 4065m).

Descente sur Phyang

Diaporama Murobok se trouve en amont du village de Phyang auquel il est relié par une route. A pied il faut compter 2 heures en utilisant quelques sentiers coupe-lacets (C). Retour sur Leh en voiture ou bus en faisant le détour par le gonpa de Phyang (pour disposer des illustrations, faire défiler les Diaporamas). Visite intéressante des salles de prières et surtout de la dernière construite récemment et ornée de dessins et de peintures murales assez modernes et ressemblant à ceux du gonpa de Saldang (haut Dolpo - Népal) réalisées par Norbu.

Le sommet du Stok kangri (6153m)

Jour 19 : Leh

Journée de sécurité. Journée libre pour aller visiter l'Asian museum, le Royal palace (expositions très décevantes pour les Rs300 demandées, une visite que l'on peut zapper) et surtout ne pas omettre de monter à Tsemo gonpa d'où la vue en deuxième partie d'après-midi est splendide. Nuit en guest-house.

Jour 20 : Leh - Delhi

15mn + 1h de voiture ou 30mn de métro.
Départ en matinée de l'aéroport de Leh à destination de Delhi. Puis convoyage jusqu'à l'hôtel pour la dépose des bagages et par la suite après-midi libre pour partir à la découverte de l'un ou l'autre des nombreux quartiers animés de la capitale indienne. Nuit en hôtel.

La tombe d'Humayun (Delhi)

Jour 21 : Delhi - Europe

1h de voiture ou 30mn de métro.
Continuation de la découverte de la ville (avec le métro c'est si simple maintenant !). Transfert vers l’aéroport en fin d'après-midi ou début de soirée pour un vol international qui a lieu souvent dans la nuit. Arrivée le lendemain matin en Europe.

Relevés de terrain août 2018.

14 jours de marche / 48h / +7000m / -6100m.

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